Le jeudi 17 juillet, la maison des journalistes s’est rendue à l’exposition consacrée à la cinéaste Agnès Varda au musée Carnavalet. Le Paris d’Agnès Varda s’inscrit dans le mouvement de la nouvelle vague et retrace le parcours de l’artiste en mettant en valeur sa carrière de photographe. Un aspect encore méconnu de sa carrière et pourtant non négligeable puisqu’elle a réalisé au total plus de 30 000 photos. Cette exposition est toutefois la première rétrospective organisée sur son travail photographique.
[par Jeanne Lefort, publié le 24/07/2025]

Le jeudi 17 juillet, la maison des journalistes s’est rendue à l’exposition consacrée à la cinéaste Agnès Varda au musée Carnavalet de Paris. Le Paris d’Agnès Varda s’inscrit dans le mouvement de la nouvelle vague et retrace le parcours de l’artiste en mettant en valeur sa carrière de photographe. Un aspect encore méconnu de son parcours en tant qu’artiste, et pourtant non négligeable puisqu’elle a réalisé au total plus de 30 000 photos. Cette exposition est toutefois la première rétrospective organisée sur son travail photographique.
Je connaissais déjà ses films, mais ses travaux photographiques sont beaucoup moins connus — ce fut donc une véritable découverte. Un grand merci également pour la guide : elle a fait preuve d’un grand professionnalisme, d’une connaissance approfondie, d’une belle capacité d’adaptation à notre petit groupe, et a fourni des explications très détaillées.
Anna Shpakova, ancienne journaliste de la MDJ participant à la visite
A la découverte de ses portraits
À peine arrivés, nous sommes plongés dans le Paris des années 50, tout en noir et blanc. Car Agnès Varda commence sa carrière d’artiste comme photographe. On entre alors dans son studio au 88 rue Daguerre, en dépassant les deux grandes portes en bois peint reproduites pour l’occasion. Elle commence au départ à photographier les enfants de ses amis, dont on peut apercevoir quelques portraits sur les murs. Puis, on découvre les portraits d’anciennes célébrités qui se sont prêtées au jeu. Tel que Federico Fellini, un réalisateur italien, ou encore Corinne Marchand, une grande actrice française de l’époque.
On distingue le regard d’Agnès Varda, qui mettait en scène chaque portrait et ne laissait rien au hasard, car comme elle aimait à le préciser “ Le hasard ne fait pas bien les choses”. Ainsi en jetant un coup d’œil à ses photos, on se rend compte que tout est mis en scène, jusque dans les moindres détails.
Agnès Varda, au-delà de ses portraits, nous fait découvrir sa propre version de Paris. La jeune femme, qui n’aimait pas particulièrement la ville, avait décidé de montrer ce que les gens ne regardaient pas. Loin des lieux touristiques, ses photos sortent de l’ordinaire et nous dévoilent Paris sous un nouveau jour.
Dévoiler l’envers du décor
Le musée nous dévoile également l’envers du décor. On peut apercevoir sur certaines photos Agnès Varda derrière la caméra, reconnaissable à sa coupe au bol qu’elle aura gardée presque toute sa vie. Quelques films nous montrent comment elle organisait ses portraits et le temps que cela pouvait lui prendre. On arrive alors dans une reproduction de son studio avec l’immense chambre photographique. On reconnaît quelques accessoires présents dans ses portraits, comme des ailes d’anges avec lesquelles elle avait réalisé son autoportrait.
Dans les années 1960-1970, c’est sa carrière en tant que réalisatrice qui décolle à son tour. Agnès Varda est aujourd’hui reconnue pour ses courts et longs métrages comme Cléo de 5 à 7 que l’on peut prendre le temps de regarder dans une des salles de l’exposition. Un film qui suit, minute après minutes, une jeune chanteuse qui craint d’avoir un cancer et doit récupérer ses résultats deux heures plus tard.
A la fin de la visite on se retrouve en face à face avec l’artiste. Un montage vidéo nous la présente en interview d’abord jeune puis plus âgée. Cette vidéo accentue l’importance de son parcours et de son travail qui a su marquer toute une génération. Le Paris d’Agnès Varda, est encore exposé jusqu’au 24 août 2025, l’occasion de découvrir un pan de sa carrière peu connu du grand public.
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