Monde des médias : Des journalistes exilés rendent visite à l’AFP

[Par Larbi GRAÏNE]

IMG_1434-1024x1024Anciens et nouveaux résidents de la MDJ (Maison des journalistes) se sont offerts ce jeudi à Paris une visite de la mythique Agence France-Presse (AFP). Originaires comme on le sait de pays différents et dont les gouvernements respectifs exercent une surveillance étroite sur les gens des médias, les journalistes de la MDJ, outre qu’ils ont été subjugués par le gigantisme des moyens investis, se sont longuement enquis des conditions de travail prévalant dans cet antre du journalisme qui irrigue de ses dépêches pratiquement l’ensemble de la planète.
IMG_1527-1024x1024Les journalistes exilés se sont laissés guider à travers l’immense bâtiment de la Place de la Bourse, par Robert Holloway, Directeur de la Fondation AFP, une organisation à but non lucratif mise sur pied par l’agence France-Presse, pour promouvoir la liberté d’expression et monter des formations à portée professionnelle à l’intention des journalistes dans les pays en voie de développement. Le service photo préfigure à lui seul une étendue océanique. En temps normal, quelque 2000 à 2500 photos sont reçues et traitées quotidiennement. Quand un événement capital survient, des pics allant jusqu’à 3500 photos par jour sont enregistrés.IMG_1589-1024x1024 Ce record a été atteint durant tout le temps qu’avait duré l’effervescence provoquée par l’attentat terroriste contre Charlie-Hebdo. L’AFP s’est mise à la photo digitale depuis 1996 même si au début la qualité n’était pas toujours au rendez-vous. Il faut savoir que le sport (dont le football) se taille la part du lion à hauteur de 40 %. Cela représente une part de marché non négligeable même si « cela coûte très cher de couvrir le sport » souligne-t-on. Ici on s’enorgueillit de ce que l’AFP soit parmi les agences mondiales de presse la seule qui emploie un personnel issu de nationalités différentes, la nationalité française n’étant pas requise pour postuler à un poste.IMG_1568-1024x1024 Il en résulte que 80 nationalités y cohabitent et s’y côtoient, ce qui fait de l’AFP nous explique-t-on l’agence de presse « la plus réellement mondiale ». « Le recrutement international favorise la mobilité, ce qui constitue notre atout » explique la responsable de la rédaction francophone du service web et mobile. Crée en 1998, ce service qui inclut la vidéo fabrique des produits à partir de matériaux édités en six langues. Français, espagnol, allemand, anglais, arabe et portugais. 150 chaines de télévision dans le monde sont abonnées à l’AFP. Contrairement à ce qu’on pense, les images regardées sur la télé locale et qu’on croit avoir été prises d’autres télévisions, sont en réalité achetées à l’agence, chaque télévision se chargeant par la suite de confectionner son propre journal télé à partir du lot d’images auquel elle a accès par abonnement.IMG_1519-1024x1024 Si l’AFP mobilise à travers son réseau international quelque 1500 journalistes et près de 2300 collaborateurs, il n’en reste pas moins qu’elle éprouve des difficultés pour couvrir certaines régions du monde, notamment celles ayant sombré dans les conflits armés à l’exemple de la Syrie et de l’Irak où sévit l’organisation terroriste de l’Etat islamique. Philip Chetwynd, rédacteur en chef de l’AFP reconnait le problème. L’AFP a-t-il tenu à faire savoir veut préserver la vie des journalistes. Nous leur déconseillons catégoriquement de s’aventurer dans ces pays à risques a-t-il insisté. Et de préconiser le recours aux réseaux sociaux et aux collaborateurs résidant sur place et contactés par Skype notamment à Beyrouth.