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1ère édition du Forum Ouvert de l’Education aux Médias de Mulhouse : la Maison des journalistes participe et partage son expérience

[Par Makaila NGUEBLA]

La ville de Mulhouse accueille du 16-17 au 18 juin 2016, la 1ère édition du Forum Ouvert de l’Éducation aux Médias, une initiative de la radio associative MNE soutenue par ses partenaires locaux et étrangers, à laquelle adhère la Maison des Journalistes qui participe de manière active à travers son programme « Renvoyé Spécial ».

(Source : Makaila Nguebla)

(Source : Makaila Nguebla)

Les locaux du carré des associations de Mulhouse, abrite du 16-17 et 18 juin 2016, le Forum Ouvert de l’Éducation aux Médias (FOEM), une rencontre internationale, initiée par la radio MNE et plusieurs autres partenaires pour réfléchir sur la question de l’éducation aux médias dans un contexte particulier où le traitement de l’information suscite polémique.

Cette rencontre vise donc à sensibiliser les jeunes et le public, sur les enjeux majeurs de l’actualité traitée par des médias de manière générale.

Forte de son expérience, la Maison des journalistes prend part de manière significative et active à ce Forum à travers l’opération « Renvoyé Spécial », qui permet à des journalistes réfugiés en France d’aller à la rencontre des élèves des lycées et collèges pour les sensibiliser sur la question de la liberté d’expression et de la presse, valeur qui nous est commune.

(Source : Makaila Nguebla)

(Source : Makaila Nguebla)

Un journaliste réfugié en France interviendra à la table ronde intitulé : « liberté d’expression, j’écris ton nom ». Il témoignera de son expérience et mettra à profit l’opération « Renvoyé Spécial » pour enrichir les débats.

Le thème : « quelle éducation aux médias, voulons-nous demain ? », a dominé la première journée qui a vu la participation de nombreuses personnes venues de plusieurs régions françaises, du Maroc, de la Belgique et de l’Allemagne pour échanger et débattre de la question.

(Source : Makaila Nguebla)

(Source : Makaila Nguebla)

Les participants à cette rencontre ont réfléchi sur les différentes actions à mettre ensemble en vue de créer des convergences pour éduquer la génération future à s’approprier l’information avec plus de discernement.

Professionnels et acteurs de l’information ont apporté leurs précieuses contributions pour animer les débats par des propositions concrètes et enrichissantes.

Selon eux, l’éducation aux médias est aujourd’hui plus que jamais vitale, car l’avènement de l’Internet, a bouleversé de manière considérable le regard de l’opinion.

 

Tchad : élection présidentielle sur fond de répression généralisée de la société civile

[Par Makaila NGUEBLA]

Au Tchad, l’élection présidentielle est prévue pour le 10 avril 2016. Cette élection intervient dans un contexte politique, économique et social délétère marqué par des arrestations des responsables de la société civile et mouvements citoyens opposés à un 5ème mandat d’Idriss Deby.

Le 10 avril 2016, aura lieu au Tchad, l’élection présidentielle à laquelle prennent part 13 candidats dont le président sortant Idriss Deby au pouvoir depuis 1990.

Les Tchadiens sont conviés aux urnes le 10 avril prochain en faveur des candidats à l’élection présidentielle dans un climat politique, économique et social tendu.

Il convient de souligner que depuis 2015, le Tchad vit dans un climat politique difficile né du processus électoral  contesté par l’opposition tchadienne qui soupçonne la Commission  Électorale Nationale Indépendante (CENI), organe en charge d’organiser l’élection présidentielle de jouer le jeu du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Les partis d’opposition au Tchad, ont dénoncé le manque de transparence  au sein de la CENI  au sujet du fichier électoral jugé peu fiable. Ils ont reproché au CENI d’avoir enrôlé des réfugiés soudanais et centrafricains vivant au Tchad en leur donnant des cartes d’électeurs pour voter en faveur du Président Idriss Deby.

À ce différend politique s’ajoute la crise économique et sociale qui s’aggrave dans le pays. Les travailleurs tchadiens réclament de l’État plusieurs mois des salaires restés impayés face à une cherté de vie galopante dans le pays.

(Source : Makaila Nguebla)

(Source : Makaila Nguebla)

Devant cette situation de plus en plus intenable, l’Union des Syndicats du Tchad (UST) et des organisations de la société civile se sont structurés  en mouvements citoyens appelés « ça suffit », « Trop c’est Trop » et « IYINA » en arabe tchadien signifiant « on est fatigué » pour contester  la candidature à un 5ème mandant d’Idriss Deby.

Ces mouvements citoyens reprochent au Président Idriss Deby, sa longévité au pouvoir, la mal gouvernance politique, économique et sociale des ressources du pays et la confiscation des libertés et le non-respect des droits humains.

C’est dans ce climat que l’opposition et les organisations de la société civile ont organisé des marches et des manifestations qui ont été systématiquement interdites ou violemment réprimées. Plusieurs leaders sont arrêtés arbitrairement et condamnés à six mois d’emprisonnement.

(Source : Makaila Nguebla)

(Source : Makaila Nguebla)

Au niveau international, les organisations internationales de défense des droits humains ont dénoncé les arrestations des responsables des mouvements de contestation et appelé à leur libération.

La France reste aphone face à la tension politique et sociale actuelle en cours au Tchad. Elle considère que le Président tchadien, Idriss Deby est allié précieux dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ce qui fait dire certains observateurs que Paris reste dans une logique de compromission avec le régime tchadien.

Quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle du 10 avril (bien qu’elle soit sans douté déjà jouée), Idriss Deby aura encore moins de légitimité aux yeux de son peuple.

COP21, interview avec Mariama Diallo : « L’accord est tout sauf contraignant »

Mariama Diallo (photo crédits : Makaila Nguebla)

Mariama Diallo (photo crédits : Makaila Nguebla)

Rencontrée en marge du Sommet de la Cop21, tenue du 29 au 12 décembre 2015, Mariama Diallo, sénégalaise, prépare une thèse de doctorat à l’ Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) sur les politiques de conservation de la biodiversité au Sénégal. Elle a participé aux mobilisations et à la dynamique citoyenne des organisations présentes afin de proposer des alternatives aux questions du dérèglement climatique. Mariama Diallo revient sur le processus de la Cop21 avec un regard beaucoup plus critique que les voix institutionnelles.
Dans cette interview qu’elle nous a accordée, la chercheuse tente d’éclairer l’opinion publique sur l’accord contraignant qui a été adopté le 12 décembre dernier. Mais elle souligne également l’importance de la mobilisation des mouvements écologistes du monde entier rassemblés pour protester contre l’hégémonie des multinationales. Elle appelle la société civile africaine à s’approprier la question du réchauffement climatique.

Propos recueillis par Makaila NGUEBLA

Crédits photo : Makaila Nguebla

Crédits photo : Makaila Nguebla

M. N. :  : vous avez participé du 29 novembre au 12 décembre au sommet de la Cop21, quel est votre sentiment ?
Mariama Diallo : Disons que j’ai plutôt participé aux mobilisations et différentes actions citoyennes qui ont eu lieu en marge de la COP, et dans un contexte assez particulier d’état d’urgence. Il serait difficile de résumer cette participation en un sentiment. Au niveau du Bourget, ce qui est dommage c’est qu’on avait l’impression d’avoir deux COP : celle citoyenne et celle des Etats. D’un côté les négociateurs à huit clos et de l’autre la société civile confinée dans l’espace Génération Climat. On est vraiment resté dans deux logiques cloisonnées qui en réalité doivent être complémentaires. Mais la COP côté citoyen, en mon sens, était géniale; c’était fort de voir tous ces citoyens de divers peuples du monde venir diffuser le message de l’urgence climatique. Les mobilisations citoyennes auxquelles j’ai pris part attestent d’une magnifique dynamique citoyenne en route pour la justice climatique. Le climat n’est plus seulement l’affaire des Etats, des experts ou des grosses organisations environnementales, mais un bien commun qui nous concerne tous. Il n’est plus question d’attendre les décisions politiques, mais c’est à nous citoyens d’impulser et de mettre en œuvre le changement de système qui sauvera le climat et que les gouvernants, pour des intérêts économiques et géopolitiques, refusent d’enclencher. Pendant ces quinze jours, des citoyens du monde entier, d’une part, ont exprimé leur volonté, leur envie et surtout leur capacité à se saisir et à s’approprier la question du dérèglement climatique. Et d’autre part, ils ont montré la myriade de solutions concrètes qui existent et qui sont à portée de main et qui ne demandent qu’à être diffusées, soutenues et renforcées. On n’attendait pas un miracle de la COP, mais on espérait qu’avec les conséquences inquiétantes du dérèglement climatique, les décisions qui allaient être prises seraient à la hauteur des enjeux du changement climatique. C’est un sentiment mitigé de déception vis-à-vis de l’accord de Paris, mais aussi de satisfaction d’avoir participé à cette magnifique dynamique citoyenne.

M.N. : L’accord contraignant impatiemment attendu par tous, a été signé le 12 décembre dernier. Etes-vous satisfaite? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
M. D.  : Satisfaite non je ne le suis pas, c’est tout le contraire. Je précise d’emblée que l’accord est tout sauf contraignant, on a plutôt une politique volontariste des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et rien ne nous garantit qu’ils vont s’y tenir, surtout qu’il n’y a aucun engagement chiffré et donc par conséquent aucune sanction ne suivra, aucun mécanisme de redevabilité n’est prévu. Ce que l’on connait bien en revanche, ce sont les engagements qui ont été présentés par les Etats dans les contributions prévues déterminées au niveau national et il est plus que clair qu’elles ne pourront jamais permettre de limiter le réchauffement de la planète à 1.5 °C par rapport aux niveaux préindustriels comme prescrit dans l’accord. Bien au contraire, si l’on ne fait rien, avec ces contributions on franchira le seuil des 3 °C et donc on va au-delà de la limite fixée par les climatologues. Le fait en est que le texte est très flou, rien d’étonnant, il n’est que le reflet de l’obscurantisme des négociations. On est accablé par des expressions qui en réalité ne nous édifient pas sur grand-chose comme « cherchent à parvenir », « les meilleurs délais ». Aujourd’hui plus que jamais au vu des dégâts actuels causés par le réchauffement climatique, on a besoin de mesures concrètes, on ne peut pas se permettre d’être dans l’éventualité. L’objectif affiché de 1.5 °C est, à mon sens, une façon d’instrumentaliser et de manipuler l’opinion publique pour escamoter les nombreux manquements du texte. C’est bien beau de dire que l’on va limiter le réchauffement de la planète à 1.5°C, mais c’est inepte si en revanche on ne nous dit pas comment va-t-on y parvenir. Atteindre cet objectif impliquerait une forte volonté politique des Etats et surtout une refonte des systèmes économiques des pays industrialisés. Si l’on prend le domaine de l’énergie, cela voudrait dire renoncer aux énergies fossiles (pétrole charbon, etc.), alors qu’aujourd’hui en Occident le modèle énergétique repose sur 80% des énergies fossiles. Est-ce que les pays industrialisés sont ils prêts à « décarboniser » leurs économies ? Les multinationales sont elles dans les dispositions pour renoncer à leurs projets « climaticides » ? Non je ne le crois pas.
Beaucoup de points sur lesquels on attendait l’accord de Paris comme la question de l’adaptation, des financements ou encore des « pertes et dommages » ont juste été effleurés. L’accord n’a pas fourni plus d’éléments sur les financements pour l’adaptation ; on n’a aucune visibilité sur les mécanismes de mise en œuvre de ces financements. Le risque de se retrouver dans une situation alambiquée est grande et où les mécanismes des financements pour l’adaptation soient les même que ceux de l’aide publique au développement. Je suis étonnée de voir que certains dirigeants des pays du Sud se réjouir de cet accord qui pourtant les engloutit leurs Etats plus qu’ils ne sont déjà. Mais bon on sait tous qu’ils n’ont pas réussi à maintenir les rapports de force établis au départ de la COP.

Crédits photo : Makaila Nguebla

Crédits photo : Makaila Nguebla

M. N. : Les mouvements écologistes avaient organisé à la clôture du sommet un rassemblement pour la justice climatique, auquel vous avez participé. Pourquoi vous êtes vous mobilisée avec d’autres voix associatives africaines ?
M. D. :
Il était important de dire aux gouvernants que l’on ne se plierait pas à leurs décisions qui risquent de nous conduire vers des catastrophes, que la mobilisation continuait, que Paris était juste une étape de ce processus de lutte pour la justice climatique. Ce signal qui a été envoyé le 12/12 dans tout Paris à travers diverses actions, était très fort, on était prés de 30 000 à dire qu’on en a marre de ce système, qu’on en a marre qu’une poignée de personnes puissent décider du sort de milliards de personnes et que nous allons prendre les choses en mains. Il faut que les choses changent, et ce changement là c’est à nous de le construire et de le porter, d’où tout le sens des mobilisations. Mais ce que je regrette, c’est l’absence des organisations de la société civile (même si je n’aime pas trop utiliser ce terme) ouest africaine dans les mobilisations citoyennes. Il est vraiment essentiel qu’en tant qu’Africain qu’on s’empare davantage de cette problématique car c’est avant tout des enjeux de justice climatique et sociale qui se posent. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes les moins responsables de GES et pourtant, c’est nous qui subissons les impacts du réchauffement climatique, c’est nous qui avons une économie qui dépend entièrement des écosystèmes et des ressources naturelles. Il faut surtout comprendre que le réchauffement climatique va au delà de l’augmentation des températures, de l’avancée de la mer ou de la montée des océans, il contribue, de par les fausses solutions avancées par les instances onusiennes, à redéfinir un nouvel ordre politique mondial dans lequel les pays du Sud seront des « outsiders ». Par exemple on nous parle souvent des transferts de technologies afin d’accroître la résilience aux changements climatiques et à réduire les émissions de gaz à effet de serre avec les biotechnologies, la géo-ingénierie. Mais ces mécanismes là au-delà même de leurs impacts négatifs et des conséquences désastreuses qu’elles peuvent engendrer contribueront à nous enfoncer dans un schéma qui ne fera que renforcer notre dépendance vis-à-vis de l’occident. Le développement des biotechnologies dans le domaine agricole avec les OGM et celui des biocarburants aboutiront sans doute, au-delà des dégâts environnementaux et sanitaires, sur le contrôle des semences et de la sécurité alimentaire, l’accaparement des terres, le renforcement des inégalités socio-économiques, donc c’est bien le contrôle de nos Etats et de nos vies qui sont enjeu ; ce n’est ni plus ni moins que du néocolonialisme. Et c’est justement pour ces raisons qu’il était important de se mobiliser le 12 décembre avec d’autres organisations africaines et de continuer à se mobiliser dans les mois et années à venir pour montrer à la fois notre désaccord par rapport aux décisions prises par la COP, mais aussi pour dire qu’aujourd’hui plus que jamais on maintient nos revendications pour une justice climatique. Il faut que l’on s’approprie de la question du réchauffement climatique comme on l’a fait par exemple pour la démocratie avec les cas sénégalais, burkinabais, ou tunisien, avec de vrais mouvement populaire.

 

 

Journée internationale des migrants: reportage dans la jungle de Calais

[Par Makaila NGUEBLA]

La journée internationale des migrants a été célébrée, ce vendredi 18 décembre, partout dans le monde où vivent les migrants. C’est aussi le cas en France où se trouvent 7000 personnes dans la jungle de Calais, véritable concentration humaine des gens en provenance de zones de conflits de tous genres.

©Makaila Nguebla

©Makaila Nguebla

Située à peu prés à une distance de 300 km de Paris, la jungle de Calais abrite, selon un rapport de l’association Migreurop, 7000 personnes issues de pays d’Afrique et d’Asie, foyers des conflits armés, d’instabilité politique et d’autres aléas climatiques, qui les ont contraintes à abandonner leurs domiciles et leurs familles. Elles ont emprunté le douloureux et périlleux chemin de l’exil.
En l’honneur et en solidarité avec tous ces hommes, ces femmes, ces enfants et ces vieillards venus d’Erythrée, du Soudan, d’Ethiopie et du Tchad, et en ce qui concerne l’Afrique, de Syrie, d’Afghanistan, du Kurdistan, d’Irak pour l’Asie, des artistes français comme Paul Heintz, jeune réalisateur et vidéaste, se sont déplacés jusqu’à la jungle de Calais pour célébrer avec eux cette Journée Internationale des Migrants qui leur a été dédiée par l’ONU, et les soutenir en diffusant des films sur leur parcours, en réalisant leurs portraits et autres expositions.

Jungle de Calais ou concentration des conflits

Les conflits du Darfour au Soudan, la répression politique en Ethiopie, les arrestations arbitraires et les enrôlements forcés des jeunes érythréens dans les services militaires, les violations et les atteintes aux droits de l’homme au Tchad, sont fondamentalement les principales causes soulevées par ces migrants pour justifier leurs exils massifs et solliciter une protection humanitaire internationale.

©Makaila Nguebla

©Makaila Nguebla

Comment-vivent-ils ?

Regroupés par pays et par communauté, les migrants de la Jungle de Calais vivent sous des tentes dans des conditions humainement terribles et insoutenables. Ils partagent leurs quotidiens dans l’insalubrité, la promiscuité, l’insécurité humaine et dans une misère indescriptible souvent choquante. Ils espérent des lendemains meilleurs. Certains d’entre eux attendent impatiemment une reconnaissance de leur statut de réfugiés en France. D’autres rêvent de rejoindre l’Angleterre, pays qui offre, selon eux, des meilleures conditions de vie aux réfugiés à la différence de la France.

Régulièrement assistés par des bénévoles mobilisés pour leurs causes, ils bénéficient de nourriture, de couverture et d’autres aides et résistent aux intempéries climatiques. Malgré tout, ils ont développé des centres d’activités commerciales, des lieux de cultes, d’attraction et des distractions pour s’occuper. Mais jusqu’à quand ?

Mahamat est Tchadien, il vit à Calais parce qu’il a fui l’injustice sociale, l’exclusion, l’arbitraire et toute forme d’humiliation subie par les populations tchadiennes, nous a-t-il confié. Le sort de ces âmes dépendra inéluctablement d’une volonté politique globale à l’échelle des pays européens et d’autres Etats qui souhaitent les accueillir sur leurs sols.
Mais à cause des récentes attaques terroristes de Paris de novembre où ont été tués des centaines de personnes, l’espoir s’évapore comme du neige au soleil pour ces migrants. Ils risqueraient de voir durcir contre eux des mesures protectionnistes, restrictives et toutes formes de contrôle en termes de dérives policières souvent violentes. Tout est possible !

 

 

ONU : une résolution historique adoptée sur la protection des journalistes, RSF se réjouit !

[Par Makaila NGUEBLA]

Sur proposition de Reporters Sans Frontières (RSF), le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, ce mardi 27 mai 2015 à New-York, une résolution en faveur de la protection des journalistes. L’organisation a salué dans un communiqué cette « décision historique ».

Christophe Deloire de Reporters Sans Frontières Crédits : Makaila Nguebla

Christophe Deloire de Reporters Sans Frontières
Crédits : Makaila Nguebla

Présent à la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU, Christophe Deloire, Secrétaire général de RSF, a clairement salué l’adoption de la résolution 2222 (2015) sur la protection des journalistes qui se trouvent dans les zones de conflit armé dans le cadre de l’exercice de leur métier. « C’est un jour historique pour la protection des journalistes, mais au-delà, nous l’espérons, pour la liberté de l’information » a t-il déclaré devant les ambassadeurs des 15 Etats membres du Conseil de sécurité et d’une cinquantaine d’Etats membres de l’ONU.

Hommage à RSF

Pour sa part, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a quant à lui, rendu hommage au travail de l’organisation Reporters Sans Frontières qui veille sur la défense et la protection des journalistes.
« Depuis l’adoption de la résolution 1738 en 2006, jamais le Conseil de sécurité n’avait statué sur ce thème crucial » relève l’organisation. Reporters Sans Frontières a recensé, en dix ans, 700 journalistes qui ont été tués dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions.
L’organisation affirme avoir formulé des recommandations relatives au « droit à la liberté d’expression » et c’est la première fois qu’une résolution du Conseil de sécurité fait référence à cette question. Pour RSF « ce document affirme que le travail des médias libres, indépendants et impartiaux constitue un des fondements essentiels d’une société démocratique, et de ce fait peut contribuer à la protection des civils ».

Obligations des Etats de protéger les journalistes

« On demande aux Etats de remplir toutes leurs obligations en matière de protection des journalistes lors des conflits armés, et exige des comptes-rendus sur la sécurité des journalistes lors des opérations de maintien de la paix des Nations unies » a poursuivi RSF dans son communiqué. Lors de son allocution devant le Conseil de sécurité, Christophe Deloire a réclamé un mécanisme de contrôle du respect des obligations des Etats membres concernant la sécurité des journalistes au regard du droit international. « Le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU comme l’Unesco travaillent incontestablement à la protection des journalistes. Mais en dix ans, plus de 700 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Combien de journalistes devront être tués avant que les résolutions de l’ONU soient appliquées ? Il est temps que des actions concrètes soient entreprises, avec notamment la nomination d’un représentant spécial sur la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations unies » a t-il indiqué.

Saisine de la CPI pour lutter contre l’impunité

En outre, C. Deloire a plaidé afin que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale à propos des situations qui prévalent en Syrie et en Irak, où des crimes sont commis à l’encontre des journalistes, soulignant avoir adressé le 27 avril, une lettre au secrétaire général de l’ONU, lui demandant d’intercéder sur cette question. L’organisation dresse un sombre tableau sur la situation des journalistes dans les pays où règnent des conflits armés. Selon RSF, depuis le début du conflit syrien, 45 journalistes et près de 130 net-citoyens ont été tués. En Irak, plus de 15 journalistes ont connu le même sort depuis 2013.
Pour ce qui concerne la Syrie et l’Irak, RSF soutient que les journalistes sont délibérément visés par différentes parties du conflit. Ils sont enlevés, assassinés ou décapités, victimes d’homicides, de torture ou de traitements inhumains, de prises d’otage ou de détentions arbitraires. Il ajoute également que « ces crimes peuvent être qualifiés de crimes de guerre au sens des dispositions de l’article 8 du Statut de Rome ».

Protection élargie aux journalistes non professionnels

Du haut de la tribune de l’ONU, le Secrétaire général de RSF a plaidé également pour la protection des journalistes non professionnels. « Il est crucial que le Conseil de sécurité continue à porter la protection des journalistes comme une priorité et élargisse le champ des protections aux journalistes non professionnels et en temps de paix, a-t-il souligné. Il a appelé le Conseil de sécurité à assigner « des obligations aux Etats au-delà des situations de conflits armés ».

Centrafrique : Amnesty plaide pour la protection des civils et la lutte contre l’impunité

[Par Makaila NGUEBLA]

La situation des droits de l’Homme, la protection des civils et la lutte contre l’impunité en République centrafricaine préoccupent Amnesty International (voir le récent rapport intitulé Les ravages de la haine ). Christian Mukosa, responsable de recherches au programme Afrique d’Amnesty International, de retour d’une mission de dix-neuf jours dans plusieurs localités, a fait face à la presse, ce jeudi 06 novembre 2014 au siège de l’organisation, au 76, Boulevard de la Villette à Paris.

(Source :amnesty.fr)

(Source :amnesty.fr)

Une équipe de chercheurs d’Amnesty International a sillonné Bangui, Bambari, Boda et d’autres régions de la République centrafricaine pour évaluer la situation des droits de l’Homme dans le pays.

Constat alarmant.

(Source : fr.africatime.com)

(Source : fr.africatime.com)

Selon Christian Mukosa, Amnesty International partage deux préoccupations au sujet de la situation en Centrafrique. Pour le chercheur, la protection des civils et la question de la sécurité sont des problèmes extrêmement inquiétants, malgré la présence des forces internationales déployées depuis le 15 septembre 2014: « des gens sont pillés, tués. », dit-il.
Au mois d’octobre dernier, les Anti-balaka ont attaqué à Bangui les hommes de la Séléka et des groupes musulmans armés, causant dix morts.
« Ces actes de violences se sont déroulés dans Bangui au nez et à la barbe de la communauté internationale. », a déclaré Christian Mukosa, avant de s’interroger : « Qu’en sera-t-il pour les gens des villages situés loin des regards extérieurs ? ».
Il y a également le cas des civils chrétiens tués par des Peuls armés.
La Séléka, important groupé armé, est désormais partagé entre Joseph Zindeko et Ali Darassa, qui se regardent en chiens de faïence dans Bambari. « Tout peut arriver. », redoute Christian Mukosa.
Devant cette situation, la question de l’impunité demeure préoccupante pour le chercheur, qui a rencontré les deux principaux chefs religieux et échangés avec les citoyens ordinaires. Il a estimé que l’arrestation des responsables des Anti-Balaka et de la Séléka ne provoquera pas la fin du monde.

La communauté internationale interpellée.
Le chercheur a insisté sur le rôle de la communauté internationale, qui doit mettre un terme à l’impunité des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par des acteurs clés de cette crise.
La communauté internationale doit venir appuyer les efforts locaux, non seulement pour limiter les dégâts, mais aussi afin d’aider à assainir l’espace politique, préparer les élections et protéger les civils à travers des stratégies cohérentes.
M. Christian Mukosa soutient que son organisation plaide en faveur de la sécurité des citoyens et d’un Etat de droit en RCA : « nous invitons la communauté internationale à assurer la sécurité des citoyens pour un Etat de droit. » a-t-il insisté.
Et le chercheur de conclure : « Amnesty International a encouragé la présence des forces internationales en Centrafrique. ». Toutefois, il ne nie pas les efforts de celles-ci en faveur du retour de la paix en Centrafrique.

Cybercriminalité : la France adopte un arsenal juridique aux normes internationales

[Par Makaila NGUEBLA]

A l’initiative de l’Association Nationale des Auditeurs Jeunes (ANAJ), une conférence portant sur le thème : « Cybercriminalité, Cyber-défense : quelles sont les réponses juridiques dans cet espace ? », a été animée le 30 octobre 2014 à 19H30 dans l’amphithéâtre de l’école militaire par Me Myriam Quemener, magistrate à la cour d’appel de Versailles. Elle est également membre de la commission parlementaire à l’Assemblée Nationale sur le numérique.

Les intervenants à la conférence (photo crédits : Makaila Nguebla)

Les intervenants à la conférence : Myriam Quemener et Loïs Samain (photo crédits : Makaila Nguebla)

Selon Loïs Samain, Responsable du comité Cyber-Défense de l’ANAJ-IHEDN, cette conférence-débat s’inscrit dans le cadre des activités de ladite association pour échanger avec les personnes passionnées par la question de la sécurité et la défense. Il soutient : « C’est dans cet objectif que nous avons invité Me Quemener, afin qu’elle nous présente les moyens juridiques pour lutter contre la cybercriminalité. »

 Ci-dessous une déclaration de Loïs Samain, Responsable du comité Cyber-Défense de l’ANAJ-IHEDN :

Devant un public pluridisciplinaire très attentif lui étant totalement acquis, dans une salle archicomble, Me Quemener a fait un brillant exposé sur la cybercriminalité qui prend une ampleur de plus en plus inquiétante dans le monde. Elle travaille sur le dossier depuis quatorze ans.
Pour l’animatrice de cette conférence, le sujet revêt des enjeux politiques et stratégiques forts, ce qui a conduit l’Assemblée Nationale à adopter une position face à la cybercriminalité, dont aucune définition universelle n’a encore été admise au niveau mondial.
Face donc à la délinquance qui se déploie sur le numérique, le ministère de la Justice et les institutions ont réalisé des avancées décisives pour interpeller les citoyens, notamment sur ces questions : la cyber-sécurité, définie comme un ensemble de stratégies pour éviter les attaques ; la cyber-défense, relevant du domaine de l’État ; la cybercriminalité, portant sur les infractions informatives et la communication.

Le public présent à la conférence (photo crédit : Makaila Nguebla)

Le public présent à la conférence (photo crédit : Makaila Nguebla)

Pour Me Quemener, les cyber-victimes sont généralement des particuliers ou des entreprises. Ainsi, elle révèle qu’en 2010, la cybercriminalité a coûté 1.7 milliards à la France, soit 872 millions d’euros de pertes directes.
Devant cette délinquance numérique complexe, diversifiée et organisée dans des cyberespaces, une structuration juridique en termes de stratégies globales s’impose. C’est pourquoi tous les secteurs et services sont concernés pour agir contre la cybercriminalité afin de dissuader et de sanctionner les auteurs et les « mules » à savoir les intermédiaires.
Des moyens et outils de contrôles sont alloués à la police, à la gendarmerie et la douane pour renforcer leurs capacités de travail afin de mieux lutter face aux contrefaçons.
Ainsi, face au bouillonnement numérique, la France et les pays européens sont résolument décidés à trouver des réponses appropriées à travers des juridictions spécialisées.
En termes de perspectives, il est à noter des avancées au niveau de l’Europe via une harmonisation dans le pôle numérique pour une coopération internationale sur la prévention et l’information des internautes.

Ci-dessous la vidéo de la conférence :