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Au Bangladesh, des élections législatives sous haute tension 

Dimanche 12 novembre, un ouvrier de la ville de Gazipur est mort de ses blessures après avoir participé à une grande manifestation, violemment réprimée par la police. Il est le quatrième à mourir dans des affrontements en deux semaines, alors que tout un pays s’embrase. Des milliers de manifestants et membres de l’opposition ont été arrêtés en marge des manifestations historiques qui secouent le pays depuis plusieurs mois. Comment cette recrudescence de violences va-t-elle influer sur la tenue des élections législatives, prévues pour janvier 2024 ?

Le 19 novembre, la Cour suprême bangladaise a officiellement interdit au parti islamiste Jamaat-e-Islami de se présenter aux législatives. Il s’agit pourtant de l’un des principaux parti d’opposition. En réponse, de nouvelles grèves générales ont été annoncées dans tout le pays.

Des milliers d’arrestations de civils et politiciens durant de violents affrontements 

Nous avions évoqué dans un précédent article la régression des libertés civiles au Bangladesh, avec le journaliste Jamil Ahmed. Il était revenu sur le mouvement protestataire du Parti National du Bangladesh, ou BNP, contre le gouvernement actuel de la Ligue Awami. 

Aujourd’hui, la classe dirigeante du Bangladesh (composée du président Mohammad Shahabuddin et de la Première ministre Sheikh Hasina, tous deux membres de la Ligue Awami) jouit d’un pouvoir reclus et dictatorial qui ressemble beaucoup à celui de la Corée du Nord. Comme elle, la famille dirigeante de notre pays veut obliger chaque citoyen à faire preuve d’une loyauté totale envers le pouvoir”, avait-il expliqué dans sa tribune. Créée en 1949 et au pouvoir depuis 2009, la Ligue Awami n’a cessé de brimer les libertés civiles et fondamentales de la population, qui a vu sa coupe déborder. 

Fondée en 1949, la Ligue Awami est un parti politique bangladais qui joué un rôle prépondérant dans l’indépendance du Bangladesh en 1971. Au pouvoir jusqu’en 1975, elle a été évincée du pouvoir par un coup d’Etat militaire. Mais à la fin des années 1980, la Ligue s’allie avec d’autres partis (notamment le BNP, le Bangladesh National Party) de l’opposition du pouvoir en place jusqu’à la démission du président, le général Ershad en 1990. Depuis, la Ligue n’a cessé d’être en concurrence dans les urnes avec le BNP, jusqu’à s’imposer aux élections en 2008, 2014 et 2018. Aujourd’hui, la Ligue a le plus de sièges au Parlement et domine la vie politique du pays.

Entamées l’année dernière du fait de l’instabilité économique, les manifestations antigouvernementales n’ont cessé de s’étendre depuis, de même que la réponse policière. Effondrement de la monnaie nationale, salaires extrêmement bas des 4 millions d’ouvriers et ouvrières textiles du pays, inflation et accusations de corruption dans les plus hautes sphères politiques… Le cocktail ne pouvait qu’être explosif.  

La Première ministre Sheikh Hasina au Girl Summit 2014.

Lorsque le principal parti d’opposition BNP annonce publiquement boycotter les futures élections, il est alors suivi par des milliers d’électeurs. En jeu, le poste de Premier ministre, occupé depuis 15 ans par Sheikh Hasina, fille du premier président du Bangladesh. Les citoyens demandent aujourd’hui sa démission en vue des élections. Mais dès les premières mobilisations, les policiers n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les civils, résultant en la mort de plusieurs d’entre eux et des blessures pour des centaines d’autres. 

Le signal d’alarme a beau avoir été tiré ces dernières semaines par de nombreuses associations, le gouvernement ne semble pas adopter des directives plus douces envers ses opposants.

Les homicides, les arrestations et la répression à répétition au Bangladesh ont des répercussions absolument terribles sur les droits humains, qui se matérialisent avant, pendant et après les élections”, a déploré Amnesty International dans son communiqué du 30 octobre. “Une fois encore, Amnesty exhorte les autorités bangladaises à cesser de réprimer les manifestant·e·s et à remplir leur obligation de faciliter les rassemblements pacifiques.” L’ONG a par ailleurs documenté les violences policières le mois dernier, notamment celles exercées sur le chef du BNP, Gayeshwar Chandra Roy.

L’opposition en berne : diviser pour mieux régner avant janvier 

Le 28 octobre 2023, le Parti Nationaliste du Bangladesh (BNP) a organisé un gigantesque rallye à Naya Paltan (quartier de la capitale Dhaka), devant leur bureau central. Le parti exigeait la démission du gouvernement de la Ligue Awami, et la mise en place d’un gouvernement intérimaire non partisan. “Il est à noter que le rassemblement pour le développement et la paix a été organisé par le parti au pouvoir, la Ligue Awami, pour contrer ce premier rassemblement”, dénote Jamil Ahmed. “Des milliers de militants de différentes régions du pays sont néanmoins venus à Dacca, capitale du Bangladesh, pour assurer le succès de la manifestation du BNP.”

Mais sur instruction du gouvernement, des contrôles de police ont été instaurés à l’entrée de la ville, tandis que les officiers ont procédé aux multiples arrestations de dirigeants et militants. Leurs voitures et téléphones ont également été fouillés. “Même la veille du rassemblement, la circulation des voitures et des bateaux a été interrompue sur ordre du gouvernement”, témoigne Jamil. Entre 100 et 150 000 personnes se sont rassemblées au rassemblement du BNP le 28 octobre, malgré les dispositifs policiers.

Aux alentours de midi, des charges policières ont déclenché des affrontements à l’intersection du quartier de Kakrail, du côté ouest du rassemblement pacifique. Les dirigeants du BNP et des ONG ont tenté de s’y opposer, en vain. « Vers 14 heures, la police et les hommes de la Ligue Awami ont attaqué et atteint la partie principale du rassemblement. À ce moment-là, la police a coupé l’électricité, l’Internet et les microphones, ce qui a entraîné l’arrêt complet du rassemblement », assure le journaliste bangladais.

La cheffe de l’opposition enfermée chez elle

« Les dirigeants et les militants du BNP ont tenté de se sauver de cette attaque barbare. Mais en raison de l’utilisation de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc par la police, un travailleur de Jubadal a été tué sur place et environ 3 000 militants ont été blessés. Il convient de noter qu’environ 28 journalistes ont été blessés. » La police a arrêté plus de 2 000 militants ce jour-là. 

Le secrétaire général du BNP, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, a annoncé le programme suivant immédiat et les dirigeants du BNP ont quitté la zone d’assemblée et se sont enfuis. Le bureau central du BNP est fermé en raison de la présence de la police. 

« Selon les dernières informations, un total de 5 284 dirigeants et activistes du BNP et des organisations ont été arrêtés depuis le 28 octobre », relate Jamil Ahmed. « Parmi eux, le secrétaire général du BNP Mirza Fakhrul Islam Alamgir, le membre du comité permanent Mirza Abbas, Amir Khosru Mahmud, Shamsuzzaman Dudu, Selina et de nombreux autres dirigeants du BNP. Au total, 122 affaires ont été enregistrées, plus de 3 498 personnes ont été blessées et 10 personnes, dont un journaliste, ont été tuées. » 

Le secrétaire général Mirza Fakhrul Islam Alamgir est désormais accusé du meurtre d’un policier avec 164 autres membres du BNP, décédé lors des mobilisations du à Dacca. Ils encourent la peine capitale, c’est-à-dire la mort. Depuis, le BNP affirme qu’environ 1 200 de ses partisans ont été arrêtés depuis le 21 octobre.

Autre restriction inédite de liberté, l’assignation à résidence de Khaleda Zia, dirigeante du BNP et ancienne Première ministre du Bangladesh. Jugée comme une rivale sérieuse de Sheikh Hasina, Khaleda Zia a interdiction de se faire soigner à l’étranger depuis le début du mois d’octobre, malgré sa mauvaise condition de santé et les recommandations des médecins. Emprisonnée en 2008 pour corruption, elle se dit cible politique du gouvernement actuel.

Dans ce climat, comment assurer une bonne tenue des élections ? Une question à laquelle le gouvernement ne s’embarrasse pas à répondre.  Le 8 novembre, Mohammed Anisur Rahman, commissaire aux élections bangladaises, a assuré que ces dernières se tiendraient bel et bien à la date prévue.

Nous n’avons pas d’autre choix que de tenir l’élection d’ici le 28 janvier 2024, selon la Constitution. Nous sommes tous prêts à annoncer le calendrier des élections avant le 15 novembre”, a-t-il avancé dans un communiqué. Des élections sous haute tension donc, et qui ont de fortes chances de faire basculer la vie politique du pays.

Crédits photos : Russell Watkin, OHCHR

Jamil Ahmed, Maud Baheng Daizey

Liberté de la presse : la démocratie est-elle en danger ?

Ce mardi 19 septembre à la Bourse du travail dans le 3ᵉ arrondissement de Paris était organisé un colloque sur la thématique « Conditions de travail des journalistes : la démocratie est-elle en danger ? Quelles solutions ? ». L’objectif : échanger sans filtres avec plusieurs intervenants sur les différentes pressions exercées sur les journalistes et sur la fracture avec l’opinion publique. 

D’après la définition du CLEMI (Le centre pour l’éducation aux médias et à l’information), « Si la profession de journaliste consiste pour l’essentiel à rassembler, vérifier et mettre en forme des informations à destination du public, elle regroupe toutefois des réalités différentes, notamment en fonction des supports de publication et des époques ».  Des réalités qui peuvent aussi vite devenir complexes. Un journaliste peut-il effectuer ces tâches  dans de bonnes conditions de travail, dans une société actuelle fracturée, à l’heure où Ariane Lavrilleux, journaliste à Disclose, passe 39 heures en garde à vue ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre plusieurs intervenants, lors d’un colloque organisé par le groupe Technologia, ce mardi 19 septembre à la Bourse du travail, dans le 3ᵉ arrondissement de Paris, ayant pour thématique : « Conditions de travail des journalistes : la démocratie est-elle en danger ? Quelles solutions » ? Parmi ces intervenants  : Marion Denneulin, directrice de mission chez Technologia, un groupe spécialisé dans la prévention des risques et de l’amélioration des conditions de travail, Jean-Marie Charon, sociologue spécialisé dans les médias et chercheur associé à l’EHESS, Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde, Eric Valmir, Sécrétaire général de l’Information du groupe Radio France, Emmanuel Poupard, Secrétaire Général du Syndicat National des Journalistes (SNJ) et Jean-Claude Delgènes, Président Fondateur du cabinet Technologia.

Un baromètre aux chiffres explicites 

Dans un premier temps, Marion Denneulin, directrice de Mission au sein du groupe Technologia s’est focalisée sur les conclusions du quatrième baromètre effectué en 2022 sur les conditions de travail des journalistes, réalisé conjointement avec le Syndicat National des Journalistes. Parmi les chiffres clés, sur les 1102 répondants, 83% d’entre eux estiment qu’un manque d’effectif et / ou de moyens sont les causes d’une augmentation de la charge de travail. 

Le développement du numérique, utile en temps normal pour rajeunir le public cible d’un média, possède aussi une face sombre, puisque 77% des sondés déclarent que l’ultra polyvalence du numérique est une cause de surcharge de travail. La pression de la hiérarchie de la rédaction est aussi un autre facteur important pour 60% des répondants. Un bond de 7% par rapport à l’année 2018. L’un des envols les plus impressionnants concerne le fait de ressentir un manque de place au sein d’une rédaction, une compétition en interne pour faire passer des sujets : ils étaient 27% de journalistes à le déplorer en 2018, ils sont 36% à toujours le dénoncer en 2022. Le jeune public, quant à lui, délaisse de plus en plus les médias traditionnels pour s’informer : d’après la dernière étude de l’Insitut Reuters su les pratiques d’information en ligne, 20% des 18-24 ans utilisent le réseau social Tik-Tok comme première source d’information.

Ne pas pouvoir livrer une information de qualité 

Jean-Marie Charon, sociologue spécialisé dans l’étude des médias et du journalisme a ensuite pris la parole pour compléter ces chiffres.  Le spécialiste est par ailleurs auteur d’une nouvelle enquête, qui s’intitule « Jeunes journalistes, l’heure du doute » qui paraîtra le 19 octobre prochain, dans laquelle il donne la parole à ces jeunes journalistes, aujourd’hui las du métier et qui songent à se reconvertir dans une autre profession. « Dans mon enquête, j’ai interrogé une centaine de journalistes de moins de 30 ans. J’ai été frappé qu’un nombre important de  jeunes journalistes ont recours à un suivi psychologique qui se caractérise par des arrêts de travail court et font souvent face à un burn-out, suite à une accumulation de tâches », analyse Jean-Marie Charon, lors de ce colloque. Il tient à illustrer ses entretients par des pourcentages marquants : « Parmi cette centaine de journalistes, ils sont 16% d’entre eux à s’interroger de quitter la profession. 89% de ces jeunes journalistes ont côtoyé des personnes qui ont quitté la profession, ce qui peut influencer le choix final », complète t-il. Plus globalement, Jean-Marie Charon retient que ses témoins déplorent d’une même voix ce sentiment de ne pas pouvoir livrer une information de qualité, qui peut s’expliquer par un manque de temps pour recouper et vérifier les sources consultées, mais aussi face aux violences contre les journalistes, dans les manifestations ou sur les terrains de guerre. En 2022, l’UNESCO a par ailleurs dénombré 86 journalistes morts dans des pays en guerre.

Un manque de temps flagrant

Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde et Emmanuel Poupard, Secrétaire Général du Syndicat National des Journalistes (SNJ) dénoncent eux aussi en coeur le manque de temps flagrant des journalistes pour se consacrer pleinement à leurs missions. Pour l’illustrer, Louis Dreyfus prend l’exemple d’un journaliste du Monde, en charge de l’actualité politique, qu’il a côtoyé. « Lors de son pot de départ, il avait naturellement convié sa famille et donc ses enfants. À un moment dans son discours, ce journaliste se tourne vers l’un de ses fils et lui dit : ‘’je m’excuse de tout ce temps que je n’ai pas pu passer avec toi’’. Pour moi, cette seule phrase veut tout dire ». Afin d’éviter une trop grande rotation dans ses équipes, Louis Dreyfus explique qu’une équipe dédiée, basée à Los Angeles, se charge de traiter l’information et de réaliser de la veille médiatique, entre 23 heures et 6 heures du matin. Emmanuel Poupard, lui, s’indigne des remontés des journalistes qu’il fréquente : « Rendez-vous compte, on a des journalistes qui ne trouvent maintenant même plus le temps de recouper les informations, de les vérifier avant de les publier, tellement ils sont fatigués, acculés par la charge de travail. On parle quand même du cœur du métier ! Il y a un effondrement général du métier. Plus qu’une revalorisation salariale, en particulier pour les pigistes, il faut retrouver un traitement humain dans les rédactions qui soit digne de ce nom », lance-t-il. Le secrétaire général ne digère pas non plus le fait que lors des manifestations, des journalistes puissent avoir une protection rapprochée de policiers : « On est en France, pays des Droits de l’Homme », rapelle t-il d’un ton ferme.

« Mettre en place un vote auprès des journalistes »

Tous les intervenants ont en tête l’exemple de la grève historique du JDD, qui a duré six semaines, durant laquelle la quasi-totalité de la rédaction s’est mobilisée en vain contre l’arrivée de Geoffroy Lejeune au poste de directeur de la rédaction, ex de Valeurs Actuelles.  Eric Valmir, Secrétaire général de l’Information du groupe Radio France et membre du conseil d’administration de la MDJ, propose une solution concrète pour éviter que cette situation se reproduise dans d’autres rédactions : « Je pense qu’il faut réfléchir à mettre en place un vote auprès des journalistes, pour qu’ils puissent conforter le directeur de rédaction. C’est impensable de prendre ses fonctions dans un climat délétère et de défiance générale ! »

La peur de l’intelligence artificielle 

Avant de donner la parole au public, composé de journalistes de divers médias, mais aussi d’élus, la totalité des participants ont tenu à faire part d’une crainte légitime, dans l’ère du temps : le développement de l’intelligence artificielle. Aujourd’hui en effet, plusieurs logiciels permettent de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. « Je pense que vous avez tous en tête les vidéos où l’on voit le Président Macron casquette à l’envers avec un timbre de voix frappant, ou encore celles où l’on voit Mbappé se faire engueuler par son père… La gestuelle, la voix… C’est une technologie qui peut sérieusement faire vibrer les fondations du journalisme », s’alarme Jean-Claude Delgènes, Président Fondateur du cabinet Technologia. Un cas concret peut en effet suscité l’inquiétude : l’entreprise Onclusive, spécialisée dans la veille médiatique, basée à Courbevoie, a décidé d’effectuer un plan social massif. Plus précisément, sur les 383 postes, 217 vont disparaître et être remplacés… par l’intelligence artificielle. Les salariés rédigent des synthèses et des revues de presse pour près de 900 clients, comme des entreprises du CAC 40 mais aussi des banques. « Aujourd’hui c’est nous mais demain ? Les professeurs, les journalistes, les traducteurs ? Quelle éthique y a t-il derrière tout ça ? », s’interroge un salarié, interviewé par Le Parisien. « Il faut davantage l’appréhender comme un outil, comme un complément qui peut notamment faire gagner du temps », ajoute Emmanuel Poupard du SNJ, lors du colloque. « Croire ce que l’on voit va devenir un dicton de plus en plus difficile à appliquer », soupire Éric Valmir.

Présents à mes côtés lors de ce débat, Chokri Chihi, journaliste tunisien et Alhussein Sano, journaliste guinéen, hébergés par la MDJ, ont particulièrement apprécié cet événement. « Pour moi, c’était une belle occasion de faire connaître les nombreux problèmes que rencontrent les journalistes, notamment le stress, les différentes maladies liées à l’angoisse. Mais je regrette un peu le manque de solutions apportées par les intervenants. J’ai entendu à plusieurs reprises ‘’je n’ai pas de réponses à apporter’’. Mais j’ai appris beaucoup de choses et j’ai été content de pouvoir retrouver un compatriote journalite tunisien à ce colloque », sourit Chokri Chihi.  Alhussein Sano a quant à lui été interpellé par la partie traitant de l’intelligence artificielle, tout en ayant une pensée pour les journalistes isolées : « En tant que journaliste, je ne peux être que marqué par cette technologie qui va bouleverser le métier. J’ai aussi apprécié que l’on évoque l’aspect du télétravail, qui a un impact non-négligeable sur la qualité du traitement journalistique ». D’après une étude mondiale réalisée en 2021 en plein confinement par l’agence britannique de relation presse au service de sociétés technologiques TouchdownPR, 24% des journalistes ont perdu une partie de leur activité, 65% ont reconnu travailler plus longtemps à domicile et 32% ont confirmé l’impact négatif du confinement sur leur santé mentale. 

Par Chad Akoum

 

Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées

Ce boycott législatif sans précédent est un «non» retentissant à Khamenei, à Rohani et à l’ensemble du régime clérical. Cela reflète aussi l’enthousiasme de l’opinion publique pour le slogan des unités de résistance «je vote pour le renversement» comme le proclame l’opposante politique Maryam Radjavi.

Ce vendredi 21 février, les Iraniens étaient appelés aux urnes pour voter dans le cadre des soit disant élections législatives.

Des élections iraniennes surmédiatisées

Selon des chiffres non officiels publiés par l’agence Fars, 1,9 million de personnes avaient voté à Téhéran sur les plus de 9 millions d’électeurs que compte la capitale, donc beaucoup de votants semblent avoir boycotté le scrutin.

Cela signifie qu’en dépit des chiffres annoncés et plusieurs fois exagérées, moins de 20% des électeurs ont voté dans la capitale. En annonçant le taux de participation dans diverses villes, les autorités se sont abstenues de fournir le nombre de bulletins blancs ou invalidés, qui, selon les informations, atteint jusqu’à 10% des suffrages exprimés dans certains bureaux de vote.

Les quelques journalistes étrangers triés sur le volet,  ont été emmenés dans des bureaux de vote pour assiter à des mises en scène alors que gens ont largement boycotté cette mascarade électorale.

“Dans certains bureaux de vote, peu de gens s’étaient présentés pour voter. Cela reflète la désillusion et la méfiance généralisées des Iraniens”, ont-ils écrit.

Parfois, il y avait plus de journalistes que d’électeurs.

Selon le reporter du journal Le Parisien à Téhéran. «Tout au long de la journée de vendredi, les bureaux de vote de Téhéran ont vu passer parfois plus de journalistes que d’électeurs, dans une grande opération de propagande dont on ne sait si elle était adressée aux Iraniens… ou à l’Occident.

Sans surprise le taux de participation dans la capitale, à mi-décompte, était de 25%. Au niveau national, le chiffre officiel annoncé de 43% devrait être révisé au minimum de 5 points à la baisse, si l’on veut avoir une idée de l’abstention réelle. Ici, les déçus de la politique parlent de “sélection” et non de véritables élections.»

Seulement 42% de participation aux législatives en Iran

La participation aux élections législatives de vendredi en Iran a été de l’ordre de 42%, a annoncé dimanche le ministre iranien de l’intérieur, soit la participation la plus faible depuis la révolution de 1979.

Cité par la télévision iranienne, Abdolreza Rahmani Fazli a précisé qu’un peu plus 24 millions d’électeurs avaient participé au scrutin. L’Iran compte 58 millions d’inscrits. Pour justifier la faible participation, Rahmani Fazli a déclaré: “Compte tenu de la situation politique et de questions telles que le crash de l’avion de ligne (ukrainien), les incidents [manifestation] de novembre (2019) et janvier (2020), et d’autres circonstances, ce niveau de présence et de participation de la population est totalement acceptable“.

C’est bien de noter que le boycott a eu lieu alors que le guide suprême Ali Khamenei, son président Hassan Rohani, le président du parlement Ali Larijani, le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, les commandants des pasdarans et de l’armée ainsi que les imams du vendredi avaient lancé de sévères avertissements.

Ils ont décrit à plusieurs reprises la participation à l’élection en des termes tels que: “devoir religieux”, “test divin”, “jihad public”, “prières”, “plus obligatoire que la prière et le jeûne”, “assurer les prouesses du pays”, “la crédibilité de l’État”, “garant de la sécurité de l’État”, “une autre gifle magistrale à l’Amérique” et “vaincre la politique de pression maximale”.

Ils ont averti que la non-participation signifierait “coopérer avec l’ennemi et trahir”, “ne pas être musulman” et “préparer le terrain pour les opérations de sabotage de l’OMPI”.

Le Guide Suprême d’Iran accuse le coronavirus et la propagande de l’étranger

Ce dimanche 25 février, le chef suprême du régime, Ali Khamenei, a tenté de justifier cette écrasante défaite.

L’Iran est devenu dimanche le pays où le nouveau coronavirus a fait le plus de morts hors de Chine avec huit décès, et le guide suprême iranien a accusé la presse étrangère d’avoir utilisé cette maladie comme un “prétexte” pour nuire aux législatives.

Il a déclaré : “Une campagne collective a été entreprise contre la participation du peuple à l’élection. Sur les médias sociaux, diverses entités ont utilisé tous les facteurs possibles… Depuis un mois, il y a deux mois, ils disent que ce n’est pas une élection, pas une vraie élection, le Conseil des gardiens a fait ceci ou cela… Et cette dernière maladie (COVID-19) est devenue une excuse. En d’autres termes, ils n’ont pas manqué la moindre occasion et n’ont même pas perdu quelques heures“.

Ce boycott sans précédent est un «non» retentissant à Khamenei et son régime

Le seul mouvement qui à appelé au boycott des élections à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran était le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).

Madame Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a félicité le peuple iranien pour le boycott national de la mascarade électorale du fascisme religieux au pouvoir. Madame Radjavi a estimé que l’échec du régime a intimidé les électeurs pour qu’ils se rendent aux urnes reflète l’hommage du peuple iranien aux 1500 martyrs du soulèvement de novembre 2019 et présage de prochains soulèvements.

Ce boycott sans précédent est un «non» retentissant à Khamenei, Rohani et à l’ensemble du régime clérical et reflète l’enthousiasme de l’opinion publique pour le slogan des unités de résistance «je vote pour le renversement».

Le boycott national de la farce électorale va attiser les querelles intestines du régime et aggraver l’impasse mortelle dans laquelle il se trouve. Il va aussi accélérer son renversement par le peuple iranien et sa Résistance. Il faut cesser de serrer les mains sanglantes de ce régime illégitime sur la scène internationale. La communauté internationale doit reconnaître le droit du peuple iranien et de sa résistance à changer de régime et à établir la démocratie et la souveraineté populaire.

Qui sont les nouveaux députés iraniens?

Plus de 80% de ceux qui ont été élus ou qui le seront au prochain tour sont des loyalistes de Khamenei. Ce sont des terroristes et des criminels des pasdarans impliqués dans la répression, l’exportation du terrorisme et du bellicisme.

Le général Mohammad Baqer Qalibaf, le principal candidat de Téhéran, est en lice pour présider le Parlement. Il a été commandant du Corps des pasdarans dans la guerre antipatriotique Iran-Irak, commandant de l’armée de l’air du Corps des pasdarans, commandant des Forces de sécurité de l’État et maire de Téhéran.

Il a toujours figuré au nombre des plus hauts responsables de la torture, des exécutions, du terrorisme et de la belligérance ainsi que du vol et du pillage des richesses de la population. Qalibaf a admis sa participation active à l’assassinat des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) dès le début, et de jeunes révoltés lors de manifestations telles que le soulèvement de 1999. Il doit être traduit en justice en tant que criminel de guerre et criminel contre l’humanité.

Le régime iranien ne peut continuer sans terrorisme. Mais l’approche des pays occidentaux a été la politique de complaisance et de tolérance à son égard.

De 1983 à 2020: de nombreux attentats attribués à l’Iran 

Sur la base de la déclaration de l’ancien chef du FBI, les Occidentaux savaient que les plus hautes autorités, du Guide suprême au ministre du Renseignement, sont impliquées dans l’explosion des tours Khobar le 25 juin 1996. Ils n’ont pas fait preuve de réaction sérieuse à cet attentat si ce n’est le déplacement des forces américaines hors de la région, ce qui a montré au régime qu’il ne paierait pas le prix de son terrorisme.

Malgré les enquêtes de monsieur Nisman démontrant l’implication des plus hautes autorités de Téhéran dans l’explosion du Centre culturel juif Amia en Argentine, enquête dans laquelle il a perdu la vie, le régime iranien poursuit sa politique terroriste.

L’attentat de l’Amia à Buenos Aires

C’est une attaque à la voiture piégée perpétrée le 18 juillet 1994 à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, qui visait un bâtiment abritant plusieurs associations juives, dont l’Association mutuelle israélite argentine (Amia).

Bilan: 84 morts et 230 blessés.

C’est l’attentat le plus meurtrier de l’histoire du pays, mais il n’a jamais été revendiqué.

En 2006, le nouveau procureur chargé du dossier, Alberto Nisman, accuse formellement le gouvernement iranien d’être le commanditaire de l’attentat, et le Hezbollah d’en être l’auteur

En 2009, Carlos Menem, le président argentin alors en exercice au moment des faits, est accusé d’entrave à l’enquête. Mais il bénéficie d’une immunité parlementaire.

Le 19 janvier 2015, Nismam est retrouvé mort, d’une balle dans la tête, malgré plusieurs gardes du corps et 170 caméras de surveillance. Mais les raisons restent mystérieuses, plusieurs entités y compris en Argentine, ont été soulagés par sa mort… la veille d’une audition officielle par la commission spéciale de la chambre des députés d’Argentine. 

En 2017, c’est l’avocat de Nisman (en exercice lors de l’attentat de Buenos Aires) qui est assassiné.

source Wikipedia

Un complot d’assassinat contre l’ancien ambassadeur d’Arabie Saoudite a été dénoncé et la tentative d’attentat à la bombe dans un grand rassemblement de l’opposition iranienne a été neutralisée. Cet événement en juillet 2018, rassemblait des dizaines de milliers de personnalités politiques américaines, européennes et arabes. Heureusement, les polices de Belgique, de France et d’Allemagne ont fait un excellent travail pour l’empêcher.


Ce qui doit être contesté c’est de traiter avec ce gouvernement terroriste.


De l’explosion du quartier général des Marines américains aux meurtres de soldats français au Liban le 23 octobre 1983, à l’explosion en Argentine le 18 juillet 1994, et à la dernière tentative terroriste ratée à Paris contre l’opposition iranienne en 2018, les plus hautes autorités du régime ont laissé leurs empreintes.

https://www.youtube.com/watch?v=0t–mwD8cj0

C’est pourquoi divers tribunaux en Argentine et en Allemagne ont condamnés les plus hautes autorités de Téhéran. Nul n’ignore la nature criminelle de ce régime et nul ne la conteste.

Par contre, ce qui doit être contesté c’est de traiter avec ce gouvernement terroriste.

Enfin une réaction américaine !

Lorsque les États-Unis ont réagi aux attaques terroristes du régime iranien contre leur ambassade en Irak en éliminant le général Qassem Soleimani le 3 janvier 2020, le régime a payé prix incommensurable pour ses menées terroristes.

Craignant de nouvelles attaques américaines, il n’a jamais osé d’attaquer à nouveau les bases américaines. Certains observateurs ont déclaré qu’il avait délibérément tiré par erreur. Mais il ne cessera son terrorisme aveugle qu’en payant un prix substantiel et en rendant des comptes.

Les 40 dernières années ont clairement montré que le régime iranien ne veut ni ne peut suivre les normes internationales du 21ème siècle.

Le soulèvement du peuple iranien en novembre 2019 et en janvier 2020 a montré que les Iraniens rejetaient la dictature religieuse dans son intégralité et appelaient à la mise en place d’un gouvernement moderne.

Il ne sera possible de libérer la région et la communauté internationale de ce terrorisme aveugle qu’en soutenant les peuples de la région qui appellent à se libérer du régime des mollahs.

“Un petit prince au pays des Mollahs”, une dénonciation en version Bande Dessinée

Découvrez l’interview de l’auteure de cet article, Raouf Massoumeh, qui présente son livre “Un petit prince au Pays des mollahs”.  

L’histoire de son jeune frère, Ahmad Raouf Bachari Doust, arrêté cinq ans avant -à l’âge de 16 ans- et qui fera partie des 30 000 prisonniers politiques exécutés.

D’autres articles sur l’Iran

Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives

Le 21 février 2020, les «élections» législatives se tiendront en Iran pour les 290 sièges de «l’Assemblée islamique» appellée Majles. En réalité, le Guide suprême du régime et l’institution sous son contrôle, le Conseil des gardiens de la Constitution (CGC), sélectionnent les candidats sur la base de leur allégeance “dans le cœur” et “dans la pratique” au Guide suprême, Ali Khamenei.

Conformément à l’article 90 de la Constitution, toutes les candidatures à une élection sont examinées par ce Conseil de surveillance, qui est une chambre de 12 membres, dont six –issus du clergé– sont nommés par le guide suprême tandis que les six autres sont nommés par le chef du pouvoir judiciaire lui-même nommé par le guide suprême!

Au total, plus de 50% des personnes inscrites comme candidats aux 290 sièges du parlement ont été disqualifiées par le CGC comme inéligibles, principalement sous prétexte de manque de preuve suffisante d’allégeance à Khamenei.

Ironie de l’histoire, 90 membres du parlement actuel (donc qualifiés pour les élections précédentes) sont déclarés disqualifiés pour celles du 21 février 2020.

Ainsi cette farce électorale est devenue la crise la plus profonde du régime des mollahs depuis les soulèvements de novembre 2019 et de janvier 2020.

Élection ou sélection ?

Le régime est devenu si fragile que même Khamenei, comme tous les dictateurs dans la dernière phase de leur règne, ne peut tolérer sa faction «rivale». Et cela malgré le fait que les membres de cette faction lui aient prouvé à plusieurs reprises leur allégeance dans la pratique. Par le biais du CGC, sorte de Conseil de surveillance de la théocratie, qui est chargé de contrôler les candidats, Khamenei s’est employé à éliminer toute personne qui n’est pas à 100% obéissante.

La situation est si mauvaise que le président du régime, Hassan Rohani, a publiquement qualifié ces élections de «cérémoniale» qui s’apparente plutôt à des «sélections».

Pour sa part, la faction de Khamenei a attaqué Rohani pour ses commentaires, lui rappelant que ce sont les mêmes processus et procédés qui ont conduit Rohani lui-même au pouvoir. Ils soulignent que Rohani a déclaré publiquement avoir loué le Conseil des gardiens dans le passé. Mais fidèle à son cynisme habituel, Rohani vient de supplier le peuple de participer aux élections qu’il qualifie lui-même de «sélections».

Le 11 février 2020, la télévision d’État a diffusé les propos de Khomeiny sur le Conseil des gardiens, où il avait déclaré: «Celui qui dit que la décision du Conseil des gardiens est erronée, est corrompu. Une telle personne est corrompue et doit être poursuivie comme quelqu’un qui sème la corruption sur Terre.»

Querelles dans le cercle du sérail

Les querelles intestines entre les factions du régime ont atteint un niveau sans précédent. Il y a, en Occident, une perception erronée de la situation, qui est davantage encouragée par le régime iranien et ses lobbies, selon laquelle il existe une faction “modérée” au sein du régime, qui résiste aux “extrémistes” ou “durs”.

Cette analyse erronée signifie un grave manque de connaissances sur le régime iranien, sa nature et sa politique. Les luttes intestines en cours entre les deux principales factions du régime ne découlent pas de deux écoles de pensée différentes ni d’aucune véritable velléité de réforme. Elles relèvent plutôt d’une aggravation de la crise et l’incapacité du régime à contenir ses crises multiples, encore moins à les résoudre.

La principale divergence entre ces factions n’est pas entre les «réformateurs» et les tenants du statu quo, mais sur la meilleure façon de préserver le système. Il s’agit d’une crise existentielle profonde, où chaque faction soutient que l’approche du parti rival conduira au renversement du régime.

Paradoxalement, les deux factions ont raison. C’est le dilemme auquel le régime est confronté. D’un côté, il ne peut pas maintenir le statu quo beaucoup plus longtemps. De l’autre, il n’a pas la volonté, ni la capacité de changer de comportement.

Le changement de régime est sur l’agenda du peuple

Un sondage semi-officiel a montré que 83% de la population n’envisagent pas de participer à ces « élections ». Le sondage a été immédiatement retiré (du site de la TV officielle de l’Etat). Les « élections » pour cette nouvelle législature sont tenues dans un contexte très différent de celles de 2016.

Depuis 2017, le peuple iranien s’est insurgé à quatre reprises lors des soulèvements majeurs à l’échelle nationale pour réclamer un changement de régime. En novembre 2019, au moins 1500 manifestants ont été assassinés de manière sauvage et indiscriminée par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et d’autres forces répressives.

En janvier 2020, les gens sont descendus dans la rue une fois de plus, scandant «mort à l’oppresseur, que ce soit le chah ou le chef suprême».

Les gens scandaient également «conservateurs !réformateurs ! votre jeu est maintenant terminé», ce qui signifie que seul un changement de régime est sur l’agenda du peuple.

Ainsi, «mon vote est un changement de régime» est la réponse du peuple iranien à la farce électorale du régime. Madame Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a appelé le peuple iranien à boycotter ce simulacre d’élections. Selon elle, boycotter cette mascarade est un devoir patriotique et signe de l’engagement de la nation envers les martyrs du peuple iranien, en particulier les 1 500 morts du soulèvement de novembre 2019. Il reflète également les exigences du soulèvement de janvier 2020 du peuple et des étudiants pour le renversement de la théocratie illégitime au pouvoir dans son intégralité.

Quelles leçons pourrons-nous en tirer?

Le fait que Khamenei ait eu recours à une purge aussi drastique signifie que face à la montée des crises et des pressions à l’intérieur et celles venant de l’extérieur, il a un besoin urgent de resserrer les rangs. La faiblesse et la vulnérabilité de son régime sont telles qu’il ne peut résister à aucun schisme interne, en particulier au sommet de l’Etat.

Le peuple iranien a voté pour un changement de régime lors de son soulèvement de mi-novembre 2019 et janvier 2020. Le renversement du régime est devenu inévitable. L’appel de Madame Radjavi à boycotter la farce électorale du régime bénéficie déjà d’un large soutien. Les appels à un changement de régime se multiplient sur les réseaux sociaux et des affiches et des bannières affichées dans des lieux publics à travers le pays reflètent l’aspiration du peuple iranien à un changement démocratique.

Le régime des mollahs en Iran est arrivé à son terme et n’a aucun avenir. Ce n’est qu’une question de temps pour le peuple de le renverser et d’instaurer la liberté et la démocratie dans leur pays d’une civilisation millénaire. Il est temps que le monde reconnaisse le droit du peuple iranien à un changement de régime et se range du côté du peuple iranien et de sa véritable alternative démocratique, le Conseil national de la Résistance iranienne dirigé par Madame Maryam Radjavi.

Le régime iranien ne peut continuer sans terrorisme. Mais l’approche des pays occidentaux a été la politique de complaisance et de tolérance à son égard.

De 1983 à 2020: de nombreux attentats attribués à l’Iran 

Sur la base de la déclaration de l’ancien chef du FBI, les Occidentaux savaient que les plus hautes autorités, du Guide suprême au ministre du Renseignement, sont impliquées dans l’explosion des tours Khobar le 25 juin 1996. Ils n’ont pas fait preuve de réaction sérieuse à cet attentat si ce n’est le déplacement des forces américaines hors de la région, ce qui a montré au régime qu’il ne paierait pas le prix de son terrorisme.

Malgré les enquêtes de monsieur Nisman démontrant l’implication des plus hautes autorités de Téhéran dans l’explosion du Centre culturel juif Amia en Argentine, enquête dans laquelle il a perdu la vie, le régime iranien poursuit sa politique terroriste.

L’attentat de l’Amia à Buenos Aires

C’est une attaque à la voiture piégée perpétrée le 18 juillet 1994 à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, qui visait un bâtiment abritant plusieurs associations juives, dont l’Association mutuelle israélite argentine (Amia).

Bilan: 84 morts et 230 blessés.

C’est l’attentat le plus meurtrier de l’histoire du pays, mais il n’a jamais été revendiqué.

En 2006, le nouveau procureur chargé du dossier, Alberto Nisman, accuse formellement le gouvernement iranien d’être le commanditaire de l’attentat, et le Hezbollah d’en être l’auteur

En 2009, Carlos Menem, le président argentin alors en exercice au moment des faits, est accusé d’entrave à l’enquête. Mais il bénéficie d’une immunité parlementaire.

Le 19 janvier 2015, Nismam est retrouvé mort, d’une balle dans la tête, malgré plusieurs gardes du corps et 170 caméras de surveillance. Mais les raisons restent mystérieuses, plusieurs entités y compris en Argentine, ont été soulagés par sa mort… la veille d’une audition officielle par la commission spéciale de la chambre des députés d’Argentine. 

En 2017, c’est l’avocat de Nisman (en exercice lors de l’attentat de Buenos Aires) qui est assassiné.

source Wikipedia

Un complot d’assassinat contre l’ancien ambassadeur d’Arabie Saoudite a été dénoncé et la tentative d’attentat à la bombe dans un grand rassemblement de l’opposition iranienne a été neutralisée. Cet événement en juillet 2018, rassemblait des dizaines de milliers de personnalités politiques américaines, européennes et arabes. Heureusement, les polices de Belgique, de France et d’Allemagne ont fait un excellent travail pour l’empêcher.


Ce qui doit être contesté c’est de traiter avec ce gouvernement terroriste.


De l’explosion du quartier général des Marines américains aux meurtres de soldats français au Liban le 23 octobre 1983, à l’explosion en Argentine le 18 juillet 1994, et à la dernière tentative terroriste ratée à Paris contre l’opposition iranienne en 2018, les plus hautes autorités du régime ont laissé leurs empreintes.

https://www.youtube.com/watch?v=0t–mwD8cj0

C’est pourquoi divers tribunaux en Argentine et en Allemagne ont condamnés les plus hautes autorités de Téhéran. Nul n’ignore la nature criminelle de ce régime et nul ne la conteste.

Par contre, ce qui doit être contesté c’est de traiter avec ce gouvernement terroriste.

Enfin une réaction américaine !

Lorsque les États-Unis ont réagi aux attaques terroristes du régime iranien contre leur ambassade en Irak en éliminant le général Qassem Soleimani le 3 janvier 2020, le régime a payé prix incommensurable pour ses menées terroristes.

Craignant de nouvelles attaques américaines, il n’a jamais osé d’attaquer à nouveau les bases américaines. Certains observateurs ont déclaré qu’il avait délibérément tiré par erreur. Mais il ne cessera son terrorisme aveugle qu’en payant un prix substantiel et en rendant des comptes.

Les 40 dernières années ont clairement montré que le régime iranien ne veut ni ne peut suivre les normes internationales du 21ème siècle.

Le soulèvement du peuple iranien en novembre 2019 et en janvier 2020 a montré que les Iraniens rejetaient la dictature religieuse dans son intégralité et appelaient à la mise en place d’un gouvernement moderne.

Il ne sera possible de libérer la région et la communauté internationale de ce terrorisme aveugle qu’en soutenant les peuples de la région qui appellent à se libérer du régime des mollahs.

“Un petit prince au pays des Mollahs”, une dénonciation en version Bande Dessinée

Découvrez l’interview de l’auteure de cet article, Raouf Massoumeh, qui présente son livre “Un petit prince au Pays des mollahs”.  

L’histoire de son jeune frère, Ahmad Raouf Bachari Doust, arrêté cinq ans avant -à l’âge de 16 ans- et qui fera partie des 30 000 prisonniers politiques exécutés.

D’autres articles sur l’Iran

Hong Kong: comprendre la crise par la liberté de sa presse

Alors que la Chine est classée 177 sur 180 dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans Frontière (RSF), la presse de la région administrative spéciale de Hong Kong a elle, pendant longtemps, bénéficié de son système libéral. Mais depuis la rétrocession en 1997, la donne a drastiquement changé. Hong Kong a chuté de la 18e place en 2002 à la 73e cette année. Les manifestations se déroulant depuis 3 mois à Hong Kong pourraient annoncer un tournant décisif pour le futur de la presse.

Grâce au “un pays, deux systèmes”, Hong Kong a longtemps accueilli les grandes agences de presse étrangère (AFP, Reuters pour ne citer qu’eux). Les réseaux Internet ne souffrent pas non plus du Grand Firewall chinois : des sites comme Google ou Facebook sont accessibles sans compromis. Mais derrière cette façade, la presse subit depuis les années 2000 de graves attaques de son voisin communiste.

Définitivement abandonné le 4 septembre, le projet de loi d’extradition vers la Chine a été pointé du doigt dès son annonce par les organismes de défense des droits de la presse comme étant une menace importante pour les journalistes hongkongais et leurs sources. Jusqu’ici, la Chine organisait des kidnappings pour ramener sur son territoire des opposants à l’étranger, mais le nouveau projet de loi menaçait, avec l’accord avec les autorités hongkongaises, de permettre des extraditions par la voie légale.

Hong Kong, un îlot pour la presse libre en Asie

En juillet 2018, on comptait à Hong Kong 78 quotidiens de presse, pour la majorité en langues chinoise ou anglaise. Ils cohabitent depuis toujours, à l’image de la société hongkongaise, une grande variété d’opinions dans la presse. Le grand clivage politique étant la relation avec la Chine, entre les médias dit pro-démocrates (Apple Daily, Passion Times) et les médias pro-chinois (Sing Pao Daily News, The Standard, Sing Tao Daily). Cependant, les sensibilités de ces médias varient également sur les questions politiques, libérales, internationales ou sociales.

En parallèle, deux journaux sont contrôlés par Pékin via le Bureau de liaison à Hong Kong (Wen Wei Po, Ta Kung Pao). Ces quotidiens diffusent la vision officielle de l’actualité mondiale et nationale du Parti communiste chinois (PCC), mais selon un sondage de l’Université chinoise de Hong Kong, ils sont considérés aux yeux des Hongkongais comme les journaux les moins crédibles.

Michel Bonnin dans l’émission d’Arrêt sur Images du 23 août 2019

Au départ opposé au projet de loi qui menaçait leur liberté économique, le milieu des affaires a ensuite fait marche arrière pour s’aligner avec la Chine après que le régime leur ait rappelé que c’est du marché économique chinois dont ils dépendent.

Des journaux hongkongais déjà sous influence chinoise

Fin 2015, le rachat du South China Morning Post (SCMP), le quotidien anglophone le plus important de Hong Kong par le groupe Alibaba (plateforme de vente Chinois) a mis en lumière la fragilité de l’indépendance des médias.

Depuis, le journal a été à plusieurs reprises accusé de collaboration avec les autorités chinoises. En juillet 2015, Zhao Wei est arrêtée et retenue prisonnière pour “incitation à la subversion du pouvoir de l’État”.

Un an après cette avocate et activiste des droits de l’Homme en Chine sort de prison mais reste sous le coup d’une importante surveillance. Au moment de sa libération, le SCMP publie alors les confessions de la jeune avocate qui explique “réaliser d’avoir emprunté un chemin dangereux et souhaite se repentir. Je ne suis plus la même personne.”

Ni son avocat, ni son mari n’avait pu obtenir le droit de s’entretenir avec elle depuis son incarcération.

Même histoire pour Gui Minhai, écrivain suédois d’origine chinoise qui travaillait pour la librairie hongkongaise Causeway Bay Books. Entre octobre et décembre 2015, cinq employés sont enlevés, dont Gui Minhai, kidnappé lors d’un voyage en Thaïlande. Début 2016, les cinq libraires réapparaissent à la télévision nationale. Ils confessent plusieurs délits, expriment leurs regrets puis purgent leurs peines. Gui Minhai est le dernier des cinq libraires à être libéré en octobre 2017 mais il est interdit de sortie de territoire.

Quelques mois plus tard, nouveau rebondissement, Gui Minhai retourne en prison. Prétextant une visite médicale, des diplomates suédois auraient tenté de l’extraire du pays mais les autorités chinoises l’ont intercepté avant.

Gui a insisté pour l’interview [avec le SCMP], il souhaite dire la “vérité” au public” – Au South China Morning Post on reste évidement septique, on met des guillemets autour de “vérité”

C’est à ce moment que le journal hongkongais South China Morning Post intervient.

Dans un article publié en février 2018, le bouquiniste hongkongais réapparaît dénonçant une machination de la Suède qui l’aurait piégé. “J’ai honte de mon comportement. J’ai commis beaucoup d’erreurs (…) Je souhaite à ma famille une vie heureuse. Ne vous inquiétez pas pour moi.” “J’aimerais désormais rester vivre en Chine. (…) Je souhaite que le gouvernement suédois cesse de me contacter et arrête de dramatiser mon cas.”

C’est la seconde confession de Gui Minhai mais celle-ci ne convainc pas sa fille, Angela Gui, plus que la première. Depuis 2015, elle dénonce sa détention comme politique et exige le retour de son père.

En avril, Tammy Tam, rédactrice en chef du SCMP lui répondait dans un éditorial : “Nous vous assurons catégoriquement que nous n’avons pas collaboré avec les autorités chinoises. (…) En tant que journalistes, nous faisons couramment face à des décisions difficiles. Ici, nous avons dû choisir entre interviewer votre père dans ce cadre contrôlé ou ne rien faire.”

Mais cette déclaration d’indépendance de la rédactrice en chef sonne faux alors qu’en 2015, 6 mois avant le rachat du journal, quatre éditorialistes du SCMP, connus pour leur opposition au régime chinois, étaient forcés de quitter la rédaction.

Dans un éditorial, le Asia Sentinel (journal où travaille également Philip Bowring, un des éditorialistes écartés du SCMP) soupçonnait déjà le Bureau de liaison à Hong Kong, souvent taxé d’être un organe d’influence chinois, d’être derrière ces évictions.

Les confessions forcées, un “classique” des médias chinois

Les confessions publiques comme celles qu’on fait Zhao Wei et Gui Minhai sont très répandues dans les médias chinois, elles sont réalisées en collaboration avec les autorités et diffusées aux heures de grande écoute de la télévision publique chinoise.

En réalité, ces confessions sont produites sous la menace et représentent une des nombreuses pratiques utilisées par le régime pour tisser la toile de sa propagande. Celles-ci n’ont jamais fait illusion à Hong Kong ou à l’international et visent majoritairement le public chinois sensible à la propagande du PCC.

Mais voir apparaître ce type de pratique propagandiste à Hong Kong, dans un média pourtant censé être indépendant du pouvoir, semble indiquer que la Chine continentale a déjà commencé à reprendre la main sur la presse hongkongaise.

Dans un article pour la revue Made in China en novembre 2018, Magnus Fiskesjö, anthropologue et ami de Gui Minhai estimait la réputation du journal définitivement ternie: “Ces récentes affaires montrent que le South Chinia Morning Post [depuis son rachat par Alibaba] ne peut désormais plus être considéré comme une organisation de presse indépendante.”

Une opinion qui semble partagée par les Hongkongais, alors même que le journal était auparavant perçu comme le quotidien le plus sérieux de la presse. Selon un sondage de l’Université chinoise de Hong Kong, le SCMP est le journal qui a le plus perdu en crédibilité entre 2003 et 2016.

Un nouveau journalisme d’opposition

En réponse à la pression chinoise grandissante, de nouveaux médias web au financement alternatif sont apparus avec une ligne radicalement opposée à la rétrocession de Hong Kong.

Extrait d’une manifestation du 5 août filmé à 360° par Hong Kong Free Press

Né dans le sillage de la Révolution des parapluies de 2014, Hong Kong Free Press (HKFP) est un journal web anglophone.

Ce média fonctionne par donation, selon un modèle non lucratif et affiche une transparence sur ses finances. Sa couverture alternative des manifestations de 2019 diffère du reste de la profession, les journalistes filment les rassemblements et affrontements au côté des manifestants.

FactWire est une agence de presse bilingue apparue en 2016. Elle se concentre sur l’investigation des affaires nationales et fonctionne sur un modèle économique similaire à HKFP. Sa première enquête exposa les graves défauts de qualité des rames de métros hongkongaises importés de Chine continentale. Depuis le début des manifestations, FactWire couvre les cas de violences policières en recoupant le déroulé des événements grâce aux dizaines de vidéos disponibles sur la toile.

Face à une influence chinoise de plus en plus présente, ces nouveaux médias entendent peser sur le marché de l’information hongkongaise en mettant en avant la liberté d’expression, la démocratie et les droits de l’Homme contre le système chinois. Un climat de peur entretenu par des attaques contre les journalistes.

Des journalistes pro-démocratie pris pour cible

Kevin Lau au club des correspondants internationaux de Hong Kong le 9 mai 2015

On m’a souvent demandé ces deux dernières années si la presse à Hong Kong était en danger. Maintenant, je crois que la réponse est claire comme de l’eau de roche. Elle l’est.”

Le Ming Pao est un des plus gros journaux de la presse hongkongaise, de tendance plutôt libérale et en faveur de l’ouverture vers Pékin. En 2014, le journal participait à une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les paradis fiscaux mis en place par le gouvernement de Xi Jinping et le PCC [Parti Communiste Chinois].

Le 26 février 2014, Kevin Lau, rédacteur en chef au Ming Pao est attaqué au couteau alors qu’il sortait de sa voiture. Deux hommes appartenant aux triades hongkongaises lui infligent de multiples blessures au dos et aux jambes.

Pour la sphère politique, aucun lien ne peut être établi entre l’attaque de Kevin Lau et une atteinte à la liberté de la presse. Mais le Ming Pao, rejoint par toute la profession journalistique, dénoncent alors cette attaque comme un crime contre la liberté de la presse.

Mais cette attaque rejoint la liste grandissante des violences contre les journalistes depuis la fin des années 90.

  • En 1996, le journaliste Leung Tin-Wai se fait mutiler au hachoir dans son bureau de travail.
  • En 1997, Albert Cheng, journaliste de radio se fait poignarder dans le parking de son lieu de travail.
  • Chen Ping éditeur du magazine iSun Affairs subit un passage à tabac en 2013
  • Deux jours plus tard le patron de l’Apple Daily, Jimmy Lai, retrouve une machette et une hache en guise d’avertissement à son domicile vandalisé.

Tous partagent une opinion opposée à la rétrocession de Hong Kong.

La question du mobile de l’attaque s’est ensuite posée. À ce moment là, Kevin Lau et la rédaction du Ming Pao collabore avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) pour une enquête sur les montages fiscaux organisés par l’élite politique chinoise du PCC.

Une corrélation qui n’a pas été plus approfondie, n’ayant aucune preuve que l’attaque ait été commandée depuis la Chine, les organisations de protection des journalistes ont préféré écarter toute hypothèse prématurée.

Après 11 arrestations et 2 condamnations, l’enquête n’est finalement pas parvenue à déterminer de commanditaire, cependant ces même triades hongkongaises sont depuis réapparues à plusieurs reprises. Contre le mouvement pro-démocrate en fin 2014, et également le 22 juillet dernier où cette fois-ci, elles ont été aperçues collaborant avec les forces de police hongkongaise dans de nombreuses vidéos amateur compilées par le New York Times.

La rétrocession de Hong Kong en 1997 a porté un grand coup au journalisme hongkongais et les affaires d’ingérence se sont succédées. Face aux pressions chinoises, le modèle libéral hongkongais ne semble pas capable de protéger la liberté de sa presse et tend au contraire, sous la pression, à collaborer avec Pékin. Reste la société hongkongaise, qui elle, après 14 semaines de mobilisation, ne semble pas l’entendre de cette oreille.

Une présence massive sur les réseaux sociaux et un important retour du journalisme citoyen

Si la situation pour la presse semble s’assombrir à Hong Kong, la mobilisation elle ne semble pas diminuer.

Alors que les manifestants étaient quelques dizaines de milliers dans les rues en 2014, les cortèges ont rassemblé cette année près de deux millions de personnes mi-juin et 1,7 million le 18 août, alors même que le mouvement tend à se radicaliser.

Dans Le Temps du débat sur France Culture, Eric Sautedé, analyste politique basé à Hong Kong, évoque un soutien populaire de près de 80% et une mobilisation de 25% des citoyens (pour une population de 7,4 millions).

“Be Water”: slogan phare de la mobilisation

Dans ce contexte, le mouvement a développé une présence d’une importance sans précédent sur les réseaux sociaux.

La communication autour des mobilisations, empreinte de culture asiatique, est massive et a largement dépassé les frontières chinoises (voir thread twitter du photojournaliste Maxime Reynié sur les visuels partagées sur les réseaux)

Suivant le modèle du réseau de journalisme citoyen Indymedia en Europe et Amérique du Nord (ensemble de médias citoyens locales de tendance de gauche radicale), In-Media version hongkongaise s’est développé à Hong Kong de façon collaborative depuis 2004.

Alors que le journalisme citoyen à connu un fort déclin en Occident au profit des réseaux sociaux, In-Media a continuer à fonctionner au gré des mobilisation contre la gouvernance chinoise.

Le site de In-Media connaît depuis le début des manifestations des pics d’affluence (classé 82.000e début juin, inmediahk.net est aujourd’hui 38.000e mondial selon les statistiques de trafic Web Alexa) tandis que la page Facebook compte elle plus de 560.000 abonnés.

“Ça ne peut pas arriver” est arrivé.

Je me rappelle quand je vivais en Turquie, on disait comme ça : “Mais non en Turquie quand même, ça ne peut pas nous arriver. Nous sommes une République. Ce n’est pas un pays du Moyen-Orient”.

Ça ne peut pas arriver” est arrivé.

Depuis 2016, à peu près 200 médias ont été fermés par le pouvoir. Des centaines de journalistes ont été envoyées en prison. La Turquie est ainsi devenue “la plus grande prison au monde pour les journalistes”. 150.000 personnes sont limogées de leur poste. La constitution est changée, le système politique aussi. La séparation du pouvoir est détruite par R.T. Erdogan.

Mercredi 18 avril 2018, Erdogan a changé la date d’élection après une réunion avec Devlet Bahçeli, le leader du parti de l’extrême droite du parti MHP. Lui aussi sera candidat pour cette élection présidentielle, mais cette annonce d’élection anticipée a pris de court toute l’opposition. Comment s’organiser en 2 mois ?

La Turquie va donc aller aux urnes pour choisir le Président en juin 2018 sous l’état d’urgence. Normalement, l’élection présidentielle était prévue pour le… 3 décembre 2019.

Pourquoi manifester ? Pourquoi faut-il manifester ?

Pour dire qu’après avoir choisi un président : “Nous sommes toujours ici”. Parce que bien entendu, la démocratie ne veut pas dire juste « les élections ». Il ne faut pas dire : “nos institutions sont fortes, ça ne peut pas nous arriver, à nous, jamais”. Il ne faut jamais lâcher. Au lieu de “liker” ou “partager” sur Twitter ou Facebook, parfois il faut être dans la rue.

Il faut marcher tranquillement avec la paix et sans violence. Juste pour donner le message : “N’oublies pas que nous sommes toujours là et présent”. Car tout est possible, tout peut arriver… même en France.

Trump s’occupera-t-il de l’Afrique ?

[par Jean-Jules LEMA LANDU]

Comme partout ailleurs, l’Afrique a suivi assidûment le déroulement de la présidentielle américaine. Dans l’imaginaire collectif, l’Amérique, parée de sa grandeur économique et militaire, est perçue comme une sorte de puissance tutélaire universelle.

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Donald Trump élu 45ème président des Etats-Unis. (crédits photos: Mary Schwalm / AFP )

La Chine, la Russie, l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, chacun a eu son mot. L’idée générale qui s’en dégage se résume à l’interrogation, tant Donald Trump, le nouveau locataire de la Maison Blanche, est un inconnu. Considéré, surtout, comme quelqu’un aux sorties à l’emporte-pièce.

Cela prouve que les Etats-Unis tiennent le manche de plusieurs leviers sur la marche du monde.

Quelle est la place du continent africain, en termes de profits économiques, politiques ou géostratégiques, sur cette plate-forme régissant les relations internationales ?

L’Afrique, en réalité, y est absente. Entre les Etats-Unis et l’ensemble des 54 Etats africains, spécifiquement, les échanges y sont exsangues. Entre 2000 et 2010, les exportations non pétrolières de l’Afrique furent chiffrées à 53,8 milliards de dollars contre 20, 3 milliards de dollars, dans le sens inverse, pour les Etats-Unis. La moyenne, de part et d’autre, est insignifiante !

En 2014, à l’instar de la Chine qui, en matière de financement en faveur de l’Afrique, tient le haut du pavé, l’Amérique a initié le sommet « Etats-Unis – Afrique ». Une sorte d’opération de charme, au cours de laquelle le président Obama a engagé son pays à verser 33 milliards de dollars, à titre d’investissements publics et privés. Deux ans après, la corbeille est encore quasi vide.

Libérer la démocratie

Côté politique, les Etats-Unis (comme le reste des autres puissances occidentales) n’ont jamais véritablement soutenu le continent, dans sa quête pour l’émergence de la démocratie. Les souvenirs liés aux années soixante, début des indépendances africaines, sont amers. Pour empêcher le continent de basculer dans l’escarcelle du communisme, Washington a exercé l’effet de criquet au développement de celui-ci, en favorisant des conflits internes.

En dépit de tout, l’Afrique n’avait cessé de regarder à ce « puissant maître », qui a fait de la démocratie le socle de sa vie. De la Maison Blanche – tout comme de l’Elysée ou de 10 Down Street -, on s’attendait de voir venir, un jour, la planche de salut. C’est ainsi qu’à l’élection de Mitterrand, en 1981, ou à celle de Clinton, en 1992 – supposés « progressistes » -, l’Afrique centrale a dansé de joie. Espoir trahi !

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Pierre Nkurunziza, président burundais, sable le champagne pour saluer l’élection du 45e président des Etats-Unis, Donald Trump. ( crédits photos : afrique-sur7.fr)

Désabusée, l’Afrique ne vibre plus pour les présidentielles, en Occident. Désormais, elle les regarde, assise au balcon. D’où l’étonnement de certains analystes, face à la joie qu’ont exprimée les présidents Pierre Nkurunziza du Burundi et Joseph Kabila de la RD Congo. Ils sont allés jusqu’à sabler le champagne, en l’honneur de l’« ami Donald ».

Or, le nouvel élu américain reste encore une énigme pour l’Afrique qu’il ne connaît, probablement, que de manière vague. Que cette hypothèse venait à se vérifier ou non, aurait-il à cœur le sort du continent, lui qui privilégie à outrance la notion de l’ « american way of live » ? Le doute est permis. Tout au moins, s’attèlera-t-il à considérer le continent, comme ses prédécesseurs, sous l’angle des intérêts géostratégiques et commerciaux, à travers l’installation des bases militaires et l’importation de matières premières nécessaires à la croissance américaine ?

Que les dirigeants africains quittent leurs illusions ! Le départ d’Obama, leur contradicteur obstiné, et l’arrivée à la Maison Blanche de Trump n’arrangeront en rien leurs ennuis. Car, c’est avec leurs peuples respectifs qu’ils ont affaire. Et, l’affaire est simple : libérer la démocratie.