
Eunice Zunon : la prof de l’humour ivoirien
Cette frêle jeune fille de moins de trente ans s’est positionnée dans le milieu de l’humour ivoirien, voir africain. Ses vidéos parodient des stars du show-biz et de la politique. Elles récoltent de très nombreuses vues sur les réseaux sociaux. Lucarne sur un talent prometteur.
Née dans la commune de Yopougon il y a plus de 20 ans, Eunice Zunon est désormais presqu’incontournable dans la vidéosphère ivoirienne.
Début 2017, une parodie de l’actrice américaine Tiffany Amber Thiessen la propulse dans le cercle envié des faiseurs de vidéos les plus suivis sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire.
De sa voix fluette à fort accent bété (ethnie du centre-ouest ivoirien), Eunice à travers ses très courtes vidéos (4 minutes) rectifie les erreurs de prononciation et de langage de divers acteurs en vue sur la planète.
Si ses cibles favorites sont les stars ivoiriennes du “coupé-décalé” tel que Dj Arafat et Debordo Likunfa, elle “attaque” aussi les politiques et d’autres stars.
La tête sur les épaules et rêvant des meilleures scènes du monde, Eunice construit sa carrière. Son remarquable passage au “parlement du rire” le podium de la chaine “Canal Plus” du baromètre de l’humour africain, animé par le comédien Mamane chroniqueur entre autres à RFI.
Pas du goût de tout le monde
Les vidéos d’Eunice sont certes prisées mais ne font pas l’unanimité.
Elle a été souvent prise à partie pour ses parodies. Elle a été contrainte à des excuses publiques à Asalf’o le lead vocal du groupe Magic System après l’avoir, brocardé dans l’une de ses sorties quasi-quotidienne.
Aujourd'hui j'ai perdu mon compte instagram et je dois reprendre tout à https://t.co/m3zzg39Z5i ne pourrai vous décrire la douleur que je ressens après tout mon travail abattu pour avoir 222k abonnés.
Je suis toujours sous le pseudonyme "zunongram" https://t.co/fTTBFcU4Rt pic.twitter.com/rpbAiMJRR1— Zunontwitte (@eunice_zunon) February 16, 2019
Un de ses collègues, humouriste, qu’elle avait descendu dans une vidéo l’a tancé vertement en retour à travers une réplique filmée, la menaçant avec humour de lui faire une démonstration de sa virilité en comparaison de son érudition.
Des blagues et comportements machos, Eunice Zunon les affronte au quotidien. Pour elle cela constitue une sorte de booster pour lui permettre d’avancer.
“Aucun humouriste ne fait l’unanimité, si vous finissez une vidéo et qu’il n’y a que des félicitations, remettez-vous en cause !” lance t-elle dans un éclat de rire juvénile.
Celle qui apprécie bien les vidéos de l’humoriste française Anne-Sophie Bajon dite La Bajon, est certaine de tenir le bon bout et de faire partie des talents prometteurs de l’humour africain. Sa grande fierté c’est d’être reconnue comme telle par ses pairs qui lui ont donné une place de choix au sein de l’association des humoristes ivoiriens.
EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
/dans Culture, Journaliste MDJ, Liberté d'expression, Moyen et Proche Orient /par Hicham MansouriComment as- tu vécu les deux confinements?
C’est une expérience à la fois étrange, difficile et intéressante. C’est quelque chose que je n’ai jamais vécu. Je pense que c’est le cas pour des millions de personnes à travers le monde. C’était difficile, mais on a eu le temps de nous découvrir nous même. On commence à avoir l’habitude de rester chez soi. C’est intéressant pour quelqu’un comme moi qui sort beaucoup et ne passe que peu de temps à la maison. Sur le plan psychologique c’était dur, notamment avec le fameux “papier de sortie” [attestation de déplacement]. Soudain on sent cette autorité qui nous interdit de sortir “car ce n’est pas bien pour nous”. C’est liberticide comme action. Le second confinement a été encore plus difficile à mon avis. Les gens étaient plus solidaires pendant le premier. C’est ce qu’on a vu avec les applaudissements de 20h qui ont presque disparu pendant le second.
Et l’idée du film?
C’est pendant le second confinement justement. Je vis dans un appartement de 30 mètres carrés. Il fallait donc sortir marcher. Je le faisais chaque jour. Alors que je marchais un après-midi, j’ai remarqué les changements dans les couleurs des arbres. C’était le début du printemps. Il y avait quelques rayons de soleil. Et tout à coup j’ai senti une grande envie d’enlever mon masque, de respirer naturellement et de profiter de la nature. Je voulais me libérer. C’est donc comme ça que l’idée du film m’est venue à l’esprit.
Malgré cette sensation d’étouffement dans le film, il y a un message d’espoir…
Je ne sais pas. Pour moi le film traite d’une question politique : un manque de liberté. Marcher sans masque est devenu une façon de se libérer et d’exercer cette liberté. C’est quelque chose que nous n’avons pas toujours constaté avant la crise du Covid 19 et le confinement. Il y a bien sûr un espoir avec les images et le son. Mais moi ce que je veux faire passer ce n’est pas des messages, mais des sentiments. Une fois ces derniers transmis, c’est à chacun de déduire les messages qu’il veut capter.
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IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
/dans Culture, Liberté d'expression, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Massoumeh RAOUFMohammad-Reza Shajarian maître de la musique traditionnelle persane était connu pour ses prises de position publiques contre la répression brutale des manifestations nationales de 2009 et pour sa rhétorique contre le régime.
Très vite après l’annonce de la mort de l’Ostad (qui signifie “maître” en persan), des milliers d’admirateurs de tous âges ont convergé vers l’hôpital Jam de Téhéran où il avait été admis il y a quelques jours dans un état critique, selon des journalistes de l’AFP sur place.
La foule qui s’est rassemblée devant l’hôpital Jam a scandé “Mort au dictateur“, “La télévision et la radio officielles sont une honte“, reprenant le chant de Shajarian lors des manifestations de 2009.
Les forces de sécurité iraniennes ont attaqué les personnes en deuil. Puis elles ont dispersé les foules qui célébraient la vie de Shajarian et protestaient contre la censure de son art et de sa musique.
Le régime a également tenté d’opprimer les voix du peuple iranien en limitant la bande passante de l’internet pendant ces manifestations. Mais certains ont pu poster de courtes vidéos sur les médias sociaux. Une vidéo a été largement diffusée sur les médias sociaux.
Elle montre Shajarian dans sa voiture qui brandit un symbole de paix tout en disant «Mort au dictateur» pendant les manifestations. Malgré les efforts du régime pour soumettre et contrôler l’expression artistique de Shajarian, cette manifestation publique démontre son importance pour le peuple iranien.
https://twitter.com/binam1418/status/1314253597924904963
L’héritage de Shajarian en matière de «solidarité avec le peuple»
Bien que Mohammad-Reza Shajarian soit un artiste iranien légendaire qui a changé le visage de la musique classique iranienne, il était également aimé du peuple à cause de ses discours contre le régime.
Dans une interview accordée à Euronews en 2015, Shajarian avait dit qu’il était populaire pas seulement pour sa musique. Il savait que le peuple l’aimait aussi parce qu’il était aux côtés du peuple, et non de l’élite dirigeante.
«Les artistes doivent faire très attention à leur comportement. La communauté est très intelligente et consciente. J’ai essayé de prendre le parti du peuple. Ma musique est pour le peuple, pas pour les ministres et les hommes d’État.»
Il était également un fervent partisan de la liberté. Dans plusieurs interviews, il a déclaré que les Iraniens finiraient par l’emporter sur le régime. Il avait foi en la force de son peuple pour aller arracher sa liberté.
«La mentalité de la majorité est une priorité par rapport à la mentalité d’une seule personne et finalement, la majorité l’emportera», a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision australienne SBS en 2010.
Dans une autre interview, il a déclaré que «les gens se battront pour ce qu’ils veulent et finiront par réussir.»
Sa musique chantait les rêves de liberté des Iraniens En 2002, Mohammad-Reza Shajarian a déclaré que l’Iran n’avait pas encore connu la démocratie et que sa musique reflétait la douleur et la souffrance du peuple.
«Il suffit de regarder notre histoire. Elle est pleine de guerre, de meurtres, de misère, de pression et de tyrannie. Et nous n’avons toujours pas vu la démocratie. Ma musique reflète cette situation. On ne peut pas demander à la musique de fermer les yeux et de se contenter de s’amuser et de danser. Nous n’avons pas encore atteint le moment d’utiliser ce genre de musique. Pour l’instant, notre musique reflète notre douleur. Tout cela découle de la tyrannie et de l’oppression. Tout notre art a changé pour refléter cela.»
Dans une chanson sortie en 2009, Zaban-é Atache (Langage du feu), il lançait un “Laisse ton fusil à terre mon frère“, compris immédiatement comme un message aux forces paramilitaires qui tirent sur les manifestants. L’artiste avait alors assuré que ses chansons ont toujours un rapport avec la situation politique et sociale du pays, même lorsqu’il chante les poèmes lyriques de Hafez ou Rumi. Boycotté dans les médias contrôlés par les mollahs Shajarian avait l’interdiction d’organiser des concerts depuis 2009. C’est à ce moment qu’il a défendu les manifestants du simulacre d’élection présidentielle des mollahs.
Sa musique a également été interdite de diffusion à la télévision publique, y compris sa célèbre prière du Ramadan, «Rabanna.»
Lors d’une cérémonie en l’honneur du légendaire poète iranien Hafez, en avril 2015, Shajarian a répondu au public qui l’encourageait à chanter.
Il lui a dit: «Je vis dans un pays où, depuis plusieurs années, il m’est interdit de chanter pour mon propre peuple.» En raison de sa popularité massive, le régime n’a pu riposter qu’en interdisant ses concerts et ses albums. Cela n’a fait que le rendre plus populaire.
Après une interdiction de 11 ans, la chaîne de télévision officielle, IRIB TV, a montré son image pour annoncer la nouvelle de sa mort jeudi 8 octobre 2020. Shajarian enterré près de la tombe du poète persan Ferdossi Mohammad-Réza Shajarian a été inhumé samedi 10 octobre dans la ville de Tous, près de la tombe du poète du dixième siècle Ferdossi, auteur de l’épopée persane Chahnameh (le Livre des Rois).
Son corps a été transporté le lendemain dans la ville sainte chiite de Mashhad, capitale de la province du Khorassan-é Razavi (nord-est), où il est né. Craignant de manifestations majeures, le régime a organisé les funérailles de M. Shajarian sous de hautes mesures sécuritaires.
Une foule d’«environ 150 personnes» dont sa famille était présente dans la cour du mausolée lors de l’enterrement. Des milliers personnes se sont rassemblées à l’extérieur, chantant les chansons de l’«Ostad» et regardant la cérémonie sur de grands écrans. Homayoun Shajarian a remercié les participants d’assister à la cérémonie de son père, en dépit «des difficultés».
Maryam Radjavi: son hommage à une voix irréductible en faveur de la liberté et d ela démocratie
Concernant le décès de M. Shajarian, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a déclaré:
«J’adresse toutes mes condoléances au peuple iranien et à la communauté des artistes, à la famille et aux amis de Shajarian pour la perte d’un des plus grands artistes d’Iran. Certes, ses œuvres brillantes lui survivront et s’inscrivent au nombre des trésors inestimables de l’art national. Shajarian a déclaré à plusieurs reprises dans des interviews qu’il faisait face à une dictature qui voulait le soumettre et qu’il refusait de plier. Il ne fait aucun doute que la communauté artistique en Iran et les amoureux de la musique iranienne nourriront davantage ses œuvres, ses enseignements et ses innovations et viendront enrichir les joyaux uniques de l’art et de la culture de notre pays. Sa voix a toute sa place dans le cœur de millions d’Iraniens depuis plusieurs générations et ne peut être réduite au silence. Le régime des mollahs ayant empêché la participation nombreuse aux obsèques de Shajarian, nous continuerons de rendre hommage à cette voix irréductible contre la dictature, jusqu’à sept jours.”
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LIBAN – Guerre et Paix, le symbole de la Beit Beirut
/dans Culture, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Hanadi KCHOUR«L’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme» – André Malraux
Selon Jean-Pierre Klein, ce type d’œuvre dévoile la quintessence de ce que le culturel peut apporter à une société civile: une «entremise destinée à mettre d’accord, à concilier ou à réconcilier des personnes, des partis, des États».
Connaitre le Liban à travers une œuvre d’art aimé et partagé par tous, c’est prendre l’histoire du Liban sous un angle particulier. Le lieu nommé «Beit Beirut» incarne les étapes du développement urbain et social de la capitale libanaise.
Beith Beirut: un symbole historique de la société multiculturelle libanaise
Beit Beirut est un musée vivant témoin de la guerre civile libanaise. Un témoin de la guerre civile libanaise, un héritage qui peut être partagé par les Libanais afin de tirer les leçons du passé douloureux et sanglant.
Sa forme reflète les caractéristiques sociales, culturelles et politiques de la ville. Édifié en 1924 par l’architecte libanais Youssef Afandi Aftimos, puis surélevé en 1932 de deux étages supplémentaires par l’architecte Fouad Kozah, Beit beruth est surnommée la «maison jaune» à cause de son grès ocre employé pour sa construction.
Détruite, reconstruite, témoin des horreurs de la guerre civile alors que ce lieu était devenu un dépôt pour les armes de guerre et un terrain privilégié pour les snipers. Les plaies du bâtiment sont aujourd’hui le symbole des effets psychologiques de la guerre gravée dans le subconscient du peuple libanais.
Il suffit d’un coup d’œil sur le bâtiment pour comprendre la représentation artistique et culturelle entre ses deux bâtiments qui ne font qu’un.
Maquette finale d’avant-projet d’ingénierie de Beit Beirut.
Le bâtiment jaune a résisté aux nombreuses tentatives de démolition des années 1990 grâce à l’appui de la société civile. Finalement, le bâtiment est devenu la propriété de la municipalité de Beyrouth et la décision de démolition a été annulée. Le projet de réhabilitation a conservé ses caractéristiques anciennes, mêlant les cicatrices du temps à la modernité, pour rester un espace ouvert et interactif documentant l’histoire de Beyrouth ancienne et moderne avec une exposition permanente.
Et plusieurs années plus tard en 2006, un projet de réhabilitation est né. La ville de Paris et la ville de Beyrouth ont uni leurs compétences pour atteindre l’objectif souhaité. Selon une approche intégrant préservation patrimoniale et innovante technologiquement, l’immeuble Barakat (du nom de ses propriétaires) est un lieu qui devait devenir un lieu de mémoire, de débat, d’échanges, de rencontres et d’Histoire, à même de réunir les citoyens en un lieu ouvert au public.
Aujourd’hui, la culture se transmet oralement grâce à la musique diffusée sur place, et dont le but est de transformer les vibrations négatives en vibrations positives, étant donné que chaque coin de la place nous ramène à l’époque de la guerre civile libanaise.
Beit Beirut, sa survie dépend-il des décisions politiques ?
L’aventure de ce lieu est comme la ville de Beyrouth, un combat du présent. Cet édifice souffre d’un manque de soutien financier et moral. Jusqu’à présent, aucun comité culturel n’a été nommé pour s’occuper des affaires de Beyrouth.
Ce n’est pas étonnant dans un pays comme le Liban, pays des contradictions et de la procrastination bien connue des services administratifs de la municipalité de Beyrouth. Conséquence, le lieu n’est ni valorisé, ni respecté. Il n’y a presque pas de promotion, que ce soit lors des événements artistiques ou pour d’autres événements. Et que dire de la page Facebook et du site web qui ne sont pas très actifs ?
Désormais, la Beit Berut est fermée au grand public sauf les jours où il y a des expositions d’art. Certains artistes comme Zeina El Khalil ont notamment utilisé la projection vidéo et la sculpture, quitte à désacraliser le lieu.
Car l’objectif de ces artistes libanais, est de «transformer cette ancienne machine à tuer en une plate-forme pour la guérison, la paix et la réconciliation» (agendaculturel, 2017).
L’art comme témoin d’une époque de transition
L’art devient le seul témoin de la réconciliation et la guérison du passé douloureux. Et indirectement, la société libanaise devient dynamique et innovante. Un processus de transformation de l’énergie négative et des éléments de violence et de destruction en énergie positive qui répand l’amour et la paix.
Beit Beyrout fait partie de nombreux projets à l’ordre du jour, au même titre que le Musée de l’Histoire de Beyrouth (Place des Martyrs), le Musée Archéologique de Beyrouth et la Maison de Fairouz. La réalité libanaise se transforme en activant le travail de ces lieux.
Est-ce que la suppression des effets psychologiques de la guerre civile commence par la destruction de tout ce qui la symbolise, y compris Beit Beirut ?
Après l’explosion du mois d’aout, les symboles d’unité nationale reste primordiale, et selon moi, Beit Berut est tout en haut de la liste.
Toujours debout, icône de la guerre civile, dédiée aux citoyens et à la mémoire, porteuse des valeurs du vivre ensemble avec le reste de la société, témoin de l’histoire architecturale libanaise, témoin d’une guerre qui a enflammée le pays pendant quinze ans et plus. Beit Berut est plus qu’un simple musée ou un haut lieu culturel, c’est la résistance artistique face à la violence au Liban.
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Cinéma – Le film “Soumaya”, un mélange d’émotions et de revendications
/dans Culture, France, Liberté d'expression, Tribune Libre /par Mamadou Bhoye BAHExceptionnelle, car ce moment s’est tenu loin de la sphère universitaire. D’habitude les étudiants et la professeure échangent autour de sujets scientifiques ou des formations professionnalisantes. L’université Paris 8 étant en grève, l’idée de prolonger l’enseignement en-dehors des cours est un moyen de respecter la grève tout en partageant des connaissances liés à notre sujet.
Pour cette rencontre exceptionnelle, nous étions réunis dans un endroit cinématographique, un lieu conçu pour recevoir des spectateurs. Nous avons eu la chance d’aller au cinéma, au 30 rue Saint-André des arts, dans l’élégant 6ème arrondissement de Paris.
À 13h15, flanqué au fond du mur, un écran géant dans une salle ornée de chaises rouge s’impose à nous, d’ailleurs rien ne gêne la bonne vue des spectateurs. Les lumières sont éteintes, ce qui rend le lieu sombre, doux et calme.
C’est dans ces conditions apaisantes et silencieuses qu’un son nous interpelle, puis l’écran s’est mis à scintiller, à illuminer la salle, prenant toute notre attention. Le film commençait.
https://www.youtube.com/watch?v=yf5zkVG7YnY
Le personnage principal, Soumaya, est cadre dans une société aéroportuaire depuis une dizaine d’années. Elle travaille dans une ambiance chaleureuse, jusqu’au jour où elle apprend son éviction de l’entreprise, à la télévision.
Nous sommes dans la période des attentats, et le secteur aéronautique est particulièrement surveillé. Pour ses employeurs, le fait qu’elle porte le voile en-dehors de son travail est un fait aggravant. Elle fait aussi partie d’un groupe affilié à une mosquée qui aide à l’apprentissage coranique.
Pour ses comportements légaux liés à sa religion, Soumaya est virée pour faute lourde, donc sans indemnité.
Au moment où j’écris ces quelques lignes, Soumaya est en bataille judiciaire contre son ancien employeur.
Je vous invite bien sûr à voir le film « Soumaya ». Soraya Hachoumi, qui tient le rôle de Soumaya, est venue en personne nous présenter ce film. Nous avons pu échanger avec elle et prendre quelques photos.
Le film ne laissant aucune chance aux cœurs fragiles, j’ai moi aussi ressenti beaucoup d’émotions. Le film « Soumaya » est très émouvant. Il m’a tellement bouleversé que je suis vite rentré à la Maison des journalistes pour écrire cet article et rendre hommage à ce que j’ai vu et ressenti. Je n’ai même pas pris le temps de boire un verre d’eau !
Soumaya
Sortie, le 5 février 2020, le film Soumaya dure 103 minutes, réalisé par Waheed Khan et Ubaydah Abu-Usayd, avec comme acteurs principaux Soraya Hachoumi, Sarah Perriez, Khalid Berkouz, Karine Dogliani, Sonya Mellah, Islem Sehili, Majida Ghomari et Assia Ait Abdelmalek.
https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1108443841248428032
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TÉHÉRAN TABOU FAIT VALSER LA MORALE AU PAYS DES MOLLAHS
Eunice Zunon : la prof de l’humour ivoirien
/dans Afrique, Culture, Tribune Libre /par Armand Ire[CULTURE] Eunice Zunon. Cette frêle jeune fille de moins de trente ans s’est positionnée dans le milieu de l’humour ivoirien, voir africain. Ses vidéos parodient des stars du show-biz et de la politique. Elles récoltent de très nombreuses vues sur les réseaux sociaux. Lucarne sur un talent prometteur.