Le rôle des médias mauritaniens s’invite à la MDJ

[Par Med LEMRABOTT]

Dans le cadre de ses activités, la Maison des journalistes (MDJ) en collaboration avec ses résidents a organisé, il y a une dizaine de jours, le mardi 22 novembre 2016, une rencontre débat sur « Le rôle des médias dans le processus de démocratisation en Mauritanie » . Retour sur cette riche soirée. 

Tijani Ahmed LEMRABOTT, journlaiste JRI de la MDJ, Diallo SAIDOU dit Thierno, enseignant-chercheur à l'université Paris 13, Cheikh GUEYE, doctorant en sciences politiques, Sami AL ASHWAL, journaliste Crédits photo : Clara LE QUELLEC

Tijani Ahmed LEMRABOTT, journaliste de la MDJ, Diallo SAIDOU dit THIERNO, enseignant-chercheur , Cheikh GUEYE, doctorant et Sami AL ASHWAL, journaliste.
Crédits photo : Clara LE QUELLEC

Cheikh Tijani Ahmed Lemrabott, en sa qualité résident-invitant et modérateur de cet échange, a présenté l’intérêt du sujet ainsi que les enjeux qui entourent cette question, avant de donner la parole aux différents intervenants.

M. Cheikh Gueye, doctorant à Paris X, a commencé par une présentation du pays. Il a mis l’accent sur l’impact des médias dans une société multiculturelle, comme la Mauritanie. Il s’attardera dans son exposé, sur la lancinante question de la place des langues nationales telles que le Peul, le Wolof ou Soninké dans l’espace médiatique.

Rencontre débat sur "Le rôle des médias dans le processus de démocratisation en Mauritanie" Crédits photo : Ahmad AL GABR

Le rôle des médias dans le processus de démocratisation en Mauritanie en question
Crédits photo : Ahmad AL GABR

Quand au second intervenant, Diallo Saidou dit Thierno, il commença son exposé par une analyse historique du cadre juridique relatif à la presse. Il mettra en relief le rapport entre les politiques et les médias à travers le prisme du parti unique. Ce qui a longtemps structuré, selon ses dires, un lien de subordination entre médias et politiques.

Il n’a pas manqué de rappeler les différents acquis en matière de liberté de la presse depuis l’ordonnance de 2006, abrogeant celle de 1991 avec son fameux article 11 qui était considéré comme un couperet par les journalistes.  Par ailleurs il a mis relief, une nouvelle forme de censure ou d’autocensure qui a un caractère aussi bien politique que sociale.

Le groupe de rap mauritanien en exil au Sénégal, de passage à Paris pour un concert, Ewlade Leblade, présent lors de cette rencontre a témoigné sur la liberté d’expression des artistes.

Partageant avec l’assistance leur amère expérience, suite à l’accusation de viol et de trafic de drogue qu’a subi Hamada, un des membres du groupe, ils n’ont pas manqué de pointer du doigt les autorités politiques. Ishagh, l’autre membre du groupe, affirma qu’il y a une réelle absence, aussi bien de liberté artistique que de liberté d’expression.

Ishagh et Hamada, les membres du groupe de rap mauritanien Elwade Leblade Crédits photo : Clara LE QUELLEC

Ishagh et Hamada, les membres du groupe de rap mauritanien Elwade Leblade
Crédits photo : Clara LE QUELLEC

Pour ces artistes, c’est leur liberté de ton et leur engagement à travers des textes qui dénoncent la dilapidation de l’argent publique et autres détournements, qui est à la base de l’emprisonnement arbitraire (plus de 2 mois) de Hamada.

Cette rencontre-débat riche en enseignements à vu la présence de plusieurs journalistes (de différentes nationalités). L’assistante très intéressée par les différents exposés des intervenants, a échangé avec ces derniers autour d’un verre de thé parfumé à la menthe.