Massacres et destructions à Gaza : la France, les U.S.A et le Royaume-Uni entre peur, rétropédalage et jusqu’au-boutiste.

Une tribune de Ghys Fortune BEMBA DOMBE

La France qui interdisait les manifestations palestiniennes le 28 octobre sur son territoire, soutient l’Israël avec les U.S.A et le Royaume Uni. Toutes ces puissances se trouvent désormais devant un dilemme : continuer à soutenir ou condamner Israël.

Les frappes israéliennes mardi 1er et mercredi 2 novembre sur le plus grand camp de réfugiés de la Palestine, Jabaliya, où vivent 159.000 personnes, les bombardements intempestifs des écoles, des civils dans les hôpitaux, des ambulances et partout ailleurs à Gaza ainsi que le blocus de l’enclave pendant des jours s’apparentent à des crimes de guerre. Pour sa part, le président brésilien, Lula da Silva dénonçait fin octobre un « génocide ».

Bien que le Quai d’Orsay se dit « profondément inquiet du très lourd bilan » et réitère « son appel à une trêve humanitaire et à la protection des populations civiles ; une obligation du droit international qui s’impose à tous ». Cependant, l’histoire retiendra que la France de Macron, les U.S.A de Biden et le Royaume Uni de Rishi ont cautionné les velléités d’Israël en déclarant sans limites, « qu’Israël a le droit de se défendre contre le Hamas ». De même, la patronne de l’Union Européenne, Ursula Von der Leyen, en ne condamnant pas Israël au départ, est accusée d’encourager les massacres à Gaza.

Il faut craindre, un embrasement dans le monde avec les discours des leaders Iraniens et Libanais, les missiles lancés par les rebelles Houthis du Yémen par-dessus la Mer Rouge le 31 octobre, les tags qui se généralisent en Occident, les manifestations géantes à Londres et dans les pays arabes.

Pendant ce temps, plus d’une personne interrogée sous anonymat félicite Arnaud Froger qui a mis ouvertement en cause la responsabilité d’Israël dans l’assassinat des journalistes ; Reporters Sans Frontières particulièrement en saisissant la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre le 31 octobre, contrairement aux gouvernants britanniques, français et américains qui semblent faire le médecin après la mort.

Quel jugement porter face au regain de violences au Moyen-Orient ?

Faut-il se taire ou croiser les bras devant les destructions et les pilonnages en Cisjordanie et à Gaza perpétrés par la force disproportionnée de Tsahal qui transforme des quartiers entiers en champ de ruines ? Que dire des Palestiniens qui sont tués régulièrement par les colons israéliens en Cisjordanie ? Les personnes qui défendent leurs droits de terre peuvent- elles être assimilées à des terroristes ? Si c’est le cas, pourquoi alors aider les Ukrainiens à reconquérir la Crimée et d’autres portions de terre de l’Ukraine occupées par la Russie ? Où sont passés les accords d’Oslo de 1993 ? Autant de questions qui devraient faire réfléchir les médiateurs internationaux pour ouvrir des négociations sur la voie des deux États.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est revenu à Tel-Aviv au vingt-huitième jour de « l’opération Épées de fer » (3 novembre) avec la même tonalité, mais en ajoutant cette fois-ci, une dose humanitaire et d’application des accords : « l’Israël a le droit de se défendre tout en épargnant les civils ; une pause humanitaire s’impose pour acheminer l’aide à Gaza avec projection de deux États ».

37 journalistes tués en deux semaines de conflit à Gaza

De son côté, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pointe du doigt, « les U.S.A qui bloquent les résolutions des Nations Unies. Ils sont les véritables responsables des massacres de Gaza exécutés par Israël ». Il soutient l’attaque du 7 octobre du Hamas contre les Israéliens. D’après lui, c’est la conséquence logique du blocus de Gaza depuis des décennies, de l’incendie de la mosquée d’al-Aqsa le 5 avril dernier, des tueries de Colons.

Loin de nous l’idée de soutenir le Hamas, la sacralité des faits et de la vie humaine recommande de ne pas passer sous silence le carnage des journalistes, des civils et la destruction sans précédent de Gaza depuis 75 ans. Se taire devant les violations des droits et les actes terroristes, c’est trahir le métier du journalisme et les institutions françaises qui nous encouragent mensuellement à promouvoir les libertés fondamentales, la laïcité et l’éducation aux médias dans les universités, les lycées, les Epides, les centres pénitentiaires, etc. D’ailleurs les autorités françaises conviendraient avec nous en procédant au rétropédalage et en autorisant, le 2 novembre des manifestations palestiniennes et une conférence internationale humanitaire le 9 novembre 2023.

Comme l’enseigne la sagesse populaire : « la violence n’engendre que la violence ». En d’autres termes, continuer à bombarder les Gazaouis pour quelques raisons que ce soit, c’est encourager des milliers des rescapés à se radicaliser et à rejoindre le Hamas.

Crédits photos : Mohammed Ibrahim.

Ghys Fortuné Bemba Dombe

Présidentielle en RD Congo : un « Belge à peau noire » dans la bergerie

Par Jean- Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France

« De père et de mère » est une expression forgée par le génie moqueur du peuple congolais. Elle est à l’origine d’une proposition de loi visant à exclure de la présidentielle toute personne dont un des parents n’est pas Congolais. Autrement dit, il faut être Congolais « de père et de mère » pour pouvoir prétendre à ce droit.

Si elle était adoptée par le parlement, cette loi aurait eu le don de barrer la route aux hautes fonctions (président de la République, par exemple) à quelques candidats se trouvant dans cette situation. Son ombre, en dépit de tout, ne continue pas moins de roder autour des institutions judiciaires.

Pourtant, tout le monde savait, à peu de frais, de quoi cela retournait. Le candidat Tshisekedi – il l’était déjà avant la lettre -, avait peur d’affronter certaines personnes, hommes de carrure affirmée. L’un d’entre eux avait fait avec panache carrière de gouverneur… Et un autre, célèbre scientifique reconnu mondialement, dont tout annonçait l’irruption fracassante sur la scène politique.

En voilà tout le sous-bassement de cette notion malheureuse de « de père et de mère ». A bien des égards, elle semble être la réplique de la notion « d’ivoirité ». Laquelle a profondément divisé les Ivoiriens, jusqu’à les avoir poussés à des massacres fratricides innommables.

Le massacre de Goma

On se souviendra du cas du Liberia et de la vengeance sanglante des « Natifs », exercée par Samuel Doe, en 1980, contre les « Congo », immigrés afro-américains. Ces derniers ayant détenu le pouvoir sans partage pendant plusieurs décennies. Il y a à évoquer également, dans ce cadre, l’apartheid en Afrique du Sud…

Pourrie, l’atmosphère politique pré-électorale en RD Congo semble, à tout le moins, épouser ces contours de sang. En vue de se préparer une victoire électorale, sur un boulevard, le président Tshisekedi s’avise à éliminer sur son chemin tout concurrent potentiel. Que les uns cherchent à écarter les autres, par des subterfuges à caractère discriminatoire, n’a jamais été un facteur de paix.

 Cela étant, il y a fort à craindre que la démarche empêtrée par le régime congolais ne débouche sur une catastrophe. La situation, à plusieurs points de vue, étant déjà suffisamment fragile. Si la RD Congo a traversé bien des crises, elle n’a jamais connu de moments aussi pires qu’actuellement.

Or, la théorie de diviser pour régner, mettant en avant le caractère d’origine de gens, est ce qu’il y a de plus lucratif, en Afrique, quand un régime est à la recherche de pérennité. En vue d’atteindre cet objectif, le président Tshisekedi ne lâchera rien. Le massacre de plus de cinquante personnes, à Goma, dans l’est du pays, des manifestants qui protestaient contre la présence des Casques bleus au Congo, en est une preuve irréfutable.

Trois candidats se trouvent dans le viseur du président congolais, dans le cadre de cette élimination fantaisiste. Trois cas comme inscrits dans le marbre. Il s’agit de l’ancien gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi ; de l’ex-premier ministre, Augustin Matata Ponyo et du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018. Chacun, ou réunis pour la cause électoraliste, étant en mesure de donner des sueurs froides au régime en place.

Le premier est accusé d’être métis, donc, de père non Congolais. L’alibi ne peut être plus clair. Le deuxième a des démêlés avec la justice pour détournement supposé des fonds publics. L’affaire a été déjà jugée sans conséquence[MB1] , mais elle a été remise à examen, dès lors que l’intéressé s’est déclaré candidat à la présidentielle. Foulant au pied le principe du droit préconisant qu’une affaire jugée ne peut l’être, une seconde fois : « Non bis in idem ». Enfin, le troisième, le plus visé, est accusé d’être un Burundais… « de père et de mère ».

Promesse d’étincelles

Le Dr Mukwege – puisqu’il s’agit de lui -, un Burundais, c’est le bouquet ! Désigné lauréat prix Nobel de la paix, en 2018, tous les Congolais l’ont porté aux nues. Devenu président de la République, quelques temps après, Tshisekedi en personne lui a publiquement jeté des fleurs, précisant que « c’est un Congolais valeureux ». Le voici aujourd’hui devenu un rebut sur lequel on crache, mais aussi quelqu’un à qui on attribue toutes les nationalités du monde : pour un temps, le Dr Mukwege est un Burundais ; pour un autre, il est un Ougandais ; et, peut-être, très prochainement, il sera qualifié de « Belge à peau noire » dans la bergerie. Bon pour le gibet.

Quant à Katumbi, l’œil du cyclone cherche encore à le braquer avec précision. Alors que le dossier des candidatures se trouve au niveau de la Cour constitutionnelle pour un avis de validation définitif, au plus tard le 18 novembre, il se chuchote que la candidature de l’intéressé fait l’objet d’intenses délibérations sécrètes pour un rejet. Avertis, ses partisans en parlent déjà avec virulence sur les réseaux sociaux, promettant des étincelles, au cas où la candidature de leur champion était invalidée.

Matata Ponyo, lui, a préféré prendre la poudre d’escampette, avant que les portes de Makala (prison centrale de Kinshasa) ne se referment sur lui.

Le climat est donc de tous les dangers. Aussi, la Cour constitutionnelle se doit-elle de dire le droit, à ce sujet, au lieu de faire le jeu du régime. Le scrutin devra être ouvert à tous les prétendants, en conformité avec les prescrits de la Constitution en la matière.

Ils sont 24 à concourir. Ce n’est pas excessif. Qu’on laisse, pour une fois, seules les urnes exprimer le choix du peuple. En attente, depuis des décennies, de voir établie « la personne qu’il faut à la place qu’il faut ». Selon le peuple. Et non selon le désir d’un individu, ou un groupe d’individus, comme c’était le cas en 2018.

Crédits photos : © DR

Présidentielle/RD Congo :  David contre Goliath

Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

Depuis dimanche 8 octobre, le tableau des candidats à la présidentielle de la République démocratique du Congo 2023 est complet. Ils sont 25 prétendants sur la ligne de départ. Le président sortant, Félix Tshisekedi rempile pour un second mandat, à côté des poids lourds de l’opposition que sont Martin Fayulu, Moïse Katumbi ou Matata Ponyo. Y compris le Dr Mukwege pour le compte de la société civile. Et consorts.

Jamais élections n’auront suscité autant de frénésie que de paroles vaines, jusqu’à la bêtise. En raison du contexte tout particulier qui les caractérise : le vide du pouvoir. Mais, aussi, paradoxalement, le plein de moyens de communication et la vitesse qu’ils donnent à l’information. Tout se sait. A la minute près.

Mais, frénésie, pourquoi pas intérêt, alors que cette dernière dimension intègre les éléments constitutifs d’une élection ? Parce que, à vrai dire, depuis que le général Mobutu a confisqué la démocratie, en 1965, la politique en RD Congo est devenue l’objet de folklore. Par la force ou par la fraude, on y accède pour détourner les deniers publics, faire bombance et tourner le peuple en bourrique.

 Il y va ainsi d’élections en élections. Y compris celles auxquelles le peuple est appelé à participer, en moins de trois mois. Au fait, si les hommes passent, le système de prédation qu’ils ont érigé à tous les niveaux du fonctionnement de l’Etat demeure intact. Félix Tshisekedi ne s’en est pas écarté. Au contraire, il y a remis une couche. Népotisme, tribalisme, chapeautés par un début de dictature redoutable, sont des faits indéniables, qui ont émaillé son quinquennat.

Cas Mukwege : en délibération

Les exemples en cela sont légion. Mais, on en choisira que le plus illustratif d’entre tous et, sans doute, le plus discréditant. Il s’agit de cette promesse faite, en fanfare, par le chef de l’Etat, en juin 2021, à Butembo, dans l’est du pays : « Tant que je n’aurai pas réglé le problème de sécurité dans l’est du pays, je considérerai n’avoir pas réussi mon mandat ». A tout le moins, une telle promesse au peuple a valeur de serment.

Bien plus, depuis, le phénomène a pris de l’ampleur. Selon la déclaration de la représentante de l’ONU en RD Congo, Madame Bintou Keïta, sur les antennes de RFI, mercredi 11 octobre, neuf personnes par jour perdent la vie, du fait des violences des groupes armés. Et ce, depuis le mois de janvier 2023. Plusieurs provinces en font actuellement les frais, apprend-on des sources concordantes, jusqu’aux portes de Kinshasa.

Qu’en dire, sinon réclamer haut et fort la démission du chef de l’Etat, pour parjure ? Dans d’autres cieux, c’est une affaire entendue. Sans autre forme de procès.

© Valeriano Di Domenico

La question reste donc posée, parce qu’au sommet de l’Etat, on n’en a pas conscience. Mais, surtout, parce qu’il y a une nouvelle donne dans le paysage politique. Il s’agit de l’entrée dans la danse électorale d’un groupe d’opposants populaires, diplômés, crédibles, sinon ayant montré leur efficacité pour la promotion de la chose publique.

Ils s’appellent Martin Fayulu, vainqueur des élections de 2018, mais privé de sa victoire par l’ancien président Joseph Kabila (situation désignée par la diplomatie française de « compromis à l’africaine »), Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la province du Katanga, Augustin matata Ponyo, ancien premier ministre, économiste de haute volée et les autres, Delly Sesanga, juriste apprécié.

Mais le plus coriace des challengers face au président sortant, c’est le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018. De son état, médecin gynécologue-obstétricien, le Nobel est aussi professeur des universités ; bâtisseur affirmé – ayant construit plusieurs écoles, ainsi que le célèbre hôpital spécialisé de Panzi, à Bukavu, le tout dans la province du Sud-Kivu -, pasteur adulé dans sa ville natale de Bukavu, polyglotte et écrivain de talent, avec à son actif plusieurs ouvrages, dont le tout dernier intitulé « La force de la femme ».

Bien sûr, sa popularité ne crie pas sur tous les toits comme celle, jadis, attribuée à l’ancien président américain Obama, aux Etats-Unis. Néanmoins, le Dr Mukwege est dans l’esprit de la plupart des Congolais. En situation de délibération.

Qu’en penser ? Un tel homme intelligent, travailleur acharné, qu’accompagne une probité indubitable, serait-il incapable de « réparer » le pays, à l’instar de ce qu’il réalise dans son hôpital, en « réparant » des milliers de femmes violées ? En quoi l’image, pour ceux qui l’ont critiquée, est-elle fausse ? L’image n’est-elle pas l’une d’expressions de la pensée et même des figures de style préférée en journalisme, en particulier ?

Le dictateur Yahya Jammeh, battu

On a évoqué, au début, la présence de la « parole vaine », en voilà une, explicite ! Quand on parle, en public, de ce qu’on ignore… on glisse vite vers la bêtise. Boileau ne conseillait-il pas sans cesse : « Evitez la bassesse »

Qu’on s’entende sur la personnalité d’un Nobel : c’est un « grand ». Ailleurs, c’est une autorité dont la voix porte, et qui mérite respect. Dans l’imaginaire collectif, un Nobel est un personnage qui habite le nouvel Olympe, au-dessus de nos têtes. Aussi voit-on rarement un Nobel descendre de son piédestal pour une arène politique. Ce qui démontre pour le médecin congolais son ardent désir de servir son peuple, en perdition, aux dépens de toutes les autres considérations.

C’est que le Nobel congolais, du coup, a accepté de « jouer le jeu » : l’arène politique est comme un ring de boxe, où on se donne des coups. Il devra porter les coups contre son adversaire, mais des coups francs… et il en a plein dans son carcois, pour vaincre. C’est vrai qu’il se trouve en face d’un président en exercice, bien loti, soutenu en plus par ce qu’on qualifie de « prime du sortant ». Mais, l’histoire pointe, parfois, des paradoxes ahurissants, où un David parvient à battre un Goliath.

Le cas de la Gambie, en décembre 2016, est encore présent dans la mémoire. Adama Barrow, candidat de l’opposition unie, simple fonctionnaire, a battu le dictateur Yahya Jammeh, réputé féroce multi millionnaire, au pouvoir depuis 22 ans.

Cela peut être possible en RD Congo. Pourvu que l’opposition s’unisse et que chacun oublie son ego, au bénéfice du pays à l’article de la mort.

Pendant ce temps, des propositions se forgent et s’échangent. On voit acceptée, en majorité, une composition « idéale » de tête, formée du Dr Mukwege, auréolé de son estime internationale, comme président de la République, Fayulu, chevronné en politique, comme Premier ministre, Katumbi, à l’Intérieur, Matata Ponyo, à l’Economie et Sesanga à la Justice…

Si jamais ces élections ont lieu…

TRIBUNE. Au Bangladesh, une liberté réduite pour les partis d’opposition 

A moins de quatre mois des élections législatives bangladaises, l’étau se resserre autour des partis d’opposition. Pourtant, la démocratie est une pratique ouverte. Grâce à elle, la liberté individuelle des personnes s’épanouit. La démocratie ne se développe pas à travers des chaînes. 

Il n’y a pas d’alternative au système démocratique pour le développement de l’État, de la société et de l’esprit individuel. La démocratie signifie que les citoyens de l’État peuvent s’exprimer et mener leurs activités sans crainte, sans activités qui ne portent pas atteinte à l’indépendance et à la souveraineté de l’État.  

Le gouvernement et les forces de l’État ne pourront pas créer d’obstacles aux réunions et aux rassemblements. À l’instar d’autres pays démocratiques dans le monde, la Constitution du Bangladesh garantit également ce droit au peuple. 

Par exemple, l’article 37 de la Constitution de notre pays stipule clairement que « tout citoyen a le droit de se réunir pacifiquement et sans armes et de participer à des réunions et des processions publiques, sous réserve des restrictions raisonnables imposées par la loi dans l’intérêt de l’ordre public ou de la santé publique. » Un droit que le gouvernement bafoue régulièrement.

Aujourd’hui, la classe dirigeante du Bangladesh (composée du président Mohammad Shahabuddin et de la Première ministre Sheikh Hasina, tous deux membres de la Ligue Awami) jouit d’un pouvoir reclus et dictatorial qui ressemble beaucoup à celui de la Corée du Nord. 

Comme la Corée du Nord, la famille dirigeante de notre pays veut obliger chaque citoyen à faire preuve d’une loyauté totale envers le dirigeant au pouvoir. Au contraire, le gouvernement ne tarde pas à mettre des bâtons dans les roues de la loi sur les TIC, les Technologies de l’Information et de la Communication.

 

Fondée en 1949, la Ligue Awami est un parti politique bangladais qui joué un rôle prépondérant dans l’indépendance du Bangladesh en 1971. Au pouvoir jusqu’en 1975, elle a été évincée du pouvoir par un coup d’Etat militaire. Mais à la fin des années 1980, la Ligue s’allie avec d’autres partis (notamment le BNP, le Bangladesh National Party) de l’opposition du pouvoir en place jusqu’à la démission du président, le général Ershad en 1990.

Depuis, la Ligue n’a cessé d’être en concurrence dans les urnes avec le BNP, jusqu’à s’imposer aux élections en 2008, 2014 et 2018. Aujourd’hui, la Ligue a le plus de sièges au Parlement et domine la vie politique du pays.

Plus de 500 arrestations politiques

Dans un communiqué de presse envoyé aux médias le 14 novembre 2022, l’organisation de défense des droits humains Ain O Salish Kendra (ASK, ou le Centre de droit et de justice en anglais) a déclaré que le droit de réunion pacifique et d’association est reconnu dans la Constitution du Bangladesh (article 37). Ce droit est également inscrit dans divers instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). 

Mais cela n’empêche pas les autorités et la police bangladaises de ruser pour empêcher ou interrompre les rassemblements. Dernier évènement en date, l’alerte à la bombe du 8 novembre 2022. La police avais mis en scène un drame à la bombe, car une bombe a été trouvée dans le bureau du BNP. Mais des journalistes avaient vu des images de vidéosurveillance montrant la scène de la police transportant la bombe dans un sac blanc.

Ce n’est pas le comportement d’un État démocratique civilisé. Cependant, sous prétexte d’empêcher le BNP de tenir un rassemblement à Nayapaltan, capitale régionale de Dhaka, la police a bloqué la route pendant quatre jours et a créé elle-même des souffrances publiques.

En effet, le parti d’opposition BNP voulait organiser un rassemblement à Nayapaltan, le gouvernement lui a laissé la localisation du mémorial de Suhrawardy Udyan pour le 10 décembre 2022. Le gouvernement a assorti de 26 conditions à la tenue du rassemblement, telle que : mise en place de caméra haute résolution pour l’occasion, interdiction des micros et projecteurs, interdiction des caricatures et des discours anti-étatiques… Des conditions qui ne sont en aucun cas applicables à une assemblée démocratique.

Ce jour-là, les dirigeants du parti se sont réunis au bureau du parti avant le rassemblement. Cela fait partie des pratiques démocratiques d’un parti. Mais le gouvernement a créé un environnement anarchique avec les forces de police de l’État. Il a tué une personne par des tirs aveugles, tiré et blessé de nombreux militants et arrêté environ 500 militants qu’il a envoyés en prison et qu’il a maintenus en prison en déposant de fausses plaintes contre eux.

En outre, le secrétaire général du parti, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, et le membre du comité permanent, Mirza Abbas, ont été arrêtés et maintenus en prison. De plus, des émeutes ont eu lieu dans les bureaux du parti.

Le 29 juillet 2023, le BNP a organisé un programme de sit-in dans différentes localités de Dhaka, où des affrontements avec la police ont eu lieu à certains endroits. Près de 800 personnes ont été arrêtées, membres du BNP et civils confondus. 

Auparavant, il y a eu des incidents de blocage de certaines villes pour des rassemblements en appelant à une grève des transports publics sur les instructions du gouvernement pour empêcher le rassemblement de personnes dans les rassemblements départementaux du BNP.  

Il est triste mais vrai qu’au Bangladesh, l’exercice de ce droit est de plus en plus limité. Les partis politiques ou les citoyens ordinaires doivent faire face à diverses difficultés. Les allégations de violation de ces droits, d’attaque, d’incitation à la violence, de harcèlement et d’arrestation de diverses manières à l’encontre de la police et de l’administration, des travailleurs ou des partisans des partis gouvernementaux s’intensifient. 

L’Occident aux côtés des manifestants bangladais

Selon Asker, l’article 144 du code de procédure pénale a été invoqué 945 fois dans différentes régions du pays au cours du siècle dernier. Il permet à des magistrats d’interdire certaines actions aux citoyens pour protéger la Nation, comme les emprisonner par précaution ou interdire les réunions publiques de plus de quatre citoyens.

Les diplomates étrangers à Dhaka sont également catégoriques sur le droit de réunion pacifique. Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion, Clément Voule, a exprimé son inquiétude quant à la situation politique actuelle au Bangladesh. Il a déclaré que depuis juillet 2022, les attaques et l’usage de la force meurtrière contre les manifestations pacifiques au Bangladesh ont fait des morts.

J’observe attentivement les événements au Bangladesh. Les autorités bangladaises doivent garantir le droit de réunion pacifique. Dans le même temps, il convient d’éviter le recours à une force excessive contre les manifestants.

Gwyn Lewis, coordinateur résident des Nations unies à Dhaka, a exhorté le Bangladesh à respecter ses engagements envers les Nations unies en tant qu’État membre de l’organisation, en lui rappelant son engagement en faveur de la liberté d’expression, de la liberté des médias et de la liberté de réunion pacifique.

De son côté, l’ambassadeur des États-Unis à Dacca, Peter Haas, s’est dit préoccupé par les morts et les blessés survenus lors du rassemblement du BNP à Nayapaltan. Il a appelé tout le monde à respecter l’État de droit et à s’abstenir de toute violence, de tout harcèlement et de toute intimidation.

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme le 10 décembre, les 15 missions diplomatiques de Dhaka ont insisté sur le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Il s’agit des missions de l’Union européenne, du Canada, de l’Australie, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, de la Suède et de la Suisse.

Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, s’est dit préoccupé par la répression des rassemblements pacifiques des partis d’opposition au Bangladesh. « Nous appelons tous les partis politiques à respecter l’État de droit et à s’abstenir de toute violence, de tout harcèlement et de toute intimidation. »

Nous pouvons donc dire que pour développer la démocratie, les gens doivent être impliqués. Dans un État démocratique, le pouvoir de décision appartient uniquement au peuple. En contournant le peuple, en le trompant, en supprimant sa voix libre, en renforçant les piliers de la dictature par l’emprisonnement, la tyrannie, l’oppression et la torture, on détruit les piliers de la démocratie. 

Elle détruit les fondements de l’égalité, de la liberté et des droits constitutionnels. Mais le principal slogan d’un État démocratique est d’établir des libertés civiles. C’était la principale motivation de notre guerre de libération. Mais aujourd’hui, les citoyens de ce pays sont à mille lieues de cette motivation.

Crédits photo : ©AFP – JIBON AHMED, Ligue Awami.

Jamil Ahmed

France – Afrique : va-t-on vers une mauvaise rupture ?

Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

Rien ne va plus entre la France et l’Afrique. Le premier constat est la situation des coups d’Etat successifs en Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée Conakry, Burkina Faso et Niger). L’autre observation est que cette révolte des militaires n’est pas menée seulement à l’interne, comme ce fut jadis le cas ; elle se retourne aussi contre l’ancien colonisateur, la France.  Et au-delà, contre l’Occident. Avec, régulièrement, un brin de brutalité verbale. Marquée, une fois, par un acte de violence sur l’ambassade de France, partiellement vandalisée à Niamey.

Cela est nouveau. Les coups d’Etat en Afrique de l’Ouest s’apparentent à un fait d’incubation, qui a cours depuis des décennies. En d’autres termes, c’est l’écho aux ressentiments qu’exprime, désormais, tout le continent africain à l’égard de l’Occident. Côté pays francophones, la France, bien sûr, étant placée en première ligne, autant pour son passé colonial que pour ses attitudes jugées impérialistes.

La Françafrique, cette Hydre de Lerne, qui a traversé tous les gouvernements de la Ve République, est citée en mauvaise référence. En utilisant contre la bête la même épée que ses prédécesseurs, cabossée par des promesses non tenues, le président Macron a fini par mettre les feux aux poudres.

C’est le fait, global, dans lequel se détachent d’autres éléments répréhensifs, pour les Africains, tels l’indécision des troupes françaises à neutraliser les djihadistes au Sahel ou la présence de ces mêmes troupes pour constituer des bases militaires sur le sol africain, notamment.

S’y ajoute, en veilleuse,  l’appel lancé par Aminata Traoré, dans « Le viol de l’imaginaire ». L’écrivaine malienne demandait de tout faire pour « restituer aux Etats du continent leur pleine souveraineté et leurs prérogatives dans l’œuvre de réhumanisation de l’homme ». C’est tout dire.

De là à penser « coup d’Etat », il n’y a qu’un pas à franchir. Y compris, dans la foulée, à organiser des manifestations hostiles contre la France.

Le torchon brûle entre le Niger et la France

On le sent, l’idée, dans cet espace géographique, est d’arracher le continent des griffes du néocolonialisme. En vue de s’approprier une sorte de deuxième indépendance, après celle des années 1960.  Ainsi donc, le Niger ne sera pas le dernier de la série. Le coup d’Etat y est consommé, et rien d’autre ne dérangera ce nouvel ordre des choses. Lequel, à n’y prendre garde, fera tache d’huile.

Cependant, on n’en restera pas là. Il faut penser au revers du décor, à l’image des réactions qui ont suivi les indépendances africaines. L’Occident n’avait pas lâché prise, tout de go. Pour nombre de pays, il a fallu subir des guerres dites de « libération ».

Des guerres pour la préservation par l’Occident des matières premières (pétrole, uranium, cassitérite, diamants, etc.). Or, le même schéma, aujourd’hui, semble se redessiner… en creux.

La France, et par ricochet l’Occident, assisterait-elle les mains croisées devant la perte de son pré carré, surtout que celui-ci a tendance à basculer dans les mains de la Russie et de la Chine ? Ce qui saute déjà aux yeux, en attendant, est que les choses commencent à prendre une mauvaise tournure, avec cette crainte que la rupture ne risque d’être fâcheuse. Simple exemple : le Niger demande à l’ambassadeur de France de plier bagages, Paris dit sèchement « non ».

C’est un premier craquement de l’arbre sur lequel repose le poids des relations séculaires entre les deux pays. En tout cas, mauvais signe des temps !

Crédit photo : James Wiseman.

Bangladesh : quand la liberté d’expression se réduit

La liberté d’expression est le principe selon lequel chaque individu ou communauté peut exprimer librement leurs opinions sans crainte, sans être surveillé, ou sans être sous la contrainte d’accepter les ordres des autorités. A l’heure actuelle, plusieurs pays du monde ne respectent pas ce principe. En d’autres termes, ils ne protègent pas la liberté d’expression. Le Bangladesh, pays d’Asie du Sud, est l’un des pays, et environnements où la liberté d’expression est la plus menacée.

Le Bangladesh est un pays prometteur, situé en Asie du Sud. Bien que petit par la taille, ce pays à forte population regorge de beautés naturelles. Le pays a obtenu son indépendance du Pakistan occidental le 16 décembre 1971, au terme d’une guerre sanglante.

Dans le cadre d’un processus démocratique, la Constitution contemporaine stipule que le gouvernement du pays est élu par un vote direct du peuple. Depuis 2009, le gouvernement du Bangladesh est dirigé par un grand parti politique appelé « Ligue Awami ».

Sheikh Hasina,  la fille de l’architecte du pays Sheikh Mujibur Rahman, est la présidente du parti et aussi la Première ministre du pays.

Sheikh Hasina affronte de nombreuses critiques en raison de sa politique stricte qui étouffe les voix des partis de l’opposition, des dissidents, mais aussi la couverture des médias. Ses détracteurs et ses opposants la considèrent comme une « Partisane de la Dictature ».

Les critiques adressées à ce gouvernement, dirigé par Sheikh Hasina, concernent principalement les cas de la suppression de la liberté de la presse, la torture des journalistes, les disparitions et les meurtres de journalistes touchent tout le territoire du pays.

Les États-Unis ont déjà sanctionné plusieurs officiers des forces de l’ordre du pays (RAB) pour leur implication présumée dans des cas de violation des droits de l’homme.  

Sous le régime de la Ligue Awami, de nombreux journalistes ont été tués, d’autres parmi eux ont été attaqués et poursuivis en justice et plusieurs médias de presse écrite et web ont été fermés et censurés.

Plus d’un millier de journalistes blessés en cinq ans

Selon le ‘Ain o Salish Kendra (ASK, Law and Justice Center en anglais), une association de défense des droits de l’homme au Bangladesh, 35 journalistes ont été tués dans le pays entre 1992 et 2023. Entre 2013 et 2018, ce sont 1226 journalistes qui ont été blessés, torturés et tués.

Parmi eux, la Ligue Awami a torturé 383 journalistes. La police en a tué 130 et 240 journalistes ont été torturés par divers terroristes. Pas un seul cas n’a fait l’objet d’un procès juste au tribunal.

Asak indique également qu’en six mois, de janvier à juin de cette année 2023, pas moins de 119 journalistes ont été torturés et harcelés de diverses manières.

En 2013, Dainik Amar Desh, Diganta TV, Channel One, CSB et 35 médias en ligne ont été fermés. En conséquence, des milliers de journalistes bangladais se sont retrouvés au chômage.

Effrayés par les attaques, les persécutions et la torture dont ils font face, de nombreux journalistes de renoms du Bangladesh ont fait le choix de vivre en exil. Parmi eux, Mahmudur Rahman, le rédacteur en chef du journal Amar Desh, le chroniqueur Pinaki Bhattacharya, le journaliste Kanak Sarwar et Elias Hossain.

Digital Security Act, nouvelle menace pour la presse libre

La question de la torture des journalistes et de la suppression des journaux au Bangladesh est largement critiquée dans les cercles internationaux, au-delà des frontières du pays.

Plus particulièrement, la loi noire contre les journalistes appelée « Digital Security Act » (loi sur la sécurité numérique), a suscité l’inquiétude de la communauté internationale.

Le rapport annuel du Département d’État américain sur les droits de l’homme a également soulevé la question de la liberté d’expression au Bangladesh.

Le rapport américain indique que si la liberté d’expression est bien inscrite dans la Constitution du pays, le gouvernement a échoué à la faire respecter dans de nombreux cas et qu’il existe des restrictions significatives à la liberté d’expression dans le pays.

Cette question a été mentionnée dans le rapport publié par le Département d’État américain le 30 mars 2020 qui traite de la situation des droits de l’homme au Bangladesh.

D’un point de vue global, on peut comprendre que la situation au Bangladesh est très limitée. Jour après jour, la liberté d’expression dans le pays s’amenuise.

Les médias et les journalistes du pays traversent une situation dangereuse.

Photo credit : Syed Mahamudur Rahman/NurPhoto via Getty Images

Jamil Ahmed   

Bangladesh: Where Freedom of Speech is Gradually Shrinking

Freedom of speech is the principle supported by individuals or communities to freely express their opinions without fear, without surveillance or under the obligation to accept the directives and approval of authorities. At present, various countries of the world are not following this principle. That is, they are not protecting freedom of speech. The South Asian country of Bangladesh is one of the places, environments or countries where freedom of speech is most threatened.

Bangladesh is a promising country in South Asia. Although small in size, this country with a large population is full of natural beauty. The country gained independence from West Pakistan on ’16 December 1971‘ through a bloody war. In a democratic process, the Constitution enshrines the rule that the country’s government is elected by direct popular vote.

Since 2009, the government of Bangladesh has been run by a large political party called Awami League. Sheikh Hasina, the daughter of the country’s architect Sheikh Mujibur Rahman is the party’s president and the country’s prime minister. Sheikh Hasina is facing a lot of criticism due to her strict policy of suppressing the voices of opposition parties, dissenters and the media. Her critics and opponents consider her a ‘Proponent of Dictatorship’. Criticism of the government led by Sheikh Hasina, especially in the cases of suppression of freedom of the press, torture of journalists, disappearances and murders of journalists is everywhere. The United States has already sanctioned several officers of the country’s law enforcement agencies (RAB) for their alleged involvement in human rights violations.

During the ongoing regime of Awami League, many journalists have been killed, many journalists have been attacked and sued, many print, electronic and online media have been shut down.

More than a thousand injured journalists in five years

According to the ‘Ain o Salish Kendra (ASK, Law and Justice Center in english)’, a human rights organization in the country, 35 journalists were killed in Bangladesh between 1992 to 2023. From 2013 to 2018 a total of 1,226 journalists were injured, killed and tortured. Among them, Awami League tortured 383 journalists. Police killed 130 and 240 journalists were tortured by various terrorists. Not a single case was given a fair trial.

Asak also says that in 6 months from January to June this year (2023), about 119 journalists have been tortured and harassed in various ways.

In 2013, Dainik Amar Desh, Diganta TV, Channel One, CSB and 35 online portals together were shut down. As a result, thousands of Bangladeshi journalists have become unemployed.

Fed up with attacks, prosecutions and torture, many prominent and renowned journalists of Bangladesh have chosen a life in exile. Among them are Mahmudur Rahman, editor of ‘Amar Desh’ newspaper, columnist Pinaki Bhattacharya, journalist Kanak Sarwar and Elias Hossain.

Digital Security Act, the new threat of freedom of press

The issue of torture of journalists and suppression of newspapers in Bangladesh is being widely criticized in international circles beyond the boundaries of the country. In particular, the black law against journalists called the ‘Digital Security Act‘ has raised the concern of the international community. The US State Department’s annual report on human rights also brought up the issue of freedom of speech in Bangladesh. The U.S. report said that while freedom of expression is enshrined in Bangladesh’s Constitution. The government has failed to enforce it in many cases and that there are “significant restrictions” on freedom of expression in the country.

This matter has been mentioned in the report published by the US State Department on 30 March 2020 on the human rights situation in Bangladesh.

In the overall situation it can be understood that Bangladesh is very limited. Day by day freedom of speech in the country is shrinking. The country’s media and journalists are going through a dangerous time.

Photo credit : Syed Mahamudur Rahman/NurPhoto via Getty Images

Jamil Ahmed