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De l’usage de la politique dégénérative en Algérie

Le président Abdelmadjid Tebboune s’est révélé une version améliorée d’Abdelaziz Bouteflika. Tout comme son prédécesseur, il est l’incarnation biologique d’un système politique frappé de paralysie.

Imposé par le commandement militaire dont les principaux représentants sont des gérontocrates, Tebboune perpétue l’impasse plus qu’il ne l’a résout. Et ce n’est pas un hasard si le mouvement anti-régime s’est donné pour nom « Hirak », qui signifie étymologiquement « mise en mouvement ». On a ainsi, d’un côté, une classe dirigeante moribonde, boiteuse et claudicante, qui, férocement se dispute la rente pétrolière, et de l’autre un peuple de marcheurs impénitents prêts à en découdre.

C’est peu dire que le régime algérien est un régime décadent. Bâti sur l’exclusion sociale, il est l’adepte d’une politique dégénérative ayant pour postulat la dépossession de tout ce qui constitue l’identité politique, culturelle et sociale des différents acteurs sociaux. De cette politique, les généraux ont en fait un instrument stratégique du processus de déclin économique, de décomposition institutionnelle et du dépérissement social. L’élaboration de cette politique est dominée par les stéréotypes qui distribuent aux uns et aux autres les bons et les mauvais points, décrétant ainsi qui doit vivre et qui doit mourir. Ainsi, le Haut conseil de sécurité, en violation de la constitution de 2020, a classé deux mouvements politiques -Rachad et le MAK – comme organisations « terroristes ». Le mouvement associatif n’a pas échappé à la vindicte du gouvernement. Implantée dans un quartier de la capitale, l’association SOS culture Bab El Oued, s’est vue accuser de financement étranger alors que ses dirigeants ont été qualifiés de « criminels ».

En réalité, c’est le soutien actif de cette association au mouvement populaire qui lui a valu les foudres des autorités. Non moins grave, a été la procédure judiciaire initiée par le ministère de l’Intérieur pour dissoudre le Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association qui n’a eu de cesse d’œuvrer pour la consolidation du Hirak. Ces actions appuyées par des arrestations de militants et d’activistes ainsi que de journalistes ont préludé à la répression massive des manifestations du vendredi et du mardi habituellement animées par les étudiants. Les hirakistes se sont cependant distingués par un pacifisme sans faille, refusant de verser dans la violence alors même que l’occasion leur a été offerte. Il en est résulté que les rues d’Alger s’emplissent chaque vendredi de cars de police aux lieu et place des foules grandioses. Une confrontation avec les forces de l’ordre aurait débouché sur une situation catastrophique qui aurait pu justifier le report ou l’annulation des élections législatives prévues le 12 juin prochain. Ces élections, dont personne ne veut, vont se dérouler si elles venaient à se tenir sur un fond aux teintes sombres. Les populations revendiquent une transition démocratique, jugeant que le parlement sert d’objet ornemental à un système dont le vrai pouvoir est exercé par les généraux.

Ainsi, le pouvoir en place peine à mobiliser l’électorat et à trouver des candidats. Les moins de quarante ans ont été avisés qu’ils pouvaient percevoir la somme de 30 millions de centimes (1800 environ) en guise de financement de leur campagne. Mais l’attrait du lucre est d’autant plus intéressant que les députés et les sénateurs touchent un traitement « 20 fois supérieur au salaire minimum » selon le mot du politologue Lahouari Addi. N’empêche, des partis sur papier et des personnalités « indépendantes » croient savoir qu’ils ne doivent pas rater la chance de leur vie pour se remplir les poches. On ne peut expliquer autrement les motivations des participationnistes dès lors qu’un minimum d’éthique politique et de rectitude morale auraient incité à l’abstention.

En effet, dans une Algérie où croupissent en prison 180 détenus d’opinion, il ne saurait avoir d’élections démocratiques. Le Hirak, objectivement, est appelé à perdurer pour longtemps…

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Journaliste algérien établi en France

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Algérie. Le Hirak aux prises avec la police politique

Cœur battant du régime, la police politique algérienne donne des signes d’essoufflement dans sa fonction d’animatrice « souterraine» de la vie politique nationale. Usée jusqu’à la corde sa propagande est devenue inopérante, signe s’il en est, que la population a changé.

Cœur battant du régime, la police politique algérienne donne des signes d’essoufflement dans sa fonction d’animatrice « souterraine» de la vie politique nationale. Usée jusqu’à la corde sa propagande est devenue inopérante, signe s’il en est, que la population a changé. 

Les montages médiatiques récurrents à l’effet d’entraver l’action du mouvement anti-régime, Hirak, sont désormais accueillis par l’opinion publique avec ironie et incrédulité. Toutes les tentatives de criminalisation du mouvement populaire se sont soldées par un échec. 

Après que la télévision publique eut consacré un temps d’antenne à un « terroriste islamiste » qui disait préparer des opérations violentes au niveau du Hirak, et ce, sous l’instigation du mouvement « islamiste » Rachad, la même télévision s’est offert quelques jours plus tard, un show à la limite du grotesque, dont l’acteur est un « marchand d’armes », qui prétendait avoir pris contact avec des éléments du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) pour une livraison d’armes. Le mouvement indépendantiste kabyle projetait, selon lui, de perpétrer des attentats aux quatre coins de l’Algérie.

 Aussi, des opposants de courants divers installés à l’étranger, pour la plupart des lanceurs d’alertes sur les réseaux sociaux, avaient été la cible d’une campagne d’intimidation orchestrée par Alger. Des communiqués officiels les ayant accusés d’entreprise terroriste, avaient annoncé que des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés à leur encontre. Plus d’un mois après ces accusations, les lanceurs d’alertes incriminés continuent de narguer les autorités en poursuivant leur activisme avec la même détermination. Visiblement, les autorités n’ont aucune preuve et avaient misé sur l’effet d’annonce comme si elles voulaient occuper le terrain avec un produit inexistant. 

Ce qui retient l’attention, c’est que les attaques contre le Hirak puisent leur vigueur dans ce que le pouvoir croit être les failles de la société algérienne : l’inclination islamiste et la peur d’une dissidence kabyle. En réalité, la police politique a, depuis l’indépendance, joué sur ces deux tableaux. Elle n’a fait que mettre à jour son logiciel d’attaques. Le spectre d’un zéro vote en Kabylie constitue une véritable hantise pour les décideurs militaires qui ont imposé la tenue d’élections législatives pour le 12 juin prochain. Pour les tenants du pouvoir, casser du kabyle revient à casser le Hirak. Tout est bon pour diviser la société algérienne et l’amener à substituer à la lutte contre la classe dirigeante, la lutte religieuse et la lutte ethnique. C’est dans cet ordre d’idées que l’islamologue Saïd Djabelkhir est traîné dans la boue. La justice algérienne, instrumentalisée qu’elle est par les officines de l’ombre, a condamné en première instance cet universitaire à trois ans de prison pour « offense aux préceptes de l’islam » livrant ainsi à la presse et surtout à la presse internationale une matière dont elle raffole. 

Quand les agressions fusent dans le registre ethnique, elles sont souvent exprimées par des ministres, des chefs de partis ou des députés obséquieux appartenant à la mouvance dite « islamiste ». Une faune politique très impliquée dans les réseaux de corruption de l’État. Une députée fantasque dont les élucubrations l’ont amenée à déclarer avoir été victime d’un ensorcellement, a passé la totalité de son mandat à susciter, via les réseaux sociaux, la haine entre berbérophones et arabophones. Les officines de l’ombre ont découvert une curieuse façon de capitaliser la parité politique hommes-femmes dans l’assemblée nationale. Notre députée doit son intrusion dans le champ politique grâce au quota des femmes instauré par une loi de 2012 suivant en cela, les recommandations de la communauté internationale. Ce qui devait être ainsi un progrès s’est transformé sous la latitude algérienne en un cirque de féminisme de mauvais aloi.

Également cheffe de parti, notre députée s’était crue obligée de faire ses déclarations politiques sous le regard approbateur de son époux. Se revendiquant d’une descendance prophétique, l’«élue » du peuple n’a pas eu froid aux yeux, en soutenant être favorable à la polygamie au motif que c’est un précepte religieux. C’est dire que la police politique algérienne excelle dans le raffermissement de la structure patriarcale de la société. Elle sait que sa survie est tributaire du conservatisme social.

On aura aussi noté la gestion épouvantable de l’affaire Saïd Chetouane. Un jeune hirakiste, plutôt un adolescent qui n’a pas encore atteint la majorité. Arrêté et conduit dans un commissariat lors d’une manifestation du Hirak, il s’était plaint à sa sortie de violence sexuelle. Au lieu de dénoncer les droits bafoués de l’enfant, une certaine presse aux ordres avait mis en exergue le fait que ses parents étaient divorcés, la mère ayant la garde de l’enfant. Aussi, a-t-on laissé parfois entendre que ce dernier était « illégitime » comme pour jeter l’anathème sur la mère. Il est stupéfiant de constater que les autorités ont fini par arracher Said Chetouane à sa mère en le plaçant dans un centre de protection de l’enfance. Ainsi l’État, en bon protecteur de la famille, prétend être le plus à même d’assurer le rôle du père. Triste histoire, le jeune Saïd refuse de boire et de manger depuis qu’on l’a enfermé dans le centre. Ainsi, si le Hirak n’a pas encore réussi à améliorer les droits de l’Homme, il a néanmoins démystifié le régime. 

Celui qui a incarné en Algérie leur défense, maître Ali Yahia Abdennour, aimait à écrire à peu près ceci : « la police politique s’occupe d’accompagner l’Algérien et l’Algérienne depuis sa naissance jusqu’à sa tombe ». Mais, je crois que cette affirmation a cessé d’être vraie depuis le Hirak. Membre fondateur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) avant d’en devenir le président, Ali Yahia Abdennour vient de décéder le 25 avril 2021. Ses obsèques sont emblématiques du combat que le défunt avait livré contre les services algériens. Le drapeau national et le drapeau berbère, interdit par le général Gaïd Salah, avaient orné son cercueil.

En outre, un autre événement a émaillé ces funérailles. Un échange rude et vif s’était engagé entre Bouzid Lazhari, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et l’opposant Karim Tabbou. Coquille vide, la CNDH est un énième organisme étatique recommandé par la communauté internationale. Malheureusement, le « Conseil » a été détourné de sa vocation. Il est devenu une entité qui fait écran aux violations des Droits de l’Homme qu’il est censé protéger. Aussi, en marge de la cérémonie, Tabbou, très remonté contre Lazhari, lui avait asséné: « Vous avez gardé le silence alors que les détenus d’opinion croupissent dans les prisons ». S’étant vu signifier qu’il était « persona non grata », le Monsieur Droits de l’Homme officiel, fut contraint de quitter précipitamment les lieux sous les cris de « Dégage ! ». Force est de constater que la militance hirakienne, c’est aussi le surgissement d’une conscience émancipatrice qui entend s’affranchir de la tutelle de la police politique d’où du reste les nombreux slogans dénonçant cet appareil anti-constitutionnel.

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Journaliste algérien établi en France

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Arafat DJ: l’hallucinante vie du roi du coupé-décalé

Dans la nuit du 11 au 12 aout 2019, une catastrophe incomparable de loin à la longue crise qui a secoué la Cote d’Ivoire, se produit. Le disc-jockey chanteur, aussi controversé qu’adulé de la nouvelle génération, Arafat Dj succombe de ses blessures suite à un grave accident de moto à Angré quartier de la commune huppée de Cocody à Abidjan capitale économique ivoirienne.

Arafat Dj ?! L’annonce du décès par les autorités ivoirienne en lieu et place de la famille de celui qu’on appelle «le roi du coupé-décalé», débouche sur un deuil national voir international.

Le monde musical africain est sous le choc, et l’onde s’étend jusqu’en occident où ce brusque départ fait la une de médias crédibles. De Paris à Londres en passant par Berlin et Le Québec, le monde entier pleure Arafat.

L’enfance d’une légende

Ange Didier Houon nait le 26 janvier 1986 dans une commune d’Abidjan. Il est le fruit de l’amour torride et endiablé entre la chanteuse Valentine Logbo (une artiste aux nombreux alias comme Tina Glamour ou Tina Spencer ou encore Tina Spendja) et le taciturne arrangeur Houon Pierre plus connu sous le pseudo de Wompy.

La différence de tempérament aura vite raison du jeune couple. Le gamin d’alors ne supporte pas de rester avec sa mère instable. La rue sera son exutoire et les platines des «maquis» de la célèbre «rue princesse» de Yopougon commune banlieusarde de la ville d’Abidjan, l’instrument de décharge de sa frustration mais surtout de la naissance de son talent.

Nous sommes en 2003.

Un jeune producteur ivoirien lui tend alors la perche de sa vie. Il sort du studio avec un tube. La chanson «Jonathan» qui le révèle au public est un hommage à son ami, son modèle, Dj Jonathan mort mystérieusement quelques jours avant l’enregistrement de cet opus.

C’est le début d’une success story au cours de laquelle, il obtiendra plusieurs prix comme le MTV Africa Awards du meilleur artiste francophone en 2015 en Afrique du sud.

Le révolutionnaire du «coupé-décalé»

Le temps des frasques, des clashs… Arafat Dj va révolutionner la musique «coupé-décalé». A la base c’était un concept mis en place par des ivoiriens en France. Cette musique fait allusion aux arnaqueurs et autres flambeurs qui passaient la majeure partie de leur temps a «coupé» le pigeon pour «décalé» dans les boites de nuit et en mettre plein la vue à la gente féminine et aux suiveurs. Cela se dansait de manière soft et classe.

Arafat Dj va y ajouter sa touche avec des onomatopées parfois incompréhensibles et de nouveaux pas de danse qui démontrent sa hargne de vaincre et son perpétuel combat contre un monde qui ne lui avait pas vraiment fait de cadeau.

Un écorché vif

Son mal-être, sa bataille pour la reconnaissance de son talent, son envie d’être le porte-parole des jeunes de la rue, ses mauvais rapports avec sa mère et le monde du showbiz ainsi que le brusque décès de son père feront du «Daishikan» un écorché vif.

Le jeune artiste n’avait aucune limite en matière de frasques: bastonnade d’une de ses nombreuses conquêtes avec bri de plats sur sa tête, correction d’un de ses protégés, bagarre avec l’un de ses collègues et un chauffeur de taxi, Arafat avait toujours le sang vif.

Aucune sommité du showbiz ivoirien n’échappait à son courroux. Quasiment chaque jour, il déversait sa rage sur ses «ennemis» lors de séances vidéo en live depuis sa page Facebook d’où il communie avec plus de deux millions de «chinois», le nom donné à ses fans. Protégé par l’actuel ministre d’Etat ivoirien de la défense, il échappa plusieurs fois à la justice ivoirienne, qu’il a fui à maintes reprises en se refugiant en France.

Un volcan de créativité

Arafat était un véritable volcan de créativité. En ébullition permanente, il concevait un concept chaque mois. Danse, chanson ou simple langage, les créations d’Arafat rythmaient la vie ivoirienne. Auteur d’une centaine de chansons, cet amoureux de la moto avait comme prémonition donné le titre «moto moto» à son dernier album. Celui qui est rentré sur la scène musicale sur une moto et en est reparti à moto aura laissé une empreinte indélébile en chaque ivoirien.

Ses grandioses obsèques nationales qui malheureusement ont eu un zeste d’inachevé suite à la profanation de sa tombe démontrent de l’amour et de la reconnaissance de son immense talent. Il avait réclamé cela de son vivant, il l’a obtenu à titre posthume.

Cote d’Ivoire – Célestine Olibe Tazere: l’indomptable qui veut la primature

A 52 ans, celle qui des décennies durant a été une inconditionnelle d’Alassane Ouattara a pris ses distances avec le RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix) et son mentor. Célestine Olibe TAZERE veut jouer un véritable rôle dans la politique ivoirienne et ne s’en cache pas. Portrait d’une indomptable.

Originaire du village de Lagoguhé dans la commune d’Issia, elle aura réussi la prouesse d’être celle qui aura pris au FPI ( le parti de Laurent Gbagbo) un de ses bastions.

Le 11 décembre 2011, la vie de cette ouvrière de l’humanitaire, prend un virage à grand tour. Elle est élue députée d’Issia, bourgade de plus de 80.000 habitants au centre-ouest de la Cote d’Ivoire. Cette victoire, elle l’obtient au nom du RDR, le parti présidentiel désormais fondu dans le RHDP.

C’est l’ascension, puisque dans la foulée elle obtient le poste de vice-présidente de l’Assemblée nationale. Elle est alors l’un des répondeurs les plus virulents commis à la défense du président ivoirien. Célestine Olibe Tazere est le mélange de genre que souhaite ceux qui aspirent à la paix dans l’ex-locomotive économique de l’Afrique de l’ouest.

De naissance, elle est de la même communauté que Laurent Gbagbo, elle est Béthé. Veuve d’un colonel des douanes, originaire du nord ivoirien, son cœur est rattaché à cette région via ses enfants.

La primature pour revenir au RHDP

La fondatrice du défunt mouvement de soutien “5 millions de femmes pour Ado” a fait son choix, lors de la rupture entre Soro Guillaume, ancien président de l’assemblée nationale, et celui qu’il aura aidé à remporter la bataille sanglante d’Abidjan en avril 2011.

Dans la guerre sans merci que se livrent les alliés d’hier, la députée d’Issia a choisi son camp et le clame haut et fort. Elle roule pour Soro Guillaume. Présidente du groupe parlementaire proche du chef de l’ex-rébellion ivoirienne, Célestine Olibe Tazere, avance ses pions pour une véritable place sur l’échiquier politique ivoirien.

Pas du tout fermée à des négociations avec son ancien camp, elle réclame la “primature avant de retourner à la maison”. Elle croit dur comme fer qu’à ce poste, elle apportera énormément à son pays.

Fondatrice d’établissements scolaires dans le supérieur, elle continue de diriger son association caritative “la maison de l’orphelin” à laquelle vient de s’ajouter la “Fondation OTC”.

A environ un an de la présidentielle de 2020 dans ce pays, véritable chaudron politique, Célestine Olibe Tazere croit en son destin et celui de nouveau leader, Soro Guillaume.

RDCongo : une nouvelle pierre d’achoppement dans les négociations sur le gouvernement

À dix jours de la fin de session parlementaire, prévue pour le 15 juin et au cours de laquelle le nouveau gouvernement congolais doit être investi, les négociations entre la coalition CASH de Félix Tshisekedi et le FCC de Joseph Kabila sont au point mort. Les deux camps ne s’accordent toujours pas sur la répartition des postes au sein du futur gouvernement.

La dernière réunion de négociations qui s’est tenue mardi soir à Kinshasa a tourné court. La réunion n’aura duré que quelques minutes pour se conclure sur un constat d’échec, avant même que la question du gouvernement à proprement parler ne soit abordée.

En cause : la décision lundi du chef de l’État Félix Tshisekedi de procéder à des nominations à la tête de la Gécamines et de la Société Nationale des Chemins de fer Congolais (SNCC), sans l’aval du nouveau Premier ministre.

Des nominations jugées “illégales”

Une décision jugée “illégale” par les pro- Kabila, qui n’ont pas fait mystère de leur mécontentement dès le début de la réunion.

Pour Constant Mutamba, avocat et cadre de cette coalition, elles “violent l’article 81 de la Constitution” car elles n’ont pas été contresignées par le nouveau Premier ministre. L’avocat menace de saisir le Conseil d’État.


On ne peut pas éternellement bloquer tout un pays”, abonde un cadre du parti présidentiel.


Une lecture contestée par Me Kapiamba, le président de l’Acaj (Association congolaise pour l’accès à la justice). Pour lui, le chef de l’État a agi en vertu de l’article 60 de la Constitution de l’État, alors que l’ex-Premier ministre est démissionnaire et que le nouveau Premier ministre n’est pas encore formellement investi, faute d’accord sur la composition du gouvernement. “On ne peut pas éternellement bloquer tout un pays“, abonde un cadre du parti présidentiel.

Mais au- delà du débat juridique, c’est aussi le choix de Gabriel Kyungu pour diriger le conseil d’administration de la société nationale des chemins de fer (SNCC) qui dérange, estime une source au FCC. Ce proche de Moïse Katumbi, ne fait pas partie de la coalition au pouvoir. “C’est un message subliminal de la part du chef de PPRD Joseph Kabila”, explique cette source pour qui le Raïs laisserait ainsi entendre à ses partenaires qu’il pourrait au besoin se chercher de nouveaux alliés.

Nous n’en sommes pas à la rupture, mais nous sommes bloqués”

Une pierre d’achoppement de plus en tout cas dans des discussions déjà bien difficiles. “Nous n’en sommes pas à la rupture, mais nous sommes bloqués”, reconnaissait mercredi l’un des négociateurs du président Tshisekedi tout en accusant ses partenaires d'”entraver” les discussions avec des “manœuvres dilatoires” et de “refuser de céder” la moindre parcelle de pouvoir.

Les deux camps n’arrivent pas se mettre d’accord sur ce que doit être la répartition des postes entre les deux coalitions. Pas question côté FCC, largement majoritaire dans les deux assemblées de concéder aux pro-Tshisekedi plus 24% des postes ministériels, quand ces derniers en réclament 45%, avec pour argument “qu’ un poste de président “devrait peser” plus” dans les négociations que “quelques députés”, explique l’un des négociateurs.

Bref, des positions encore très éloignées. Sans oublier l’épineuse question des postes régaliens, revendiqués par les deux camps, qui augure là aussi de tractations houleuses et n’a pas encore été abordée. Signalons que les plateformes de Tshisekedi et Kabila optent pour une coalition gouvernementale n’aspirent aucun confiance au sein de la classe politique, ni à la société civile et, moins encore à la presse congolaise qui constate que les violations des droits humains restent très élevées en 2019, selon l’ONU.

Les agents de l’État sont plus que jamais pointés du doigt en ce moment, ils sont même responsables selon l’ONU, d’au moins 73% des exactions comptabilisées sur tout le territoire national, contre 53% en décembre. A noter le nombre très élevé d’exécutions extrajudiciaires : au moins 47 dont 7 femmes, soit plus d’une par jour. Au total, l’ONU relève 574 violations, soit plus qu’en novembre ou décembre 2018, et sur ces 574, un bon tiers sont des violations à caractère politique.

Au moins une cinquantaine de personnes, pour l’essentiel des militants des droits de l’homme et des journalistes, ont fait l’objet de menaces ou d’attaques et ils ont eu besoin, dans les quatre semaines qui ont suivi l’enterrement à Kinshasa de sphinx de Limite Monsieur Étienne Tshisekedi (le père de l’actuel président Félix Tshisekedi), mesures de protection des Nations- unies. Nascimento Christian Journaliste politique.

RD Congo: l’Assemblée nationale a validé la réforme politique du pays

[POLITIQUE] L’Assemblée nationale a procédé ce mercredi 13 février à la validation des mandats des nouveaux députés nationaux. C’était lors d’une cession plénière organisée au “Palais du peuple” au cours de laquelle les rapports de 26 commissions installées pour vérifier les pouvoirs des élus ont été présentés.

En Côte d’Ivoire, une politique ethniciste, tribale et régionaliste est en place

[AFRIQUE] Dès son accession au pouvoir en 2011, le Président Ivoirien Alassane Ouattara a annoncé d’ores et déjà les couleurs de sa gouvernance à travers le rattrapage Ethnique. C’est à dire privilégier les Ivoiriens venu du nord sa région ou les citoyens Ivoirien à consonance nordique, ceux qui l’aurait porté au pouvoir.