Chasse à l’homme en Mauritanie

Les journalistes et les activistes des Droits de l’Homme sont devenus la cible des autorités. Pour compromettre la marche de la liberté et l’éveil des consciences, des plaintes sont de plus en plus nombreuses.

Bien sûr, le fait que la campagne présidentielle débute n’est pas étranger à cette repression. Surtout qu’il faut ajouter les élections législatives, les municipales et les régionales, le tout en 2019 ! Le Président Mohamed ould Abdel Aziz, dit Aziz, ne représente pas sa candidature, il propose à la population mauritanienne de voter pour son parti au pouvoir.

Et l’opposition est embastillée…

Ainsi, le Président d’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste se retrouve en prison. Biram Dah Abeid n’est pas un inconnu, au contraire. Emprisonné à plusieurs reprises, cet homme a obtenu l’un des prix les plus prestigieux, un de ceux qui ne s’achètent pas, le prix des Droits de l’Homme des Nations Unies en 2013.

Il retourne encore en prison.

Comme candidat indépendant sans moyen, il obtient tout de même 8,67 % des suffrages lors du 1er tour de l’élection présidentielle mauritanienne de 2014. Il est second, derrière le président actuel mais devant des partis dits de “tradition”. Rappellons aussi que la majeure partie de l’opposition avait boycotté cette élection présidentielle.

Son transport vers la prison a été mouvementé et les forces anti-émeutes ont du s’acquitter de leur tâche.

Une plainte venant d’un journaliste

Une fois n’est pas coutume, c’est un journaliste qui a porté plainte. Son nom est Deddah Ould Abdallahi, il accuse Biram d’incitations à des insultes, à la diffamation faite contre lui, sur fond de diffusion d’un documentaire télévisé réalisé par le journaliste. Selon la rumeur, ce journaliste n’est rien d’autre qu’un agent de renseignement au solde de l’Etat mauritanien.

Biram sera quant à lui déféré devant le parquet de la Wilaya de Nouakchott Sud où il est condamné à retourner une énième fois en prison.

Au moment où plusieurs dossiers de plainte dorment dans les couloirs du palais de justice, le traitement rapide et médiatique de cette affaire nous avertit que la Justice n’a rien à voir avec le cas Biram.

Pays voisins, Union Africaine, pays occidentaux : tous complices ?

N’est-ce pas un complot pour éliminer un adversaire de taille ? L’un des rares qui peut avoir une chance infime d’être élu Président de Mauritanie. C’est dire si les favoris sont assurés du soutien du peuple pour remporter démocratiquement cette élection…

Notons dans ce dossier, le silence assourdissant et complice des pays voisins, l’Union Africaine et des pays occidentaux face à une grande et manifeste violation des Droits de l’Homme en Mauritanie.

Cette fois, deux journalistes mauritanien ont été arrêtes suite à la plainte d’un homme de main du Président de la République Mohamed ould Abdel Aziz. Ce Président Aziz vit en France car il possède la double nationalité. La cause de l’arrestation de ces deux journalistes ? Avoir repris un article du Monde Afrique dans leur journal en Mauritanie.

Pour en savoir plus, voici le témoignage de l’arrestation des chefs de Cridem, site francophone. Arrêté comme des bandits, les rédacteurs en chef de Cridem ont depuis obtenu une liberté provisoire et précaire.

Les activistes des droits et les journalistes sont en danger dans des pays policiers ou toutes les informations reposent sur les renseignements. Dans ces pays dont fait parti la Mauritanie, sous couvert de lutte contre le terrorisme, leurs populations sont en sursis.

EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME

Il y a 28 ans, jour de fête nationale, commençait le génocide mauritanien

[CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ] 28 ans après l’indépendance qui divise encore la Mauritanie, des veuves et des orphelins sont descendus dans la rue pour commémorer les pendaisons des militaires noirs d’Inal, les 27 et 28 novembre 1990. Cette manifestation a été réprimée par les forces de police. Le communiqué ci-dessous des victimes montrent l’unité nationale encore loin car victime de son passé non résolu. L’Etat a reconnu sa responsabilité dans ces crimes mais peine à donner des droits aux victimes.

En Mauritanie, enfermer les mineurs en prison est un business

[DROITS DE L’ENFANCE] C’est un véritable business. Pourtant ces prisons sont financées par l’Union Européenne et par des ONG. Ainsi, un centre d’accueil pour l’insertion des enfants en conflit avec la loi a été construit. Ce centre est financé à hauteur d’1 million d’euros par l’Union Européenne et l’ONG suisse Terre des Hommes. L’Etat mauritanien ayant octroyé le terrain.

“Un bon journaliste est quelqu’un qui sert la communauté” – Témoignage d’un journaliste mauritanien

[JOURNALISME EN MAURITANIE] “Il y a en moi un sens inné de la justice. Ce qui me fait le plus peur, ce n’est pas la mort, ni la douleur, mais de voir l’état de pauvreté de quelqu’un sans pouvoir rien faire pour l’aider. La justice est universelle, elle n’a pas de couleur de peau, d’ethnie ou de religion”.

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En Mauritanie : une famille accuse la police de l’assassinat de leur fils

[MAURITANIE] Une mort masquée ? L’accusation est lourde : bavure policière ayant entrainée la mort. Selon la famille du défunt, c’est un assassinat. Enterré les personnes sans autopsie : cette pratique est monnaie courante en Mauritanie. Ne sachant pas les causes du décès, chacun peut donner libre cours à son imagination.