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R.D. CONGO. Des millions de morts, des centaines de milliers de femmes violées. S’achemine-t-on vers un génocide ?

En ébullition depuis 1997, année de départ du pouvoir de Mobutou Sese Seko, ancien président ayant dirigé le pays d’une main de fer pendant 32 ans, le Congo a, tour à tour, connu plusieurs guerres causées par des groupes rebelles qui sévissent dans l’est du territoire notamment dans la région du Kivu. D’après le journaliste et politologue Charles Onana qui parle d’holocauste, ces guerres ont causé déjà plus de 10 millions de morts et plus de 500 000 femmes violées.

Très déçu de la situation chaotique de leur pays vers la fin du règne de Mobutou, Laurent Désiré Kabila avait suscité beaucoup d’espoir chez les Congolais. Vieux routier de la rébellion et de l’agitation politique, il était arrivé à la tête de l’État porté par une coalition de groupes rebelles en provenance des pays voisins : Rwanda et Ouganda. Mais après quatre années de pouvoir secouées par d’intenses massacres dans l’est du pays, causés par ses propres groupes rebelles qui s’y étaient recroquevillés, il mourrait assassiné par un de ses aides de camp. Son fils, Joseph Kabila, général d’armée, lui succédait automatiquement.

Mais après 17 ans de règne, pendant lesquels il avait réussi à briguer au forceps deux mandats politiques de cinq ans, il était toujours incapable de mettre fin aux massacres des populations dans l’est du territoire. Ainsi fut-t-il contraint, par une sorte de compromis électoral avec les partis politiques, notamment avec l’Union pour la Démocratie et le progrès Social (UDS), de rendre le pouvoir aux civils après une élection qui portait au sommet de l’État Félix Tshisekedi. Malgré l’arrivée de ce dernier aux Affaires en 2018, les Congolais n’ont toujours pas fini de compter, en masse, leurs morts au Kivu.

Installation des groupes rebelles dans l’est du pays

Situé au cœur du continent, le Zaïre avait souvent été l’objet d’attaques extérieures par des groupes rebelles lumumbistes taxés de communistes. Ces groupes avaient trouvé refuge dans la frontière est du pays. Car ils avaient la possibilité de s’y ravitailler en armes et en munitions grâce au pillage des ressources minières, très prisées pour les grandes compagnies industrielles, qui regorgent dans cette zone. Mobutou réussissait toujours à les repousser avec l’aide des mercenaires venus de l’Occident.

Mais lâché par ses paires à la fin de la bipolarisation du monde, son armée s’était affaiblie en un temps record rendant ainsi les frontières du pays poreuses. C’était donc presque sans effusion de sang que le lumumbiste Laurent Désiré Kabila avait réussi à s’emparer du pouvoir. « La chute du maréchal Mobutu a lieu le 16 mai 1997. Ce jour-là, le Zaïre tourne la page du « Léopard ». Le lendemain, le 17, les troupes de l’AFDL entrent victorieuses dans Kinshasa, sans aucune résistance des Forces armées zaïroises. ».

Ainsi peut-on lire sur le site de Rfi dans un article paru en 2017 au sujet de l’ancien président zaïrois. Une fois à la tête de l’État, le nouvel homme fort rebaptisait le territoire République Démocratique du Congo, ancien nom du pays lors de son accession à l’indépendance en 1960.

Mais l’affection que lui vouaient les anciens zaïrois étaient retombée lorsque ses rebelles, faisant dorénavant partie de l’armée nationale, pour la plupart des non Congolais, avaient commencé des exactions de tout genre sur le peuple. C’est ainsi qu’il fut obligé de se séparer d’eux pour ne pas perdre la confiance et le soutien de ses concitoyens. Très mécontents de cette décision de leur ancien acolyte, les rebelles avaient replié dans l’est du pays, où ils allaient tenter plusieurs assauts afin de le renverser.

Notons que si les rebelles ont toujours choisi cette zone, outre ses richesses, c’est parce qu’elle est très difficile à contrôler, sans aides extérieures, par un État du tiers monde. On se souvient très bien que c’est à partir de cette même zone que Laurent Désiré Kabila, toujours porté par une coalition de groupes rebelles, dirigée par l’illustre Che Guevara, avait envahi, en 1967, les 3/4 du Zaïre avant d’être repoussé par Mobutou.

Des massacres à grande échelle

Première guerre du Congo

Depuis 1996, le Congo a connu trois grandes guerres. La première, encore appelée « guerre de libération », est celle qui emmène Laurent Désiré Kabila au pouvoir. Elle se déroule de fin 1996 à mai 1997. Elle fut, on peut dire, pacifique car l’armée de l’ancien président, étant déjà défectueuse, les militaires avaient préféré de se rendre plutôt que de résister et se faire saigner inutilement.

Selon le journaliste François Soudan, le général Mahelé, alors chef d’état-major du Zaïre, aurait donné le plan des positions des militaires zaïrois aux rebelles lors de la bataille de Kenge, dernier bastion de la résistance avant d’entrer dans la capitale politique Kinshasa. Cet affrontement avait fait 250 morts entre militaires et rebelles. C’était d’ailleurs le deuxième affrontement entre les deux camps après la bataille de Lemara qui avait, des mois plutôt, causé 39 morts toujours entre militaires et rebelles.

Au total, les pertes en vies humaines, lors de la première guerre du Congo, peuvent être estimées à 289 morts. Mais selon certains rapports des missions de l’ONU au Congo, encore non officiel, plus de 200.000 réfugiés hutus auraient disparu lors des attaques des rebelles à l’est du pays. Ceci est d’ailleurs soutenu par les écrivains Marc Le Pape et Jean-Hervé Bradol dans leur livre « Les disparus du Congo-Zaïre 1996-1997 ». La question des massacres de réfugiés rwandais hutus en République démocratique du Congo. Charles Onana en parle aussi sans oublier l’article de l’écrivain belge David Van Reybrouck, « Congo, une histoire ».

Deuxième guerre du Congo

Le 02 août 1998, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, lançait les attaques à l’est du pays. Très rapidement, ce mouvement mettait la main sur les ressources minières et s’installait à Goma. Après avoir pris le contrôle des villes de Bukavu et Uvira, ces rebelles prenaient la direction de Kinshasa. Quelques semaines leur avaient suffi pour se retrouver aux portes de la cité capitale. Malgré le soutien des milices Maï-Maï et des forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), mouvement rebelle hutu, hostile aux gouvernements rwandais et burundais, Laurent Désiré Kabila ne parvint pas à contrer les rebelles du RCD. C’est ainsi qu’il fut obligé de lancer un appel de détresse international.

Les premiers à répondre furent les membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe en abrégé SADC en anglais. La Namibie, le Zimbabwe et l’Angola vinrent donc soutenir les armées de la RDC. Plus tard, ils furent rejoints par le Soudan, le Tchad et la Libye. Nous sommes donc de plain-pied dans la deuxième guerre du Congo encore appelée « la grande guerre africaine » ou la « première guerre mondiale africaine ». Après d’âpres affrontements sur plusieurs années, entre les alliés et les groupes rebelles qui en faisaient déjà une trentaine, particulièrement soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, un cessez-le-feu fut signé sous la supervision de l’ONU le 31 décembre à Gbadolite.

Le 30 juin 2003, un gouvernement de transition, entérinant officiellement la fin de la deuxième guerre du Congo, est formé. Cette guerre, selon le rapport de l’International Rescue Committee, aurait causé plus de 4,5 millions de morts avec des millions de déplacés et de réfugiés.

La guerre du Kivu

Après la formation du gouvernement de transition en 2003, l’armée congolaise fut reformée et rebaptisée sous le nom de Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Plusieurs leaders des différents groupes rebelles y furent intégrés. Parmi eux, se trouvait Laurent Nkunda, le leader du Congrès nationale pour la défense du peuple (CNDP). Il intégrait la nouvelle armée comme colonel. Quelques mois plus tard, il devint général. En 2004, alors que les FARDC menaient des offensives contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ce dernier décida de démissionner de l’armée pour entrer au maquis. En mai 2004, il lançait les hostilités contre les FARDC avec pour prétexte de prévenir un génocide. C’est le début de la guerre du Kivu qui ne connaîtra jamais un terme. Ce sera plutôt un conflit entrecoupé d’intermèdes qui se déroule jusqu’à ce jour dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri. Si Wikipédia parle de 11 873 morts, notons qu’aucune source n’a encore donné le chiffre exact des dommages humains causés par cette interminable guerre.

Des viols systématiques

Le viol est une autre arme de guerre que les groupes rebelles utilisent pendant leurs multiples attaques. Depuis plus de 20 ans que l’est de la République démocratique du Congo est en ébullition, la journaliste Anne Guion, dans son article « Guerre du Kivu : des chrétiens au chevet des femmes violées », publié le 27 novembre 2012 dans l’hebdomadaire La vie, parle de plus de 500.000 femmes violées. Outre les stigmatisations que sont victimes les enfants issus de ces viols, l’autre conséquence de cette barbarie réside dans les mutilations génitales que les rebelles pratiquent sur la plupart des femmes violées. Surnommé « l’homme qui répare les femmes », le gynécologue Denis Mukwege, qui vit au quotidien ces horreurs, a décidé depuis 2012 de les faire connaître à la communauté internationale. Cet engagement lui a d’ailleurs valu la distinction du prix Nobel de la paix en 2018.

Un génocide en prélude à la création de la République des volcans

Pour le journaliste et politologue Charles Onana, derrière ces massacres, ces viols et ces mutilations génitales, se cache un projet fortement mûri depuis des années. Spécialiste de la région des grands lacs, il explique, au micro d’André Bercoff sur Sud Radio, qu’il s’agit de la théorie du grand remplacement. Exterminer les populations de cette partie du Congo pour les remplacer par des Tutsis afin de créer un État dénommé la République des volcans est l’objectif que poursuivent les présidents Rwandais, Burundais et Ougandais car ce sont eux qui soutiennent les différents groupes rebelles qui y sèment la terreur. Une thèse de génocide soutenue par l’Organisation des Nations unies dans le Projet Mapping qui avait documenté les différents massacres qui s’étaient déroulés entre 1993 et 2003. Ceci avait alors suscité les colères des présidents mis en cause qui continuent de réfuter, avec la dernière goutte d’énergie, ce rapport.

Grégoire Blaise Essono

RD Congo :  de la peur à l’horizon post-électoral ?

Une tribune de Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

Le président Félix Tshisekedi a prêté serment samedi 20 janvier, pour un second mandat de cinq ans. Il a raflé la mise avec un « score stalinien », qui laisse tout de même perplexe : 73,4 % des suffrages exprimés. Pour autant, faut-il considérer que l’affaire est définitivement dans le sac ? voire !

En attendant, la circonstance d’investiture, haute en couleur, a été honorée par une vingtaine de chefs d’Etat africains, ainsi que par des délégations de plusieurs dizaines d’autres pays.

D’aucuns, de ce fait, y ont vu une sorte d’onction internationale accordée à « Fashti », pour Félix Antoine Tshisekedi, en entier. Nombre de ses inconditionnels, fascinés par ce tape-à-l’œil, jurent que ce pouvoir est un « don divin, qui risque d’être pérenne ».

Or, par anticipation, l’Eglise Catholique avait déjà eu à contester cette perception des choses. En effet, dès les premiers jours de la consultation, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de la ville de Kinshasa, s’était pressé de qualifier ces élections de « gigantesque désordre organisé ». Dans ce cas, pérennité rimerait-elle avec désordre ?

La roue tourne mal

A tout prendre, ces élections sont à nulles autres pareilles, de par leur dimension d’exploitation de la fraude. Une tricherie à ciel ouvert. L’image l’a montré et démontré. On a vu sur les réseaux sociaux (avec ce qu’ils ont de bon et de mauvais), machines à voter, bulletins de vote ou kits électoraux se retrouvant dans la nature, détenus par des personnes non habilitées. Et à qui mieux mieux.

De cet imbroglio, après tout, est sorti un gagnant : Félix Tshisekedi. Ainsi donc, la roue de l’Histoire, qui s’est immobilisée le temps des votes, s’est remise à tourner. Mais, à mal tourner : dans la boue. Créant par la suite la peur du lendemain.

S’agissant de la boue, l’image renvoie aux contestations véhémentes, de la part de tous ceux dont les voix ont été « volées », au niveau des législatives. Ils sont nombreux ceux-là qui ont gagné, preuves matérielles à l’appui, mais curieusement remplacés par d’autres personnes. Ils crient haut et fort « à la fraude ». Et « au clientélisme, sinon au tribalisme ».

Ce mélodrame se joue au sein même de l’Union sacrée, le propre camp de la majorité présidentielle.

Il y a, aussi, dans cette optique, les vingt-cinq autres concourants « malheureux » à la présidentielle, membres de l’opposition. Qui, pour le moment, n’ont que leurs yeux pour pleurer. En fait, le désordre électoral les a tous humiliés en ne leur accordant que de « miettes ». Dr Mukwege, Nobel de la paix, par exemple, n’a récolté que 1% des suffrages. Alors que Moïse Katumbi et Martin Fayulu, ces deux poids lourds de l’opposition, n’ont affiché respectivement que 18 % et 5 % des votes.

Le peuple n’est pas en reste. La plupart des Congolais estiment que le départ de la démocratie a, encore une fois, loupé le coche.

A l’école du doute

Ce tableau ne décrit en rien une situation post-électorale reluisante. En gros traits, on y lit le doute. Or, à l’école du doute, on aboutit ipso facto à deux résultats différents : la vérité ou le mensonge.  Dans le cas d’espèce,  il s’agit plutôt d’un mensonge de nature à générer la peur.

De fait, il faut s’attendre à une réaction en chaîne de tous ceux, et à tous les niveaux, ont le sentiment d’avoir été floués. Il pourrait naître, au sein même de la majorité présidentielle, des ruptures d’alliances. Au mieux. Et à des naissances de rébellions, à grande échelle, suscitées par les opposants déçus. Au pire. Il en a toujours été ainsi en Afrique.

C’est donc de la peur, à l’horizon. Peur, à deux paliers différents. Au premier degré, les populations éprouvées par les situations de guerres, depuis 1960, date de l’indépendance. Elles ont peur que cette cacophonie politique, de haute intensité s’il en est, n’aboutisse à un drame national.

Enfin, le pouvoir lui-même n’est pas dans son assiette : il a peur des réactions à venir, pour avoir menti, triché. A ciel ouvert. Or, on ne peut conduire un peuple dans les mensonges. Démosthène, penseur grec du IVe siècle avant l’ère commune, l’avait déjà prévu : « Il n’est rien qui ne vous fasse plus grand tort qu’un homme qui ment. Car, ajoute-t-il, ceux dont la constitution réside dans les paroles, comment peuvent-ils, si les paroles sont mensongères, conduire une politique en toute sûreté ? ».

Instauration de la dictature

En termes homogènes, un menteur ne peut, en aucun cas, conduire dignement les autres. D’ailleurs, chez les Bantous, on a coutume d’associer un menteur à un sorcier.

Le président Tshisekedi échappera-t-il à cette logique, alors que ce deuxième mandat est le fruit des mensonges ? Rien n’est moins sûr. Même si il arrive que l’on pense que l’air du temps n’est pas conforme à l’ère du mensonge. Mais, puisque son pouvoir est un pouvoir par défi, il va devoir user de la force, à outrance, pour régner. Autrement dit, instaurer de la dictature.

Comprenne qui pourra.

Présidentielle/RD Congo :  David contre Goliath

Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

Depuis dimanche 8 octobre, le tableau des candidats à la présidentielle de la République démocratique du Congo 2023 est complet. Ils sont 25 prétendants sur la ligne de départ. Le président sortant, Félix Tshisekedi rempile pour un second mandat, à côté des poids lourds de l’opposition que sont Martin Fayulu, Moïse Katumbi ou Matata Ponyo. Y compris le Dr Mukwege pour le compte de la société civile. Et consorts.

Jamais élections n’auront suscité autant de frénésie que de paroles vaines, jusqu’à la bêtise. En raison du contexte tout particulier qui les caractérise : le vide du pouvoir. Mais, aussi, paradoxalement, le plein de moyens de communication et la vitesse qu’ils donnent à l’information. Tout se sait. A la minute près.

Mais, frénésie, pourquoi pas intérêt, alors que cette dernière dimension intègre les éléments constitutifs d’une élection ? Parce que, à vrai dire, depuis que le général Mobutu a confisqué la démocratie, en 1965, la politique en RD Congo est devenue l’objet de folklore. Par la force ou par la fraude, on y accède pour détourner les deniers publics, faire bombance et tourner le peuple en bourrique.

 Il y va ainsi d’élections en élections. Y compris celles auxquelles le peuple est appelé à participer, en moins de trois mois. Au fait, si les hommes passent, le système de prédation qu’ils ont érigé à tous les niveaux du fonctionnement de l’Etat demeure intact. Félix Tshisekedi ne s’en est pas écarté. Au contraire, il y a remis une couche. Népotisme, tribalisme, chapeautés par un début de dictature redoutable, sont des faits indéniables, qui ont émaillé son quinquennat.

Cas Mukwege : en délibération

Les exemples en cela sont légion. Mais, on en choisira que le plus illustratif d’entre tous et, sans doute, le plus discréditant. Il s’agit de cette promesse faite, en fanfare, par le chef de l’Etat, en juin 2021, à Butembo, dans l’est du pays : « Tant que je n’aurai pas réglé le problème de sécurité dans l’est du pays, je considérerai n’avoir pas réussi mon mandat ». A tout le moins, une telle promesse au peuple a valeur de serment.

Bien plus, depuis, le phénomène a pris de l’ampleur. Selon la déclaration de la représentante de l’ONU en RD Congo, Madame Bintou Keïta, sur les antennes de RFI, mercredi 11 octobre, neuf personnes par jour perdent la vie, du fait des violences des groupes armés. Et ce, depuis le mois de janvier 2023. Plusieurs provinces en font actuellement les frais, apprend-on des sources concordantes, jusqu’aux portes de Kinshasa.

Qu’en dire, sinon réclamer haut et fort la démission du chef de l’Etat, pour parjure ? Dans d’autres cieux, c’est une affaire entendue. Sans autre forme de procès.

© Valeriano Di Domenico

La question reste donc posée, parce qu’au sommet de l’Etat, on n’en a pas conscience. Mais, surtout, parce qu’il y a une nouvelle donne dans le paysage politique. Il s’agit de l’entrée dans la danse électorale d’un groupe d’opposants populaires, diplômés, crédibles, sinon ayant montré leur efficacité pour la promotion de la chose publique.

Ils s’appellent Martin Fayulu, vainqueur des élections de 2018, mais privé de sa victoire par l’ancien président Joseph Kabila (situation désignée par la diplomatie française de « compromis à l’africaine »), Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la province du Katanga, Augustin matata Ponyo, ancien premier ministre, économiste de haute volée et les autres, Delly Sesanga, juriste apprécié.

Mais le plus coriace des challengers face au président sortant, c’est le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018. De son état, médecin gynécologue-obstétricien, le Nobel est aussi professeur des universités ; bâtisseur affirmé – ayant construit plusieurs écoles, ainsi que le célèbre hôpital spécialisé de Panzi, à Bukavu, le tout dans la province du Sud-Kivu -, pasteur adulé dans sa ville natale de Bukavu, polyglotte et écrivain de talent, avec à son actif plusieurs ouvrages, dont le tout dernier intitulé « La force de la femme ».

Bien sûr, sa popularité ne crie pas sur tous les toits comme celle, jadis, attribuée à l’ancien président américain Obama, aux Etats-Unis. Néanmoins, le Dr Mukwege est dans l’esprit de la plupart des Congolais. En situation de délibération.

Qu’en penser ? Un tel homme intelligent, travailleur acharné, qu’accompagne une probité indubitable, serait-il incapable de « réparer » le pays, à l’instar de ce qu’il réalise dans son hôpital, en « réparant » des milliers de femmes violées ? En quoi l’image, pour ceux qui l’ont critiquée, est-elle fausse ? L’image n’est-elle pas l’une d’expressions de la pensée et même des figures de style préférée en journalisme, en particulier ?

Le dictateur Yahya Jammeh, battu

On a évoqué, au début, la présence de la « parole vaine », en voilà une, explicite ! Quand on parle, en public, de ce qu’on ignore… on glisse vite vers la bêtise. Boileau ne conseillait-il pas sans cesse : « Evitez la bassesse »

Qu’on s’entende sur la personnalité d’un Nobel : c’est un « grand ». Ailleurs, c’est une autorité dont la voix porte, et qui mérite respect. Dans l’imaginaire collectif, un Nobel est un personnage qui habite le nouvel Olympe, au-dessus de nos têtes. Aussi voit-on rarement un Nobel descendre de son piédestal pour une arène politique. Ce qui démontre pour le médecin congolais son ardent désir de servir son peuple, en perdition, aux dépens de toutes les autres considérations.

C’est que le Nobel congolais, du coup, a accepté de « jouer le jeu » : l’arène politique est comme un ring de boxe, où on se donne des coups. Il devra porter les coups contre son adversaire, mais des coups francs… et il en a plein dans son carcois, pour vaincre. C’est vrai qu’il se trouve en face d’un président en exercice, bien loti, soutenu en plus par ce qu’on qualifie de « prime du sortant ». Mais, l’histoire pointe, parfois, des paradoxes ahurissants, où un David parvient à battre un Goliath.

Le cas de la Gambie, en décembre 2016, est encore présent dans la mémoire. Adama Barrow, candidat de l’opposition unie, simple fonctionnaire, a battu le dictateur Yahya Jammeh, réputé féroce multi millionnaire, au pouvoir depuis 22 ans.

Cela peut être possible en RD Congo. Pourvu que l’opposition s’unisse et que chacun oublie son ego, au bénéfice du pays à l’article de la mort.

Pendant ce temps, des propositions se forgent et s’échangent. On voit acceptée, en majorité, une composition « idéale » de tête, formée du Dr Mukwege, auréolé de son estime internationale, comme président de la République, Fayulu, chevronné en politique, comme Premier ministre, Katumbi, à l’Intérieur, Matata Ponyo, à l’Economie et Sesanga à la Justice…

Si jamais ces élections ont lieu…

RD Congo : Tshisekedi met les gants contre l’Eglise Catholique

Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

Le sens du mot « démocratie » est galvaudé, en RD Congo. Et à qui mieux mieux. Tiré dans tous les côtés, selon les intérêts des uns et des autres. Un jour, on a entendu Mobutu dire, très sérieux : « Moi aussi, je suis un démocrate ». Alors que sa dictature était au zénith : tout ayant été mis sous le contrôle du MPR, parti unique.

Le président Tshisekedi vient de lui emboîter le pas, le 25 juin, dans la province du Kasaï-Oriental, son fief. Il y était invité pour participer à la célébration du jubilé d’argent de l’évêque de Mbuji-Mayi, chef-lieu de cette province. Il en a profité pour répondre à la critique de la Conférence épiscopale nationale du Congo « CENCO », formulée sur la situation générale chaotique du pays. Dans sa défense, et après avoir déversé sa bile sur l’Eglise catholique, le chef de l’Etat a conclu, pince-sans-rire : « Démocrate, je suis, démocrate, je resterai… ».

Dans quel sens le fut Mobutu, dans quel sens l’est le dirigeant actuel de la RD Congo ? On ne peut pas se proclamer démocrate dans la tricherie, la corruption, le vol, le mensonge, la répression du peuple pour ses droits, etc. Au-delà de son sens classique, la démocratie est une vertu, entourée d’une constellation de qualités. Quand on y échappe, on est tout simplement « dictateur ».

Quid ? A l’issue de sa 60e Assemblée plénière ordinaire, le 23 juin, à Lubumbashi, province du Haut-Katanga, la CENCO dresse un sévère réquisitoire du régime en place. Dans son rapport, elle épingle la mauvaise gouvernance, sur fond de tribalisme béat ; les comportements dictatoriaux, dont les arrestations arbitraires, l’instrumentalisation de la justice et autres méfaits ; l’insécurité récurrente dans l’est du pays, dont une partie est occupée militairement ; la misère extrême du peuple ; le climat tendu, etc. Ajoutons qu’au plan économique, les choses vont également mal, quand la monnaie se déprécie de 1,1 %, en moyenne hebdomadaire, depuis le début de cette année.

Un langage de guerre

En conclusion, l’Eglise catholique, par le biais de la CENCO, appelle à la responsabilité de tout le monde. Au régime en place, de faire en sorte que les élections prévues, en décembre prochain, soient crédibles et au peuple de « se réveiller de son sommeil », afin de ne plus se laisser berner par ses fossoyeurs.

Pour le régime, c’est une provocation gratuite, puisque l’Eglise a quitté l’Evangile, son rôle, pour se mêler de la politique. Et le président de la République de se rependre en invective. Il voit, de prime abord, dans la démarche de cette institution « une grave dérive, qui risquerait de diviser le pays ». Puis, se posant en garant de la République, il avertit : « Je ne reculerai pas devant les menaces, les intimidations de tout genre ; je m’attaquerai sans hésitations, sans remords, à tout ce qui mettrait en danger la stabilité de notre pays ».

C’est un langage de guerre, et l’allusion clairement faite à l’égard de l’Eglise catholique. Personne n’est assez dupe pour ne pas le comprendre.

Rien d’étonnant. De Mobutu à Kabila fils, en passant par Kabila père, l’Eglise romaine au Congo a toujours été accusée d’immixtion dans les affaires de l’Etat. En réalité, sa faute a été et reste celle de vouloir rappeler aux dirigeants politiques les vertus de la démocratie. Pour le bonheur du peuple et le progrès du pays. En fait, « l’Eglise est société », comme les Cathos aiment le dire. Dans les Actes des Apôtres, l’évangéliste Luc le souligne, en indiquant à Théophile, un disciple, que le premier geste de Jésus était social. Il le dit en ces termes : « Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé à ‘faire’ et à enseigner, dès le commencement ». (Act. 1 -1).

« Faire avant d’enseigner ». Il est donc du devoir de l’Eglise de faire, autrement dit, de se mêler de la politique, quand celle-ci se fourvoie, au mépris absolu des intérêts du peuple, de la société. Quand on remonte l’histoire, on constate que le haro de l’Eglise romaine au Congo, en direction des gouvernants irresponsables est une constance. Conduisant, parfois, à un bras de fer sanglant : des chrétiens contestataires, sont impitoyablement tués, par les forces de sécurité. Mobutu et Kabila l’ont fait, ils n’ont pas vaincu. Et le « vae victus », le chant latin à la fois de victoire et de moquerie, c’est au peuple qu’il revient.

Caractéristiques des dictateurs

Or, c’est comme si cette leçon de l’Histoire n’a pas été comprise, puisque la mise en garde « indirecte » du chef de l’Etat à l’égard de l’Eglise n’annonce pas moins l’éventualité d’une nouvelle confrontation. Le ciel gris, empreint de mensonges et de toutes sortes de prétentions, couvre ces jours-ci la RD Congo. Il ne diffère pas de celui qui fut à l’origine des orages du temps de Mobutu et de Kabila. De ces prétentions, Tshisekedi s’en est appropriée une que nous entendons sortir souvent de la bouche de tous les dictateurs : « Je n’ai aucune leçon à recevoir, en matière de démocratie ».

Propos frasque, contredisant le célèbre « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien », de Socrate, ne manque pas d’étonner. En cela, Tshisekedi s’oppose également à Kant, cet autre grand philosophe, sur le principe de « hétéronomie ». Celle-ci est l’ensemble des lois ou règles bénéfiques que nous recevons de l’extérieur, d’autrui, face aux désirs illimités de l’homme. C’est le contraire de « l’autonomie », qui, elle, laisse tout faire. La Grèce antique a aussi exploité ce thème, à travers le « complexe de Thétis ».

Dans notre contexte, ce propos est intéressant. En effet, il nous renseigne quand une personne est persuadée d’être suffisamment érudite, pour se passer des leçons d’autrui, il y a lieu de douter de ce qu’elle connaît réellement. C’est d’ailleurs là l’une des caractéristiques des dictateurs avérés. Ils pensent avoir raison en tout.

Vu ce qui précède, le bras de fer entre le président Tshisekedi et l’Eglise catholique est inévitable. L’un est déterminé à garder le pouvoir, à travers un deuxième mandat, à tout prix, tandis que l’autre (Eglise), en sentinelle, veuille au grain. En plus de pointer que le processus électoral est « mal engagé », elle a appelé le peuple à ouvrir l’œil… et le bon. Et le peuple connaît la voix du berger…

S’il y a bagarre, l’enjeu, comme on le voit bien, c’est la « démocratie ». Et, d’ores et déjà, on peut se prononcer sur le statut des belligérants. Qui est démocrate et qui ne l’est pas !

RD Congo: une radio attaquée et fermée par la police

Au Bas-Uele, la “Radio Liberté Buta” a été attaquée par la police en pleine nuit avant d’être fermée.  Journaliste en danger JED et l’Observatoire des médias congolais OMEC, dénonce vigoureusement l’incursion nocturne d’un groupe de policiers dans les installations d’une station de radio, la confiscation de ses matériels de diffusion ainsi que l’arrestation d’un régisseur d’antenne trouvé sur place.

Selon nos informations, la “Radio Liberté Buta” dans la province de Bas-Uele située dans le nord de la République Démocratique du Congo, une station proche du Mouvement de Libération du Congo MLC de Jean-Pierre Bemba, un des leaders de l’opposition, a été attaquée, la nuit du jeudi 28 novembre 2019 vers 22 heures. 

Actualisation du 11/12/2019 – Message de RSF sur la situation du journaliste Junior Supa


Une intervention disproportionnée de la police congolaise

Selon nos éléments, il s’agit du Groupe Mobile d’intervention de la Police Nationale Congolaise dont le but était de procéder à l’arrestation de M. Gilbert Monkoto, Vice-Président de l’Assemblée provinciale du Bas- Uele. 

M. Gilbert Monkoto intervenait dans une émission consacrée, notamment à la gestion de l’Assemblée provinciale du Bas- Uele.

Ne l’ayant pas trouvé dans les locaux de ce média, la police a intimé l’ordre à Junior Supa, journaliste-technicien, trouvé sur les lieux, d’interrompre cette émission qui était diffusée en différé.

L’arrestation et l’emprisonnement illégitime d’un journaliste

Ensuite, ils ont emporté tous le matériel de diffusion et ont procédé à l’arrestation de Junior Supa. Conduit au quartier général de la police où il a passé la nuit, le journaliste a été transféré dès le matin à la prison centrale du Bas-Uele où il est encore détenu en toute illégalité.

Le lendemain, vendredi 29 novembre, le parquet général du Bas-Uele a mis sous scellée la radio Liberté de Buta.

Dans la foulée, un mandat de comparution a été émis contre M. Jules Kasikila, directeur de ce média. Par peur des représailles et craignant pour sa sécurité, Jules Kasikila est contraint de vivre dans la clandestinité.

Une fermeture de média abusive

Sans entrer dans le fond de l’affaire, le JED trouve absurde toutes les poursuites engagées contre les journalistes de ce média qui n’ont commis aucune infraction en diffusant cette émission.

Le JED exige, par conséquent, la libération sans condition du journaliste détenu, la cessation des poursuites judiciaires contre le directeur de cette station de radio ainsi que la reprise, sans délais, des activités de la Radio Liberté Buta.

Les autorités de la République Démocratique du Congo devraient prendre des mesures immédiates pour garantir aux citoyens l’accès aux diffusions des médias alors que le pays attend avec ferveur et inquiétude les élections.

RD Congo – Le parti Lamuka rêve d’une majorité parlementaire et présidentielle

La coalition Lamuka espère “obtenir une majorité parlementaire après les élections anticipées” pour organiser des élections dans les dix-huit mois conformément aux propositions de sortie de crise formulées par Martin Fayulu, un de ses leaders.
Pour y arriver, “nous devons rester unis” estime sur Top Congo FM, Steve Kivuata, cadre de cette plate-forme ayant porté la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018 dont il revendique toujours la victoire.
 
Peu avant le dit scrutin, Martin Fayulu avait été désigné “candidat commun de l’opposition”. Une année après cette désignation, son parti, l’ECIDE et Nouvel élan, celui d’Adolphe Muzito, ont organisé une matinée politique à Kinshasa. Le mot fort c’est l’unité : l’unité des leaders entre eux et l’unité de tout un peuple envers Lamuka qui est “son instrument de démocratie”, précise Steve Kivuata.
 
En attendant “la remise et reprise entre le coordinnateur sortant Jean-Pierre Bemba et l’entrant Adolphe Muzito”, Steve Kivuata indique que ce dernier a déjà “lancé des perspectives axées sur l’unité…” 
 

Quatre leaders politiques en poistion de force

Malgré le retrait de Freddy Matungulu et Mbussa Nyamwisi du présidium de Lamuka, “Moise Katumbi, Jean Pierre Bemba, Adolphe Muzito et Martin Fayulu sont restés constants. C’est l’essentiel”, explique Steve Kivuata.
 
“Nous devons continuer notre combat. Nous devons asseoir une vraie démocratie dans notre pays”, assure-t-il.
 
Pour l’opposant, le bilan de Lamuka démontre que “le peuple est resté également constant. Il a soutenu les leaders dès le départ. Aujourd’hui, Lamuka est devenu un état d’esprit et un instrument de combat pour la réhabilitation de la démocratie et la paix dans notre pays”.
 
La célébration de “l’an 1” de la désignation de Martin Fayulu comme “candidat commun de l’Opposition était aussi une occasion de faire un rappel historique. D’où nous venons et où nous sommes aujourd’hui”. 
 
Célébré au siège de l’ECIDE de Martin Fayulu à Kinshasa, cet événement n’a pas connu la participation de tous les leaders des partis membres de Lamuka. Une absence également observée du côté de la presse Kinoise et internationale suites à plusieurs bavures policières à l’encontre des chevaliers de la Plumes en confisquant leurs matériels arbitrairement souvent lors de manifestations de l’opposition organisée par Lamuka.

RD Congo – RSF: “Aucun journaliste ne devrait être en prison pour diffamation…”

Reporter sans frontières (RSF) se joint à l’organisation Journaliste en danger (JED) pour demander la remise en liberté immédiate des journalistes congolais détenus depuis le début de la semaine alors qu’ils étaient poursuivis pour des faits de diffamation. Ce type de détentions préventives abusives justifie l’urgence de changer la loi répressive sur la liberté de la presse toujours en vigueur en République démocratique du Congo.
Cela fait déjà six jours qu’Achiko NGAYA, directeur des Nouvelles du soir, est incarcéré avec quatre autres journalistes de la place à Kinshasa .
 
Les journalistes ont été arrêtés lundi 31 octobre à son domicile et les quatre autres sur leurs lieux de travail selon le JED qui a pu s’entretenir avec l’un des avocats des journalistes. Le directeur de publication a été interrogé à propos d’un article intitulé “Ecobank, sur les traces de la Biac” dans lequel figurent des témoignages de clients sur les dysfonctionnements de la banque.
 
Placer ce journaliste en garde à vue puis en détention préventive revient à le considérer comme présumé coupable alors même qu’il ne devrait pas revenir à la police de statuer sur le fond de l’affaire en matière de délits de presse”, estime Arnaud FROGER, responsable du bureau Afrique de RSF.
 
Aucun journaliste ne devrait être en prison pour diffamation. Cette mesure privative de liberté est complètement disproportionnée et envoie une très mauvaise image du pays à libérer ce journaliste sans délai et à lancer au plus vite la réforme de la loi sur la liberté de la presse qui, en l’état actuel, protège ceux qui attaquent les journalistes”.
 
Lors d’une mission conjointe qui s’est déroulé du 14 au 18 octobre à Kinshasa, RSF et le JED ont plaidé pour la mise en œuvre urgente de deux chantiers prioritaires susceptibles d’améliorer rapidement et concrètement la liberté de la presse en RDC.
 
Les deux organisations ont présenté au ministre de la Communication et des médias et à son homologue des Droits humains des recommandations pour réformer la loi de 1996 sur la liberté de la presse qui prévoit entre autres:
  • des peines capitales privatives de liberté pour des délits de presse mineurs
  • la peine de mort pour des articles qui relèveraient de la “trahison”
Le texte ne prend pas en compte l’intérêt public d’un article, la véracité des faits ou la bonne foi du journaliste lorsqu’il est amené à se défendre dans le cadre de poursuites en diffamation.
 
Huit députés et sénateurs rencontrés à Kinshasa ont également accepté de faire partie d’un “groupe de parlementaires amis de la liberté de la presse” constitué par JED et RSF pour défendre l’urgence d’une réforme du cadre légal répressif qui régit actuellement l’exercice du journalisme en RDC.
 
En Afrique subsaharienne, la RDC est le pays dans lequel RSF a enregistré le plus d’exactions contre les journalistes et les médias. RSF et JED ont également demandé aux autorités de mettre en place un réseau de points focaux dans les différentes administrations et ministères concernés par la liberté de la presse, première étape d’un mécanisme visant à assurer une réponse rapide et un suivi des plus hautes autorités afin de renforcer la protection des journalistes et lutter contre l’impunité.
 
Rappelons que la RDC occupe actuellement la 154e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de presse établi par RSF.

Encore un journaliste tué: est-ce lié à son enquête sur le virus Ebola ?

4 novembre 2019 : Papy Mahamba Mumbere a-t-il payé le prix de son engagement dans lutte contre Ebola?

Le journaliste venait d’animer une émission sur la riposte contre l’épidémie qui a déjà fait plusieurs milliers de morts dans l’est de la RDC lorsqu’il a été tué samedi soir vers 20h à son domicile à Mambasa, dans la province de l’Ituri.

Selon les informations recueillies par Journaliste en danger (JED), le journaliste et animateur de la Radio communautaire de Lwemba a été attaqué par un groupe d’hommes muni de couteaux et de machettes, sous les yeux de sa femme, elle même grièvement blessée.

Leur maison a ensuite été incendiée par les assaillants.