
Solidarité avec les journalistes et syndicalistes turcs

La Turquie, qui détient 180 de nos confrères dans ses geôles, est la plus grande prison au monde de journalistes.
La répression en Turquie contre les journalistes et syndicalistes se poursuit inexorablement mettant en cause l’existence même de la liberté d’expression et de la liberté syndicale : cinq de nos confrères, dont une responsable syndicale, viennent de se voir condamnés à de lourdes peines de prison ferme.
Et tout ceci dans le silence total des gouvernements européens. Une Cour d’Istanbul a en effet confirmé le 29 novembre les peines de prison ferme prononcées en janvier dernier contre cinq de nos confrères pour « propagande terroriste » suite à une campagne de solidarité pour le journal pro kurde Özgür Gündem.
Ce média, fermé par décret-loi en octobre 2016, est accusé par les autorités turques d’être un des porte-voix de la rébellion kurde (PKK). La justice aux ordres a condamné à trois ans et 9 mois de prison Hüseyin Aykol, et 18 mois de détention ont été infligés à chacun des quatre autres confrères: Hüseyin Bektaş, Mehmet Ali Çelebi, Ayşe Düzkan et Ragıp Duran. Ayse Düzkan est également membre de la direction du syndicat turc Disk Basin.
Ces condamnations sont choquantes et inadmissibles. Elles sont le fait d’un régime qui ne tolère aucun des droits et libertés publiques qui fondent une démocratie. Les syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes, membres de la FIJ) appellent les autorités françaises à dénoncer ces condamnations incompatibles avec la « Charte de sauvegarde des droits de l’homme » et les valeurs du Conseil de l’Europe.
Les syndicats français appellent également les autorités allemandes à ne pas répondre aux demandes des autorités turques qui ont lancé un mandat d’arrêt à l’encontre du journaliste Can Dündar – ancien rédacteur en chef de Cumuriyet, réfugié en Allemagne – accusé par Ankara d’avoir incité aux manifestations en 2013 contre Recep Tayyip Erdogan lors du mouvement de défense du parc Gezi d’Istanbul.
La Turquie, qui détient 180 de nos confrères dans ses geôles, est la plus grande prison au monde de journalistes.
Avec la FIJ, appelons à la libération de tous les journalistes détenus. Nous adresserons en ce sens une lettre à l’ambassade de Turquie en France.

EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
Nous, les ennemis du terrorisme islamique
/dans Europe, France, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Maha HassanDimanche soir, le 6 octobre 2019, j’ai suivi le débat avec les invités au France 5 venus parler du film “Sœurs d’armes” de Caroline Fourest.
J’ai été stressée en écoutant la journaliste Caroline Fourest et l’actrice Amira Casar, en ayant peur qu’ils se trompent au sujet de mon pays. La présence de l’écrivain Patrice Franceschi, auteur de ‘Mourir pour Kobané‘, connu pour son engament pour la cause kurde me rassurait.
En tant de kurde, je sais que les ennemis d’Erdogan ne sont pas les islamistes mais les kurdes. J’ai peur, non seulement pour les kurdes, mais aussi pour les français.
J’étais fière d’écouter ces trois gens formidables, qui mettent en lumière la lutte des femmes kurdes. Pour moi, l’apparence des femmes Peshmerga est un symbole de la destruction de l’État Islamique ; nous savons que les femmes kurdes ont combattu des membres de Daech et le film de Caroline Fourest montre aussi cela.
Donc j’ai eu un sentiment partagé : triste pour la morte de policiers à la préfecture, mais rassurée par l’existence des combattants kurdes et leurs amis français.
Lundi matin, le 6 octobre, les réseaux soucieux étaient saturés par le tweet de Donald Trump qui a décidé le retrait des soldats américains du côté syrien de la frontière avec la Turquie.
En tant de kurde, je sais que les ennemis d’Erdogan ne sont pas les islamistes mais les kurdes. J’ai peur, non seulement pour les kurdes, mais aussi pour les français.
L’expérience de bataille d’Afrine, baptisée “Opération Rameau d’Olivier” par l’armée turque contre les forces kurdes, avait rempli cette zone kurde laïque de comportements religieux islamiques étrangers aux habitants de cette région.
Aujourd’hui, si on laisse à nouveau la Turquie rentrer au Rojava, cela augmentera encore les activités d’État Islamique.
Avant cette bataille, mes amis du Rojava m’ont parlé du mode de vie civile et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ils me poussaient à venir voir sur place cette démocratie incroyable, malgré la guerre et les ennemis de la liberté.
Tout cela s’est écroulé avec l’offensive de l’armée islamique aux ordres d’Erdogan. Cette armée qui considère les kurdes comme des ennemis contrairement aux islamistes intégristes.
Aujourd’hui, si on laisse à nouveau la Turquie rentrer au Rojava, cela augmentera encore les activités d’État Islamique.
Je parlerai un jour du rôle d’Ankara qui soutient les islamistes. En attendant je vous partage le lien d’un film qui vient de paraitre intitulé “Turquie… La sage-femme qui a créé ISIS” de Shiar Nayyo. Ce film qui explique comment la Turquie a participé activement à la création de l’Etat Islamique.
Je n’arrête pas de me poser la question, plus précisément, depuis l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo : que puis-je faire ?
Mardi matin, j’ai suivi à la télévision l’hommage rendu aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, tués ce 3 octobre lors de l’attaque perpétrée par Mickaël Harpon.
La révélation de la découverte d’une clé USB appartenant à Mickaël Harpon aggrave la situation. Selon Le Parisien, cette clé contient trois éléments à charge: “des fichiers informatiques avec de nombreuses vidéos de décapitation de Daech”.
En tant que journaliste et écrivaine française et kurde, je me trouve concernée deux fois par cette interconnexion: le terrorisme islamique en Syrie qui touche la France. Je suis consternée par mes deux cœurs qui battent en même temps, le français et le kurde.
Je n’arrête pas de me poser la question, plus précisément, depuis l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo : que puis-je faire ?
Et je pense que je pourrais faire plein de choses. Le rôle que je pourrais jouer, c’est d’expliquer comment nous pouvons libérer les bons musulmans des mauvais, et également sauver l’image de l’Islam des escrocs qui la manipulent !
Le premier point commun que je trouve dans la majorité des tueurs au nom de l’Islam, c’est que ces gens sont nés en Europe et qu’ils ne parlent pas bien la langue arabe, la langue du Coran. Ils ont appris l’Islam radical par des malfaiteurs qui ont leurs agendas politiques. Donc cet Islam, soit-disant djihadiste, n’a rien avoir avec l’Islam que nous l’avons connu et vécu dans les pays arabes.
Nous avons besoin aujourd’hui en France, je pense, de présenter une autre image de l’islam ; une histoire ouverte, tolèrante et libre.
Je parle toujours, comme écrivain, de ma grand-mère kurde musulmane qui m’a inspirée pour écrire mes premiers romans en arabe. Halima était la mère d’un fils communiste ; mon père.
Elle voyait mon père boire de l’alcool et elle priait près de lui en s’adressant au ciel pour protéger son fils. Gamine, je n’avais pas encore trouvé mon chemin. J’ai avoué à ma grand-mère que je suis athée, et en même temps, je l’accompagnais à la mosquée de quartier pendant le mois de Ramadan et je priais avec elle.
Ma grand-mère ne me l’a jamais reprochée, elle m’acceptait comme j’étais en espérant que Dieu m’oriente vers le bon chemin.
Voici un Islam que les tueurs ne connaissent pas, un islam spirituel et tolérant. Je suis née musulmane, d’un père laïque et d’une mère pratiquante, mais j’ai eu la chance de vivre la religion comme une tradition, pas comme une confession sacrée.
Ma mère n’hésitait pas à goûter, par curiosité, le verre de mon père, puis elle demandait à Dieu de la pardonner. Ma mère, ma grand-mère et beaucoup des femmes et d’hommes musulmans voyaient le Dieu comme tolérant, pas comme un gardien de prison, cette image imposée par les escrocs qui appellent à tuer les autres au nom de Dieu !
Grâce à mon éducation, j’ai grandi avec la critique de cette tradition et j’ai échappé à l’enfermement d’un culte éternel.
Nous avons besoin aujourd’hui en France, je pense, de présenter une autre image de l’islam ; une histoire ouverte, tolèrante et libre.
Je pense énormément aux enfants français de Daech, ceux qui étaient avec leurs parents en Syrie ou en Irak. Ces enfants vont jouer un jour leur rôle en France, c’est pourquoi je me sens responsable de me lutter pour l’avenir, même si le présent est encore noir pour moi et je ne sais pas a qui le tour demain d’être encore assassiné par ce terroriste, mais il ne faut pas baisser les bras, nous avons besoin d’ouvrir un dialogue libre pour arracher les garnis terroristes, car Daech est une tendance cultuelle et moral, et pour la détruire, il ne faut une arme culturelle.
Nous pouvons combattre ce terrorisme en ouvrant les portes aux défenseurs de la liberté: les kurdes en Syrie. Il faut les protéger militairement et politiquement, et aussi communiquer avec “les intellectuels” engagés en faveur de la liberté religieuse culturelle.
La guerre contre Daech est divisée en deux flancs : sur le terrain en Syrie, et en France ; et partout, pour la gagner, il nous faut chacun lutter à sa manière.
Je suis une femme kurde française, mon combat est en France, contre les idées terroristes qui menacent mon pays “Kurdistan” et menacent également le futur de mon pays “France”. Nous, kurdes libres, femmes combattantes, journalistes, écrivains, chercheurs… notre grande responsabilité aujourd’hui est de travailler ensemble. Nous sommes tous des cibles de Daech, et nous sommes tous leurs ennemis.
Désinformation, menaces et propagande politique rythment la vie des médias français au Burkina depuis le coup d’Etat d’Ibrahim Traoré en 2022.
A dix mois de la présidentielle, la tension se cristallise autour de la question ayant trait au « troisième mandat » du président Macky Sall.
Du 1er au 4 mars, Emmanuel Macron s’est rendu en Afrique centrale, où il devait présenter la « nouvelle politique africaine » de la France.
Après deux ans de guerre entre le gouvernement éthiopien et le TPLF, le retour de la presse est-il envisageable dans la région du Tigré ?
Par Jean-Jules Lema Landu ” La guerre en Ukraine place l’Afrique dans une position inconfortable.” Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France Il y a, d’abord, les anciens pays d’Europe occidentale. Après la séquence historique de colonisation, ils sont restés liés à leurs anciennes colonies. Y avait-il moyen de faire autrement, pour les Africains, […]
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L’enquête de Forbidden Stories a mis au jour en juillet 2021 l’usage intensif du logiciel israélien Pegasus pour venir à bout de la presse indépendante au Maroc. Mais depuis des décennies, des journalistes marocains subissent surveillance et harcèlement, grâce notamment à des logiciels fournis par des sociétés italiennes et françaises.
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L’Eglise Catholique est montée au créneau, début août, souhaitant voir une « alternance » en 2023. Ainsi un coin du voile a été soulevé à ce sujet, laissant entendre à haute voix ce qui se disait tout bas, depuis longtemps : « Tshisekedi ne vaut pas tripette comme chef d’Etat ». L’Eglise a donc crevé […]
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« Même les journalistes français ont du mal à trouver du travail, alors les journalistes étrangers, même francophones, je ne vous en parle pas ».
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