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1 janvier 2016, L’oeil de Mortaza Behboudi sur les Champs-Elysées

[Reportage photo et vidéo de Mortaza BEHBOUDI]

Liberté et contrôle: Pour une réponse démocratique

[Par Mortaza BEHBOUDI]

Ce que les gens ont l’habitude d’appeler la liberté, nous l’appelons maintenant la vie privée et nous disons que la vie privée est morte. Si nous perdons la vie privée, nous perdons la liberté d’agir et nous perdons la liberté elle-même parce que nous ne nous sentons plus libres d’exprimer ce que nous pensons. Sauf la censure!

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Le quatrième événement du Forum mondial pour la démocratie 2015 a rassemblé quelques 2000 participants – des dirigeants politiques, des militants de la société civile, des représentants des médias et 75 jeunes gens de partout dans le monde sur trois thèmes:

1. Surveillance – ce qui est la bonne dose?

2. Bâtir la confiance dans diverses sociétés de responsabilité

3. Médiatique dans un contexte de menace terroriste.

Les démocraties à travers le monde se sentent de plus en plus vulnérables face à un large éventail de menaces : de l’extrémisme violent aux risques économiques, technologiques, environnementaux et géopolitiques. Et en particulier face à la peur générée par les attaques violentes telles que celles menées en 2015 à Paris, à Copenhague et dans d’autres parties du monde qui visent à déstabiliser les sociétés. L’absence de garanties pour la protection des données personnelles aiguise les angoisses. Dans ce contexte, la tension croissante entre le souci de la sécurité et de la protection des libertés est l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les démocraties aujourd’hui.

La situation des journalistes
22817117970_ff63814171_kAu cours de la dernière décennie, 700 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, pour avoir rapporté des nouvelles et des informations au public: en moyenne un décès par semaine. Dans neuf cas sur dix, les assassins sont restés impunis. L’impunité mène à plus de meurtres et est souvent un symptôme de l’aggravation des conflits et de l’effondrement des systèmes de droit et de justice. L’ONU met en garde contre les dommages causés par l’impunité sur les sociétés entières en couvrant les violations graves des droits humains, la corruption et la criminalité. Les gouvernements, la société civile, les médias, et toutes les parties concernées par le respect et la primauté du droit sont invités à se joindre aux efforts mondiaux pour mettre fin à l’impunité.

 

 

Climat et défense : des enjeux essentiels

[Par Mortaza BEHBOUDI]

En amont de la COP21 qui se déroulera à Paris à compter du 30 novembre prochain, le 14 octobre 2015 à l’École Militaire de Paris, le ministère de la Défense a organisé, avec le soutien du Sénat, une conférence internationale sur les enjeux des changements climatiques en matière de sécurité internationale et leurs impacts sur les politiques de défense des États.

Ségolène Royal

Ségolène Royal

Cette conférence a notamment réuni de nombreux ministres de la défense issus de l’ensemble des régions du monde, de hauts responsables des organisations internationales et régionales ainsi que des parlementaires et des experts académiques.
Selon le Président François Hollande : « La lutte contre le dérèglement climatique est le défi de ce siècle. La France se mobilise pour la COP21 et je me réjouis de cette première rencontre sur les enjeux de lutte contre le réchauffement climatique qui réunit un si grand nombre de ministres et hauts représentants venant de tous les continents. J’y vois le signe d’une prise de conscience de la communauté internationale qui se transforme aujourd’hui en volonté d’action»

Laurent Fabius

Selon le Président français « Le constat est clair : le dérèglement climatique amplifie les risques de crises au niveau international. Mais la réflexion sur ces questions doit être approfondie, notamment sur la contribution des ministères de la Défense aux politiques de développement durable. Je forme le vœu que se constitue une chaîne internationale entre ministères de la Défense sur les questions climatiques et de sécurité pour développer des coopérations a un bon niveau. »
Les événements climatiques extrêmes et la sécurité des hommes
Selon le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian : « Certaines régions sont plus particulièrement touchées par des catastrophes climatiques extrêmes, qui sont de plus en plus fréquentes et intenses en raison des effets du réchauffement climatique. Selon les pays et les régions, il peut s’agir de grandes tempêtes, d’ouragans, d’inondations, de sécheresses, de vagues de chaleur ou d’incendies de forêt – toutes les catastrophes naturelles qui affectent directement la sécurité des humains et des milieux ruraux et urbains dans lesquels nous vivons. IMG_3347Certaines zones vulnérables, en particulier les zones urbaines et côtières, peuvent donc être particulièrement touchées par ces phénomènes extrêmes et avoir un impact direct sur la stabilité d’un pays ou d’une région. »
Jean-Yves Le Drian a également déclaré ce qui suit : « Nos ministères de la Défense respectifs ont une responsabilité particulière car ils peuvent contribuer aux politiques publiques pour le développement durable, par le biais de l’écoconception des équipements de défense, l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement, sur le sol national et dans les théâtres d’opérations. Je veux que ces réflexions se poursuivent » a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

 

Un voyage dans le trafic d’êtres humains vers l’Europe

[Par Mortaza BEHBOUDI]

Mujtaba Jalali

Mujtaba Jalali

Pendant des semaines, Mujtaba Jalali a entendu parler des terribles conditions des réfugiés par les titres des journaux, jusqu’à ce que les images d’un enfant de trois ans, syrien, Aylan, provoquent un élan d’humanité partout dans le monde à nouveau.
Il a décidé de risquer sa vie et commencé un voyage comme photographe indépendant, en se joignant à trois afghans qui cherchaient à rejoindre l’Europe et il s’est ainsi retrouvé au cœur du trafic des êtres humains de Téhéran-Iran vers la Turquie et la Macédoine-Serbie Hongrie.

Crédit photo : Mujtaba Jalali,

Crédit photo : Mujtaba Jalali

En Turquie, avec le groupe de réfugiés afghans, ils ont décidé d’acquérir un bateau en plastique et de le mettre à l’eau pour aller en Grèce. Mujtaba a vu les vêtements des réfugiés laissés sur la plage en Turquie, quand il est arrivé en Grèce, à Mytilène, il a pris des photos et il a vu des milliers de réfugiés afghans, syriens et irakiens transportés par un navire à Athènes. Mujtaba prend des photos de la situation des réfugiés sur les chemins de Macédoine, de la Serbie et de la Hongrie.

Biographie :
Mujtaba Jalali est né en 1991 comme réfugié afghan en Iran. Il a étudié la langue et la littérature anglaise à l’université et il a fait de la photographie documentaire et du cinéma aussi. Il était professeur d’anglais pour les enfants afghans sans permis de résidence et professeur d’art pour les enfants handicapés à Mashhad-Iran. En 2012, il a commencé à faire un documentaire sur le retour en Iran des réfugiés afghans morts en Syrie, jusqu’à ce qu’il soit arrêté, en 2015, pour avoir photographié cette histoire-là, par le gouvernement iranien qui lui a pris tout son matériel.

Cliquez ici pour visiter le compte Instagram de Mujtaba Jalali.

Camps de migrants à Paris : un drame humain

[Par Mortaza BEHBOUDI]

Traduit de l’anglais au français par Yassin Jarmouni. 

A quelques mètres de la porte de la Chapelle, des centaines de tentes et de matelas sont éparpillés. C’est dans cet endroit qu’habitent des réfugiés. 

Crédits: Mortaza Behboudi

Crédits : Mortaza Behboudi

Dans les dernières semaines, presque 500 réfugiés qui ont pu atteindre le territoire français à bord de bateaux qui traversent la Méditerranée se sont installés dans des camps qui se trouvent dans deux endroits au cœur de Paris. Malgré cela un grand nombre d’entre eux assure aux riverains qu’ils n’ont pas l’intention de s’installer dans la capitale française.

Crédits: Mortaza Behboudi

Crédits : Mortaza Behboudi

Bien sûr, quand on entend parler de camps d’immigrants on pense tout de suite à ceux qui qui se trouvent aux alentours de Calais mais récemment ce sont bien deux camps qui ont vu le jour dans le centre de Paris également. Ces sites sont habités par environ 500 immigrants, la plupart vient d’Erythrée, du Soudan et d’Afghanistan. L’un de ces deux camps se trouve près de la Gare d’Austerlitz à côté des quais de la Seine, l’autre se situe sous les rails du métro dans un coin de la Gare du Nord et le terminal de l’Eurostar. Le camp qui est partiellement couvert par les rails accueille à peu près de 250 migrants qui passent les nuits et la plupart de leur journée entassés dans 80 tentes fournies par des associations caritatives.

À quoi ressemblent ces camps?

Le coin de la Gare d’Austerlitz est un ancien dépôt utilisé pour stocker du matériel pendant les travaux du tunnel sous la Manche. Ce lieu ressemble à celui qui a été mis en place à Calais par la chambre du commerce et de l’industrie locale. Grand comme un terrain de foot, il aurait pu accueillir jusqu’à 1500 personnes. Mais pendant trois ans 2 000 migrants ont vécu dans dans ce type de camp. C’était un endroit inhumain… pendant l’hiver on ne pouvait pas se chauffer et l’été, c’était un four.

Crédits: Mortaza Behboudi

Crédits : Mortaza Behboudi

Quelles étaient les conditions de vie ?

Les migrants n’avaient pas d’intimité. Ils vivaient dans des camions abritant chacun huit matelas. C’était un centre d’urgence dans un bâtiment qui avait été conçu pour stocker des machines. Imaginez le bruit dans cet endroit. En outre vous deviez faire la queue pour tout : pour l’infirmerie, pour les repas… à long terme, c’est intenable. Les gens devenaient fous, certains montraient une grande anxiété et la proximité constante avec les autres ne les aidait pas. Il y a eu aussi des bagarres entre les contrebandiers qui vivaient dans le camp.

Je souhaite évoquer aussi, dans ce contexte, l’histoire de réfugiés afghans à Paris. Ces jeunes hommes, comme leurs camarades plus âgés, font face à une souffrance énorme. Sans domicile et en manque de nourriture et d’argent, ils passent leurs journées dans des parcs publics ou en se promenant dans la ville à la recherche d’un endroit chaud pour dormir.

Crédits : Mortaza Behboudi

Crédits : Mortaza Behboudi

Pendant la semaine, quelques-uns reçoivent un repas fourni par des organisations de réfugiés ou de charité. Durant les week-ends et les vacances scolaires ils sont laissés à l’abandon. La persécution policière est constante. (Selon un rapport de l’UNCHR de 2015, l’Afghanistan émet le plus grand nombre de réfugiés –un total de 3 millions répartis dans 75 pays. Le même rapport a conclu, néanmoins, qu’il y a beaucoup de réfugiés afghans en France. En d’autres termes, les réfugiés interviewés à Paris pour cette présentation n’existent même pas dans les statistiques).

Ali, l’un des réfugiés afghans témoigne

Crédits : Mortaza Behboud

Crédits : Mortaza Behboud

Ali nous a confié ce qui suit : « Il n’y a pas de place d’hébergement pour moi et mes amis la nuit, on a essayé d’appeler le 115 (numéro des SDF) mais on nous a dit qu’il n’y avait plus de place pour nous ; aussi ils ont rajouté qu’il y a environ 250 réfugiés afghans à la Porte de la Chapelle, des familles et des jeunes aussi. Ils nous ont dit que l’une des associations caritatives qui fournit de l’aide et des provisions était JRS France, chargée par la Mairie de Paris de coordonner les divers efforts de toutes les associations humanitaires. La situation du camp à La Porte de la Chapelle est pratique pour les migrants qui ne sont à Paris que pour un arrêt avant d’atteindre leur destination définitive, que ça soit le Royaume-Uni ou la Norvège ».