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Centrafrique : et la prise d’otages continue…

[Par Marciano Romaric KENZO CHEMBO]

Je ne comprends pas que les Centrafricains et la communauté internationale ne comprennent pas que depuis plus de deux décennies, en République Centrafricaine, l’histoire, tristement, se répète avec les mêmes acteurs, posant les mêmes actes, produisant les mêmes effets tels d’éternelles scènes de répétitions d’acteurs de troupes théâtrales.

Les anciens presidents Bozizé et Djotodja

Les anciens presidents Bozizé et Djotodja

Hélas! ici les scènes sont bien réelles, les conséquences toujours dramatiques et malheureusement les acteurs et les spectateurs ont tous des visions et des méninges enfumées qui les empêchent de voir la réalité, de s’imprégner du quotidien, de se souvenir du passé récent, de se remettre en cause afin de trouver d’efficaces remèdes aux maux qu’ils ont eux-mêmes créés, exploités, entretenus…et qui, au tournant de l’histoire les engloutissent, tel le sable mouvant, petitement, mais inéluctablement, entraînant dans leur décadence des vies innocentes.
Quand la conscience sera-t-elle une denrée partagée par ceux-là même qui nous gouvernent?
Quand les autorités centrafricaines de transition prendront-elles enfin leurs responsabilités en assumant pleinement les rôles qui sont les leurs par des prises de décisions efficaces et courageuses privilégiant et garantissant les intérêts supérieurs de la nation, sans diktat de l’extérieur et des lobbies mafieuses devant les hommes et devant l’histoire et quand la raison rallumera-t-elle la lanterne de la communauté internationale, au chevet de la République Centrafricaine depuis deux décennies ?
Nous nageons, il va sans dire, en pleine eau puante dans ce pays! Et les événements le démontrent à chaque fois!

Rebelles Seleka

Rebelles Seleka

Dommage que seuls les aveugles sont aux commandes du navire Centrafrique qui chavire et les sourds appelés à son secours !!!
Des groupes rebelles et des milices “terroristes” qui prennent en otage toute une Nation, réclamant à cor et à cri la répartition de son territoire, qui décident de l’expatriation forcée d’une composante de sa population, qui instaurent comme mode de gestion la politique du totalitarisme et d’extermination de certaines de ses communautés, qui s’obstinent dans la négation volontaire de la reconnaissance des autorités légitimes et des valeurs républicaines en menaçant de mettre à feu et à sang le pays et qui assassinent des populations misérables, se voient dérouler le tapis rouge et reçus à bras ouverts, le sourire jusqu’aux oreilles et avec les honneurs de chef d’Etat digne de ce nom dans des pseudos conférences de négociations et pourparlers de paix fictive à n’en plus finir, qui au finish n’accouchent que de souris et dont les résolutions n’ont pour durée de vie que le temps de la tenue des dites assises .
La Honte!

Milice Anti-Balakas (source : la-croix.com)

Milice Anti-Balakas (source : la-croix.com)

Jusqu’à quand cette politique de terreur, d’intimidations, de menaces… va-t-elle continuer? Et quand enfin les uns et les autres qui se trompent en organisant ces incessantes messes comprendront-ils que cela n’apportera rien de concret tant que les pressions coercitives et les méthodes fortes n’entreront pas dans les principes du jeu? A quand l’application réelle et effective de la résolution 2127 adoptée par l’ONU le 05 décembre 2013 autorisant l’usage de la force pour « rétablir la sécurité et l’ordre public » en Centrafrique, restaurer l’autorité de l’Etat face à ceux qui n’ont pas intérêt à ce que la paix revienne, qui continuent de terroriser et de tuer des civils, aux regards des évènements du vendredi 05 Décembre 2014 à Bambari, ville du centre du pays, qui ont coûté la vie à trois soldats centrafricains de la garde rapprochée du président du Conseil National de Transition( parlement provisoire), Alexandre Ferdinand Nguéndet qui a failli être tué?
A quand la fin de l’Etat de siège imposé par des bandes armées de tout bord et la communauté internationale qui s’illustre par son mutisme et son inaction, aux Centrafricains?
Que se passe-t-il?
Les autorités de la transition et les Nations Unies, représentées par la Mission Intégrée et multidimensionnelle de Stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA) appuyée par son bras armé, les casques bleus, seraient- ils des géants aux pieds d’argile, des “généraux d’opérette” face aux milices chrétiennes Anti-Balakas et aux rebelles musulmans de la coalition Séléka au point de négocier à tout bout de champ et de faire des concessions ne satisfaisant que les intérêts égoïstes, particuliers et partisans des uns et des autres au grand dam du peuple Centrafricain?
Ces bandits et “terroristes” qui sèment désolation, tristesse, mort sur leur passage… depuis plus de deux ans et continuent d’exécuter leurs machiavéliques politiques de destruction et d’aliénation de toute une Nation seraient-ils ainsi assez intouchables et vêtus de cuirasses d’impunité au point de disposer du Droit de vie ou de mort d’un peuple sans pouvoir s’inquiéter en déambulant fièrement avec leurs armes de guerre, arborant leurs galons opportunistes à la barbe de leurs propres victimes, le peuple, au vu et au su des forces internationales et du gouvernement avec qui ils se croisent et se partagent les tribunes des institutions républicaines, sur le sol centrafricain?
De qui se moque-t-on?
Cette politique de “bras ouverts” à sens unique et d’impunité n’octroie-t-elle pas une réputation de “poltrons”, en traduisant une faiblesse du gouvernement centrafricain et de son alliée, la MISCA? Au point de favoriser la radicalisation des positions des belligérants, la redynamisation de leurs ambitions démesurées, leurs velléités politiques et le retour des principaux artificiers de la poudrière Centrafrique, les pyromanes et Seigneurs de guerre , les principaux dirigeants, financiers et pourfendeurs des groupes armés tels le général Koumtamadjim, alias Abdoulaye Miskine, libéré par les autorités camerounaises, puisque servi comme monnaie d’échange en contre partie des militaires camerounais retenus en otage par ses éléments, les anciens chef d’Etat Centrafricains, Michel Djotodja et le Général François Bozizé, pour ne citer que ces deux-là, dont les intentions …pour la reconquête du pouvoir ne sont plus à cacher.

L'armee française
Nonobstant, le peuple dont il a fait couler le sang, arborant son mépris du pays qu’il a dirigé tel un patrimoine familial et sans partage pendant une décennie, le général Bozize, quant à lui, est sorti de son silence ce 10 décembre 2014 dans une adresse faite au peuple Centrafricain pour dénoncer « le caractère inopérant de l’accord de cessation des hostilités », signé à Brazzaville en juillet, d’après ses propres expressions, mais surtout pour réaffirmer sa volonté de renouer avec la vie politique centrafricaine, ayant dans sa ligne de mire les échéances électorales de 2015 …
Il n’y a qu’en République Centrafricaine que le ridicule ne tue pas pas! Les gens ont la mémoire courte !
Mais rien ne nous étonne, telle est la conséquence logique de la passivité, de la “politique du ventre” et de distribution généreuse et gracieuse de l’argent des contribuables et des prêts contractés auprès des institutions de Bretton-Woods et des Bailleurs de fonds internationaux au nom du peuple, par les autorités. La transition, à ceux-là (rebelles, milices) même qui maltraitent, terrorisent et tuent le peuple. Comme si on les supplie de se calmer, de ne pas s’énerver. Comme quoi pour être “quelqu’un” en Centrafrique il faut être un terroriste et assassin! (1)

Scénario digne d’un film hollywoodien qui occuperait la première place du box-office américain! Car plus tu tues et excelles dans la rébellion, plus tu t’élèves dans la société, en Centrafrique. Pour devenir ministre, il suffit d’avoir quelques kalachnikovs, des munitions, réunir les siens, sa communauté, prendre une localité en otage, abattre quelques pauvres citoyens…et se voir bombarder X portefeuilles ministériels, direction générale, être véhiculé, logé, entretenu aux frais l’Etat avec la bénédiction de la communauté internationale…sans être inquiété de lendemains difficiles, ni d’une quelconque poursuite par les juridictions nationales ou internationales. Pauvre Centrafrique!
Nombreux sont ceux qui sont passés par ce tristement célèbre canal, qui ont fait piètre figure…évincés en un temps record, ils veulent encore revenir aux affaires, quitte à massacrer le peuple. Suivez mon regard!
Trop c’est trop!
Le peuple n’a que trop souffert de ces alliances macabres et des calculs politiciens! Et nous sommes en droit de nous poser cette question qui brûle toutes les lèvres: “A quel jeu joue la France et la force Onusienne en Centrafrique?”
Car, plus d’un an après le lancement de l’opération Sangaris et le déploiement des forces onusiennes le bilan est mitigé. La sécurisation du pays et la restauration de la paix sur l’ensemble du territoire sont loin d’être concrétisées.
Les Sélékas bloquent et occupent des villes entières de province avec armes en main, instaurent leur administration, elles font ce qu’elles veulent; les anti-Balakas divisent la capitale Bangui, érigent des barrières illégales et dictent leur loi, pillent, braquent…et Sangaris et force onusienne ne les inquiètent pas. C’est vraiment triste de constater cet amateurisme.
Pourquoi ce jeu??? Il a fallu moins de deux mois à la France de Hollande pour libérer le Mali des groupes rebelles d’Acqmi lourdement armés et de rétablir l’ordre républicain. (2)

La presidente Catherine Samba Panza

La presidente Catherine Samba Panza

Les centrafricains et l’opinion internationale doivent être vigilants. Le peuple demande juste la paix et la liberté ses ses mouvements, c’est à dire le désarmement équitable de toutes les milices (anti Balakas, Sélékas) et autres groupes rebelles, à l’instar du mouvement rebelle ougandais, la LRA, de Joseph Koni ( Sud-Ouest) qui pullulent le territoire centrafricain pour éviter que cet Etat soit le véritable sanctuaire des groupes rebelles et terroristes, car comme le déclarait l’ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas, en octobre dernier «Il est clair que le redressement de la situation en Centrafrique joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. (3) Car si à l’inverse nous n’y parvenons pas, si la République centrafricaine devait glisser comme elle a glissé au mois de décembre 2013 dans des affrontements, naturellement cela formerait un terrain favorable pour les terroristes. Les forces internationales, les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats Unis, la France et les pays voisins de la Centrafrique sont unis pour lutter contre le terrorisme».
Alors il est temps que tout ce beau monde prenne ses responsabilités, afin que le peuple Centrafricain soit enfin libre!
Qui a des oreilles pour entendre, entende!

 

(1) Depuis la mise en place du gouvernement centrafricain de transition, les bailleurs de fond traditionnels de la Centrafrique tels que la France, l’Union Européenne et les pays amis de la sous région à l’instar du Congo Brazzaville, de la Guinée Equatoriale, de l’Angola…ont accordé à la RCA d’importantes sommes d’argent pour la paiement de salaires, le relèvement du secteur économique, la subvention du budget de l’Etat…malheureusement une bonne partie de cet argent est détournée et alimente les comptes de certains chefs rebelles, leurs miliciens et politiciens centrafricains (NDLR affaire 10 millions de dollars octroyés par l’Angola, qui a défrayé la chronique il ya 2 mois).

(2) L’intervention française au Mali en Janvier était baptisée “Opération Serval “. Et il a fallu moins de 2 mois à la France pour “nettoyer” le territoire malien des djihadistes et les mettre en cavale.

(3) Le Sud-Est de la Centrafrique est occupée depuis 2009 par la rébellion ougandaise de la L.R.A (Armée de la résistance du Seigneur) de Joseph Koni et y est élue domicile en semant terreur et désolation dans cette localité sans être inquiétée. La semaine dernière elle a encore fait des malheurs.

 

Exil : Un journaliste centrafricain perd tout en prenant la fuite

Interview à Marciano Romaric KENZO CHEMBO
parue dans Global Journalist (version originale en anglais)
Par Laura Welfringer, le 10 Décembre 2014

“Certains ont détruit ma maison et ont arrête mon petit frère afin d’obtenir des renseignements me concernant. Nous n’avons toujours pas de nouvelles de mon frère à l’heure qu’il est.”

Marciano Romaric KENZO CHEMBO (photo Muzaffar Salman)

Marciano Romaric KENZO CHEMBO (photo Muzaffar Salman)

Fut un moment Marciano Romaric Kenzo Chembo n’aurait pas pu imaginer que son dévouement au journalisme démolirait sa famille et le forcerait à fuir son pays natal, la République Centrafricaine.
Avant la prise de pouvoir de François Bozizé en 2003 des journalistes étaient parfois censurés et suspendus, mais il était possible de parler des violations de la liberté de la presse. Depuis l’arrivée de Bozizé au pouvoir les menaces sont devenues plus sérieuses.
Il a fallu plusieurs années avant que Kenzo Chembo réalise l’importance de cette hostilité envers les journalistes. Au fil des années, il est devenu journaliste, producteur et présentateur de la station de radio Ndeke Luka. La station appartient à la Fondation Hirondelle, une organisation suisse spécialisée dans la création de médias indépendants en zones de crise.
Kenzo était responsable du programme journalier «A vous la parole », dans les rues de la capitale, Bangui, afin de recenser les opinions des gens ordinaires concernant l’actualité. « Je passais en revue toutes sortes de questions ; sociales, économiques, militaires ou religieuses » dit-il.
Les autorités locales considéraient que le franc-parler de Kenzo était subversif et proféraient des menaces et des intimidations continuelles envers lui et sa famille. Ces menaces devenaient de plus en plus fortes après un reportage de Kenzo sur une tentative supposée de Teddy, fils de Bozizé, d’enterrer vivant deux de ses amis qu’il soupçonnait d’une liaison avec sa femme. A cette époque, Chembo a réalisé qu’il n’était plus en sécurité.
Il est parti de RCA pour venir en France en 2012 au moment même ou le pouvoir de Bozizé était mis en question par une offensive des militants Seleka, de prédominance musulmane. Bozizé et sa famille ont été eux-mêmes obligés de s’exiler en mars 2013, alors que le pays entrait dans une guerre civile entre les Seleka et les militants anti-Balaka, à prédominance chrétienne.

Kenzo, 34 ans a parlé avec LW de Global Journaliste concernant ses actions contre la censure, des difficultés de son exile et de son adaptation à sa nouvelle vie :
Global Journalist : Comment étiez-vous touché par les pressions sur l’information ?
Kenzo Chembo : Mon programme à la radio était la bête noire des autorités politiques de la RCA. On m’accusait d’être trop curieux et subversif. Plusieurs fois des ministres sont arrivés au studio proférant des menaces. J’ai également reçu des menaces sur mon téléphone fixe et j’ai dû changer de numéro plusieurs fois. J’étais obligé de fuir ma maison et me réfugier où je pouvais. Les menaces sont devenues plus intenses entre 2011 et 2012. Je ne pouvais même pas sortir en voiture le soir. Le directeur de la station m’a demandé de cesser le programme. J’ai été agressé deux fois. La première fois j’ai été battu par deux inconnus en quittant le studio vers 19 h. Deux mois plus tard j’étais agressé près de chez moi.

Central African Republic’s then president Francois Bozizé, pictured at a 2011 conference in Equatorial Guinea (AP Photo/Rebecca Blackwell).

Central African Republic’s then president Francois Bozizé, pictured at a 2011 conference in Equatorial Guinea (AP Photo/Rebecca Blackwell).

GJ : Quel incident précis a provoqué votre fuite ?
Kenzo Chembo :  Le jour où j’ai parlé de l’incident concernant le fils de Bozizé qui a failli enterrer vivant deux de ses amis, celui-ci m’a appellé sur mon téléphone et a envoyé des gens chez moi. Il jurait de me tuer tôt ou tard. La pression augmentait sur moi et sur ma famille. Mon père a quitté le domicile et ma mère a perdu son travail. Le fils de Bozizé et ses amis avaient des contacts au tribunal de grande instance de Bangui et il m’ont incité fortement à quitter le pays si je voulais échapper à la mort. Quand je me suis rendu compte que ces menaces étaient sérieuses, j’ai décidé de partir.
GJ : Comment étiez-vous affecté par le conflit entre les milices de la Seleka et les anti-Balaka ?
Kenzo Chembo : Je suis parti avant l’arrivée au pouvoir de la Seleka en me disant que j’allais revenir à la chute de Bozizé. Malheureusement trois jours après la chute de Bozizé quand les milices de la Seleka ont pris le pouvoir en mars 2013, ils ont découvert que j’avais produit une émission les dénonçant. Certains ont détruit ma maison et ont arrêté mon petit frère afin d’obtenir des renseignements me concernant. Nous n’avons toujours pas de nouvelles de mon frère à l’heure qu’il est.
GJ : Est-ce que votre famille vous a suivi en exil ?
Kenzo Chembo : Non, avant que je ne parte pour la France ma compagne m’a quitté, avec nos enfants car elle pensait qu’ils étaient en danger. Aujourd’hui la seule connexion que j’ai avec la RCA est ma mère car elle dit qu’elle ne quittera jamais le pays. Elle est toujours dans le camp des déplacés à l’aéroport de Bangui.

Seleka Muslim militias drive through Bangui, Central African Republic Jan. 27, 2014. (AP Photo/Jerome Delay)

Seleka Muslim militias drive through Bangui, Central African Republic Jan. 27, 2014. (AP Photo/Jerome Delay)

GJ : Comment avez-vous quitté Bangui ?
Kenzo Chembo : Je voyageais la nuit. J’ai rasé ma tête et je me suis habillé comme un travailleur. Je ne portais rien avec moi sauf un petit sac de mendiant, et il a fallu que je voyage avec un véhicule de marchandise. Avant ça j’ai dû faire 75 kilomètres à pied afin de quitter la capitale et éviter tous les contrôles de police. J’ai pris une fausse identité jusqu’à mon arrivée à la frontière.
GJ : Comment est votre vie maintenant ?
Kenzo Chembo : Ça a été très difficile. Quand soudainement on est obligé de vivre loin de chez nous, en laissant derrière nous notre famille, notre travail, toute la vie que nous avons construite, nous avons le cœur brisé, même si nous avons pu nous trouver un l’abri dans un autre pays. Il faut tout recommencer, ce qui est encore plus difficile quand on est africain car les gens ont des préjugés. Quand je suis arrivé en France j’ai été accueilli par un compatriote. J’y suis resté deux mois avant devenir un sans-abri. Ensuite je suis tombé malade et j’ai dû passer six mois à l’hôpital. A ma sortie de l’hôpital j’ai entendu parler de la MDJ où l’on a pu m’héberger et me laisser continuer mon travail de journaliste. J’écris bénévolement pour le journal « L’œil de l’exilé » et je continue à collaborer à quelques journaux de la RCA.
GJ : Pensez-vous retourner chez vous ?
Kenzo Chembo : Mon pays me manque mais les conditions ne sont pas encore réunies pour que je puisse y retourner. D’abord parce que le pays est otage des milices Seleka et anti-Balaka. De plus il n’y a aucune sécurité dans le pays. Cette année quatre journalistes y sont morts dont une française, Camille Lepage. Ceci montre clairement la dangerosité ambiante et le manque de liberté de la presse.