La liberté d’informer
Journalistes et lanceurs d’alerte, liberté d’expression et droits de l’Homme… Le combat pour la liberté d’informer est actuel, partout dans le monde et ne cesse d’être menacé. La Maison des journalistes – MDJ – à travers ses nombreuses missions et son journal “l’Oeil de la MDJ” lutte quotidiennement pour que chacun puisse jouir de son droit fondamental : critiquer librement.
Dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, la liberté est le premier des quatre droits de l’Homme. Après la définition de la liberté et le rappel de la primauté de la loi (article 4), c’est le refus de la détention arbitraire (article 7), puis la présomption d’innocence (article 9) et l’affirmation du respect des opinions notamment « religieuses » (article 10). De plus, la « libre communication des pensées et des opinions » apparaît comme la première des libertés (article 11), dont les bornes sont définies par la loi.
La « libre communication des pensées et des opinions » est définie aujourd’hui par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par Les Nations Unies en 1948 et ses diverses adaptations dans les lois des pays. Elle est aussi l’objet de réflexions philosophiques, politiques et éthiques quant à la meilleure façon de la pratiquer.
RD Congo: une radio attaquée et fermée par la police
/dans Afrique, Liberté d'informer, Liberté de la presse, Tribune Libre /par Christian NascimentoSelon nos informations, la “Radio Liberté Buta” dans la province de Bas-Uele située dans le nord de la République Démocratique du Congo, une station proche du Mouvement de Libération du Congo MLC de Jean-Pierre Bemba, un des leaders de l’opposition, a été attaquée, la nuit du jeudi 28 novembre 2019 vers 22 heures.
Actualisation du 11/12/2019 – Message de RSF sur la situation du journaliste Junior Supa
Une intervention disproportionnée de la police congolaise
Selon nos éléments, il s’agit du Groupe Mobile d’intervention de la Police Nationale Congolaise dont le but était de procéder à l’arrestation de M. Gilbert Monkoto, Vice-Président de l’Assemblée provinciale du Bas- Uele.
M. Gilbert Monkoto intervenait dans une émission consacrée, notamment à la gestion de l’Assemblée provinciale du Bas- Uele.
Ne l’ayant pas trouvé dans les locaux de ce média, la police a intimé l’ordre à Junior Supa, journaliste-technicien, trouvé sur les lieux, d’interrompre cette émission qui était diffusée en différé.
L’arrestation et l’emprisonnement illégitime d’un journaliste
Ensuite, ils ont emporté tous le matériel de diffusion et ont procédé à l’arrestation de Junior Supa. Conduit au quartier général de la police où il a passé la nuit, le journaliste a été transféré dès le matin à la prison centrale du Bas-Uele où il est encore détenu en toute illégalité.
Le lendemain, vendredi 29 novembre, le parquet général du Bas-Uele a mis sous scellée la radio Liberté de Buta.
Dans la foulée, un mandat de comparution a été émis contre M. Jules Kasikila, directeur de ce média. Par peur des représailles et craignant pour sa sécurité, Jules Kasikila est contraint de vivre dans la clandestinité.
Une fermeture de média abusive
Sans entrer dans le fond de l’affaire, le JED trouve absurde toutes les poursuites engagées contre les journalistes de ce média qui n’ont commis aucune infraction en diffusant cette émission.
Le JED exige, par conséquent, la libération sans condition du journaliste détenu, la cessation des poursuites judiciaires contre le directeur de cette station de radio ainsi que la reprise, sans délais, des activités de la Radio Liberté Buta.
Les autorités de la République Démocratique du Congo devraient prendre des mesures immédiates pour garantir aux citoyens l’accès aux diffusions des médias alors que le pays attend avec ferveur et inquiétude les élections.
Le journaliste Ghys Fortune Bemba Dombé revient sur une potentielle 3ème guerre mondiale et la fragilité des alliances internationales.
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Né à Tunis (Tunisie) le 29 avril 1983, Chokri Chihi grandit avec ses quatre frères au sein d’une famille modeste. S’il suit un master en droit international privé en 2006 à la faculté de Tunis, le journalisme apparaît rapidement comme une évidence pour Chokri : “Depuis petit, je suis bavard, je parle beaucoup, je participe […]
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«Ni le Congo du Sud, ni du Nord, mais le Congo du cœur» – Présentation du livre de Ghys Fortuné Bemba Dombe, résident à la MDJ
/dans Afrique, Liberté d'informer, Liberté de la presse /par Guillaume LuerEn guise d’introduction, le rôle essentiel de la liberté d’informer pour exercer la liberté de voter. Sans les bonnes informations, comment peut-on savoir pour qui on vote?
Contextualiser le rôle de chacun est essentiel, mais c’est bien le parcours de Ghys Fortuné qui intéresse les invités. Par exemple, sa volonté inébranlable de ne pas céder malgré les pressions subies: 18 mois de prison, 19 kilos en moins.
Or, il suffisait d’avouer la non véracité des articles, reconnaitre la calomnie (alors que toutes les informations avaient été scrupuleusement vérifié par lui-même) ; si il avouait, il sortait.
Ghys Fortuné a donc pris la parole, énumérant les violences subies comme autant d’anecdotes trahissant le calvaire des prisonniers au Congo. Tandis que certains prisonniers entrent et sortent selon les bons vouloirs de la République, Ghys Fortuné croupit dans une cellule où les conditions sanitaires sont déplorables.
«Les Congolais continuent de payer un lourd tribut pour les manipulations tribalistes et les querelles manigancées par les politiciens pour leurs intérêts personnels. Quelques exemples :
Dans cet élan Talassa, notre organe de presse, a pris une part active à cette démarche. À partir de ce moment nous étions devenus une cible pour le pouvoir. Les hommes du système nous ont intenté procès sur procès depuis la création du journal Talassa en 2001. J’ai été victime d’intimidations, d’harcèlements, de tentatives d’enlèvement et d’assassinat et de plusieurs arrestations avant la dernière, en janvier 2017, qui a duré 18 mois.»
En prison, les rumeurs courent. Dehors, il y aurait tel ou tel événement qui s’attaque au moral des prisonniers politiques.
En prison, les sévices s’attaquent aussi bien à l’esprit qu’au corps
La nourriture est-elle empoisonnée? Peu importe, il faut la nettoyer avant consommation, elle est si rare: seulement trois repas par semaine. Les sévices physiques ne suffisent pas à briser un esprit combattif, l’humiliation est donc de mise.
L’Etat congolais lui confisque ses biens, ses comptes en banque, les autorités ratissent larges: même les cadeaux apportés par sa famille en prison disparaissent.
Ghys Fortuné sort de la prison pour des interrogatoires qui ne mènent à rien, à peine a-t-il la possibilité de faire des allers-retours à l’hôpital malgré une condition physique qui se dégrade chaque jour.
«Mon incarcération a été un véritable enfer. Je suis sortie de là avec plusieurs pathologies. Mêmes à mes pires ennemis je ne souhaite pas qu’ils vivent ce que j’ai subi au cours des 18 mois d’incarcération:
Et à force d’insister, la folie, la paranoïa, la solitude et la crainte pour ses proches sont devenus ses compagnons de cellule. En revanche, le désespoir n’a jamais été la bienvenue.
L’Etat congolais lui confisque ses biens, ses comptes en banque, les autorités congolaises ratissent larges: même les cadeaux apportés par sa famille en prison disparaissent. On y découvre un système où chaque chef fait ce qu’il veut sur son territoire de compétence, c’est du harcèlement quotidien.
L’objectif? Faire craquer Ghys Fortuné. S’il ne craque pas physiquement, les autorités visent le mental. Et à force d’insister, la folie, la paranoïa, la solitude et la crainte pour ses proches sont devenus ses compagnons de cellule. En revanche, le désespoir n’a jamais été la bienvenue.
Soutien à Ghys Fortuné via Mediapart
«Pour sortir le Congo d’une situation économique délabrée et d’une situation politique qui fait craindre l’éclatement du pays, il faut un sursaut citoyen, surtout de la part des « intellectuels ».
Toutefois, les personnes qui ont connu la torture, le harcèlement, l’emprisonnement, les violences sexuelles, les familles qui ont perdu leurs biens gagnés à la sueur, ceux qui ont perdu des parents… portent dans leur chair et dans leur esprit des stigmates profonds indicibles.
Ces personnes sont souvent amenées à croiser les responsables de cette violence institutionnelle, leurs bourreaux, qui, en raison de l’impunité qui les protège, continuent à les narguer, à les intimider voire à les menacer afin qu’elles se taisent.
Leur peur l’emporte ainsi sur la rage. Alors, ce sursaut, la réconciliation et la paix sont-elles possibles dans un pays qui porte autant de blessures, autant d’injustice, autant d’impunités…?
Comment faire pour préserver réellement l’unité nationale dans un tel environnement et dans ces conditions?
Dans ces conditions: Comment vivre avec l’horreur? Nul ne doit empêcher le recouvrement de la mémoire, surtout pas les bourreaux. Ensuite l’oubli ne se fera qu’à certaines conditions…
Cependant, quelles que soient les souffrances subies et les difficultés il faut toujours positiver ; en effet, les congolais ont à vivre ensemble, ont à reconstruire un pays détruit par l’égoïsme, la bêtise et la folie des Hommes.
Il faut donc pardonner et aimer même les traitres et les bourreaux comme le firent Jésusde Nazareth pendant qu’on le clouait sur le poteau et, par la suite, ceux qui ont véhiculé son message de pardon, de réconciliation et de paix comme Paul de Tarse et, plus près de nous, Mahatma Ghandi, Martin Luther King, Nelson Mandela….
La force du pardon est le véritable antidote à la tristesse provoquée par la rancune et la vengeance. La réconciliation et la paix sont-elles possibles dans un pays qui porte autant de blessures ? Comment faire pour préserver réellement l’unité nationale dans un tel environnement et dans ces conditions?
Les Congolais peuvent-ils prendre exemple sur l’Allemagne et la France qui se sont fait des guerres atroces, mais qui ont pourtant trouvé la voie pour se réconcilier et se donner un avenir partagé. Les Congolais peuvent-ils prendre exemple sur le Rwanda et sur l’Afrique du Sud? »
Les questions du public
Le public est varié: des confrères prennent la parole pour apporter leur soutien, louer le courage et s’interroger sur l’avenir du Congo Brazzaville.
La réponse de Ghys est toujours la même. Il leur parle d’amour. «Il faut s’aimer et ainsi se respecter».
Quand un homme d’une cinquante d’années à qui on a gelé les comptes et fermer tous les titres de presse et les entreprises qu’il a créé, l’expression «nouvelle vie» n’est pas heureuse.
Au problème politique s’ajoute les problèmes ethniques, les congolais du nord et du sud ne se réconcilient pas, pire le cycle des vengeances continue. Face à cette dramatique situation qui perdure, Ghys Fortuné ose prendre cet exemple personnel.
Ses parents (sous-entendu des personnes de son ethnie) ont violé une femme et sa fille il y a des années. Pourtant, lorsque l’Etat congolais a gelé ses comptes et que ses meilleurs soutiens ne pouvaient plus rien pour lui, la fillette violée (devenue femme) a pris la décision de payer les frais scolaires des enfants de Ghys Fortuné. Au-delà de la somme, le risque social pris état conséquent (aider un paria politique). Elle a su pardonner. Elle a su mettre en place l’amour qui crée plus qu’un simple pont entre ceux du Nord et ceux du Sud, elle réunit les enfants du Congo.
Cette anecdote, comme beaucoup d‘autres, donne de l’espoir aux personnes venus assister à l’événement.
Démonstratif, Ghys Fortuné continue sur cette ligne lorsque le représentant officiel pour l’Europe du parti politique au pouvoir (qui l’a donc mis en prison) prend la parole. Ils évoquent leur constat respectif et mettent en valeur les points de convergence plutôt que de divergence.
Combattif, Ghys Fortuné peut enfin savourer ce moment qui représente pour lui la transition entre l’horreur qu’il a vécu et cette nouvelle vie qui s’offre à lui. Nouvelle vie? Quand un homme d’une cinquante d’années à qui on a gelé les comptes et fermer tous les titres de presse et les entreprises qu’il a créé, l’expression «nouvelle vie» n’est pas heureuse.
Mais il a de quoi être fier. Et c’est sans l’once du moindre doute qu’il affirme: «Je vous le dis chers amis, un jour je retournerai au Congo!»
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/dans Droits de l'Homme, Liberté d'informer /par RédactionPourtant, si certains peuvent «se battre», d’autres n’ont d’autres choix que de quitter leur pays pour des horizons plus tolérants vis-à-vis de leurs orientations sexuelles. C’est le cas de plusieurs activistes membres de la diaspora russe en France, qui ont connu résiliences et traumatismes, aussi bien moraux qu’institutionnels.
“Si on me le demandait, je ne conseille à personne, si celle-ci a le choix, de partir de son pays.”
Outre le défi de quitter son pays d’origine, il y a le défi d’intégrer son pays d’asile. La migration forcée entraîne une véritable souffrance, une isolation à plusieurs niveaux. Les barrières culturelles et linguistiques, mais aussi géographiques vis-à-vis de ses proches restés en Russie, rendent les enjeux d’une telle migration essentiels à prendre en compte.
Que dit la loi russe sur l’homosexualité ?
Si l’homosexualité est légale en Russie depuis 1993, une loi réprimant la «propagande homosexuelle» pour défendre les mineurs est entrée en vigueur en 2013.
Selon une décision de la Cour européenne des droits de l’homme en juin 2017, cette nouvelle loi renforce «la stigmatisation des homosexuels et encouragent l’homophobie, ce qui est incompatible avec les valeurs d’une société démocratique».
“L’homophobie ne cesse de grimper en Russie”
Appuyé par une étude du centre analytique Levada, Mikhail Tumasov représentant élu du Russian LGBT Network et activiste et défenseur des droits de l’Homme, confirme que l’homophobie ne cesse de grimper en Russie.
En 2017, c’est 83% de la population russe qui considère que les relations homosexuelles ou LGBT sont toujours ou presque toujours condamnables.
Depuis 2013, les activistes sur le terrain et présents à la table ronde témoignent qu’en effet, le rejet de la minorité LGBTQI+ et les violences à son encontre sont «plus fréquentes, plus visibles».
«Être un membre de la Communauté LGBTQI+ en Russie, c’est se confronter à des situations violentes, mais aussi paradoxales ou contradictoires.» affirme Mikhail Tumasov.
C’est le principal combat comme l’exprime Yousef.
«Ici, il faut créer ses propres liens, son propre entourage. Pour moi, ma famille, ce sont mes amis français désormais. Ce que je souhaiterais tout de même ajouter: je suis reconnaissant à la France pour cette décision et cela m’a sauvé, le système en France est costaud, je ne critique pas mais c’est mon fait et mon vécu.
Le système en France est assez darwinien. L’attente est longue sans que tes droits soient à 100% garantis. Logement, nourriture, santé. Tout est compliqué. Si tu es jeune et en forme tant mieux. Mais ta survie dépend essentiellement de toi. Si on me le demandait, je ne conseille à personne, si celle-ci a le choix, de partir de son pays.»
«Seul le peuple russe peut faire changer la Russie» conclut Mikhail.
A l’inverse, Temur Kobalia, fondateur de NCO TV Russia et journaliste, rajoute: «Si nous sommes persécutés pour nos articles et certains uniquement pour leur orientation sexuelle mais que l’on décide malgré tout de rester en Russie, ce n’est ni pour nous plaindre, ni pour subir sans rien dire, mais pour témoigner et éclairer nos concitoyens de ce qui se passe véritablement en Russie.»
«Seul le peuple russe peut faire changer la Russie» conclut Mikhail.
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/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Eliott AUBERTQuelles sont les divergences entre le gouvernement afghan et les talibans durant la médiation américaine?
Un processus de paix a débuté en septembre 2018 au Qatar à Doha. Durant ces pourparlers, les talibans maintiennent leurs positions : ils exigent le retrait total des troupes américaines du sol afghan et souhaitent établir un émirat islamique afin de remplacer la république islamique d’Afghanistan.
Ils disent se battre pour la liberté du pays et de sa population. Ils affirment que leur pays n’a pas besoin d’aide d’autres pays non-musulmans comme les Etats-Unis. Je pense que les talibans ne changeront jamais, c’est un groupe extrémiste. Ils ont été au pouvoir entre 1996 et 2001 et ce fut une très mauvaise expérience.
Les talibans reflètent un passé et un présent noirs pour l’Afghanistan. Ils continuent de tuer des soldats et des innocent, ils ne croient pas aux droits de l’Homme. Le peuple afghan ne veut plus des talibans au pouvoir. Au contraire, le gouvernement afghan se base sur les aides des organisations internationales. Il considère que l’Afghanistan a besoin de cette présence de troupes étrangères. Cela lui permet de se développer au niveau économique et politique. Le gouvernement croit en l’alliance avec les Etats-Unis.
Cependant, le processus de paix manque de cohérence, le gouvernement afghan est exclu.
Quelle a été la portée des élections présidentielles du 28 septembre?
Deux principaux candidats se sont présentés pour ces élections. L’actuel président afghan, Ashraf Ghani, et son chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah.
Les deux hommes politiques ont chacun leur tour annoncé leur victoire. La situation devrait donc se muer en un conflit entre les deux camps: lorsqu’un des deux candidats va gagner, l’autre rejettera les résultats. Il s’agit du même problème qu’en 2014. Les deux mêmes candidats revendiquaient la victoire. Les Etats-Unis sont donc intervenus. Ils ont partagé le pouvoir en deux.
Durant les cinq années suivante, il n’y a eu aucune coordination entre les deux et le système s’est bloqué. Depuis, la situation du pays ne fait qu’empirer.
En 2014, davantage de personnes ont participé aux élections qu’en 2019. Les situations économiques, sociales et politiques se sont, elles aussi, dégradées. Aujourd’hui, les deux parties rejettent l’idée de reproduire cette situation.
“Si ces pays se coordonnent et souhaitent réellement une paix durable en Afghanistan, nous y arriverons.”
Ce sont les quatrièmes élections présidentielles depuis la chute des talibans en 2001. Les élections du 28 septembre n’ont toujours pas rendu leur verdict.
La commission électorale d’Afghanistan annonce leur publication pour le 14 novembre. L’abstention est apparue comme la plus grande difficulté. Neuf millions de personnes sont inscrites, et seulement deux millions sont allées voter.
Cette situation découle de l’insécurité omniprésente en Afghanistan. Les talibans ont attaqué plusieurs bureaux de votes. L’insécurité perdure depuis 40 ans.
Selon l’ONU, plus de 20 groupes terroristes sont enregistrés et se battent contre le gouvernement afghan, tuent des civils, des personnes innocentes. Malgré un processus de paix, les combats continuent. D’après les Etats-Unis, l’Afghanistan est l’un des pays les plus meurtriers en 2018, devant la Syrie et le Yemen. C’est un réel problème pour la population.
Il y a aussi d’autres challenges. La fraude et la corruption amplifient la défiance de la population vis-à-vis de la classe politique. Il n’y a aucune transparence.
Copyright Muhammed Muheisen
Quel est l’impact de cette instabilité sur l’émigration?
Dans les quatre dernières décennies, des millions de gens ont quitté le pays à cause des violences.
Plus de 7 millions de réfugiés afghans sont demandeurs d’asile. 90 % d’entre eux vivent au Pakistan et en Iran.
Le gouvernement essaye donc de retenir cette jeune génération. C’est essentiel pour le bon développement du pays. De plus, leur situation est très mauvaise dans certains pays. Des millions d’afghans n’y sont pas enregistrés. Certains vivent dans des camps, n’ont pas accès à l’éducation, aux soins médicaux, aux besoins vitaux. Parfois, les relations sont tendues entres les réfugiés et les populations locales ainsi qu’avec la police.
Quel est pour vous, le meilleur chemin pour restaurer la paix ?
Je pense que la guerre prendra fin quand les deux camps (le gouvernement afghan et les talibans) négocieront ensemble, avec l’aide des Etats-Unis.
Le gouvernement afghan fait entièrement partie de cette guerre. Des centaines de milliers de civils et des milliers de soldats afghans ont été tués. Les talibans refusent les négociations avec le gouvernement afghan. Ils ne négocient qu’avec les Etats-Unis.
Par ailleurs, nous sommes en conflit depuis quatre décennies. Pour avoir un pays en paix dans le futur, il faut une coopération régionale et internationale. Certains pays ne sont pas honnêtes dans le combat contre les terroristes en Afghanistan. Tous ces pays ont des intérêts là-bas. La position du pays est très stratégique. Il y a une grande compétition entre les grandes puissances (Chine, Russie, Iran, Etats-Unis). Si ces pays se coordonnent et souhaitent réellement une paix durable en Afghanistan, nous y arriverons.
Articles d’Hafiz Ahmad Miakhel
“La plupart des français ne savent pas ce qu’il se passe au Yemen” – Presse 19 à Turin avec la Maison des journalistes
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Guillaume LuerA cette occasion, nous avons interviewé Ameen Al-Safa, pour lui poser quelques questions sur le Yemen et la liberté de la presse.
“Mon nom est Ameen Al-Safa, journaliste yemenite, titulaire d’une maitrise en journalisme. J’ai travaillé à l’agence nationale du Yemen Saba.
J’ai commencé en 2007 à la direction générale pour l’information nationale et internationale. En 2012, j’ai intégré un journal dans lequel j’ai été nommé secrétaire de rédaction en 2015.
J’écrivais sur des sujets politiques et sociaux. Et bien sûr, j’ai couvert la guerre.
J’ai donc observé les rebelles Houthis construirent leur hégémonie, de la prise de la ville de Sa’Dah jusqu’à celle de la capitale. Sanaa est tombé en 2014, ils ont ensuite renversé le gouvernement légitime.”
Comme journaliste, Ameen a donc suivi les différentes prises des rebelles. Aujourd’hui, ces rebelles contrôlent le pays et ont changé de capitale, la ville de Sanaa a perdu son statut au profit d’Aden.
Ameen, journaliste recherché, a donc dû fuir le pays. Il a depuis consacré beaucoup d’énergie pour permettre à sa femme et sa fille de le rejoindre en France.
Menacé par la guerre, l’angoisse d’Ameen pour sa famille était palpable durant de longs mois quand il habitait à la Maison des journalistes. Mais la MDJ n’est pas qu’un refuge pour journaliste exilé, c’est aussi une association qui promeut la liberté d’informer.
Ainsi, Ameen participe régulièrement à l’opération Renvoyé Spécial organisée conjointement avec le CLEMI, ce qui lui permet de présenter son parcours à des lycéens. Au coeur de son intervention, le Yemen.
“Je regarde de temps en temps les réseaux sociaux et les medias français, c’est plus simple quand ils parlent arabe comme France 24. Mais d’une manière générale, les journaux francais ne donnent pas d’importance à cette guerre.
Lorsque je rencontre des lycéens et des français, la plupart n’ont jamais entendu parler du Yemen. Ils disent “je ne sais rien de ce qui se passe au Yemen”. Ils ajoutent que ce n’est pas de leur faute, les medias français ne traitent pas le sujet du Yemen.”
Certes, les ventes d’armes françaises à l’Arabie Saoudite au profit des rebelles qui s’attaquent au Yemen ont défrayé la chronique. Cependant, le sujet traité n’était pas la guerre au Yemen, mais uniquement la vente d’armes françaises.
Le Yemen, un pays qui a connu l’essor d’une presse libre dans les années 90
Le Yemen a aussi connu un “printemps de la presse” dans les années 90 jusqu’aux années 2000. Ameen nous raconte l’histoire de quelques magazines avec émotion.
“Il y a eu beaucoup de journaux en anglais. Le premier fut publié dès 1960, Aden Chronicile fondé par Mamad Ali Loukman et le second The Recorder a été créé par Mamad Bachar Rail.
En 1991 le docteur Abdelaziz Sakaf, fondateur du journal Yemen Times, premier journal en anglais à paraitre au Yemen, permet aux citoyens de s’informer et de faire connaitre aux anglophones l’actualité du pays. Il publiait deux fois par semaine.
En 1996, Faris Saggaf fonde le journal Other Fa, publié trois fois par semaine.
S’en suit la création d’autres journaux comme Yemen Today et Yemen Post tous deux créés par Akhim Massmari. Tous leurs articles sont en anglais.
Depuis la guerre, il y a toujours des journaux qui sont publiés, mais dorénavant ils appartiennent tous au Président Hadi.”
Fresque de Murad Subay à Paris pour dénoncer la guerre au Yemen
La guerre a aussi détruit les médias yéménites
“Depuis le 21 septembre 2014, le mouvement houthiste controle la capitale Sanaa. Dès cet instant, ils ont commencé à détruire des médias, des chaines d’information et des bureaux de presse. Visés en priorité, les médias qui s’expriment en arabe (et qui sont donc plus accessibles pour la population).
Aujourd’hui, beaucoup de journalistes sont en prison, tout comme les écrivains, les activistes… Il n’y a aucun journal qui publie tous les jours au Yemen, sauf le journal intitulé 14 octobre qui est pro-gouvernemental. Il est uniquement publié dans la nouvelle capitale, Aden. Il glorifie les rebelles et les saoudiens au détriment du gouvernement légitime.
Je peux donc vous dire que la liberté de la presse est en deuil au Yemen, mais si nous revenons vers un régime plus républicain, les yéménites ont déjà gouté à cette liberté et ils en voudront encore.”
Pour lire le communiqué de presse en italien, cliquez ici.
Merci au journaliste tchadien Adam Mahamat qui nous a permis de traduire de l’arabe yéménite vers le français.
© Stefano LORUSSO
Qui est Ali Al-Muqri ?
Outre Ameen Al-Saffa, Ali Al-Muqri sera aussi présent lors de cette conférence. Ancien résident de la MDJ, son parcours journalistique et d’écrivain lui permettent d’avoir un regard aiguisé sur la liberté de la presse au Yemen.
Ali Al-Muqri est né dans le nord du Yémen en 1966. Dès la fin des années 80, Il collabore avec de nombreux journaux progressistes yéménites.
En 1997, il devient éditeur d’Al-Hikma, l’organe de presse de l’association des écrivains yéménites. Dix ans plus tard, il est élu directeur de la revue littéraire Ghaiman.
Acquérant la réputation d’homme de lettres engagé, il publie trois romans : « Goût Noir, Odeur Noire », « Le Beau Juif » et « La Femme Interdite » qui a reçu le prix Littérature arabe en 2015.
Il est également auteur d’un essai sur l’alcool et l’islam, livre qui lui a valu de nombreuses menaces et représailles. En 2015, il est contraint de partir du Yemen et vit depuis en France.
Ci-dessous, une vidéo du “Voci Scomode – Presse 19” en 2018
Depuis quatre mois, journalistes, artistes et activistes du monde se mobilisent pour faire libérer Stanis Bujakera, journaliste congolais.
Après exactement 284 jours d’emprisonnement à Kaboul, la justice talibane a ordonné ce mercredi 18 octobre la libération du journaliste Mortaza Behboudi. Un véritable soulagement
Ce lundi 13 février 2023, la MDJ a accueilli l’Initiative Marianne au sein de ces murs, à l’occasion d’une table ronde. Les 12 lauréats 2023 ont ainsi pu rencontrer les journalistes de la MDJ pendant trois heures, afin d’échanger expériences et perspectives.
Les Talibans semblent avoir signé la mort de la presse en Afghanistan depuis août 2021. Comment les journalistes afghans résistent-ils ?
Il y a plus d’un an, les Talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan. Mais leur régime a ruiné le pays et brisé les droits de l’Homme.
Par Emma Rieux-Laucat « C’est une guerre géopolitique mais c’est aussi une guerre de l’information avec tout ce qui va avec : les fakes news,
Jesús Zúñiga était un combattant pour la liberté de la presse et pour la liberté tout court. Mais il était incompris car il avait osé s’attaquer à un régime communiste qui bénéficie encore de la sympathie de nombre de ses collègues journalistes et intellectuels à travers le monde, celui de la Cuba des frères Castro et de leurs épigones.
Poète ouïghour réfugié en France, Merdan Eheteli vient du Xinjiang où se déroulent actuellement des violences inouïes à l’encontre des Ouïghours qui peuplent la région. Résident de la Maison des journalistes, engagé dans la lutte pour l’indépendance du Turkestan Oriental, il explique en quoi les violences qui s’y déroulent ne sont pas le fruit de l’oppression d’une minorité ethnique mais de la volonté de Pékin d’achever le processus de colonisation d’un peuple et d’un territoire à l’identité bien distincte de la Chine.
“Le téléphone d’Hicham Mansouri a été infecté à une vingtaine de reprises via le logiciel espion Pegasus, entre février et avril 2021” selon l’analyse technique
Des centaines de journalistes à travers le monde surveillés par leurs téléphones, des liens obscurs avec les meurtres des journalistes Jamal Khashoggi et Javier Valdez,
Le regard du dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des journalistes) à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés (20
Il est environ dix heures, ce mercredi, lorsque Jean-Luc ROMERO-MICHEL fait son entrée à la Maison des Journalistes. L’adjoint à la Maire de Paris, également chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, est accompagné de son directeur de cabinet, Michel GELLY-PERBELLINI ainsi que de deux stagiaires.
Le dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des journalistes) rend hommage aux lycéennes tuées à Kaboul (Afganistan) suite à un attentat à la bombe. Bilan : plus de 50 morts.
A l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, le dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des journalistes) nous livre son
Réélu à la tête de la Guinée pour un troisième mandat (après avoir modifié la constitution, qui limitait le pouvoir à deux mandats), le président Alpha Condé accentue la répression à l’encontre de ses opposants. Bilan : plus de 200 personnes ont été tuées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) depuis 2010. Sébastien Nadot, député de la Haute Garonne et membre de la commission des affaires étrangères à l’assemblée nationale française, suit de près la situation en Guinée. Il a accepté notre invitation et a répondu aux questions de Mamadou Bah.
Nous avons l’habitude, dans les pays de la région, de voir des rues et des places publiques porter les noms de martyres, de guerres et même parfois d’occupants. Mais l’un de ceux choisis au Kurdistan d’Irak peut surprendre : celui de Danielle Mitterrand. Qui est donc cette farouche défenseuse des droits des opprimés et pourquoi est-elle adulée par les Kurdes?
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des journalistes) nous
Malgré la transformation démocratique qu’a connue l’Irak, depuis 2003, avec l’adoption d’un système parlementaire après la période douloureuse de dictature sous Saddam Hussein, et malgré
© TAKAT 2018, à l’arrivée dans l’aéroport d’un pays arabe [que je préfère ne pas citer]. En consultant mon passeport français, l’officier me demande de
Ils avaient 13, 14 et 18 ans. Tués par balle alors qu’il fêtait la supposée victoire de leur candidat à la présidentielle, l’armée n’a pas