Articles

A l’Agence France-Presse, la sécurité des reporters au cœur des préoccupations

« Arman Soldin a été tué dans l’est de l’Ukraine le 9 mai dernier, et cela a vraiment été un électrochoc pour l’AFP. (…) Sa mort a fait remonter la question de la sécurité des journalistes dans les débats. »

Avec les guerres qui se multiplient aux quatre coins du globe, les journalistes, envoyés spéciaux et reporters sont de plus en plus menacés. La bande de Gaza et l’Ukraine ont enregistré des dizaines de journalistes tués dans l’exercice de leur fonction, comme le rapporte Reporters sans frontières.

Face à ces dangers, les rédactions tentent « d’armer » leurs journalistes sur les terrains difficiles et complexes. Formations conjointes avec les militaires, système de sécurité intégré dans le téléphone, matériel de protection, soutien psychologiques sont désormais fournis par certains grands médias, qui doivent urgemment s’adapter à ces terrains complexes.

« Professionnaliser la sécurité » au sein des rédactions

Pour l’Œil de la MDJ, le célèbre reporter franco-afghan Mortaza Behboudi était revenu sur ses conditions de travail complexes, ainsi que les moyens mis en place par France Télévisions pour leur protection. Aujourd’hui, c’est au coordinateur de la sécurité de l’Agence France Presse (AFP), Jean-Marc Mojon, de nous parler de son métier et de la sécurité des reporters. Ancien reporter pendant près de vingt ans dans la célèbre agence française, il a lui-même parcouru de nombreuses lignes de front durant sa carrière. Il a lui aussi été confronté aux lacunes des grandes rédactions concernant sa préservation, ce pourquoi il œuvre aujourd’hui pour ses confrères et consœurs aux quatre coins du globe. Entretien.

Image – Alhussein Sano

Montage – Maud Baheng Daizey

Salaam, Shalom, l’impasse d’une pax dei sur la bande de Gaza

Une tribune libre du journaliste congolais Ghys Fortune Bemba Dombé, et ancien membre de la MDJ.

S’il est une guerre qui met à rude épreuve la foi religieuse, c’est bien celle qui ravage la bande de Gaza où des communautés, enfants de Yahweh et d’Allah, le Dieu unique, créateur du ciel et de la terre se détruisent mutuellement. La terre de Gaza est imbibée de sang. Sacrilège ! La bestialité qui caractérise les belligérants laisse pantois tout être humain doté de raison et épris de paix.

Si l’homme est fait à l’image de Dieu, pourquoi devrait-on porter outrage à l’Être Immanent en ôtant la vie à sa créature ? On en vient à se demander si Yahweh est différent d’Allah, si les yeux et les mains levés vers le ciel dans une synagogue n’ont pas le même objectif et le même sens que ceux exhibés dans une mosquée. La paix, Salaam, Shalom n’a aucune coloration religieuse; elle est une vertu que doit intégrer et entretenir toute créature de Dieu.

La guerre de Gaza est un conflit irraisonné et irrationnel. La mort et la désolation semées à tout vent ne peuvent conduire à une issue satisfaisante. Malheureusement, celles-ci sont soutenues et entretenues par des hommes politiques véreux et cruels qui tirent profit de cette guerre, une géopolitique de la cruauté et des intérêts mesquins. Tant que les lieux de prière seront construits avec des préjugés raciaux, tant que les instincts hégémoniques ne seront pas anéantis, l’homme demeurera un loup pour l’homme.

Il sied de dire que certaines personnes de bonne volonté avec un humanisme chevillé au corps accomplissent des actions en faveur de la paix et du vivre-ensemble dans le respect des croyances des uns et des autres. C’est ainsi que l’on voit s’élever côte à côte des temples, des mosquées et des synagogues.

Au Congo Brazzaville, sur les terres de Loango, un philanthrope, Alexis Vincent Gomez, a érigé côte à côte dans sa propriété trois majestueux lieux de prière, une mosquée fraternisant avec une synagogue et une église. Belle symbolique pour dire que tous les hommes reconnaissent être crées par Dieu à qui ils s’adressent.

Chrétiens, Musulmans, Juifs, Bouddhistes, tous sont en réalités des frères, des enfants d’un même ancêtre (Abraham) et d’un même Dieu le père, témoins, la pléiade de concordance des textes qui relient la Torah, la Bible et le Coran.

Parlant de la compassion ou d’amour exemple, la loi des Juifs de l’Antiquité stipule : « Ne hais point ton frère en ton cœur: reprends ton prochain, et tu n’assumeras pas de péché à cause de lui. Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l’Éternel [Jéhovah]. » (Lévitique 19:17, 18Rabbinat français).

A la Bible mentionne : « Mais je vous le dis, à vous qui écoutez : Continuez d’aimer vos ennemis, de faire du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maltraitent (…) et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et les méchants.» Luc 6 : 27-35. Sous le titre « L’Examinée », le Qurʼān émet un principe similaire (Sourate 60:7, RB): « Peut-être Allah établira-t-Il de l’amitié entre vous et ceux [des Infidèles] que vous traitez en ennemis. Allah est omnipotent. Allah est absoluteur et miséricordieux. » ; le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible constitue chez les Juifs, la base de Judaïsme, la Torah « doctrine », « Loi ».

De même, on retrouve l’ensemble de ses textes dans le Coran. Ces textes sont presque communs aux trois monothéistes ( Christianisme, Islam et Judaïsme). Vous conviendrez avec nous, que, seul, l’interprétation des extrémistes et des politiciens véreux sèment les graines de désolation.

Les voix de sorties de crise

Au-delà de la foi et des croyances religieuses qui ne sont pas des éléments anodins, la géopolitique, la vraie, doit être convoquée pour permettre de suggérer quelques pistes pouvant contribuer à la paix. Si l’on peut avant tout admettre que les belligérants sont des croyants, il faudra envisager constamment des rencontres des plus hautes autorités religieuses israéliennes et palestiniennes.

La paix sans la foi ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Personne ne peut exclure que les conflits au Proche-Orient ont plus ou moins un fondement religieux ou spirituel.

S’il est vrai, qu’une musique ségrégationniste commence à se faire entendre en Europe avec des nouvelles lois sur l’immigration et la monté du panafricanisme, cependant, il sied de reconnaître que, la France et l’Angleterre par des gouvernements successifs composés des ministres d’origine asiatique, africaine, indienne ayant de culture variée, donnent des bons signaux du vivre ensemble que des négociateurs ou les soutiens d’Israël peuvent s’inspirer.

Ensuite, il faut arriver à un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU en mettant en place une force de paix internationale ( force d’interposition) et non Tsahal qui doit contrôler Gaza comme le fait entendre Benyamin Nétanyahou qui s’oppose ces derniers jours à la « souveraineté palestinienne ».

Les parties en conflit doivent jeter du lest en procédant à la libération de tous les otages et prisonniers. On penserait à installer une personnalité reconnue à la tête d’un État palestinien parce qu’il faut bien que les parties comprennent que chaque communauté a besoin d’une entité administrative. La libération de Marwan Barghouti ne serait pas vaine, dans ce cas de figure.

L’État palestinien doit connaître une existence matérielle dans la frontière de 1967 quitte à en confier, le cas échéant, l’autorité à une administration temporaire internationale. Mais qu’en son sein, comme le suggère le professeur Vincent Lemire, “puissent demeurer les colons, qui le souhaitent.” Idem pour les quelques deux millions de Palestiniens vivant en Israël et pour les réfugiés palestiniens qui bénéficieraient d’un droit au retour.

Cette solution, dite (deux États une patrie) repose sur une forme confédérale qui peut sembler un peu baroque, mais l’Europe à montrer après des tragédies terribles qui l’était possible de la mettre en œuvre. Si vous êtes français et que vous vivez à Berlin, vous payez les impôts locaux et vous votez aux élections locales en Allemagne, aux élections présidentielles, en France, et aux élections européennes comme tous les ressortissants de l’Union.

De même, les deux États d’Israël et de Palestine pourraient s’articuler autour d’institutions locales, nationales et transnationales, avec des élections à différents niveaux et un passeport communaux Israéliens et aux Palestiniens comme le passeport européen ».

En définitive, si les rencontres des dirigeants religieuses et les soutiens occidentaux tels que les U.S.A qui fournissent nuit et jour des armes aux Israéliens, encouragent, la laïcité, mettent un peu de la volonté politique, cette guerre va s’arrêter.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

Gaza-Mali : l’indignation sélective de l’extrême gauche française

[Par René DASSIE’]

L’extrême gauche française qui manifeste en faveur des populations de la bande de Gaza s’était montrée indifférente l’année dernière aux souffrances infligées par les islamistes aux populations du Nord-Mali.

Photo tirée de www.africapresse.com

Photo tirée de www.africapresse.com

Depuis le déclenchement début juillet dans la bande de Gaza de l’offensive militaire israélienne contre le Hamas et le Jihad islamique palestinien en réponse aux tirs de roquette sur plusieurs grandes villes de l’Etat hébreux, l’extrême gauche française mène la charge à Paris, contre Tel-Aviv.
Au menu, multiplication des sorties médiatiques d’indignation face aux bavures de l’opération « Bordure protectrice », haro sur le gouvernement Hollande taxé de complicité avec Israël, mais surtout, défi des interdictions administratives de manifester. Ainsi, alors que le Hamas désormais sûr de sa victoire médiatique eu égard au déséquilibre des forces et de victimes de part et d’autre rejette toute proposition de cessez-le-feu qui accorderait un répit aux populations gazaouites, le Parti de Gauche de l’outrecuidant Jean-Luc Mélenchon ne voit dans ce conflit qu’une « monstrueuse punition collective infligée à la population, enfermée dans Gaza par ses bourreaux ».
Evidemment, pas un mot n’a été prononcé de ce côté-ci contre les débordements antisémites qui ont ponctué les manifestations à Paris et en banlieue, plongeant la communauté juive de France dans une profonde inquiétude.

L’année dernière, la même extrême gauche s’insurgeait contre l’opération « Serval », un secours militaire apporté par la France au Mali, un pays d’Afrique de l’Ouest considéré comme une démocratie exemplaire, dont la stabilité était fortement compromise par une invasion djihadiste partie du Sahel.
Alors que les Maliens assistaient impuissants à l’instauration dans le nord de leur pays d’un Etat religieux basé sur la charia par les islamistes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et leurs affidés d’Ansar Dine, Jean-Luc Mélenchon jugeait « condamnable » l’initiative française soutenue par la communauté internationale. Dans la même lancée, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot traitait « Serval » d’ « intervention néocoloniale sous leadership français ».
Même les prémisses de la vie selon la charia, les mains et pieds de voleurs coupés sur la place publique à Gao dans le nord du Mali par les justiciers islamistes, la suppression des droits des femmes soumises à un code vestimentaire contraignant ou sommées de rester cloîtrées chez elles n’avaient pas ébranlé les certitudes d’Olivier Besancenot et ses amis qui, pourtant, lors de leurs manifestations anti-guerre à Paris claironnaient « l’humain d’abord ».
On sait qu’en France, les formations de l’extrême, NPA qui avait présenté une candidate voilée aux élections régionales en tête, ambitionnent de devenir des partis de masse et manœuvrent pour séduire les banlieues à majorité musulmane. Ceci explique peut-être cela.

Gaza, quand le nombre de victimes ne paraît pas choquer

[Par CHICHI]

La guerre entre Israël et la Palestine, c’est une vieille histoire sanguinaire. Elle continue de faire couler du sang. Espérons que la communauté internationale tranche bientôt en faveur d’une paix durable au bénéfice des deux peuples du Moyen­ Orient, puisque même des enfants et des femmes innocents sont souvent les victimes de ces guerres incessantes déclenchées depuis 1948, année de la création de l’État d’Israël. D’où les problèmes des frontières et d’ailleurs les Palestiniens ont des revendications sur le territoire israélien. Il s’ensuit alors que ces deux peuples sont toujours en guerre perpétuelle.

Le ciel de Gaza, illuminé par les bombardements et les bâtiments en flammes  [Photo tirée de www.linfo.re]

Le ciel de Gaza, illuminé par les bombardements et les bâtiments en flammes
[Photo tirée de www.linfo.re]

 

La région voit toutes sortes de tuerie, d’enlèvement et de bombardement. L’insécurité et l’instabilité politique sont devenues la règle.

D’où vient cette différence de traitement face à des désastres humanitaires majeurs ?

Puisque le nombre de morts ne paraît pas choquer l’opinion publique, quels sont les éléments qui polarisent l’attention sur la guerre entre Israël et Hamas, et pourquoi ceux qui meurent en Syrie ne suscitent pas le même intérêt ?

Gaza, je refuse que le Proche-Orient me soit conté

[Par Armand IRE’]

“On a entendu des cris à Rama,
Des pleurs et de grandes lamentations:
Rachel pleure ses enfants,
Et n’a pas voulu être consolée,
Parce qu’ils ne sont plus.”

Mathieu 2:18.

Photo crédits : MOHAMMED ABED/AFP/Getty Images

Les filles de Hasan Baker, 60-ans, pleurent lors de ses funérailles dans la ville de Gaza, le 22 Juillet 2014. [ Crédits photo : MOHAMMED ABED/AFP/Getty Images ]

 

Comme Rachel la mère hébraïque de la bible, les femmes ne cessent de hurler à Gaza car leurs enfants, leurs nouveaux nés ne sont plus. Des familles crient de douleur à Tel-Aviv, elles ont ras-le-bol d’un conflit qui tue la vie.
Qui va les sauver de Tsahal, du Hamas et de l’indifférence de la communauté internationale?

Laissez au moins vivre les enfants…pitié !

Je refuse que le Proche-Orient me soit conté, épargnez moi le compte d’un conte macabre. Je refuse le décompte sous les décombres.
La vallée de larmes et de sang ne cessera donc jamais sa crue sur la terre dite sainte?!

Stop ça suffit…ils veulent vivre tout simplement…ces enfants.

 

 

La guerre israélo-palestinienne : Hamas, quel avenir ?

[ Par Larbi GRAÏNE ]

La guerre entre la Palestine et Israël, c’est-à-dire entre deux nations n’est pas vue par certains comme telle. Elle opposerait plutôt le Hamas, présenté comme une organisation terroriste d’obédience islamiste à l’Etat d’Israël. Cette accusation de terrorisme oriente d’emblée les lectures qu’on peut faire d’un conflit pourtant décrit au départ comme relevant de la colonisation.

Dévastation à Shejaiya, le quartier résidentiel de  Gaza  City, le 26 Juillet 2014. [ Photo: Majdi Fathi / NurPhoto / Corbis ]

Dévastation à Shejaiya, le quartier résidentiel de Gaza City, le 26 Juillet 2014. [ Photo: Majdi Fathi / NurPhoto / Corbis ]

Il est vrai que le mouvement national palestinien a profondément changé, comme a changé tout aussi profondément son environnement international. Branche palestinienne des Frères musulmans, le Hamas offre au mouvement panislamiste sa première victoire politique en remportant les législatives de janvier 2006, devançant ainsi historiquement la branche mère, qui en Égypte, ne réussit à s’emparer (temporairement) du pouvoir que six ans plus tard. Les Frères musulmans ont placé le combat contre les Juifs et la destruction d’Israël au centre de leur doctrine. Ils ont en fait de la violence leur credo. Seuls les Frères d’Égypte qui affrontent une autre réalité durent y renoncer.

 

Naissance du Hamas

Le Hamas apparaît sur la scène politique en 1987 après que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) conduite par Yasser Arafat qui alors était le seul représentant de la révolution palestinienne, eut amorcé un changement dans son attitude en acceptant de reconnaître l’Etat d’Israël dans ses frontières de 1948 ainsi que l’idée de partager avec lui le territoire. L’Autorité palestinienne fruit d’un accord avec Israël, voit le jour dans des conditions de difficultés extrêmes. Le Hamas rejette en bloc les accords de paix israélo-palestiniens. Il est du reste aiguillonné par la première Intifada de décembre 1987, un mouvement populaire de désobéissance civile qu’il va grandement soutenir. Très vite l’Autorité dirigée par Yasser Arafat chef historique de la révolution palestinienne,  entre en conflit avec les islamistes  qui dans un premier temps, préfèrent s’auto-exclure du jeu politique en boycottant l’ensemble des échéances électorales. Deux événements vont pousser le Hamas à changer de tactique : le déclenchement de la seconde Intifada en 2000 qui survient dans un contexte marqué par un contrôle militaire de plus en plus strict et la mort de Yasser Arafat en 2004. Le Hamas prône désormais la participation à la vie politique nationale. Il en sort du renforcé de l’épreuve des urnes en raflant à la majorité absolue les sièges de l’assemblée nationale. Dès sa prise de pouvoir, le premier ministre hamasiste Ismaïl Haniyeh, pointe la corruption du Fatah et sa mauvaise gouvernance. Ce succès retentissant ne lui ramène pas  pourtant la reconnaissance du monde occidental.

 

Soldats de Hamas en Palestine [Photo tirée de http://islamic-hdwallpapers.blogspot.fr ]

Soldats de Hamas en Palestine [Photo tirée de http://islamic-hdwallpapers.blogspot.fr ]

Déclaré « terroriste » par les Etats-Unis

Élu en 2005 comme président de l’Autorité palestinienne, Mahfoud Abbas du Fatah, ne cache pas son animosité envers le Hamas dont il promeut l’image d’un mouvement dangereux. Mahfoud Abbas ne bronche pas lorsque les États-Unis, suivis bientôt par d’autres pays européens classent le Hamas parmi les organisations terroristes.  Il va sans dire que les émotions médiatiques pèsent de plus en plus sur l’issue d’un conflit. On a vu du reste nombre de commentateurs pro-palestiniens rabâcher  sur les circonstances à l’origine de l’offensive israélienne sur Gaza déclenchée le 8 juillet 2014. Tous ont à cœur de prouver que Hamas n’a pas commis l’enlèvement des personnes qui a donné prétexte à l’armée israélienne  d’intervenir. Or le Hamas veut montrer qu’il a une stratégie et qu’il s’en tient à ses objectifs. Depuis le début des hostilités, le parti islamiste ne cesse de clamer haut et fort qu’il n’accepterait pas le principe d’un cessez-le-feu comme celui défendu par l’Egypte d’Al Sissi. Le Hamas a déclaré qu’il y consentirait que si Israël lève le blocus de l’enclave palestinienne, cesse ses bombardements sur Gaza, libère les 50 prisonniers palestiniens échangés en 2011. Autre demande de Hamas : la réouverture du poste-frontalier de Rafah avec l’Égypte.

 

Des roquettes en nombre

En outre, Hamas paraît avoir renforcé ses capacités militaires durant ces 5 dernières années en se dotant de roquettes pouvant atteindre des objectifs jusqu’à 160 km. Pratiquement c’est le triangle névralgique Haïfa – Tel-Aviv-Jérusalem qui est concerné. Il a creusé des tunnels partout pour cacher son arsenal. L’armée israélienne peine à localiser ces caches attendant davantage de renseignements pour les démanteler. Elle sait que tout cessez-le-feu est de nature à arranger les affaires de son ennemi. Il n’y a pas meilleure façon d’encourager les Palestiniens à développer leur production de roquettes que de les laisser tranquilles.

Pour autant le parti islamiste n’est pas en aussi bonne posture qu’il le prétend. En exhibant ses capacités destructrices face à Tel-Aviv, le Hamas se condamne tôt au tard au désarmement. Du reste, sa gestion des différentes incursions de l’armée israélienne, a fait baisser l’estime que la population avait envers lui. Si Hamas joue sa survie, en tentant de gagner une légitimité qu’il n’a plus, à coup sûr l’issue de cette énième confrontation avec l’État hébreux , le conduira à mille renoncements.