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Crimes contre les journalistes, images contre l’impunité

[Par John CHITAMBO LOBE]

L’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a décrété le 2 novembre “Journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes” en mémoire du 2 novembre 2013, jour où Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, deux journalistes de Radio France Internationale (RFI), en reportage à Kidal dans le nord du Mali, ont été enlevés par des hommes armés devant le domicile d’un représentant touareg qu’ils venaient d’interviewer. Leurs corps furent retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française.

Cette résolution historique a pour but de condamner toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias. Elle exhorte aussi les États membres à faire tout leur possible pour empêcher cette violence, et en faire rendre compte ou traduire en justice les récalcitrants des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias sans raisons valables, tout en veillant à ce que les victimes disposent de recours appropriés partout dans le monde.
Les journalistes informent, rapportent et publient des nouvelles d’une importance critique dans notre vie de tous les jours pour le bien ou les changements dans l’intérêt de tout le monde. Ils sont les promoteurs et les défenseurs militants de notre droit collectif à la liberté d’expression, le droit, et la capacité, à accéder à l’information et à la partager librement, à prendre des décisions informées, à contribuer à élaborer et à promouvoir le bon Gouvernement et le progrès économique et social, et enfin, à protéger le monde des crimes.

Ci-dessous les dessins par John Chitambo Lobe.
2 novembre 2014 - John Chitambo Lobe

2 novembre 2014 - John Chitambo Lobe

2 novembre 2014 - John Chitambo Lobe

Zambie : 50 ans d’indépendance

[Par John CHITAMBO LOBE]

En 2014, quelque 17 pays africains célèbrent le 50ème anniversaire de leur indépendance. C’est notamment le cas de la République de Zambie qui fête l’événement en ce 24 octobre… mais en l’absence du Président de la République.

Un vent de fête souffle sur le pays. Des artistes locaux et internationaux sont mis à contribution pour l’occasion… mais ce jubilé est célébré sans le chef de l’Etat. Il a quitté l’aéroport international de Kenneth Kaunda il y a quelques jours pour Londres où il doit remédier à un problème de santé.
Les pays qui ont confirmé leur participation sont l’Allemagne, la Tanzanie, le Botswana, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud, Egypte, Malawi, Nigeria, Etats-Unis d’Amérique, la France, le Mozambique, le Zimbabwe Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, les Seychelles et le Canada. Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon et le Premier Ministre britannique David Cameron seront parmi les 26 personnalités attendues.

Une main de fer

Kenneth Kaunda

Kenneth Kaunda

Après avoir été sous protectorat Britannique puis membre de la Fédération de la Rhodésie et du Nyassaland, la Zambie, un État d’Afrique Australe connu auparavant sous le nom de Rhodésie du Nord, proclame son indépendance le 24 octobre 1964.

Le premier président de la République de Zambie restera en place jusqu’en 1991, laissant l’idéologie de Gandhi derrière lui pour mener ce pays de 70 ethnies d’une main de fer, en imposant un régime marxiste. Comme de nombreux pères des indépendances, Kaunda a radicalement changé ses méthodes une fois sur le trône.

Une longue histoire
L’histoire de la Zambie, de l’ère préhistorique à l’ère médiévale, demeure encore assez mystérieuse. Si les recherches archéologiques contribuent à en faire l’un des berceaux de l’Humanité, elles ont pu également attester de l’existence de royaumes relativement récents, des faits avérés et datés ne remontant qu’aux années 1820.
La Zambie, telle que nous la connaissons aujourd’hui est donc un pays d’Afrique Australe, sans accès à la mer. Issue de la Rhodésie du Nord britannique (Zimbabwe), elle fait partie intégrante du Commonwealth. Sa population est estimée à treize millions d’habitants.

République démocratique, sa capitale est Lusaka.

David Livingstone "découvre" les chutes Victoria (James E. McConnell, 1968)

David Livingstone “découvre” les chutes Victoria (James E. McConnell, 1968)

La Zambie est riche en témoignages préhistoriques tels que le crâne de l’homo rhodesiensis qui aurait entre 100 000 et 300 000 ans. Il a été découvert en 1921 à Broken Hill, dans une mine de zinc de la ville de Kabwe, par le Suisse Tom Zwiglaar.
Entre 1838 et 1864, un protectorat temporaire des Kololo est érigé sur les Lozi apparentés aux Sothos du royaume du Lesotho en Afrique du Sud. Initiée au Barotseland, la tutelle britannique, d’abord par l’intermédiaire de la BASC puis en 1924 sous le système du protectorat, s’étend à l’ensemble de la Zambie en lui fixant ses frontières actuelles, sous le nom de Zambézie du Nord puis Rhodésie du Nord.
En 1890, Lewanika, le roi des Lozis, place le haut-Zambèze sous la protection de la British South African Company (BSAC) de Cecil Rhodes. En 1891, le territoire, brièvement appelé Zambézie du nord, est administré par la British South African Company (BSAC) de Cecil Rhodes qui élimine la traite des esclaves. Les Bembas s’opposent brièvement à la BSAC.
A noter, au passage, un événement marquant dans cette période : le voyage du grand explorateur écossais David Livingstone en 1851 où il rencontrait le chef Sebetwane. Quatre ans plus tard, Livingstone découvrait les chutes d’eaux qu’il appela: ” Chutes Victoria” aujourd’hui « Motsi ao Tunia ». Ce fut aussi dans cette contrée qu’il mourut en 1873 dans le village Chitambo du chef Chitambo dans la province centrale.

La domination des Lozi
Parallèlement, dans les années 1870, l’État le plus important de la région du Haut-Zambèze était le royaume du Barotseland, dirigé par les Lozi. Ce royaume avait sans doute été fondé au 18 ème siècle. Les Lozi avaient subi dans les années 1830 l’invasion d’un clan basotho (Tswanas), les Makololo, qui, sous la direction de Sebetwane, avaient fui les régiments de Shaka Zulu de l’Afrique du Sud. Ce clan était devenu l’aristocratie du Barotseland, et Sebitwane son nouveau “Litunga” (roi).
Les frontières du nouveau territoire n’étaient pas fixées et ne se distinguaient guère du territoire du Katanga dont les mines avaient été découvertes par des sujets britanniques. Rhodes (voir plus loin) espérait annexer le Katanga à la Zambézie du Nord mais ce fut un échec. Néanmoins, la ceinture de cuivre toute proche se révélait prometteuse. Durant plusieurs siècles le pays voit le développement de diverses activités, de la culture du coton puis l’extraction de cuivre.

Les premiers habitants

Les Bushmens (source : culturesofafrica.pbworks.com)

Les Bushmens (source : culturesofafrica.pbworks.com)

Ceci étant dit, il faut savoir que les plus anciens ossements humains retrouvés sur le territoire de la future Zambie furent ceux de celui que l’on appelle Homo Rhodesiensis, qui aurait vécu il y a plus de 150 000 ans .Des outils vieux de 200 000 ans ont également été retrouvés près des chutes Victoria.
Les premiers habitants connus de la région étaient les Bushmens, des chasseur-cueilleurs nomades. Les bushmen demeurèrent seuls habitants jusqu’au 20 ème siècle, époque de l’invasion des bantous venant du nord de l’Afrique de l’Ouest. Les bantous maîtrisaient une certaine technologie. Ils étaient agriculteurs, avaient des ustensiles et des armes en fer, en cuivre et faisaient de la poterie. Ils étaient principalement sédentaires et seule la nécessité de survivre les avait contraints à émigrer. La plupart des bushmen ne purent cohabiter avec ces bantous et beaucoup d’entre eux émigrèrent à leur tour, vers l’Afrique du sud où ils peuplèrent notamment le Sud-Ouest africain.

Un territoire fragmenté
Entre le 17 ème et le 19 ème siècle, des royaumes furent fondés, fragmentant le territoire en plusieurs États. On pouvait en discerner au moins cinq :les Kazembe-Lunda au nord près de la rivière Luapula, les Bemba au nord-est, les Chewas dans l’est, les Lozi dans l’ouest en amont du fleuve Zambèze, les Tonga au sud près du Zambèze.

Cecil Rhodes

Cecil Rhodes

En 1891, cette nouvelle conquête territoriale de la British South Africa Company ( BSAC), alors communément appelée Zambézie du nord, était en fait divisée administrativement en deux entités distinctes qui allaient s’appeler, à partir de 1895, Rhodésie du nord-ouest et Rhodésie du nord-est, en hommage à Cecil Rhodes. Ce dernier rêvait alors de construire une transcontinentale allant du Cap au Caire en passant par les territoires rhodésiens. En 1905, la capitale du territoire de Rhodésie du nord est fixée à Livingstone à la place de Victoria Falls toute proche mais située en Rhodésie du Sud. Livingstone fut alors vite reliée par un chemin de fer au Congo belge dans le Katanga. Cependant, la British South Africa Company (BSAC) limitera l’exploitation des mines, préférant utiliser la main-d’œuvre indigène pour le développement de la Rhodésie du Sud.

Le rôle des missionnaires
Durant cette période, des missionnaires anglicans et salesiens de Don Bosco s’installèrent dans les diverses régions du territoire y ouvrant des églises, des hôpitaux et des écoles, évangélisant les populations locales en employant dans l’enseignement les langues locales. Contrairement aux Européens et aux asiatiques, les bantous n’avaient pas d’école, le savoir se transmettant de père en fils, ceux-ci associèrent d’abord les écoles et l’écriture à la sorcellerie.
En 1916, la British South Africa Company tenta d’unifier administrativement les deux territoires Rhodésiens. Elle dut renoncer face à l’opposition des colons de Rhodésie du Sud, nettement plus nombreux qu’en Rhodésie du Nord. Ces colons craignaient notamment que la pratique autorisant l’emploi d’africains dans l’administration publique, autorisé en Rhodésie du Nord, ne soit ensuite étendue à la Rhodésie du Sud où ces emplois étaient jusque-là réservés aux seuls blancs.

Le territoire devient un protectorat
Le 1er avril 1924, la Rhodésie du nord devint un protectorat au sein de l’Empire colonial britannique. Son système institutionnel se différenciait ainsi de celui décentralisé de la Rhodésie du Sud où un gouvernement colonial local avait été instauré.
En 1928, quatre langues principales locales (cibemba, cinyanja, citonga et silozi) furent choisies pour être employées dans les écoles publiques en tant que langues d’enseignement durant les quatre premières années du primaire. En 1930, les cours d’anglais furent offerts dans les écoles zambiennes, à titre de langue de communication nationale.

Le poids du cuivre et la question raciale
En 1931, on commença à exploiter ce qui se révéla le deuxième gisement de cuivre du monde, hors Union Soviétique. Le cuivre allait dominer toute la vie économique de la Rhodésie du nord et participait à sa prospérité. Le minerai se révélait essentiel pour le développement de l’industrie automobile et l’armement. L’exploitation de la ceinture de cuivre allait cependant développer et renforcer la ségrégation raciale. Les mines employaient alors 37 000 africains et 6 000 européens. Chaque groupe racial était organisé dans un syndicat, celui des blancs refusant d’intégrer celui des noirs. Les mineurs blancs avaient alors le niveau de vie de cette catégorie socio-professionnelle la plus élevée au monde et d’excellentes conditions de vie. Les compagnies avaient en fait utilisé les grands moyens pour faire venir en Rhodésie du Nord alors surnommé péjorativement le “Johannesburg du Nord-Noir” une main-d’œuvre qualifiée. Celle-ci fut essentiellement sud-africaine. Par ailleurs, seulement 20 % des bénéfices résultant de l’exploitation des mines étaient effectivement reversés pour les besoins propres de la Rhodésie du Nord.
En 1940, le syndicat des mineurs blancs obligeait les compagnies à inscrire dans leur contrat de travail une clause garantissant la discrimination raciale sur le lieu de travail.
En 1946, on compte moins de 50 000 blancs en Rhodésie du Nord. La moitié de cette communauté blanche est constituée de Sud-Africains. Chez les africains, la tribu des Barotsés vivait sous un système spécifique de monarchie constitutionnelle en vertu d’un ancien accord contracté avec la Reine Victoria d’Angleterre. Le roi Mwanawina III, fils de Lewanika, continuait ainsi de régner dans le Barotseland, sur la plus importante tribu de Rhodésie du Nord.
Le Mouvement Nationaliste s’était développé dans les mines de cuivre et avait gagné tout le territoire notamment à cause de l’instauration de la fédération de Rhodésie et du Nyasaland. Celle-ci suscitait une vive opposition de la part de la population autochtone du protectorat, laquelle craignait en effet de voir s’étendre, sur le territoire nord-rhodésien, le régime de ségrégation raciale en vigueur en Rhodésie du Sud. Elle estimait également que la fédération n’était simplement qu’un moyen pour les blancs de maintenir et d’étendre leur suprématie en Afrique australe et que leur marche vers l’indépendance politique ne soit compromise. Nkumbula organisa alors des marches pacifiques et des boycotts contre la fédération et contre la ségrégation, en prenant pour modèle la résistance passive du Mahatma Gandhi.
La raison d’être première de la fédération était pourtant de faire contrepoids à l’Union d’Afrique du Sud dont le Gouvernement était dirigé par des nationalistes afrikaners. L’État multiracial envisagé par le gouvernement britannique devait aussi permettre de sauvegarder les intérêts de l’Empire colonial britannique. Les blancs de Rhodésie du Nord furent les plus enthousiastes à l’idée de cette fédération car ils craignaient que le protectorat ne soit abandonné par la Couronne et que le Colonial Office ne leur impose l’autonomie puis l’indépendance sur le modèle de l’évolution politique du Ghana. Les Rhodésiens du Sud y voyaient, eux, surtout un moyen d’assainir leur économie déficitaire.

Naissance du Parti de l’Indépendance

Harry Nkumbula (source : zambian.com)

Harry Nkumbula (source : zambian.com)

En 1959, Harry Nkumbula ayant décidé finalement de se rapprocher des blancs du Parti fédéral uni de Welensky, des dissidents comme Kenneth Kaunda, fondèrent alors le Parti de l’indépendance et de l’unité nationale ou UNIP « United National Independence Party ». À la suite d’une manifestation de l’UNIP qui dégénéra dans la ville de Ndola et qui se solda par la mort d’une femme blanche et de ses deux enfants, l’état d’urgence fut proclamé. L’UNIP fut interdite et Kaunda arrêté et jeté en prison pour 9 mois.
En 1960, une révision de la constitution fédérale de 1952 devait être négociée entre le Gouvernement britannique, le Gouvernement fédéral et les leaders noirs africains. Ces derniers quittèrent la conférence constitutionnelle pour protester contre l’état d’urgence et l’intransigeance des colons blancs de Rhodésie du Sud à ne pas vouloir partager le pouvoir. Ils ne tardèrent pas à engager des pourparlers avec le Gouvernement britannique pour se retirer du processus de révision aboutissant ainsi à la faillite de la fédération.

Des élections décisives
En 1961, Kaunda déclencha une campagne de désobéissance civile. Tandis que les Blancs sont de plus en plus tentés par la sécession katangaise que reclame encore aujaurd’hui les MaiMai Bakata Katanga séparatistes Katangais dans le Katanga et en exile.
En 1962, les élections générales en Rhodésie du Nord furent remportées par l’UNIP de Kaunda : 14 sièges contre 7 à l’ANC de Nkumbula et 16 aux fédéralistes blancs partisans de Welensky. Kaunda et Nkumbula formèrent alors un Gouvernement de coalition réclamant l’indépendance de la Rhodésie du Nord.
Aux élections de janvier 1964, le parti de Kenneth Kaunda, l’UNIP, remportait 55 des 85 sièges de l’Assemblée alors que les 75 000 blancs de Rhodésie du Nord , le pays compte alors plus de 2 millions d’habitants étaient représentés par 10 députés élus par un collège séparé.
Le temps de l’indépendance
Le 24 octobre 1964, la Rhodésie du Nord accède à l’indépendance sous le nom de Zambie, en hommage au fleuve Zambèze. Dans un pays qui compte plus de 70 langues bantoues les rivalités ethniques étaient telles qu´on décida de garder l´anglais comme langue officielle et le français en seconde langue, afin de ne pas favoriser une communauté ou une chefferie.
Le 24 octobre 1964, L’indépendance de la Rhodésie du Nord est proclamée et devient la Zambie. Le pouvoir est exercé par l’United National Independence Party ou UNIP de Kenneth Kaunda qui devient le premier président de la République.

Le leader
Kenneth Kaunda, surnommé le « Gandhi africain »Il y a 50 ans, jour pour jour, la Rhodésie du Nord devenait, après des années de lutte, indépendante sous le nom de République de Zambie. Parmi les nationalistes, Kenneth Kaunda, surnommé le « Gandhi africain », est sans aucun doute celui qui a le plus pris part à la défense de la cause zambienne. Un monument de l’histoire africaine, toujours en vie, que personne ne peut oublier en ce jour commémoratif.
Fils d’un pasteur émigré du Malawi (autrefois Nyassaland), Kaunda fait partie de la minorité noire instruite de Rhodésie du Nord. Il ne dispose d’aucune réelle attache ethnique, mais ce désavantage va s’avérer important pour rassembler l’ensemble du peuple. Un peuple soumis à la domination des blancs, qui ont mis en place un système de ségrégation raciale. Pendant sa jeunesse, il est ainsi souvent expulsé des lieux publics en raison de sa couleur. Malgré un adoucissement progressif des lois raciales en Rhodésie du Nord, l’injustice qui touche les siens le pousse à s’engager en politique et à fonder l’UNIP (United Party for Independance) au début des années 60, avec une idéologie proche de celle de Gandhi.

Des atouts géographiques, démographiques et économiques
Entourée par l’Angola, la République démocratique du Congo-Katanga, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, la Tanzanie et le Zimbabwe, la Zambie occupe une superficie de 752 614 km². Le pays en forme de croissant est une sorte de frontière entre l’Afrique centrale, australe et l’Afrique de l’Est. Les paysages naturels sont les collines, les hauts-plateaux et la brousse. Des cours d’eau comme le Zambèze ou la Kafue ont tracé des vallées dans les paysages. Le pays compte également de nombreux lacs (Bangwelu, Moero, Tanganyika, Kariba).
La Zambie a une population d’environ 13 millions d’habitants. La densité de population est faible : environ 17 habitants au km2.La présence grandissante d’une population d’origine chinoise (près de 100 000) et leur implication croissante dans les secteurs clefs de l’économie (mines, textiles, agriculture…) est rapidement devenue un enjeu politique. Le taux d’urbanisation est de 43 % de la population totale. L’espérance de vie était de 49 ans. Le taux de prévalence du SIDA est élevé, avec un taux estimé à près de 13,5 % des adultes entre 15 et 49 ans. Plus de 97 % de la population est chrétienne avec 67 % de protestants et 21 % de catholiques. Chutes Victoria (Victoria Falls), patrimoine naturel d’importance touristique mondiale.

Une destination touristique
Le patrimoine naturel est une ressource touristique importante ; La Zambie compte les plus grands parcs nationaux d’Afrique (réserve de la Kafue) aux mains de propriétaires privés et les plus imposantes chutes d’eau d’Afrique, les chutes Victoria. Le pays s’est ouvert au tourisme dans les années 1990. Il est considéré comme la Mecque du safari pédestre. Le territoire compte de nombreux parcs nationaux comme ceux de la Luangwa-sud, de la plaine de la Liuva, de la Kafue ou d’Isangavo. Les touristes viennent aussi pour admirer les chutes d’eau (Kasanga Falls, Chutes Cahvuma, Ngambwe Rapids, Wonder Gorge, Chutes Victoria). Le Livingstone Memorial a Chitambo village est un des rares monuments historiques du pays.

Des attraits multiples

Zambèze (source : linternaute.com)

Zambèze (source : linternaute.com)

A savoir encore : le sport national de la Zambie est le football. Le rugby , la boxe avec la fameuse championne du monde Esther Phiri et le cricket sont également populaires. La Zambie a remporté la Coupe d’Afrique des nations de football en 2012 avec un son ancien fameux coache français Monsieur Herve Renard.
Le climat de la Zambie est tropical, quoique plus tempéré en altitude. La saison des pluies commence en octobre et se termine en avril. Le fleuve principal est le Zambèze, dont le barrage de Kariba fournit le pays en hydroélectricité.
Parmi les ressources naturelles on trouve le cuivre, le cobalt, le zinc, le plomb, le charbon, les émeraudes, l’or, l’argent et l’uranium. Néanmoins l’économie du pays reste essentiellement agricole.
Le pays est divisé en 9 provinces (les capitales de provinces sont notées entre parenthèses) : Province centrale (Kabwe),Province du Copperbelt (Ndola), Province orientale (Chipata) Province de la Luapula (Mansa),Province de Lusaka (Lusaka), Province septentrionale (Kasama), Province nord-occidentale (Solwezi),Province méridionale (Livingstone), Province occidentale (Mongu).

De grands programmes malgré des tensions
La première République de Zambie prévoyait un régime parlementaire pluraliste de type britannique, avec un président et un vice-président. Mais d’emblée, l’état d’urgence avait été proclamé et la Constitution amputée alors que l’indépendance du pouvoir judiciaire était remise en cause. Les premiers mois de la Zambie indépendante avaient en effet été marqués par des rivalités ethniques, opposant notamment les Lozis, qui s’estimaient lésés contre les Bembas, majoritaires. En réaction à ces conflits et aux grèves qui se multipliaient dans les mines, le système bascula rapidement vers la concentration des pouvoirs et l’autoritarisme au bénéfice du seul Kenneth Kaunda, lequel nommait et révoquait unilatéralement aux postes clés.
De nombreux programmes furent néanmoins lancés, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation, afin de corriger les inégalités sociales et raciales héritées du colonialisme. En novembre 1966, l’anglais devenait la seule langue nationale du système éducatif de la Zambie et en 1970, le français seconde langue, mettant fin au système d’enseignement en langue locale de la période coloniale. Néanmoins, sept langues locales demeuraient reconnues en tant que matières d’enseignement sur une base régionale.

L’Histoire des dernières décennies
En 1971, l’ancien vice-président Simon Kapwewe fondait un parti dissident de l’UNIP pour tenter de se présenter contre Kaunda. Le parti fut rapidement interdit et Kapwewe mis sous les verrous avant de rejoindre finalement le parti qu’il avait déserté.
En 1973, Kaunda imposa le parti unique avec liberté de candidature, dans le cadre de la seconde République de Zambie.Dans les années 70, Kenneth Kaunda encourageait également les mouvements de guérilla nationaliste, financées notamment par la Chine et l’Union soviétique (URSS), contre les pouvoirs blancs de Rhodésie du Sud (Zimbabwe), d’Afrique du Sud, du Sud-Ouest africain (Namibie) et des colonies portugaises (Mozambique et Angola) et la sécession de la nouvelle république du Katanga. Il parvint cependant à maintenir de bonnes relations avec les pays occidentaux et à se rapprocher de l’Afrique du Sud à partir de 1975 grâce à l’établissement de contacts personnels avec le premier ministre sud-africain John Vorster, avec qui il s’était allié pour mettre fin au problème rhodésien. Bien qu’avocat des sanctions contre le pays de l’apartheid dans la région de l’Afrique Australe, Kaunda maintenait des relations commerciales étroites notamment pour la fourniture de produits alimentaires à la population zambienne sous le régime communiste.
En octobre 1980, une tentative de coup d’État échoua alors que les mines de la ceinture de cuivre sont en ébullition et que les syndicats s’opposent de plus en plus au Gouvernement. Bien que potentiellement l’un des pays les plus riches d’Afrique ,13 % de croissance par an notamment entre 1964 et 1969, la Zambie s’enfonçait en fait dans la misère, accentué par la chute du prix du cuivre au début des années 80.
En avril 1982, Kaunda essayait de relancer ses contacts personnels avec les dirigeants sud-africains et rencontrait Pieter Botha, le successeur de Vorster, à la frontière Botswano-Sud-africaine pour tenter notamment de le convaincre de retirer l’Afrique du Sud de la Namibie. Sans succès. Mais en 1984, ses efforts de médiateur portent leurs fruits quand les Sud-africains et les Angolais viennent signer à Lusaka un accord de Non-Agression dans la region.

Frederik de Klerk

Frederik de Klerk

En 1988, Kaunda fut réélu pour un sixième mandat, à l’issue d’une élection sans opposition. Mais la crise économique qui frappait la Zambie dans les années 80, l’exode rural, l’essor démographique, la corruption et l’insécurité dans les villes avaient conduits à de violentes émeutes en 1990, alimentées par la fin du blocage des prix.
En août 1989, Kaunda tentait encore d’obtenir des succès en politique internationale à défaut de politique nationale. Il invitait Frederik de Klerk, alors président par intérim d’Afrique du Sud, à le rencontrer dans la ville de Livingstone.
Mais côté politique interne, une coalition Anti-Kaunda poussait ce dernier à accepter le retour au pluralisme politique et à l’organisation d’élections libres. En 1991, le syndicaliste Frederick Titus Chiluba remporta les élections présidentielles avec 81 % des voix alors que son Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) remportait 80 % des sièges à l’assemblée nationale.
Défenseur des valeurs néo-libérales, Chiluba fut réélu en 1996.En 1997, il rétablissait l’état d’urgence à la suite d’une tentative de coup d’État militaire.En avril 2001, il renonça à solliciter un troisième mandat. En janvier 2002, son dauphin, Levy Patrick Mwanawasa, fut élu au cours d’un scrutin contesté.
En 1991, la première alternance politique est mise en place. L’UNIP de Kenneth Kaunda est battu par le Movement for Multiparty Democracy ou MMD (Mouvement pour la Démocratie Multipartite) de Frederick Chiluba. En 1996, les partis d’opposition voient leurs scores électoraux progresser.
Conformément à la Constitution, après deux mandats, Chiluba ne peut se représenter. Il est remplacé en janvier 2002 par Levy Mwanawasa qui, ayant pris la tête du MMD, est élu président. À la suite de la dégradation de l’état de santé de Mwanawasa (il est mort au pouvoir en France), le vice-président Rupiah Banda assure l’intérim. Après la mort du président en août 2008, Banda est élu quatrième président du pays jusqu’en septembre 2011. Le chef de l’opposition Michael Sata lui succède et devient le cinquième président de la Zambie,qui est aussi malade a Londres.

Mon point de vue de journaliste

Michael Chilufya Sata (source : bongoweekend.blogspot.com)

Michael Chilufya Sata (source : bongoweekend.blogspot.com)

En conclusion, permettez-moi, en tant que journaliste Zambien et défenseur des droits humains en exil de rendre hommage aux combattants de la liberté vaillants qui ont tout sacrifié pour donner naissance à notre indépendance. Citons, notamment: Godwin Mbikusita Lewanika, Harry Mwaanga Nkumbula, Simon Mwansa Kapwepwe, Kapasa Makasa, Nalumino Mundia, Laurent Katilungu, Humphrey Mulemba, Mainza Chona, Mama Julia Chikamoneka, Munukayumbwa Sipalo et le Dr Peter Matoka, Salomon Kalulu, Mungoni Liso et beaucoup d’autres fils et filles de mon cher et beau pays la Zambie, certains sont encore vivant comme M. Grey Zulu, Samuel Mbilishi et le Dr Kenneth Kaunda notre premier président. Nous leur devons notre liberté politique.
Un hommage spécial est à adresser aux dirigeants de mon pays qui ont porté le fardeau d’être présidents de cette grande République : notre père fondateur, le Dr. Kenneth Kaunda, un combattant de la liberté pour tous distingué, le Dr. Frederick J.Titus Chiluba Mpundu, un démocrate distingué et courageux unioniste, le Dr. Levy Patrick Mwanawasa, un avocat renommé, M. Rupiah Banda Bwezani, un éminent diplomate et l’actuel président Michael Chilufya Sata.
Chacun d’eux ont contribué à jeter les bases grâce auxquelles la Zambie a évolué au cours de ce cinquantenaire que nous célébrons aujourd’hui.

24 octobre : Journée mondiale de l’information sur le développement

[Par Sintius MALAIKAT et John CHITAMBO LOBE]

“Peut-on tout dire, tout écrire, tout montrer et tout informer en tant que journaliste?”
Les éditeurs et les journalistes disposent-ils d’une totale liberté à partir du moment où ils respectent strictement la loi? Alors informer, c’est quoi? Si la liberté d’informer ou de la presse fait l’objet dans les pays démocratiques d’une protection particulière, c’est parce que l’information constitue l’une des conditions essentielles du fonctionnement démocratique de la société humaine.

Les journaux devraient donc toujours s’adresser à la raison des lecteurs et leur fournir des informations, des analyses, des commentaires sérieux, avec le souci primordial de présenter et d’expliquer l’actualité afin de la rendre plus compréhensible. Or, un média est aussi une entreprise commerciale ; pour augmenter les ventes ou l’audience de la population, il est amené à susciter l’attention des lecteurs de journaux, de magazines, de livres, de téléspectateurs, des auditeurs de radio, par des informations sensationnelles ; il est amené à leur raconter des histoires, cruelles ou émouvantes, à s’adresser à leur sensibilité, à jouer de leurs émotions. Et parfois il va trop loin, beaucoup trop loin, car un article peut améliorer une situation comme il peut détruire une vie.

La liberté d’informer est-elle un droit absolu? En d’autres termes, la liberté de la presse a-t-elle des limites ? Si c’est le cas, qui les fixe? L’exercice de la liberté d’expression comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires au respect des droits, de la santé ou de la moralité publique dans un pays ; mais la conception de la moralité publique n’est bien sûr pas la même en France, en Iran, au Vietnam, en Zambie, aux Etats-Unis, au Rwanda, en Syrie et en Italie! Donc la liberté d’informer est encadrée par la loi respective de chaque pays. Alors, pourrons-nous parler, écrire, informer et imprimer librement sauf pour répondre aux abus de la liberté dans les cas déterminés par la loi ? Ainsi la liberté d’informer c’est comme le vin: à consommer avec modération pour ne pas s’attirer d’ennuis inutiles ; car la loi fixe les limites à ne pas franchir et les médias ne peuvent pas dire, écrire ou montrer n’importe quoi sous peine de mettre en danger l’ordre public ou la sécurité de la nation. Ils n’ont pas le droit d’agresser les individus, de violer leur vie privée, c’est la loi qui fixe les limites à ne pas franchir sous peine de sanctions ; il n’y a pas de liberté sans responsabilité.

Sans l’information pas de développement durable et pour bien s’informer, il faut une presse libre ; alors c’est pourquoi “La Journée d’information des Nations Unies (ONU) sur le développement dans le monde” a lieu chaque année le 24 octobre pour attirer l’attention de l’opinion publique mondiale sur les problèmes de développement dans le monde et sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour les résoudre. Mais la Journée mondiale de l’information sur le développement, en espagnol: “Día Mundial de Información sobre el Desarroll” et en Anglais: “World Development Information Day” est une célébration et non un jour férié.
En 1972, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement a proposé des mesures pour la diffusion libre de l’information et la mobilisation de l’opinion publique par rapport à des problèmes de commerce et de développement durable dans le monde avec la collaboration des médias.

Les technologies modernes actuelles de l’information et de la communication ont le potentiel d’apporter de nouvelles solutions aux défis du développement dans le monde. Il ne faut pas les utiliser pour des actes de terrorisme, des crimes organises ainsi que pour la dégradation morale des jeunes gens, mais s’en servir au profit de toute l’humanité ; et cela en particulier dans le contexte de la mondialisation, de la paix, de la démocratie, de la modernisation afin de favoriser l’industrialisation, la croissance économique, la compétitivité, l’accès à l’information libre, à l’éducation, à la connaissance, à l’éradication de la pauvreté , des maladies et de l’inclusion sociale.

Cette résolution appelle à l’introduction de la Journée mondiale du développement de l’information en vue d’attirer l’attention des gens à travers le monde sur les problèmes de développement à tous les niveaux de la vie humaine. Un autre objectif de l’événement est d’expliquer au grand public pourquoi il est nécessaire de renforcer la coopération internationale avec les autres pays afin de trouver des moyens de résoudre ces problèmes propres dans l’entraide mutuelle. L’Assemblée a également décidé que la journée devrait coïncider avec la Journée des Nations Unies pour souligner le rôle central du développement dans le travail de l’ONU dans le monde.
Les activités de la Journée d’information sur le développement mondial attirent tous les médias du monde, y compris les journalistes de la télévision, de la radio et de la presse écrite en tant que moteurs principaux de l’information publique. Partout dans le monde, il y a de nombreux événements médiatiques organisés pour attirer l’attention sur le travail qu’effectue l’ONU dans les pays en voie de développement, en collaboration avec les journalistes, en particulier en ce qui concerne les problèmes de commerce et de développement dans ces pays. Beaucoup d’entr’ eux sont destinés à des journalistes travaillant pour divers médias, y compris la télévision, la radio, les journaux, les magazines et les sites Internet.

source : automatesintelligents.com

source : automatesintelligents.com

Nous estimons que l’amélioration de la diffusion de l’information libre et la mobilisation de l’opinion publique dans le monde, en particulier chez les jeunes du monde de demain, conduirait à une plus grande prise de conscience des problèmes de développement dans le monde. Cela favoriserait ainsi les efforts de coopération internationale pour le développement pour tous et partout dans le monde.

Il y a cinquante-sept ans, la Journée mondiale d’information sur le développement a été créée. Le monde de cette époque diffère sensiblement de notre monde d’aujourd’hui. C’était encore le milieu de la guerre froide et ces événements entravaient sérieusement la coopération internationale dans beaucoup de pays. La circulation de l’information libre était également beaucoup plus limitée qu’elle ne l’est aujourd’hui à l’ère de l’Internet et autres moyens modernes et sophistiqués de communication pour faciliter les travaux des médias au service du peuple de ce monde. Cependant, malgré le travail acharné des Nations Unies et autres organisations internationales actives, le besoin d’information libre et de développement durable, reste extrêmement important et urgent dans beaucoup de pays aujourd’hui.

 

 

Prix CNN : Le lauréat veut mobiliser ses confrères

[Par John  CHITAMBO LOBE]

Le président tanzanien Jakaya Kikwete a remis le « CNN MultiChoice journaliste africain de l’année à un photojournaliste du Kenya, Joseph Mathenge à Dar Es Salaam le samedi 18 Octobre 2014. Joseph Mathenge a appelé les journalistes africains à s’unir contre le terrorisme sur le continent.

La remise du Prix à Joseph Mathenge,(source : www.its254.com)

La remise du Prix à Joseph Mathenge (source : www.its254.com)

Le journaliste kényan a été récompensé pour son travail « Images de la terreur » paru dans « The Standard » : un document consacré aux moments de terreur vécue au Westgate Mall de Nairobi en septembre 2013, lorsque le complexe commercial a été attaqué par des hommes armés non identifiés. Plus de soixante personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées pendant un siège qui aura duré quatre jours.

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Lors de la cérémonie de remise des prix, le lauréat a indiqué qu’il était touché et honoré, espérant que son travail de journaliste permettrait de motiver les gens de bonne volonté partout dans le monde pour lutter contre le terrorisme. “Les souvenirs s’estompent avec le temps, mais les images demeurent. Nous avons jugé nécessaire de capturer chaque instant afin que les générations à venir puissent voir l’horreur “, a déclaré Mathenge. Il a dédié son prix aux victimes et aux familles de l’attaque du Westgate Mall, et a remercié son fils l’avoir poussé à aller au centre commercial lorsque le siège a débuté.

Mathenge, qui a aussi remporté le titre dans la catégorie « Photographie Mohamed Amin » figurait parmi les 28 finalistes provenant de 10 pays qui ont participé à la cérémonie, à l’aboutissement d’un programme de quatre jours d’ateliers de photographie, de forums et de réseautage.

C’est la première fois que le prix du journalisme « CNN MultiChoice African » a été remporté par un photographe. Ferial Haffajee, président du jury, a déclaré que les photographies de Mathenge ont « si éloquemment capté ces moments difficiles qu’elles valaient bien mieux que mille mots ».

Bheki Makhubu (source : en.africatime.com)

Bheki Makhubu (source : en.africatime.com)

Parmi les autres prix remis à la même occasion : le prix « Liberté de la presse » est allé à Bheki Makhubu du Swaziland, qui, avec l’avocat des Droits de l’Homme Thulani Maseko, a été arrêté en mars dernier pour leurs écrits d’opposants. L’épouse de Makhubu Fikile, a reçu le prix en son nom et a remercié CNN et MultiChoice pour cet l’honneur. Haffajee a noté que l’emprisonnement de Makhubu et Maseko sur des accusations de sédition faisait partie du continuum de la violence du Swaziland contre les droits civils et la liberté d’expression.

« Makhubu est connu pour ses reportages équilibrés même dans les cas où l’équité et l’équilibre sont des difficiles. La nation est devenue un point central de débat dans la lutte pour la démocratie au Swaziland », a déclaré Haffagee.

« En recevant ces prix, les lauréats ont prouvé qu’ils ont la détermination, le professionnalisme et le courage de mettre en valeur les histoires de l’Afrique» a déclaré un autre orateur.

Il a été souligné que les membres du CNN et MultiChoice étaient fiers de reconnaître l’excellence du journalisme africain et de récompenser les journalistes pour leur courage. « Nous croyons que les CNN MultiChoice African Journalist ont eu un effet profond sur le paysage médiatique africain ».

Imtiaz Patel, directeur général de MultiChoice Afrique du Sud Group, a insisté sur le dévouement et l’engagement des journalistes à raconter des histoires qui reflètent la réalité du continent. « Votre travail annonce un grand avenir pour les journalistes et sert à renforcer le rôle des médias en Afrique » a conclu Patel.

 

 

Journée de la Femme Rurale : Une sensibilisation nécessaire

[Par John CHITAMBO LOBE]

Mettons fin aux traditions discriminatives contre les femmes rurales et apprécions leurs contributions au développement ! La Journée Internationale de la Femme rurale, en ce 15 octobre, contribue à faire connaître la cause.

Source : monteiroornella.wordpress.com

Source : monteiroornella.wordpress.com

La contribution des femmes au développement est effectif surtout en milieu rural, un univers dans lequel elles sont plus vulnérables et discriminées qu’ailleurs pour des raisons culturelles ou religieuses.
Les femmes rurales représentent plus du quart de la population totale du monde : 500 millions d’entre elles vivent en-dessous du seuil de pauvreté en milieu rural. Les femmes produisent 60 à 80 % des aliments de base en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes. Elles effectuent plus de 50 % des opérations de riziculture intensive en Asie. Les femmes effectuent 30 % des travaux agricoles dans les pays industrialisés. Les femmes sont à la tête de 60 % des ménages dans certaines régions d’Afrique ; elles assurent 90 % des besoins des ménages en eau et en combustible en Afrique ; les femmes se chargent de la totalité des opérations de transformation des aliments de base du ménage en Afrique.

Des inégalités très évidentes

Crédit photo AFD

Crédit photo AFD

Les inégalités entre les sexes existent dans beaucoup des pays, surtout pour ce qui est de l’accès aux ressources qui permettent d’améliorer le rendement des cultures. Citons les technologies agricoles, les formations et les infrastructures rurales. En Afrique, lorsque les femmes ont accès à la terre, celle-ci est souvent de qualité plus médiocre et les parcelles sont plus petites que celles des hommes. Ainsi, les inégalités entre les deux sexes ont bel et bien un coût, non seulement pour les femmes rurales mais aussi pour le secteur agricole et, plus largement, pour l’économie et la société.

Les femmes sont les piliers de la réalisation des changements économiques, environnementaux et sociaux nécessaires au développement durable. Mais l’accès limité au crédit, aux soins de santé et à l’éducation est un des nombreux défis auxquels elles sont confrontées surtout en Afrique et en Asie, est encore aggravé par les crises économiques et alimentaires mondiales et par les changements climatiques.

Certes, les femmes rurales dans le monde jouent un rôle majeur dans la sécurité alimentaire ainsi que dans le développement et la stabilité des campagnes mais leur statut ne leurs permet souvent pas de jouir de droits fonciers ou d’accéder à des services vitaux comme le crédit, la vulgarisation, la formation et l’éducation.
La première Journée internationale de la femme rurale a été célébrée le 15 octobre 2008, c’est pour reconnaître les rôles et l’apport décisifs des femmes rurales, notamment autochtones, dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural.

Le cas du Maroc

Femme marocaine au boulot (source : http://www.delcampe.net)

Femme marocaine au boulot (source : www.delcampe.net)

Le nombre de femmes concerné est immense. Prenons un exemple précis et chiffré pour mesure la tâche à engager : le Maroc. Ce pays compte 16,4 millions de femmes représentant 50,8% de sa population et dont 41,6% vivent en milieu rural. Ici, les femmes rurales sont relativement plus jeunes que leurs concitoyennes citadines: 29 % sont âgées de moins 15 ans contre 24 %. Un peu moins des deux tiers (ou soit 62,2% sont en âge de travailler entre 15 ans a 60 ans) et 8,8% sont âgées de 60 ans ou plus.

Cette réalité s’explique notamment par une fécondité inégalitaire entre ville et campagne. Ces inégalités sont mesurables également en matière d’accès aux soins de santé. Elles se traduisent par un taux de mortalité maternelle presque deux fois plus élevé dans les campagnes que dans les villes. A ceci s’ajoute le fait qu’en matière d’éducation, la femme rurale a accumulé un retard important par rapport à sa concitoyenne citadine.

Le pilier de l’agriculture

Source : lislesurtarn.info

Source : lislesurtarn.info

Ici comme ailleurs, on le constate donc, les femmes rurales représentent le pilier sur lequel repose la main d’œuvre agricole dans beaucoup de pays en développement. Globalement, plus d’un tiers des effectifs féminins est employé dans l’agriculture. En Asie du sud ou en Afrique subsaharienne, elles représentent plus de 60% des travailleurs dans ce secteur. Les femmes travaillent généralement en tant qu’agricultrices de subsistance, petits entrepreneurs, et travailleurs non rémunérés dans des fermes familiales ou en tant que travailleurs salariés occasionnels.

Tout ceci nous amène à dire que dépasser de fortes inégalités structurelles entre les sexes est un long travail car de nombreuses femmes rurales continuent de rencontrer des obstacles qui minent leurs chances de succès, comme le manque d’infrastructures publiques et sociales, l’accès inégal au crédit, aux équipements techniques et autres ressources importantes, comme la terre et l’eau. Au Burkina Faso, au Kenya, en Tanzanie et en Zambie, par exemple, l’allocation des terres, de main-d’œuvre, de capitaux et d’engrais à parts égales entre les hommes et les femmes pourraient accroître la production agricole.

Les femmes jouent un rôle essentiel et incontournable dans les économies rurales des pays en voie de développement. Elles participent à la production agricole, fournissent la nourriture, l’eau et le combustible pour leur foyer, les soins des enfants et du mari, elles mènent de front d’autres travaux en dehors de la ferme pour améliorer le niveau de vie de leur famille et de plus, elles sont en première ligne dans au sein de leurs familles pour assurer des fonctions vitales comme l’éducation des enfants, la prise en charge des malades et des personnes âgées. Cette journée internationale du 15 octobre est donc essentielle.

Abolition de la peine de mort : les criminels ont-ils le droit de vivre ?

[Par John CHITAMBO LOBE]

Nombreux sont les pays qui ont aboli la peine capitale. Retour sur une longue histoire et sur ses implications multiples alors que la Journée mondiale contre la peine de mort se déroule, comme chaque année, le 10 octobre.

Dessin de Kianoush Ramezani, Iran (Source : courrierinternational.com)

Dessin de Kianoush Ramezani, Iran (Source : courrierinternational.com)

« L’homme est naturellement bon mais c’est la société qui le rend mauvais » nous dit Jean-Jacques Rousseau. Avant 1791, il existait en France, suivant les époques, une multitude de modalités à exécuter avant l’application de la peine capitale, selon le crime et la condition du condamné et après le mouvement abolitionniste qui a été créé en 1757 à Paris, à la suite de la cruelle torture dont fut victime Robert-François Damiens avant son exécution pour l’agression contre Louis XV.
Plus près de nous, en 1975, Amnesty International a intégré la revendication de l’abolition de la peine de mort dans son mandat.
Alors que la Bible, pour sa part, nous dit en substance que personne n’est parfait. Tout le monde est imparfait d’une manière ou d’une autre et que personne n’a le droit de tuer son prochain. Chaque personne mérite un pardon pour les crimes commis. Mais malgré son influence grandissante, la religion chrétienne a eu très peu d’effet sur la peine de mort notamment dans la Rome antique, contrairement au Moyen-Age.
Suivant à la lettre le principe chrétien ” Tu ne tueras point “, l’Empire Byzantin marqua une tendance à la suppression de la peine de mort dans beaucoup de cas ainsi qu’une substitution à la peine de mort par la mutilation. Celle-ci déclassait le coupable et le condamnait à mener une vie misérable.

 

La lointaine origine de la peine capitale

Face avant de la stèle du Code de Hammurabi (Musée du Louvre)

Face avant de la stèle du Code de Hammurabi (Musée du Louvre)

La peine capitale est l’une des premières sanctions pénales qui soit apparue. Elle est présente dans les textes juridiques les plus anciens comme dans le code d’Hammourabi “Œil pour œil, dent pour dent !”. Elle représente la ” clef de voûte des systèmes répressifs jusqu’au 18ème siècle ” et reste une loi commune jusqu’au début 19ème siècle où le mouvement abolitionniste commence à prendre de l’ampleur.
Pour les Romains, la peine de mort, en plus de protéger la société, devait permettre de satisfaire la victime, ainsi que dans le cas des peines exemplaires, dissuader les criminels. Cet aspect de la philosophie romaine est issu du Grec Callistrate, qui écrivait dans Digeste que: ” les assassins de grand chemin subiraient la peine de la croix à l’endroit même où ils avaient commis leurs crimes, afin que, par ce spectacle terrifiant, les autres soient dissuadés de commettre de semblables forfaits, mais aussi que cette peine, infligée sur le lieu même de l’infraction, soit une consolation pour les parents et les proches des victimes “.

 

La Journée mondiale contre la peine de mort

Source : worldcoalition.org

Source : worldcoalition.org

La Journée mondiale contre la peine de mort est une initiative internationale ayant lieu chaque 10 octobre depuis 2003, pour lutter contre la peine de mort dans le monde.
Elle a été instituée par la Coalition mondiale contre la peine de mort et elle est officiellement soutenue par le Conseil de l’Europe et l’Union Européenne. À l’occasion de la 5ème Journée, le 10 octobre 2007, cinq millions de personnes ont pétitionné pour l’adoption d’un moratoire par l’Organisation des Nations Unies contre la peine de mort, ce qui fut fait le 15 novembre, la troisième commission de l’Assemblée générale ayant adopté une résolution non contraignante sur le sujet.

 

La question reste posée

Elle est prévue dans les textes de loi de 100 pays. Seuls 22 des 198 pays du globe ont procédé à des exécutions en 2013. Elle constitue une sanction reconnue bien que réprouvée par les institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies (ONU). Les États abolitionnistes sont aujourd’hui majoritaires, mais ils ne représentent encore qu’une minorité de la population mondiale.
La peine de mort, ou peine capitale, est une prévue par une loi consistant à exécuter une personne ayant été reconnue coupable d’une faute qualifiée de “crime capital”. La sentence est prononcée par l’institution judiciaire à l’issue d’un procès. En l’absence d’un procès, ou dans les cas où celui-ci n’est pas conduit par une institution reconnue, on parle d’exécution sommaire, d’acte de vengeance ou de justice privée. La peine de mort est diversement considérée selon les époques et les régions géographiques.

Patrice Lumumba

Patrice Lumumba

De ce fait, on se pose beaucoup des questions là où elle existe: pourquoi maintenir la peine des morts? Pourquoi l’abolir? Alors que depuis l’Antiquité cette peine a été instaurée pour mettre fin aux crimes considérés comme les plus graves, il reste à savoir aujourd’hui si la peine capitale a pu mettre fin aux crimes ou les limiter. Qu’est-ce que un criminel ? Qui sont ces criminels? N’ont -ils pas le droit de vivre parmi nous d’autant que la peine de mort peut être prononcée par erreur ou par choix politique. Un exemple : le Premier Ministre de la République Démocratique du Congo Patrice Lumumba a été exécuté pour des crimes qui n’ont pas été établis ! De même, de hommes et femmes innocents, défenseurs des droits humains, hommes politiques, journalistes, militaires… ont été mis à mort parce que ils étaient gênants aux yeux des gouvernements dans leurs pays respectifs.

 

Le point de vue des penseurs

Au regard de cette réalité, qu’en ont dit les penseurs ? Protagoras, évoqué par Platon, critique le principe de vengeance, car une fois que le mal est fait, il ne peut être annulé par aucune action. Ainsi, si la peine de mort doit être infligée par la société, c’est uniquement pour protéger cette dernière contre le criminel ou encore dans un but dissuasif : ” Le seul droit que Protagoras connaisse est donc le droit humain, lequel, établi par une collectivité souveraine, s’identifie au droit positif ou au droit en vigueur de la cité. De fait, il trouve sa garantie dans la peine de mort qui menace tous ceux qui ne le respecteraient pas”.

Hoplites massacrant un criminel condamné à mort (Source : blog.crdp-versailles.fr)

Hoplites massacrant un criminel condamné à mort (Source : blog.crdp-versailles.fr)

Platon, pour sa part, voit dans la peine de mort un moyen de purification, car les crimes sont une “souillure”. C’est ainsi que dans « Les Lois », il juge nécessaire l’exécution de l’animal ou la destruction de l’objet ayant causé la mort d’un Homme par accident. Pour les meurtriers, il considère que l’acte d’homicide n’est pas naturel et n’est pas pleinement consenti par le criminel. L’homicide est ainsi une maladie de l’âme, qu’il faut autant que possible rééduquer, et, en dernier ressort, condamner à mort, si aucune réhabilitation n’est possible.
Selon Aristote, pour qui le libre arbitre est le propre de l’Homme, le citoyen est responsable de ses actes. Si crime il y a eu, un juge doit définir la peine permettant d’annuler le crime en le compensant. C’est ainsi que des indemnités pécuniaires sont apparues pour les criminels les moins récalcitrants et dont la réhabilitation est jugée possible. Mais pour les autres, la peine de mort est nécessaire selon Aristote.
Le déterminisme humain est le fait de certains penseurs comme Julien Offray de La Mettrie et Denis Diderot. Ils considèrent que, puisque l’Homme n’est pas libre de ses actions qui lui sont dictées par son environnement, sa constitution physique ou encore ses sensations, le seul aspect qui prévaut dans la peine capitale est la protection de la société. À ce sujet, Diderot est plutôt clair : ” Le malfaisant est un Homme qu’il faut détruire et non punir “. Montesquieu quant à lui insiste sur la proportionnalité des peines.

 

L’idée d’un contrat social

La sentence de mort pour Saddam Hussein (Photo: Agence Reuters)

La sentence de mort pour Saddam Hussein (Photo: Reuters)

Thomas Hobbes considère que le contrat social existe pour assurer l’ordre dans la société, garantissant ainsi sa conservation dans le temps. En rompant ce contrat, le criminel menace la société. Cette dernière est donc en droit de se protéger en condamnant à mort le coupable. John Locke insiste sur l’aspect dissuasif en écrivant que “dans l’état de la nature tout Homme a le pouvoir de tuer un assassin afin de détourner les autres de causer un dommage semblable”.
En 2007, lors de sa première intervention officielle, Ban Ki-Moon n’avait pas condamné l’exécution de Saddam Hussein. Il estimait alors que la question de la peine capitale restait du ressort de chacun des États membres de l’ONU. Des propos qui avaient provoqué un début de polémique, les Nations Unies ayant toujours œuvré pour l’abolition de la peine de mort.

 

Le droit international est clair

Image tirée du film La Ligne verte (The Green Mile) de Frank Darabont (1999)

Image tirée du film La Ligne verte (The Green Mile) de Frank Darabont (1999)

D’après le droit international, un crime capital doit être établi en raison des “crimes les plus graves” et dans le cadre d’une procédure respectueuse du droit des accusés. L’ONU interprète ces dispositions de façon active. D’un côté, elle cherche à limiter la peine de mort au seul cas du meurtre. Elle cherche surtout à faire disparaître les causes les plus graves de crimes capitaux : trafic de drogue, fraude fiscale, appartenance religieuse et opinion politique, homosexualité. Cependant, certains pays refusent les recommandations de l’ONU.
Le fondement philosophique de l’abolitionnisme est que la peine de mort viole les Droits de l’Homme. Le droit à la vie est incontestablement le plus fondamental de tous et ne peut être violé d’une façon aussi ostensible. La peine de mort constitue en outre un traitement inhumain : le moment de l’exécution est une torture psychologique, et aussi l’attente entre la condamnation et l’exécution.

 

La situation africaine

En Afrique, 17 États sur 48 ont aboli la peine capitale et on observe une évolution positive ces dernières années. En 2009, le Togo et le Burundi ont rejoint les États abolitionnistes. Le Bénin a aboli la peine de mort en juin 2012 et la République Démocratique du Congo s’est exprimée en faveur d’un “moratoire irréversible” et d’une “abolition progressive” en mars 2012. A l’opposé de cette tendance, la Zambie mais le Botswana et la Gambie ont procédé à des exécutions en 2012.
La Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples a appelé à l’abolition de la peine de mort lors de sa 49ème session en 2011 un groupe de travail a été mis en place en 2005.

 

La situation sur le continent européen

La Biélorussie reste le seul état du continent européen à ne pas avoir aboli la peine capitale. Quatre personnes ont été exécutées depuis 2011, dont deux en mars 2012.

Dans ce contexte, la France continue à s’engager dans la campagne pour l’abolition universelle de la peine de mort par ce que cette peine est : “la négation absolue des droits humains. C’est un meurtre commis par l’état, avec préméditation et de sang-froid” ou encore un “acte de barbarie”.

Exécution d’Eugène Weidmann, en 1939, dernière exécution publique en France.

Exécution d’Eugène Weidmann, en 1939,
dernière exécution publique en France.

 

Quel est le grand défi du beau métier d’enseignant pour tous aujourd’hui?

[Par John CHITAMBO LOBE]

Dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Enseignement autrement appelée:” la Journée Mondiale des Enseignantes et des Enseignants” (en anglais: World Teachers Day) créée pour la première fois en 1994 par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (en anglais : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, l’UNESCO), le but a été de mettre en lumière la grande contribution des personnels de l’éducation dans le monde et au développement des individus et des collectivités dans différents pays. Cette Journée a lieu le 5 octobre 2014 et chaque année, à cette date, le monde célèbre les personnels l’éducation pour tous dans le monde entier.

Source http://fr.unesco.org/

Source http://fr.unesco.org/

Cette journée organisée chaque année par l’UNESCO depuis 1994, commémore la signature de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant, signée le 5 octobre 1966 par cette organisation éducative,scientifique et culturelle avec l’Organisation Internationale du Travail “l’OIT” (en anglais: International Labour Organization”ILO “) ainsi que, depuis plusieurs années, la signature de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, signée le 11 novembre 1971.
Comme chaque individu est né naturellement doué d’une certaine intelligence et a besoin de personnes qualifiées et professionnelles pour développer, guider ou façonner cette intelligence afin que chacun parvienne à une certaine maturité intellectuelle et à devenir ce que nous sommes aujourd’hui pour servir notre société d’une manière responsable, l UNESCO exige donc un réel effort dans ce sens de la part de tous les pays du monde.
Les enseignantes et les enseignants ouvrent les portes vers un monde meilleur pour nous tous. Sans les enseignantes et les enseignants, l’éducation ne remplirait pas le rôle qui lui est assigné car enseigner ne signifie pas seulement ou uniquement apprendre à l’ élève ou à l’étudiant une série de faits pratiques. C’est aussi l’inspirer, libérer son potentiel en lui offrant de nouvelles perspectives intellectuelles. Enseigner c’est aider chacun à concrétiser ses rêves pour un monde meilleur animé par des citoyens responsables et capables.

Le vrai rôle des enseignants
Dans ce but, l’UNESCO insiste sur le droit de chaque enfant à bénéficier de l’attention de personnels qualifiés dans les écoles.
Tout au long des différentes parcours ou des étapes de la scolarité de chaque personne, du jardin d’enfants à l’éducation supérieure, il faut des enseignantes et des enseignants qualifiés pour guider les jeunes et les encourager à cultiver des valeurs fondamentales telles que la paix, la tolérance, l’égalité, le respect et la compréhension. Ainsi, les enseignantes et les enseignants qualifiés aident les jeunes (et les adultes) à devenir des citoyens critiques, responsables, capables d’agir sur le monde qui les entoure. Ils éveillent aussi leur sens du dialogue et leur sentiment de confiance en eux et envers les autres personnes. Les enseignantes et les enseignants constituent les piliers de l’éducation mondiale dans chaque pays et méritent le plus grand respect possible. ” Enseigner c’est ouvrir les portes d’un monde meilleur a tout le monde sur terre”.

Image tirée du film Entre les murs de Laurent Cantet

Image tirée du film Entre les murs de Laurent Cantet

Améliorer le statut des enseignants
Cette journée commémorative, dont nous parlons ici, amène aussi les enseignantes et enseignants à s’adresser aux gouvernements du monde sur la question du statut enseignant (revenus des personnels de l’éducation, conditions de travail des acteurs et qualité de l’éducation) ainsi que sur la qualité de l’enseignement dépend de la qualité du monde de demain.
Dans beaucoup des pays les enseignantes et les enseignants ont beaucoup des difficultés à fournir un enseignement de qualité et ce n’est pas toujours leur faute… il y a parfois l’absence de formation bien établie, le manque d’infrastructures ,de matériels didactiques, le flou autour du statut des personnels enseignants des formations pédagogiques continues en particulier dans les techniques d’enseignement et les acquis des techniques nouvelles. C’est pourquoi souvent les enseignants ont des difficultés et renoncent. Ceci en rajoute au drame de ce secteur d’activité pourtant fondamental pour le développement d’un pays.

Un savoir très utile
Le métier des professeurs ne se limite pas à l’enseignement de la littérature, du calcul, des sciences sociales et de l’histoire. Leur niveau d’instruction les amènent souvent à émettre des avis sur des sujets aussi divers que les nouvelles techniques agricoles ou les projets civiques locaux, même si l’essentiel de leurs travaux n’est pas tellement consideré dans beaucoup des pays. Ils travaillent également en partenariat avec la communauté locale, la mairie dans les centres d’éducation et de formations des adultes. Ils visent aussi à résoudre des cas d’absence à l’école, de développement sanitaire dans la commune et remplacent souvent les parents…
L’UNESCO précise que: “les enseignants ou les enseignantes développent les capacités des élèves et des étudiants à construire un avenir durable pour eux-mêmes et pour leurs pays en tant que citoyens”. Grâce à un enseignement de qualité, ces derniers sont en mesure de contribuer aux défis mondiaux.

Etre un bon professeur
Qu’est-ce qu’il faut pour être un bon professeur? Premièrement: Il faut avoir une conscience professionnelle, aimer son métier. Deuxièmement : aimer les enfants et avoir de la patience. Troisièmement :être en lien avec la communauté et les parents. Quatrièmement : trouver des méthodes appropriées pour apprendre aux élèves et être créatif. Cinquièmement : décorer la classe avec des matériels didactiques et avoir de l’ordre afin d’être un bon modèle pour les élèves. Sixièmement: bénéficier d’une réelle expérience.

Image tirée du film Le Cercle des poètes disparus  de Peter Weir

Image tirée du film Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir