2013, retour sur une année qui a rendue la RCA tristement célèbre…

[Par Johnny BISSAKONOU – johnnybissakonou @ gmail . com]

 

La Centrafrique est devenue célèbre en 2013. Et pour cause, le monde est féru de scènes d’horreurs, et les centrafricains ont su leur en servir à profusion.

 

Pendant que tous se délectent des images apocalyptiques en provenance de la Centrafrique et que les Centrafricains se demandent comment ils ont pu en arriver là ?

 

Photo prise du site : www.comboniani.org

 

 

Je vous propose un retour sur les évènements majeurs qui ont marqué 2013, l’année pendant laquelle la RCA a connu sa plus grande popularité dans les médias internationaux :

 

Commençons par la nuit du 31 Décembre au 1er Janvier 2013, la pire Saint-Sylvestre jamais vécu par les centrafricains. Le pouvoir est dans la rue, des jeunes soudoyés par un régime devenu très impopulaire et impuissant face à l’avancée de la rébellion Seleka font la police. Ils érigent des barrières toutes les 20 mètres sur l’ensemble des grandes artères de la capitale. Les rebelles sont à la porte de Bangui et toute la capitale vit dans la psychose de leur arrivée. Ces jeunes délinquants, chanvreurs,  armés par la COCORA « la Coalition Contre les Rebellions Armés » de Lévy Yakété et par la COAC (Coordination des Actions Citoyennes » de Steve YAmbété faisaient la loi. Ils avaient carte blanche, arrêtaient qui ils voulaient : Officiers de l’armée, Ministre, femmes enceinte. Ce sont les mêmes jeunes qui ont caillassé l’ambassade de France le 26 Décembre 2012 pour montrer la colère du clan Bozize face au silence de la France devant l’avancée des rebelles …

 

Le 02 Janvier 2013, Bouffée d’oxygène. Les rebelles de la Seleka annoncent la suspension de leur marche sur Bangui et l’envoi d’une délégation aux pourparlers de paix à Libreville.

 

Le 11 Janvier 2013, les pourparlers de paix aboutissent à la signature des fameux accords de Libreville (il y’en a eu plusieurs).  Ces accords donnent sa part de gâteau à chacun et les grands bébés centrafricains reviennent à Bangui. Leur feuille route : La cessation des hostilités, le maintien de Bozizie au poste de Président, la formation d’un gouvernement de transition avec un Premier Ministre issu de l’opposition démocratique (sic !), des postes Ministériels stratégiques à la Coalition Seleka (dont celui du Ministre de la Défense jusqu’alors poste de Bozize et son fils Francis), l’organisation des élections législatives dans un délais de douze mois pour palier au problème de cette assemblée nationale monocolore dans laquelle on retrouve pêle-mêle les oncles, les enfants et concubines de Bozize. Le retrait de toutes les forces militaires étrangères de la Centrafrique à l’exception des forces de la FOMAC. (Reference faite aux forces Sud-Africaines qui protègent le pouvoir de Bozize). Voilà qui est parfait !

 

17 Janvier 2013, Bozize organise une réunion au palais de la renaissance avec toutes les entités ayant prit part aux pourparlers de Libreville ainsi qu’avec les autres partis politiques. Des chefs de partis politiques comme Boukanga ont vivement critiqué ces accords et demandent à Bozize de faire ce qu’il veut. A la suite de la réunion, Nicolas Tchangaï est nommé Premier Ministre.

 

15 Mars 2013, Bozize célèbre en grandes pompes au Stade 20.000 place les festivités marquant sa prise de pouvoir par les armes en Mars 2003. à l’occasion des représentants de la jeunesse, des musiciens, des associations prononcent des discours de soutien à l’homme fort de Bangui.

 

Le 17 Mars 2013, la Seleka lance un ultimatum de 72 heures au Président Bozize pour la mise en application complète des accords de Libreville qui prévoient entre-autre le départ des forces Sud-Africaine, la libération de tous les prisonniers politiques, et la levée de toutes les barrières dans la ville de Bangui. Une mission de médiation conduite à Sibut pour calmer le jeu tourne à la séquestration, ou du moins à quelque-chose du genre. Les éléments de la Seleka retiennent cinq Ministres de la délégation à Sibut, il s’agit tout simplement de ministres Seleka : Christophe Gazam-Betty, ministre de la Communication, Michel Djotodjia, vice Premier-ministre, ministre de la défense, Mohamed Daffahne, ministres des Eaux et forêts, Amalas Amias Aroune, ministre du commerce et Herbert Djono Ahaba, ministre de la recherche minière. Une simple stratégie pour ne pas les exposer aux représailles lors de ce qui va suivre.

 

20 Mars 2013 : La seleka annonce reprendre les hostilités à la suite de l’expiration de l’ultimatum,

 

24 Mars 2013 : La seleka prend le contrôle de la capitale centrafricaine à la suite d’une offensive éclair. Devant sa puissance de feu, Bozize qui participe au combat, fuit au Cameroun et déclarera plus tard qu’il avait vu des forces spéciales tchadiennes participer à l’offensive sur Bangui.

 

25 Mars 2013 : L’Union Africaine suspend la RCA comme Etat membre, et la France condamne le coup-d ‘état.

 

31 Mars 2013 : Formation du Gouvernement avec maintien de Nicolas Tchangaï comme premier Ministre et Djotodja ministre de la Défense (il nous réitère le scenario Bozize)

 

Le 14 Avril 2013, la seleka encercle Boy-rabe, pille, vole, viole. Devant l’ampleur des exactions, le gouvernement parle de désarmement des fanatiques de Bozize. Ce genre d’excursions meurtrières dans certains quartiers et villages devient régulier.

 

Le 30 Avril 2013, Le Ministre de la Justice Arsene Sendé  instruit le procureur Général de la cour d’Appel de Bangui d’ouvrir une procédure judiciaire sur les crimes et autres exactions commis sous le régime de l’ancien Président François Bozize…( no comment !)

 

19 Juillet 2013 : Devant la détérioration de la situation et l’incapacité de la FOMAC à désarmer et cantonner les nouveaux maîtres de Bangui qui s’illustrent en veritables desperados et commettent des exactions tous les jours, l’Union Africaine annonce l’envoi de 3600 hommes pour pacifier le pays.

 

27 Août 2013, Des civils fuyant les exactions de la coalition Seleka, prennent d’assaut le tarmac de l’aéroport Bangui M’poko qui est sous la protection des forces françaises. Ils sont restés près de 4 jours bloquant le trafic aérien.

 

14 Septembre, devant la gravité des crimes commis par la coalition Seleka et les multiples condamnations des ONG des droits de l’homme. Michel Djotodja annonce la dissolution de la coalition seleka,

 

05 Decembre 2013 ; une attaque des anti-balaka dans la matinée fait une cinquantaine de tués parmi la seleka et des civils musulmans. Les représailles de la Seleka est sanglante, des milliers de mort sont dénombrés parmi la population civile non-musulmane. Le Conseil de Sécurité selon la résolution 2127 donne un mandat de Six mois aux troupes françaises pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain.

 

Le 06 Décembre, lancement de l’opération Sangaris « nom de code de la mission des troupes française en Centrafrique ».

 

2013 est tout simplement une année à placer en tête de liste dans les annales des périodes sombres de la République centrafricaine.  Là encore nous ne sommes pas allés dans les détails.  Ce pays peine toujours à voir le bout du tunnel. Selon la maxime « à quelque-chose malheur est bon »…Mais que peut-il y avoir de bon dans tout cela ? Peut-être le fait que tout le monde où presque est maintenant au courant que la Centrafrique n’est pas une région d’Afrique mais  bien un pays. Plus besoin d’évoquer Jean Bedel Bokassa le dernier empereur africain pour que les gens voient de quel pays il s’agit.

 

 

 

L’ONG Pélican sort du trou les jeunes du Cavally

Après la crise armée en Côte d’Ivoire, la population est dans la pauvreté la plus totale.
Lui offrir le minimum vital est le pari que Pélican est entrain de réussir.

Par Pierre TOH (zahokoui @ gmail . com)

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L’ONG PELICAN-Côte d’Ivoire a été créée le 27 septembre 2010 sous le n° 1949 / PA / SG / D1 par un groupe de personnes partageant une vision humanitaire commune suite à la pauvreté galopante qui engendre des conséquences fâcheuses pour de nombreuses familles vivant dans un dénuement total notamment dans la Région du Cavally à l’ouest du pays où elle est basée. Elle est symbolisée par un oiseau dont elle porte le nom, caractérisé par l’attention particulière qu’il accorde à sa progéniture. Avec pour objectif d’aider les populations à s’adapter aux modifications de la société et améliorer leurs conditions d’existence, le cadre de vie des populations, renforcer la protection du couple mère/enfant et de la famille, réinsérer les populations défavorisées dans la vie civile, prévenir toutes sortes de marginalisation chez les jeunes, assurer la prise en charge des personnes vulnérables, faire le suivi et l’évaluation des projets, prévenir les conflits inter communautaires et tout ce qui concourt au bien-être de l’humanité.

Dotée d’une équipe expérimentée, l’ONG Pélican relève tous les défis qui s’opposent à l’épanouissement de l’être humain, grâce à l’apport des sponsors, des partenaires, des bailleurs de fonds, des bonnes volontés, aux activités génératrices de revenus, de ses représentants d’ici et d’ailleurs, d’information, de sensibilisation sur certains fléaux, aux collectes de fond. Elle réunit les moyens nécessaires lui permettant d’atteindre ses objectifs et élargir son champs d’actions.
La création de l’ONG Pélican est partie d’un constat fait par Père Léopold, curé de la paroisse catholique de Bloléquin.

Selon l’homme de Dieu qui vit dans cette localité depuis une décennie, avec la jeune fille collégienne ou lycéenne nouvellement affectée, le risque d’échec scolaire est très élevée et fréquent à cause du manque de moyens de subsistance. Proie facile, elle est exposée aux grossesses précoces. Pour réduire ce risque, depuis 2010, L’ONG PELICAN-CI a ouvert une pension dénommée CASE FAMILIALE GRAND MAMAN au sein de laquelle 10 jeunes filles reçoivent le minimum vital pour continuer leurs études en toute tranquillité. Elles y résident avec un personnel qui s’occupe d’elles. L’organisation pilote le projet sur fonds propres mais aussi au soutien de la coopérative sociale basée à Lodi en Italie.
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Après la longue crise sociopolitique et armée depuis 2002 et celle découlant de l’élection présidentielle de 2010, Bloléquin, ville située à l’ouest de la Côte d’Ivoire a été s2rieusement affectée par celle-ci. La plupart des jeunes ayant manié les armes, sont désœuvrés, oisifs, considérés comme catégorie sociale à haut risque et dangereuse pour la société dans laquelle ils vivent. Pour leur assurer un avenir meilleur, L’ONG Pélican a entrepris de les « re-socialiser ». Ainsi elle a bénéficié d’un financement de la part du NRC (Norwegian Refugees Council) pour la mise en œuvre du projet YEP (Young Education Pack) qui est un package pour l’éducation des jeunes de 15 à 25 ans, filles et garçons. Ce package contient des cours d’alphabétisation et l’apprentissage d’un métier au choix. Les filles mères laissent leur bébé à la garderie du centre YEP où 4 baby-sitters s’occupent d’eux. C’est au total 30 volontaires qui travaillent sur le projet YEP.

A la fin de la formation qui dure 10 mois, les apprenants sont installés. Ceux qui veulent poursuivre leur formation reçoivent des bourses de perfectionnement. Ainsi 200 jeunes sont formés et installés en agropastoral, coiffure, couture, maçonnerie, maroquinerie, mécanique moto et fabrication de savon. Satisfait des travaux de Bloléquin, le bailleur a confié à l’ONG Pélican un autre projet YEP mais cette fois-ci à Toulépleu une ville située à la frontière du Liberia. Mme Innocente DOUE, Présidente de l’ONG Pélican jointe au téléphone depuis Bloléquin, a déclaré être satisfaite de l’avancement des projets de la Case Familiale Grand-Maman et YEP, par la même occasion elle remercie le Grand Groupe Bolloré pour le don fait à son organisation. Aussi, a-t-elle soutenu : « l’ONG Pélican ajoute quelque chose à l’humanité en sortant du trou les jeunes de la région du Cavally à l’ouest de la Côte d’Ivoire ».

L’Internat d’Excellence à Metz, une œuvre humanitaire qui fabrique les leaders de demain

[Par Pierre TOH [zahokoui @ gmail . com], Renvoyé Spécial à Metz le 20 février 2014]

 

L’Internat d’Excellence à Metz est un centre d’hébergement de lycéen(ne)s en difficulté pour une réussite garantie.

 

DSC_0048Initialement dénommé Internat de la Réussite et devenu aujourd’hui Internat de l’Excellence, le centre d’hébergement pour lycéens en difficultés est une véritable bouffée d’oxygène. Projet pédagogique d’envergure, l’IE s’adresse à des lycéen(e)s de l’enseignement général, technologique et professionnel ainsi qu’à des étudiant (e)s en lycées (CPGE-BTS) motivé(e)s, ne bénéficiant pas d’un environnement favorable pour réussir leurs études.

 

Peuvent faire également acte de candidature, les élèves et étudiant(e)s boursier(ère)s issus des territoires de la politique de la ville (Zone Urbaine Sensible, Contrats Urbains de Cohésion Sociale), ceux issus de la ruralité et présentant le profil requis. Sponsorisé par le Centre Pompidou de Metz, l’IE est administrativement rattaché au Lycée Général et Technologique Louis Vincent de Metz. En septembre 2014, selon Mme Luton la responsable de l’internat, le nombre de places disponibles passera à 300. L’« Internat de la Réussite » est accessible aux élèves et étudiants issus des 4 départements de l’Académie de Nancy-Metz. Au delà des dimensions pédagogiques, éducatives et citoyennes, les actions culturelles et artistiques y prennent une place importante. Une équipe expérimentée de l’Internat d’Excellence mixte de Châtel-Saint-Germain est mise en place pour favoriser la réussite par des conditions et méthodes de travail optimales. Il propose une pédagogie innovante et des moyens renforcés qui permettent aux internes de bénéficier d’un accompagnement éducatif et personnalisé assuré par des professeurs et des assistants d’éducation, d’activités sportives, scientifiques, artistiques et culturelles, des partenariats nationaux et internationaux, d’un large accès aux dernières technologies de l’informatique et de la communication.

 

DSC_0041Cette vie estudiantine, loin de la famille biologique, est bénéfique au jeunes, elle lui permet de changer un temps soit peu de cadre de vie, de construire un projet personnel et professionnel, de développer sa personnalité, son autonomie, et l’estime de soi, de s’épanouir au contact de camarades motivés aussi par leurs bons résultats scolaires. Par contre, l’IE n’accueille pas les élèves présentant des troubles comportementaux, faisant l’objet de mesure de placement judiciaire ou en substitution de toute autre alternative éducative. Quant aux parents ou responsables légaux leur étroite association est demandée, ainsi que leur engagement et celui de l’élève, le principal concerné. La ville qui abrite l’Internat motive ses Équipes de Réussite Éducative pour jouer un rôle essentiel dans le suivi des élèves en dehors du temps d’accueil en internat c’est-à-dire fin de semaine et vacances scolaires et dans la liaison avec les familles.

 

L’Internat de l’Excellence offre à la population de Metz un dispositif qui encourage la poursuite d’études supérieures comme « les cordées de la réussite ». Une œuvre à imiter pour tout gouvernement soucieux du devenir de ses jeunes, les cadres de demain.

 

L’homosexualité est une maladie mentale ou un problème émotionnel ?

Par Lela LASHKHI
Traduit du russe au français par Saida Huseynova

Rainbows_wallpapers_177Les chercheurs scientifiques ne savent pas exactement comment une personne développe une orientation sexuelle particulière. Diverses théories offrent différentes explications quant à cette orientation. Les facteurs génétiques et biologiques dans l’enfance ou au début de l’expérience de la vie peuvent en être la raison. De nombreux scientifiques pensent que l’orientation sexuelle humaine est formée à un âge précoce suite aux facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Les psychologues et les psychiatres pensent que l’homosexualité n’est pas une maladie, un trouble mental ou un problème émotionnel.
Au cours des 35 dernières années, des recherches montrent que l’orientation homosexuelle n’est pas associée à des problèmes émotionnels ou sociaux. L’orientation est l’une des quatre composantes de la sexualité, et elle est aussi un désir émotionnel, sexuelle et romantique pour quelqu’un. Les comportements masculins ou féminins sont soumis à des normes sociales et culturelles.
Trois orientations sexuelles sont généralement reconnues : les homosexuels, qui ont une attirance pour le même sexe, les hétérosexuels — qui ont une attirance pour le sexe opposé, et les bisexuels – qui ont une attirance pour les deux sexes. Les homosexuels sont parfois appelés gays (hommes et femmes) ou lesbiennes (femmes seulement). L’orientation est différente du comportement sexuel car elle renvoie à des sentiments et à l’autodétermination des peuples. Les individus peuvent ou ne peuvent pas exprimer leur orientation sexuelle dans leur comportement. De nombreux homosexuels ont connu des faits de violences physiques ou psychologiques.
Si aimer une personne du même sexe n’est pas perçue comme une maladie par la majorité, certains discours, tels que la parole religieuse, disent le contraire. Que peut-on faire pour les gays et les lesbiennes, afin de surmonter les préjugés et la discrimination contre eux? Les gens qui ont une attitude positive envers l’homosexualité sont ceux qui connaissent un ou plusieurs homosexuels. Les psychologues croient qu’il n’y a que des stéréotypes et les préjugés envers les homosexuels. En outre, la protection de ces personnes contre la discrimination et la violence est très importante comme dans le cas de tous autres groupes minoritaires.
Dans huits États des Etats-Unis, il existe des lois contre la discrimination des homosexuels, et la violence contre eux est considéré comme un «crime de haine».
Pourquoi est-il si important de sensibiliser la société sur l’homosexualité ? L’éducation nationale sur les questions d’orientation sexuelle et l’homosexualité nous aidera à surmonter les attitudes négatives infondées envers les gays.
Pour que les jeunes comprennent leur propre identité sexuelle, il est essentiel qu’ils puissent avoir des informations, et des réponses à leurs questions. Les craintes que l’accès à ces informations affectent leur orientation sexuelle ne sont pas crédibles.

Qui sont ces réfugiés et demandeurs d’asile précarisés au Sénégal ?

[Par Nguebla MAKAILA]

Le Sénégal attire les partenaires au développement et les institutions internationales par sa stabilité politique et son cadre démocratique souvent appréciés. Situé en Afrique de l’Ouest, il est l’un des rares pays sur le continent où la presse est indépendante, la société civile active et l’espace politique ouvert aux règles du jeu démocratique.

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Reconnu pour sa « téranga » (hospitalité en wolof, langue vernaculaire), le Sénégal accueille des demandeurs d’asile et des réfugiés qui vivent dans la précarité totale sur les plans administratif, social, juridique et humanitaire. Ils sont contraints par la guerre ainsi que les conflits politiques et armés à quitter leur domicile, en quête d’une protection humanitaire et d’une sécurité dans une sous-région instable et déstabilisée.

Le Sénégal accueille 38 000 réfugiés en tout. La plupart viennent de pays limitrophes. En voici le panorama.

Mauritanie : contraints par le conflit négro-mauritanien de 1989, des milliers de personnes ont trouvé refuge au Sénégal et bénéficient de la protection du Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU. Vingt-quatre ans après, les réfugiés négro-mauritaniens vivent encore au Sénégal, oubliés par la communauté internationale. Ils n’ont aucun statut légal dans le pays, confrontés aux difficultés d’emploi et autres aléas tels que le non-accès aux soins médicaux et aux logements).

Gambie : traumatisés par une dictature féroce de Yaya Diamé, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 22 juillet 1994, plusieurs ressortissants gambiens dont des journalistes, des défenseurs de l’homme, des militaires et autres ont dû fuir leur pays pour se réfugier au Sénégal voisin, craignant pour leur sécurité. Parmi eux, il y a des personnes homosexuelles qui sont traquées par le régime et non acceptées par une société africaine répulsive.

Côte d’Ivoire : de nombreux Ivoiriens ont fui la guerre civile qu’a connue le pays de 2002 à 2010. Ils se sont réfugiés au Sénégal où ils ont bénéficié de la protection du Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU. Mais, après la période de l’élection présidentielle de 2010, ces derniers sont abandonnés à eux-mêmes par les organisations humanitaires internationales qui ont estimé que le pays connaissait un retour à la paix. Certains réfugiés ont refusé de regagner leur pays d’origine sans garantie de sécurité et de protection effective. Or, toutes les aides sociales ont été suspendues, ce qui explique la précarité dans laquelle ils sont plongés ces dernières années.

Guinée-Conakry : suite aux événements successifs de 2007 et 2009, la Guinée Conakry, est entrée dans une instabilité politique avec la mort naturelle du Général Lansana Conté et la prise du pouvoir par le capitaine Moussa Dadis Camara. Plusieurs Guinéens dont les femmes et des enfants ont fui vers le Sénégal à cause des violences politiques et ethniques. Ils sont peu nombreux à obtenir le statut de réfugié politique dont le motif reste inavoué. Ils vivent dans l’angoisse permanente.

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Au nombre de ces réfugiés issus des pays environnants du Sénégal, s’ajoutent d’autres venus du Soudan, de l’Erythrée, du Tchad, du Gabon, de la RDC, et du Rwanda. Ce sont des pays où règnent généralement des régimes répressifs et autocratiques sans alternance démocratique ni politique. Les organisations internationales en charge des réfugiés et demandeurs d’asile affirment ne pas être responsables de la situation difficile que connaissent ceux-ci au Sénégal.

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Selon Djibrine Baldé, chargé des réfugiés et demandeurs d’asile pour International Refugee Right Initiative : « le Gouvernement ne fait aucun effort pour améliorer les conditions de vie des gens qu’il accueille sur son territoire ». Cette hospitalité se fait pourtant au titre de la Convention de Genève de 1951 qu’il a signée et ratifiée en matière de protection humanitaire.
Contactée par nos soins, la Commission Nationale d’Eligibilité (équivalent de l’OFPRA en France) , n’ a pas donné suite.

La situation des réfugiés et demandeurs d’asile au Sénégal rend difficile les activités des associations sénégalaises et d’autres institutions humanitaires qui souhaitent améliorer les conditions de vie des ces personnes contraintes à quitter leurs pays pour des raisons d’opinion politique, d’exercice de leurs métiers, des conflits armés et d’instabilité sociopolitique qui caractérisent récurrente sur le continent. Afin de trouver des réponses aux préoccupations des réfugiés et de leurs soutiens, le Gouvernement sénégalais doit davantage faire preuve de volonté politique et du respect de ses engagements internationaux.

RDC: La symphonie des vampires à l’Est

Crisis-in-the-CongoC’est depuis fin 1996 que l’Est de la République Démocratique du Congo est devenu le théâtre de conflits armés qui a dévasté le pays. Aujourd’hui, on compte déjà des millions des victimes. Dans son rapport annuel 2012, l’International Rescue Committee, une association fondée à l’initiative Albert Einstein, a estimé que 5, 4 millions de personnes sont mortes à la suite des guerres congolaises. Dans cette tornade dévastatrice caractérisée par une sauvagerie monstrueuse, ce sont les femmes et les enfants qui payent cher… Le viol des femmes et des filles mineures est une véritable arme de guerre utilisée par les forces armées pour créer le choc et la stupeur dans le chef de la population. A travers une série d’imageries horribles, la partie Est du Congo est l’un des pires endroits au monde pour les femmes et les filles. En RDC, les femmes sont souvent violées dans l’indifférence totale des autorités congolaises, incapables de sécuriser les populations. Qui sont ces bandits? Pourquoi ne sont-ils pas inquiétés? Quelle est la principale motivation pour ces criminels de l’Est de violer les femmes et les enfants? Et l’État congolais, alors… Que fait-il concrètement?

Le modus operandi des violeurs
«Lorsqu’on viole les femmes, on déstabilise la communauté, on viole les femmes du village entier devant les enfants, devant le mari, devant les voisins, cette communauté est brisée. Les hommes ne peuvent plus regarder leurs femmes dans les yeux, et dire que nous étions incapables de vous protéger. Et les femmes ne peuvent pas surmonter ce traumatisme», témoigne Nita Evele, coordinatrice de l’Action Global pour le Congo, dans le film «Crisis in the Congo». Selon les témoignages, plusieurs femmes ont vu leur destin briser après le viol. Certaines se sont retrouvées enceintes et d’autres ont contractées le VIH-Sida. Abandonnées par leurs maris, les femmes répudiées sont devenues personae non gratae dans la communauté, au village et au sein même de leur propre famille restreinte. Pire encore. Les enfants issus de viol sont aussi bannis et rejetés par la société. Ils ne bénéficient d’aucune affection maternelle. On les appelle «Les enfants des Serpents», affirme un congolais vivant à l’Est. A en croire les déclarations des ONG locales, les petites filles nées de viol entre 1998 et 2000 ayants aujourd’hui la tranche d’âge de 13 à 15 ans, ont été à leur tour violées. Un cycle infernal!

L’épineux problème
Malgré de nombreux crimes perpétrés à l’Est du Congo notamment le cas observé de plusieurs femmes violées, la question de l’identification des violeurs reste très délicate. L’un des facteurs est en fait celui de la complexité des conflits. Tellement qu’il y a plusieurs protagonistes. Parfois, on ne sait plus situer les camps opposés. Par ailleurs, la guerre dans l’Est du Congo a une coloration économique que politique. Dans cette contrée de la RDC, il y a plus d’une dizaine des groupes armés illégaux qui opèrent en toute tranquillité. À cela s’ajoute de nombreuses rebellions qui ne cessent de voir le jour et soutenues par les forces étrangères dans le but de piller systématiquement les richesses naturelles (cobalt, cuivre, diamant, manganèse, or, uranium, zinc…). La République démocratique du Congo, pays aux innombrables richesses, n’a pas une force militaire digne de ce nom pouvant défendre loyalement la souveraineté nationale de son territoire. Le pays ressemble à un «Far West». L’armée congolaise, au vrai sens du mot, n’est pas une armée. C’est un groupe d’indisciplinés qui parfois se substitue aussi à une bande violeurs des femmes. En l’absence d’une véritable justice, l’impunité règne. Peut-être un jour ou demain qu’on reparlera de la vraie justice dans ce pays où les corps des femmes et des filles sont profanés aujourd’hui.

L’œil de Jean MATI, journaliste congolais de la MDJ

Bangladesh, une décision suicidaire (Reportage)

Par Kabir Md. REZAUL

La centrale électrique au charbon installée dans la région de Rampal au sein des mangroves Sundarbans au Bangladesh est une décision suicidaire du gouvernement.

Le Président Indien Pranab Mukharjee a assuré tenir toutes les promesses faites pour la protection environnementale du Bangladesh. Le traité de distribution de l’eau de la rivière Tista (sur les frontières fluviales entre l’Inde et le Bangladesh et la construction d’une centrale électrique) figure parmi les nombreuses questions importantes. L’assistance mutuelle entre pays voisins est toujours souhaitable. Les discussions ont d’ailleurs commencé pour une éventuelle construction d’une centrale électrique à Bagerhat.

La pénurie d’électricité préoccupe le gouvernement

Image-2La crise du fuel et de l’électricité présente un problème majeur pour le pays et la population. Le gouvernement a déjà engagé de multiples efforts et des mesures diverses pour atténuer la crise du gaz, du carburant et de l’électricité. Celle-ci a toujours été produite avec du gaz. Actuellement, elle est produite à partir du pétrole. Oui, cette centrale utilisera le charbon pour fabriquer le pétrole qui permettra de produire l’électricité !

Le pays, le peuple et le gouvernement sont bien en pénurie d’électricité. Pour cette raison, de telles décisions hâtives d’autodestruction sont prises! Nous ne pouvons pas boire le poison pour satisfaire la soif. Le gouvernement a décidé d’installer cette centrale électrique d’une capacité de 1320 mégawatts près de la mangrove Sundarbans à Bagerhat. Mais, pourquoi tout près de cette mangrove de Sundarbans (habitants de cette région), qui est une réserve naturelle ? Elle représente le paradis de la culture, l’agriculture et la pêche.

Les populations locales menacées par l’installation de cette centrale

Détruire cette mangrove constituerait une crise écologique majeure à l’encontre des différents traités de protection du littoral. Surtout, ce projet pourrait certainement exterminer plus de 2500 familles de leurs terres cultivables et résidentielles. Le gouvernement ne doit pas prendre une telle décision sachant les conséquences sur l’environnement, la biodiversité et les populations locales. Sa position concernant l’installation de cette centrale électrique au charbon va à l’encontre des intérêts de l’état et du peuple. Les spécialistes de l’environnement ont émis l’avis qu’une telle centrale au charbon serait la cause de troubles du milieu et de toute la zone.

Il n’est pas du tout approprié de mettre en place une centrale électrique nucléaire ou au charbon en raison de la densité de la population et de la position géographique du Bangladesh. Le pays ne possède pas de technologie ni de moyen de contrôler un tel projet en cas d’accident, dû à sa pauvreté. Pourquoi le Bangladesh prend de tels risques au moment où les pays développés comme l’Allemagne, la France ou les Etats-Unis sont tous en train d’arrêter leurs centrales nucléaires ?

Des conséquences environnementales démesurées

Des organisations de défense de l’environnement avertissent que le gouvernement Bangladais met actuellement en place cette centrale polluante à seulement 9 kilomètres des mangroves Sundarbans. Ceci constitue une violation du droit de l’environnement. L’eau chaude, les cendres de charbon brûlé et la fumée noire polluante détruiront toute vie dans la mangrove des Sundarbans. Le Professeur Dr. Abdullah Harun Chowdhury a avertit que si cette centrale est installée dans cette zone, on assistera dans les 20 prochaines années à une augmentation des températures par effet de serre dans la zone. Le rapport Bapa de Buenos Aires précise en effet qu’au moins 37 millions de tonnes de dioxyde de carbone, 10 000 tonnes de dioxyde de sulfate, 10 200 tonnes d’oxyde d’azote, 220 tonnes d’hydrocarbures, et 720 tonnes de monoxyde de carbone seront déversés dans la nature en cas d’installation d’une centrale utilisant le charbon.

En outre de nombreux autres déchets et d’autres substances chimiques polluantes seront libérées dans l’air, l’eau de surface et sur terre. S’il n’y a pas de station d’épuration adaptée à Bagerhat, cette centrale d’électricité thermique constituera un grand danger pour la population. Par ailleurs, le gouvernement a annoncé que cette centrale sera installée ici justement pour préserver tous les autres sites environnementaux adjacents.

L’UNESCO a déclaré les Sundarbans comme « Patrimoine mondial » pour biodiversité de vie le 7 décembre en 1997. La beauté naturelle et la biodiversité des espèces animales et végétales de la mangrove des Sundarbans est une fierté du Bangladesh. Citons notamment le titre du Bengale ! Selon les informations de Banglapedia, les dernières mesures des Sundarbans ont estimé la surface de ce site à 16 700 km2 et qu’une seule des trois portions est concernée actuellement. La surface totale actuelle des Sundarbans au Bangladesh est d’environ 4110 kilomètres carrés (~40% de cette surface est en Inde) et 1700 kilomètres carrés correspondent au domaine aquatique.

Selon le droit indien de l’environnement, aucune centrale polluante ne doit être installée dans un périmètre de 15 kilomètres de la forêt. Or, la mangrove des Surdarbans se trouve dans cette zone. Le Secrétaire Indien de l’électricité et le Conseiller Bangladais du pétrole n’ont pas pris en compte cette restriction. Un projet analogue a été annulé par le gouvernement indien pour des intérêts environnementaux de leur pays. Un projet polluant en Inde mais pas au Bangladesh ? La décision et les plans d’installation de cette central ont été pris. Par conséquent, les Surdarbans n’ont pas été consultés quant à cette décision. Pourtant, un grand nombre de personnes protestent contre ce projet pour des raisons bien sûr écologiques, mais aussi économiques.

Image-11Mr Uma Sonkorof (Secrétaire Indien de l’électricité) et Mr Towfiq de Dr-E-Elahee (conseiller Bangladais au pétrole) tente de rassurer les populations locales. La réalité ? La zone sud-ouest de la forêt n’échappera pas à la construction de cette centrale à Bagerhat.

« Le gouvernement devrait abandonner ce genre de partenariat opaque »
Outre les conséquences écologiques évoquées dernièrement, l’économie du pays est aussi en jeu. 70% des financements de ce projet proviendront d’emprunts étrangers. Le Bangladesh financera à hauteur de 15%. L’Inde également. Pourtant, elle sera propriétaire de 50 % du projet. Voilà le modèle du traité de partenariat à parts égales entre le Bangladesh et l’Inde ! De plus, il n’est précisé nulle part si l’Inde doit obtenir une partie de l’électricité produite ou de l’argent ? Selon des économistes et des spécialistes de l’environnement, « le gouvernement devrait abandonner ce genre de partenariat opaque ». Qui plus est, les dépenses prévisionnelles s’élèvent à 1,8 milliards de dollars. Par conséquent, les spécialistes doutent que le Bangladesh puisse supporter financièrement de tels investissement et de telles dépenses. Le Bangladesh doit porter toute la responsabilité et supporter toutes les dépenses de maintenance, des pertes et des dommages de cette centrale électrique. Ainsi, si des dépenses supplémentaires importantes sont engagées afin d’éviter les risques environnementaux, le coût de l’électricité augmentera et se répercutera sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Cela signifie aussi que le prix de l’électricité doit augmenter considérablement. Le prix d’un kilowatt (soit 1000 watts) est actuellement de 5,90 Takas (monnaie locale. 1 dollar = 70 Takas). le prix du charbon est de 145 dollars sur le marché international, alors pour financer le projet, le prix de l’électricité sera réévalué à 8,85 Takas pour 1000 watts. Tout ceci, pour un salaire moyen des populations locales compris entre 750 et 800 dollars par mois.

L’économie avant l’écologie
Le Dr Harun a indiqué que ce projet a été initialement proposé et soutenue par la compagnie indienne de l’électricité « Indian National Thermal Power Company » pour des raisons économiques. Cette compagnie a assuré disposer de technologies très poussées pour éviter des risques sur l’environnement. Elles sont en réalité en phase d’expérimentation même dans les pays développés. Ainsi, ce type de processus incertain et expérimental peut être un risque pour l’environnement et les individus. Bien que le Bangladesh ait signé la convention des eaux de Rampal en 1971 et la convention de Reo en 1992, il continue d’ignorer toutes les réalités environnementales. Les hommes politiques de la majorité cherchent à mettre en œuvre ce projet par tous les moyens. Ils informent peu voire mal le peuple des effets sur l’environnement et avance surtout l’intérêt économique. Il est pourtant important de tenir compte de l’environnement physique, biologique mais aussi social. Ce même gouvernement a rapidement signé ce traité de mise en place de la centrale électrique avec l’Inde afin d’éviter toutes questions. Il a également refusé trois pétitions déposé devant la Cour suprême contre ce projet.

Les écologistes non entendus dans cette affaire !
Le spécialiste de l’environnement, Mohammad Enamul Hoque, a dit que cette centrale constituera une catastrophe pour l’environnement. Ce scientifique éminent propose notamment : des possibilités de contrôle et d’examen de l’environnement, un compte rendu de l’état actuel du site et des rapports environnementaux permanents, l’installation de stations d’épuration et de purification des déchets industriels, un plan de gestion, l’approbation des institutions locales et des moyens de gestion des urgences. Sur un plan juridique, il demande de se conformer à l’article 12 de la Loi de 1995 sur l’environnement de Bangladesh et les articles de loi 7,4 , 7.6(d) du Code du droit de l’environnement.
Des processus de surveillance des centrales à charbon ne sont guère existants. Des plans d’installation de telles centrales ont été mis en place dans l’ensemble du pays sous le nom de la « sécurité du combustible ». Ces plans vont nuire à la population et à l’environnement. Il n’est pas possible d’acquérir le « développement Durable » sans sauvegarder l’équilibre de l’environnement et les variétés de la vie du « Développement du Millénaire », proclamée par les Nations Unies. Pour preuve, les spécialistes ont déjà avertit que Bangladesh a déjà violé 5 conventions en mettant en œuvre ce projet. Au niveau local, il s’agit de la pollution des eaux, , des fortes émissions de carbones et des dommages commis à la forêt. Ce dernier point se recoupe avec une convention bafouée à l’échelle internationale : la destruction d’une forêt reconnue comme patrimoine mondial. L’autre aspect est la possible constitution d’une catastrophe naturelle.

Etendue-de-limpact-du-projetTant d’oppositions au projet de la construction d’une centrale électrique dans la forêt mangrove ! Pourtant, le gouvernement est fixé dans sa position. Rampal est désigné comme lieu d’installation de ce projet polluant. Le Président du Conseil de développement de la puissance au Bangladesh a affirmé: « cette centrale ne porte pas de préjudice à l’environnement. Des instruments sous haute tension seront mis en place pour capturer les cendres. » Le gouvernement a d’ailleurs avancé trois logiques pour mettre en place cette centrale d’électricité thermique au sein des Sundarbans.

Les arguments du gouvernement

D’abord, le ministère de l’environnement affirme qu’il n’y aura pas de dommages pour la nature. Pourtant, le scientifique Dr. Abdul Sattar déclare que si le projet est placé dans cette forêt, celle-ci disparaîtra peu à peu. Dans tous les cas, le gouvernement a toujours dit que les pays développés, par l’utilisation de matières polluantes comme le méthane ou le charbon, était responsable des problèmes environnementaux. Or, ils utilisent les mêmes procédés aujourd’hui, et dans une forêt classé au patrimoine mondial.Leur second argument est que la forêt restera sauve car le projet est situé à 14 km d’elle. Or selon le département de l’Energie, celui-ci aurait du se trouver à au moins 25 km de la périphérie de cette zone sensible. Le dernier argument se fonde dans l’utilisation d’une technologie de pointe. Selon Mr Dr. Ijaj Hossain, membre du Comité d’évaluation des incidences environnementales, beaucoup de choses dépendent de la technologie employée et de la qualité du charbon utilisé. En réalité, l’Ingénieur BD Rahmatullah annonce l’utilisation de la technologie moderne pour répondre à cette question. Or, l’Inde n’a aucune technologie moderne. Le leadership mondial s’est rendu conscient des problèmes liés au charbon au cours du dernier congrès de Copenhague.

Après la forêt, les ports menacés

Le port océanique près de Mongla, deuxième plus grand port maritime du pays d’envergure internationale, disparaîtra. Un coup dur si ce n’est fatal à l’économie nationale. Oui, le gouvernement a immédiatement donné son accord à des compagnies privées pour y construire des centrales de production d’électricité. Le but étant de résoudre les problèmes de pénurie d’électricité. Or, l’utilisation massive de l’eau pour ces centrales amènent l’abaissement du niveau de cette même eau dans ce port. Cela pose de nombreuses difficultés pour l’amarrage des bateaux. (Voir l’article : How The Rampal Coal Power Plant Will Destroy The Sundarbans)

Au service du peuple, ou des industriels ?

L’objectif est que la puissance totale de la production atteigne 6140 mégawatts. Ceci permettra d’acquérir une autosuffisance pour ce qui est de l’électricité, d’augmenter le taux de production et d’accroître les exportations. Tout cela en augmentant le pouvoir d’achat de la population et le développement du pays entier ? En réalité, seuls les marchands d’électricité tireront profit de ce projet. Une grande partie de la population locale sera « asservie » par ces marchands. Ils seront privés de leurs terres, perdront leur production agricole, et risqueront d’être atteints par diverses maladies. Nombreux sont ceux qui pensent que l’industrialisation du pays dépend entièrement de la production d’électricité. Avec une telle production, les usines se construiront en masse et le chômage baissera. Mais qu’en est-il des gens qui perdront leur terre, leur maison, et ainsi leur récolte à cause de la carrière de charbon de Pulbari ? Quelle est l’utilité d’avoir un emploi dans l’industrie et dans des usines quand on perd ses propriétés ?

Un manque flagrant de garanties pour les populations

La décision est hâtive alors qu’elle demande réflexion. Qui peut garantir l’amélioration des conditions de vie du peuple local ? Oui, depuis tout temps la classe dirigeante s’empare souvent des salaires des ouvriers. Il n’y a aucune raison de penser que la situation soit améliorée sans qu’il y ait un vrai changement révolutionnaire sur les champs politique, culturel et social. Si les villageois-agriculteurs se voient enlevés leur terre, qui garantira que leur seul salaire (à condition de trouver un nouvel emploi dans l’industrie) suffira pour assurer leur survie et subvenir à leurs besoins les plus élémentaires (alimentaire, santé, éducation, etc). Ainsi, une grande communauté qui jusque-là vit librement et directement par l’agriculture doit être au service de la classe dirigeante et des industriels. Quel est l’utilité d’un pouvoir économique prospère et du plein-emploi si la nation est paralysée par les maladies et la pollution ? Le développement, oui. Mais pas à n’importe quel prix.

Et pourquoi pas les énergies renouvelables ?

Leur logique est l’utilisation de combustibles fossiles et de l’énergie atomique sous couvert d’une soi-disant « crise de gaz et de charbon ». Ainsi, il serait préférable d’utiliser différentes sources de production d’électricité. La dépendance à l’égard des combustibles fossiles s’amenuise si nous passons à l’électricité atomique. Et les énergies renouvelables et solaire dans tout ça ? La source d’électricité doit être maîtrisable en terme de sécurité avant tout. D’après certains technologues spécialistes des processus de l’électricité solaire, le Bangladesh n’est pas adapté pour l’utilisation de telle source d’électricité et autres énergies renouvelables. C’est faux ! Ces fausses informations sont probablement proférées pour deux raisons. Tout d’abord, les combustibles fossiles et des centrales nucléaires s’avèrent plus rentables. Le gouvernement pourrait bénéficier de subventions provenant de commissions d’investissement internationales. Deuxièmement, cela monte la population contre les défenseurs de l’environnement qui défendent les énergies renouvelables, inoffensives pour l’environnement. L’attrait de l’argent est plus grand chez ces personnes ? Des technologues qui ont tirés profits des énergies renouvelables à l’étranger ne cessent de décrire ces processus et répondent aux questions dans des stades et séminaires, lors de discussions. Le problème ? Seulement des groupes restreints peuvent y assister, souvent non représentatifs de la population.