En Afghanistan, les talibans répandent encore et toujours la peur auprès des journalistes

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021 en Afghanistan, la liberté de la presse est quasi inexistante. Les médias sont sous l’étroite surveillance et le contrôle permanent de la milice talibane. Entre censure médiatique, persécutions, emprisonnements, tortures et assassinats de journalistes, le gouvernement a mis en place un véritable règne de la terreur qui traque les journalistes et les professionnels des médias pour les réduire au silence. Retour sur l’état de la liberté de la presse en Afghanistan deux ans après le retour au pouvoir des talibans

Le 15 août 2021, les talibans prenaient le contrôle de l’Afghanistan. Apparu pour la première fois en 1994, le mouvement taliban prône un retour à l’islam pur (proche de celui existant au temps du prophète), et s’appuie sur une interprétation extrémiste de la loi divine aussi appelée la charia.

Le 27 septembre 1996, les talibans s’emparent de Kaboul et prennent le contrôle du pays pour la première fois, où ils font régner la peur et imposent des lois strictes. Le théâtre, la musique, le sport et la télévision sont interdits. Les femmes sont privées d’éducation et n’ont plus le droit de travailler. Les exécutions publiques font partie du quotidien.

Mais les attentats du 11 septembre 2001 réveillent la colère des Etats-Unis, marquant le début de la guerre d’Afghanistan. Le 13 novembre 2001, les soldats américains, aidés par l’Alliance du Nord, libèrent Kaboul, la capitale afghane. Le régime taliban s’écroule après cinq ans de terreur.

Le 1er mai 2021, les Etats-Unis annoncent officiellement le retrait de leurs derniers soldats présents sur le sol afghan, et les talibans ne tardent pas à s’emparer du pouvoir pour la deuxième fois. 

À leur retour au pouvoir en août 2021, ils avaient pour objectif de séduire les médias et de faire oublier le souvenir de leur premier régime (1996-2001). Ils se sont ainsi montrés souriant, posant pour des selfies, mangeant des glaces, répondant à une interview télévisée avec une femme journaliste, ou encore faisant des tours d’autos tamponneuses et de manège dans un parc d’attractions à Kaboul.

Alors qu’ils avaient déclaré vouloir faire partie de la communauté internationale, évoqué un « gouvernement inclusif », et promis que « les droits des minorités et de tous les citoyens seront garantis par le système à venir », le gouvernement mène une politique de répression médiatique qui ne laisse aucune chance de survie à la liberté de la presse

Les autorités multiplient les menaces envers les médias, qu’elles considèrent comme des « ennemis » du régime en vigueur. Interdictions de travailler, arrestations, emprisonnements, tortures, et assassinats de journalistes se succèdent en Afghanistan.

Lorsqu’ils accèdent au pouvoir en 2021, les talibans établissent 11 règles à respecter pour les journalistes. Parmi elles, on retrouve l’interdiction de diffuser des sujets contraires à l’islam et celle de critiquer le gouvernement, de près ou de loin.

Être journaliste en Afghanistan, un métier de tous les dangers

En Afghanistan, les journalistes risquant des accusations « d’immoralité ou de conduite contraire aux valeurs de la société ». De nombreux journalistes sont traqués par la milice talibane et sont forcés de se cacher ou de prendre la fuite.

Certains journalistes afghans formulent des demandes d’asile ou de visa, mais ces requêtes peuvent être des procédures longues et incertaines. Des centaines d’entre eux ont fui l’Afghanistan et se sont rendus en Iran et au Pakistan dans l’espoir d’y obtenir un visa pour un pays sûr, comme la France. 

En ce qui concerne les journalistes étrangers, il est difficile de se rendre en Afghanistan, notamment en raison de la difficulté à obtenir un visa.

L’ambassade de France en Afghanistan étant fermée, « le respect des droits fondamentaux et la sécurité des personnes ne sont pas assurés » en cas d’arrestation ou de détention, comme l’indique le site internet du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères. 

Selon les derniers chiffres datant de 2022, plus de 60 % des journalistes ont perdu leur emploi. Près de 40 % des médias afghans ont disparu. La presse écrite est entièrement contrôlée par le gouvernement et c’est environ la moitié des radios qui ont cessé leurs activités.

Les journalistes femmes ont quasiment disparu du paysage médiatique afghan: plus de 80 % d’entre elles n’ont plus de travail. Dans 15 des 34 provinces du pays, il n’y a plus aucune femme journaliste en activité.

L’Afghanistan occupe la 156e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2022. Le pays était passé de la 150e place (en 2012) à la 122e place (en 2021). 

Dès les premières semaines qui ont suivi leur prise de pouvoir, les autorités se sont attaquées aux journalistes. L’assassinat de Dawa Khan Menapal, ex-journaliste et ancien porte-parole adjoint du président afghan Ashraf Ghani, marqua le début d’une longue série d’assassinats et de violences envers les journalistes.

Dawa Khan Menapal, figure emblématique des médias à Kaboul, n’hésitait pas à critiquer le gouvernement à travers les réseaux sociaux. Il a été assassiné par la milice talibane lors de la prière du vendredi, le 6 août 2021. Quelques jours avant lui, Fazal Mohammad, un policier qui publiait des vidéos humoristiques sur internet, a également été tué par les talibans suite à ses commentaires en ligne.

En septembre 2021, les journalistes Taqi Daryabi et Nematullah Naqdi ont été tabassés par les autorités. Les deux hommes couvraient une manifestation de femmes pour défendre leurs droits à travailler et étudier à Kaboul. Ils ont été arrêtés puis violemment frappés à coups de bâtons, de câbles, et de tuyaux

Les journalistes Taqi Daryabi et Nematullah Naqdi tabassés et frappés avec des câbles par les talibans le 8 septembre 2021. WAKIL KOHSAR VIA GETTY IMAGES

Le 1er décembre 2022, les talibans avaient annoncé avoir interdit deux grands médias présents dans le pays, The Voice of America et Radio Azadi, la branche afghane de Radio Free Europe/Radio Liberty. Leurs sites internet respectifs avaient été suspendus. 

Depuis le 1er janvier 2023, deux journalistes ont été tués en Afghanistan, et cinq ont été emprisonnés.

Le 14 février 2023, les autorités ont organisé une descente dans les locaux de la chaîne de télévision afghane, Tamadon TV, où le personnel a été violemment agressé.

Reporters sans frontières (RSF) a réagi et leur a demandé de libérer les journalistes et de respecter la liberté d’informer. Ce n’est pas la première fois que les talibans ciblent les chaînes de télévision ou de radio.

En effet, le 12 février 2023, la seule radio pour femmes qui diffusait des programmes éducatifs destinés aux filles, Radio Sahar, a elle aussi reçu l’interdiction d’émettre.

Le 11 mars 2023, une explosion à la bombe a tué un agent de sécurité et fait huit blessés dont cinq journalistes afghans lors d’une cérémonie en l’honneur de la  « Journée nationale des journalistes » à Mazar-I-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan. 

Entre 2022 et 2023, plusieurs journalistes ont été arrêtés sur le sol afghan: Mohammad Yaar Majroh, reporter de ToloNews, l’une des principales chaînes de télévision du pays, Khairullah Parhar, de la chaîne de radio et télévision Enikass, ou encore Mortaza Behboudi, reporter franco-afghan dont l’arrestation a été largement médiatisée.


Le 7 janvier dernier, Mortaza Behboudi, âgé de 29 ans, a ainsi été interpellé par une patrouille de combattants avant d’être accusé d’espionnage, puis placé en détention. Sa femme, Reporters sans frontières (RSF) et de nombreux médias français tels que France 2, Mediapart, Libération, Arte, ou encore Radio France (pour lesquels il a travaillé) se sont mobilisés et réclament toujours sa libération de prison à ce jour.

La Maison des Journalistes se tient également aux côtés de Mortaza Behboudi.

Sous les talibans, les journalistes vivent dans la peur, un quotidien synonyme de censure et de persécutions. Certains se cachent, d’autres tentent de trouver refuge ailleurs. Force est de constater que la répression médiatique n’est pas prête de s’arrêter au vu des récents événements.

La fin de l’espoir pour les journalistes afghans ?

Alors que l’actualité en Ukraine et en Iran accapare l’attention des médias, les journalistes afghans ayant fui au Pakistan après la chute de Kaboul espèrent toujours un visa occidental qui les mettrait tout à fait hors de danger. Or d’après un récent règlement pakistanais, certains pourraient être renvoyés aux mains des talibans à partir du 31 décembre.

Le mois d’août 2022 a donné l’occasion à nombre d’organisations de journalistes de faire un bilan pour la presse de la gouvernance talibane. Du fait de la censure et de la fermeture de près de 220 médias sur 547, « 60% des 12000 journalistes exerçant avant août 2021 ont cessé leur activité », précise Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF)… Et des centaines, parce que leur profession est parmi les plus exposées à des représailles, ont fui le pays.

Le journaliste afghan Ramazan réfugié en France continue de recevoir des menaces de la part des talibans sur son téléphone. Il a longtemps documentés les violences talibanes sur la population gazara, et était visé depuis de longues années par les talibans.

Depuis août 2021, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a reçu près de 9000 demandes d’aide. Le groupe de travail « Afghanistan » créé par le Syndicat national des journalistes (SNJ) dès le 15 août 2021 a quant à lui demandé au ministère français des Affaires étrangères l’évacuation urgente de centaines d’entre eux. Et de fait, près de 250 journalistes ont été accueillis en France avec leurs familles.

Mais quid des autres ? Marzia Khodabakhsh, 27 ans, était productrice de l’information à la télévision Ariana News, média aujourd’hui contrôlé par les talibans. « Mon employeur m’avait depuis longtemps fourni une voiture blindée, parce que j’avais reçu des menaces de mort, et il changeait souvent mon
planning pour que les talibans ne repèrent pas mes horaires.
» Elle a fui au Pakistan en février 2022, et a demandé un rendez-vous à l’ambassade de France dès son arrivée. « Je n’ai même pas reçu de réponse à mon mail », témoigne-t-elle, angoissée par le silence des autorités françaises.

Lors d’une rencontre, fin octobre 2022, au ministère français des Affaires étrangères (MAE), Nicola Edge, une militante du SNJ a de fait cru sentir un désengagement des autorités françaises sur le dossier afghan. « Ils nous ont dit “Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a aussi l’Ukraine », raconte-t-elle, dépitée, ajoutant que le SNJ avait évoqué les très longs délais d’attente de rendez-vous auprès des ambassades de France au Pakistan et en Iran. Les journalistes afghans auraient plutôt besoin que les pays qui en août 2021 avaient fait de grandes annonces sur la nécessité de sauver les défenseurs des valeurs démocratiques et la liberté de la presse déploient plus de moyens pour leur venir en aide.

Or, nombre de journalistes au Pakistan n’ont, comme Marzia Khodabakhsh, même pas eu de réponse à une demande de rendez-vous envoyée il y a six à dix mois. Et ceux qui ont eu le précieux rendez-vous attendent aussi leur visa, tandis que leur situation économique se détériore. « Certains sont dans une extrême précarité, sans ressource aucune, témoigne Nicola Edge. Il y a des femmes seules à la rue au Pakistan, si démunies que quelques-unes ont fait des tentatives de suicide. Elles campent dans des parcs et ont vu leurs tentes lacérées par la police pakistanaise. »

Samiullah Jahesh, 33 ans, un autre journaliste d’Ariana News, est arrivé au Pakistan en janvier 2022 avec sa femme et son fils de trois ans. Il a pu déposer sa demande de visa à l’ambassade de France le 28 juin et n’a pas reçu de réponse. « Je suis acculé financièrement, j’ai épuisé toutes les possibilités d’emprunt auprès de ma famille et de mes amis, le loyer, l’électricité coûtent cher, et le Pakistan ne nous permet pas de travailler. » D’autres témoignent qu’ils rationnent le pain sec et ne mangent plus à leur faim.


Des menaces continues

Mais Samiullah Jahesh craint surtout pour sa vie. Depuis qu’il est à Islamabad, il a reçu des menaces de mort via WhatsApp, et a changé trois fois de domicile afin « de ne pas être repéré par des Pachtouns du Pakistan qui pourraient indiquer ma localisation aux talibans ». Ces messages inquiétants sont le quotidien des journalistes. Marzia Khodabakhsh en a reçu aussi. « Dans un message vocal, un taliban me disait “Où que tu sois, on te trouvera et on te découpera en morceaux”. Ma situation psychologique et morale s’est détériorée, j’ai très peur », dit-elle la voix tremblante. Les menaces emploient aussi d’autres canaux.

Mohammad Eivaz Farhang, 33 ans, travaillait pour le quotidien Hasht-e sobh (« Huit heures du matin », en français) publié en ligne depuis l’étranger. Il s’est senti encore plus menacé lorsque les talibans ont fermé le domaine Internet du journal, et que le porte-parole de l’Émirat islamique d’Afghanistan, Mujahid Zabiullah, a tweeté pour dénoncer les « dizaines de nouvelles que nous entendons dans les médias occidentaux, et des journaux comme Hasht-e Sobh », en concluant: « notre peuple connaît les ennemis de cette nation ». Ces menaces directes ou voilées amplifient le sentiment de danger chez les journalistes, qui savent qu’ils ne sont pas les seuls à être désignés comme « ennemis de la nation » : les militants, artistes, politiciens, juges y ont droit aussi.

En attente d’un visa français depuis des mois à Islamabad, les journalistes afghans se réunissent souvent ensemble pour travailler ou faire avancer collectivement leurs dossiers.

Mais les journalistes connaissent le lourd tribut qu’ils ont payé dans l’exercice de leur profession : chacun a eu un ou plusieurs collègues tués par balles ou dans l’explosion de leur voiture, et un grand nombre connaît des troubles de stress post-traumatique… Retourner en Afghanistan n’est donc pas une option, mais rester au Pakistan non plus. « Se retrouver en exil dans un pays dans lequel le régime qu’on est en train de fuir a des correspondants, c’est-à-dire des gens qui peuvent exporter la répression, c’est extrêmement périlleux, et c’est le cas pour le Pakistan s’agissant des journalistes afghans, car on sait les liens étroits entre les talibans et ce pays », alerte Christophe Deloire, de RSF.


Un prochain visa pour l’enfer

Mais si les portes d’un autre exil restaient fermées aux journalistes, l’option « rester au Pakistan » leur sera aussi bientôt interdite. Le ministère pakistanais de l’Intérieur a en effet annoncé le 29 juillet dernier un durcissement de sa politique à l’égard des étrangers, indiquant qu’après le 31 décembre 2022, « des actions seront engagées contre les étrangers en séjour prolongé dépassant plus d’un an », et qu’une peine de trois ans pourra être prononcée pour les étrangers en séjour irrégulier. Ou l’expulsion.

« La durée de mon visa pakistanais est courte, s’alarme Samiullah Jahesh, et si l’ambassade de France ne me donne pas un visa rapidement, le Pakistan me renverra aux mains des talibans. Et vous savez ce que ceux-ci me feront », conclut le journaliste, qui se dit rongé par la tension morale.

D’une manière générale, tous les journalistes ayant dénoncé dans leurs reportages les actes terroristes des talibans sont exposés à des représailles. Et ce n’est pas le récent bilan de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Unama), qui va pouvoir les rassurer, qui a déclaré le 2 novembre avoir enregistré « plus de 200 violations de droits humains à l’encontre des journalistes depuis août 2021 ». Des chiffres qui incluent « arrestations arbitraires, mauvais traitements, menaces et intimidations ».

« Du fait de cette date butoir pakistanaise, l’attente du SNJ lors de la dernière réunion au ministère français des Affaires étrangères était la délivrance en urgence de visas par la France, raconte Nicola Edge. Mais nos interlocuteurs ne semblaient pas vouloir prendre de mesure particulière. »


Sortir de l’impasse

Le 20 novembre, une vingtaine de journalistes afghans a donc envoyé une lettre au ministre français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, lui demandant « d’accélérer le processus de délivrance de visas ». L’un d’eux, Tariq Peyman, qui a fui la ville d’Hérat avec sa femme également journaliste, n’a cependant qu’un maigre espoir que le président français « conformément à ses engagements, sauvera la vie des journalistes afghans en danger. »

« C’est pourtant la responsabilité des démocraties que de défendre ceux qui représentent la démocratie », déclare Christophe Deloire. Mais il invite aussi le Pakistan à exercer ses propres responsabilités. « Quels que soient ses liens avec le régime des talibans, ce pays se déshonorerait à renvoyer des journalistes dans un pays qu’ils ont fui parce qu’ils étaient en danger. »

Du côté du groupe Afghanistan du SNJ, on sent que la tension monte chez les journalistes. « Certains nous écrivent tous les jours, ils n’en peuvent plus », témoigne Nicola Edge. Elle rappelle que notre pays a évacué environ 4000 Afghans depuis la chute de Kaboul, tandis que l’Allemagne en accueillait 15000 et que ce même pays vient de lancer un programme qui prévoit 1000 évacuations par mois pendant trois ans. « On aurait aimé que la France engage un programme de ce genre », regrette pour sa part Patrick Kamenka, du SNJ-CGT.

« Si on n’aide pas les journalistes afghans, une génération complète disparaît avec les compétences qu’elle a développées depuis vingt ans », relève Elyaas Ehsas, un reporter afghan en exil en France. « L’avenir du journalisme en Afghanistan, ironise-t-il, est-ce un groupe de talibans paradant sur un plateau télé ? » Il ajoute: « Toutes ces puissances qui ont occupé l’Afghanistan pour, selon leurs dires, y instaurer la démocratie, pour aider la société civile à s’organiser, vont-elles abandonner à leur sort ceux qui ont fait vivre ces valeurs pendant vingt ans, ceux qui portent la voix d’un peuple entier, privé pour l’heure de presse libre ? » Marzia Khodabakhsh, Samiullah Jahesh et leurs collègues attendent désespérément à Islamabad une réponse à ces questions.

Frédérique Le Brun, avec Elyaas Ehsas.

SYRIE. La difficile intégration des citoyens-journalistes dans l’industrie des médias

Depuis 2011, les jeunes Syriens se sont lancés dans le journalisme pour documenter eux-mêmes le conflit dans leur pays. Formés au bout de quelques années par plusieurs médias syriens indépendants tel Syria Direct et des organismes internationaux, ils sont par la suite devenus des journalistes aguerris. Pour eux, être journaliste rime avec activiste. Retour sur dix ans de lutte pour la liberté de la presse avec Manar Rachwani, journaliste Syrien qui est né dans la ville de Hama dans les années 1970.

Si Manar a passé quelques années à Hama, il a vécu la majeure partie de son enfance en Jordanie dans les années 1980. Le « massacre de Hama » en 1982 a durablement traumatisé le jeune garçon de l’époque et sa famille. Ordonné par l’ancien président Hafez el-Assad (père de Bachar el-Assad, actuel président) pour saper la rébellion des Frères musulmans, des milliers de personnes dans la ville ont été assassinées de la main des forces de sécurité et des Frères musulmans.

La famille Rachwani n’a survécu que par miracle, se réfugiant en Jordanie la même année. Manar n’a jamais revu sa patrie depuis ce tragique épisode, mais n’a jamais abandonné l’idée d’y retourner un jour. Fier de son éducation et de ses multiples diplômes en sciences humaines et sociales, il est devenu un chercheur et un journaliste expérimenté. En Jordanie, il a été chroniqueur pour le quotidien al-Arat (“Demain“) entre 2004 et 2017.

Loin de vouloir s’arrêter là, Manar est consacré rédacteur en chef de Syria Direct à partir de 2019, toujours en Jordanie. Syria Direct ayant été poussé à l’exil par le gouvernement syrien, le site d’information fonctionnait depuis Amman, capitale jordanienne. « Comme vous le savez, la moitié de la population syrienne est déplacée dans le pays », explique-t-il prestement.

« Et un quart de la population s’est réfugiée dans les pays les plus proches (Turquie, Liban, Egypte, Irak), tandis que d’autres ont décidé de partir en Europe. Les médias vivent la même chose. » Il a lui-même été obligé de fuir à nouveau, lorsque les services secrets de Jordanie ont enquêté sur lui pour son travail.

L’homme a trouvé refuge en France en octobre 2021. « Après avoir passé quelque temps à Paris, puis à Rennes et quelques jours à Saint-Malo, je suis revenu m’installer à la Maison des journalistes en janvier 2022. » Avec ses dents blanches et sa voix grave, Manar s’exprime au micro de la MDJ sur le journalisme citoyen en Syrie, ses origines et ses particularités.

Pas de rébellion sans information

« Pendant la révolution de mars 2011, j’étais en Jordanie. Au début, je savais que les citoyens-journalistes existaient et travaillaient en Syrie, car je les voyais dans les médias comme tout le monde. Puis, pendant la rébellion, j’ai eu la chance de travailler avec quelques-uns d’entre eux lorsque j’étais rédacteur en chef. En règle générale, les militants des médias sont la source première pour savoir ce qui se passe sur le terrain syrien. »

« Les médias officiels ne parlent pas de la révolution, mais les citoyens-journalistes le font. La liberté de la presse en Syrie était totalement inexistante jusqu’en 2011, il était impossible de savoir ce qu’il se passait réellement dans le pays. Lorsque le soulèvement a commencé, le gouvernement a dit qu’il ne s’agissait que de quelques protestations ici et là dans le pays. Grâce à ces citoyens, nous avons vu tout le contraire. » De quoi provoquer l’ire du régime, les cataloguant d’extrémistes diffusant de fausses informations et tuant le peuple. Les autres médias « contrôlés, possédés et dirigés par le gouvernement » étaient alors obligés de publier de la propagande et avaient l’interdiction de parler d’autre chose.

L’homme se considère néanmoins comme chanceux, puisqu’il a déménagé en Jordanie pour échapper à la violence, et encore plus d’avoir pu travailler comme journaliste pour des médias jordaniens. « La plupart des pays arabes n’acceptent pas les étrangers comme journalistes pour des raisons de sécurité, et la Jordanie en fait partie. Mais ils avaient cependant besoin d’hommes et de femmes qualifiés à l’époque et ont dû se résoudre à m’engager », raisonne-t-il avec un petit sourire amusé. Ce pourquoi il ne peut décemment se considérer comme citoyen-journaliste aujourd’hui, de par sa formation dans des journaux établis et des médias professionnels.

Une profession menacée tant par le régime que par les civils

Photo d’Alexander Andrews.

« Les journalistes n’étaient pas si militants au début, certains ont commencé à parler plus ouvertement après des semaines de conflit », explique Manar de sa voix posée. « Passé le choc, plusieurs journalistes des médias officiels ont fait défection au pouvoir. Mais avec la violence du régime de terreur imposé par le gouvernement, il était vraiment difficile d’y échapper. Pour certains, on ne peut pas parler de “médias” pour les désigner tant leur parole est dictée. »

Exemple parfait de la situation tendue, le directeur du média Al-Watan du secteur privé n’est autre que le propre cousin du président, Rami Malkhouf, affilié au régime el-Assad. « Même les journalistes du côté d’el-Assad sont menacés, torturés ou tués s’ils écrivent sur quelque chose qu’ils ne devraient pas, ou s’ils critiquent le gouvernement. »

Beaucoup ont été massacrés avec leur famille. Malheureusement, le régime n’est pas le seul à attenter à la vie des journalistes : les groupes terroristes restent une menace majeure pour eux. Quelques semaines auparavant, un militant des médias a été tué avec sa femme enceinte. Les suspects ont été identifiés mais n’ont jamais été poursuivis.

« En plus de ces ennemis, la polarisation de la population pousse les gens à mettre toutes leurs émotions dans leur travail et laisse le régime les diviser en groupes ethniques. Notre rôle de journaliste est aussi de façonner les mentalités en montrant l’union des citoyens, penser à l’avenir et les jeunes Syriens n’y sont pas encore. » 

Citoyens-journalistes ou journalistes ?

Pour lui, les citoyens-journalistes doivent être distingués des autres journalistes dans le monde : la première catégorie possède certes une expérience construite sur le terrain, mais ne bénéficie pas d’années de formation dans des « journaux bien établis », ce sont des autodidactes. « Je suis formé en tant que journaliste à suivre les normes professionnelles et à être indépendant. Notre façon d’écrire, de publier nos photos, de vérifier nos informations, tout est codifié. Les citoyens-journalistes en Syrie sont très émotifs dans leur travail parce qu’ils vivent les bombardements tous les jours », ce qui amène à avoir quelques intérêts personnels.

« Pourquoi les citoyens-journalistes ont-ils accepté de mettre leur vie en danger ? Parce qu’ils croient au peuple et à la rébellion, ils étaient déjà engagés », explique Manar. « C’est pour cela que nous devons faire attention à la manière dont nous collectons et vérifions les informations. »

Il insiste néanmoins sur l’importance du travail de ces personnes, comme pour le massacre de Hama en 1982 : « personne n’avait entendu parler de ce massacre avant la révélation par les journalistes. Bien sûr, les Syriens disaient que “quelque chose s’est passé à Hama” mais d’aucun ne pouvait dire avec certitude quoi exactement. Les pays occidentaux pensaient que 1 000 personnes avaient été assassinées : grâce à ces journalistes, nous savons maintenant qu’il y a eu au moins 25 000 personnes tuées. »

Mais après dix ans de révolution, ce type de journalisme est-il voué à disparaître ou perdurer ? Manar hésite les yeux dans le vague, jugeant la situation trop incertaine pour trancher. Le journalisme citoyen doit encore survivre à la guerre qui pourrait durer des années. Il espère que ce journalisme subsistera, car le monde « a besoin d’avoir quelqu’un sur le terrain dans des pays comme la Syrie et d’autres dictatures et de prouver que la rébellion a lieu. »

Professionnaliser et protéger les activistes des médias

Mais la guerre n’est pas la seule modalité à prendre en compte : la dictature, le terrorisme, la pauvreté et les journalistes eux-mêmes pourraient faire disparaître ce courant révolutionnaire. « En Syrie, il y a deux types de médias : ceux installés à l’intérieur de la Syrie, les autres depuis des pays étrangers, en exil. Partout en Syrie, les médias sont contrôlés par le régime même s’ils se disent indépendants. Ceux qui opèrent hors de Syrie (par exemple en Turquie, en Jordanie ou en France) sont plus difficilement indépendants. Après tout, ils ont toujours besoin de l’argent étranger pour continuer à tourner. »

« En Syrie, la polarisation est très forte, la guerre maintient tout le monde dans la pauvreté et il n’y a pas d’exception pour les médias qui vivent grâce aux fonds internationaux. Dans cette situation, ils ne peuvent pas être indépendants et neutres. Être indépendant, ce n’est pas seulement par rapport au régime, mais aussi par rapport aux donateurs. »

Enfin, d’autres journalistes « professionnels » ont tendance à critiquer et à sous-estimer le travail des Syriens afin de s’en dissocier. « Les gens remettent en question l’utilité des citoyens-journalistes, en disant qu’ils ne sont que des activistes médiatiques. Lorsqu’un citoyen-journaliste essaie de travailler pour un média, il est souvent mal vu car il n’a pas d’expérience dans les “vraies” rédactions. » Un fossé de plus entre ces journalistes et la population, alors que leur travail reste vital dans le pays.

Pour Manar, si les citoyens-journalistes ont besoin de renforcer leurs compétences professionnelles, « leur travail pour les médias libres reste sous-estimé et est devenu le travail des sans-emploi. Ce n’est pas tout à fait vrai ! Nous ne pouvons pas rejeter le travail de tous ces militants des médias, mais nous ne pouvons pas non plus lui faire confiance dans son intégralité. Ils mettent leur vie en danger pour nous et pour la Syrie et nous devons leur accorder une certaine confiance. »

Maud Baheng Daizey

Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale

Près de trois mois après le début de la révolte populaire iranienne, le régime théocratique a décidé de mettre fin à la police des mœurs, présente sur le territoire depuis 2005. Les images des manifestations historiques continuent de faire le tour du monde, transmises par les journalistes et les citoyens. L’Iranienne Massoumeh Raouf, ancienne journaliste et ex-prisonnière politique du régime des mollahs, revient pour l’Oeil de la MDJ sur l’influence cruciale des femmes sur les manifestations d’aujourd’hui, ainsi que celle, plus ténue, de l’Occident sur le gouvernement iranien.

Massoumeh Raouf a été arrêtée en septembre 1981 dans la rue. Pourquoi ? Elle était soupçonnée d’être sympathisante des Moudjahidines du peuple d’Iran par le régime, une accusation passible de torture et de mort, mais quotidienne dans le pays à cette époque. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran brave avec les armes le régime depuis près de 50 ans, et est devenu un courant politique et historique incontournable d’Iran. Massoumeh ne reverra jamais son frère, Ahmad Raouf, emprisonné la même année pour être un membre actif de l’Organisation, mais parviendra à contacter ses anciens compagnons de cellule afin de raconter son histoire.

Lors de son arrestation, « le guide suprême du régime Khomeini avait donné carte blanche à ses agents. Mon soi-disant “procès” n’a duré que dix minutes et le tout – sans avocat ni juge – a été bouclé en un rien de temps par un seul mollah, appelé “juge de la charia”. Sans aucun droit à la défense, j’ai été condamnée à 20 ans de prison. J’avais 20 ans. » 

Incarcérée, Massoumeh s’évade en 1982 et devient un membre actif de la révolution à venir. Elle rejoint la France en juin 1985, pays dans lequel elle vit encore aujourd’hui et continue de militer pour la libération de l’Iran. Elle collabore également avec Conseil National de Résistance iranienne depuis les années 80, Conseil fonctionnant comme un gouvernement depuis l’étranger. Mais en 1988 un nouveau drame vient endeuiller son avenir, celui de l’exécution de son frère de 24 ans, à l’instar des 30.000 prisonniers politiques iraniens cette année-là. Trente ans plus tard, toujours profondément marquée par sa disparition, Massoumeh lui rendra hommage en 2018 à travers la bande-dessinée « Un petit prince au pays des mollahs », relatant le parcours de son cadet et publiée en France.

Engagée dans la « Campagne du mouvement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 », l’écrivaine se bat depuis de longues années pour faire traduire en justice les auteurs des crimes contre l’humanité qui ont été commis et qui sont commis en Iran en toute impunité. 

Dans son dernier livre « Évasion de la prison d’Iran », paru aux Éditions Balland en février 2022, elle relate son parcours engagé et son évasion d’une prison de haute sécurité en 1982. Elle y décrit également la situation explosive en Iran et la révolution à venir. Les événements qui chamboulent la République islamique depuis le 16 septembre 2022, jour de la mort de Mahsa Amini, prouvent la justesse de ses propos. Retour sur des manifestations explosives et un régime liberticide.

La vie des journalistes iraniens en danger

Depuis le début des mobilisations, les journalistes iraniens font face à une augmentation des arrestations de leurs confrères et consœurs. L’écrivaine nous assure que « les journalistes risquent leur vie pour porter la voix du peuple, beaucoup ont été arrêtés ou sont simplement portés disparus. » Le 16 septembre 2022, jour de l’arrestation de la kurde Mahsa Amini pour avoir laissé dépasser une mèche de cheveux de son voile islamique, deux journalistes iraniennes décident de couvrir l’évènement. Niloofar Hamedi (journal Shargh) et Elahe Mohammadi travaillent toutes les deux à Téhéran et se sont rendues à l’hôpital Kasra de la capitale, où Mahsa Amini était soignée après sa détention par la police des mœurs.

« Plus tard dans la journée, et à peu près au moment de la mort d’Amini, Hamedi a tweeté une photo des parents d’Amini en train de pleurer à l’hôpital. Cette image s’est rapidement propagée avec les reportages d’Hamedi sur la mort d’Amini », donnant naissance à des manifestations nationales extraordinaires.

Malheureusement, Hamedia été arrêtée par les forces de sécurité le 21 septembre. Selon le journal Shargh, deux autres reporter et photographe de ses locaux ont été arrêtés. Ils sont aujourd’hui détenus à la tristement célèbre prison d’Evine. « Il n’y a pas de liberté d’expression en Iran, même pour les journalistes dans des médias officiels. Pour tout rapport et information qui ne plaisent pas au gouvernement et au guide suprême, arrestation, prison et torture les attendent. »

Les femmes, figure de proue de la révolution iranienne

Si le peuple soutient aisément les femmes journalistes (en particulier les jeunes générations prônant l’égalité des sexes), « le régime et ses agents sont misogynes et réactionnaires. Les femmes ont été les principales cibles de l’oppression et de la discrimination du régime », mais elles ont développé des armes et une grande résistance en accumulant des années d’expérience. Les Iraniennes « ont également appris par expérience que leurs droits ne se concrétiseront pas tant que ce régime sera en place », ce pourquoi elles battent le pavé, soutenues et saluées par la communauté internationale. « Elles sont organisées, inspirées, pleines d’abnégation et prêtes à apporter des changements fondamentaux », martèle Massoumeh Raouf.

« Les femmes iraniennes sont l’avant-garde et la force du changement et vont renverser ce régime, (…) le courage des femmes et des jeunes dans les rues de l’Iran a émerveillé tout le monde », se réjouit notre intervenante. « Malgré la répression, des rassemblements continuent de se tenir quotidiennement dans les universités du pays, des manifestations ont lieu dans diverses provinces, des raffineries sont en grève, des lycéennes et des collégiennes se photographient défiant le régime. Dans les universités, dans les rues et sur les tombes de martyre, ils crient : « jurons sur le sang de nos amis de résister jusqu’au bout. »

« La nouvelle génération, cauchemar du régime »

Autre signe révélateur de la résolution des manifestants, leurs slogans : “Mort à Khamenei !” “Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du Chah ou du guide [suprême] !” “Liberté, liberté, liberté !” “Mort au principe du velayate faqih [pouvoir clérical absolu] !” Les Iraniens n’avaient pas osé s’exprimer en ces termes depuis plusieurs décennies. L’exemplaire organisation de leur mobilisation est à mettre en exergue pour l’écrivaine iranienne. « Malgré la répression, les unités de résistance de l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI) continuent de se développer dans tout le pays », explique-t-elle au micro de l’Œil de la MDJ. « Leurs activités comprennent la conduite de protestations populaires et la destruction des symboles de répression du régime. Ces unités, essentiellement composées de jeunes de la nouvelle génération, filles et garçons, sont le cauchemar du régime », se réjouit Massoumeh Raouf.

« Les femmes et les jeunes iraniens font progresser le mouvement de protestation chaque jour et chaque heure, malgré une répression massive et brutale, au prix de leur vie, de leur santé et de leur liberté. Ils endurent la torture et diverses formes de mauvais traitements, y compris des viols répétés, dans des prisons sales et surpeuplées, sans nourriture suffisante et avec des contacts limités avec leurs familles. » L’écrivaine revient également sur la violence de la répression à même les rues, arguant que « des agents agressent sexuellement des jeunes femmes dans les rues, d’autres en civil enlèvent des manifestants en plein jour. D’autres encore kidnappent des étudiants dans leur dortoir au beau milieu de la nuit, tandis que certains mobilisés sont battus jusqu’à ce qu’ils se rendent. » Mais rien n’arrête pour autant les citoyens, dont la plupart n’ont plus rien à perdre.

Une photo d’Hadi Yazdi Aznaveh.

Une situation que Massoumeh Raouf a elle-même vécu et qu’elle a relaté dans ses livres. Elle affirme avoir voulu écrire non pas pour « simplement faire une œuvre littéraire », mais parce que cela « faisait partie de ma lutte pour la justice et pour attirer l’attention du public sur la terrible situation dans mon pays. Depuis deux mois, en plus de 600 manifestants tués, plus de 30 000 personnes ont été arrêtées et jetées en prison. Leur moyenne d’âge est de 20 ans et sont en majorité des étudiants, certains mineurs. Les détenus sont battus, parfois à mort, violés et torturés. » Les arrestations sont accompagnées de procès expéditifs et parfois des peines de mort.

Des emprisonnements aussi arbitraires que les libérations, comme ce fut le cas le soir du match Iran-Pays de Galles à la Coupe du Monde le 25 novembre dernier : suite à la victoire des Iraniens, les autorités avaient annoncé la libération de 700 manifestants.

Le 6 novembre 2022, le Parlement iranien vote un texte pour pousser la justice à appliquer la « loi du talion » envers les manifestants, à 227 voix pour contre 63. Dans un communiqué signé par la majorité des députés, ces derniers ont comparé les manifestants à l’Etat Islamique et les ont qualifiés « d’ennemis de Dieu » méritant la mort. De son côté, l’Autorité judiciaire iranienne a annoncé que des procès se tiendront pour les milliers de personnes arrêtées durant les manifestations. Neuf condamnations ont par ailleurs déjà été prononcées.

L’influence peu exploitée des Nations unies et de l’Occident

Les Iraniens ne sont pas obligés de se battre seuls pour leurs libertés, loin de là. Pour Massoumeh et les milliers de manifestants, le soutien de la communauté internationale est indispensable. 30 000 personnes risquent ainsi leur vie et « les Nations unies doivent prendre des mesures urgentes pour aller visiter les prisons du régime. Ils doivent renvoyer le dossier des violations des droits humains par ce régime devant le Conseil de sécurité de l’ONU et au Tribunal international spécial », et y inclure « le meurtre atroce d’une soixantaine d’enfants et adolescents par les pasdarans (NDLR : les gardiens de la Révolution) du guide suprême Ali Khamenei et le massacre de prisonniers politiques en Iran. »

Jamais le peuple iranien ne pourra bénéficier d’un élargissement de ses libertés sans un changement de régime. D’autres mesures doivent être prises pour aider les femmes à faire tomber le régime : « les femmes iraniennes ont besoin de la solidarité et du soutien du monde entier, de voir les ambassades du régime iranien fermer, les relations diplomatiques et économiques avec le régime rompues. Ce régime devrait être expulsé des Nations unies, il n’est pas représentant du peuple iranien. »

Pour Massoumeh, une alternative démocratique au régime théocratique existe : Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance Iranienne (CNRI). « Elle possède un programme politique déjà défini qui bénéficie d’une reconnaissance internationale. Le CNRI milite en faveur d’élections libres permettant au peuple iranien de se choisir des représentants politiques dignes, à l’opposé de la dictature religieuse que nous subissons. »

Maud Baheng Daizey

Afghanistan: women’s journalists cry of alarm

August 15, 2021 seems to have marked the death of the press in Afghanistan with the return to power of the Taliban. Abandoned to its fate by NATO and the United States, the country has been sinking for more than a year into total obscurantism. The regime promised to respect Human Rights, but its numerous exclusive and authoritarian policies have proven the opposite. In one year, the Afghan media have suffered so much repression that over 50% of them have disappeared. Dozens of journalists have been forced to flee the country to escape the government, without giving up on Afghanistan and their freedom. How do they organize themselves both abroad and in Afghanistan to make their voices heard and keep working and avoiding jail ?

In September 2021, the Taliban government imposed a directive containing 11 articles to censor and control the Afghan press and journalists. They use the media outlets to spread their own information, making the work of journalists very difficult. According to the report of SIGAR, the Special Inspector General for the Reconstruction of Afghanistan, “laws have been enacted to prohibit the publication or broadcast of information considered against Islam or the regime.

More than half the media closed in Afghanistan

Since the takeover, at least 80 journalists have been arrested and all are subject to censorship. More than 51% of media outlets have been closed and 80% of women journalists have been left without jobs in 15 months. As a result, 10 out of 34 provinces in Afghanistan have no female journalists. Zan and Bano TV, two privately owned media outlets that were run by women, had to stop their activities and lay off their mostly female staff.

The most recent case is Kabul News TV, one of the largest news channels in the country. It was founded by former President Karzai’s former chief of staff, Karim Khorram. In recent years, the channel was in opposition to President Ghani’s government, but was closed in 2021 due to pressure from the Taliban and economic difficulties.

For several months, women and girls have seen their freedom shrink. They are no longer allowed to go to school or practice their profession, and the Afghan journalists who are still in place are fighting to keep their jobs. We were able to talk to one of them as well as colleagues now based in neighbouring Pakistan about their current condition and their means of fighting against censorship and the regime.

The many obstacles encountered in getting in touch with them are a sign of their difficulties: the telephone numbers of the refugee journalists in Pakistan can only be reached for a given period of time, before they are redistributed to other people.

Two contacts never answered our calls because their visas had expired and their telephone numbers had been given to another refugee. Others do not have control over their phones, with their brother or strangers answering for them.

The double punishment of the Afghan woman journalist

Fortunately, some were able to answer our calls. Banafsha Binesh is an Afghan woman still living in Kabul and working for TOLOnews, Afghanistan’s leading TV news channel. We had to wait until the second call when she was alone to interview her and get straight answers.

Banafsha Binesh for TOLOnews.

We are working in very bad conditions,” she tells us. “Censorship is extremely strict and there are more and more bans on our work. For example, a while ago I covered a UN event on the situation of Afghan women. Representatives were criticising the Taliban agenda and policies and we were banned from broadcasting our story because we are not allowed to criticise the regime.” With composure and pride, Banafsha Binesh assures us that she does not want to be anonymised because she is “already fighting the Taliban from Kabul.

But why does she continue to work despite censorship and danger? Apart from the need to “make the voices of women and the Afghan people heard“, the journalist explains that she is the only one who can support her family financially. TOLOnews has not escaped the repression and has itself reduced the number of its employees, but Banafsha Binesh has managed to keep her job.

We must continue our work and show the international community that Afghan women have not given up their lives. They continue to fight for their freedom, democracy and to stand up to the Taliban. They are still alive !“, she says in a straightforward voice. 

Before the Taliban, the young woman experienced what she calls “real journalism” in her many reports and refuses to turn away as she and her colleagues “raise the voices of the people who live under constant threat. We feel like activists, in a sense.

Prison for an interview

But her courage is threatened daily. She is terrified every morning to go to her office, being both a woman and a journalist. “One day, while I was reporting with my cameraman on the terrible economic situation of Afghan women, we were brutally interrupted. I was interviewing an ice cream vendor in Kabul when the 8th District Intelligence Department arrived to arrest us. We were imprisoned for four hours, threatened and tortured. They forbade us to do interviews and to give a negative image of the government. We were not allowed to broadcast our work.”

Banafsha Binesh and her cameraman

This was not the only intervention by the Taliban during her working hours, far from it. Binesh testifies that on several occasions the regime interrupted and cut off her live broadcasts, especially when she was interviewing refugees or students outside schools. On that day, “they came and prevented me from talking to the students and girls there, I could only greet them before I had to leave.” She cannot appear on screen without her hijab and mask.

But Banafsha Binesh and her compatriots cannot win this fight alone, she insists on many occasions. “It is the role of the international community to put pressure on the Taliban. It meets them every day in Doha, Qatar, so what is it waiting for to force them to respect women’s rights and freedom of expression? We can no longer go to the parks or the hammam, we can no longer get an education or do cultural activities. We cannot move forward without the international community. Journalists from all over the world must also be able to focus on Afghanistan and the condition of women here, it is our responsibility.”

Getting a foot in the door of journalism

Other journalists have had no choice but to flee the regime and seek refuge in Pakistan. Unfortunately, the situation is not much better for them, as the two Afghans with whom we were able to communicate, who wished to remain anonymous, can testify.

The first of them has been based in Pakistan for 15 months and used to work for Itlat-E-Rooz Daily as an investigative and peace journalist. Wahid Haderi and four members of his family fled their home country in August 2021. He says that in recent months, refugee journalists had arrived on medical and tourist visas. “But without a journalist visa, we cannot work in Pakistan. The country does not issue journalist visa, and for a normal tourist, people should pay $1,000 to brokers, wich is far too much money when we fled with what we have on our backs and no work.”

Wahid Haderi at work

Most journalists who have visas have them for only three or six months and even mine has expired. Pakistan has announced that it is closing the borders and our colleagues have no choice but to cross the border illegally. At the end of the year, they will face three years in prison or deportation to Afghanistan, but what can they do? Many have families to support and they have a better chance of meeting their needs from Pakistan than from Afghanistan.” Risking death on the spot or taking a slim chance elsewhere is what our speaker is saying. He said that international aid was too specific to really help Afghan journalists. 

Some organizations like Amnesty International or the Committee to Protect Journalists provide financial aid, but you have to prove that you are in great danger to get it. Most of them have escaped without any legal documents to save their lives. And even if you manage to get the money, it is never enough to survive for more than a few weeks. And you have to have been tortured or imprisoned, not just threatened. But they all suffer from mental or psychological problems because they are traumatized.” Many still cannot talk about their experiences and their escape.

Wahid Haderi reports on press freedom in Afghanistan

The same sound is heard from our third journalist. He too has fled to Pakistan to escape the death promised by the Taliban, but the country is not safe for journalists. “We feel threatened here too, we can’t criticise the Pakistani government either. Terrorist groups like Daesh and the Taliban themselves have influence and support in Pakistan. We can still be imprisoned by Islamabad for our opinions or as a result of our visa expiring. Many journalists can no longer even rent a flat,” he says. “It’s a nightmare situation.” Although he applied for a visa in France and Germany last February, he has not received any reply.

He confides that he simply expects us “to be heard and to be able to work without being threatened with death or torture.” About 350 journalists and media workers are currently refugees in Pakistan and are asking the international community to take up their asylum cases.

They need to be given an answer as soon as possible, so that they can make a fresh start and have a normal life. They also need to be informed about their cases and visas, which take a long time to be processed in order to get them out of their desperate situation. Their lives are at stake.

These journalists need to be supported by the international community, based on a clear and transparent mechanism, so that their voices can be heard in the country. Journalists in danger in Afghanistan must also be evacuated and their asylum cases examined in an appropriate country.

After all, Afghanistan is not frozen in political immobilism. The fact that the Taliban government has kept its political office in Qatar means that they are willing to negotiate in many cases, they have regular meetings with representatives of the Islamic Emirate’s political bureau and European political sections. These visits have made it clear to the Taliban that their continued political power depends on the acceptance of the basic rights of citizens.

Issues of freedom and human rights, especially freedom of expression, were discussed with the group’s political representatives. And this opened the way for a political conversation, a conversation that led to the creation of a comprehensive government and the end of forty years of violence.

Maud Baheng Daizey and Noorwali Khpalwak

War in Afghanistan : one year under the Taliban regime

Introduction:

Last year, on August 15th, the Islamic Republic of Afghanistan was fall down on the basis of an international and domestic conspiracy and the Taliban ruled the entire country, they (Taliban) had a golden chance to prove themselves that they can represent this great nation and have the knowledge and art to lead the country towards prosperity and stability, but unfortunately only the war is stopped for a short period of time, it is a temporary positive change in the security situation, but the country has gone in a negative direction in all other areas.

The previous republican government:

The result of the withdrawal of the United States and NATO from Afghanistan was heartbreaking, sad and devastating for many Afghans, although the collapse of the previous republican government led and reason to the return of the Taliban, it was corrupt in different parts, but still it was a united government of America and NATO to fight against Islamist extremist groups in Afghanistan and the region, It celebrated and nurtured democratic values ​​and tried to guarantee these values ​​to Afghans, (Although these values ​​were very difficult to implement so quickly and the country should have a full-fledged liberal democracy).

Certainly, the previous system was more valuable than the current successor.

Islamic Emirate of the Taliban:

The Taliban’s one-year rule, especially their treatment of girls and women, shows that the Taliban intends to turn Afghanistan towards extremism based on a narrow view of Islam، and it seems that they will not able to help the country in economic reconstruction., which had signed at the beginning of the withdrawal of foreign forces, it could not be saved.

Ideological agreement and relations with other extremists groups:

Although the Kabul attack that killed al-Qaeda leader Ayman al-Zawahiri was a major achievement for the intelligence and counter-terrorism communities, the presence of al-Zawahiri in the country’s capital and within a few kilometers of the presidential-place (Arg) shows that Taliban still willing to provide hiding places to international terrorist groups, the country with a population of nearly 40 million and the West has been helping them for the past 20 years is condemned to humiliation and deprivation.

Human Rights:

On the verge of completing one year of the Taliban’s rule in Afghanistan, the Human Rights Watch Foundation has published a report called “A year full of disasters of the Taliban government”.

It is stated in this report that the terrible actions of the Taliban in the field of human rights and the interaction of this group with the international community have led to their isolation.

In the report of the Human Rights Watch Foundation, it is stated (that the Taliban have violated their promises in the field of human rights since taking over Afghanistan).

According to the report of the Human Rights Watch Foundation, the Taliban have imposed severe restrictions on women and the media and have arbitrarily arrested, tortured and executed opponents.

According to this report, since the rule of the Taliban in Afghanistan, 90 percent of the people of this country are suffering from food insecurity and millions of children have suffered from malnutrition.

One year after the rule of the Taliban, the greatest losses have been inflicted on the women of Afghanistan, thousands of women have lost their jobs, millions of girls have been prevented from going to school, and restrictions have been imposed on their presence in society, and they have been suppressed in the political arena.

During the republic government among the 249 members of the Afghan House of Representatives (Wolosi Jirga), 69 of them were women, and among the 102 representatives in the Senate, almost half of them were women.

In the previous republic government, nearly 5,000 women worked in the ranks of the Afghan Defense Forces.

Women’s teams in various fields such as football, basketball and martial arts had impressive activities in all provinces, now these activities have come to zero and their participation in sports is prohibited under the shadow of the Taliban regime.

With the arrival of the Taliban it has been implemented, preventing women from working, closing schools to female students above the sixth grade, covering the faces of female TV presenters, and imposing other restrictions on women have severely limited the public space for women in Afghanistan.

Human Disaster:

The international aid organization (World vision) in its report which is published on August threatened that the development achievements of the people of Afghanistan, which have been achieved with many problems, are in serious danger, (World Vision) has said that the situation of children in Afghanistan is more dangerous than ever, that some call it the worst humanitarian crisis in the world.

The report states that this is challenging the ability of families to survive, rapidly deteriorating the public health system and ultimately endangering the rights and protections of Afghan children. 

The UN’s Humanitarian Aid Coordinator (OCHA) says that around 25 million people in Afghanistan are currently living in poverty, and the organization has reported that 900,000 jobs will be out of the labor market this year.

Freedom of speech:

The Committee to Protect Journalists in New York has published a report calling for the release of journalists imprisoned by the Taliban and violence against the media. In this report, it is said that a large number of journalists left the country due to violence and harassment, and due to the restrictions and bad economic situation, a number of newspapers, radio stations and television stations have been shut down. It is stated in this report that Afghanistan had 547 media outlets before August 15 of last year, but a year later, 219 media outlets stopped their activities and 76.19% of 11,857 journalists lost their jobs.

The Reporters Without Borders organization has published a report saying that after the rule of the Taliban, Afghanistan has lost 39.59% of its media and 59.87% of journalists, especially female journalists, and three quarters of them are now unemployed. According to this organization, all this happened amid the deep economic crisis and suppression of press freedom.

Reporters Without Borders Secretary General Christophe Delor said: “Journalism was destroyed in Afghanistan last year.”

He stated: “The media and journalists are subjected to unfair regulations that limit the freedom of the media and open the way for repression and harassment.

This organization has noted that women journalists were the most affected and in 11 provinces of Afghanistan, where there were 2,756 female journalists and media workers, now only 656 are working.

The report states that accusations of “immorality or behavior contrary to society’s values” are widely used as a pretext for harassing female journalists and sending them home.

Health system:

 Johanniter International Assistance has said that Afghanistan’s health system has returned to the situation 20 years ago due to the cessation of international development aid and economic isolation.

Holger Wagner the head of Janitor’s international aid program, said that 70% of people’s primary health care expenses were financed by the international community in the past years, and if it is cut off, employees’ salaries will no longer be paid, medicine and equipment will not be provided, and it will not be possible to provide health facilities.

 “This poor first aid supply is now facing an unprecedentedly dramatic humanitarian situation, especially for children – if they survive – their development will be stunted, with fatal consequences for the country’s future society,” adds Wagner.

Brain Drain:

 Thousands of Afghans were forced to leave their country, The majority of these Afghans are professionals, scholars of contemporary sciences and technology, and elites of Afghanistan.

According to experts of the migration; this great wave of manpower will have extremely destructive effects on the future of Afghanistan.

Abbas Kamund, the former spokesperson of the American Embassy in Kabul said that in the past 21 years of American investments in the field of human capacity development in Afghanistan, “the investments were comprehensive, extensive and very huge, maybe there is no exact figure yet, but estimates are that in the fields of military, economic, political, state building and infrastructure, the expenditures of the United States of America, including military expenditures, reached about two trillion dollars.

However, as a result of the withdrawal of international forces led by the United States from Afghanistan on August 15, 2021 and the rise of the Taliban group, thousands of educated, professional and experienced Afghans were forced to leave Afghanistan.

Taliban Foreign Relations:

Taliban has relations with several countries such as Pakistan, Iran, Russia, Saudi Arabia, Turkey, Qatar and China. There are many comments about the Taliban’s relationship with the above countries, especially Pakistan, I will not go there, I will only focus on China-Taliban relation.

China is one of the biggest economic powers in the region and has the capacity to help the Taliban through investment, also the Taliban were very hopeful at the beginning to use China’s influence in their international relations. 

China:

A checkpoint near Karkar mine in Baghlan province was under the attack by IS-K forces at night, it’s says; all the fighters of that checkpoint were killed in this attack, but there is a possibility that these dead fighters were Uyghur who were killed by the Taliban because of their commitment to China, the next night Taliban closed the Baghlan-Kundz highway for almost half a day, and no word of that incident was released to the media.

China is worried about Muslim Uyghurs fighters who can cause rebellion in this country through the common border with Afghanistan and Central Asia, therefore it is eager to have a relationship with the Taliban, this relation is based more to watch the Taliban, China want to be make sure that there is no dangerous for them, and they can follow up the Uyghurs fighters, but whether the Taliban have really taken the actions that China wants against the Uyghurs who oppose China, It is a question?

But; in the latest case, the English section of the Voice of America published the opinion of American analysts and said that China and the Taliban are “disappointed” with each other.  American analysts have considered the reason for China’s disappointment with the Taliban to be the failure to suppress Uyghur extremist groups, which the Taliban have not implemented in the past year despite repeated promises, on the contrary, the Taliban wants economic cooperation and international legitimacy from China.

With the killing of Ayman al-Zawahiri in Kabul, the concerns of China, a country that the Taliban had counted on, have increased.

There are many reports that the Turkestan Islamic Movement, whose founders are Uyghur extremists, are based in parts of Baghlan province and are closely cooperating with the Taliban.

The Opium

Terrorism and opium have a synergistic relationship and the main source of financing, equipping and the economic structure of violent groups in the region is this lucrative business.

The Taliban had created a large network of opium trafficking in the region, the Taliban’s opium cultivation, refining and trafficking network starts from the big farmers who are known as the local opium mafia in the regions and reaches the high-ranking military commanders and political-religious leaders of this group.

Opium is considered to be one of the economic sources of financing the war in Afghanistan, which is the main arm of the Taliban’s criminal economy and plays an essential role in political instability.

Past year, Taliban commanders and leaders of this group intensified the process of opium smuggling and production and took it from the hands of local traffickers, before the Taliban’s strategy was that the military commanders cooperated with the help of local traffickers who were not members of the Taliban group, but after the occupation of Afghanistan, the middle-ranking commanders of the Taliban also limited the hands of non-Taliban traffickers and took over the circulation of opium from cultivation to trafficking, a large part of them who were engaged in war are now engaged in the cultivation and trafficking of drugs, which is very profitable.

The New York Times has reported that Molavi Yaqoub, the Minister of Defense of Taliban during his trip to Doha asked the Americans to release Bashir Noorzai, a well-known smuggler and financial supporter of the Taliban.

IS-K

 Amir Khan Motaqi, Taliban’s foreign minister, said at the Tashkent meeting earlier this month that 1,800 IS-K fighters were released from Bagram and Pulcherkhi prisons when the Taliban captured Kabul.

On Thursday, 11 August the news website of the ISIS group (Amaq) claimed responsibility for the killing of Maulvi Rahimullah Haqqani, one of the senior members of the Haqqani network, by publishing a newsletter.

In this newsletter, it is said that the suicide attacker of this group bypassed all the security fortifications, reached Rahimullah Haqqani’s school and detonated his suicide vest.

ISIS has claimed that including this senior member of the Taliban group, several others were also killed in this attack.

Rahimullah Haqqani, a member of the Haqqani network, was active in Pakistan before the Taliban took over Afghanistan and ran a religious school in Peshawar, after the collapse of the Afghan government, he moved his school to Kabul.

Many members of the Taliban, including the commanders and leaders of this group, are students of Sheikh Rahimullah Haqqani School, which was active in Peshawar for the past 20 years.

This shows that the Taliban has failed to control IS-K attacks that have been carried out several times in the past one year, However, control of such attacks requires a network and advanced information tools, which Taliban do not have both.

In the early days of Taliban rule over Afghanistan, IS-K carried out the deadliest terrorist attack in Kabul airport during the evacuation process, in which more than 200 people, including American forces, were killed and wounded, In another IS-K attack on a mosque in Kunduz, more than 50 Shia worshipers were killed and wounded, a week after the attack on Kunduz, the bloodiest terrorist attack took place in Kandahar, as a result of which about 40 people were killed and more than 70 people were injured, after that, IS-K planned and executed other bloody attacks in Mazar-i-Sharif and west of Kabul, On the 7th and 8th of Muharram, this group killed more than 90 people in Kabul.

Conclusion:

The findings of a new survey about the situation in Afghanistan under the control of the Taliban show that 92 percent of the interviewees are completely dissatisfied with the actions of the Taliban and only 8 percent of the people asked for the continuation of the Taliban’s actions.

This survey was conducted by the Afghanistan Institute of Strategic Research and Studies in 20 provinces of the country, and the questions were answered by 2000 interviewees who were between 18 and 40 years old. 64 percent of the interviewees are men and 36 percent are women.

If the Taliban still can’t wake up from the sleep of neglect and think that they can govern by what they are thinking, then this is a very difficult task. The above shortcomings should be rationally thought about. There is still time to move together with the 20th century.  And the fundamental rights of the people of Afghanistan can be restored. If they want to be recognized by the world, then it is very important that legitimacy should be taken from the nation first. International legitimacy will come automatically, even now from the world and from the opponents at home.  To really open the doors of dialogue and commit to building a system that is representative of all political and ethnic currents and human rights of Afghans can be given.

Warning to the international community:

 Famous American Senator Lindsey Graham said on Tuesday, August 16 (Zamri 25) that there is a possibility of another attack from Afghanistan on America and America’s allies, the source of which would be Afghanistan.

 Mr. Graham added in a statement that America has not ended any war but has started another war because President Biden made a hasty decision.

Graham explained, the conditions in Afghanistan are terrible and all the work that was done in the last 20 years has been displaced because now the training camps that were in that country before September 11th are being rebuilt.

* Availability of American weapons worth billions of dollars with the Taliban:

 The American Ministry of Defense or the Pentagon has said in recent statements that weapons and ammunition worth about 7 billion dollars have been left in this country while leaving Afghanistan.  The source says that these weapons and ammunition also include cars, tanks and airplanes.  American officials say that more than 300,000 guns and other handguns have been left from the former government to the current government. Considering that this is a fragile situation, it is necessary to help the people of Afghanistan on the one hand through human sympathy and on the other hand to take necessary steps to prevent any danger facing the world.  Forty years, nations are tired of fighting and no longer want to present the war as a solution. America and the world can convince the Taliban to guarantee the basic rights of the people of Afghanistan through the countries that support the Taliban and on the basis of soft pressure.  It should be done through legitimate and democratic means.

On the basis of soft pressure, the Taliban have been convinced that the basic rights of the people of Afghanistan are guaranteed and that the coming to power is done through legitimate and democratic means.

Written by Noorwali Khpalwak 21/08/2022, Paris

Afghanistan : un an sous le régime des Talibans

Le 15 août 2021, la république islamique d’Afghanistan est tombée à la suite d’un complot international et national, laissant les Talibans prendre le contrôle du pays. L’occasion pour eux de prouver qu’ils pouvaient représenter cette grande nation, et qu’ils possédaient les outils et les connaissances nécessaires pour mener le pays vers un avenir prometteur. Cependant, le régime des Talibans n’a eu qu’un impact limité et temporaire sur la sécurité en Afghanistan, tandis que tous les autres secteurs du pays ont été impactés négativement. Retour sur les réformes talibanes qui minent le pays.

Une République désormais islamique

Les conséquences du retrait des Etats-Unis et de l’OTAN d’Afghanistan ont été bouleversantes et tristes pour un grand nombre d’Afghans. Certes, l’effondrement du précédent gouvernement républicain a mené au retour des Talibans, mais cette chute a été corrompue de différentes manières. Il est important de souligner que les États-Unis et l’OTAN essayaient d’établir des valeurs démocratiques, bien que ces valeurs aient été difficiles à mettre en œuvre et que le système précédent avait des qualités supérieures au régime actuel. Un an après le début de leur règne sur le pays, et au regard du traitement réservé aux femmes et aux filles, il apparait clair que les Talibans conduisent l’Afghanistan vers un régime extrémiste, basé sur une vision étroite de l’Islam, qui ne permettra pas la reconstruction économique du pays promise au moment du retrait des troupes étrangères. 

Même s’ils tiennent à afficher leurs dissemblances avec les autres groupes terroristes, les Talibans continuent de jouer un double-jeu. L’attaque de Kaboul ayant tué le chef d’al-Qaïda Ayman al-Zawahiri a été une réalisation majeure pour les communautés du renseignement des États-Unis et de la lutte contre le terrorisme, mais la présence d’Al Zawahiri dans la capitale démontre que les Talibans sont toujours disposés à fournir des cachettes aux groupes terroristes internationaux. 

L’opium, nerf afghan de la guerre

Autre terrain d’entente, la drogue. Les Talibans comme les terroristes se financent en bonne partie grâce à la production d’opium en Afghanistan : elle est en effet la principale source de financement et d’équipement des groupes violents de la région, et joue un rôle essentiel dans l’instabilité politique du pays. Les Talibans avaient créé un vaste réseau de trafic d’opium en collaboration avec la mafia locale, les commandants militaires et les chefs politico-religieux. En 2021, les commandants et les dirigeants Talibans ont intensifié le processus de contrebande et de production d’opium, après l’avoir repris des mains des trafiquants locaux. Au début, les commandants militaires travaillaient en collaboration étroite avec des trafiquants non Talibans. Toutefois, avec l’occupation de l’Afghanistan, les Talibans ont limité leurs liens avec les trafiquants non Talibans pour s’approprier le monopole de l’opium. Le New York Times a rapporté que Molavi Yaqoub, le ministre de la Défense des Talibans, avait déposé une demande auprès des Américains lors de son voyage à Doha afin de libérer Bashir Noorzai, un contrebandier bien connu et un soutien financier des Talibans. Amir Khan Motaqi, ministre des Affaires étrangères des Talibans, a déclaré lors de la réunion de Tachkent en août 2022, que 1 800 combattants de l’IS-K (branche de l’ISIS) avaient été libérés des prisons de Bagram et de Pulcherkhi suite à la chute de Kaboul.

Le jeudi 11 août, le site d’information du groupe ISIS (Amaq) a publié une newsletter où ils revendiquaient l’assassinat de Maulvi Rahimullah Haqqani, l’un des principaux membres du réseau Haqqani. En outre, ISIS avait affirmé que plusieurs autres personnes avaient également été tuées dans cette attaque. Rahimullah Haqqani, membre du réseau Haqqani, était directeur d’une école religieuse à Peshawar au Pakistan. Après la chute du gouvernement afghan, il avait déménagé son école à Kaboul. De nombreux membres des Talibans sont des élèves de l’école Sheikh Rahimahullah Haqqani qui était basée à Peshawar pendant 20 ans. Cela montre que les Talibans n’ont pas réussi à contrôler les attaques de l’IS-K qui ont été menées à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée. Le contrôle de telles attaques nécessite un réseau et des outils d’information avancés, dont les Talibans ne disposent pas. Pendant les premières semaines du règne des Talibans, l’IS-K a mené une attaque meurtrière à l’aéroport de Kaboul, au cours de laquelle plus de 200 personnes, dont des forces américaines, ont été tuées et blessées. Lors d’une autre attaque de l’IS-K dans une mosquée de Kunduz, plus de 50 chiites ont été tués et blessés. Une semaine après, l’attaque la plus sanglante a eu lieu à Kandahar, faisant environ 40 morts et plus de 70 blessés. Après cela, l’IS-K a planifié et exécuté d’autres attaques sanglantes à Mazar-i-Sharif et à l’ouest de Kaboul, les 7 et 8 Muharram (NDLR : calendrier hégirien, 5 et 6 août 2022), qui ont causé la mort de plus de 90 personnes.

Les droits de l’homme toujours opprimés

Pour le premier anniversaire du retour au pouvoir des Talibans, l’organisation non-gouvernementale Human Rights Watch a publié un rapport intitulé “Une année catastrophique du gouvernement taliban”. Selon ce bilan, les politiques menées par les Talibans visant à restreindre les droits fondamentaux des citoyens afghans et les échanges tendus avec l’étranger ont mené à l’isolement du pays sur la scène internationale. Human Rights Watch précise que, depuis leur retour, le régime a imposé de sévères restrictions aux femmes et aux médias et a arbitrairement arrêté, torturé, et exécuté ses opposants.  En un an, 90% des Afghans ont souffert ou souffrent de l’insécurité alimentaire et des millions d’enfants sont victimes de la malnutrition. Suite aux nombreuses restrictions imposées aux femmes et aux filles leurs droits ont drastiquement régressé, étant interdites d’étudier, d’exercer beaucoup de métiers et de participer à la politique. Des milliers de femmes ont perdu leur travail et ont été ostracisées de la scène politique. Triste exemple, la Chambre des représentants afghane (Wolosi Jirga) se composait de 249 membres dont 69 femmes avant août 2021. Et parmi les 102 représentants au Sénat, près de la moitié étaient des femmes. Près de 5000 femmes travaillaient également dans les rangs des forces de défense et comme les autres travailleuses d’autres domaines, elles ont été renvoyées chez elles. Le sport n’est point épargné avec les équipes féminines en football, basket-ball et dans les arts martiaux, qui ont connu un essor important avant les Talibans mais qui aujourd’hui ont été supprimées. Sous l’ombre du régime, leurs activités ont été complètement suspendues et leur place dans la société sévèrement limitée.

La fuite des cerveaux, conséquence inévitable de la situation afghane

Une véritable paralysie de la société afghane, qui s’enfonce lentement mais sûrement dans une crise sociale et sanitaire sans précédent. Une nouvelle publication en août 2022 de l’organisation d’aide internationale World Vision établit que les minces avancées réalisées pour le développement de la population afghane sont mises en péril par un an de règne autoritaire des Talibans. L’organisation déclare que la situation des enfants en Afghanistan est plus dangereuse que jamais, certains la qualifiant même de pire crise humanitaire au monde. Avec un système de santé publique détérioré et les nombreuses difficultés rencontrées par les familles, des milliers d’enfants seraient en danger. Selon Johanniter International Assistance, le système de santé afghan est revenu 20 ans en arrière en raison de l’isolement économique. En outre, Holger Wagner, le président du programme d’aide internationale de Janitor, a annoncé que la communauté internationale qui finançait 70% des dépenses de santé en Afghanistan ont suspendu leurs services, en laissant les Afghans sans médicaments et matériel médical. Enfin, le coordinateur de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA) affirme qu’environ 25 millions de personnes en Afghanistan vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. L’organisation a aussi signalé que 900 000 emplois seraient détruits cette année.

Le Comité pour la protection des journalistes à New York a publié un rapport appelant à la libération des journalistes emprisonnés par les Talibans, stipulant qu’un nombre important de journalistes avaient fui le pays suite aux violences et aux harcèlements qu’ils avaient subi. Les statistiques montrent que l’Afghanistan comptait 547 médias avant le 15 août de l’année dernière. Toutefois, plus de 219 ont suspendu leurs activités et 76.19% des journalistes ont perdu leur poste après le retour des Talibans. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Delor, déclare qu’en Afghanistan “le journalisme est réduit à un état misérable. Les médias et les journalistes sont soumis à des réglementations injustes qui limitent la liberté des médias et ouvrent la voie à la répression et au harcèlement”. Les journalistes femmes sont alors les plus touchées par les “règles de journalisme” imposées par les Talibans. Ils indiquent que les accusations “d’immortalité ou de comportements contraire à l’éthique” sont souvent utilisées comme prétexte pour harceler les femmes journalistes. 

Toutes ces données ont également eu une incidence sur les départs des travailleurs du pays. Ne pouvant plus se nourrir ou tout simplement avoir un poste, des milliers d’Afghans ont effectivement été contraints de quitter leur pays, y compris des scientifiques et des professeurs. Selon les experts de la migration, cette effroyable vague d’exode des cerveaux aura des effets extrêmement destructeurs sur l’avenir de l’Afghanistan. Abbas Kamund, l’ancien porte-parole de l’ambassade américaine à Kaboul, a déclaré qu’au cours des 21 dernières années dans le domaine du développement des capacités humaines en Afghanistan, “les investissements américains étaient d’une valeur très importante, il n’y a pas encore de chiffre exact mais nous estimons que dans les domaines militaire, économique, politique, de la construction de l’État et des infrastructures, les dépenses des États-Unis, ont atteint environ deux milliards de dollars.” Cependant, à la suite du retrait des forces internationales américaines et du retour des Talibans, des milliers de professionnels afghans ont été contraints de quitter le pays.

Les Talibans se sont alors tournés vers d’autres partenaires notamment le Pakistan, l’Iran, la Russie, l’Arabie Saoudite, la Turquie, Qatar et la Chine. Au début de leur accord, les Talibans espéraient utiliser l’influence de la Chine dans leurs relations internationales, mais la situation s’est révélée plus complexe.

La Chine, surprenante alliée de l’Afghanistan ?

Une attaque menée par les forces de l’IS-K dans un point de contrôle, près des mines de Karkar dans la province de Baghlan, a causé la mort de plusieurs gardes. Des rumeurs affirmeraient que ses gardes décédés soient des Ouïghours tués par les Talibans en raison de leur engagement envers la Chine, mais cela n’a pas été vérifié pour l’heure. Le jour suivant, les Talibans ont ordonné la fermeture de l’autoroute Baghlan-Kundz pour quelques heures et aucun mot de cet incident n’a été communiqué aux médias. La Chine verrait d’un mauvais œil les gardes musulmans ouïghours, susceptibles de provoquer une rébellion dans leur pays. Rien d’étonnant à ce qu’ils renforcent leurs liens avec les Talibans afin de les surveiller et de s’assurer des activités des Ouïghours. Mais les Talibans ont-ils vraiment pris les mesures que la Chine souhaite imposer aux Ouïghours opposants ? Une question pour l’heure sans réponse.

Cependant, The Voice of America  a déclaré que la Chine et les Talibans étaient “déçus” l’un de l’autre. Les analystes américains considèrent que la raison derrière la déception de la Chine à l’égard des Talibans était leur incapacité à contrôler les groupes extrémistes Ouïghours. D’autre part, les Talibans demandent toujours une coopération économique et une légitimité internationale à la Chine. Avec l’assassinat d’Ayman al-Zawahiri à Kaboul, les inquiétudes de la Chine se sont accrues. De nombreux rapports indiquent que le Mouvement islamique du Turkestan, dont les fondateurs sont des extrémistes ouïghours, est basé dans certaines régions de la province de Baghlan et coopère étroitement avec les Talibans.
Mais qu’en pense le peuple afghan ? Les résultats d’une nouvelle enquête sur la situation en Afghanistan sous le contrôle des Talibans démontrent que 92 % des personnes interrogées sont totalement insatisfaites par le régime taliban. Cette enquête a été menée par l’Institut afghan de recherche et d’études stratégiques dans 20 provinces du pays qui en possèdent 34. Environ 2000 personnes âgées de 18 à 40 ans ont été interrogées, dont 64 % des hommes et 36 % des femmes. Les Talibans demeurent dans le déni total s’ ils continuent à croire que leurs lois strictes leur permettront de gouverner une population entière. Côté international, la sénatrice américaine Lindsey Graham a déclaré mardi 16 août (Zamri 25) qu’il existait une possibilité d’une autre attaque depuis l’Afghanistan contre l’Amérique. Lindsey Graham a ajouté que l’Amérique n’a mis fin à aucune guerre mais qu’ils en ont au contraire commencé une autre face aux décisions hâtives du président Biden. La sénatrice a expliqué que les conditions en Afghanistan sont terribles et que les progrès qui ont été accomplis ces 20 dernières années ont tous été anéantis. Pour preuve, les camps d’entraînement qui se trouvaient dans le pays avant le 11 septembre sont pratiquement tous en cours de reconstruction.

Pis encore, le ministère américain de la Défense a déclaré que les Talibans possèdent des armes et des munitions américaines d’une valeur totale d’environ 7 milliards de dollars. La source indique que ces équipements comprennent également des voitures, des chars et des avions. Les responsables américains affirment que plus de 300 000 armes à feu et autres armes de poing ont été abandonnées par l’ancien gouvernement et reprises par le successeur actuel.

Après 40 ans de guerre, le peuple afghan n’a plus d’énergie pour se battre. Les Etats-Unis et le reste du monde ont le pouvoir et les moyens nécessaires pour convaincre les Talibans de garantir les droits fondamentaux des Afghans. Avec un peu de pression, les Talibans peuvent être convaincus que les droits fondamentaux du peuple afghan doivent être garantis, et que l’arrivée au pouvoir doit se faire par des moyens légitimes et démocratiques.

Article écrit par Noorwali Khpalwak et traduit par Rim Benomar, mis en forme par Maud Baheng Daizey.