La cohabitation entre les peuples est-elle possible ?
[Par John CHITAMBO LOBE]
Depuis des siècles et des siècles les différents peuples du monde en Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique ont eu des problèmes de cohabitation pour différentes raisons en rapport avec des questions de civilisation, de coutumes, de races, de religions, d’ethnicités, etc… Tous les humains sont appelés à vivre ensemble malgré les différences, et ce sont toutes les religions qui nous l’enseignent. Tel est le principe même de l’humanisme.

Un moment de la projection de « 1989 » de Djibril Diaw (2009 – Mauritanie) au Ciné-Club de la MDJ (29 août 2014)
Au Ciné Forum de la Maison des Journalistes à Paris, nous avons récemment eu la preuve des difficultés de cohabitation entre différents peuples en Mauritanie qui fait partie de l’Union africaine, de l’Union du Maghreb arabe, de la Ligue arabe et qui constitue un point de passage entre l’Afrique du Nord Arabe et l’Afrique noire sud Saharienne. Elle est peuplée d’Arabes originaires du Nord du continent, de Haratins, de Peuls, de Wolofs et de Soninkés. Conséquence désolante : une situation discriminante au détriment des noirs comme ce fut le cas en Afrique du Sud sous le régime de l’Apartheid. Celui-ci s’est progressivement arrogé le contrôle de tous les lieux de pouvoir politique, économique, social et culturel. Il disposait également d’un soutien majoritaire parmi la population blanche (afrikaner), avant Nelson Mandela en 1990. Dans ce film documentaire consacré à la situation en Mauritanie (documentaire réalisé par Djibrl Diaw, un journaliste Mauritanien exilé France) on voit le problème terrible de cohabitation raciale en Mauritanie depuis la colonisation jusqu’à aujourd’hui… Or donc, je crois qu’il faudrait un leader pacificateur tel que Nelson Mandela ou un Georges Washington partout où les peuples ont du mal à cohabiter.
Une histoire agitée partout dans le monde
Voyons, à partir de là, ce que l’histoire nous raconte : en aucun moment les peuples du monde n’ont vécu en cohabitation pensant qu il y a toujours à se plaindre des autres. De ce fait, toutes sortes des guerres civiles, tribales, frontalières, politiques, ethniques marquent le parcours de l’humanité depuis toujours.
La C.E.D.E.A.O. regroupe quinze États de l’Ouest africain : Bénin, Burkina, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. Son objectif principal est de favoriser l’intégration économique en assurant la promotion de la cohabitation des peuples de cette région d’Afrique mais avec d’évidentes difficultés.
Des états disparus pour trois raisons

Détail d’une miniature représentant le roi du Portugal à la bataille de Juberotes (1385), attribuée au Maître de la Toison d’Or de Vienne et Copenhague (1480).
Les raisons provoquant la fin d’un pays indépendant sont multiples, que ce soit à la suite de sa conquête par un autre pays, par fusion, démembrement, changement de régime ou simplement de nom, etc. Néanmoins, on peut classer les disparitions d’états en trois types: absorption, fusion et scission. La disparition d’un état a toujours des conséquences. Les peuples de ces pays disparus ont, mécaniquement, des problèmes de cohabitation avec les autres du fait que les pays créés ensuite ne leur donnent pas la chance politique de gouverner et de se sentir chez eux, de vivre librement. Ils se sentent dominés, exploités et persécutés par le pouvoir alors il n’y a pas la volonté de vivre ensemble. Résultat : ils préfèrent la rébellion séparatiste ou la sécession dans le but de libérer leur territoire et de se libérer.
Bonnes barrières et frontières fortifiées
De l’Asie a l’Europe, les bonnes barrières frontalières font de bons voisins lorsqu’elles procèdent d’une volonté commune. Cela peut valoir d’un champ à l’autre, d’un jardin à l’autre, mais jamais d’un Etat à l’autre. Une frontière fortifiée ne fait évidemment pas de bons voisins. Ce n’est pas un camp qui s’impose à l’autre, mais une ligne d’armistice qui s’impose aux deux camps. Le mur des deux Corée est le type même de la frontière conflictuelle. Il a une parenté avec le mur de Berlin, cet enfant de la Guerre Froide. Depuis 1953, la Corée est coupée en deux par une frontière fortifiée de 238 kilomètres allant de la mer Jaune à la mer du Japon. Au nord, la République populaire démocratique de Corée du Nord avec 24,5 millions d’habitants, au sud, la République de Corée du Sud avec 48,7 millions d’habitants.
![Séparatiste pro-russe à Donetsk. Un porte-parole de l'armée ukrainienne [Photo tirée du site fr.news.yahoo.com]](https://i0.wp.com/www.loeildelexile.org/wp-content/uploads/2014/09/se-300x200.jpg?resize=300%2C200)
Séparatiste pro-russe à Donetsk. Un porte-parole de l’armée ukrainienne [Photo tirée du site fr.news.yahoo.com]
![Des enfants de Goz Mino (Darfour-Ouest) courent depuis un hélicoptère de l'ONU (débarqué pour une visite officielle) vers l'école. Goz Mino a 550 familles, certaines d'entre elles sont rentrées dans les camps de réfugiés au Tchad. [Crédits photo : Albert Gonzalez Farran / MINUAD]](https://i0.wp.com/www.loeildelexile.org/wp-content/uploads/2014/09/darfur-children-300x198.jpg?resize=616%2C407)
Des enfants de Goz Mino (Darfour-Ouest) courent depuis un hélicoptère de l’ONU (débarqué pour une visite officielle) vers l’école. Goz Mino a 550 familles, certaines d’entre elles sont rentrées dans les camps de réfugiés au Tchad. [Crédits photo : Albert Gonzalez Farran / MINUAD]