Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres

Selon les estimations du “Comité national du coronavirus” en Iran: si nous n’appliquons pas la quarantaine,  à la fin du mois de mai, 700.000 personnes vont mourir. Christian Malard, responsable du service étranger de France 3 et consultant sur la chaine israelienne i24news, confirme: “Le régime iranien tente de profiter au maximum de la propagation du coronavirus pour empêcher toute rébellion et liquider un maximum d’opposants et de prisonniers politiques qui sont dans les geôles iraniennes“.

IranWire, un site d’informations, a publié les sources reçues par un représentant du gouvernement. Selon une estimation officielle établie par le “Comité national du coronavirus”  à la demande du gouvernement iranien, la mise en garde est explicite.

Si la politique de quarantaine complète n’est pas mise en œuvre dans toutes les zones infectées du pays et si la même tendance se poursuit jusqu’à la fin du mois de mai, le nombre de décès par coronavirus en Iran pourrait atteindre 700.000.  En cas de mise en quarantaine totale des zones infectées, le nombre de morts est estimé à près de 200.000″.

Homayoun Youssefi, député du régime et membre du “Comité national du coronavirus” a déclaré le lundi  9 mars que “la maladie atteindra son pic dans les deux prochaines semaines” et que “le nombre de personnes hospitalisées augmentera de 10 à 15% par jour.”

Le docteur Tagvaiei, chef de l’hôpital de Noshahr, en nord de l’Iran, a publié un clip en disant que si dans une semaine, l’Organisation mondiale de la santé OMS ne vient pas au secours du peuples iranien, il y aurait plus de victimes que durant les 8 années de guerre. C’est le régime qui est responsable de ce massacre de peuple iranien.

Après ce clip ce médecin est disparu.

Dans ces circonstances, l’état des hôpitaux du pays se détériore en permanence en raison du manque d’équipements. Des dizaines de médecins et d’infirmières dévoués ont contracté le virus en soignant leurs patients et ont perdu la vie.

Radio Farda a appris d’une source très étroitement associée à «Comité national du coronavirus» que le bilan officiel des décès ne couvre que les décès confirmés par les médecins légistes, et non le décompte rapporté par les hôpitaux du pays.

Le bilan des morts est beaucoup plus élevé, “au moins deux fois plus élevé, voir plus” selon la source.

“L’écart entre les chiffres officiels annoncés par le ministère de la santé et les vrais chiffres réside dans le fait que le ministère de la santé annonce le bilan des morts sur la base des certificats de décès délivrés par les médecins légistes”, a expliqué la source qui est un expert en santé étroitement impliqué dans «Comité national du coronavirus», à Radio Farda, vendredi 6 mars 2020.

Statistique: Nombre de personnes décédées à cause du coronavirus COVID-19 dans le monde au 11 mars 2020, selon le pays | Statista
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Bilan des morts liés au coronavirus en Iran

L’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK) a annoncé le 10 mars, que le nombre de décès dus au coronavirus dans 127 villes de 30 provinces a dépassé les 3000.

  • Qom 500 morts
  • Téhéran 420 morts
  • Gorgan 204 morts
  • Kachan 142 morts
  • Ispahan 121 morts
  • Machad 205 morts
  • Qazvine 98 morts
  • Kermanchah 105 morts
  • La province de Guilan 450 morts
  • La province d’Alborz 95 morts

Empêcher la diffusion des chiffres réels sur les décès

Le régime théocratique a tout fait pour empêcher la diffusion des nouvelles concernant l’ampleur réelle de la crise en Iran et, en tant que tel, en a fait une question de sécurité nationale.

En plus du ministère du Renseignement et de la sécurité (VEVAK), l’Organisation du renseignement des pasdaran travaille activement à empêcher la diffusion des vraies informations.

D’après des informations spécifiques, les principaux membres du «Comité national du coronavirus» sont des responsables du VEVAK, de l’Organisation du renseignement des pasdaran et du système judiciaire.

Les commandants de l’Organisation du renseignement des pasdaran dans chaque province se rendent au quartier général de l’hygiène et du traitement de la province afin d’empêcher la diffusion des informations authentiques.

Les pasdaran, l’Organisation de renseignement des pasdaran et le ministère du Renseignement (VEVAK) ont été chargés de menacer les familles des victimes de se taire afin de dissimuler le nombre réel de décès. Le centre de commandement des pasdaran a ordonné à toutes les divisions et à tous les quartiers généraux des pasdaran en province d’être présents dans les hôpitaux et les centres médicaux et de santé pour contrôler les rapports sur le nombre de personnes infectées ou tuées par le virus.

Dans de nombreuses villes, l’arrêt cardiaque est spécifié dans les certificats de décès. Les familles subissent des pressions pour ne pas révéler la cause du décès.

La situation a aggravé les luttes entre les factions du pouvoir

Ali Nobakht, président de la Commission de la santé du Parlement des mollahs, a implicitement fait référence au rôle destructeur des pasdarans.

“Des questions non médicales sapent les plans du ministère de la Santé pour lutter contre le coronavirus et le contrôler. Je considère que le virus est plus qu’une simple question médicale. En tant que question économique, politique, sociale, culturelle, sécuritaire et judiciaire (…) il n’a pas été pris au sérieux.”

Épidémie dans les prisons

Le coronavirus se propage dans le prisons du Grand Téhéran à Rajaii-Shahr (Gohardasht-Karaj), dans la prison centrale de Karaj, dans les prisons de Qezel Hesar, Urmia, Sheiban et Kashan. En raison de la surpopulation, les détenus dorment à même le sol dans les couloirs et même à proximité des installations sanitaires. 

Ils sont privés de masques sanitaires et même de désinfectants. Dans certaines prisons, dont celle de Qezel Hesar, même de simples détergents ou du savon ne sont pas disponibles. Certains prisonniers de la prison centrale de Karaj n’ont pas de cellules et passent leur temps dans la cour de la prison.

Le manque d’hygiène est aggravé par le fait que les prisonniers politiques et ordinaires, y compris les toxicomanes, sont maintenus ensemble. Cette situation a accéléré la propagation du coronavirus.

Le Dr Nasser Fahimi, un prisonnier politique kurde détenu dans le quartier 5 de la prison de Fashafuyeh, a commenté la propagation de la maladie parmi les détenus. “Après l’émergence du coronavirus COVID-19 dans le pays, la maladie s’est rapidement propagée à travers l’Iran en raison des manquements du régime dans la province de Qom et la non mise en quarantaine de cette ville, où le virus est originaire“, a déclaré le docteur Fahimi.

Le Dr Fahimi a également souligné l’absence de mesures sanitaires minimales dans les prisons iraniennes.

Suite à la gestion désastreuse et à l’incompétence du régime, le virus est entré et s’est propagé dans les prisons et de nombreux détenus font face à une catastrophe irréparable. D’un autre côté, les mollahs ont accru la possibilité pour les détenus de contracter le virus par des peines de prison de longue durée, en les privant de sortie et ayant une attitude discriminatoire à l’égard des détenus.”

Le docteur Fahimi a exhorté les défenseurs des droits humains à faire pression sur le régime pour qu’il respecte les droits des détenus et leur fournisse les soins de base.

La situation actuelle dans les prisons est le début d’une catastrophe majeure parmi les détenus. J’appelle tous les militants des droits humains à nous soutenir et à publier des déclarations dans les médias pour faire entendre la voix des prisonniers sans voix et sans défense“, a conclu le docteur Fahimi.

Le régime iranien tente de profiter au maximum de la propagation du  coronavirus pour empêcher toute rébellion et liquider un maximum d’opposants et de prisonniers politiques qui sont dans les geôles iraniennes” a conclu  Christian Malard sur  i24news.tv/fr.

Résumé de la situation iranienne face au coronavirus

Pourquoi peut-on craindre des centaines de milliers de morts en iran ? 

1 /

Le virus avait commencé à se propager en Iran il y a quelque temps, mais le régime avait reçu l’ordre direct de Khamenei de ne pas divulguer des informations au public en raison du 11 février, date anniversaire de la révolution, et de la mascarade électorale du 21 février. Ce n’est que fin février que les responsables ont reconnu les infections du virus et c’était trop tard. Le régime était le principal coupable et la raison de la propagation du Coronavirus en Iran.

2 /

Le régime a constamment sous-estimé le nombre de personnes infectées ou tuées par le virus et a fait de la question des statistiques une question de sécurité pour le régime et a ainsi couvert l’étendue de la crise de santé publique à laquelle l’Iran et le monde sont confrontés.

3 /

Le régime essaie de laisser entendre que tout est normal. L’opinion publique a fermement rejeté les propos de Rohani et Khamenei mettant en doute la gravité de la question. Le régime a été contraint d’annuler les réunions de son Parlement, ses prières du vendredi et plusieurs autres rassemblements malgré les démentis et cela montre l’ampleur de la crise.

4 /

Les preuves indiquent que les pasdaran ont été complices de la propagation du virus dans la ville de Qom, puis vers d’autres villes. L’expansion généralisée des Iraniens infectés démontre l’incompétence de ce régime.

5 /

Il y a une pénurie de fournitures médicales, mais les fournitures médicales qui existaient déjà en Iran et qui auraient pu suffire à contrer le virus ont été grossièrement mal gérées en raison de la corruption et de la thésaurisation par les pasdaran et les agences gouvernementales affiliées à Khamenei. Même le personnel médical ne dispose pas du minimum de fournitures pour lutter contre le virus et se protéger.

6 /

L’épidémie a été très coûteuse pour le régime. Elle a été un désastre total sur le plan politique, elle a encore plus comprimé le régime sur le plan économique et a suscité le dégoût du public plus que jamais auparavant.

Madame Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a souligné que la campagne de dissimulation, de mensonges et de désinformation menée par le régime était une tentative de contrer le soulèvement et la colère du peuple iranien qui voit dans le régime des mollahs la principale raison de la propagation du Coronavirus.

Elle a de nouveau souligné l’impératif de protester et de frapper à tout moment et en tout lieu possible et a réitéré que toutes les fournitures et installations médicales et sanitaires en Iran doivent être libérées du monopole des pasdaran et mises à la disposition des médecins et du peuple iranien. 

 

 

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