Un homme de consensus pour une Mauritanie plurielle
Né le 12 janvier 1965 à Rosso, Biram Dah Abeid réalise de brillantes études en histoire et du droit à l’université Nouakchott à Cheikh anta Diop de Dakar, puis il oriente sa thèse sur la question de l’esclavage.
Déjà au lycée, certains de ses promotionnaires le décrive comme un révolté face à l’injustice qui a toujours défendu les plus faibles.
Le combat de tout un peuple porté par un homme
En 2008, il fonde l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie), qu’il définit comme “une organisation de lutte populaire pour obtenir par la lutte les droits humains inaliénables”. L’abolitionnisme étant entendu comme l’abolition définitive de l’esclavage, toujours présente.
Sa constance dans ce long combat pour la dignité et l’emancipation de l’être humain à travers son mouvement politique, lui a valu de très nombreuses représailles qu’il est long d’énuméré.
Des privations, l’exil forcé de sa famille, lui-même plusieurs fois emprisonné, un refus constant des autorités de reconnaitre son mouvement politique malgré sa popularité. A cela s’ajoute une pression perpétuelle, des intimidations, l’emprisonnement et la torture.
Les rapports de forces face au régime raciste et esclavagiste
Mais au lieu de le détruire, cette répression renforce ce mouvement dont l’ adhésion nationale et ineternationale augmente. Ainsi, le mouvement continue de briser les tabous sur l’eclavage. Certes, l’esclavage est abolit par l’état de la Mauritanie mais toujours il reste toujours d’actualité.
Au niveau de l’aplication, rien ne bouge ! Les défenseurs de la lutte contre l’esclavage sont poursuivis et traqués par les autorités.
Pour dénoncer les arrestations et les emprisonnnemments des membres actifs du mouvement sans défense, il n’y a qu’une solution : la manifestation pacifique. Ils decendent dans les rues pour montrer leur amertume faces aux graves violations des droits humain. La police répond avec la force pour les réprimer dans le sang.
Finir avec avec l’hypocrisie de l’esclavage et le complot du silence
Biram Dah Abeid est condamné à une peine de prison puis gracié en février 2011 par le président Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Puis en avril 2012, durant une manifestation à Nouakchott, il brûle des textes de droit de l’école malikite, l’une des écoles du droit musulman qui selon lui, encourage la pratique de l’esclavage. Il est emprisonné avec d’autres militants de l’IRA et accusé de porter atteinte à la sûreté de l’État.
Par la suite, il s’excusera de cet incident qui choqua l’opinion et la presse du pays. Après plusieurs mois de détention préventive et l’annulation de leur procès pour vice de forme devant la cour criminelle de Nouakchott, Biram Dah Abeid et ses codétenus sont libérés en septembre 2012.
Nouvelle libération, nouveau combat, toujours autour de l’esclavage. Biram Dah Abeid décide d’effectuer plusieurs missions dans les pays africains pour montrer la situation des haraatine en Mauritanie, peuple victime de toutes sortes d’abus, à commencer par l’esclavage. Mais les chefs d’Etat restent insensibles à cette question, même quand il y a une indignation au niveau international soulevée notammment par le cas de la Libye devoilée par la chaine américaine CNN.
L’esclavage plane comme une ombre sur les combats politiques en Mauritanie
Alors qu’en Mauritanie, 43000 personnes sont victimes de travail forcé et d’esclavage selon le rapport d’Amnesty International, le combat politique s’enlise mais l’objectif final reste le même: une justice pour tous.
A l’inverse des partis politiques ne sont intéréssés que par le pouvoir et l’argent. Les problémes que vivent les populations sont reliés au second plan.
En 2014, Biram Dah Abeid se présente ensuite à l’élection présidentielle mauritanienne. Au 1er tour, il se classe second et obtient 8,6% des suffrages. Le président sortant est réélu avec 81 % des voix dans des élections boycottées par la Coordination de l’Opposition.
Son alliance avec le parti nationale arabe lui a valu beaucoup de critiques, mais sa vision eclairée sur la polique lui donna raison. De prisonnier politique, il devient député à l’Assemblée Nationale de Mauritanie.
Et Biram Dah Abeid retourne encore en prison à cause de sa lutte contre l’esclavage en Mauritanie
La terrible question des déportés est inclus dans son combat. Cela transcende en effet tous les maux des populations.
Ces personnes déportés du Sénégal, Mali ou d’ailleurs, vivent une misère absolue et sont victimes d’esclavage. Ils subissent de plein fouet les dérives du systéme de Mayoua avec des tortures, des tueries et des déportations massives de population noir africaine dans cette zone.
Pour les avoir défendu, Biram est arrêté, avec neuf autres membres de son groupe politique. Il avait pris part à une caravane contre l’esclavage dans cette vallée. Il est donc condamné le 15 janvier 2015 à une peine de 2 ans de prison ferme pour “appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publique”.
Les distinctions symboliques d’un combat d’une vie
En 2013, Biram Dah Abeid reçoit le Front Line award for Human Rights Defenders at Risk de l’ONG irlandaise Front Line Defenders et fait partie des six lauréats du prix des droits de l’homme, décerné tous les cinq ans par l’Organisation des Nations-Unies à des personnes ou associations ayant œuvré pour la défense des droits de l’homme.
Aujourd’hui il est toujours en en prison. Et, étonnement ce sont les Etats-Unis de Trump a sanctionné la Mauritanie pour la timidité de sa lutte contre l’esclavage. C’est une vraie leçon de démocratie à tous les pays qui n’ont pas osé confronter la Mauritanie à sa dure réalité.
Candidat aux prochaines élections, Biram Dah Abeid est un adversaire de taille que les autorités tentent d’éliminer avec la complicité des pays africains.
Au banc des accusés, n’oublions pas les super-puissances qui pour maintenir leurs intérêts économiques et stratégiques dans un pays où le soufle d’espoir ne vient finalement que d’un homme qui lie son destin personnel au destin du peuple.
Actuellement, Biram Dah Abeid est toujours en prison.
Pour en finir avec l’#esclavage et faire revenir l’état de droit en #Mauritanie j’en appelle au soutien de tous!https://t.co/vKqqSZDS4r
Notre cause est juste, écrivons l’histoire ensemble!Chaque don compte! #Biram2019 #BDA2019
— Biram Dah Abeid (@Biram2019) July 23, 2018
EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
RD Congo : de la peur à l’horizon post-électoral ?
/dans Afrique, Tribune Libre /par Jean-Jules Lema LanduJean-Jules Lema Landu revient sur la victoire du président Félix Tshisekedi, élu avec 73,4% des suffrages exprimés. Une affaire définitivement dans le sac ?
Guinée – Comme à chaque campagne électorale, les journalistes sont menacés
/dans Afrique, Liberté d'informer, Liberté de la presse /par Mamadou Bhoye BAHC’est en plein automne, en octobre 2017, que le seul cas d’exaction dénoncé vis-à-vis d’un journaliste guinéen par RSF a eu lieu. Il s’agit d’Abdoubacar Camara, directeur de radio et télévision. Le week-end précédent, sa radio avait diffusé une musique funèbre suite au décès d’un de ses journalistes, crime imputé au président de la République Alpha Condé.
Depuis cet épisode, les arrestations arbitraires et les menaces de l’Etat se multiplient à l‘encontre des journalistes. En d’autres termes, la loi L002/22/ 06/2010, qui encadre la presse guinéenne et l’exercice du métier de journaliste en Guinée, est souillée sans scrupule.
Un premier journaliste sous la menace de l’Etat
Remontons au samedi 15 juin 2019. Ce jour-là, Elhadj Madifing Diané, ancien ministre de la sécurité et actuel gouverneur de la région administrative de Labé, a menacé de faire arrêter et emprisonner le correspondant de Guineematin.com et de l’Agence guinéenne de presse (AGP) à Labé. Il s’agit du journaliste Idrissa Sampiring Diallo.
Suite au meurtre de l’étudiant Amadou Boukariou Baldé, bastonné à mort par des agents de la sécurité, eux-mêmes envoyés à l’université de Labé sur ordre du gouverneur, le 31 mai 2019. L’étudiant est mort à l’hôpital régional de Labé.
Se contredisent alors la version des journalistes et celle du pouvoir. Les autorités locales ont fait croire que le jeune Amadou Boukariou Baldé a cessé de respirer au cours de son évacuation vers Conakry… à cause des manifestations qui auraient empêchées l’ambulance de circuler. Sans manifestant, il ne serait donc pas mort. Or, les médias locaux ont prouvé que le jeune est bien mort à l’hôpital et non dans l’ambulance.
Conséquence, malgré une loi adoptée en 2010 qui dépénalise les délits de presse, le journaliste a été entendu par le juge de Dixinn. En attente de son jugement, il pointe tous les mercredis et vendredis à 10 heures au TPI de Dixinn.
Fin 2019, répression contre des journalistes pour des motifs très futiles
Jeudi 31 octobre, une foule se rassemble pour accueillir le président Alpha Condé à Conakry. Mais le président ne s’arrête pas pour les saluer. Ce simple fait, évoqué par la presse, a provoqué une onde de choc répressive.
Le directeur général de la radio Lynx FM, Aboubakr Diallo a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour « diffusion de données de nature à troubler la sécurité publique par le biais d’un système informatique ». Il avait juste diffusé cette information sur sa radio.
3 jours plus tard, c’est le chef des reporters de l’influent Guinée Matin, Ibrahima Sory Diallo, qui est agressé au siège du parti au pouvoir, le RPG, situé au quartier Aviation de Conakry. Parti couvrir l’assemblée générale ordinaire du parti comme plusieurs autres journalistes, il a été violemment pris à partie par des militants, avant d’être bousculé et traîné dehors manu militari par les agents de sécurité.
Mohamed Mara, agressé par la police puis menacé de mort depuis plusieurs mois
Depuis mi-décembre 2019, notre confrère Mohamed Mara, animateur de l’émission Les Grandes Gueules fait l’objet de menace de mort. Mohamed Mara avait été violemment agressé le 16 novembre 2019 par des policiers de la CMIS, Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité à Conakry dans le quartier Cosa, dans la commune de Ratoma. Malgré une bataille qu’il a menée pour que justice soit rendue, les policiers identifiés comme auteurs de l’agression ont toujours bénéficié d’une impunité totale. Ils sont protégés par leur hiérarchie, plus exactement par le commandant Ansoumane Bafoé.
En 2020, des gens anonymes l’appellent pour le mettre en garde. «Il y a une sorte de contrat sur ta tête» avait lancé un inconnu. «Il y a une petite liste noire dans laquelle tu figures» martèle un autre.
Des appels et des messages téléphoniques se multiplient, des individus tapis dans l’ombre jurent de mettre fin à la vie de Mara, jugé trop critique sur les sujets concernant la violation des droits humain.
On pouvait lire dans le message que le journaliste a reçu le 30 Janvier 2020 notamment celui-ci: «Tu dois savoir que tu n’es pas le seul journaliste du pays, ou tu la fermes, ou on te la ferme pour toujours!».
Même les journalistes des médias français ne sont pas épargnés
Mercredi 12 février 2020, au marché de Coyah, Thomas Dietrich, journaliste presse pour «Le Media» s’est vu retirer son accréditation par un officier militaire, alors qu’il filmait des manifestations de rue.
Joint par mosaiqueguinee.com, à propos de la confiscation de son accréditation, le journaliste français Thomas Dietrich est revenu sur les faits.
« J’ai une accréditation en bonne et due forme, je travaille pour l’entreprise de presse française «Le Média ». Je filmais les manifestations à Coyah ce matin, et finalement un officier militaire est venu me dire que c’est interdit de filmer. Il m’a dit que c’est un lieu stratégique. Je lui ai répondu que je suis en train de travailler dans un quartier, ce n’est donc pas un camp militaire. L’officier militaire a voulu retirer les images que j’ai prises, j’ai refusé. Ensuite il a pris mon accréditation, en exigeant que je lui donne mes images. Il a donc confisqué mon accréditation, pour avoir filmé les manifestations. Je ne peux donc plus exercer mon travail»
2020, à l’approche des élections, la répression contre les journalistes s’intensifient
Mercredi 22 janvier 2020, à Kankan, le journaliste correspondant de la radio lynx FM, Abdoulaye N’Koya Sylla, a été mis aux arrêts par la police, détenu puis libéré au terme d’une audition. Joint par mosaiqueguinee.com quelques heures après sa libération, celui-ci est revenu sur les circonstances de son arrestation.
«Le matin, j’étais avec un confrère, on est venu pour couvrir une manifestation des élèves-maîtres de l’ENI, qui avaient érigé des barricades devant l’inspection régionale de l’enseignement technique et professionnel. C’était à 9 heures. Les agents de la CMIS ont investi les lieux pour disperser les manifestants. Les agents m’ont arrêté, puis ils m’ont embarqué avec certains élèves. J’avais mon badge et mes équipements. On m’a détenu au CMIS pendant 3 heures. J’ai été auditionné pour trouble à l’ordre public. Grâce à l’intervention de mes confrères, j’ai été libéré» a-t-il relaté à mosaiqueguinee.com. «Je suis déçu de la CMIS de Kankan, leur premier responsable m’a insulté père et mère».
Le 2 février 2020, le journaliste de la radio nostalgie FM Aunée, Thierno Madjou Bah, l’animateur d’Africa 2015, l’émission politique phare de la radio Nostalgie, est menacé d’arrestation. Selon le journaliste, on lui reprocherait d’avoir tenu des propos malveillants et incitatifs à la violence dans son émission. En décembre 2018, la Haute Autorité de la Communication avait déjà suspendu Thierno Madjou et deux ses collègues pour une période d’un mois.
Cette menace d’arrestation a été lancée suite à une plainte du ministre de la communication Amara Somparé.
Même les enquêtes déconnectées des élections sont sujet à répression
Vendredi 21 février 2020, c’est au tour de Mamadou Aliou BM Diallo, journaliste reporter d’images arrêté par les services de la police routière d’Enco5. Selon nos informations, le journaliste était en train de filmer un scénario de corruption entre un policier et un conducteur de taxi.
«Nous avons vu un policier retirer de l’argent des mains d’un chauffeur de taxi et le journaliste s’est mis à filmer la scène. C’est ainsi qu’un autre policier est venu lui demander ce qu’il est en train de faire. Il a demandé à visionner le film et la discussion a commencé. Ils l’ont ensuite emmené au commissariat. Tout cela parce que les policiers rackettent les conducteurs de véhicules ou de motos. Et ils n’aiment pas que ces actes soient mis au grand jour» explique un témoin de la scène sous couvert d’anonymat.
Le matériel de travail du journaliste y compris son téléphone a été retiré. Le journaliste a été détenu au sein du commissariat d’Enco5 pendant 2 jours avant d’être libéré.
Le lendemain, samedi 22 février 2020, Alpha Ousmane Bah, journaliste reporter du site d’information Africaguinée.com et à la radio Espace Foutah et son collègue Mamadou Kossa Sow, ont été arrêté à Koundara. Foutah est une ville située à la frontière entre la Guinée et le Sénégal.
« Nos confrères étaient partis en reportage dans cette préfecture, sur la fermeture de la frontière aux camions transportant des marchandises dans des pays voisins. » déclare un journaliste de cette rédaction.
Ces quelques exemples ont été vérifiées par plusieurs sources mais ne reflètent que partiellement la dure répression que vit la liberté de la presse en Guinée. Notre journaliste, contraint à l’exil et dont voici l’histoire cf portrait, aurait pu étayer cet article par d’autres exemples. Mettre en lumière tous les journalistes guinéens menacés de mort pour avoir exercés leur métier de journaliste semble un travail titanesque. Bien qu’une aprtie de la répression soit liée à la campagne électorale et référendum qui aura lieu le 1er mars 2020, la liberté d’informer en Guinée est régulièrement et gravement remis en cause, y compris hors période électorale.
D’autres articles sur l’Afrique
Congo : Scandales à la présidence, au palais de justice, dans les écoles et…
#FreeStanis : comment un hashtag devient le symbole d’une presse en quête de liberté
Congo-Brazzaville : les vraies raisons de l’empressement de M. Sassou et Cie de voter nuitamment une loi
Salaam, Shalom, l’impasse d’une pax dei sur la bande de Gaza
RD Congo : de la peur à l’horizon post-électoral ?
Présidentielle/RD Congo : David contre Goliath
France – Afrique : va-t-on vers une mauvaise rupture ?
RD Congo : Tshisekedi met les gants contre l’Eglise Catholique
La poursuite des restrictions contre la liberté en Tunisie : arrestation de deux étudiants pour une chanson satirique
AFRIQUE : la Turquie est-elle une amie de poids ?
GUINEA. THE PRESS AGAINST THE MILITARY JUNTA
CHOKRI CHIHI, journaliste exilé : “J’ai été agressé, tabassé, giflé, menacé de mort par la police.”
Au Burkina Faso, le gouvernement tenterait-il de faire taire les médias français ?
Sénégal : tentation du « 3e mandat » en embuscade ?
FRANCE – AFRIQUE : LA VALEUR DE LA PAROLE DONNEE
EXCLUSIF. La fin de la guerre au Tigré annonce-t-elle le retour de la liberté de la presse ?
Guerre en Ukraine : l’Afrique prise en étau entre l’Occident et Moscou ?
RD CONGO : LA FEMME, LE SEXE ET LE PRÉSIDENT
ALGÉRIE. Djamel Bensmaïl ou le Alain de Monéys algérien
MONTPELLIER. UN SOMMET FRANCE-AFRIQUE AVEC LES JEUNES. UNE PREMIÈRE.
LA RD CONGO ET LES MARCHANDS DE RÊVES
GUINÉE. Mamadou Bah : “Alpha Condé est tombé dans ses propres pièges”
RD CONGO. DE MOÏSE TSHOMBE À MOÏSE KATUMBI ?
TUNISIE. Les plaies de la liberté de la presse ravivées par le président Kaïs Saïed
TOGO. La presse sous l’oppression incessante du pouvoir
Maroc. La surveillance des journalistes n’a pas attendu Pegasus (ENQUÊTE)
La France en passe de lâcher le gouvernement de Brazzaville ?
RD CONGO. TSHISEKEDI EST-IL FICHU ?
MAGHREB. Élan putschiste tunisien et islamisme
Mamadou Bah en France : de la rue à la Maison des Journalistes (PORTRAIT 2/2)
Mamadou Bhoye Bah en Guinée: une lutte contre la corruption (PORTRAIT 1/2)
Législatives en Algérie : Abdelkader et le degré zéro de la politique
RD Congo-Rwanda, à l’heure de vérité biaisée
Le Séparatisme en France et en Afrique
De l’usage de la politique dégénérative en Algérie
Les non-dits sur la messe françafrique du 17-18 et l’énigme Sassou
Annuler la dette de l’Afrique. Et après ?
Congo. Ombres et lumières sur le gouvernement Collinet
Congo-France. Ombre et lumière sur l’élection présidentielle et la mort de Parfait Kolelas
RD Congo : un nouveau gouvernement sans issue
Algérie. Le Hirak aux prises avec la police politique
Tchad. La France de Macron à l’épreuve des réalités ?
Congo. « Marius chez vous », fin d’une émission populaire
Les islamistes, une marque déposée en Algérie
Guinée. Interview avec le député Sébastien Nadot
Algérie. Des présidents agonisants
Afrique de l’Ouest : ces élections qui tuent l’espoir
De Gouville : Le jour où j’ai rencontré Sankara
GUINEE CONAKRY – La liberté de la presse attaquée
GUINEE CONAKRY – Au lendemain des élections présidentielles, le chaos
Guinée – Kit de la répression avant les élections, par Alpha Condé
/dans Afrique, Tribune Libre /par Mamadou Bhoye BAHEn campagne pour la nouvelle constitution à Faranah, localité située dans la région de la Haute Guinée fief du parti au pouvoir, le président Alpha Condé a donné des «instructions» dit-on pour la «sécurisation des bureaux de vote».
Alpha Condé se préparer à l’affrontement pour faire passer son référendum
En lieu et place des forces de sécurité, le président demande à des jeunes gens de s’attaquer aux opposants. Cette campagne pour le référendum a déjà endeuillé le pays avec une trentaine de jeunes tués depuis octobre 2019.
«Le jour du vote, faîtes tout pour que chaque bureau de vote soit sécurisé par 10 jeunes. Quiconque veut saccager les urnes le jour de l’élection, frappez-le» a ordonné Alpha Condé il y a quelques jours, devant des milliers de partisans.
Alors que le président se doit d’assurer la sécurité de l’ensemble de la population, ces propos sont indignes.
2 jours plus tard à Kankan, il a réitéré ses menaces, «quiconque veut saccager un bureau de vote occupez-vous de lui». Alpha Condé multiplie ses propos incendiaires, de va-t’en guerre depuis belle lurette.
Le 22 mars 2019 au siège de son parti à Conakry, Alpha Condé avait déjà demandé à ses militants de se préparer à l’affrontement. Des propos qui risquent de plonger la Guinée dans le chaos et la guerre civile.
Comment rendre crédible ce référendum sans l’OIF et la COFEL ?
Pendant ce temps, l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) suspend sa participation au processus électoral contesté du 1er mars.
Qu’est-ce que l’OIF ?
300 millions de locuteurs, répartis sur les cinq continents, parlent français.
L’Organisation internationale de la francophonie dit OIF est un dispositif institutionnel voué à promouvoir le français et à mettre en œuvre une coopération politique, éducative, économique et culturelle au sein des 88 Etats et gouvernements qui ont signé la charte sur la francophonie de l’OIF.
Ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie, adoptée en 1997.
L’OIF a pour missions de :
L’organisation internationale de la francophonie justifie sa suspension en évoquant la divergence avec le pouvoir sur la question du fichier électoral.
«Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales», a déclaré l’organisation dans un communiqué publié ce lundi matin. Source RFI.
En plus de l’OIF, la COFEL (Coalition des Femmes Leaders de Guinée), se retire aussi du dispositif d’observation des élections. Leur courrier a été adressé au NDI, ce mardi 25 février 2020 par la présidente de la COFEL, Fatou Baldé Yansané.
Qu’est ce que la COFEL ?
La Coalition des femmes leaders de Guinée est une ONG nationale qui a la volonté de donner aux femmes leur place en tant qu’acteurs de développement dans le monde, il s’avère important pour les femmes et les jeunes filles d’être solidaires entre elles afin de constituer une force incontournable en vue d’assurer leurs responsabilités et de participer pleinement au processus de développement.
C’est ainsi qu’un groupe de Jeunes Femmes Leaders se sont mises ensemble pour créer un réseau professionnel dynamique et innovateur favorisant l’esprit d’entraide et de solidarité, d’échange et de partage.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=0BtUF52NiGo&feature=emb_logo
Dans ce courrier, la COFEL a énuméré plusieurs raisons ayant motivé sa décision de retrait de ce dispositif d’observation des élections.
https://twitter.com/machiabel/status/1229196433967996930
Couvre-feu et réquisition pour mieux préparer ce référendum
Dans le but d’imposer une nouvelle constitution aux guinéens, avec ou sans l’appui des organes internationales et nationales pouvant crédibiliser une élection, Alpha condé use de tous les moyens illégaux pour arriver à son projet de troisième mandat. Au menu des guinéens: couvre-feu et réquisition de l’armée pour sécuriser les élections du 1er mars.
Selon le site de nos confrères de La Guinée 224 le couvre-feu sera instauré du 28 février au 3 mars 2020. Le communiqué de presse précise que toutes les unités de l’armée de terre resteront en alerte.
Ce couvre-feu est instauré pour sécuriser les élections selon la même source. D’autres instructions concernant le contrôle systématique et la fouille effective des véhicules et des passagers au niveau des frontières terrestres sont aussi à noter. Selon le site Guinematin.com (au moment où nous publions cet article le site est inaccessible), dans un communiqué publié ce mardi 25 février 2020, le chef d’État-major de l’Armée de Terre a confirmé que toutes les unités de l’armée de terre sont en alerte à partir de ce jour.
https://twitter.com/Sam_hanryon/status/1232983122934992897
Il a invité les 4 régions militaires de l’intérieur du pays à organiser des patrouilles nuit et jour, du 28 février au 3 mars prochain. Les militaires sont appelés également à être disponibles pour renforcer la sécurité des bureaux de vote le 1er mars 2020, au besoin.
Ce mardi 24 février, le FNDC, porteur des aspirations démocratiques du Peuple de Guinée, décide de ne plus reconnaître Alpha Condé comme Président de la République de Guinée et demande son départ immédiat et sans conditions du pouvoir. Lisez plutôt sa déclaration ci dessous.
DÉCLARATION N°69 du FNDC
La Guinée entame une semaine cruciale de son Histoire. Monsieur Alpha Condé est en passe de perpétrer son coup d’Etat constitutionnel en dépit de la désapprobation du peuple de Guinée et des multiples interventions des autorités morales et religieuses, des leaders d’opinion et de la communauté internationale.
Ayant noté que tous les sacrifices consentis par le Peuple de Guinée (assassinats, emprisonnement, kidnapping) ainsi que toutes les démarches engagées pour convaincre Monsieur Alpha Condé d’abandonner son projet de troisième mandat, ont toutes échoué ;
Le FNDC, porteur des aspirations démocratiques du Peuple de Guinée, décide de ne plus reconnaître M. Alpha CONDÉ comme Président de la République de Guinée et demande son départ immédiat et sans conditions du pouvoir.
Par conséquent, le FNDC :
Par ailleurs, le FNDC :
La lutte de longue haleine entreprise par le Peuple souverain de Guinée épris de paix et de justice, ne s’arrêtera pas au 1er mars et continuera jusqu’au départ de M. Alpha Condé.
Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !
Conakry, le 24 février 2020
Jeudi 27 février 2020, c’est au tour de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dit aussi Cédéao, pilotée par plusieurs chefs d’État de l’organisation devait se rendre en Guinée ce vendredi. Selon deux sources haut placées, la Cédéao, présidée par le chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou, envisageait d’envoyer ce vendredi une délégation en Guinée, à quelques jours des élections législatives et du référendum pour une nouvelle Constitution. La mission de haut niveau aurait dû regrouper quatre présidents : le Nigérian Muhammadu Buhari, le Ghanéen Nana Akufo Ado, le Burkinabè Roch Christian Kaboré et le Nigérien et dirigeant en exercice de l’institution régionale, Mahamadou Issoufou. Selon les informations de RFI, le président guinéen Alpha Condé aurait été approché par la Cédéao, mais le chef d’État a opposé une fin de non recevoir à la délégation.
La mission a donc été avortée. Cela faisait plusieurs jours que la Cédéao menait de démarches pour tenter de résoudre la crise en Guinée. Une situation qui agace certains, et qui en inquiète beaucoup d’autres.
Le scrutin réunissant le référendum et les élections municipales en Guinée aura lieu le dimanche 1er mars 2020 et les résultats sont attendus vers le 3 mars.
D’autres articles sur l’Afrique
Congo : Scandales à la présidence, au palais de justice, dans les écoles et…
#FreeStanis : comment un hashtag devient le symbole d’une presse en quête de liberté
Congo-Brazzaville : les vraies raisons de l’empressement de M. Sassou et Cie de voter nuitamment une loi
Salaam, Shalom, l’impasse d’une pax dei sur la bande de Gaza
RD Congo : de la peur à l’horizon post-électoral ?
Présidentielle/RD Congo : David contre Goliath
France – Afrique : va-t-on vers une mauvaise rupture ?
RD Congo : Tshisekedi met les gants contre l’Eglise Catholique
La poursuite des restrictions contre la liberté en Tunisie : arrestation de deux étudiants pour une chanson satirique
AFRIQUE : la Turquie est-elle une amie de poids ?
GUINEA. THE PRESS AGAINST THE MILITARY JUNTA
CHOKRI CHIHI, journaliste exilé : “J’ai été agressé, tabassé, giflé, menacé de mort par la police.”
Au Burkina Faso, le gouvernement tenterait-il de faire taire les médias français ?
Sénégal : tentation du « 3e mandat » en embuscade ?
FRANCE – AFRIQUE : LA VALEUR DE LA PAROLE DONNEE
EXCLUSIF. La fin de la guerre au Tigré annonce-t-elle le retour de la liberté de la presse ?
Guerre en Ukraine : l’Afrique prise en étau entre l’Occident et Moscou ?
RD CONGO : LA FEMME, LE SEXE ET LE PRÉSIDENT
ALGÉRIE. Djamel Bensmaïl ou le Alain de Monéys algérien
MONTPELLIER. UN SOMMET FRANCE-AFRIQUE AVEC LES JEUNES. UNE PREMIÈRE.
LA RD CONGO ET LES MARCHANDS DE RÊVES
GUINÉE. Mamadou Bah : “Alpha Condé est tombé dans ses propres pièges”
RD CONGO. DE MOÏSE TSHOMBE À MOÏSE KATUMBI ?
TUNISIE. Les plaies de la liberté de la presse ravivées par le président Kaïs Saïed
TOGO. La presse sous l’oppression incessante du pouvoir
Maroc. La surveillance des journalistes n’a pas attendu Pegasus (ENQUÊTE)
La France en passe de lâcher le gouvernement de Brazzaville ?
RD CONGO. TSHISEKEDI EST-IL FICHU ?
MAGHREB. Élan putschiste tunisien et islamisme
Mamadou Bah en France : de la rue à la Maison des Journalistes (PORTRAIT 2/2)
Mamadou Bhoye Bah en Guinée: une lutte contre la corruption (PORTRAIT 1/2)
Législatives en Algérie : Abdelkader et le degré zéro de la politique
RD Congo-Rwanda, à l’heure de vérité biaisée
Le Séparatisme en France et en Afrique
De l’usage de la politique dégénérative en Algérie
Les non-dits sur la messe françafrique du 17-18 et l’énigme Sassou
Annuler la dette de l’Afrique. Et après ?
Congo. Ombres et lumières sur le gouvernement Collinet
Congo-France. Ombre et lumière sur l’élection présidentielle et la mort de Parfait Kolelas
RD Congo : un nouveau gouvernement sans issue
Algérie. Le Hirak aux prises avec la police politique
Tchad. La France de Macron à l’épreuve des réalités ?
Congo. « Marius chez vous », fin d’une émission populaire
Les islamistes, une marque déposée en Algérie
Guinée. Interview avec le député Sébastien Nadot
Algérie. Des présidents agonisants
Afrique de l’Ouest : ces élections qui tuent l’espoir
De Gouville : Le jour où j’ai rencontré Sankara
GUINEE CONAKRY – La liberté de la presse attaquée
GUINEE CONAKRY – Au lendemain des élections présidentielles, le chaos
Elections Européennes : L’influence des fakes news dans la confiance des jeunes envers la politique
/dans Liberté d'informer /par Justine LenormandLes chiffres parlent d’eux-mêmes: dans son dernier sondage pour Paris Match, Cnews et Sud-radio, Ifop-fiducial affirme que plus des 3/4, soit 77% des jeunes électeurs (18-25ans), prévoient de s’abstenir pour les élections Européennes.
En 2014 ils étaient 74% à ne pas avoir voté contre 71% en 2009. Mais pourquoi de plus en plus de jeunes ne se rendent plus aux urnes ?
Selon l’Ifop c’est “principalement pour des raisons liées au pessimisme sur la capacité de cette élection à changer les choses ou par manque d’identification à l’offre politique actuelle”.
“77% des jeunes électeurs prévoient de s’abstenir”
Jérome, représentant de la maison de l’Europe à Paris forme et informe sur la citoyenneté Européenne. Il organise des ateliers pédagogiques avec des adultes et des projets pédagogiques en partenariat avec des écoles pour toucher les plus jeunes. Il affirme que “les jeunes sont un peu perdus et savent qu’il y a des théories du complot, des fakes news. Mais ils ont du mal à savoir qui est quoi. C’est ce qu’(il) ressort de (son) expérience avec les jeunes, notamment les jeunes de banlieue.”
Toujours selon l’Ifop, 69% des jeunes électeurs se sentent mal informés sur l’Union Européenne. 17% se sentent même très mal informés précisément sur les actions de l’Union Européenne. Cependant, il existe des moyens pour réfuter et lutter contre ces fakes news ou ces théories du complot. En réponse à cette désinformation, pour les élections Européennes a été remis en avant le site les décodeurs de l’Europe lancé fin 2016 par la représentation de la Commission européenne en France.
La construction européenne fait selon elle l’objet de toute sorte d’idées fausses qui alimentent les fakes news. La volonté première de ce site est alors de permettre aux électeurs d’exprimer un vote «en connaissance de cause» en se basant sur la réalité et non sur des fakes news.
“C’est difficile pour eux de faire confiance”
Jérome nous confie aussi que les jeunes “ne connaissent pas les décodeurs de l’Europe et même quand (il) leur en parle c’est difficile pour eux de faire confiance à une institution que ce soit à l’échelle européenne nationale ou locale, peu importe ils ont du mal à faire confiance à une institution“.
Seulement 9% des français déclarent avoir confiance envers les partis politique nous apprenait le 10e baromètre annuel de la confiance du Centre d’étude de la vie politique (Cevipof) réalisé par l’institut OpinionWay et publié en Janvier dernier. Les fakes news et les croyances en des théories du complot participent en partie à augmenter cette défiance envers les institutions et les acteurs de la vie démocratique, qui n’a jamais atteint ce niveau.
“Les grandes rédactions s’attachent aussi à lutter contre les fakes news”
Rudy Reichstadt, directeur de conspiracy Watch nous indique que de leur côté, les grandes rédactions s’attachent aussi à lutter contre les fakes news et théories du complot grâce à des cellules dédiées.
Il existe entre autre les décodeurs du monde, afp factuel ou encore fact check Eu. Fact Check Eu réunit 19 médias européens. Ils vérifient les fakes news liées aux élections européennes. Le Monde, 20 minutes, l’AFP et Libération en font parti notamment pour la partie française.
Rudy Reichstadt ajoute que les moyens pour lutter contre les fakes news ou les théories du complot sont “nécessaire mais pas suffisant. C’est important de répondre à cette propagande et ne pas laisser les Français sans élément pour contre argumenter donc ce travail est précieux”.
*Sondage Ifop: réalisé sur un échantillon de 1498 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 25 ans par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 24 avril 2019. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession).
La République se délite. La semaine qui vient de s’achever révèle un grand nombre de
Depuis quatre mois, journalistes, artistes et activistes du monde se mobilisent pour faire libérer Stanis Bujakera, journaliste congolais.
Le 25 janvier 2024, l’Assemblée nationale congolaise a tenu une session extraordinaire pour modifier l’article 36 de la loi de finances 2024.
Plus de 100 jours après le début de la guerre Israël-Hamas, Ghys Fortune Bemba revient sur la spiritualité commune des juifs et musulmans.
Jean-Jules Lema Landu revient sur la victoire du président Félix Tshisekedi, élu avec 73,4% des suffrages exprimés. Une affaire définitivement dans le sac ?
République Démocratique du Congo : une opposition versatile
/dans Afrique, Tribune Libre /par Jean-Jules Lema Landu[POLITIQUE] L’accord signé, dimanche 11 novembre à Genève, par sept membres de l’opposition congolaise, n’a pas résisté aux sirènes de l’ego. Il visait à désigner un candidat commun, en vue d’affronter le camp du président sortant Kabila aux prochaines élections, le 23 décembre prochain. Aussitôt signé aussitôt désavoué par deux d’entre eux. En moins de de 24 heures.