2014 : Une année dramatique pour les journalistes

[Par René DASSIÉ]

René Dassié, Albéric de Gouville, Sadegh Hamzeh

René Dassié, Albéric de Gouville, Sadegh Hamzeh

L’année 2014 a été particulièrement meurtrière pour les journalistes. Selon le décompte de la fédération internationale des journalistes (FIJ) publié le 31 décembre dernier, cent dix-huit d’entre eux ont en effet trouvé la mort, pour la plupart dans des zones de guerre. C’est beaucoup plus qu’en 2013, année au cours de laquelle cent cinq journalistes avaient perdu la vie dans l’exercice de leur métier. Les risques du métier ne suffisent plus à expliquer ces drames, car les journalistes sont de plus en plus directement pris pour cible. L’État islamique a ainsi décapité publiquement James Foley (américain) et Steven Sotloff (américano-israélien).

La 21e édition des rencontres Prix Bayeux-calvados des correspondants de guerre qui s’est tenue du 6 au 14 octobre à Bayeux dans le Calvados a rendu un vibrant hommage à ces victimes. Retour en vidéo sur cet événement.

Patrick Gomont : « L’information c’est l’oxygène de nos démocraties »
Maire de Bayeux, Patrick Gomont était au centre de l’organisation de l’édition 2014 des Prix Bayeux-Calvados des reporters de guerre. A l’opposé de certains politiques qui suggèrent de ne plus envoyer de journalistes dans les zones à risque, il estime que ceux-ci doivent pouvoir continuer à faire leur travail, qui est indispensable à la démocratie.

Albéric de Gouville : « Les journalistes sont de plus en plus pris pour cibles »
L’assassinat d’un journaliste constitue un drame particulièrement difficile à vivre pour ses collègues. Après avoir passé plus de vingt ans à RFI, Albéric De Gouville est rédacteur en chef à France 24. Il a perdu plusieurs collègues, tués lors de missions à l’étranger. RFI et France 24 ont mis en place des formations pour préparer psychologiquement leurs reporters qui se rendent dans des zones de guerre. Témoignage.

Jon Randal, président du jury : « J’avais toujours peur»
Grand reporter, correspondant de guerre pour le Washington Post pendant plus de trente ans, Jonathan Randal est un spécialiste mondialement reconnu du Moyen-Orient. Il est l’auteur de Oussama, la fabrique d’un terroriste et de La guerre de mille ans, des ouvrages de référence traduits dans plusieurs langues. Il était le président du jury de l’édition 2014 des Prix Bayeux-Calvados des reporters de guerre. Il explique son expérience de correspondant de guerre.