Tribune libre : une libre expression
Les journalistes de la Maison Des Journalistes – MDJ – sont exilés car menacés dans leur pays d’origine. La MDJ est un refuge qui permet à ces femmes et à ces hommes de se reconstruire et d’être libre. En France, loin de leurs proches, la MDJ leur propose son aide au quotidien et un espace de libre expression.
Ni consigne, ni indications, ni censure… Cette tribune libre est ouverte à tous nos journalistes anciens et nouveaux résidents afin qu’ils reprennent le goût de l’écriture, de l’enquête, de la force des mots et des idées… En un mot : qu’ils continuent à exercer leur droit à la libre expression.
La présente tribune libre étant aussi un lieu d’échanges, elle est également ouverte à tout contributeur, même non-exilé, impliqué dans la défense des libertés fondamentales et dans la vie des médias.
Armés d’un stylo, épris de liberté, ces journalistes partagent leur point de vue selon le regard qu’ils portent sur le monde ici même, via “l’Oeil de la Maison Des Journalistes“.
HAÏTI. Les dessus de l’assassinat du Président, un chaos politique
/dans Amérique, Tribune Libre /par Anderson D. MichelLes gangs armés sont omniprésents dans toutes les villes, de la capitale Port-au-Prince à la province, Le G9, -coalition de 9 gangs lourdement armés, émanation du pouvoir-, est devenu incontrôlable. L’évasion de centaines de prisonniers de la prison de croix-des-Bouquets, le 25 février 2021, a renforcé ce phénomène de banditisme.
Le jeudi 17 juin 2021, le rapport périodique (émis tous les 120 jours) du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), sur la situation en Haïti, a été présenté au Conseil de Sécurité des Nations-Unies à New York. Ce rapport signale l’aggravation de la criminalité en Haïti, et révèle l’incompétence de l’Etat dans la gestion de cette crise d’insécurité affligeant la population.
Acheminements en quantités importantes de cargaisons d’armes dans les ports.
Depuis 2016 les ports du territoire haïtien reçoivent fréquemment des cargaisons d’armes illégales, certaines ont été saisies par la police, mais d’autres en circulation, sont aux mains des gangs. Malheureusement aucune mesure n’a été prise pour enrayer cette situation.
L’affaire des sept mercenaires en 2019
Le 17 février 2019 la police nationale d’Haïti (PNH) arrête 8 personnes lourdement armées à bord de deux véhicules. Selon l’ex premier ministre Jean-Henry Céant, ces mercenaires (1 haïtien, 5 américains, un russe et un serbe) avaient pour mission de l’assassiner. Néanmoins, Moise Jean Charles, leader très influent de l’opposition a déclaré que ces mercenaires préparaient un coup d’Etat contre le président Jovenel Moise. Le 20 février 2019 ces mercenaires sont libérés sans aucune justification des autorités judiciaires à la population haïtienne. Le président de son côté, via son conseiller, Jude Charles Augustin informe la presse qu’il ignorait leur départ vers les Etats Unis. Cela démontre un grave problème d’organisation et de gestion au plus haut niveau de l’Etat.
L’assassinat de Jovenel Moise
Lors d’une intervention à radio télé caraïbe (RTVC), le 7 juillet 2021, le premier ministre par intérim, docteur Claude Joseph a confirmé l’assassinat de Jovenel Moise en sa résidence à Pèlerin 5, zone de la capitale dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Le premier ministre affirme que l’épouse de Jovenel Moise a été touchée par balle lors de cette attaque, et qu’elle reçoit les soins nécessaires. Par ailleurs, Claude Joseph lance à la population, un appel au calme, déclarant, que la situation est sous contrôle et qu’il assure la continuité de la l’Etat.
La police haïtienne a procédé à l’arrestation de 19 des mercenaires, selon la déclaration du directeur général de la police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charle dans une conférence de presse le 8 juillet. Parmi eux, 15 colombiens et 2 américains d’origine haïtienne. Selon la PNH, l’assassinat du président a été perpétré par un groupe de 28 personnes, dont 26 colombiens. Deux des assaillants ont été tués lors d’une opération menée par la PNH.
Selon le juge de paix Carl Henry Destin “Le président fut touché plusieurs fois à la tête, mais aussi dans les oreilles et les yeux, nous avons constaté douze orifices sur corps du président”.
Aujourd’hui beaucoup de questions se posent sur la situation actuelle d’Haïti. Mais ce qui est clair, est que la situation d’insécurité sur le territoire haïtien n’est que l’aboutissement d’une mauvaise gestion politique.
Anderson D. Michel
Anderson D. Michel est un journaliste haïtien, résident de la Maison des journalistes (MDJ).
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Bienvenu dans le monde à l’envers ! On a un pouvoir schizophrène qui, lui-même, met à nu la démocratie de façade. C’est la folie du pouvoir, une maladie dont seul Tebboune serait, dit-on, atteint. Dans un pamphlet publié sur sa page Facebook, Noureddine Boukrouh, ex ministre de Bouteflika a suggéré que le chef de l’État devrait être interné dans un asile psychiatrique. Sous le titre « Ce fou de Tebboune », le post a terriblement fait sensation sur les réseaux sociaux.
Connu pour être proche des services de renseignements-aile de l’ex DRS [Département du renseignement et de la sécurité], cet ex ministre n’a pas été inquiété alors que des activistes du Hirak ont été jetés en prison pour moins que rien. Mon propos n’est pas de souhaiter la prison aux politiques ou d’exiger des sanctions à leur encontre, ce serait une atteinte à la liberté d’expression. Toujours est-il que ce n’est pas Boukrouh qui va être emprisonné mais Nordine Aït Hamouda. Tout porte à croire que l’opération a été montée dans le cadre d’une guerre des services. Aït Hamouda aurait été attiré sur le plateau de Hayat TV dans un guet-apens. Ex député, Aït Hamouda est le fils du colonel Amirouche, maquisard kabyle tué par l’armée française, célèbre dans toute l’Algérie. Les hirakistes, des quatre coins du pays se réclament d’ailleurs de lui. L’un de leur slogan est « Nous sommes les enfants d’Amirouche, nous ne ferons pas marche arrière ». Acquis aux idées d’un courant berbériste non consensuel, on aurait fait dire, haut et fort, à Aït Hamouda, ce qu’on pressentait qu’il serait capable de dire dans un débat à forte portée idéologique : l’Histoire en l’occurrence. C’est, du reste, avec fougue qu’il dénonça comme « traîtres » Houari Boumediene, ancien chef de l’État, Messali Hadj, le père du nationalisme algérien et l’émir Abdelkader, icône de la résistance algérienne à l’occupation française lors de ses débuts. Toutes ces personnalités vitupérées par Aït Hamouda appartiennent au courant arabo-islamiste. Arrêté et mis sous mandat de dépôt, le fils du colonel Amirouche est accusé d’ « atteinte aux symboles de l’État et de la révolution », « atteinte à un ancien président de la République », « atteinte à l’unité nationale », « incitation à la haine et discrimination raciale ». Toutes les voix sensées ont appelé à la libération de l’ex député arguant que l’affaire devrait être recadrée par les historiens. Oubliés donc les projectiles tirés sur Tebboune. Ainsi, ce dernier est gommé par un ancien chef d’État. A défaut de débattre des problèmes du présent, les Algériens sont ainsi conviés à s’occuper du passé.Il est utile de souligner que ce n’est pas la première fois qu’une personnalité historique est la cible de calomnies. Sous Bouteflika, Messali Hadj a été également dénoncé comme « traître » par un ex chef d’un parti berbériste. Plus près de nous, en 2020, c’est Abane Ramdane, un des principaux dirigeants du FLN historique, qui a fait l’objet d’une accusation de traîtrise de la part d’un fonctionnaire arabophone exerçant au niveau de l’administration de la wilaya (département) de M’sila. En outre, de son vivant, Ben Bella avait estimé que le congrès de la Soummam, qui devait organiser la révolution algérienne et dont Abane fut l’architecte, avait été une « trahison ». Dirigeant d’origine kabyle, partisan de l’éviction des militaires de la scène politique, Abane a été également célébré par les hirakistes qui se sont reconnus dans son combat.
Le débat sur l’histoire : un débat culturel
Force est de constater que ce débat sur l’Histoire renvoie à un conflit culturel dont les protagonistes ne sont autres que les élites politiques arabistes et berbéristes. Chacun de ces deux camps voit dans l’histoire de l’Algérie une histoire habitée par une succession de traîtres quoique différents selon que l’on se situe d’un côté ou de l’autre. Aussi, depuis la présence romaine, la figure de la traîtrise est toujours liée à un ancien colonisateur. c’est pourquoi d’aucuns diront que l’aguellid (roi) Massinissa fut le « chien » de Rome. L’historien et anthropologue Alain Mahé a bien cerné le problème lorsqu’il écrit que « la singularité de ces affrontements culturels [entre militants arabistes et militants berbéristes] réside dans le fait que les militants d’une cause ne parviennent à flétrir la cause adverse qu’en faisant intervenir un élément tiers, en l’occurrence un conquérant ou un colonisateur. [1]». Le discours historique des berbéristes « conduit implicitement à l’équation : arabe = colonisé, mais il en va de même dans les représentations qu’entretiennent les populations arabophones sur l’identité berbère.[2] » Mais ces derniers propos sont à relativiser vu que le Hirak qui est lui même un phénomène culturel, a fait évoluer les choses.
Un déluge de répression
Tout ce tintamarre fait autour de l’émir Abdelkader survient sur fond d’un déluge de répression visant les marches, les partis, les associations, les militants du Hirak, du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et les autonomistes. L’Algérie n’est pas loin d’atteindre 400 prisonniers politiques. Même Fethi Gheras, chef de file du MDS, héritier du communisme algérien, s’est vu arrêté à son domicile. Cette opération spectaculaire vise à semer la terreur dans la population. Ce n’est pas que le multipartisme soit menacé, c’est qu’il n’existe pas. Mêmes divisés en pro et anti-Tebboune, les généraux algériens, semblent penser qu’ils sont en mesure de réduire le Hirak et neutraliser le MAK en Kabylie, et ce, peut-être en favorisant les autonomistes avant de se retourner contre eux. L’accusation de terrorisme qui vise le mouvement indépendantiste ne peut s’expliquer pour le moment que de cette façon.
[1] Alain Mahé, Histoire de la Grande Kabylie, XIXe-XXe siècles. Anthropologie historique du lien social dans les communautés villageoises, Bouchene, Paris, 2001, pp. 478-479.
[2] Ibid.
Larbi Graïne
Journaliste algérien établi en France
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/dans Afrique, Europe, France, Tribune Libre /par Ghys Fortune BEMBA DOMBÉAprès avoir rejeté 300 amendements et 144 adoptés sur 2700 déposés en commission, les locataires du palais Bourbon ont passé au crible 51 articles du projet de la loi contre le séparatisme. Au nombre de ces articles, trois continuent à susciter des polémiques : l’article 44 adopté mardi 16 février 2021 qui donne le feu vert aux préfets de fermer pour deux mois les lieux de culte où sont incités la haine ou la violence et l’article 6 qui se penche sur le contrôle renforcé des associations, sur une meilleure transparence des cultes et de leur financement. Et, enfin, l’article sur la lutte contre la polygamie ou les mariages forcés soutenu par la ministre Marlène Schiappa. Le premier est jugé partial par nombre des députés dont Stéphane Pen qui ne comprend pas pourquoi, « quand on a un curé pédophile on ne ferme pas l’Église ». L’exécutif, représenté par le ministre de la justice Eric Dupond Moretti, Jean Michel Blanquer de l’enseignement et Gérald Darmanin de l’Intérieur pensent que ce texte, voulu par Emmanuel Macron, « conforte le respect des principes de la République ». Cette disposition étend le champ d’une loi de 2017 qui prévoit de telles mesures dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Pour le second, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin a expliqué vouloir encourager les cultes à ne pas dépendre de « financements étrangers » comme le prévoit « l’esprit de la loi 1905 ». L’Exécutif suggère la possibilité d’exploiter des « immeubles de rapport » acquis à titre gratuit pour en tirer des revenus. Cette loi scrutée au Sénat depuis le 30 mars 2021 a des similitudes avec les instruments juridiques mis sur pied dans plusieurs pays africains pour lutter contre le terrorisme (sauf l’article sur la polygamie que les populations de ce continent rejettent pour la plupart). Claude Muhamad qui fréquente la mosquée de Paris pense que si le mariage homosexuel a été autorisé, alors, interdire la polygamie qui est scripturaire fait de la France laïque et libertaire, injuste et dictatrice. Elle veut donc d’une chose et de son contraire, poursuit-il. Certains partisans de droite par contre parlent d’une loi insuffisante puisqu’elle ne s’attaque pas suffisamment à l’islam radical bien qu’elle soit minoritaire.
Un policier de Tracfin – qui a requis l’anonymat et qui enquête sur le fonctionnement des communautés religieuses, révèle que l’article sur les finances ne peut mettre en difficulté des associations de petite ou grande taille. Il cite en exemple, la jeune église évangélique, Impact Centre Chrétien à dominance afro antillaise, grâce aux cotisations des membres, elle participe à la formation des jeunes aux nouveaux métiers et aux œuvres caritatives dans la francophonie. Par une gestion rigoureuse, lesdits membres ont pu mobiliser la bagatelle de près de 29 millions d’euros pour construire le plus grand complexe évangélique d’île de France qui sera inauguré en 2021. En dehors d’I.C.C qui construit des mega-temples à travers le monde et assiste plus d’une personne par la règle de cotisations et dons des membres, ce flic cite également, les Mormons qui ont bâti près du château de Versailles un sanctuaire à hauteur de 60 millions d’euros par la règle des dimes. Bien que victimes quelques fois des signalements, mais ces communautés sont toujours blanchies au finish. Pourquoi alors crier si l’on ne se reproche de rien ? Conclu ce flic.
En définitive, il convient de voir que, partout ailleurs au monde, la révision des lois contre le terrorisme, la lutte contre les atteintes à la citoyenneté ou au repli identitaire, a toujours suscité des polémiques des tiers qui dénoncent des atteintes aux libertés (d’expression, de culte et d’association).
Ghys Fortune BEMBA-DOMBE, journaliste congolais, ancien résident de la Maison des journalistes (MDJ). Auteur du livre “De l’Enfer à la Liberté” (2019)
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Everything France has given me
/dans English Version, Europe, France, Tribune Libre /par Meiirbek SAILANBEKI kept wondering : Meiirbek, if you decided to remain silent in Kazakhstan, would you still have a peaceful and prosperous life over there ? Maybe. But I would not find peace deep in my heart. I could not stay silent so I started shouting: Liberty, Liberty ! But I received threats instead.
In Paris, all alone in my little room at the Maison des journalistes, whenever I cook or lay in my bed, I have my answer. Meiirbek, if you were in Kazakhstan you would be in prison, France gave you Liberty.
France is my third homeland. It is true that France is not perfect. There are many problems that need to be solved. But at least in France, these problems are not hidden.
Besides in France, we as refugees, just like birds all soaked by the rain, have the same rights as French citizens. We can live in equality. Whether at work, in the field of education or displacement, we are granted the same rights (officially and politically at least). Therefore France gave me Equality.
When we birds are shaking under the rain, a soft and warm hand reaches toward me. It wipes the water off my body and offers me shelter… Thus I would like to thank you, professors, because in addition to teaching us French, you also teach us Fraternity.
I remember your smile well every time. Whenever I was facing difficulty, I remember the smile of my teachers and their encouragement such as “That’s okay Meiirbek, you can do it !”
So what has France given me ? Liberty, Equality, Fraternity.
Thank you very much.
Meiirbek SAILANBEK Kazakh journalist and former resident at the MDJ
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IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !