En Mauritanie, enfermer les mineurs en prison est un business

En Mauritanie, les prisons destinées aux mineurs sont devenues des abattoirs où les enfants sont considérés comme des moyens d’obtenir de l’argent.

C’est un véritable business. Pourtant ces prisons sont financées par l’Union Européenne et par des ONG. Ainsi, un centre d’accueil pour l’insertion des enfants en conflit avec la loi a été construit. Ce centre est financé à hauteur d’1 million d’euros par l’Union Européenne et l’ONG suisse Terre des Hommes. L’Etat mauritanien ayant octroyé le terrain.

De graves accusations en prison

Le directeur du centre, Mohamed Vall Ould Youcef, est mis à l’index sur sa gestion de graves scandales sexuels et sur les traitements inhumains envers les enfants. Cette accusation est émise par une ONG des droits humains, l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme – AMHD – . Elle « exige l’accès à tous les lieux de détention pour permettre aux détenus de bénéficier des aides juridiques nécessaires ».

A l’inverse, le directeur du centre, Mohamed Vall Ould Youcef, nie en bloc toutes les accusations en s’appuyant sur d’autres rapports que ceux de l’ONG.

Des mineurs sans avenir

Cependant, l’ONG ne fait que reprendre les cris d’alerte des parents, qui constatent de nombreux actes « immoraux », des conditions de vie très précaires, des jugements à l’emporte-pièce…

Outre le fait que la justice mauritanienne est expéditive avec des prisons qui ne respectent pas les droits des détenus, des cellules pleines, des morts sans autopsie… Aujourd’hui, ses enfants sont privés de droit civil et de leur droit à l’éducation. Ces enfants sont détenus en prison sans jugement, sans voix pour les défendre, même les mesures d’accompagnement font défaut pour une seconde chance.  

Menacé d’arrestation et d’emprisonnement pour avoir exercé son travail de journaliste, voici l’avant-dernière interview en Mauritanie, d’un des journalistes résidents à la MDJ contraint à l’exil. Justement, il interviewait le directeur du centre, Mohamed Vall Ould Youcef. L’échange est très tendu.

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EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME

GUINÉE CONAKRY – Les opposants en prison afin de préparer l’élection présidentielle

Sous couvert de lois scélérates et d’une démocratie tronquée, la purge des candidats à l’élection présidentielle continue et n’épargne aucun opposant politique. C’est ce qui s’est passé ce samedi 12 septembre 2020 : le régime dictatorial d’Alpha Condé a kidnappé Souleymane Condé. Cet homme est l’ancien coordinateur du FNDC (Front pour le respect de la Constitution) aux États-Unis d’Amérique. Le FNDC dénonce un règlement de compte contre Souleyene Condé. Son arrestation étant intervenue après le lancement de son mouvement politique: Diversité Républicaine de Guinée.

Souleymane Condé n’est pas un inconnu. Pour preuve, il était l’invité de l’émission «Les Grandes Gueules» de la radio Espace FM le vendredi 11 septembre.

Son arrestation pourrait avoir des liens avec des propos qu’il a tenu lors de cette émission. Selon le site Guinéenews, voici les raisons mis en avant par le patron de la Direction centrale de la police judiciaire, Fabou Camara.

Souleyemane Condé a été arrêté pour ses publications sur son compte Facebook. On l’a interpellé pour ça. Tout ce qui viole la loi constitue une infraction. C’est donc par rapport à ça qu’on l’a interpellé“.

A la question de savoir si une convocation a été envoyée à Souleymane Condé, il affirme qu’il n’en avait pas besoin: “On ne convoque pas quelqu’un qui est en flagrant délit. Il n’y a pas de convocation. On le [localise], on le trouve, on l’interpelle. C’est ça la règle.

Du coup, nous nous sommes penchés sur la règle de droit concernant le flagrant délit en Guinée Conakry :

  • Article 50 :
    • – Est qualifié crime ou délit flagrant, le crime ou le délit qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre.
    • Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin de l’action, la personne soupçonnée est poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objets, ou présente des traces ou indices, laissant penser qu’elle a participé au crime ou délit.
    • Est assimilé au crime ou délit flagrant tout crime ou délit qui même non commis dans les circonstances prévues à l’alinéa précédent a été commis dans une maison dont le chef requiert le Procureur de la République ou un Officier de Police Judiciaire pour le constater.
    • Est également soumise à la procédure du flagrant délit, toute infraction correctionnelle, passible d’une peine d’emprisonnement qui, à la suite d’une enquête officieuse, ne paraît pas devoir faire l’objet d’une instruction préalable, en raison soit des aveux de l’inculpé, soit de l’existence de charges suffisantes.

Donc, quelle publication de Souleyemane Condé est qualifiable de flagrant délit ? Malgré une lecture acharnée, rien ne nous a semblé enfreindre la loi. 

En somme, il faut juste s’opposer au troisième mandat du président pour être arrêter, puis se voir attribuer des infractions non fondées. C’est la loi assujetie à la volonté et à l’humeur du pouvoir dictatorial d’Alpha Condé.

On se souvient qu’Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, coordinateur national adjoint de “Tournons la page – Guinée” et responsable de la mobilisation et des antennes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) le 17 avril dernier, au lendemain de son intervention dans cette émission, avait lui aussi été immédiatement arrêté et conduit à la maison centrale de Conakry.

Il patienta plus de quatre mois en prison, avant d’obtenir sa liberté par la contribution des organisations nationales et internationales de droits de l’homme et les avocats du FNDC.

Alpha Condé, un dictateur de plus en plus violent

Pour rappel, en plus de sa candidature illégale pour obtenir un troisième mandat présidentiel contraire à la Constitution de 2010, Alpha Condé a endeuillé plusieurs familles guinéennes.

Cette campagne électorale et cette élection contestée tuera plus d’un guinéen. Dans l’opposition acculée et réprimée, les esprits s’échauffent. Les partisans de Cellou Dalein Diallo font craindre une violence post-électorale non maitrisée.

Mais comment imaginer qu’une dictature si répressive et à l’allure si démocratique, qui a déjà changé la Constitution comme si ce n’était rien, qui envoie ses opposants en prison pour des écrits sur les réseaux sociaux ou des commentaires en radio, comment ce régime pourrait perdre ces élections ? Y aura-t-il un contrôle anti-fraude et serait-ce efficace ?

Mais si nous restons sur les faits, une lecture de l’histoire prime sur les autres: Alpha Condé veut mourir au pouvoir comme ces prédécesseurs. Que ce soit Sekou Touré mort au pouvoir en 1984 ou le général Lansana Conté, lui aussi mort au pouvoir en 2008. Mais pour l’instant, les seuls qui risquent de mourir, c’est le peuple guinéen et les idéaux démocratiques.

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EGYPTE – Episode 4 – La peur et la dépression contaminent la société égyptienne

EGYPTE – Episode 4 – La peur et la dépression accompagne la société égyptienne


«Je ne peux pas dormir, je ne peux plus penser, je me sens détruite» m’écrit la mère d’Hossam tard dans la nuit.


La famille d’Hossam attend. Que se passe-t-il pour lui ? Le manque d’information dévore de l’intérieur. Certains jours, sa mère est pleine d’espoir. Quelques temps plus tard, elle désespère. Ce rythme s’impose au quotidien. 

Durant les premières semaines de détention, j’ai observé la lente détérioration psychologique de la mère d’Hossam. Une souffrance profonde qui l’accompagne. Elle a beau imaginer où est son fils, ce qu’il fait, avec qui il est… Son seul désir, c’est sa sécurité malgré les rumeurs de torture en prison, et l’espoir d’un retour à la maison.

Ce n’est pas que dans sa tête que la mère d’Hossam perd pied face à l’emprisonnement de son fils : Un jour, la famille se préparait à visiter le fils en prison ; Le lendemain, la visite est reportée. Incertitude, frustration, impuissance ont infesté la maison d’Hossam pendant son absence. Le moral est atteint. 

L’impact de la répression sur les égyptiens

Derrière chaque citoyen égyptien détenu (sans motif et le plus souvent torturé), il y a toujours une famille, des amis, des collègues… Ces personnes ne sont pas seulement affectées psychologiquement par l’absence de leur proche, elles sont aussi menacées par le gouvernement.

Durant ces derniers mois, le gouvernement a étendu la répression aux proches, y compris les parents de ceux qui sont considérés dangereux pour la sécurité du pays. Nous avons plusieurs exemples. Lors d’une descente de police en janvier 2020, la maison d’un journaliste critique du gouvernement, Mohamed el-Gahry, a été perquisitionné, et finalement son frère a été arrêté.

Son frère n’est ni politisé ni revendicatif. Il est arrêté car c’est le frère de Mohamed el-Gahry. Donc, si Mohamed s’était rendu à la police, son frère serait libre. Project on Middle East Democracy («Projet sur la Démocratie du Moyen Orient») a rapporté après que la directrice du Carnegie Endowment’s Middle East Programme, Michelle Dunne: «C’est l’exemple le plus récent (parmi beaucoup) où les gouvernement égyptien cible des membres de famille des dissidents».

En conséquence, des milliers d’égyptiens sont affectés directement et indirectement par la répression. C’est un processus de détérioration graduelle de la santé mentale d’une société entière car elle atteint psychologiquement les familles égyptiennes. Il y a de quoi être angoissé. 

Le Président d’Egypte Abdel Fattah al-Sissi

Les gens brisés par la répression égyptienne

«Sh’ab Maksour» signifie «les gens brisés». Ce sentiment est partout en Egypte, souffrir de la perte d’un être cher car il est enfermé n’a rien d’exceptionnel. En revanche, les souffrances qui sévissent au sein des familles prennent des formes très différentes.


«Je regarde autour de moi et tout ce dont je me souviens n’est plus là. Amis en prison, amis à l’étranger, amis déprimés chez eux. Je n’ai pas de choix, sinon celui de m’habituer à ce sentiment de manque»


Parmi la jeunesse égyptienne, des gens sont morts durant la révolution. D’autres ont été blessés et n’ont jamais récupéré physiquement ou mentalement, d’autres jeunes sont encore en prison ou ont été forcés de s’enfuir.

Et comme si cela ne suffit aps, les arrestations en masse dès septembre 2019 a enfoncé encore plus de famille dans cette crise étatique et sociale. Pour le peuple égyptien, la dernière décennie est devenue une succession de traumatismes difficiles à oublier.

«Je regarde autour de moi et tout ce dont je me souviens n’est plus là. Amis en prison, amis à l’étranger, amis déprimés chez eux. Je n’ai pas de choix, sinon celui de m’habituer à ce sentiment de manque» s’exprime un ex-activiste en regardant tristement les autres tables d’un café bondé au centre-ville du Caire.

J’ai observé en silence ce scénario se répandre autour de moi.

Des gens sont assis seuls en sirotant leur thé et café turque. Quelques hommes âgés fument la shisha et jouent au traditionnel tawla. Des groupes d’amis partagent un repas en plaisantant. Malgré ces scènes normales de la vie quotidienne, je pouvais percevoir les dures épreuves de la société égyptienne contemporaine avec ses effets durables sur le bien-être des gens. Or, les données officielles ne font que confirmer cette triste atmosphère.

Des études récentes montrent les problèmes psychologiques en forte augmentation ces dernières années. En aout 2019, le Centre National d’Etudes Sociales et Criminologiques a enregistré qu’au moins 25% des égyptiens souffre de problèmes psychologiques.

Le taux de suicides est aussi alarmant. Environ 150 jeunes égyptiens entre 25 et 30 ans se sont suicidés pendant les premier huit mois du 2019, selon la Coordination Egyptienne des Droits et Libertés (« Egyptian Coordination for Rights and Freedoms »). Lorsqu’en décembre 2019 l’étudiant Nader Mohammed, âgé de 20 ans, se jette d’un bâtiment de 187 mètres au Caire, les vidéos qui capturent son suicide sont devenues virales sur internet. Malgré le chox des images, les égyptiens n’ont aps été surpris.

«Il y a de nombreuses sources de pression sur les jeunes égyptiens, y compris les études, la famille, les attentes sociales et les problèmes économiques… La dictature actuelle nous empêche de supporter la vie en Egypte» me confie un ami en lisant les journaux.

Nader Mohamed, 20, threw himself from the top of Cairo Tower

Sensibiliser la population égyptienne

Dans ce contexte, aborder le problème de la santé mentale n’est pas une tache simple. Si d’un côté le stigma social associé avec les problèmes psychologiques empêchent beaucoup de gens d’exprimer leurs difficultés, de l’autre nous trouvons très peu de services disponibles.

Comme les institutions gouvernementales sont insuffisantes, les organisations citoyennes ont essayé de combler la fosse, mais pas sans enjeux.

Le Centre de Gestion – Réhabilitation des victimes de violence El Nadim a aidé des milliers d’égyptiens en fournissant des thérapies psychologiques et physiques. Le Centre a gagné le Prix Amnesty International Droits de l’Homme en 2018 et il continue courageusement ses activités malgré les nombreux obstacles qu’il rencontre, y compris sa fermeture administrative par la police en février 2018.

@picture-alliance/dpa/Polaris Images/Amnesty/D.smile

Il y a d’autres initiatives créatives qui contribuent à sensibiliser les égyptiens sur les questions de santé mentale. Dans les années qui ont suivi la révolution du 2011, le journal indépendant en ligne Mada Masr a lancé une section spéciale dédiée à la santé mentale en Egypte. La série d’articles publiée était une tentative de briser un tabou traditionnel dans la société égyptienne en créant une plateforme d’échange sécure et libre.

Les égyptiens unis dans la peur et dans la dépression

Peur et dépression se propagent dans l’esprit des gens. Elles sont accompagnées par des sentiments de vulnérabilité, d’insécurité et même de culpabilité : pour n’importe quoi tu peux être placé sans raison en détention. Cela affecte durement le bien-être général de la société égyptienne et de sa jeunesse révolutionnaire en particulier. L’esprit des grands espoirs et de l’attente ambitieuse et ouvertement démocratique du printemps arabe qui dominaient les rues d’Egypte en 2011 a été remplacé par la frustration, voir de l’indifférence.

Avec toutes ces émotions difficiles à partager et la répression aveugle qui pèsent sur les épaules des égyptiens, les expressions artistiques qui mentionnent les problèmes psychologiques sont appréciées avec enthousiasme par la population.

Cette nouvelle scène artistique est révélatrice de l’explosion d’énergie des gens qui chantaient les paroles de «Cherofobia» lors du dernier concert de la rock band égyptienne Massar Egbari. Des paroles simples et pénétrantes qui touchent le cœur des égyptiens, laissant sortir l’accumulation de sentiments négatifs tenus à l’intérieure trop longtemps.

I’m apologizing to you for my silence, when you want to talk

I’m apologizing for my existence, and apologizing for my absence

And that i tend to isolate, and row material for depression

And that i have Cherophobia, and severe lack of interest


Je m’excuse avec toi pour mon silence, quand tu veux parler

Et que moi j’ai Cherophobia, et une sévère manque d’intérêt

Je m’excuse pour mon existence, et je m’excuse pour mon absence

Et que je tends à m’isoler, et matière première pour la dépression


انا بعتذرلك عن سكوتي، وقت ما تحبي الكلام

وان عندي شيروفوبي ونقص حاد في الاهتمام

انا بعتذرلك عن وجودي، وبعتذر ع الغياب

واني مايل لانعزالي، ومادة خام للاكتئاب

« Tout individu a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne », la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), Art. 3 déclame.

Ce n’est pas le cas actuellement en Egypte où les mesures renforcées de sécurité ont de plus en plus restreint la vie publique, la liberté et la sûreté des citoyens égyptiens dans les années passées.

La réaction du gouvernement à la vague de protestation le 20 septembre 2019 confirme qu’il y a une politique de répression totale sous la présidence d’Abdel Fattah al-Sisi. Également, les mesures adoptées pour empêcher toute mobilisation populaire à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution égyptienne le 25 janvier 2020, révèlent la normalisation d’un état de peur totale dans le pays.

Un regard plus attentif sur les histoires de vie quotidienne des égyptiens ne peut pas nous laisser indifférents. Plutôt, il signale une oppression préoccupante menant à la détérioration, si non négligence totale, des droits de l’homme sous l’autorité du Directeur Adjoint des politiques dans le cadre du Project sur la Démocratie du Moyen Orient (Project on the Middle East Democracy – POMED) a appelé «le gouvernement le plus répressif dans l’histoire égyptienne moderne».

Parmi les histoires qui peuvent clairement illustrer cette situation, nous choisissons de présenter dans une série d’épisodes l’exemple d’Hossam, qui préfère rester anonyme pour des raisons de sécurité.

Ses vicissitudes depuis septembre 2019 stimulent plusieurs réflexions sur la situation actuelle dans un pays qui donne la priorité à la sécurité nationale mais où les citoyens arrivent difficilement à se sentir en sûreté.

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Chronicles from Egypt 3/4 – Searching for Justice

“Everyone has the right to life, liberty and security of person” the Universal Declaration of Human Rights (1948), Art. 3 recites.

This appears not to be the case in today’s Egypt, where reinforced security measures have increasingly been constricting Egyptian citizens’ life, liberty and security in the last years.

The government’s reaction to the wave of protests on September 20th, 2019 does not but confirm the presence of a policy of total repression under President Abdel Fattah al-Sisi’s rule.

Equally, the measures adopted to prevent any popular mobilization on the occasion of the anniversary of the Egyptian Revolution on January 25th, 2020 is highly indicative of the imposition of a state of total fear in the country.

A closer look into some everyday life stories of Egyptians cannot leave us indifferent.

Rather, it signals a worrying oppression leading to a deterioration, if not complete neglect, of human rights under what Project on the Middle East Democracy (POMED)’s Deputy Director for Policy, Andrew Miller, has called “the most repressive government in modern Egyptian history”.

Among the several stories that could clearly illustrate this scenario, we chose to present in a series of episodes the example of Hossam, who prefers to remain anonymous for security reasons. His vicissitudes since September 2019 stimulate a number of reflections on the current situation in a country that strongly prioritizes its national security but where citizens can hardly feel secure.

Episode 3 – Searching for justice: lawyers and human rights organizations at work

Let us go back to the tense moments following Hossam’s disappearance.

Suddenly, his family and friends found themselves into an unprecedented situation that required careful consideration. What were the best steps to take? Which were the most suitable people to reach out? Which organizations could help following his case? Who could be trusted?

With all these questions in mind and no time to waste, Hossam’s beloved ones quickly mobilized in his desperate search.

In reason of the distressing events of those days, major local human rights organizations were extremely responsive. Their Facebook pages were filled with documents explaining the most recommended procedures. Similar information were circulating through WhatsApp accompanied with phone numbers of trustworthy lawyers. A network of knowledgeable people were mobilizing to offer as much help as possible. Despite the unfavorable context, people falling into the unfortunate possibility of knowing anyone victim of enforced disappearance were not alone.

Few days after going to the local police station, Hossam’s family received the confirmation of what they had suspected from the very beginning. Hossam’s name appeared in the official list of people taken by the National Security near Tahrir Square on Saturday.

From that moment, the regular life of a tranquil family living in the Cairo countryside was turned ups and down. They had no choice but to start reach out lawyers, human rights organizations, local authorities in an attempt to bring Hossam safe back home.

Ahlam Almuetaqala (Dreams of the Detainee) Créateur: Inji Efflatoun Lieu: Egypt

The Egyptian fight against terrorism in court

After Al-Sisi takeover in 2013, fighting terrorism has represented the focal point in the official state discourse, progressively used after 2015 and further reinforced after last September protests. A comparative observation of the most recurrent charges suggests the arbitrary nature of legal justifications for the most recent detentions.

In addition to the accusation of “joining terrorist groups”, the charges of “spreading false news”, “misuse of social media” and “undermining national security” are persistently used. Under these very broad statements, it is evident that anyone could easily fall into the category of people to detain, as it was the case for Hossam.

As reported by Amnesty international in the weeks following the outbreak of protests, “The protesters and those arrested –who all face terrorism-related charges- have an extremely diverse range of age, socio-economic, gender and religious backgrounds, including non-political backgrounds”.

Human rights organizations have been pursuing several paths to review the penal code in order to bring more clarity to the reasons for detention in Egypt.

On December 14th and 15th, the National Council for Human Rights (NCHR) called for “the need to update and activate amendments”, especially with regards to pre-trial detention, but in vain. Rather, during the first months of 2020, the government proposed new legislative amendments to further toughen what human rights groups call the “draconian” 2015 anti-terrorism law. In fact, On February 10th, Egyptian parliament approved amendments to the anti-terrorism law, broadening the definition of terrorist activities and terrorist financing as well as imposing harsher sentences for terrorism-related crimes.

Lawyers and human rights organization at work: a strenuous struggle

In a country where the rule of law seems a mere abstraction, lawyers and human rights organizations could naturally be deluded. Nonetheless, many believers in the need for justice do not give up.

Remarkably, the weeks following the wave of arrests saw a well-orchestrated coordination of lawyers, human rights organizations, journalists, academics and activists denouncing that reality.

Numerous statements bringing light to the alarming application of law in Egypt were released. In October, NCHR called the last wave of arrest of people on the street unconstitutional. As a reaction, security forces mobilized all media outlets to criticize the council and his President, Mohamed Fayek, declaring that “he lacks knowledge of his own country’s laws”.

Although recurring to legal instruments to bring justice has proved to be extremely challenging, several lawyers continued their valorous struggle.

They were incessantly monitoring the situation, releasing essential information and taking action. Most importantly, they have put themselves at complete disposal of the community in need, sacrificing vital hours of sleep and any kind of personal life. A look into the Twitter and Facebook accounts of major lawyers reveals weeks of uninterrupted work, with posts published every hour, day and night.

Not only has that urgent scenario put a serious strain on lawyers’ psychological health, but it has also implied dangers for their safety.

Generally, an Egyptian lawyer defending sensitive causes can put his or her own life at risk. Remarkably, Ibrahim Metlawy, a lawyer working on the case of Italian PhD student Giulio Regeni murdered in Egypt during his field research, was arrested, detained and tortured in September 2017.

Last September scenario further proved the current criminalization of human rights. Not only detention and torture, but also harassment and threats are recurrently adopted to discourage this activity. Among others, Human right lawyer and executive director of the Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) Gamal Eid was assaulted by a dozen of armed men who he suspected were police officers as reported by BBC on December 30th, 2019.

Gamal Eid posted a picture of himself covered in paint after the alleged attack-BBC

In their report “Human rights behind bars in Egypt”, EuroMed Rights monitors current human right defenders at risk showing the innumerous faces of those who have been targeted. In addition to detention, the Egyptian state frequently recurs to police probation, travel ban, asset freeze.

Lawyers and human rights defenders represent a vital component of the Egyptian community in search for justice. With their knowledge, strenuous work and unstoppable commitment, they have been assisting thousands of people in their journey through detention, while putting themselves at risk.

However, people’s confidence in the power of law to bring justice in cases of arbitrary detention has been challenged to the point of exhaustion. Without doubt, what remains in the mind of victims of injustice is the need of change while continuing “wrestling with the darkness” (نصارع الظلام) as framed by Egyptian revolutionary musician and poet Ali Talibab.

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EGYPTE – Episode 3 – La dictature s’attaque aux familles des prisonniers

C’est l’histoire d’une famille qui se bat pour communiquer avec Alaa Abd El Fattah, militant emprisonné dans les geoles égyptiennes. Seif, sa soeur, a été enlevée par des forces de sécurité en civil devant le bureau du procureur général dans le quartier de Rehab au Caire ce mardi 23 juin 2020. Seif était venue déposer plainte en tant que victime d’un attentat et d’un vol qualifié survenu la veille devant le complexe pénitentiaire de Tora.

Le complexe pénitentiaire de Tora, de sinistre réputation, continue de broyer des citoyens égyptiens. Enfermés pour un rien, l’enfer des prisons égyptiennes est une série proposée par l’Oeil de la MDJ. 

Mardi, Sanaa est arrivée devant le bureau du procureur général vers 14 heures. Des agents de sécurité en civil l’ont arrêtée, elle et son avocat, à la porte de l’immeuble et lui ont demandé sa carte d’identité nationale.


Depuis le 12 mars, tous les prisonniers en Égypte ont vu leur famille et leurs avocats suspendus en raison de restrictions liées aux coronavirus.


Une fois son identité établie, ils ont repoussé son avocat et ont forcé Sanaa à monter dans un microbus banalisé et sont partis, suivis de trois voitures banalisées. Elle est apparue une heure et demie plus tard au parquet, selon son avocat, Khaled Ali. On ne sait toujours pas quelles charges sont retenues.

Sanaa, sa mère Laila Soueif, et sa sœur Mona Seif, s’étaient rendues au bureau du procureur général en compagnie de leurs avocats pour déposer une plainte concernant l’attaque de lundi à l’extérieur de Tora.

Les trois femmes se rendaient à Tora tous les jours depuis plusieurs jours afin de recevoir une lettre d’Alaa que les responsables de la prison avaient promis de leur transmettre.

Depuis le 12 mars, tous les prisonniers en Égypte ont vu leur famille et leurs avocats suspendus en raison de restrictions liées aux coronavirus.

Mais ces dernières semaines, la communication par lettre a été autorisée – mais pas pour Alaa, qui n’a reçu que deux correspondances en trois mois:

  • Une brève note le 18 mai informant sa famille qu’il mettait fin à une grève de la faim qu’il avait lancée après son et d’autres prévenus n’ont pas pu assister aux audiences de renouvellement de la détention.
  • L’autre, un message tout aussi court le 6 juin.

Pendant plusieurs jours avant l’agression, les autorités pénitentiaires ont promi qu’une lettre serait livrée. Chaque jour, Laila Soueif revenait aux portes de la prison et aucune lettre n’apparaissait. Samedi, après avoir été retirée de force de la zone d’attente habituelle, Laila a décidé qu’elle ne rentrerait pas chez elle et dormirait devant les portes de la prison.

Dimanche soir, ses filles Mona et Sanaa l’ont rejoint. Elles ont toutes dormi sur le trottoir à l’extérieur de la prison, puis à l’aube ont été attaqués par un groupe de femmes en civil.

Elles les ont battues avec des bâtons, les ont traînées par les cheveux et ont volées leurs affaires à la vue des agents de sécurité se tenant devant la prison. La famille a ensuite publié en ligne des photos montrant de graves ecchymoses sur le corps de Sanaa. Ils surveillaient de près les signes de commotion cérébrale.

La seule raison pour laquelle Sanaa est venue avec nous aujourd’hui, c’est que les procureurs voient les ecchymoses sur son corps, comme preuve de l’attaque d’hier”, a déclaré Mona.

«Le procureur connaît les menaces et les abus auxquels Alaa et notre famille ont été confrontés… Au lieu de la recevoir en tant que victime de coups et d’agressions perpétrés sous la direction du ministère de l’Intérieur et de la sécurité de l’État, et de documenter ses blessures, le procureur est complice de la remettre aux services responsables des violences dont elle fait l’objet” a déclaré Mona dans un flux en direct environ une heure après l’enlèvement.

«Rappelez-vous, Sanaa a été battue, y compris avec un bâton, traînée par terre, volée et agressée verbalement en plein air, devant les forces de sécurité à la prison de Tora hier. Imaginez le danger dans lequel elle se trouve actuellement”, a déclaré Mona.

Et imaginez le danger qu’Alaa et les autres prisonniers dont nous ne savons rien se trouvent également. Ma mère et moi ne quitterons pas le bureau du procureur avant que Sanaa ne soit amenée ici.”

Alaa Abd El Fattah est l’un des militants et des penseurs politiques les plus connus d’Égypte, bien qu’il ait été emprisonné pendant la grande majorité des années depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah el Sisi.

Il fait partie des milliers d’Égyptiens actuellement en détention provisoire. Il a été arrêté en septembre 2019, dans le cadre de la «vague d’arrestations de septembre” à la suite de petites manifestations provoquées par le dénonciateur, Mohamed Ali.

Données sur le nombre de détenus par la Commission Egyptienne pour les Droits et les Libertés - The Egyptian Commission for Rights and Freedoms © ECRF

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EGYPTE – Episode 2 – Au-delà des privations de liberté

“Tout individu a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne”, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), Art. 3 déclame.

Ce n’est pas le cas actuellement en Egypte où les mesures renforcées de sécurité ont de plus en plus restreint la vie publique, la liberté et la sûreté des citoyens égyptiens dans les années passées.

La réaction du gouvernement à la vague de protestation le 20 septembre 2019 confirme qu’il y a une politique de répression totale sous la présidence d’Abdel Fattah al-Sisi. Également, les mesures adoptées pour empêcher toute mobilisation populaire à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution égyptienne le 25 janvier 2020, révèlent la normalisation d’un état de peur totale dans le pays.

Un regard plus attentif sur les histoires de vie quotidienne des égyptiens ne peut pas nous laisser indifférents. Plutôt, il signale une oppression préoccupante menant à la détérioration, si non négligence totale, des droits de l’homme sous l’autorité du Directeur Adjoint des politiques dans le cadre du Project sur la Démocratie du Moyen Orient (Project on the Middle East Democracy – POMED) a appelé «le gouvernement le plus répressif dans l’histoire égyptienne moderne».

Parmi les histoires qui peuvent clairement illustrer cette situation, nous choisissons de présenter dans une série d’épisodes l’exemple d’Hossam, qui préfère rester anonyme pour des raisons de sécurité.

Ses vicissitudes depuis septembre 2019 stimulent plusieurs réflexions sur la situation actuelle dans un pays qui donne la priorité à la sécurité nationale mais où les citoyens arrivent difficilement à se sentir en sûreté.

Torture systématique et abus dans les prisons égyptiennes

Depuis la présidence d’Abdel Fattah el-Sisi, tout le monde sait que la répression d’activistes, bloggeurs, journalistes et chercheurs a atteint un pic alarmant.

C’est devenu une pratique commune, celle de réduire au silence l’opposition grâce à la disparition forcée, l’assaut et la détention des gens qui défient le discours officiel de l’Etat.

Sauver des détenus égyptiens

Dans son reportage biannuel sur la détention en Egypte, le Detention Watch Project a compté :

  • 932 disparitions forcées
  • 638 détentions arbitraires
  • 320 meurtres équivoques dans la première moitié de l’année 2019

En décembre 2019, l’Institut International de la Presse a comptabilisé 61 journalistes emprisonnés dont 25 arrêtés entre ctobre et décembre.

© CPJ – Statistiques des journalistes attaqués en Egypte depuis 1992

En plus, les protestations de septembre ont provoqué une intensification ultérieure de répression gouvernementale. La campagne lancée sur Twitter en novembre 2019 avec l’hashtag #SaveEgyptianDetainees confirme une augmentation déplorable des détentions arbitraires.

Comme dans le cas d’Hossam, plusieurs personnes ont été enlevées dans la rue, environ 4321 détenus entre le 20 septembre et le 21 octobre 2019, selon la Commission Égyptienne pour les Droits et les Libertés (The Egyptian Commission for Rights and Freedoms – ECFR).

Données sur le nombre de détenus par la Commission Egyptienne pour les Droits et les Libertés - The Egyptian Commission for Rights and Freedoms © ECRF

Pendant celle période, des milliers de citoyens ont fait l’expérience d’une détention.

Après une période exténuante d’attente (peu d’informations et beaucoup d’incertitudes extrêmes), quelques détenus ont été progressivement libérés. Comme une journaliste du Wall Street Journal basée au Caire, Amira el-Fekki, l’a expliqué le 4 décembre 2019: «Pendant que les autorités égyptiennes ont continué à libérer centaines de détenus depuis les événements du 20 septembre, les rétracteurs du gouvernement sont ténus en prison sous des vagues accusations».

La menace de la détention a pris sa forme extrême, menant à une conscience diffusée de la prédominance de «Dhulm», injustice, dans l’actuel Etat égyptien.

La torture systématique dans les prisons égyptiennes. Si «Dhulm» est une pensée récurrente dans la tête de milliers d’égyptiens, le mot «Ta’azib», torture, est également devenu très important dans le vocabulaire égyptien arabe.

En Egypte, la détention ne se limite pas à la privation de la liberté. Depuis les années du Président Gamal Abdel Nasser, les prisons ont été associées avec maltraitements, abuses et, surtout, torture.

Encore, sous la présidence d’Abdel Fattah el-Sisi, les méthodes des forces de sécurité de l’Etat semblent devenir exponentiellement brutales. «C’est juste, mais dépassé. Les prisons aujourd’hui sont beaucoup pire que ça», un activiste égyptien qui vit à l’étranger a exclamé.

Il était à la projection d’un film inspiré par des événements réels sur la torture en Egypte titré «el Hatk» (L’assaut), réalisé par Mohamed el Bahrawi.

Cette perception de l’augmentation de brutalité dans les pratiques adoptées pour silencer l’opposition est confirmée aussi par des études officielles réalisées par des organisations internationales.

En juin 2017, le Comite ONU contre la Torture a affirmé que la situation actuelle mène à «la conclusion incontestable que la torture est une pratique systématique en Egypte».

Les nombreux témoignages des ex prisonniers également envoient un message alarmant. Dans l’article «Thinking with Alaa» apparu dans le journal indépendant en ligne Mada Masr, le célèbre activiste des droits de l’homme Alaa Abdel Fattah a commencé à dénoncer ouvertement les conditions déplorables des prisons depuis sa dernière détention en prison.

Outre la durabilité inévitable de la torture, pendant son emprisonnement on lui a nié tout besoin fondamental y compris l’accès aux matériels de lecture, à la lumière naturelle et à l’eau propre.

Pendant que le gouvernement a récemment tenté de montrer une image positive des prisons égyptiennes en organisant des visites pré-programmées pour des journalistes et des officiers, comme la visite ouverte à la prison de Tora en novembre 2019, une recherche indépendante sur le sujet suggère une réalité complètement différente.

La réaction internationale

Le 14 novembre 2019 Al Monitor reporte que la cofondatrice du mouvement 6 April et journaliste Israa Abdelfattah va commencer une grève de la soif. Elle essayait à ouvrir une enquête officielle sur des plaintes concernant son endurance à la torture en détention provisoire.

Dans un Etat où les appels à une application équitable et transparente de la loi sont vains, les gens ont été laissés sans d’autres moyens sauf des gestes extrêmes pour faire entendre leur cause. C’est donc naturel de se demander quelle est la réaction internationale à un pays qui a manifestement violé les droits fondamentaux de l’homme universellement protégés par des conventions internationales.

En février 2020, six ONG en défense des droits de l’homme ont demandé dans une lettre collective au Conseil Européen «une révision complète des relations de l’Union Européenne avec l’Egypte» en raison de la répression continue des droits de l’homme dans le pays.

Tandis que nombreuses organisations internationales comme Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters without Borders, Committee to Protect Journalists et d’autres dénoncent la réalité alarmante dans l’Egypte actuel, les Etats ont souvent fermé les yeux sur la question.

Même devant des cas importants qui ont reçu une grande couverture médiatique et sont directement reliés avec d’autres pays, les gouvernements ont réagi très peu ou pas du tout.

Le cas le plus récent de l’égyptien Patrick Zaki George, étudiant en Italie arrêté lors de son arrivée à l’Aéroport du Caire le 7 février 2020, a provoqué une indignation générale accompagnée par des affirmations de politiciens comme le président du Parlement Européen David Sassoli.

Cependant, nous ne pouvons pas observer aucune mesure qui effectivement rédiscute les relations diplomatiques et économiques avec l’Egypte. Entre outres, les affaires commerciales entre l’Italie et l’Egypte ont même augmenté.

Le journal panarabe al-Araby al-Jadid a reporté quelques jours après la possibilité d’un accord imminent sur l’armement de 9 billiards d’euros entre le Caire et Rome.

Les cas où les victimes du système répressif égyptien ne sont pas seulement des citoyens égyptiens sont récurrents, de la disparition mystérieuse, torture et meurtre de l’étudiant italien Giulio Regeni en 2016 à la mort en prison de l’américain-égyptien Mustafa Kassem le 13 janvier 2020.

La question est si la communauté internationale aura jamais l’’intention d’entendre activement et pas seulement prétendre d’entendre les voix de milliers de personnes qui souffrent des injustices en Egypte.

Celles voix qui crient fort l’inhumanité des prisons en Egypte, comme exprimé dans la chanson puissante de Ramy Essam «Fe segn bel Alwan» (Prison colorée). «Oh état de gens tristes, honte sur vos idées. Gloire aux prisonniers tant que vous êtes des hypocrites».

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