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#FreeStanis : comment un hashtag devient le symbole d’une presse en quête de liberté

Cet article a été rédigé par le journaliste congolais Will Cleas Nlemvo, collaborateur de la Maison des journalistes.

Bientôt quatre mois depuis qu’en République démocratique du Congo, les artistes, les activistes et les journalistes protestent d’un même ton. #FreeStanis ou #LibérezStanis sont les hashtags qui regroupent chacun de leurs coups de gueule postés sur les réseaux sociaux. Ces mots-clés traduisent la résilience d’une presse ciblée par des combines visant à absorber l’écho de sa voix. Une presse qui voit le fondement de sa liberté péniblement construit se fissurer depuis qu’un régime politique s’est résolu à le détricoter.

La campagne #FreeStanis mobilise aussi bien de grandes figues que des humains lambda. On a par exemple vu le célèbre journaliste français Hervé Edwy Plenel, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly et plein d’autres personnalités publiques s’y engager. Contrairement à ce qu’on serait tenté de croire, derrière ce mouvement aux allures de la mobilisation pour une cause mondiale se cache plutôt une figure modeste. C’est celle de Stanis Bujakera, 33 ans, éminent journaliste congolais de sa génération dont l’arrestation arbitraire au mois de septembre dernier ne cesse de provoquer la clameur en République démocratique du Congo (RDC) et ailleurs.

Accusé à faux d’usage de faux

Stanis Bujakera est depuis détenu à Makala, l’une de pires prisons de la RDC connue pour l’insécurité, pour l’insalubrité et pour la surpopulation carcérale qui la caractérisent. Il est poursuivi sur fond d’un dossier aux contours nébuleux. La justice congolaise l’accuse d’avoir frauduleusement reproduit un document de services des renseignements dans le but de propager des rumeurs au sujet de l’assassinat d’un ancien ministre congolais. De graves accusations que la même justice peine à en prouver l’authenticité. D’autant que le résultat d’une contre-expertise a réussi à démontrer que les éléments mis à charge de l’accusé sont montés de toutes pièces avec une volonté manifeste d’enfermer ce journaliste sans prêter le flanc à la critique. Une conclusion qui ne surprend presque personne car rien que l’acheminement des évènements autour de cette affaire témoigne suffisamment de la détermination du président congolais Félix Tshisekedi à museler la presse indépendante qui échappe à son contrôle.

Histoire de « je t’aime… moi non plus »

Stanis Bujakera est une étoile montante de la presse libre en République démocratique du Congo. Son agilité à puiser la vraie information depuis la source l’expose à la convoitise de prestigieuses rédactions nationales et internationales. Sur Twitter, Stanis est suivi par plus de 500 000 abonnés. Parmi eux des diplomates et des chercheurs. Ce type de profil fait donc de Stanis Bujakera une denrée rare que n’importe quel dirigeant aux dérives dictatoriales aimerait avoir sous la paume de sa main.

En 2018, alors que Félix Tshisekedi s’apprêtait à briguer son tout premier mandat présidentiel, il avait sollicité l’accompagnement de Stanis Bujakera pour la couverture de sa campagne électorale. Une collaboration que Félix Tshisekedi voulait maintenir, un an après son accession au pouvoir, en proposant à Stanis Bujakera de rejoindre son staff des « communicants du président de la République ». Fidèle à son éthique, Stanis avait décliné cette offre dans le souci de préserver son indépendance en tant que journaliste sans avoir à se barbouiller la figure avec des couleurs politiques.

Ce bref épisode idyllique aurait suffi pour chagriner Félix Tshisekedi jusqu’à lui susciter la haine exactement comme ça se passe dans de vieilles histoires « d’amour perdu ». Il fallait donc agir rapidement et surtout méthodiquement pour faire taire Stanis Bujakera en guise de punition. Tout en oubliant que cet acte ne profiterait jamais à l’actuel gouvernement congolais tenu à s’acquitter de sa promesse de faire de la RDC un véritable État des droits où la liberté de chacun est respectée.

En tant que journaliste connu pour la neutralité et la fiabilité de son travail, Stanis Bujakera incarne cette liberté de la presse qui fleurit dans un paysage médiatique économiquement peu viable. Stanis Bujakera fait preuve d’honnêteté dans un environnement où il est difficile pour des professionnels des médias de résister aux pots-de-vin à cause de la pauvreté qui mine leur secteur. L’enfermer juste parce qu’il a refusé d’être la poupée ventriloque d’un régime politique, c’est priver ses milliers de lecteurs de leur droit à la bonne information.

C’est d’ailleurs ce qui justifie l’implication d’Amnesty International, de Reporters sans frontières et d’autres grandes organisations de défense de liberté d’expression dans le monde. Elles exigent du gouvernement congolais la libération sans condition de Stanis Bujakera jusque-là pris au piège par les tentacules d’un président qui se transforme progressivement en une monstrueuse pieuvre contre tous ceux qui n’ont pas le talent de satisfaire son égo.

Will Cleas Nlemvo

TOGO. La presse sous l’oppression incessante du pouvoir

Au Togo, les journalistes font face à une répression quotidienne malgré un semblant d’ouverture du Président Faure Gnassingbé. Pegasus constitue le dernier outil de surveillance utilisé par les autorités politiques togolaises. 

La liste des cibles potentielles du logiciel espion Pegasus, dévoilée lors de l’enquête menée par Forbidden Stories, recense 300 numéros de togolais·es. La majorité opère dans l’opposition au président de la République togolaise, Faure Gnassingbé. Ferdinand Ayité[1], journaliste et directeur de publication du bi-hebdomadaire d’investigation L’Alternative très critique du pouvoir a été sélectionné pour être ciblé par le logiciel d’espionnage. « Je n’ai pas été surpris », se remémore-t-il. « Mettre des journalistes sur écoute ou prendre le contrôle de leur téléphone à travers un logiciel […] vous donne une idée de ce que le régime pense de certains journalistes. Le système de répression de Faure Gnassingbé s’inscrit dans la continuité de son père. »

L’actuel président Faure Gnassingbé a pris le pouvoir après un coup de force constitutionnel à la mort de Gnassingbé Eyadema en 2005. Il brigue désormais un quatrième mandat à la suite de sa réélection le 22 février 2020. Son père était lui-même au pouvoir depuis le coup d’Etat de 1963. À de nombreuses reprises, des ONG ont dénoncé les pratiques de Gnassingbé Eyadema à l’image d’Amnesty International : TOGO État de terreur, 5 mai 1999[2] ; TOGO Silence, on vote, 23 avril 2003[3]. « Il n’y a pas à faire une quelconque différence entre le système du père et celui du fils. Leur objectif principal est de garder le pouvoir. Hier c’était peut-être brute, aujourd’hui c’est avec des gants de velours. Cela revient à la même chose », continue Ferdinand Ayité.

De son côté le journaliste de Freedom-fighter Basile Agboh nuance ce constat. Il perçoit une amélioration des méthodes mises en œuvre par Faure Gnassingbé : « Lorsqu’on compare les écrits auxquels on était habitué avec le régime Eyadema où de simples peccadilles pouvaient faire envoyer un journaliste derrière les barreaux à ce qu’on lit aujourd’hui, il faut reconnaître que le régime Faure respecte plus la liberté de presse. »

Pour autant, les atteintes à la liberté d’expression se sont accumulées ces dernières années. Les coupures des communications sont fréquentes. En 2020, lors de l’élection présidentielle comme lors des grandes manifestations de 2017, les autorités ont restreint l’accès à l’Internet. La Cour de justice de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a d’ailleurs condamné les coupures de 2017[4]. En parallèle, les journalistes sont régulièrement opprimé·es lors des manifestations à l’image de Tesko Aristo, reporter à Togo Actualités. Alors qu’il tente de couvrir le 21 avril 2020 une intervention policière au domicile du principal opposant de Faure Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo, le journaliste est interpellé par des agents de police aux côtés d’une consœur. « Quand nous sommes revenu·es pour chercher nos motos, un militaire s’est pointé et souhaitait les perquisitionner. Il a appelé quatre agents pour venir les chercher. Je me suis interposé », raconte-t-il. Les forces de l’ordre l’arrêtent et l’emmènent au poste du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC). Il passe la journée enfermé. Les agents l’interrogent puis le relâchent vers 20h30. « Je ne suis pas le premier à être victime de cette répression ; beaucoup de journalistes l’ont déjà vécu. » Ce genre de pratiques sont courantes au Togo. Plus récemment, le directeur du journal proche de l’opposition L’Indépendant Express, Carlos Ketohou – visé par le logiciel Pegasus, a été embarqué de son domicile pour être interrogé dans les locaux du SCRIC après la diffusion d’une enquête mettant en cause deux ministres togolaises pour le vol de cuillères en or durant une réception officielle[5]. Robert Kossi Avotor, journaliste au bi-hebdomadaire L‘Alternative, enquêtait sur un litige foncier dans la banlieue nord de Lomé. Il a été tabassé par des gendarmes[6].

Un harcèlement judiciaire organisé

Les autorités togolaises possèdent un arsenal répressif bien plus conséquent : la loi. La révision du Code de la presse et de la communication en janvier 2020 a supprimé les peines privatives de liberté pour tous les délits de presse. Pour autant, il permet désormais d’infliger des amendes disproportionnées, par exemple, pour outrage au président de la République, aux parlementaires et aux membres du gouvernement[7] – un à trois millions de Franc CFA (1 520 à 4560 euros environ). Les journalistes peuvent également être poursuivi·es grâce au Code pénal[8] et à la loi sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité. Ce qui permettrait d’infliger des peines de prison pour la « publication de nouvelles fausses » (Article 497 du Code Pénal) ou encore pour « outrage aux bonnes mœurs » (Article 392 du Code Pénal). De plus, la loi sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité « contient des dispositions vagues relatives au terrorisme et à la trahison, qui prévoient de lourdes peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans, et pourraient être aisément utilisées contre des lanceurs d’alerte et autres personnes dénonçant des violations des droits humains », avertit Amnesty International. « Elle confère également des pouvoirs supplémentaires à la police, notamment en termes de surveillance des communications ou des équipements informatiques, sans contrôle judiciaire adéquat. »[9] Aucun journaliste n’est aujourd’hui incarcéré·e au Togo. Le pays se situe à la 74éme place 74 du Classement mondial de la liberté de la presse 2021 de RSF.

RSF (capture d’écran)

Sur cette base, Ferdinand Ayité subit un harcèlement judiciaire quotidien. Le 4 novembre 2020, le Tribunal de première instance de première classe de Lomé a condamné le journaliste et son média à une amende de six millions de francs CFA (9 170 Euros) pour « diffamation ». Il lui est reproché un article qui met en lumière une affaire de détournement de fonds, 764 millions d’euros, orchestré par deux fonctionnaires du Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP) dans le secteur pétrolier togolais. « Un procès parodie », estime-t-il. Les affirmations du journal seront confirmées par un rapport d’audit commandité par le gouvernement[10]. « Par ailleurs, après la publication de cet article, M. Ferdinand Mensah Ayité a fait l’objet de menaces, y compris de menaces de mort, et d’actes d’intimidation, notamment par le biais d’appels téléphoniques anonymes », ajoute la Fédération internationale des droits humains[11]. Tesko Aristo assure à son tour recevoir régulièrement de tels appels.

Simultanément, la Haute autorité de l’audiovisuel et des communications (HAAC) a suspendu le 23 mars 2020 la publication de deux journaux, L’Alternative et Liberté – respectivement deux mois et deux semaines, pour diffamation après une plainte déposée par l’ambassadeur français. Fraternité est à son tour suspendu pour deux mois en raison d’un article dénonçant la suspension de ces journaux d’opposition cités précédemment. « Bien que des restrictions au droit à la liberté d’expression peuvent être permises pour garantir la protection des droits et de la réputation d’autrui, de telles restrictions doivent être nécessaires et proportionnées », estime Amnesty International[12]. À la suite de l’affaire des « cuillères d’or » dévoilée par Carlos Kétohou, dont nous parlions précédemment, sur ordre de la HAAC L’Indépendant Express a été suspendu puis fermé définitivement le 15 janvier 2021. De son côté, L’Alternative a de nouveau été suspendu pour quatre mois après une plainte du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière. Un membre de la HAAC s’est désolidarisé de cette décision estimant que l’instance « n’est pas restée fidèle au déroulé de l’audition » de Ferdinand Ayité[13].

 

Une justice et une régulation au service du pouvoir

Cette dissidence permet de s’interroger à la fois sur l’indépendance de la HAAC ainsi que de la Justice et les menaces inhérentes à cette situation. « La justice togolaise comme la HAAC sont loin d’être indépendantes », affirme Ferdinand Ayité. « Il existe des magistrats sérieux mais une grande partie de l’appareil judiciaire est sous les bottes de l’exécutif. » En effet, malgré les garanties, la Constitution et les lois ne garantissent pas l’indépendance de ces deux instances. « La Cour constitutionnelle en particulier, dont une majorité est nommée par le président et l’Assemblée nationale contrôlée par l’UNIR [L’Union pour la République, parti du Président Faure Gnassingbé], serait partisane du parti au pouvoir. Les juges des autres tribunaux sont nommés par l’exécutif sur la base des recommandations d’un conseil judiciaire, lui-même dominé par des juges de haut rang », avance l’ONG Freedom House [14]. La HAAC est aussi sous influence des autorités politiques. Selon la loi, l’instance de régulation est composée de neuf membres, quatre désignés par le Président et cinq par l’Assemblée nationale – majoritairement contrôlée par UNIR, dont deux sur une liste proposée par les organisations les plus représentatives de journalistes. Ces derniers ne disposent d’aucun mécanisme de recours contre les jugements de la HAAC.

Cette dépendance de la justice et de la HAAC à l’égard du pouvoir permet à la présidence de les instrumentaliser selon ses propres intérêts. Tesko Arsito se questionne : « Quand quelqu’un te donne à manger, peux-tu vraiment désobéir à ses ordres ? »

 

[1] https://forbiddenstories.org/fr/journaliste/ferdinand-ayite/

[2] https://www.amnesty.org/download/Documents/140000/afr570011999fr.pdf

[3] https://www.amnesty.org/download/Documents/100000/afr570032003fr.pdf

[4] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/06/togo-envoie-un-message-clair-que-les-coupures-volontaires-internet-violent-la-liberte/

[5] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20201231-togo-reporters-sans-fronti%C3%A8res-r%C3%A9clame-la-lib%C3%A9ration-d-un-journaliste-arr%C3%AAt%C3%A9

[6] https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/togo-un-journaliste-moleste-par-des-gendarmes-a-lome_1882260.html

[7] https://www.droit-afrique.com/uploads/Togo-Code-2020-presse.pdf

[8] https://www.policinglaw.info/assets/downloads/Code_p%C3%A9nale_du_Togo_(2015).pdf

[9] https://www.amnesty.org/fr/latest/press-release/2018/12/togo-spiraling-violence-and-repressive-cybersecurity-law/

[10] https://icilome.com/2021/03/togo-petrolegate-osc-rapport-daudit/

[11] https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/togo-condamnation-de-m-ferdinand-mensah-ayite-directeur-de

[12] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/03/togo-la-suspension-dun-journal-met-la-liberte-dexpression/

[13] https://icilome.com/2021/02/togo-suspension-de-lalternative-zeus-aziadouvo-se-desolidarise-de-la-decision-de-la-haac/

[14] https://freedomhouse.org/country/togo/freedom-world/2021

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Hong Kong. L’Apple Daily, symbole d’une presse à l’agonie

Le quotidien Hongkongais Apple Daily a annoncé jeudi 17 juin 2021 la fin de parution du journal, confirmant un peu plus l’agonie de la liberté d’expression dans la région administrative spéciale chinoise.

  •   Par. Ange Fabre, étudiant en droit et science politique, stagiaire à la rédaction de l’Oeil de la Maison des journalistes. 

Ce journal incarnait l’esprit du mouvement pro-démocratie à Hong Kong et doit la fin de sa parution aux manœuvres de Pékin. Cela confirme la tendance dans la région où le principe “un pays, deux systèmes” sera bientôt un souvenir. Les libertés dont jouissaient les Hongkongais disparaissent les unes après les autres. 

L’emprise de Pékin sur Hong Kong se durcit de jour en jour. Tout d’abord, le 4 juin les autorités chinoises ont interdit la commémoration annuelle des évènements de Tian an Men. Cette première mesure brutale vient renforcer un contexte de répression des aspirations démocratiques. En effet, depuis un an désormais la loi de sécurité nationale, contre laquelle les hongkongais se sont battus l’année passée, est effective. Cette loi a considérablement renforcé les pouvoirs de la police qui, pour tout motif de soutien à Taiwan, au Tibet, au Xinjiang ou à l’indépendance de Hong Kong, peut perquisitionner sans mandat, arrêter, supprimer ou censurer tout contenu en ligne subversif. Depuis le 24 juin, c’est cette fois le principal journal d’opposition au pouvoir exécutif à Hong Kong qui a cessé son activité. L’emprise de Pékin sur l’ancienne colonie britannique se resserre et la liberté de la presse se meurt. 

Le jeudi 17 juin, les policiers effectuaient une intervention au siège du quotidien, confisquant ordinateurs, bloc notes et disques durs et arrêtant cinq cadres du journal. Les autorités de la région administrative spéciale ont également gelé les avoirs du propriétaire de l’Apple Daily, le milliardaire pro-démocratie Jimmy Lai. Ce dernier a été condamné en mai dernier à 14 mois de prison. D’autres procès et probables condamnations l’attendent pour avoir encouragé les manifestations contre la loi de sécurité nationale en 2019 et 2020 ainsi que pour être le propriétaire d’un quotidien de presse très critique envers Pékin.  Cinq cadres de l’Apple Daily ont été arrêtés pour collusion avec des forces étrangères en vue de porter atteinte à la sécurité nationale de la Chine. 

Le propriétaire de l’Apple Daily est aujourd’hui enfermé, il a été condamné en avril dernier à 14 mois de prison pour sa participation aux manifestations de 2019, d’autres procès l’attendent. Le quotidien est également privé de ses fonds par le gel des fonds économiques de son propriétaire Jimmy Lai  et de ses rédacteurs, il était prévisible qu’il cesse toute parution. L’Apple Daily a finalement écrit sur son site internet le 23 juin  : “Apple Daily a décidé que le journal cessera ses activités à partir de minuit et que le 24 juin sera son dernier jour de publication”. Le dernier tirage de l’Apple Daily a connu un record de vente historique, plus d’un million de journaux écoulés, signe que la population de Hong Kong ne reste pas indifférente. Le rédacteur en chef de l’Apple Daily, Fung Wai-Long, a été arrêté le dimanche 27 juin à l’aéroport au nom de la loi de sécurité nationale. Il tentait de quitter le territoire, il est désormais le septième cadre du journal détenu par les autorités.  

Depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine, les libertés ne cessent de se réduire comme peau de chagrin sous l’impulsion du Parti Communtse Chinois qui souhaite faire disparaître l’exception politique que constitue Hong Kong en Chine. La liberté de la presse y est particulièrement menacée depuis plusieurs années. En 2002, Hong Kong figurait à la 18ème place au classement annuel de la liberté de presse établi par Reporter Sans Frontières, aujourd’hui la région autonome occupe le 80ème rang, la Chine en est au 177ème sur 180 pays. 

 


En 1997, le Royaume-Uni rétrocède à la République Populaire de Chine le territoire de Hong Kong qu’il administrait jusqu’alors depuis les guerres de l’opium. Au moment de la rétrocession, Deng Xiaoping, alors leader de la République populaire de Chine prévoit que soit établi le principe “un pays, deux systèmes”, à Hong Kong le système capitaliste sera préservé par exception sur le territoire chinois pour les cinquante ans suivant la rétrocession. La ville jouit du statut de « Région administrative spéciale » et a longtemps bénéficié d’un système politique, législatif et économique différent du reste de la Chine. Cependant depuis plusieurs années ces libertés politiques ne cessent de se morceler. A Hong Kong, le chef de l’exécutif, aujourd’hui Carrie Lam, n’est pas élu au suffrage universel mais par un conseil électoral composé de manière favorable à Pékin, les députés au Conseil législatif ne sont que 20% à être élus directement par la population Hongkongaise.  

Depuis la rétrocession de 1997, les droits de la liberté de la presse se réduisent. 

Alors que la presse était libre et florissante à la fin des années 1990, aujourd’hui, le dernier quotidien d’opposition parmi la quarantaine de journaux officiellement disponibles à Hong Kong a mis la clef sous la porte.


 

La chef de l’exécutif à Hong Kong, Carrie Lam a déclaré au sujet des mesures prises contre le quotidien que «Critiquer le gouvernement de Hong Kong n’est pas un problème, mais s’il y a une intention d’organiser des actions incitant à la subversion du gouvernement, alors bien sûr, c’est différent». L’argument est là : selon l’exécutif Hongkongais les critiques proférées par l’Apple Daily à l’encontre du gouvernement chinois sont des “tentatives de subversion du gouvernement”.  Ce terme flou qui peut regrouper n’importe quel acte un tant soit peu critique permet désormais aux autorités hongkongaises de censurer brutalement la liberté de la presse, en s’appuyant sur la loi.

 L’Union Européenne et les Etats-Unis ont critiqué ces mesures, demandant de cesser ces atteintes manifestes à la liberté de la presse et la liberté d’expression. Carrie Lam a tenu à contredire dans la foulée ces accusations,  “N’essayez pas d’accuser les autorités de Hong Kong d’utiliser la loi sur la sécurité nationale comme un outil pour supprimer les médias, ou pour étouffer la liberté d’expression (…) Toutes ces accusations portées par le gouvernement américain, je le crains, sont fausses.” Ces affirmations ne nous disent cependant pas en quoi le droit à la critique exercé par le quotidien impliquait de prendre de telles mesures ni en quoi les accusations occidentales sont fausses. Tout porte à croire que la loi de sécurité nationale est bel et bien un outil de contrôle des médias à Hong Kong, les mesures brutales prises contre l’Apple Daily et son propriétaire en sont une preuve accablante. 

Alors que le mouvement de 2019 à Hong-Kong avait fait naître de l’espoir pour l’avenir de la région face à l’ombre de Pékin, l’horizon semble aujourd’hui bien sombre pour la liberté dans la zone administrative spéciale. La Chine continentale étend son emprise sur l’ancienne concession britannique et les libertés dont jouissaient les habitants de cette dernière s’éteignent à petit feu, devant une communauté internationale apathique. 

 

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Afrique – L’Observatoire 19, informer librement sur la crise sanitaire du COVID-19

Le 11 mars dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé qualifie le COVID19 de pandémie. Les premiers cas ayant été détectés en Chine, l’Afrique est identifiée comme le plus grand foyer à risque de propagation de la maladie. En effet, il existe de nombreux échanges commerciaux entre le continent asiatique et le continent africain. Le 14 février, le premier cas de Coronavirus se déclare en Égypte.

Alors que le virus a placé l’Europe en quarantaine depuis mi-mars, l’épidémie semble se propager plus lentement sur le continent africain. Réalité ou censure de l’information ? Les journalistes restent sceptiques face à des gouvernements qui limitent la diffusion de chiffres et de données concernant la crise sanitaire.

Reporters sans Frontières, organisation internationale qui lutte pour la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes, a mis en place depuis le 1er avril, l’Observatoire 19.

Décrit dans le communiqué officiel comme «un outil de suivi adapté à une crise globale inédite», l’Observatoire 19 est dénommé ainsi «en référence au Covid-19, mais aussi à l’article 19 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.»

Cet article 19 est d’une grande importance pour le milieu journaliste. La Maison des journalistes organise depuis plusieurs années un événement nommé “Presse 19”, projet socioéducatif qui s’inscrit dans le domaine de l’éducation aux médias, la sensibilisation aux valeurs fondamentales, la communication interculturelle. Il est réalisé en collaboration avec des institutions européennes.


“Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.”

Article 19 des Droits de l’Homme


Le projet Observatoire 19 reprend cette thélatique universelle et précise son objectif : “évaluer les impacts de la pandémie sur le journalisme. Il documente la censure étatique, la désinformation délibérée et leurs effets sur le droit à l’information fiable.” 

A l’origine de ce projet, la conviction, selon RSF, que le gouvernement chinois aurait pu limiter la propagation et sauver de nombreuses vies si ce dernier n’avait pas censuré ses médias et avait informé bien plus tôt sa population de la gravité de l’épidémie. 

«La censure, tout comme le coronavirus, ne connaît pas de frontières et peut causer des ravages considérables» indique RSF.

En Afrique, le travail des journalistes en pleine crise sanitaire est inévitablement lié au contexte politique de corruption, à la situation socio-économique et au manque d’accès à des soins médicaux.

Mamadou Bah, journaliste guinéen à la Maison Des Journalistes, dénonce le monopole de l’État sur les chiffres officiels. En Guinée, «les journalistes ne peuvent relayer que les chiffres donnés par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire. L’information est contrôlée, surveillée. Cela interroge donc sur la fiabilité de l’information mais aussi sur la confiance que l’on porte à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire.»

Mamadou B. qualifie les centres de soins de «boucheries médicales», au sein desquels les patients, après avoir été testés positifs au virus, sont traités pendant deux jours seulement. A la suite de leur hospitalisation, ils reçoivent un message de l’ANSS indiquant qu’ils ne sont plus positifs au virus.

«Ces méthodes interrogent fortement, et il n’y a pas de moyen de les vérifier puisque les accès sont fermés aux journalistes », ajoute Mamadou B. Sur le site de l’ANSS, les chiffres officiels sont les suivants : 319 cas confirmés, 17 guéris et 0 morts. Face à ces chiffres, Mamadou B réagit « Pour qu’il n’y ait aucun mort, soit le gouvernement guinéen a un traitement miracle, soit on nous ment.»

La population guinéenne, contrainte de travailler la journée, s’est vu imposée un couvre-feu de 21h à 5h dans le but de limiter la propagation.

Alpha Condé, le président de Guinée Conakry, s’est exprimé dans les rues de Kaloum ce 9 avril 2020. Après avoir alerté la population sur la dangerosité du virus et sur la situation en Italie, il a donné ses propres conseils pour lutter contre le virus:

  • se mettre du mentholatum dans les narines (pommade mentholée)
  • boire de l’eau chaude 

«C’est une vaste plaisanterie», commente Mamadou B. «tout comme le fait qu’il ait diffusé un faux projet social qui vise à rendre les transports, l’eau, et l’électricité gratuits dans la capitale, Conakry, alors qu’il n’y a déjà pas de transports et très peu d’eau et d’électricité».

De nombreux sites d’informations et de réseaux sociaux ayant été bloqués par les gouvernements africains pour lutter contre les «fake news», les ONG comme Reporters sans Frontières ou Comittee to Protect Journalists (CPJ) demandent une clarification de leur part sur les raisons de ces censures.

Lutter contre la mal-information mais pour une information libre, c’est l’objectif de l’Observatoire 19 en pleine crise sanitaire mondiale.

Attaques verbales, détentions arbitraires, retraits d’accréditation, Reporters Sans Frontières met à disposition une boîte mail covidrsf@rsf.org afin de recenser au mieux les entraves à l’exercice du journalisme.

Inès Lericollais

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Journée de la liberté de la presse : quatre grands journalistes primés

[Par Elyse NGABIRE]

Le 2 mai, à la veille de cette commémoration, Reporters sans frontières s’est associé à la Mairie de Paris pour décorer quatre professionnels des médias pour leur courage, leur combat dans la promotion de la liberté d’expression et celle de la presse.

©Elyse Ngabire

©Elyse Ngabire

18h30, au Théâtre du Rond-Point, 8ème Arrondissement de Paris. Reporters Sans Frontières et la Mairie de Paris avaient convié les professionnels des médias et leurs amis.

« Les combats du journalisme », c’est le thème qui a été retenu cette année. Et la raison est simple. Selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières, cette dernière décennie, la liberté de la presse a régressé de façon très déplorable partout dans le monde. Des journalistes sont menacés, arrêtés, torturés, emprisonnés ou tués en Afghanistan, Iran, Erythrée, Burundi, Turquie, etc. Les chiffres sont alarmants : RSF a recensé plus de 800 journalistes assassinés durant la dernière décennie. Pourtant, regrette-t-il, les Nations Unies sont au courant de cette situation catastrophique et de bonnes résolutions en faveur de la protection des journalistes sont adoptées par différents organes de l’ONU.

Le problème, raconte M. Deloire, c’est qu’elles ne sont jamais mises en application malgré l’alerte lancé par le secrétaire général des Nations Unies lui-même : « Dans son rapport, Ban Ki Moon a reconnu que le système de protection des journalistes est un échec. »

Malgré cette absence de détermination de la part des organisations onusiennes à s’investir, RSF ne lâche pas : « Nous allons nous impliquer pour que ce droit international soit appliqué et que tous les Etats soient mis devant leur responsabilité fixée. »

Même son de cloche chez Michaëlle Jean, secrétaire général de la Francophonie : « Il n’est pas normal que les organes de l’ONU attendent que RSF et d’autres associations de défense des droits des journalistes le réclament. »

Pour elle, il est temps de faire pression sur les chefs d’Etats et de gouvernements : « L’Organisation Internationale de la Francophonie est à vos côtés. »

©Elyse Ngabire

©Elyse Ngabire

La détermination face à la démission

Malgré le désengagement ou la démission des institutions onusiennes pour protéger les journalistes, ces derniers restent engagés et déterminés. En témoigne la dernière enquête sur les évasions fiscales, l’une des plus belles histoires du journalisme d’investigation : le Panama Papers.

Quatre journalistes chevronnés d’investigation, dont l’ex-présentatrice vedette de France 2, Elise Lucet, étaient invités. Et c’est sur leurs témoignages que la soirée a été ouverte.

Sans toutefois révéler leurs secrets professionnels, ils ont partagé avec le public leur expérience pour aboutir à cette triste réalité qui a sidéré le monde entier.  Ils sont regroupés au sein de l’International Consortium of Investigating Journalism, une organisation créée en 1997 et dont le siège se trouve à Washington Dc. Cette rédaction virtuelle comprend 180 journalistes répartis sur 150 pays.

« Aucun des grands défis qui hantent l’humanité notamment la corruption, l’extrême violence, etc. ne sera résolu sans les journalistes », fait remarquer le secrétaire général de RSF.

Le grand moment

Il est 19 h 45min quand le grand moment arrive : l’hommage officiel aux héros de la liberté d’expression et de la presse.

Quatre journalistes, du moins pour ceux qui sont présents, montent un à un sur la scène.

Nargues Mohammadi, iranienne, condamnée à six ans de prison pour avoir livré des informations à la presse étrangère, son mari l’a représentée.

Antoine Kaburahe,  qui vit en Belgique depuis qu’il a été accusé  d’être impliqué dans l’affaire du coup d’Etat du 13 mai 2015.

Lotfullah Najafizada, directeur de Tolo News, une chaîne afghane. Il a été retenu pour avoir dénoncé le viol des enfants par des rebelles talibans. Le 20 janvier 2016, sa chaîne est  visée par un attentat perpétré contre un bus qui transportait le personnel. Bilan : six journalistes et leur chauffeur tués et plusieurs blessés.

La médaille a été aussi décernée à Can Dundar, rédacteur en chef de Cumhuriyet, un journal turc très influent. M.Dündar a été choisi pour avoir dénoncé le soutien de la Syrie envers les rebelles islamistes et la collaboration de l’Union européenne avec Recep Tayyip Erdogan contrairement aux valeurs démocratiques. Emprisonné, il n’a pas pu se présenter à la remise des médailles. Sa femme l’a représenté.

Les médailles de protection et de citoyenneté d’honneur

Pour Patrick Klugman, adjoint du maire en charge des relations internationales et à la Francophonie, il est regrettable que Paris soit presque la seule ville européenne à se doter d’une structure comme La Maison Des Journalistes (MDJ) qui accueille des professionnels des médias exilés.

Citant Victor Hugo, M. Klugman estime que le genre humain a le droit sur Paris : « Au-delà des quatre lauréats qui portent la médaille de Paris, tous ceux qui exercent ce métier et courent un danger doivent pouvoir trouver soutien et refuge à Paris. » Et d’annoncer que bientôt 20 logements seront disponibles pour permettre à la MDJ d’accueillir des journalistes.

D’après Anne Hidalgo, maire de Paris qui avait rehaussé de sa présence à cette soirée, ces médailles font des quatre lauréats des citoyens d’honneur de Paris. Espérons que les médias du monde, comme la ville, ne sombreront pas.

On peut lire sur ces médailles la devise de la ville de Paris : « FLUCTUAT NEC MERGITUR » qui se traduit : « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas. »

 

UNESCO : Sécurité des journalistes, les médias se mobilisent

[Par Johanna GALIS]

La sécurité des journalistes dans le monde inquiète. Les derniers des chiffres viennent de tomber et Reporters sans Frontières tire fortement la sonnette d’alarme.

Dans son bilan de l’année 2015 du nombre d’agressions, d’assassinats, et de kidnappings de journalistes dans le monde, l’organisation dénombre 54 journalistes portés disparus à la fin de l’année – dont légèrement moins de la moitié sont détenus en Syrie. 67 journalistes ont, eux, été assassinés. L’UNESCO et les Nations Unies ont pris progressivement conscience, et ce dès 1997 avec la condamnation du Directeur général de l’UNESCO, de l’impunité des assassinats de journalistes exerçant leurs fonctions pour la plupart dans des zones de hauts conflits politiques. Depuis, des directives ont été adoptées : en 2008, l’UNESCO soumet un rapport biennal sur la sécurité des journalistes et les dangers de l’impunité auprès du Conseil du Programme International pour le développement de la communication (PIDC). Plus récemment, en 2013, un Plan de Travail a été créé par l’exécutif de cette même organisation pour réfléchir à des solutions concrètes à mettre en place afin d’éviter que la situation ne s’aggrave.

(source: Unesco)

(source: Unesco)

Malheureusement, si l’on pouvait dresser un bilan de l’année 2015 – sur le quota de confiance que chacun pourrait placer en la politique sécuritaire de son pays, l’Occident lui-même – dont la France, qui a été frappée 2 fois par des attaques terroristes sur son territoire en l’espace d’un an – semble ne plus être un lieu sûr. D’où la nécessité pour l’UNESCO de créer une conférence de premier ordre, le 5 février dernier, sur la sécurité des journalistes vis-à-vis d’une violence qui s’installe un peu partout dans le monde. Son titre le souligne de manière significative “Les médias se mobilisent pour la sécurité des journalistes”: il s’agit de se fédérer pour faire changer les choses, et vite.

Préparer les journalistes pour les terrains hostiles
Trois tables rondes ont été tenues: l’une sur les bonnes pratiques des salles de presse pour garantir la sécurité de ses journalistes, la deuxième sur la sécurité des médias locaux, régionaux et communautaires, et enfin la troisième sur la sécurité des journalistes indépendants et des producteurs de médias sociaux. Plus de deux-cent représentants de médias (propriétaires, dirigeants et journalistes eux-mêmes) étaient présents sur place, ainsi que des ambassadeurs.

Larry Kilman, Secrétaire général de l'Association mondiale des journaux

Larry Kilman, Secrétaire général de l’Association mondiale des journaux (Source: blog.wan-ifra.org)

Des actions de premier ordre ont été suggérées: que les salles de presse garantissent les formations – physiques, psychologiques et mêmes d’outils numériques – de leurs journalistes pour les préparer à leur arrivée sur le terrain. Larry Kilman, Secrétaire général de l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’informations a par ailleurs souligné d’une manière très juste : “Trop souvent les journalistes ne sont pas salués pour leur rôle de vigie”, d’où la nécessité de médiatiser plus souvent les risques qu’ils encourent pour informer le grand public sur l’importance de leur métier dans la compréhension de notre monde actuel, et sur les dérives dangereuses dont ils peuvent être les victimes. Pourquoi ne pas fournir aux grands acteurs des médias une plateforme pour parler de la sécurité de leurs journalistes? Et à l’échelle de ce que le journaliste peut faire une fois sur place – mieux se renseigner auprès des forces de sécurité présentes, des associations locales, pour mieux saisir les risques du terrain. Des institutions gouvernementales doivent agir de pair avec les médias pour permettre d’enquêter de plus près sur les crimes commis, et la création d’une commission nationale serait la bienvenue.

(Source: Wikimédia)

(Source: Wikimédia)

La conférence se termine sous le signe d’une véritable dialogue à l’échelle internationale sur les dispositifs nécessaires à la fin de l’impunité des crimes commis envers les journalistes dans le monde, tandis que de nombreux outils auront été proposés pour que les médias et l’UNESCO puissent développer pour eux un futur meilleur et plus sûr.