Dans mon malheur, j’ai de la chance !

Parole de panda exilé en France et mangeur de bambou : il y a des jours où l’on a moins envie de rire que d’autres. De mon exil je vois que la mécanique de l’horreur ne s’enraye pas. Mais dans mon malheur j’ai de la chance.

L’empire des morts accueille souvent des héros. Anonymes ou simplement connus de quelques-uns, ce sont des martyrs ou des sacrifiés volontaires. Les victimes des massacres qui émaillent l’Histoire de l’humanité doivent être l’objet de toutes nos pensées. Quant à ceux qui se donnent pour vocation d’être nos boucliers, ils méritent notre reconnaissance sans limite aucune dès lors qu’ils protègent ainsi la Démocratie.

Ne pas désespérer

Entre les populations bombardées du Moyen-Orient et le lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame tué il y a quelques jours du côté de Carcassonne par un désaxé inspiré par Daesh, mon cœur d’exilé se déchire mais ne désespère pas.

L’exilé est utile au pays qui l’accueille

Et là, qui suis-je ? Un panda qui, somme toute, a de la chance. Mon exil préserve ma vie et ma libre parole. Dans mon malheur, oui, j’ai de la chance… et une chance utile à la terre qui m’accueille car mes mots sont des armes… des armes tournées vers les mêmes ennemis que ceux de l’Europe.

L’exil est aussi un combat au profit des pays où l’on trouve refuge. Les exilés sont les meilleurs alliés des nations qui les abritent. Compris, nom d’un bambou ?

Crédit : Sylvie Howlett

Yuan Meng

(Traduction de Denis PERRIN)