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Euro 2016 de football en France , le défi sécuritaire

[Par Léon KHAROMON]

Grève de cheminots reconduite depuis 9 jours, blocage des sites de raffinerie, poubelles non évacuées qui s’amoncellent dans les rues de Paris suite à la grève des éboueurs dans certains quartiers. Sans parler de récentes inondations dont la facture pourrait dépasser 600 millions d’euros de sinistres selon les assureurs, la coupe d’Europe des Nations de football 2016 qui débute ce vendredi 10 juin au stade de France risque de se dérouler dans une atmosphère particulièrement tendue. Au défi-socio-économique, persiste pourtant le défi sécuritaire. Lire la suite

Belgique : des frontières trop ouvertes à la menace terroriste

[Par Mortaza BEHBOUDI]

Le jour même des attentats terroristes à Bruxelles les frontières du pays n’étaient pas fermées.

©policebelge.com

©policebelge.com

 

Le 22 mars, jour-même des attentats vers 17h, nous pouvions encore facilement aller de la France à la Belgique, sans aucun contrôle d’identité. Après une série d’attaques terroristes dans la capitale belge, Bruxelles, la Gare du Nord de Paris est elle-même passée un peu  plus tard dans un mode de sécurité renforcé et  tous les trains ont été annulés.

Il y a eu beaucoup de policiers à la Gare du Nord, mais il n’y a pas eu d’inspection des bagages. Nous avons pris le train de Paris pour aller à Lille et nous sommes entrés par la suite en Belgique, et ce via la ville de Roubaix et grâce aux transports publics. Nous sommes enfin arrivés au dernier arrêt de bus – à la gare belge de Mouscron.

Et ce sans vérification des documents ni d’inspection des bagages.

Notre voyage nous a montré que le terrorisme est une réelle menace en Europe, comme nous l’avons vu ici, tant les frontières ne sont pas contrôlées.

Attentats à Paris

[Par Marie Angélique INGABIRE]

Il est vendredi soir, le 13 novembre. Après une semaine surchargée, je rentre chez moi pour me reposer, le week-end est le seul moment où je m’occupe du ménage, fais des courses, et me repose longuement !

Paris et les attentats du 13 novembre (source: lanouvellerepublique.fr)

Paris et les attentats du 13 novembre (source: lanouvellerepublique.fr)

D’habitude je prends le métro quand je vais ou viens du boulot. Mais ce vendredi, j’ai pris une voiture, et on a emprunté la route passant par le Stade de France. 19h30, l’embouteillage est inévitable suite au match amical France-Allemagne. A cette heure-là, je suis le journal du soir. La radio France Info parle de la conférence qui se prépare sur le réchauffement climatique : la COP 21, qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 dans la ville du Bourget en France.
« Ce vendredi François Hollande a déclaré que la réussite de cette conférence sera fondée sur deux facteurs : Les résolutions qui seront adoptées et le maintien de la sécurité du peuple français » déclare un journaliste à la radio.
Vers 20 heures, finalement j’arrive chez moi, à 500 mètres du Stade de France, sur le boulevard Marcel Sembat. Enfin… je peux commencer mon week-end, me dis-je ! Malheureusement, ma joie ne durera pas longtemps car peu avant 22 h, des sirènes des voitures de police viennent perturber ma tranquillité. Peu avant, j’avais entendu le bruit d’une explosion mais je me disais que, dans cette banlieue de Paris, Saint Denis, un lieu cosmopolite très « chaud » et « animé», il devait y avoir des fêtes pour le week-end. Donc au départ, j’avais imaginé que ce bruit n’était autre que des feux d’artifice. Mais j’avoue que depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, le bruit des sirènes me rend perplexe. Au même moment, j’entends des hélicoptères survoler notre ciel d’une façon inhabituelle. Je me précipite vers la télé, et change de chaîne : BFMTV annonce des attentats : des fusillades viennent de faire 18 morts, des blessés, et une prise d’otages. Le nombre des victimes augmente jusqu’à 129 morts et plus de 300 blessés. Toutes les chaînes TV et différents sites web ne parlent que de cette tragédie. Pendant tout ce week-end qui tourne au cauchemar, je ne fais que rester devant la télé et appeler les connaissances vivant à Paris pour savoir si elles vont bien.
Dimanche soir, je sors de chez moi et prends le métro. Plusieurs stations sont vides, même dans les gares les plus fréquentées comme Saint Lazare ou Gare du Nord, il n’y a presque personne. Les gens se lancent des regards interrogatifs, personne n’ose parler, tout le monde semble avoir peur.

Vue panoramique de la station de métro « Gare du Nord » à Paris (source: insecula.com)

Vue panoramique de la station de métro « Gare du Nord » à Paris (source: insecula.com)

Lundi, le deuil national continue, mais aucun rassemblement ni manifestation ne sont autorisés ; une minute de silence en mémoire des victimes sera observée à midi. Je dois faire une heure de trajet en métro pour aller au boulot. Au départ, je n’en ai pas envie mais comme la plupart des parisiens, « Il ne faut pas céder à la peur. La vie doit continuer, on est dans un pays libre, où règnent EGALITE, LIBERTE, FRATERNITE ». Ainsi commence la semaine. L’état d’urgence a été décrété ; on remarque une présence extraordinaire des policiers, mais cela ne rassure pas beaucoup la population, car d’après les informations dans les médias, certains terroristes sont toujours en fuite.
Notre peur est fondée : mercredi 18 novembre, les habitants de Saint-Denis sont réveillés vers 4h20 par des explosions, le bruit d’une fusillade et des sirènes de police et des pompiers. Sans tarder, tout le monde cherche à savoir ce qui se passe, mais on attendra près de vingt minutes avant que la télé nous en parle : des terroristes se sont retranchés dans un appartement à Saint Denis, et c’est à 400 mètres de chez moi. Les consignes sont claires : personne ne doit sortir. Tout transport public est interrompu, des écoles fermées, les habitants qui sont dans les 200 mètres de cet appartement ne peuvent pas y accéder si au moment de l’assaut ils n’étaient pas à la maison. Le journal est actualisé minute par minute, jusqu’à la fin de l’opération. Mais toujours, nous ne savons pas si nous pouvons sortir, circuler librement. Je choisis de rester cloîtrée chez moi, jusqu’à jeudi matin.
Dans les tramways et les trains, les passagers semblent toujours inquiets. Un simple bruit ou un train qui est retardé suffisent pour remarquer combien ils n’ont pas le cœur tranquille. La COP 21 aura toujours lieu, mais n’a-t-elle pas déjà échoué ? La sécurité de la population de France est-elle assurée avec autant de victimes ? Est-ce que ces attentats – qui ont eu lieu au moment où l’on s’approche des fêtes de fin d’année – ne vont pas perturber l’ambiance qui d’ordinaire caractérise la « Ville lumières » ?