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Guinée : Face à la politisation des données statistiques

[Par Sékou Chérif DIALLO]

La programmation des politiques publiques repose sur des données, autrement dit des statistiques fiables permettant une meilleure orientation des actions de développement. En Guinée, la fiabilité des données statistiques laisse à désirer. Il faut rappeler que toutes les enquêtes socioéconomiques réalisées par l’Etat guinéen ont bénéficié du financement extérieur principalement du PNUD. Dans le cadre de l’élaboration du document de vision stratégique intitulé : Guinée vision 2035, une enquête a été réalisée pour servir de socle à ce document stratégique. Je faisais partie de l’équipe chargée de collecter les données (volet qualitatif de l’enquête). Fidèle à ma discipline et à la rigueur d’un travail de recherche, j’ai été stupéfait de constater, après la publication du rapport provisoire, le rajout d’affirmations attribuées aux enquêtes qui ne figuraient pas dans le rapport déposé par notre équipe à l’institut national de la statistique. Parmi ces affirmations, on retrouvait celle-ci : « Tous les acteurs interrogés saluent les mesures prises par les nouvelles autorités pour stabiliser le cadre macroéconomique de l’économie guinéenne et atteindre le point d’achèvement de l’initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), ce qui a permis de « réduire des deux tiers, le stock de la dette » a affirmé un des responsables du secteur économique. Ils apprécient les performances réalisées dans la gestion de la politique monétaire, notamment la stabilisation du Franc guinéen par rapport aux devises étrangères. » (page 146, Enquête Nationale sur les Aspirations des populations (ENAPGUI)).

Sékou Traoré le ministre guinéen du plan face à la presse le 23 décembre 2013 pour annoncer le lancement du troisième recensement général de la population. Source: www.guinee24.com

Sékou Traoré le ministre guinéen du plan face à la presse le 23 décembre 2013 pour annoncer le lancement du troisième recensement général de la population. Source: www.guinee24.com

Cet exemple parmi tant d’autres, démontre la légèreté mais aussi la manipulation des données par les autorités guinéennes à des fins politiques. Récemment, les résultats du dernier recensement de la population de 2014 réalisé par cet organisme public a fait couler beaucoup d’encre dans les milieux politiques et d’observateurs de la politique locale. Avec un budget de 7,9 millions de dollars US, le troisième recensement général de la population (après celui de 1983 et 1996) est celui qui a suscité plus de polémiques et de contestations. Dans un environnement politique caractérisé par l’exaspération des suspicions entre acteurs politiques, l’Etat a été accusé à tort ou à raison d’avoir trafiqué les résultats du recensement général de la population à des fins électoralistes. Selon l’opposition, il y aurait une implication politique dans le processus. Comme en témoigne cette réaction du chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo « On vient de terminer un recensement qui note encore une fois qu’on est attaché à exclure une partie des guinéens de la Guinée. Ceci est une pratique courante du RPG (le parti au pouvoir) et de Monsieur Alpha Condé. Ce recensement montre qu’on ne veut recenser comme guinéens que les militants du RPG. Des centaines de milliers n’ont pas été recensés parce qu’ils appartiennent à l’opposition ou à une ethnie. Nous allons mettre en évidence ce recensement discriminatoire qui est organisé par le RPG. »
Les chiffres qui dérangent
En 1996 la population de la Guinée était de 7 156 406 habitants. Par arrêté ministériel daté du 13 juin 2014, le ministre du plan publiait les résultats préliminaires du troisième recensement général de la population et de l’habitation. Et on peut lire ceci : « Le dépouillement des fiches récapitulatives du troisième recensement général de la population et de l’habitation effectué du 1er mars au 2 avril 2014 sur toute l’étendue du territoire national a donné un total de la population résidante (y compris les étrangers) de 10 628 972. »
Cependant, ces résultats sont en contradiction avec toutes les estimations issues des projections démographiques ou encore des enquêtes réalisées par d’autres organismes. Par exemple, selon les données de la Banque Mondiale, la population de la Guinée était estimée à 11,75 millions en 2013. Quant au PNUD, on estime à 11,45 millions d’habitants en 2013. Dans le troisième document de stratégie de réduction de la pauvreté élaboré par l’Etat guinéen, daté de mars 2013 et soumis au FMI en juillet 2013, on peut lire ceci : « La démographie de la Guinée est caractérisée par une croissance rapide de la population et marquée par de fortes disparités régionales. En effet, la population totale est passée de 9,7 millions d’habitants en 2007 à environ 11,3 millions en 2012, soit un taux de croissance annuel moyen de 3,1% (équivalant à un doublement tous les 22,5 ans). » De même, dans le document de plan-cadre des nations unies pour l’aide au développement (PNUAD) pour la Guinée de 2013-2017, la population du pays en 2010 était estimée à 10.95 millions et 1.6 million dans la zone de Conakry.
Plus surprenant encore, dans ces résultats selon l’opposition, c’est l’accroissement « injustifié » de la population dans la région de kankan qui est connue être le bastion politique du pouvoir actuel et le décroissement dans les zones réputées favorables à l’opposition, notamment en Moyenne Guinée (Labé et Mamou) et dans la zone de Conakry. La région de kankan (1 986 329) apparaît comme la plus peuplée de la Guinée avec une addition de près de 1 million d’habitants depuis le recensement de 1996.
Avec une population totale de 7 156 406 habitants en 1996, le poids démographique de chaque région administrative se présentait comme suit : Nzérékoré (18,8%), Conakry (15,3%), Kankan (14,1%), Kindia (13%), Labé (11,2%), Mamou (8,6%) et Faranah (8,4%). Selon un spécialiste interrogé sur la question, « Conakry, qui ne comptait que 38 500 personnes en 1950, a bénéficié de l’exode rural vers la ville pour atteindre 42 000 âmes en 1954. Près de 30 ans plus tard, la ville abritait 710 000 personnes (selon le recensement de 1983). En 1996, Conakry entrait dans la catégorie de villes de plus de 1 million de personnes et au dernier recensement de 2014 ce nombre est porté à 1,6 million. Ainsi, Conakry a mis plus de 30 ans pour ajouter 900 000 personnes à sa population. C’est l’exploit que la région de Kankan vient de réaliser en deux fois moins de temps sans avoir les atouts physiques, économiques et politiques de Conakry. De 1996 à 2014, soit 18 ans, la région de Kankan a ajouté 974 685 personnes (96,34%) sans évènement démographique majeur. Du coup, Kankan a doublé sa population (qui passe de 1 million d’habitants à presque 2 millions d’habitants) »

Face aux différentes critiques après la publication de ces résultats, le 16 juillet 2014 le directeur technique du recensement au ministère du plan Mamadou Bandjan Diallo a tenté sans véritablement convaincre de donner des justificatifs sur le peuplement rapide de la région de Kankan. Selon lui , ce n’est pas obligatoire que la population de la capitale soit supérieure aux populations des autres entités administratives. Il souhaiterait qu’on regarde au niveau de chaque sous-préfecture l’effectif de la population et qu’on s’intéresse aux activités qui y sont menées. Dans un premier temps, il n’y a pas d’explications sur l’accroissement ; mais on peut penser que les activités minières pratiquées dans l’ensemble des cinq préfectures qui composent la région de Kankan, y sont pour quelque chose. »

Il faut cependant rappeler que lors du lancement des opérations de recensement, Anthony Oheming Bohama, coordinateur du Système des Nations-Unies en Guinée avertissait les uns et les autres en ces termes : « Il ne s’agit pas de politique mais de recenser les populations pour permettre aux investisseurs d’avoir des données fiables…On aimerait connaître où se concentrent les populations pour construire des écoles, des hôpitaux et des routes. » C’est pour dire qu’en Guinée tout est vu sous l’angle de la politique.

 

 

 

Ebola : Questions sur la déliquescence du système de santé guinéen

[Par Sékou Chérif DIALLO]

Il ne restait que “Ebola” pour procéder à la reconstitution du puzzle guinéen caractéristique de pays pauvre et totalement dépendant de l’aide au développement, même pour assurer la santé de sa population. A toutes les victimes guinéennes et africaines de cette épidémie, j’exprime ma compassion. Au-delà de la spécificité de cette épidémie pour laquelle, jusque là, aucun vaccin efficace n’est disponible, je m’interroge sur les capacités du système de santé guinéen à faire face à une telle situation.

L’Hôpital Donka de Conakry, où sont isolées les personnes atteintes du virus Ebola. Source : AFP, site lemonde.fr

L’Hôpital Donka de Conakry, où sont isolées les personnes atteintes du virus Ebola. Source : AFP, site lemonde.fr

 

A l’instar de tous les secteurs sociaux, celui de la santé présente des faiblesses notoires et les réalités sont ahurissantes quand on sait le rôle que l’Etat que devrait jouer pour assurer la santé de sa population. Le faible accès aux services sociaux de base constitue une dimension importante de la pauvreté et une préoccupation essentielle des populations.

Pour commencer, procédons à une présentation succincte du système de santé guinéen. Il est composé des sous-secteurs issus du public et du privé. Le sous-secteur public est organisé de façon pyramidale. Il comprend, de la base au sommet: les postes de santé, les centres de santé, les hôpitaux préfectoraux et régionaux et les hôpitaux nationaux.
En élaborant en 2002 son premier document de stratégie de réduction de la pauvreté, l’Etat guinéen se fixait comme objectif, dans le domaine de la santé « d’assurer à tous les hommes et femmes vivant sur le territoire, sans barrière géographique, économique et socioculturelle, des services de santé de qualité. Il s’agit donc de mettre en place, d’ici l’an 2010, un système de santé accessible et capable de répondre aux besoins de santé de la population. » Cet objectif général ressemble plutôt à un vœu pieux quant on sait les faibles capacités de l’Etat guinéen pour la mobilisation de ressources internes et l’absorption des fonds disponibles auprès des partenaires au développement. Il faut noter que la part du budget national consacrée au secteur de la santé est l’une des plus faibles de l’Afrique. Sur la foi des données mentionnées dans le second document de stratégie de réduction de la pauvreté de 2007, le financement du secteur de la santé représentait, en 2006, 6% du budget total de l’Etat (0,4% du PIB). Dans une récente interview (24 août 2014 ndlr), le ministre guinéen de la Santé affirmait : « La part de la Santé dans le budget national est très faible (moins de 3% par rapport aux 15% recommandés par la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ndlr). Le poids de la maladie pèse directement sur le malade et sa famille qui supportent plus de 65% des coûts de santé. Les partenaires techniques et financiers appuient le gouvernement dans le financement de certains programmes de santé comme celui du Sida, le paludisme, la tuberculeuse… » Ce qui est nettement insuffisant pour assurer des services de santé de qualité au niveau de l’ensemble du pays. Il existe plus discriminant encore: une part importante des dépenses publiques de santé est concentrée sur les services urbains et bénéficie aux groupes les plus riches de la population. A cela s’ajoute l’absence d’assurance maladie mais aussi la mauvaise gestion des ressources du secteur liée à la corruption. Tous ces facteurs réduisent l’accès des populations nécessiteuses aux soins de santé.

 

Des disparités régionales importantes

En ce qui concerne la disponibilité et la répartition du personnel opérationnel de santé, les disparités sont importantes d’une région à une autre. Selon les résultats de l’enquête intégrée de base pour l’évaluation de la pauvreté de 2003, la proportion de médecins par habitant dans le pays est de 1 pour 8.323 personnes, celle des infirmiers de 1 pour 6.345 et celle des matrones [voir la note en bas de page*] de 1 pour 20.876. La capitale Conakry se taille la part du lion (plus de 60% du personnel de santé). Toutes les autres régions ont un ratio personnel/population inférieur à la moyenne nationale. Dans une étude réalisée en 1999, 40% des ménages souffraient d’une incapacité temporaire à payer les services de santé et prés de 15% d’une incapacité permanente. Avec l’accroissement de l’incidence de la pauvreté au niveau national, passant de 53% en 2007 à 55,2% en 2012, cette tendance se confirme. Du fait de l’insuffisance des infrastructures et équipements sanitaires, la couverture géographique est très faible. Pour illustrer cet état de fait, l’évaluation à mi-parcours du deuxième document de stratégie de réduction de la pauvreté avait révélé qu’au cours de la période 2004-2005, le nombre de postes de santé intégrés est passé de 604 à 623, soit une faible augmentation de 3% environ. Quant aux centres de santé intégrés, le nombre est passé de 395 à 399 durant la même période soit un accroissement de 4 unités. Les hôpitaux nationaux (aussi connus sous le nom de CHU, Centres Hospitaliers Universitaires) sont au nombre de 2 et se trouvent à Conakry. Il faut signaler que plusieurs unités sanitaires au niveau local ne sont plus fonctionnelles aujourd’hui par manque d’entretien, de subventions et de la corruption qui gangrène le secteur. La dernière sortie médiatique du ministre guinéen de la santé en témoigne : « On ne peut pas comprendre que ces structures ne soient pas fonctionnelles. J’ai mis en demeure les autorités de ces structures de les réhabiliter. »
L’insalubrité de l’habitat et de l’environnement et la consommation d’eau insalubre sont citées comme des causes sous-jacentes du taux élevé de mortalité notamment infantile en Guinée. La mauvaise évacuation des ordures ménagères, des eaux usées sont des sources de propagation de maladies (comme le choléra par exemple) où à chaque période pluvieuse la Guinée enregistre des cas importants de choléra.

 

Des problèmes d’assainissement

L’assainissement qui a un impact sur la santé des populations est une autre réalité qui se caractérise par des manques et des insuffisances. L’évacuation des eaux usées par exemple se fait généralement par fosses ou par épandage sur le sol. Elles sont le plus souvent déversées dans des caniveaux, les rues et les espaces libres. Il n’existe pratiquement pas d’infrastructures d’assainissement collectif ou semi-collectif d’évacuation et de traitement des eaux usées à l’exception des équipements de Conakry où le réseau d’égouts se limite à une seule commune (Kaloum) sur les cinq que compte la capitale.
En outre, il faut noter l’inexistence de latrines publiques à l’exception de quelques-unes mal entretenues desservant certains marchés de Conakry, quelques rares gares routières, et les bâtiments administratifs. Les autres centres urbains sont quasiment dépourvus d’assainissement collectif malgré la densité élevée de peuplement.
S’agissant des déchets solides, le principal mode d’évacuation des ordures ménagères est le rejet dans la nature (espaces libres, cours d’eau, mer, caniveaux, etc..). Selon les résultats de la dernière enquête intégrée de base pour l’évaluation de la pauvreté, cette pratique est le fait de 77% des ménages (93% en milieu rural, 18,1% à Conakry et 64,4% dans les autres centres urbains). Le ramassage public des ordures ménagères ne se fait qu’à Conakry et concerne 55,4% des ménages. Des caniveaux remplis d’ordure, des eaux stagnantes et des tas d’ordures ménagères dans les rues, c’est l’image que présente la capitale guinéenne.

 

Des risques de contamination

Les risques de contamination dans les centres de soins sont aussi très élevés du fait de l’insalubrité des lieux. En 2012, la délégation en Guinée de l’organisation internationale ‘’Terre des hommes’’ déplorait les causes de cet état de fait : « l’eau n’arrive que 2 à 3 fois par semaine dans les centres de santé, et pendant seulement quelques heures. Ils ne peuvent donc ni soigner convenablement les patients, ni nettoyer les salles de soins et assurer l’hygiène des équipes de manière adéquate »
Dans un tel environnement, la propagation d’épidémies comme l’Ebola serait facilitée par les faiblesses structurelles du système de santé de la Guinée. A cela, il faut ajouter les choix que je qualifierais d’irresponsables de la part des autorités guinéennes en voulant minimiser (voire nier) la propagation de l’épidémie au sud de la Guinée dont les premiers cas ont été signalés depuis décembre 2013 par les médecins locaux mais sans confirmation officielle de la nature de l’épidémie. Si des mesures idoines étaient prises promptement par les autorités guinéennes avec l’appui des partenaires, elles permettraient de circonscrire l’épidémie, stopper sa propagation et éviter au monde entier cette psychose terrible qui met en quarantaine toutes les populations des zones touchées.

 

[*] “Matrone” : Femme qui exerçait illégalement le métier d’accoucheuse. Il faut noter que ces matrones sont reconnus comme personnel de santé et elles exercent dans les structures sanitaires pour répondre à l’insuffisance d’infirmières. Cette appellation est toujours employée dans le jargon officiel dans le domaine de la santé en Guinée.

Comment peuvent-ils dire qu’« Une mauvaise élection vaut mieux que pas d’élection du tout » ?

[Par Sékou Chérif Diallo] C’est le comble du mépris envers les populations qui ont “ingénument” cru aux valeurs de la démocratie. Oui ! Vous avez raison. La démocratie a des valeurs immenses et mon attachement à ces valeurs va au delà de l’obstination et frôlerait le fanatisme. Suis-je un utopiste dont la naïveté est plus qu’endémique ? Certainement pas. Mais, pourquoi les immenses possibilités offertes par la démocratie sont-elles discriminatoires ? Pourquoi violent-t-ils le droit de vote et le respect de la volonté exprimée par la majorité si toutefois, la démocratie se définit comme telle ? Une catégorie géo-localisable, facilement identifiable et de surcroît numériquement importante assiste sans défense à la violation permanente de leurs droits de choisir ses dirigeants.

Siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Guinée. [Source : nostalgieguinee.net]

Siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Guinée. [Source : nostalgieguinee.net]

Pourquoi ? La raison est simple. Pour des considérations d’ordre économique essentiellement, des acteurs disposant d’un sceau institutionnel arrive avec une certaine habileté et en fonction du contexte, à glisser entre les lignes des “notes” de bonnes intentions et de principes démocratiques savamment choisis mais qui sonnent faux. Avec des déclarations aux contours sémantiques extraordinaires, ils parviennent à berner les électeurs qui, en quittant les bureaux de vote exultaient déjà d’avoir exercé son droit de vote et naturellement ils s’attendaient au respect de ce droit. Mais la désillusion ne tardera pas à s’installer dans les esprits. Le vainqueur aux urnes n’est pas le vainqueur proclamé. De façon récurrente cette réalité semble intégrer les mœurs politiques dans nos différents Etats à la démocratie balbutiante. Ces pratiques malsaines des entreprises politico-économiques renforcent le doute chez les afro-pessimistes qui s’interrogent sur les vagues de contestations suivies de violences qui découlent des élections en Afrique. Dans un article publié en 2002 et intitulé : « La fraude électorale « démocratique », Yengo Patrice écrivait : « Le suffrage universel, loin d’être l’expression de la volonté populaire, devient le moyen par lequel le système politique se perpétue et, par le fait même, exclut les populations comme par le passé. Là où celles-ci font l’apprentissage du droit à l’expression, les élites, elles, travaillent à la mise en œuvre du plébiscite dans la ligne des anciens partis uniques. » Dresser un tel réquisitoire contre la pratique de la démocratie en Afrique n’est pas un fait nouveau et les arguments avancés par les analystes politiques sur cette réalité sont le plus souvent convaincants. Mon ambition à travers cet article n’est pas de procéder à la recension de tous les écrits sur les élections en Afrique et les fraudes qui les caractérisent. Je ne pourrais le faire dans un seul article. L’objectif est d’exprimer des sentiments d’amertume et de déception objectivement justifiés selon moi, sur les paramètres géostratégiques aux relents essentiellement économique qui entrent en jeu dans une élection en Afrique au détriment de l’expression de la majorité. Comme tout citoyen lambda je croyais aveuglement aux cautions “démocratiques” qu’attribue la communauté internationale aux élections en Afrique. Oui ! La fameuse communauté internationale difficilement localisable sur une carte, mais chaque pays africain reconnait “sa” communauté internationale en fonction des affinités et des intérêts qui les lient.

Les opération de vote en Guinée lors du premier tour. © Youri Lenquette. AFP

Les opération de vote en Guinée lors du premier tour.
© Youri Lenquette. AFP

Encore un qui accuse la communauté internationale ! Allez-vous continuer à accuser les autres de vos malheurs ? Cette question revient souvent dans les débats. Je réponds par la négative. Mais certaines accusations peuvent se justifier. Il faut savoir que l’opinion nationale dans son désespoir et à la recherche d’une oreille attentive à ses aspirations accorde assez du crédit aux positions et déclarations de sa “communauté internationale” à elle. Par exemple, en temps de crises dans nos pays, la fréquence d’écoute et d’audience des médias étrangers reste accrue et cela témoigne en partie du capital confiance qu’accordent les citoyens africains aux regards extérieurs de sa situation. Cette quête de vérité et de légitimité ne devrait pas être trahie pour une raison ou une autre, même au nom d’une prétendue stabilité à préserver qui, d’ailleurs, souffrirait d’un calcul économique pour la stabilité des affaires. Qui a énoncé cette maxime que : « l’argent n’aime pas le bruit. » Ma petite expérience dans le milieu de l’observation électorale dans mon pays me donne le droit de dénoncer certaines pratiques qui, selon moi, sont antidémocratiques et inadmissibles surtout quand elles sont entretenues par ceux qui sont sensés attribués une note à une élection. Cette mission plus qu’exaltante était surtout pleine d’enseignements sur les capacités à concilier dans un processus électoral les enjeux et les rôles des acteurs impliqués. Mais aussi et surtout le contraste sidérant d’un côté entre ce qui est politiquement correct et qui est mentionné élégamment dans les déclarations et rapports, et de l’autre côté, les débats dans les coulisses ou encore le contenu des informations recueillies sur le terrain. Pour un non-initié, il est toujours difficile de cerner les différents paramètres qui entrent en ligne de compte dans les prises de positions publiques. Toutefois, il faut s’habitué à rencontrer de façon abusive ces expressions toutes faites dans tous les rapports d’observation électorale en Afrique : “la mission salue – encourage – déplore – recommande”’. Ce jeu d’acteurs à différents niveaux reste très éloigné des perceptions des citoyens sur les notions de suffrage universel et de transparence quand elles se rendaient massivement dans les bureaux de vote sous un soleil de plomb pour accomplir leur droit de choisir ses dirigeants. La Guinée est un petit pays qui n’intéresse pas assez la communauté internationale, me disent certains, surtout quand j’ai tendance, à leurs yeux, à tout dramatiser. Oui ! La Guinée est un petit pays mais les valeurs démocratiques doivent être appliquées partout de la même manière avec la même rigueur. Je termine cette deuxième partie de la série de réflexions sur les fondamentaux non négociables d’une démocratie vraie en Guinée par cet extrait d’une allocution de Kofi Annan au Sommet de l’Union africaine à Maputo en 2003 : « La démocratie ne se résume pas à la tenue d’élections. Elle exige que chacun, y compris le gouvernement et le parti au pouvoir, respecte l’Etat de droit. Elle exige des institutions viables qui garantissent les droits fondamentaux de tous les citoyens, y compris des minorités. Elle exige la vigilance constante d’une société civile dynamique. »

France : Un exilé écrit sur le 14 juillet mais pour dire quoi ?

[Par Sékou Chérif DIALLO]

A bas l’oppression ! Vive la LIBERTÉ !
Comme les parisiens du 14 juillet 1789, l’aspiration à la liberté est une prédisposition naturelle. Face à la tyrannie et à l’injustice, tous les peuples finissent par exprimer leur ras-le-bol.
Oui ! Pour le triomphe des valeurs universelles de droits de l’Homme et des libertés fondamentales, tous les sacrifices sont nécessaires et justifiés, même au péril de sa vie. Seul compte l’héritage.

La Liberté guidant le peuple. Eugène Delacroix (Musée du Louvre)

La Liberté guidant le peuple. Eugène Delacroix (Musée du Louvre)

A côté des illustres noms cités à chaque commémoration, je rends hommage à ces milliers d’anonymes, menuisiers, ébénistes, serruriers, tabletiers, ciseleurs, sculpteurs…, qui, loin des calculs politiques sur les privilèges à se partager à l’issue de la Révolution, étaient plutôt animés par cette soif de liberté, le souci de laisser à leurs enfants un pays libre, une nation forte et des valeurs.
Loin du symbole que représente la prise de la Bastille, elle est surtout marquée par son caractère déclencheur d’une révolution juridique dans les rapports entre les hommes dans la société : la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Pour reprendre cette citation tirée d’un article de Jacques Serieys, « La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen n’a pas été préparée au calme par un petit cénacle isolé de quelques juristes. Elle naît au travers d’un instant révolutionnaire particulièrement agité. »
Aujourd’hui, les Français peuvent être fiers de leurs parents qui se sont battus pour la bonne cause. A des milliers de kilomètres de l’ancien emplacement de la Bastille, les valeurs défendues ce jour-là rayonnent encore et toujours. Malgré l’entêtement de certains, dans certains pays comme le mien, ce monde libre est bien réel et l’esprit du 14 juillet 1789 est bien présent. John F. Kennedy disait que « La grande révolution dans l’histoire de l’Homme, passée, présente et future, est la révolution de ceux qui sont résolus à être libres. »
Vive l’UNITÉ ! Vive la conservation de la mémoire collective !
Un peuple fort est un peuple uni. Au-delà des différences qui sont loin d’être un handicap, mais avant tout une richesse, le peuple français mesurait déjà l’ampleur et la nécessité des actions de réconciliation à mener. Car une révolution a en son sein les germes de la division. Pour célébrer la révolution, rien de plus grandiose qu’une fête au nom de l’unité des Français.

100 000 Parisiens au Champ-de-Mars pour la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790. [Photo tirée de www.elysee.fr]

100 000 Parisiens au Champ-de-Mars pour la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790. [Photo tirée de www.elysee.fr]

14 juillet 1789 et 14 juillet 1790, la marche vers la liberté et l’unité était enclenchée et rien ne pouvait l’arrêter. Il fallait le courage et l’abnégation des hommes et des femmes pour écrire l’une des pages les plus glorieuses de l’Histoire de la République française. Le pari est aujourd’hui plus grand, plus ambitieux et plus fédérateur : L’unité des peuples.
Enseigner l’Histoire de la Révolution française à des élèves qui vivent à des milliers de kilomètres de Paris notamment, d’où je viens, participe selon moi, de cette volonté de préserver cette mémoire collective autour des valeurs inspirées et défendues par les révolutionnaires du 14 juillet 1789.
Certes, il reste beaucoup de combats à mener, beaucoup de Bastille à prendre, beaucoup de roitelets à débarquer, mais heureusement, la motivation ne faiblit pas un instant, surtout quand il s’agit du combat pour la liberté.
Joyeux 14 Juillet.

 

[Cliquez ici pour lire les autres réflexions des plumes de la MDJ]

Réconciliation nationale en Guinée : “Avant de tourner la page, il faut la lire”

[Par Sékou Chérif Diallo]

Partir d’un raisonnement réducteur pour traiter une thématique aussi délicate qu’est la place de l’ethnie dans le jeu politique guinéen me semble dénué de sens, surtout quand l’initiative vient d’une personne qui est sensée appréhender le ciment sociologique des communautés guinéennes. Pour reprendre l’expression de mon professeur de sociologie, à travers cet article, « Je cherche à déconstruire le discours qui falsifie pour humilier, le discours qui divise pour rabaisser, le discours qui incite à la haine et à la violence. »

Le 25 janvier 1971, le ministre des Finances Ousmane Baldet, le secrétaire d’Etat Barry III, le ministre délégué Magassouba Moriba et le commissaire de police Keita Kara Soufiana sont pendus publiquement au pont 8 novembre de Conakry devant des écoliers. (Photo tirée de executedtoday.com)

Le 25 janvier 1971, le ministre des Finances Ousmane Baldet, le secrétaire d’Etat Barry III, le ministre délégué Magassouba Moriba et le commissaire de police Keita Kara Soufiana sont pendus publiquement au pont 8 novembre de Conakry devant des écoliers. (Photo tirée de executedtoday.com)

Des concepts comme « Oubliez le passé », « Pardonnez », « Tournez la page » sont récurrents dans les discours officiels. Mais tous font table rase sur les origines du mal qui ont négativement impacté le vivre ensemble. Loin de moi l’idée de remuer le couteau dans la plaie, mais je pars du postulat que l’appropriation de notre destin collectif nécessite une compréhension de notre passé mais aussi la reconnaissance des dérives observées. Pour reprendre l’expression de René Rémond : « Comprendre son temps est impossible à qui ignore tout du passé. Etre un contemporain, c’est aussi avoir conscience des héritages, consentis ou contestés. »

A l’instar de plusieurs pays africains, la manipulation ethnique est une réalité “malheureuse’’ en Guinée. Mais le pic a été atteint en 2010 lors de la présidentielle où les tensions ethniques ont été avivées par les acteurs politiques de façon inquiétante. Même si les discours politiques tenus publiquement fustigeant en apparence le tribalisme font croire le contraire, la dimension ethnique a toujours été une constante dans le jeu électoral guinéen. A l’échelle africaine, cette dynamique électoraliste est vivace comme en témoigne cette réflexion de Quantin dans son article intitulé Les élections en Afrique : entre rejet et institutionnalisation : « Faute de choisir des personnes ou des programmes, les électeurs africains ont souvent été capturés par des entreprises de mobilisations ethno-régionales. Celles-ci s’appuient au départ sur des mécanismes clientélistes et se renforcent grâce à l’instrumentalisation, par les politiciens, des identités locales et claniques. »

La prolifération de partis politiques en Guinée depuis l’instauration du multipartisme en avril 1992 ( de 46 en 1995 à plus de 160 en 2014) dénote, certes, un certain engouement pour la chose politique, mais elle cacherait surtout la réalité d’une géolocalisation politico-ethnique forte et préjudiciable à la construction d’une identité nationale réelle.

L’histoire de l’ethnicité dans la vie politique guinéenne est elle-même un enjeu de lutte. Des groupes ethniques qui ont toujours vécu en bonne intelligence se retrouvent pris au piège des politiques égocentriques de groupuscules. Ce point de vue se trouve conforté par cette analyse d’International Crisis Group dans un rapport publié en 2011 : « Dans chaque communauté se trouvent des gens pour faire le récit de sa victimisation, qui en cherchent (et en trouvent) des signes à travers l’histoire du pays. L’idée que la Guinée s’organise en quatre blocs ethnico-géographiques, déjà ancienne, est en train de se vulgariser, au point de devenir une clé de lecture standard des situations politiques : sur la plaine côtière, les Soussou et les groupes associés ; dans les monts du Fouta Djallon, les Peul ; dans la savane orientale, les Malinké ; dans les forêts du Sud-Est, l’ensemble disparate des Forestiers… Sur ce damier à quatre cases, les différences culturelles semblent validées par la nature et la géographie elles-mêmes. Historiens et ethnologues ont beau compliquer la donne, montrer le flou des frontières supposées, les bricolages identitaires, les circulations, les alliances, l’interethnicité, le multilinguisme, cette représentation quadripartite domine. » Cette réalité dépeinte dont la matérialité est justifiée sur plusieurs points constitue un terreau favorable à toutes formes de manipulation et de repli communautaire.

Dans un contexte où l’ethnocentrisme et le régionalisme ont été dans les faits, bien sûr, “institutionnalisés”, les politiques guinéens sans exception sont tombés dans ce piège de “nous”  contre les “autres”. Certains n’hésitent pas à falsifier une partie de l’histoire pour classer les communautés en “autochtones” et en “allogènes” à des fins de divisions.
Aujourd’hui, ce réflexe identitaire est profondément ancré dans les mentalités. Des catalyseurs ? bien sûr ! Des acteurs politiques véreux en manque de projets de société à proposer sont prêts à opposer des ethnies et tirer profit des ressentiments intercommunautaires savamment stimulés. Dans un passé récent, un Peul, un Soussou, un Malinké ou un Forestier vivait partout chez lui en Guinée sans inquiétude et sans discrimination. Mais aujourd’hui, du fait des agissements des politiques, chaque ethnie voit en l’autre un ennemi juré à abattre. Cette rivalité entretenue a atteint des proportions inquiétantes où chaque nomination à des postes de responsabilités dans l’administration publique est minutieusement scrutée en établissant des statistiques ethniques (le nombre de Malinkés, de Peuls ou de Soussous promus). C’est une réalité ahurissante. Certes, l’exclusion est une pratique que je qualifie d’honteuse, surtout quand elle est labellisée au plus haut niveau de la sphère des pouvoirs publics. Les autorités actuelles de Conakry ne me diront pas le contraire. Mais, je sonne l’alarme du danger de tels réflexes au niveau sociétal. D’où la nécessité d’une politique de réconciliation pour réparer les dégâts commis par des Guinéens du fait des positions qu’ils occupaient ou occupent toujours dans la société.

Monseigneur Vincent Coulibaly et L'imam Elhadj Mamadou Saliou Camara les coprésidents de la commission de réflexion sur la réconciliation nationale en Guinée. (Photo tirée de guineelibre.com)

Monseigneur Vincent Coulibaly et L’imam Elhadj Mamadou Saliou Camara les coprésidents de la commission de réflexion sur la réconciliation nationale en Guinée. (Photo tirée de guineelibre.com)

De ce fait, je pense que la réconciliation nationale est un besoin impératif, mais elle nécessite de la méthode dans la démarche à entreprendre. Il ne suffit pas de créer des commissions aux missions ambiguës et à la démarche évasive, et s’attendre à des résultats probants. En créant en 2011 une commission de réflexion pour promouvoir la réconciliation nationale, le gouvernement guinéen, fidèle à ses habitudes, a réussi à déplacer le problème au lieu de trouver des solutions idoines. Clemenceau ne disait-il pas  : « Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission. » ?
D’ailleurs, l’inaction de cette commission est patente. Dans un rapport, Human Rights Watch témoigne de son scepticisme quant aux objectifs de ladite commission : « Les coprésidents par intérim ont semblé limiter leur mandat à la promotion de la réconciliation essentiellement par la prière, alors que les groupes de défense des droits humains locaux préconisaient une commission capable de faire face à l’impunité de manière significative. »
L’impunité ! Depuis l’indépendance, la gouvernance politique en Guinée est caractérisée par cette pratique. Conscient de cette réalité apparemment bien ancrée dans les mœurs politiques en Guinée, le conseil de sécurité des Nations Unies, dans une déclaration publiée en septembre 2011, réaffirmait la nécessité de surmonter le sentiment d’injustice ressenti par les différents segments de la population guinéenne. Pour établir durablement la paix en Guinée, il est donc important que les efforts de réconciliation nationale soient axés sur la lutte contre l’impunité. Ils devront être multidimensionnels et viser à rétablir d’une part, la relation entre le peuple et l’État/les forces armées et, d’autre part, les liens entre les Guinéens eux-mêmes. Loin de moi l’idée de proférer des insinuations calomnieuses envers une quelconque autorité, mais la suspicion est aujourd’hui très grande sur la véritable neutralité des membres de la commission de réconciliation. A cela, il faut reconnaître que le discours attribué aux coprésidents de ladite commission semble partir sur des a priori qui, au lieu de privilégier une approche objective dans le traitement participatif des faits, contribue plutôt à radicaliser les positions. En parcourant le fascicule introductif de la commission, je me suis posé des questions sur le bien-fondé de cette interrogation plutôt tendancieuse : « Qui prétendra avoir les mains et la conscience pures, quand les bourreaux deviennent des victimes, et quand les victimes deviennent des bourreaux, dans le cercle infernal des vengeances ? »
L’opportunité d’une telle déclaration prêterait à confusion, voire à la suspicion, comme je l’ai dit tantôt, dans la mesure où l’on semble tirer une conclusion hâtive avant même de chercher à rétablir la vérité historique. Modestement, je voudrais rappeler aux intéressés que, lorsque l’on parle de réconciliation, les notions d’arbitrage et de médiation doivent être comprises par les personnes qui sont désignées pour mener un tel processus. Ce besoin de réconciliation en Guinée peut paraître “injustifié” ou “incompréhensible” vu de l’extérieur, par son caractère – je dirai – “atypique”. A la différence d’autres pays, il ne résulte pas d’un conflit civil mais plutôt de l’effet cumulatif de plusieurs décennies de régime autoritaire et de dictature militaire qui a laissé en héritage la fracture des relations entre civils et militaires, une population qui a perdu toute confiance en ceux qui la gouvernent, des violations flagrantes des droits de l’homme et une profonde rivalité interethnique. Malheureusement, cet héritage semble se perpétuer aujourd’hui, voire s’amplifier.

Après un tel diagnostic alarmant, il me paraît opportun de souligner que la simple sollicitation d’un “Pardon” sans identification préalable des responsabilités individuelles et collectives me laisse perplexe, et d’ailleurs me paraît dénué de toute sincérité. Aujourd’hui notre positionnement est clair et s’inscrit dans la dynamique de la vérité qui débouchera sur le Pardon. Il est important de retracer les faits, de juger éventuellement les responsables et de dialoguer de bonne foi pour aboutir au Pardon. Les slogans aux relents démagogiques comme « la Guinée est une famille » ne suffiront pas à bâtir une nation forte capable de se projeter dans l’avenir en assumant de façon responsable son passé.

Je termine la première partie de cette série d’analyses par une affirmation d’un défenseur des droits de l’Homme ivoirien : « Aussi pénible soit-elle, la vérité doit être dite et les responsabilités doivent être attribuées et assumées. »

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