Tribune libre : une libre expression
Les journalistes de la Maison Des Journalistes – MDJ – sont exilés car menacés dans leur pays d’origine. La MDJ est un refuge qui permet à ces femmes et à ces hommes de se reconstruire et d’être libre. En France, loin de leurs proches, la MDJ leur propose son aide au quotidien et un espace de libre expression.
Ni consigne, ni indications, ni censure… Cette tribune libre est ouverte à tous nos journalistes anciens et nouveaux résidents afin qu’ils reprennent le goût de l’écriture, de l’enquête, de la force des mots et des idées… En un mot : qu’ils continuent à exercer leur droit à la libre expression.
La présente tribune libre étant aussi un lieu d’échanges, elle est également ouverte à tout contributeur, même non-exilé, impliqué dans la défense des libertés fondamentales et dans la vie des médias.
Armés d’un stylo, épris de liberté, ces journalistes partagent leur point de vue selon le regard qu’ils portent sur le monde ici même, via « l’Oeil de la Maison Des Journalistes« .
CONGO – Démocrature et « Club de Brazzaville » sous fond de corruption
/dans Afrique, Tribune Libre /par Ghys Fortune BEMBA DOMBÉTenez! Pendant que toutes les agences de notation financières abaissent considérablement la note du Congo, un club dit de Brazzaville naît pour injecter 300 milliards de Fcfa dans les tuyaux: à défaut d’être un flou artistique, plus d’une personne pense que c’est «l’hôpital qui se moque de la charité».
Les textes, le siège, le capital et même un simple site internet de ce club sont introuvables. On ne sait pas si ce club s’occupe des créances commerciales ou publiques comme le font, respectivement, ceux de Londres et de Paris.
Il sied de relever que ces banques (Banque gabonaise, française et internationale -BGFI Bank-, Eco Banque, La Congolaise des Banque -LCB- la Banque Sino Congolaise pour l’Afrique -BSCA-) qui constituent le club de Brazzaville, a l’exception de la BSCA, sont plus ou moins performantes même quand celles-ci bénéficient d’un matelas solide, de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et des surliquidités des dépôts qui leur permettent de prêter.
Les dépôts ou l’épargne des clients ne peuvent constituer la taille d’une banque dans des pays instables ou, des troubles sont légions avec le risque de voir, des gens retirer leurs avoirs au même moment. C’est plutôt l’ensemble des produits vendus qui font la grandeur des banques. Or, les banques qui composent le club de Brazzaville ne vendent pratiquement rien pour obtenir assez des commissions.
Le club de Brazzaville interroge
S’il est vrai que ce club parle d’un financement destiné à soutenir les entreprises, cependant, plusieurs interrogations taraudent les esprits.
Pourquoi les contours de ce financement n’ont-ils pas été scrutés par les parlementaires?
Ce prêt, ne masque t-il pas un recyclage de fonds?
Qui ignore que, non seulement, la BGFI Bank est le prolongement de la Banque Française Intercontinentale (FIBA) de triste mémoire mais aussi, elle est au cœur des comptes de la société nationale des pétroles du Congo?
Qui ne sait pas que Paul Obambi qui refuse de céder la présidence de la chambre de commerce depuis des décennies, Henri Claude Oyimba et cohorte qui président ce club ont mauvaise presse?
La BSCA, malgré son capital social de cent millions de dollars n’est elle pas suspectée de blanchir l’argent depuis 2015?
Actuellement, elle serait chargée des adjudications des OAT. Pour un montant de 12 milliards qui sont souscrit à hauteur de 30 à 32 milliards, le coupant de 6% est détaché à l’émission et les OAT sont à échéance de 5 ans.
Plus d’une personne pense a une opération de blanchiment massive d’argent des dignitaires qui se passerait chaque mois. Ces dignitaires se retrouvent ainsi dans la position de créanciers privilégiés de l’État congolais.
Des inquiétudes sur ce club de Brazzaville et ses fonds
L’inquiétude qui gagne le commun des mortels n’est pas due au fait que ce club veuille relancer l’économie. Mais, c’est d’entrer dans un cycle vicieux des dettes qui vont continuer à hypothéquer l’avenir des générations futures.
Le français Serge Berrebi et Cie qui ont élu domicile dans les couloirs des institutions financières internationales de Bretton Woods, dès juillet 2019, avaient sévèrement critiqué notre avis émis à Washington qui stipulait: «pour éviter des risques d’explosion et d’asphyxie du peuple, le FMI avec certaines conditions, a l’obligation d’aider le Congo».
Serge Berrebi et 16 élus américains qui demandaient de couler les pays trop endettés avec la Chine dont le Congo, semblent avoir raison. Rien ne justifie aujourd’hui que le Congo s’endette au club de Brazzaville. En effet, le FMI en décaissant la première tranche d’aide (au titre de la facilité élargie de crédit) avait exigé de payer la dette intérieure et encourager les entreprises à relancer l’économie.
Mais la direction prise par cette bagatelle et celle de la Task Force n’est connue que par le président du Congo Brazzaville monsieur Sassou Denis et ses ministres Gilbert Ondongo et Calixte Ganongo. De là, il n’y a qu’un pas à franchir pour les accuser de détournements. Sans gène, Gilbert Ondongo, indexés par des médias occidentaux et services de polices dans des affaires de corruption est venu en France, a quémandé des fonds et autres. Peine perdue ! Aucun média de la place de Paris n’a mentionné ce tourisme.
Le climat d’affaires ne favorise pas les investissements au Congo sauf pour des commerçants préfabriqués par le système Sassou et des Libanais qui sortent la tête de l’eau. M. Sassou et son gouvernement ne respectent aucun engagement, ils aiment entretenir le désordre et sont spécialistes du dénie.
La preuve, il y en a tellement que l’on peut s’y noyer:
Sur le plan judiciaire, économique et autre, le constat est le même. Le droit des manifestations n’est pas respecté. Des policiers avec leurs engins, a défaut de les voir se positionner devant les établissements scolaires et universitaires, etc, matent constamment les manifestants. Conséquences, plusieurs partenaires du Congo et chefs d’État se lassent et zappent ce petit pays riche mais si mal géré.
Emmanuel Macron, malgré le forcing et l’invitation du pouvoir de Brazzaville, n’assistera pas aux festivités de la célébration du 140ème anniversaire de Brazzaville et autres.
Idem pour Total E&P Congo qui a satisfait partiellement les désires de M. Sassou qui exigeait d’eux des centaines des millions d’euros pour rempiler son contrat d’exploitation pétrolier du Terminal de Djéno qui prendra fin le 18 novembre 2020;
Tout récemment, l’AFD, l’UNESCO et la Banque Mondiale ont refusé de se présenter a la grande réunion AUF-UNICEF. Les responsables de l’UNICEF que nous venons de contacter ont décidé d’être plus regardant sur le Congo.
Tracfin (service français de renseignement placé sous l’autorité du Ministère de l’Action et des Comptes publics qui concourt au développement d’une économie saine en luttant contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme) se penche actuellement sur l’origine des transactions financières de la société de Makosso (différent de Makosso le ministre) et de 29 personnalités congolaises.
Que faire pour le Congo Brazzaville ?
«Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays», déclarait John Fitzgerald Kennedy.
Alpha Blondy dans «Journaliste en danger», rappelle aux peuples que la démocratie du plus fort est toujours la meilleure.
«Faire renaître le pays dans la liberté» nous conseille Abraham Lincoln dès novembre 1863.
Il n’est donc pas question de condamner l’activiste Faye Monama et autres qui prennent des initiatives face au déclin de la démocratie au Congo et devant des opposants qui bénéficient des présents de l’État.
Nombreux sont les congolais interrogés qui pensent qu’il est temps de se lever et de bâtir le Congo selon le modèle inspiré par Mahatma Gandhi, Jésus Christ et Martin Luther King pour le bien être et l’avenir harmonieux des générations futures.
Point n’est besoin de s’appuyer sur des opposants qui ne disent mot sur l’avenir des enfants, sur le bradage des mines et sur l’écocide que ce pays connaît.
Pour ces populations, participer à l’élection présidentielle de mars 2021 sans maîtriser les opérations électorales est synonyme d’être le cheval de Troie de Sassou Denis.
Le groupe Total en signant avec le gouvournement congolais malgré le manque de transparence indique bel et bien que la FrançAfrique n’a pas encore disparu. Les intérêts des multinationales restent au-dessus de toute considération.
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IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
/dans Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Rasoul ASGHARICette base «Khatam», chargée de planifier et de coordonner les opérations des forces armées iraniennes (l’armée officielle et les gardiens de la révolution islamique), est le plus haut niveau des opérations militaires en Iran.
Au cours des deux dernières années, l’Iran a été confronté à deux soulèvements populaires majeurs. Les responsables du régime admettent que la raison de cette demande hâtive (à un moment où les caisses de l’Etat sont vides) est la peur de nouvelles émeutes, exacerbées par la mauvaise situation économique du pays.
Abolfazl Torobi, membre de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement, a déclaré la semaine dernière aux agences de presse officielles iraniennes que le lieu de transfert de la capitale avait été choisi et que la base de ‘Khatam al-Anbia’ (Subdivision économique des Gardiens de la révolution) était prête à concevoir et à construire cette nouvelle capitale administrative et politique, de A à Z.
Selon Torabi, retirer des casernes, des universités, des grandes usines automobiles comme ‘Iran Khodro’ et ‘Saipa’ de Téhéran est l’une des mesures à prendre. Il a explicitement déclaré que la concentration excessive de personnes, de richesses, de connaissances et d’industries à Téhéran est une menace réelle et un risque potentiel d’attaques militaires et de désobéissance civile.
L’antécédent de ce plan
Depuis au moins 30 ans, certains experts ont suggéré de déplacer la capitale pour réduire la migration des petites villes et villages vers Téhéran, la pollution de l’air, le trafic et décentraliser l’administration.
L’emplacement de Téhéran dans une zone sujette aux tremblements de terre était une autre préoccupation des experts qui voulaient déplacer la capitale. Mais c’est la première fois que les institutions militaires se concentrent ouvertement sur cette question de la sécurité du régime.
Selon le dernier recensement du Centre national de statistique en 2016, la population de la capitale était de 13 267 000 personnes et devrait atteindre 20 millions d’ici 2026.
Copyright – Agence de presse ISNA
Les expériences d’émeutes urbaines à Téhéran
La République islamique n’a pas été confrontée à un soulèvement urbain grave pendant très longtemps après les répressions sanglantes et des années 1980.
Dans les premières années de la fin de la guerre Iran-Irak et au début des années 90, des soulèvements ont eu lieu dans les banlieues de Mashhad (nord-est de l’Iran), Qazvin (80 km à l’ouest de Téhéran) et Islamshahr (une zone ouvrière au sud de Téhéran). Elles ont été rapidement réprimées et n‘ont pas pu se développer.
Le seul soulèvement qui a secoué la capitale iranienne pendant plusieurs jours a eu lieu en juillet 1999, lorsque la police a attaqué un dortoir d’étudiants dans le centre de Téhéran. L’attaque a marqué le début d’un mouvement étudiant à grande échelle qui a provoqué des troubles généralisés à Téhéran et s’est étendu aux universités de villes telles que Tabriz.
Mais l’expérience de ce soulèvement urbain de plusieurs jours et les faiblesses de l’appareil répressif ont incité le gouvernement à décider pour la première fois de retirer les casernes militaires de Téhéran dans un parlement dominé à l’époque par des réformistes pro-Khatami. Les partisans de ce plan se sont souvenus de l’expérience de la révolution en 1979 lorsque le peuple s’est emparé des casernes militaires et a réussi à récupérer les armes qui s’y trouvaient. Ceci a conduit à la chute de la dictature monarchiste.
Aujourd’hui, avec l’expansion incontrôlée et massive de Téhéran, davantage de casernes et de sites militaires sont situés dans la capitale. Selon ce plan, si la capitale devenait hors de contrôle en raison du soulèvement du peuple, la possibilité d’armer la population serait très faible et les forces militaires présentes dans les casernes à l’extérieur de la capitale pourraient reprendre Téhéran plus facilement.
La demande de retrait des casernes de la capitale montre que ce plan n’a pas suffisamment avancé. La deuxième grande agitation qui a longtemps transformé Téhéran en une scène de manifestations généralisées a été la protestation contre les résultats de l’élection présidentielle de 2009.
Ce mouvement, d’abord massif, a souffert de l’incompétence de ses dirigeants pro-Khatami et n’a pas réussi à gagner le soutien des masses, en particulier de la classe ouvrière et des quartiers pauvres de la capitale.
Le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, qui a concerné 140 villes d’Iran et a ébranlé les fondations du gouvernement des mollahs pendant plusieurs jours, a ramené la question de la sécurité de la capitale, en particulier la protection des bâtiments gouvernementaux, des sites militaires et des agences de renseignement.
Plus récemment, lors du soulèvement national de novembre 2019, les mollahs ont été confronté à la plus grande menace depuis trois décennies pour la sécurité du régime. Leur cauchemar de renversement du régime a été réel. Environ 200 villes iraniennes se sont révoltées et selon Reuters, plus de 1500 personnes ont été tuées par les forces de sécurité.
Copyright – Agence de presse ISNA
Dispersion des zones sujettes aux émeutes
Il existe plusieurs «résolutions» approuvées par le gouvernement, le Conseil suprême de sécurité nationale et le ministère des Sciences concernant le transfert des universités et des résidences étudiantes situées à Téhéran.
En effet, l’expérience a montré que les étudiants peuvent être le moteur de ces mouvements. La population étudiante de la capitale est estimée à environ 400 000 personnes. Le départ de grandes usines comme ‘Iran Khodro’ et ‘Saipa’ est également prévu dans le plan de transfert en question, qui semble être à l’ordre du jour en raison de l’intensification des manifestations et des grèves. A eux deux, ces deux grands complexes automobiles rassemblent 110 000 personnes.
Quoiqu’il en soit, avec ces propos des hauts responsables de la République islamique, on voit bien que les mollahs s’endorment avec la peur d’un soulèvement populaire incontrôlable et que Téhéran se réveille avec le rêve d’une révolte décisive. Pour ceux qui ne croient pas aux miracles, le temps va trancher entre les peurs et les rêves.
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GUINÉE CONAKRY – L’insécurité règne en maître absolu dans certains villages
/dans Afrique, Tribune Libre /par Mamadou Bhoye BAHLes hors-la-loi profitent des méthodes acadabrantesques des autorités locales comme les maires ou les sous-préfets pour passer au travers des mailles du filet. Pire, les victimes se retrouvent menacées par ces autorités pour qui les juges sont inutiles, car c’est eux qui rendent les jugements. Peu importe que le prix demandé soit en-deça du prix de la chose volée, qu’une vie de labeur soit ruinée par des voleurs, que le desespoir envahisse les coeurs. Prisonnier des autorités qui les menacent, c’est souvent les habitants eux-mêmes qui supplient de ne pas emprunter le chemin de la justice, uniquement par peur.
En somme, cette population qui ne bénéficient ni d’accompagnement ni de sécurité de la part de l’état guinéen dans leur quotidien se voient dépouiller de leur bien. Cela fait plus d’un mois que ça dure ! Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de ce qui se passe loin de la capitale et pour lequel les préfets eux-mêmes n’ont pas la main.
Accepter d’être volé ou se préparer aux représailles des autorités locales
Madame Bah Mariama Tala joint au téléphone ce mardi 22 septembre 2020 vers 22 heures était en larmes. Dans sa voix, on ressent la peur. Elle me décrit comment les hors-la-loi terrorise son village.
Circulant en moto, armées jusqu’au dent, adeptes des tirs de sommation, ils ont pour mission d’attraper les beaufs et de les égorger. Ils prennent alors leur part de viande, celle qui les intéresse, et laisse le reste en brousse à la merci des charognards et des animaux sauvages.
Le dernier cas porté à ma conaissance date du jeudi 17 septembre 2020. Ils ont égorgé une vache qui avait accouché d’un veau il y a quelques mois. Ils lui ont pris le cœur et les cuisses arrières. Puis ils ont tiré plusieurs coups de fusils avant de rebrousser chemin.
Avant cela, c’était le taureau de Thierno Oumou Kanté que les assaillants ont égorgé. Pourtant, deux semaines ils sont revenus et ont égorgé la vache de Madame Bah Aminata. « Moi je n’ai pas même pas retrouvé ma vache alors que cela fait une semaine. Nous avons tous très peurs pour notre vie et pour nos bovins. La peur est tellement intense qu’on en parle même pas entre nous. Dorénavant, chaque nuit, on s’attend a tout. Depuis un mois, nous vivons dans cette inquiétude. Nous somme là sans sécurité, nous avons vraiment peur. Nous lançons un appel pressant à l’endroit des autorités a tous les niveaux au président Alpha Condé et de son gouvernement pour nous venir en aide. Nous avons besoins d’être sécurisé. Une vache coute tellement chère et nous est tellement utile, qu’allons-nous devenir ?«
Punissez les voleurs, non la population !
Dès 2015, moi-même, Bah Mamadou Bhoye, natif de ce village nommé Sinthiourou, j’avais subi des menaces quand j’ai interpellé les autorités administratives guinéennes sur les vols et violations des droits les plus élémentaires que subissent ses habitants.
Les faits remonte à 2015 lorsqu’un voleur a dérobé des mouton dans ce village avant d’être interpellé dans la brousse par la population de mon village de Sinthiourou. Le voleur a été remis aux autorités sous-préfectorales de Mombéya.
Il a alors été jugé à la va vite, sans même la présence de juges ! Ces personnes non assermentées, dont le sous-préfet de Mombeya d’alors, le maire de la commune rurale, le président de district de Hafia lié administrativement au secteur de Sinthiourou.
Leur jugement condamnait le voleur reconnu coupable. Sa peine, un paiement de 150 mille francs guinéen a la propriétaire du mouton, soit 15 euros.
Le voleur a versée la somme convenu, surtout qu’elle n’avait rien à voir avec le prix réel du mouton volé.
Quelques jours après le versement de la somme a la propriétaire du mouton, c’est en toute décontraction que monsieur le maire de Mombeya et le président de district de Hafia (toujours en poste) font irruption dans le village de Sinthiourou pour réclamer à la victime la somme qu’elle avait perçue des mains du voleur.
Ces trois acolythes, représentant l’Etat guinéen et la justice guinéenne, ont menacé la pauvre maman qui a fini par remettre l’argent au maire de Mombeya et au président du district d’Hafia.
A ce moment-là, je travaillais à la radio rurale de Pita et en même temps j’enseignais à l’école primaire de Sraya situé a 9 kilomètres du centre de Pita.
Quand j’ai pris connaissance de cette injustice, la violation en flagrant délit des droits les plus élémentaires que subit ma famille, je n’avais pas d’autre choix que de prendre la situation en main. En effet, je suis le seul citoyen de ce village qui a fait des études. En plus je suis journaliste, je me devais donc de dénoncer ses abus. Surtout que je ne suis pas dupe, d’autres villages doivent connaitre le même sort.
Je me suis d’abord rendu dans mon village pour rencontrer ma famille et tiré au clair cette affaire. Il s’est avéré que les faits se sont déroulés comme dit précédemment. Je retournais à Pita et a cherché à joindre le préfet de Dalaba pour lui demander s’il avait la connaissance de cette situation du secteur de Sinthiourou qui relève de sa circonscription administrative.
Le préfet dit qu’il va s’en informer, qu’il va appeler le sous-préfet de Mombeya pour en savoir d’avantage. Le préfet m’avait promis de me faire un retour quand il en sera informé. Effectivement, il avait bien appelé le sous-préfet de Mombeya pour lui demander. L’affaire refaisant surface, les pressions sont montés d’un cran avant de fuser de partout.
C’est a cause de cette situation que mon père fut destitué de son poste de chef secteur du village (éthiquement, dois-je m’en vouloir ?) tandis qu’aujourd’hui les mêmes personnes continuent de menacer ma famille.
A cela s’ajoute, l’insécurité des habitants de ce village. La pression sociale qui s’y diffuse. Les villageois n’ont pas envi que leur réputation soit salie, ils n’ont pas envi que le sous-préfet vienne proférer ces menaces… Mais que faire lorsque ces voleurs de bétail prolifèrent ? Et que faire lorsque les autorités raquettent les victimes de leur compassentation ?
Vous pouvez constater que la situation ne change pas. Comme l’a écrit le prix Nobel de la littérature Wolé Soyinka: « L’homme meurt en tous ceux qui se taisent devant la tyrannie ».
Pour ma part, j’estime que nous nous battrons pour la liberté et que nous dénoncerons toujours les violations des droits humains, l’insécurité des personnes et de leurs biens pour donner un avenir à notre pays, la Guinée Conakry.
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LIBAN – Guerre et Paix, le symbole de la Beit Beirut
/dans Culture, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Hanadi KCHOUR«L’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme» – André Malraux
Selon Jean-Pierre Klein, ce type d’œuvre dévoile la quintessence de ce que le culturel peut apporter à une société civile: une «entremise destinée à mettre d’accord, à concilier ou à réconcilier des personnes, des partis, des États».
Connaitre le Liban à travers une œuvre d’art aimé et partagé par tous, c’est prendre l’histoire du Liban sous un angle particulier. Le lieu nommé «Beit Beirut» incarne les étapes du développement urbain et social de la capitale libanaise.
Beith Beirut: un symbole historique de la société multiculturelle libanaise
Beit Beirut est un musée vivant témoin de la guerre civile libanaise. Un témoin de la guerre civile libanaise, un héritage qui peut être partagé par les Libanais afin de tirer les leçons du passé douloureux et sanglant.
Sa forme reflète les caractéristiques sociales, culturelles et politiques de la ville. Édifié en 1924 par l’architecte libanais Youssef Afandi Aftimos, puis surélevé en 1932 de deux étages supplémentaires par l’architecte Fouad Kozah, Beit beruth est surnommée la «maison jaune» à cause de son grès ocre employé pour sa construction.
Détruite, reconstruite, témoin des horreurs de la guerre civile alors que ce lieu était devenu un dépôt pour les armes de guerre et un terrain privilégié pour les snipers. Les plaies du bâtiment sont aujourd’hui le symbole des effets psychologiques de la guerre gravée dans le subconscient du peuple libanais.
Il suffit d’un coup d’œil sur le bâtiment pour comprendre la représentation artistique et culturelle entre ses deux bâtiments qui ne font qu’un.
Maquette finale d’avant-projet d’ingénierie de Beit Beirut.
Le bâtiment jaune a résisté aux nombreuses tentatives de démolition des années 1990 grâce à l’appui de la société civile. Finalement, le bâtiment est devenu la propriété de la municipalité de Beyrouth et la décision de démolition a été annulée. Le projet de réhabilitation a conservé ses caractéristiques anciennes, mêlant les cicatrices du temps à la modernité, pour rester un espace ouvert et interactif documentant l’histoire de Beyrouth ancienne et moderne avec une exposition permanente.
Et plusieurs années plus tard en 2006, un projet de réhabilitation est né. La ville de Paris et la ville de Beyrouth ont uni leurs compétences pour atteindre l’objectif souhaité. Selon une approche intégrant préservation patrimoniale et innovante technologiquement, l’immeuble Barakat (du nom de ses propriétaires) est un lieu qui devait devenir un lieu de mémoire, de débat, d’échanges, de rencontres et d’Histoire, à même de réunir les citoyens en un lieu ouvert au public.
Aujourd’hui, la culture se transmet oralement grâce à la musique diffusée sur place, et dont le but est de transformer les vibrations négatives en vibrations positives, étant donné que chaque coin de la place nous ramène à l’époque de la guerre civile libanaise.
Beit Beirut, sa survie dépend-il des décisions politiques ?
L’aventure de ce lieu est comme la ville de Beyrouth, un combat du présent. Cet édifice souffre d’un manque de soutien financier et moral. Jusqu’à présent, aucun comité culturel n’a été nommé pour s’occuper des affaires de Beyrouth.
Ce n’est pas étonnant dans un pays comme le Liban, pays des contradictions et de la procrastination bien connue des services administratifs de la municipalité de Beyrouth. Conséquence, le lieu n’est ni valorisé, ni respecté. Il n’y a presque pas de promotion, que ce soit lors des événements artistiques ou pour d’autres événements. Et que dire de la page Facebook et du site web qui ne sont pas très actifs ?
Désormais, la Beit Berut est fermée au grand public sauf les jours où il y a des expositions d’art. Certains artistes comme Zeina El Khalil ont notamment utilisé la projection vidéo et la sculpture, quitte à désacraliser le lieu.
Car l’objectif de ces artistes libanais, est de «transformer cette ancienne machine à tuer en une plate-forme pour la guérison, la paix et la réconciliation» (agendaculturel, 2017).
L’art comme témoin d’une époque de transition
L’art devient le seul témoin de la réconciliation et la guérison du passé douloureux. Et indirectement, la société libanaise devient dynamique et innovante. Un processus de transformation de l’énergie négative et des éléments de violence et de destruction en énergie positive qui répand l’amour et la paix.
Beit Beyrout fait partie de nombreux projets à l’ordre du jour, au même titre que le Musée de l’Histoire de Beyrouth (Place des Martyrs), le Musée Archéologique de Beyrouth et la Maison de Fairouz. La réalité libanaise se transforme en activant le travail de ces lieux.
Est-ce que la suppression des effets psychologiques de la guerre civile commence par la destruction de tout ce qui la symbolise, y compris Beit Beirut ?
Après l’explosion du mois d’aout, les symboles d’unité nationale reste primordiale, et selon moi, Beit Berut est tout en haut de la liste.
Toujours debout, icône de la guerre civile, dédiée aux citoyens et à la mémoire, porteuse des valeurs du vivre ensemble avec le reste de la société, témoin de l’histoire architecturale libanaise, témoin d’une guerre qui a enflammée le pays pendant quinze ans et plus. Beit Berut est plus qu’un simple musée ou un haut lieu culturel, c’est la résistance artistique face à la violence au Liban.
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/dans Afrique, Tribune Libre /par Ghys Fortune BEMBA DOMBÉDeux cent cinquante six (256) d’entre eux ont terminé leur troisième cycle en médecine et viennent de regagner le Congo.
Selon un communiqué du ministère de la santé du Congo, ces jeunes diplômés seront mutés dans les douze hôpitaux généraux du pays. Ce communiqué ne précise pas cependant que ces jeunes seront sacrifiés. Et pour cause ?
Idem pour 4160 enseignants volontaires qui ne perçoivent pas depuis six mois leur prime mensuel variant entre 50.000 et 70.000 FCFA (77 et 108 euros) à peine et sont toujours en attente d’intégration comme le témoignent diverses manifestations devant les ministères des finances et d’enseignements. Le comble, c’est de voir, le magistrat -écrivain- chercheur, Anatole Collinet Makosso tomber si bas en défendant un pouvoir qui viole constamment les droits de la population notamment ceux des jeunes.
Il sied de rappeler à Anatole Collinet Makosso que sa théorie biaisée de trois jours de classes par semaine ne tiendra qu’à 47% si on ne construit pas de nouvelles salles de classes.
Quel miracle va-t-il créer pour repartir 100 ou 160 élèves l’effectif d’une classe habituelle en deux vagues de trois jours alors que, pour respecter les mesures de distanciation sociale, il faut 35 élèves par salle ?
Que dire des amphithéâtres et autres où sont entassés régulièrement des étudiants comme dans une boite de conserve ?
Certes, Bruno Jean Richard Itoua et Anatole Collinet Makosso ont évité une année blanche aux apprenants, cependant, ils ne vont pas nier que, dans la plupart des écoles de ce petit pays riche, l’eau et l’électricité qui devraient protéger nos jeunes contre la covid-19 et plusieurs virus sont des denrées rares.
Qu’est ce qui reste de ce magistrat-écrivain-chercheur lucide qui avait énoncé le droit quand la famille Sassou-Nguesso tenait à me fouetter il y a 15 ans de cela ?
Les enfants d’abord
La correction des mauvaises politiques et la relève seront assurées par les jeunes à condition qu’ils soient bien formés et évoluent dans des structures viables. D’où, la nécessité de recycler et recruter un nombre considérable d’enseignants qualifiés aux programmes adaptés des temps modernes.
L’UNICEF, le PAM, la Banque Mondiale, l’UNESCO, les partenaires bilatéraux et cohorte conviendront avec nous que les financements et dons alloués au Congo ont pour objectif l’amélioration des conditions de vie des populations en général et en particulier ceux des apprenants et enseignants et non pas pour remplir les poches des dignitaires d’un régime en lambeau.
Parlant de l’UNESCO qui vient de nous ouvrir ses portes, même si l’ambassadeur Henri Ossebi et les ministres congolais ont déposé leurs fiches, cette institution est toujours disponible à recevoir des tiers avant et après le départ de sa directrice générale à Brazzaville dans les jours avenir.
La médecine du futur et l’école moderne
Le débat du concept «la médecine du futur» dans la communauté congolaise a été lancé par le professeur Jean Bernard Nkoua Mbon basé actuellement en Belgique. Par ailleurs, il est impossible de parler de médecine de futur et de l’école moderne sans mentionner le boulevard énergétique, la fibre optique, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le numérique et les infrastructures de base.
Le Congo a les moyens de batir des infrastructures et dispenser un enseignement de qualité. Pourvu que les gouvernants soient patriotes, placent l’amour au centre, se débarrassent du tribalisme et rapatrient officiellement les fonds qu’ils ont planqués çà et là.
Nous parlons de rapatriement officiel et non des combines avec certains clubs de banques. Selon nos informations, certains banquiers, reçus il y a quelques mois dans un village bien connu des congolais, auraient passé un deal de faire des transactions de l’argent pillé par certains dignitaires pour le prêter encore au Congo alors qu’il appartient aux contribuables congolais.
Cela semble se vérifier car, personne ne peut prouver la disparition en un laps de temps des 14.000 milliards de francs cfa des générations futures alors que, non seulement le Congo a bénéficié de l’effacement de sa dette sous tendu des dons et d’un boom pétrolier, mais aussi 75% des pseudo grands travaux ont été réalisés sur les prêts chinois (les 2/3 de la dette congolaise sont des montages des sociétés chinoises de droit congolais).
Le président Sassou, le ministre Gilbert Ondongo et Cie qui vantaient ces 14.000 milliards au parlement et ailleurs s’ils sont réellement humanistes, avec un peu de dignité, conviendraient avec nous. Faire des deals avec des banquiers qui engageront encore des générations futures c’est perpétuer la politique de la terre brûlée.
Pourquoi ne pas suivre la conférence épiscopale des évêques du Congo qui conseille depuis le 9 mai 2018 jusqu’à ce jour de s’asseoir, «d’avoir le courage de parler de ces sujets de manière ouverte et sans passion (…) de rapatrier les fonds pour soulager la souffrance du peuple.»
Cette pensée est soutenue indirectement par l’écrivaine et psychologue Simone Matoko Mianzenza ainsi que Henri Ossebi cité récemment, par Anatole Collinet Makosso qui parle de dialogue. En réalité, la balle revient au président Sassou Denis et ses collabos qui s’entêtent à « ne pas vouloir d’une chose et son contraire » et de sortir par la grande porte, car il aurait laissé sa famille en paix.
Ghys Fortune BEMBA-DOMBE
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