Touché par le coronavirus, la Guinée Conakry maintient ses élections ce dimanche 22 mars 2020. Ce double scrutin devrait permettre à Alpha Condé de briguer un 3ème mandat présidentiel en modifiant la Constitution. Journaliste guinéen contraint à l’exil, Mamadou a rencontré un confrère du Media reporteur en Guinée, expulsé il y a quelques jours alors qu’il couvrait ces élections décriées.
Une rencontre, une interview.
C’est par Twitter que la rédaction de l’Oeil de la MDJ est rentré en contact avec Thomas Dietrich qui a tout de suite accepté de répondre aux questions de Mamadou. Loin de la censure guinéenne, il livre ses expériences et le traitement de son cas par les autorités lors de son expulsion.
Thomas Dietrich, journaliste pour Le Média
Diplômé de Science Po Paris, Thomas Dietrich a vécu et travaillé dans plusieurs pays africains.
Le continent noir (et en particulier la République Centrafricaine) est d’ailleurs le cadre de son premier roman, Là où la terre est rouge (Albin Michel, 2014), Prix Folire, finaliste du prix Emmanuel Roblès, du prix Senghor et du prix de la Vocation, sélectionné pour le prix Landerneau, le prix littéraire ENS Cachan, le prix du premier roman de Chambéry et le prix du jeune romancier.
En 2016, Thomas Dietrich est élu Président d’honneur de l’association des écrivains tchadiens.
Durant cette interview, plusieurs scandales sont traités. L’un d’eux attire particulièrement l’attention : l’existence d’un camp de déportation pour les opposants politiques dénoncées par Amnesty International.
Les méthodes du Président en exercice qui se sert du Coronavirus pour passer en force son referendum.
Par exemple, l’Organisation internationale de la Francophonie, qui accompagne le processus électoral en Guinée, a jugé “problématiques” près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes des doublons et des personnes décédées.
Les mots “déportation” et “Goulag” sont associés au scandale du camp de Soronkoni. “La situation des droits humains et des libertés fondamentales, leur protection ne semble plus être la préoccupation première de ceux qui ont la charge. Le barreau de Guinée reste profondément préoccupé par la rumeur persistante quand à l’existence d’un “Goulag” dit de Soronkoni” a déclaré Maitre Djibril Kouyaté le 17 mars 2020.
Sans oublier le cas du gouverneur de la ville de Labé, grande ville Guinéenne, dont l’inspecteur de l’Éducation Nationale avait menacé de mort notre journaliste Mamadou, contraint de quitter le pays après avoir reçu ses menaces.