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Témoignage d’un journaliste syrien en exil : “Je dois me reconstruire, mais je dois toujours lutter pour la Syrie.”
/dans Journaliste MDJ /par Beatrice Sclapari[PORTRAIT] A seulement vingt-quatre ans, le photojournaliste syrien, Abdulmonam Eassa, a témoigné et documenté la destruction de sa ville natale Hamouria, à quelques kilomètres de la capitale et le massacre de son peuple. Au lieu de devenir aigri ou nerveux face à un monde injuste et violent, Abdulmonam dégage une tranquillité totale, avec un regard doux et un sourire charmant.
Le prix Bayeux 2018 des correspondants de guerre
/dans Droits de l'Homme, Liberté d'expression, Liberté d'informer, Tribune Libre /par Justine LenormandLe prix Bayeux 2018 des correspondants de guerre
"C’est l'une des expériences professionnelles les plus importantes de la presse internationale en France que j’ai vécu. Les reporters de guerre sont presque tous là, sauf certains qui sont blessés ou auxquels on a refusé un visa."
Créé en 1994, le prix Bayeux s'affirme d'année en année. "25 ans plus tard, nous avons une énorme organisation, tous les services de la ville sont mobilisés derrière le Maire, mais, il y a 25 ans personne n’y croyait sauf Marie Jean-Alexe, directrice d’animation à Bayeux et moi" déclare Jean-Léonce Dupont Conseiller départemental de Bayeux et Président du Conseil départemental, lors de la cérémonie devant plus de 1 500 spectateurs pour cette 25e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
Bayeux, un festival unique
Nous somme restés ici trois jours à écouter des histoires passionnantes et voir des photos impressionnantes.
Grande mobilisation de la part des élèves. Journalistes en herbe, ils réalisent des reportages, et "s'informent sur le monde qui les entoure." Ils se baladent dans les rues de la ville, qui s’est transformée en une grande galerie où les murs sont décorés par les photos de guerre.
La grande surprise ? Le débat sur le Yemen avec 1200 participants ! "C'est juste ici qu’on trouve des personne intéressées par un sujet peu traité dans médias" souligne Christiane Amanpour présidente du jury de cette année.
De la MDJ à la Maison des reporter de guerres
Il y a quelques mois, j’ai rencontré certains reporter syriens et yémenites, à la Maison des journalistes à Paris. Nous avons partagé le même logement et j'étais fasciné par leur aventure et leur histoire. Ils ont fui leur pays, la guerre, le malheur. Ils sont là en France, ils ne sont rien, la plupart des membres de leur famille ont été tués.
C’est grâce au Prix Bayeux que l’on peut enfin leur rendre hommage. C'est une grande reconnaissance envers leur travail. "Cette sélection est un appel aux armes" journalistiques, à un moment "très sensible" pour la profession "en danger", y compris en Occident, a déclaré Christiane Amanpour.
La Maison des Journalistes participe aussi au Prix Bayeux par sa délégation de journalistes. Il s'agit des afghans Mariam Mana et Mortaza Behboudi, le mauritanien MBG, les syriens Mazen Adi, Bassel Tawil, le camerounais René Dassie qui sont notamment intervenus devant des jeunes élèves venus de toute la Normandie.
Il y a aussi la projection d’un film :"Nous sommes tous résidents de la MDJ". L'ensemble de l'événement dont la MDJ est partenaire, est lié aux médias français et étrangers et s’attache à offrir le temps d’une semaine, une fenêtre ouverte sur l’actualité internationale via des expositions, des soirées thématiques, des projections, un salon du livre, un forum média, des rencontres avec les scolaires...
Une petite ville, une grande reconnaissance !
Paradoxalement, Bayeux est une petite ville. Pourquoi s’intéresser à la thématique de la guerre et au journalisme ? Bayeux a été la première ville libérée en 1944.
"Nous avons connu ici sur les plages un débarquement avec des combats très violents, des milliers de jeunes de 19, 20 ans sont morts", rappelle Patrick Gomont, maire de Bayeux.
Cette ville marquée par la liberté et l’ouverture sur le monde a justement envi de se tourner vers la géopolitique et regarder ce qui se passe en terme de conflits dans le monde entier.
"Nous sommes dans une ville qui veut rendre un hommage à tous les reporters qui prennent des risques pour chercher des informations, parceque nous somme convaincus que l’information est l'oxygène des démocraties" ajoute Patrick Gomont.
Le dernier jour..
Le moment est venu d'évaluer le travail et l'appréciation par un comité spécialisé. Ces reporters étaient en Irak, au Yémen, en Syrie, au Liban, en Libye, en Palestine... Ils couvrent les événements près de l'artillerie lourde, sentant l'odeur pestilentielle de la guerre, on voit beaucoup de courage.
"Je ne comprends pas les gens qui nous appellent "héros", on fait le choix d'y aller contrairement aux civils sur place qui subissent ces situations, ce sont eux les héros. De plus en plus de reporters se racontent au lieu de raconter les autres, c'est agaçant" m'avait confié la photographe documentaire et reporter franco-iranienne Lea Mandana, qui a travaillé en Irak.
Plusieurs témoignages, dont celui d'Albéric de Gouville vice-Président de la Maison des journalistes, ont confirmé que le moment fort de la cérémonie de clôture a été quand une jeune fille d’origine nigériane ayant fui seule son pays à l’âge de 15 ans (et actuellement en classe de terminale à Bayeux), remet le prix des lycéens et rend hommage à la présidente du jury Christiane Amanpour pour son implication dans #bringbackourgirls, mouvement mondial pour la libération des jeunes lycéennes enlevées par le groupe Boko Haram au Nigéria.
Nous avons vu des images et des documentaires remplis de sang et de violence rapportés par des journalistes. Ici, on peut les rencontrer vivants. Ce sont eux qui vous transmettent ce qui se passe dans les zones de peur ! Ce sont eux qui nous alerte toujours que le monde va mal, encore.
/dans Droits de l'Homme, Liberté d'expression, Liberté d'informer, Tribune Libre /par Samad AIT AICHA
EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
Témoignage d’un journaliste syrien en exil : “Je dois me reconstruire, mais je dois toujours lutter pour la Syrie.”
/dans Journaliste MDJ /par Beatrice Sclapari[PORTRAIT] A seulement vingt-quatre ans, le photojournaliste syrien, Abdulmonam Eassa, a témoigné et documenté la destruction de sa ville natale Hamouria, à quelques kilomètres de la capitale et le massacre de son peuple. Au lieu de devenir aigri ou nerveux face à un monde injuste et violent, Abdulmonam dégage une tranquillité totale, avec un regard doux et un sourire charmant.
Le prix Bayeux 2018 des correspondants de guerre
/dans Droits de l'Homme, Liberté d'expression, Liberté d'informer, Tribune Libre /par Samad AIT AICHALe prix Bayeux 2018 des correspondants de guerre
"C’est l'une des expériences professionnelles les plus importantes de la presse internationale en France que j’ai vécu. Les reporters de guerre sont presque tous là, sauf certains qui sont blessés ou auxquels on a refusé un visa."
Créé en 1994, le prix Bayeux s'affirme d'année en année. "25 ans plus tard, nous avons une énorme organisation, tous les services de la ville sont mobilisés derrière le Maire, mais, il y a 25 ans personne n’y croyait sauf Marie Jean-Alexe, directrice d’animation à Bayeux et moi" déclare Jean-Léonce Dupont Conseiller départemental de Bayeux et Président du Conseil départemental, lors de la cérémonie devant plus de 1 500 spectateurs pour cette 25e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
Bayeux, un festival unique
Nous somme restés ici trois jours à écouter des histoires passionnantes et voir des photos impressionnantes.
Grande mobilisation de la part des élèves. Journalistes en herbe, ils réalisent des reportages, et "s'informent sur le monde qui les entoure." Ils se baladent dans les rues de la ville, qui s’est transformée en une grande galerie où les murs sont décorés par les photos de guerre.
La grande surprise ? Le débat sur le Yemen avec 1200 participants ! "C'est juste ici qu’on trouve des personne intéressées par un sujet peu traité dans médias" souligne Christiane Amanpour présidente du jury de cette année.
De la MDJ à la Maison des reporter de guerres
Il y a quelques mois, j’ai rencontré certains reporter syriens et yémenites, à la Maison des journalistes à Paris. Nous avons partagé le même logement et j'étais fasciné par leur aventure et leur histoire. Ils ont fui leur pays, la guerre, le malheur. Ils sont là en France, ils ne sont rien, la plupart des membres de leur famille ont été tués.
C’est grâce au Prix Bayeux que l’on peut enfin leur rendre hommage. C'est une grande reconnaissance envers leur travail. "Cette sélection est un appel aux armes" journalistiques, à un moment "très sensible" pour la profession "en danger", y compris en Occident, a déclaré Christiane Amanpour.
La Maison des Journalistes participe aussi au Prix Bayeux par sa délégation de journalistes. Il s'agit des afghans Mariam Mana et Mortaza Behboudi, le mauritanien MBG, les syriens Mazen Adi, Bassel Tawil, le camerounais René Dassie qui sont notamment intervenus devant des jeunes élèves venus de toute la Normandie.
Il y a aussi la projection d’un film :"Nous sommes tous résidents de la MDJ". L'ensemble de l'événement dont la MDJ est partenaire, est lié aux médias français et étrangers et s’attache à offrir le temps d’une semaine, une fenêtre ouverte sur l’actualité internationale via des expositions, des soirées thématiques, des projections, un salon du livre, un forum média, des rencontres avec les scolaires...
Une petite ville, une grande reconnaissance !
Paradoxalement, Bayeux est une petite ville. Pourquoi s’intéresser à la thématique de la guerre et au journalisme ? Bayeux a été la première ville libérée en 1944.
"Nous avons connu ici sur les plages un débarquement avec des combats très violents, des milliers de jeunes de 19, 20 ans sont morts", rappelle Patrick Gomont, maire de Bayeux.
Cette ville marquée par la liberté et l’ouverture sur le monde a justement envi de se tourner vers la géopolitique et regarder ce qui se passe en terme de conflits dans le monde entier.
"Nous sommes dans une ville qui veut rendre un hommage à tous les reporters qui prennent des risques pour chercher des informations, parceque nous somme convaincus que l’information est l'oxygène des démocraties" ajoute Patrick Gomont.
Le dernier jour..
Le moment est venu d'évaluer le travail et l'appréciation par un comité spécialisé. Ces reporters étaient en Irak, au Yémen, en Syrie, au Liban, en Libye, en Palestine... Ils couvrent les événements près de l'artillerie lourde, sentant l'odeur pestilentielle de la guerre, on voit beaucoup de courage.
"Je ne comprends pas les gens qui nous appellent "héros", on fait le choix d'y aller contrairement aux civils sur place qui subissent ces situations, ce sont eux les héros. De plus en plus de reporters se racontent au lieu de raconter les autres, c'est agaçant" m'avait confié la photographe documentaire et reporter franco-iranienne Lea Mandana, qui a travaillé en Irak.
Plusieurs témoignages, dont celui d'Albéric de Gouville vice-Président de la Maison des journalistes, ont confirmé que le moment fort de la cérémonie de clôture a été quand une jeune fille d’origine nigériane ayant fui seule son pays à l’âge de 15 ans (et actuellement en classe de terminale à Bayeux), remet le prix des lycéens et rend hommage à la présidente du jury Christiane Amanpour pour son implication dans #bringbackourgirls, mouvement mondial pour la libération des jeunes lycéennes enlevées par le groupe Boko Haram au Nigéria.
Nous avons vu des images et des documentaires remplis de sang et de violence rapportés par des journalistes. Ici, on peut les rencontrer vivants. Ce sont eux qui vous transmettent ce qui se passe dans les zones de peur ! Ce sont eux qui nous alerte toujours que le monde va mal, encore.
/dans Droits de l'Homme, Liberté d'expression, Liberté d'informer, Tribune Libre /par Samad AIT AICHA
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PORTRAIT. Nadiia Ivanova : fuir la guerre pour retrouver Paris, ville de la paix
/dans Europe, Journaliste MDJ, Portraits, Ukraine /par RédactionRéfugiée Ukrainienne à Paris et hébergée à la Maison des Journalistes depuis mars, Nadiia Ivanova a confié son parcours à l’Œil de la MDJ.
War in Afghanistan : one year under the Taliban regime
/dans English Version, Géopolitique, Moyen et Proche Orient /par RédactionMore than a year ago, the Taliban took control of Afghanistan. But their regime has ruined the country and broken human rights.
Afghanistan : un an sous le régime des Talibans
/dans Droits de l'Homme, Géopolitique, Moyen et Proche Orient /par RédactionIl y a plus d’un an, les Talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan. Mais leur régime a ruiné le pays et brisé les droits de l’Homme.
Karzan Hameed, journaliste Kurde exilé, “ Il a toujours son nom : Irak, mais le pays n’existe plus” (#Portrait)
/dans Moyen et Proche Orient, Portraits /par RédactionJournaliste depuis 20 ans, Karzan, 42 ans, est né au Kurdistan Irakien, région autonome rattachée à l’Irak. Pour s’être intéressé de trop près au clan Barzani dirigeant le Kurdistan Irakien, il a dû fuir le pays où sa vie était menacée. Résident en France, Karzan est aujourd’hui un des 14 résidents de la Maison des […]
“La plupart des français ne savent pas ce qu’il se passe au Yemen” – Presse 19 à Turin avec la Maison des journalistes
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Guillaume LuerDeux journalistes yéménites en exil, Ali Al-Muqri et Ameen Al-Safa, ont accompagné la directrice de la Maison des journalistes Darline Cothière à la sixième édition de “Presse 19” – “Voci Scomode” en Italie, pour une table ronde dédiée à la liberté de la presse dans le monde, et plus spécialement au Yemen. Cet événement a eu […]
L’exposition photo d’Ameer à la Chapelle Notre-Dame de la Sagesse
/dans Culture, Droits de l'Homme, Liberté d'informer /par Margaux Vitre[EXPOSITION] Samedi après-midi 6 octobre 2018. À 4.000 km d’Alep, en Syrie. 6 ans après le début des bombardements. Retour à Paris. D’une photo à une autre, le regard d’Ameer Al Hablbi nous habite. Le temps de l’exposition, nous vivons dans deux mondes parallèles: l’angoisse de la guerre et la douceur de vivre d’un étudiant parisien.
Témoignage de trois journalistes syriens : la guerre passe aussi par l’information
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Maria Elena GottarelliLe métier de journaliste est défié par la question syrienne, qui ouvre des nouvelles problématiques sur cette profession dont le but principal est d’informer. La Maison des journalistes a interviewé trois journalistes syriens qui ont vécu ce conflit interminable. Fatten, Omar et Rafat répondent aux questions non résolues sur la guerre en Syrie.
Syrie – Liberté d’information : Peut-on s’informer sur la situation ?
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Guillaume Luer[GUERRE ET JOURNALISME] Responsable de la rubrique Syrie à Libération, d’origine syrienne, Hala Kodmani est bien placée pour décrire l’évolution de la profession journalistique dans ce pays. Née à Damas en 1956, elle quitte la Syrie à l’âge d’un an et y revient à six reprises en tant que journaliste entre 2011 et 2015.
Syrie – Liberté d’information : “Au coeur de la guerre, les femmes reporters.”
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Rédaction[TÉMOIGNAGES DE GUERRE] Dans un pays où la guerre fait rage depuis 2011, qui sont les journalistes encore présents aujourd’hui en Syrie? Quel est leur quotidien et que risquent-ils? A l’occasion d’une conférence Skype, trois journalistes présentes en Syrie ont apporté des éléments de réponses à ces questions. En arabe puis en français, elles ont livré leur témoignage devant un panel de spectateurs dont certains sont journalistes. Ces trois femmes journalistes syriennes sont : Merna al-Hassan, Judi Arash et Shadia Taataa.
PORTRAIT. Nadiia Ivanova : fuir la guerre pour retrouver Paris, ville de la paix
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