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La Maison des journalistes à la Radio Libertaire

[ENTRETIENS] A l’occasion d’une émission de 2 heures  en direct sur Radio Libertaire 89.4, la Maison des journalistes a pu mieux se faire connaître des auditeurs de cette fréquence francilienne historique. Deux journalistes ex-résidents de la Maison des journalistes, étaient donc récemment présents à l’antenne pour témoigner de leurs parcours d’exil et de leurs trajectoires professionnelles depuis leur arrivée en France. Il s’agit de Béatrice Cyuzuzu et Mortaza Behboudi, journalistes exilés du Rwanda et d’Afghanistan.

Roland Garros 2018:  la Team verte pour le développement durable

En marchant entre les deux courts de Suzanne-Lenglen et Philippe Chatrier, j’ai croisé Emma et Camille, les deux jeunes françaises dans l’équipe verte de cette année. Leur travail est de promouvoir de développement durable au sein de Roland Garros. Elles vont voir les gens pour leur faire un petit quiz composé de sept questions en français et en anglais qui a pour sujet les actions de l’équipe verte.

Ces questions informent les visiteurs sur les systèmes verts utilisés à Roland Garros. Par exemple, il y a des gobelets réutilisables appelés « Ecocups » qui remplacent les gobelets jetables et consignés à un euro. Comme dans plusieurs festivals que j’ai sillonnés, ce sont systématiquement ces gobelets qui sont proposés aux spectateurs. Finalement, chaque année, ils évitent la production d’environ 2 tonnes de carton en utilisant ces gobelets.

J’en ai donc profité pour en savoir plus, merci à Camille et à Emma d’avoir répondu à mes questions.

Comment avez-vous trouvé cette initiative ? “On a postulé et on a été sélectionné après avoir passé des entretiens. Les organisateurs sélectionnent les gens qui s’intéressent au développement durable. Ils nous ont proposé des formations en expliquant le projet et les présentations. On est une dizaine de bénévoles dans 5 zones à Roland Garros.”

Il y a aussi des batteries de chargeurs qui sont 100% en énergie propre en plus de l’électricité verte qui est à la disposition des visiteurs cette année. “On a besoin des batteries pour prendre des selfies! Non???” Cette initiative a été lancée par Engie, groupe industriel énergétique français.

Cette année, la journée dédiée au développement durable se tiendra le mardi 5 juin à Roland Garros. Parrainée par la Fédération Française de Tennis et Engie, cette journée coïncide avec la Journée mondiale de l’environnement. Pendant cette journée, la Fédération Française de Tennis relaiera la campagne de lutte contre la pollution plastique.

Une table ronde est prévue

Une table ronde co-organisée avec le ministère des Sports, se tiendra dans la salle de presse à Roland Garros sur le thème du changement de comportement.

Pour la réduction de l’impact transport, deux navettes électriques sont mises en place cette année sur la liaison Parking Pelouse de Saint-Cloud – Metro Porte d’Auteuil. Comme je prends des vélos tous les jours vers Roland Garros, ça aide vraiment la protection envers l’environnement.

Emma et Camille ont aussi mentionné les poubelles de couleurs jaunes qui sont divisées en deux parties: “Recyclable” et “Non Recyclable” dans plusieurs endroits de Roland Garros.

Au vu des nombreuses initiatives proposées par les organisateurs du tournoi de Roland Garros, l’environnement est un nouvel enjeu crucial en terme de communication, mais pas que. Saluons cette initiative et rendez-vous l’année prochaine pour en connaitre plus sur les évolutions écologiques. 

La Bretagne a célébré la culture afghane

[Par Mortaza BEHBOUDI, envoyé spécial du Festival de Cinéma de Douarnenez]14087642_1042129232561792_413963831_o

Festival de Cinéma de Douarnenez. Oh là là, la danse afghane ! Samedi soir, juste avant le « fest noz », des réfugiés afghans ont dansé et présenté la danse traditionnelle afghane « Attan » au Festival de cinéma, qui a connu une soirée inoubliable : les spectateurs, d’abord un peu surpris, sont vite entrés dans la danse.
Après une présentation de la musique et de la danse afghane, ce fut le tour des chansons traditionnelles arabes, kurdes et turques. Cette soirée consacrée aux grandes questions de société s’est ainsi poursuivie avec des danses et des musiques exceptionnelles de ces différents pays.
En Afghanistan, il y a deux danses traditionnelles, la danse « Attan » et la danse « Qarsak ». L’Attan est une forme de danse qui a pris naissance dans les régions pachtounes de l’est de l’Afghanistan. L’Attan était à l’origine une danse pratiquée par les Pachtounes en temps de guerre ou bien lors de mariages ou d’autres célébrations (fiançailles, nouvelle année, rassemblements informels). Elle est maintenant considérée comme la danse nationale de l’Afghanistan. Les danses Attan en plein air ont longtemps été une manifestation traditionnelle dans la culture pachtoune. Cette danse est exécutée par une troupe de 50 à 100 danseurs qui agitent des foulards rouges en l’air tandis que les musiciens frappent leurs tambours. Cette danse est commune aux Pachtounes d’Afghanistan et du Pakistan.
Cependant, la musique afghane est à l’image du pays, à la croisée de nombreuses cultures. On y trouve tout autant des musiques et des instruments se rattachant au monde persan qu’au monde indien ou à celui de l’Asie Centrale. Cette diversité est à l’image de la richesse linguistique du pays, où l’on parle dari, ourdou, pashto…

 

 

De nos envoyés spéciaux, le 39ème Festival de cinéma de Douarnenez

douarnenez2016A l’occasion du 39ème Festival de cinéma de Douarnenez qui aura lieu du 19 au 28 août 2016 deux journalistes de la MDJ vont partir en tant que correspondants de L’œil de l’exilé dans le cadre du partenariat renouvelé entre la MDJ et le Festival.

Il s’agit du photographe Mortaza Behboudi et du journaliste Khosraw Mani, tous les deux originaires d’Afghanistan, qui vont rejoindre l’équipe de la rédaction de Kezako.

Par ailleurs, vendredi 26 août 2016 à 11h30 à la salle des fêtes de la Mairie de Douarnenez sera diffusé le documentaire audio “Reporters en exil : la Maison des journalistes” de François Bordonneau, Juliette Médevielle et Vincent Decque pour Sur les docks de France Culture (53′, 2016), dans le cadre des “Échappées sonores” du Festival de cinéma de Douarnenez.

La diffusion du reportage sera suivi d’une rencontre avec Mortaza Behboudi et Khosraw Mani.

Ci-dessous le reportage et les éditions de Kezako : 

L’équipe de la rédaction de Kezako pour le 39e Festival de cinéma de Douarnenez, avec Khosraw Mani et Mortaza Behboudi.

14075177_1042287269212655_1128885158_oMustafa Kemal Atatürk, un portrait (MANI)

Turquie, toute l’actualité à la Une (MANI)

Dersim, le massacre oublié (MANI)

La Bretagne a célébré la culture afghane (BEHBOUDI)

De Calais à “Nulle part en France”, un film de Yolande Moreau (MANI)

Une étrange impression dans ma tête, un livre d’Orhan Pamuk (MANI)

Khosraw Mani, un calme bouleversant (BARE)

La bâtarde d’Istanbul, un livre d’Elif Shafak (MANI)

La saga de Mèmed le Mince, un roman de Yachar Kemal (MANI)

L’espoir, un film de Yilmaz Güney (MANI)

Nazım Hikmet, le poète de « la ville qui a perdu sa voix » (MANI)

Konya, une des plus anciennes villes de Turquie (MANI)

 

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UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi

[Par Bahram RAWSHANGAR]

Le 25 juin l’association AZADI a organisé devant le bureau de l’UNESCO à Paris une manifestation contre l’injustice culturelle qui sévit en Afghanistan. Des dizaines de personnes y ont participé. Ceux qui ont pris la parole ont déclaré que l’Iran et la Turquie n’avaient pas le droit d’enregistrer le chef d’oeuvre de Rumi « Masnavi Masnavi » comme faisant partie de leur héritage culturel. Et ce à cause du fait que Rumi était originaire d’Afghanistan et était né là-bas. A la fin de la manifestation les responsables de l’association AZADI ont déposé un courrier dans le bureau de l’UNESCO à l’attention de son secrétaire général.

(Crédits : Bahram Rawshangar)

(Crédits : Bahram Rawshangar)

Le courrier indiquait que depuis quelques décennies, l’Afghanistan est non seulement confronté à la guerre et à de multiples crises politiques, mais il est également victime d’un « vol culturel » commis par certains pays voisins. L’un de ces pays est l’Iran, la nation ayant tenté de se faire passer pour le vrai propriétaire de l’héritage culturel afghan.

L’association AZADI rajoutait qu’un exemple de ce « pillage culturel » avait encore eu lieu récemment : « Le 7 juin, Said Reza Salhie, le consultant présidentiel et le directeur de l’institution des Documents et de la Bibliothèque Nationale Iranienne, a annoncé que le gouvernement iranien s’était mis d’accord avec la Turquie pour définir le chef-d’œuvre de Maulana Jalaluddin Balkhi « Masnavi Manavi » en tant qu’héritage culturel de leurs deux pays ». Cependant, si l’on considère la position géographique de l’artiste en question – en terme d’origines, cette décision contredit la résolution de l’UNESCO de 2005 qui affirme que « la ville de Balkh est en Afghanistan et que, par conséquent, il s’agit bien du pays d’origine de Maulana (Rumi) ».
L’artiste est en effet né à Balkh, l’une des villes très connues de l’ancien Khorasan, située au Nord de l’actuel Afghanistan.

Et le courrier de déduire que par conséquent, l’Afghanistan est le réel propriétaire de l’héritage de Maulana et de ses œuvres, et non l’Iran ou la Turquie.

Et ce n’est qu’une occurrence parmi d’autres pour l’Iran. Depuis longtemps, le pays tente de présenter les sages, les grands poètes et penseurs Afghans comme membres à part du patrimoine iranien sur la scène internationale, ce fut le cas pour Nasir Khusraw Balki, Abou Ali Sina (Avicenna), Rodaki, Al Biruni, Khawâdjâ Abdallâh Ansârî, et tant bien d’autres. Ce « vol culturel » n’est pas que le fait du gouvernement Iranien, des penseurs et intellectuels du pays, tentent aussi de s’approprier cette autre culture, tant à l’extérieur et à l’intérieur de l’Iran.

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Et la missive de faire un rappel historique sur les origines de l’artiste : « Bahāʾal-DīnWalad le père de Maulana, inquiété par le Roi Khawarizme, quitta Balkh pour aller faire le pèlerinage du Hajj. Lors de son voyage, il traversa l’Iran avec sa caravane et sa famille pour rejoindre Bagdad, puis La Mecque. Quand les Mongols, menés par Gengis Khan, conquirent le Khawarazme en 1219, la famille de Maulana (Rumi) décida de partir vers Konya en Turquie, puis ensuite vers la Mecque ».

La loi est claire, indique encore le courrier : « l’Iran n’a pas le droit de s’approprier les œuvres de Maulana et d’en faire le patrimoine de son pays. L’association AZADI considère que la décision prise par l’Iran est très inquiétante et qu’il s’agit d’une action irrespectueuse envers la culture et l’histoire de l’Afghanistan ».

Et de conclure que cette décision iranienne a été prise au moment où le gouvernement afghan a fermé le bureau représentatif de l’Afghanistan à l’UNESCO dû à des problèmes politiques.

Le courrier indique enfin trois propositions pour l’UNESCO :

« 1- L’association Azadi et les intellectuels afghans reconnaissent l’UNESCO en tant qu’organisation internationale prestigieuse et nous souhaiterions qu’elle réagisse suite aux propositions iraniennes et turques qui consistent à inclure le chef d’œuvre de Maulana (Rumi), Masnavi Manavi dans leur patrimoine national.

2-Nous souhaitons que l’UNESCO reconnaisse Maulana et ses œuvres en tant que patrimoine culturel de l’Afghanistan.

3- Nous souhaiterions que l’UNESCO prenne conscience du fait que le patrimoine culturel afghan est menacé par la politique de l’Iran qui s’accapare les philosophes, poètes et mystiques afghans en affirmant qu’ils appartiennent à un Iran ancien ou à l’Iran d’aujourd’hui. »

Renvoyé Spécial à Créteil : « L’Afghanistan, mon paradis perdu…»

[Par Bernadette COLSON]

Le bi- place posé à une aile d’avion de l’entrée principale du lycée est là pour nous rappeler la présence sur le site d’un club aéronautique et l’implication du lycée Edouard Branly de Créteil dans les projets scientifiques. Ce mardi 22 mars, on peut aussi y voir l’envol de la curiosité de lycéens de Seconde, piqués au vif du jeu des questions/réponses, grâce à la profondeur dramatique de la parole de Khosraw  Mani, journaliste et écrivain afghan, renvoyé spécial de la Maison des journalistes .

©Lisa Viola Rossi

©Lisa Viola Rossi

Pour présenter « son pays », Khosraw  invoque un passé plus lointain, celui qui a laissé  des vestiges des civilisations persanes, il évoque Hérat « la ville la plus artistique », avec une école datant du XVème siècle à l’origine des plus beaux chefs d’œuvre de la miniature persane, et puis Balkh d’où est originaire le poète Roumi (1207-1273) mystique persan qui a influencé le soufisme, et encore Kandahar, « berceau du bouddhisme ». Son prochain roman, en anglais, a pour toile de fond une fresque  historique sur sa ville natale, Kaboul, depuis la première guerre anglo-afghane de 1839 jusqu’à l’arrivée des Talibans en 1992.

Le présent de l’Afghanistan pour Khosraw, c’est « une histoire pénible » dont il s’excuse devant son auditoire, dans un français très châtié. A 29 ans,  il a toujours connu son pays en guerre.

« J’étais enfant quand les Talibans étaient au pouvoir, la musique était interdite, la barbe pour les hommes et la mosquée étaient obligatoires. J’ai porté un turban. Je m’en souviens, j’ai vécu ça. Une seule personne, le commandant Massoud a lutté contre les Talibans. En septembre 2001, il a été tué par deux faux journalistes tunisiens, juste avant les attentats contre le World Trade Center. Ben Laden n’a pas été livré aux Américains car c’était contraire à la culture d’hospitalité  de mon pays. J’étais lycéen comme vous, poursuit-il, à la chute des Talibans en 2001, une république islamique s’est mise en place, l’espoir est revenu. Mais en 2005, les Talibans ont resurgi, maintenant ils sont partout. Sous les Talibans, la vie est interdite, on n’a pas le droit d’être vivant ni joyeux. Aujourd’hui la violence est présente au quotidien, celle des attaques des insurgés contre les forces afghanes, celle des attentats des terroristes de l’état islamique. J’ai survécu à deux attentats suicide où quatre de mes amis sont morts. »

©Lisa Viola Rossi

©Lisa Viola Rossi

En 2008, étudiant en droit et sciences politiques, sa passion est déjà le journalisme et l’écriture, il s’exprime dans un petit journal révolutionnaire qui donne la parole aux étudiants. Deux ans plus tard, il travaille pour la radio Free Europe sur des reportages sur la vie sociale et l’histoire des intellectuels.

La situation de la presse est alors en train de changer. La liberté d’expression qui s’était développée après 2001 est prise dans une spirale descendante avec la multiplication des intimidations, menaces et agressions contre les journalistes, « les journalistes libres », ceux qui traitent des questions sensibles comme le droit des femmes, la corruption, les extrémismes, les chefs de guerre. Ces atteintes à  la liberté de la presse émanent aussi bien de membres du gouvernement que des insurgés. Elles croissent d’autant plus qu’il n’y a pas de réponse judiciaire à ces exactions.

En 2012, deux motards agressent Khosraw quand il rentre chez lui. « La première chose que j’ai sentie c’est un coup derrière ma tête, raconte-t-il, la seule chose que j’ai faite a été de crier, des gens sont venus à mon aide, les agresseurs se sont enfuis ; une semaine avant cet incident, un ami avait été tué. Ma mère m’a dit : tu ne peux plus travailler là, je ne veux pas perdre mon fils ! »

En 2012, toujours pris par la passion du journalisme, il travaille pour la presse écrite, il est responsable d’un journal littéraire. En 2015, il écrit un article sur le site de la BBC à propos d’une jeune fille lynchée à Kaboul, le 19 mars, car elle osait s’adresser à un mollah. Dans cet article, il y dénonce « la religion comme identité alors qu’elle doit rester une affaire privée » et « le gouvernement corrompu qui a permis aux extrémistes d’être actifs dans la capitale ». En juin 2015, il publie un roman dans lequel il critique les modèles culturels et sociaux de l’Islam politique. «J’ai fui après cela, précise-t-il. Je suis arrivé le 31 août à Paris ».

Il ne rentrera pas dans son pays tant que la situation sera dangereuse pour les journalistes. Huit d’entre eux sont morts dans un attentat en janvier dernier. « J’ai envie de vivre », répond-il à Amar qui l’interroge.

« L’Afghanistan est miné par une guerre religieuse et ethnique, explique-t-il.  Nous avons subi  l’introduction de l’idéologie communiste dans notre pays dominé par le système féodal puis celle du fondamentalisme religieux. Mais nous sommes aussi responsables, nous les Afghans, de cette situation,  nous sommes le problème, nous devons trouver des solutions ».

Khosraw a du mal à imaginer aujourd’hui son pays en paix, mais pourtant, tient-il à préciser « sans la guerre, l’Afghanistan, c’est mon paradis, mon paradis perdu ».

©Lisa Viola Rossi

©Lisa Viola Rossi

Il a choisi la France comme terre d’exil, parce qu’il est écrivain et que Paris est le seul lieu où il « se sente calme et où il est toujours occupé ». Il a vécu les attentats du 13 novembre avec « sang-froid ». « Pour cette raison, dit-il,  j’ai eu peur de moi-même, ce n’est pas normal de ne pas craindre les attentats ». Dans son envie de vivre, il y a aussi la volonté de cet intellectuel afghan de retrouver des émotions « humaines ».

Devenir citoyen, devenir acteur, se former, tel est l’intitulé du projet d’établissement du lycée Edouard Branly de Créteil. On peut y ajouter …se mettre dans la peau d’un journaliste. Les élèves de Seconde encadrés par Sophie Hervas, professeure

documentaliste, et Clothilde Immel, professeure d’histoire-géographie ont bien joué leur rôle d’intervieweur. Dans le cadre de leur projet d’éducation aux médias (PEM), ils ont eu, pour l’instant, trois heures de cours sur les écrits journalistiques. Dans les jours qui viennent, ils devront choisir entre la brève, le reportage ou l’interview pour rendre compte sur le blog du lycée de leur rencontre de deux heures avec Khosraw Mani. Ils n’ont pas eu le temps de prendre des notes mais leur attention a été soutenue et leurs questions bien réfléchies.  Mais surtout les réponses de Khosraw  parlent au cœur et ne peuvent s’effacer facilement.

 

Homayoun Sakhi, maître de lute Afghan au Théâtre des Abbesses

[Par Mortaza BEHBOUDI]

​Le samedi 13 février dernier, le maître afghan ​Homayoun Sakhi, virtuose du rubab, ​et son musicien ont donné un concert de musique traditionnelle Afghane au Théâtre des Abbesses. Cette musique originale a attiré un grand nombre de curieux, ravis de découvrir de nouvelles mélodies.

Le rubab est dérivé d’un autre lute, le sarod, que l’on peut trouver dans différentes musiques classiques du nord de l’Inde depuis plusieurs siècles. Cet instrument intimement lié à la personnalité d’Homayoun Sakhi, qui en parcourant le monde, contribue à propager la notoriété du lute Afghan.

(Source : AFP)

Homayoun Sakhi (Source : AFP)

Homayoun Sakhi, est un des meilleure joueur de rubab de sa génération, un virtuose brillant. Lorsqu’il joue, il dégage un vrai charisme musical, une aura spéciale. Durant les nombreuses années de conflits que l’Afghanistan a traversé, la musique a été sévèrement contrôlée, censurée et réprimée, avant d’être finalement complètement bannie par les Talibans. C’est donc une chance d’avoir parmi nous des musiciens capables de jouer encore si bien de cet instrument typique.

Le style du rubab classique auquel Homayoun a dévoué toute sa carrière, n’a pas seulement réussi à survivre à toutes ses années, mais a aussi atteint de nouveaux niveaux de créativité. Une harmonie de sons colorés où l’on ressent le mélange des traditions pachtounes, tadjiks, hazaras ou encore baloutches.