
RD Congo : “Vous avez vu le Venezuela. Ils se battent. Que personne ne vous trompe” M. Fayulu !
Martin Fayulu revendique toujours la victoire à l’éléction présidentielle du 30 décembre 2018. Autoproclamé “seul président légitime”, il était en meeting à la place Sainte- Thérèse à N’djili. Face aux milliers de militants, il a appelé à la résistance.
“Vous avez vu le Venezuela. Ils se battent. Que personne ne vous trompe. Notre première force c’est le peuple. Beaucoup se sont sacrifiés ici (…). Certains ont fait cinq ou six mois à la recherche de la vérité des urnes” a dit Martin Fayulu.
Il a également adressé un message à la communauté internationale.
“Nous disons à la communauté internationale qu’il faut respecter la volonté du Congo. Et respecter la souveraineté du Congo, c’est respecté le vote du peuple congolais (…). Je dis à la communauté internationale de ne pas accepter le gouvernement nommé par Monsieur Kabila” a-t-il ajouté.
Il a ensuite demandé à l’Union africaine de ne pas reconnaître l’arrêt de la cour constitutionnelle sur les résultats de la présidentielle.
“L’Union africaine avait annoncé son arrivée à Kinshasa mais la cour constitutionnelle s’est précipitée. L’arrêt a été rendu sans attendre. La semaine prochaine, il y aura une réunion à Addis-Abeba. Nous demandons une fois de plus à l’Union africaine de ne pas tenir compte de l’arrêt de la cour constitutionnelle. Que personne ne vous trompe, la décision de la cour n’est pas la fin de l’histoire“.
Continuant son discours, Martin Fayulu a annoncé une tournée dans les toutes les provinces du pays pour porter le même message et mobiliser la population au sujet de la “vérité des urnes”.
D’après lui, une fois acquise, cette vérité des urnes devra compenser les efforts de différentes personnalités et des personnes qui ont contribué à ce combat. Notamment les journalistes congolais persécutés à cause de leur travail. Et tous ceux qui ont lutté pour la démocratie.
“Respecter la souveraineté du Congo et la démocratie ; Étienne Tshisekedi a beaucoup lutté pour cet Etat de droit. Accepteriez vous que cette lutte soit vaine?” s’interoge-t-il devant ses militants qui répondent négativement tous à l’unisson.
Martin Fayulu appelle la population à la résistance pacifique contre ce qu’il qualifie de “Putsch électoral” de la CENI avec la complicité de la cour constitutionnelle. Ces deux instances ont confirmé Félix Tshisekedi vainqueur de la dernière présidentielle.
EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
RD Congo : un nouveau gouvernement sans issue
/dans Afrique, Chroniques /par Jean-Jules Lema LanduLe nouveau gouvernement a été investi le 26 avril par l’Assemblée nationale. Mais, il aura fallu patienter dans l’angoisse 4 mois durant. L’attente du précédent gouvernement avait duré 9 mois, le temps qu’un bébé prenne forme et naisse. Pourtant, l’enfant est né malingre.
Enfin, le voilà, le gouvernement Sama Lukonde (le nom du nouveau Premier ministre). Seulement voilà : il porte les mêmes tares que celui qui l’a précédé, concocté à l’aune des désidératas de l’ancien président Kabila.
Quant à la forme et de par son programme, ce gouvernement est proprement ce qu’il convient d’appeler un « inventaire à la Prévert », c’est-à-dire un méli-mélo comprenant près de 350 devoirs à accomplir, en un laps de temps record. (Un inventaire à la Prévert est une énumération hétéroclite).
Sur le fond, on retrouve les mêmes failles d’ossature : le gigantisme ronflant (57 ministres budgétivores) ; absence d’équilibre régional (facteur important en RD Congo) ; inconséquence politique (projets formés sur la base d’un budget chimérique), qui est, en fait, un mensonge vis-à-vis du peuple ; retour au gouvernement de mêmes têtes, blanchies sous les harnais des combines, de la triche et des massacres du peuple congolais…
Une sarabande mortifère
A bien regarder, ces défauts ne sont pas que conjoncturels. Ils tissent leur origine bien loin dans le temps, depuis que le pays connaît la faillite politique, à l’aube de son indépendance, en 1960. Depuis, il y a comme une sorte de lien organique qui prospère et oriente les hommes politiques à n’épouser que le négativisme (pathologie à plusieurs spécificités).
Pour ceux qui croient aux forces obscures de sortilèges – et ils ne sont pas moins nombreux -, ils évoquent volontiers la malédiction proférée par le général belge Emile Janssens (surnommé Petit Maniaque). Pris d’une folle colère, à l’idée que le Congo aller acquérir son indépendance, il jeta l’anathème : « Le Congo avant l’indépendance est égal au Congo après l’indépendance ». C’était fin 1959.
Les Romains qui aimaient bien la guerre de conquête disaient aux vaincus : « Statu quo ante bellum », signifie littéralement « comme les choses étaient avant la guerre ».
Qu’on ajoute foi à ces deux hypothèses ou non, la réalité est sous nos yeux, toute crue. Depuis 1960, le Congo tourne en rond, dans une sarabande mortifère. Le Congolais vit depuis des décennies avec un demi-dollar (cinquante cents) par jour. Les statistiques qui lui accordent plus de ce montant méritent d’être corrigées.
De fait, en dehors du gouvernement Lumumba – du 24 juin au 5 septembre 1960 -, soit 74 jours seulement de vie démocratique, le reste est une véritable parodie de démocratie. Depuis, trente-deux « gouvernements d’apparat » se sont succédé, s’étirant sur une période de 61 ans de mensonge éhonté et de dictature.
Il y eut donc trente-deux « Premiers ministres bidon », au service de la volonté des maîtres des horloges Mobutu et Kabila Joseph, pour ne pas le citer. Qu’y a-t-il changé entre les deux régimes précédents et celui que dirige Tshisekedi ? Du parlement monocolore de Mobutu, à parti unique, à l’indéfinissable « Union sacrée » de l’actuel chef de l’Etat, en passant par les années de plomb sous Kabila Joseph, le « système » demeure vivace. C’est du même au pareil.
De la poudre aux yeux
Le maître mot qui englobe ces trois régimes s’appelle « illégitimité ». Et, celle-ci a plus d’épaisseur, d’autant que Tshisekedi a été nommé par un deal plutôt qu’élu, deal conclu avec son prédécesseur Kabila.
Sama Lukonde devient donc le 33ème « Premier ministre bidon », au service d’un prince à qui il doit obéir au doigt et à l’œil. Mais qui, contrairement aux princes jadis disposant des ressources, est presque désargenté. Le Trésor public ayant été siphonné par le prince lui-même et ses conseillers voraces. Le pays est financièrement exsangue.
Pourtant, le nouveau Premier ministre s’entête. Son plan d’action sur trois ans, jusqu’à fin mandat de Thisekedi, en 2023, s’appuie sur 36 milliards de dollars, dont presque 15 milliards destinés au budget ordinaire, pour la même période. Sama Lukonde, avec son inventaire à la Prévert, se prévaut de ces chiffres sans pour autant préciser les moyens par lesquels il disposera de cette somme. C’est de la poudre aux yeux du peuple.
Fatigué de mensonges, ce peuple, sceptique, attend de voir. La communauté internationale, par élégance, se mure dans le silence. Nombre d’analystes, friands d’actualités du Congo, se replient dans leur tour d’ivoire, n’ayant plus grand-chose à dire. Sama Lukonde, à l’instar de ses trente-deux prédécesseurs, va aller fatalement droit dans le mur.
Tant que la chaîne de l’illégitimité ne sera pas rompue, pour libérer la démocratie, aucun gouvernement ne sortira du labyrinthe.
Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France
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RD Congo: “Un homme très intelligent, mais sans conscience.”
/dans Afrique, Tribune Libre /par Jean-Jules Lema LanduAlors, attention ! Appartenir à une nation relève surtout des sentiments profonds qu’on a pour celle-ci. Jusqu’aux tripes. Lesquelles tremblent d’émotions et peinent atrocement quand la Nation est bafouée ou quand elle est en butte à un danger imminent.
Nation, sang et conséquences
La question de sang autant que celle de la possession avec soit des documents administratifs, justifiant nationalité et autres réalités, n’étant qu’un simple brevet. Or, Kamerhe continue de démontrer, avec pugnacité, que son cœur n’est pas lié à la nation congolaise.
Le cas du maréchal français Pétain -qu’on cite à tort ou à raison-, pour expliquer certaines thèses soutenues au Congo, est un exemple édifiant. Pétain a trahi la France, et quand son nom doit être absolument cité, c’est en termes d’amertume et de rejet. Pour les Français, Pétain ne mérite autre chose que d’être dans la poubelle de l’Histoire.
Pourquoi, aujourd’hui, le cas de Kamerhe défraie-t-il tant la chronique ? Ne savait-on pas que cet homme fut un grand barbouze, pour le compte de la Jeunesse du MPR du dictateur Mobutu, alors qu’il était encore étudiant, au campus de Kinshasa ? Ne savait-on pas que c’est un homme sans caractère, un versatile de la pire espèce, qui varie avec le vent ?
Son itinéraire de gigolo (vivant aux dépens des femmes) et d’hédoniste invétéré n’avait-il pas été établi et raconté jusqu’à plus soif, après ses brillantes études supérieures ? Certes, un homme très intelligent, mais sans conscience.
Hybris grec ou les vertiges de «la démesure»
A partir de là, ne pouvait-on pas conclure très rapidement que c’était un homme dangereux, un traître de carrière, qui a trahi le MPR, l’UDPS et Kabila, son mentor?
Qu’à cela ne tienne, Tshisekedi l’a pris comme son directeur de cabinet présidentiel, en vertu de l’accord qu’ils avaient signé à Nairobi au Kenya. Alors que l’homme, au fond, avait déjà effectué un bon tour de girouette, en retrouvant ses anciennes amours auprès de Kabila, son homme de destin. Tshisekedi l’ignorai-t-il ?
Mais bourde après bourde, qui déshonorent son chef, il va en commettre une autre, à Kigali. De plus grande envergure. Invité dernièrement, au Rwanda, à une fête immense de mariage donnée par un dignitaire rwandais, qui mariait son fils, Kamerhe se perd dans l’hybris grec: «la démesure».
Il offre trente vaches aux mariés et dans un speech, pour traduire le sens de ce geste, il parle des «bonnes relations entre le Rwanda (pays) et le Kivu (deux provinces de la RD Congo)».
Il ajoute, comme ivre: «C’est dans le cadre de nos coutumes.» Juste au moment où on évoque, avec acuité, la balkanisation du pays voulue par le régime de Kigali: annexer le Kivu au Rwanda. Et, pour le reste, couper le pays en plusieurs morceaux.
Rappelons que le père du marié rwandais n’est autre personne que le général Kabarebe, bourreau du peuple congolais. D’où le tollé qui émeut la majorité des Congolais et met en ébullition les réseaux sociaux, où on entend à la fois une chose et son contraire.
Trahison ? Sans doute. Comment peut-on expliquer autrement ce geste d’amitié étalé ostensiblement par Kamerhe avec l’ennemi ? C’est connu de tous que le Rwanda n’est pas un pays ami. Plusieurs rapports de l’Onu, qui parlaient, hier, de massacres commis par les troupes rwandaises en RD Congo, évoquent aujourd’hui, bien qu’en filigrane, l’idée de «génocide».
Levons un coin du voile, ci-dessous, pour apercevoir un bout de vérité sur les origines de celui qui exalte les «bonnes relations entre le Rwanda et le Congo».
Du grand-père «Louis» à Vital
Voici, en résumé, ce bout de vérité. C’est à Kanvivira que les origines de sieur Kamerhe se sont nouées. Un petit coin du territoire congolais où, jadis, coulaient le lait et le miel.
Nous, nous en savons quelque chose, pour y avoir mené plusieurs enquêtes journalistiques, dans le cadre de la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL). Enquêtes financées par les Pays-Bas. Les archives existent à Kigali, siège à ce jour de cette institution.
Ce petit coin s’appelle «Plaine de la Ruzizi». La rivière Ruzizi, qui y coule depuis des millénaires, sépare géographiquement le Rwanda, le Burundi et la RD Congo. Un véritable «Croissant fertile», dirait l’historien !
Tout y est en effet luxuriant: une terre extraordinairement fertile ; une chaleur torride engendrant des myriades de moustiques, mais dotée des vertus nourrissant la terre; de très belles femmes, plantureuses, issues du brassage de sang burundais, rwandais et congolais… On parle même, qu’on trouve dans ce mélange une dose «homéopathique» de sang ougandais et tanzanien.
Les Chinois, en coopération avec l’Etat colonial belge, en 1954 (déjà ?), furent tombés en extase devant ces terres bénies. Ils y plantèrent de la canne à sucre et y installèrent, par ricochet, une usine de sucre, à travers la société dénommée SUCRAF. Les vestiges de cette grande entreprise existent à ce jour.
Cette plaine est située au Sud Kivu, entre Bukavu, capitale de cette province et Uvira, un district. C’est dans cette plaine mythique que s’activait la bourgade de Kanvivira. C’est là qu’arriva, par un jour de soleil au zénith, en 1920, un homme dénommé Kamere Nyamutse (Kamere sans «h»), un hutu d’origine burundaise. C’est un agriculteur, jeune et vigoureux. Il était âgé d’environ vingt ans. Kanvivira fait partie des terres de la tribu des Bafuleru. Une tribu accueillante, comme c’est le cas d’ailleurs de toutes les tribus congolaises.
Mais, Kanvivra est une espèce de creuset où se brassent quasiment toutes les tribus de cette partie du pays : Bembe, Shi, Lega, Nyindu… et beaucoup de migrants, venus des pays voisins. On y cultive tout. Et tout y pousse comme par magie. Etait-ce la raison principale pour laquelle cette bourgade devait attirer en son sein beaucoup de monde ? De fait, à ce jour, la plaine de la Ruzizi constitue un véritable temple de métissage de sang. L’homme va où il y a à manger.
Crime de lèse-majesté
Le chef des Bafuleru accueillit avec enthousiasme le sieur Kamere, à qui on attribua un champ. Il aurait été baptisé et aurait porté le prénom de «Louis». Il se maria à une jolie mufuleru, répondant au nom de Maua, fleur en kiswahili. Et tout le hameau, en ce jour, fut en effervescence.
«Un frère lointain se marie à la nôtre, c’est une grande joie», se tapait-t-on la poitrine. En fait, dans les coutumes bantoues, un mariage mixte était vu (et est encore vu) comme une alliance qui ajoute à la puissance «des tribus en couple». De cette union naîtront plusieurs enfants, dont un garçon, le père de Vital.
Il sera tout de suite baptisé dans une église catholique de la place, en 1930, et portera les nom et prénom de Constantin Kamere Nyamutse. Il aurait fréquenté l’Ecole Moyenne de Nyangezi (structure éducative coloniale pour la formation des auxiliaires de bureau), dans les environs de la ville de Bukavu. Lorsqu’il est engagé dans la même ville à la Pharmakina (société cultivant le quinquina, pour sa transformation en Allemagne en quinine contre la malaria), il a légèrement plus de vingt ans. Il se marie à Bukavu à la dénommée Alphonsine Nemberwa Mwankingi (en vie), et Vital verra le jour en 1959.
Après la Pharmakina, Constantin Kamere Nyamutse est attiré par le prestige dont jouissaient, à l’époque, les agents de l’Etat. Il s’engage à l’Administration publique et fait le tour des mutations, avec sa famille, dans plusieurs provinces. D’où la maîtrise par Vital Kamehre des quatre langues vernaculaires du pays.
Congolais, Kamerhe l’est donc, en dépit de tout et de son nom qui est burundais. Ce nom n’est pas du tout du Sud-Kivu, singulièrement de la région de Walungu, chez les Bashi. D’où il est originaire, selon sa lignée maternelle. Chez ces derniers, on trouve des noms communs plutôt comme Buhendwa, Mugaruka, Bisimwa, Hamuli, Muhigiri, etc. Jamais les Kamerhe.
Dommage que l’histoire de Vital Kamerhe soit une suite ininterrompue de scandales politique et financière. A l’interne. Mais trahir le pays est un crime de lèse-majesté. Qui mérite procès et expiation de la faute en prison. Si Tshisekedi refuse de s’en séparer, il en payera le prix. Tôt ou tard. Mais finalement, que disons-nous ? Tshisekedi et Vital Kamerh ne se trouvent-ils pas sur la même trajectoire de trahison, les deux, depuis longtemps ?
Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France
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RD Congo – En cas de guerre, le Rwanda va nous broyer
/dans Afrique, Tribune Libre /par Jean-Jules Lema LanduPour la conscience collective congolaise, le Rwanda constitue la source principale de grands maux dont souffre le Congo, depuis plus de vingt ans. Pour en finir avec ce calvaire, il faudra absolument, selon Muzito, que les deux pays croisent le fer.
Mais cet homme politique, qui compte parmi les grandes pointures de la scène congolaise, ne s’est pas laissé emporter par un lyrisme populiste. Certes, il a évoqué la guerre, mais aussi le temps pour la réforme d’une armée en lambeaux.
Il est apparu (à l’exclusion de tout sondage à caractère scientifique) que l’idée de faire la guerre au Rwanda était l’idéal pour la restauration de la paix à l’est du pays…
«Si vis pacem para bellum», clame une expression latine. Autrement dit, «si tu veux la paix, prépare la guerre».
Le fond du discours du leader de LAMUKA s’intègre, en partie, dans cette logique. Pour ce faire, le va-t’en-guerre congolais s’est répandu dans toutes les directions.
Il s’est appuyé, notamment, sur l’aspect finance. Car, réformer une armée, tel qu’il le préconise (pour s’engager dans une guerre préméditée), implique beaucoup de moyens à disposition: capacités didactiques dans le domaine militaire et autres; armement moderne, temps de réarmement, moral… argent liquide. Moyens que la RD Congo n’a pas, pour le moment, et qu’elle n’aura certainement pas, à moyen terme.
Quoi qu’il en soit, la proposition de Muzito a plu à la majorité des Congolais. Dès le lendemain, les réactions ont fusé de partout. La diaspora congolaise n’a pas été en reste. Il est apparu (à l’exclusion de tout sondage à caractère scientifique) que l’idée de faire la guerre au Rwanda était l’idéal pour la restauration de la paix à l’est du pays, mais aussi en vue de la réappropriation de la souveraineté nationale confisquée. Autant que pour venger de nombreuses humiliations que le régime en place à Kigali continue d’infliger au peuple congolais.
Epouvantail à moineaux
Les enjeux sont sur la table, comme on dit. Mais si, par hypothèse, cette guerre advenait quelles qu’en soient les circonstances, la RD Congo tiendrait-elle devant l’armée rwandaise ? Question pertinente.
La réponse est non. A moins que le peuple congolais cesse ses divisions mortifères.
A ce propos, l’Histoire nous en dit long. Ce ne sont ni les dimensions géographiques, ni l’importance démographique d’un pays, qui conditionnent la victoire dans une guerre. Et encore moins les ressources financières faramineuses dont il disposerait. Le secret est dans l’unité et la détermination d’un peuple, forteresse inexpugnable des ressources morales qui soutiennent un soldat face à l’ennemi. Surtout quand la cause est juste.
La victoire dans une guerre n’est liée ni au nombre, ni à la puissance des armes, et encore moins à l’intervention de la richesse d’un pays.
«Un soldat sans moral est un épouvantail à moineaux», disait le général vietnamien Nguyên Giap.
Pour étayer notre thèse, évoquons très brièvement deux cas que l’Histoire raconte, lesquels ne manquent pas du piquant. En premier lieu, il s’agit de Numance, une petite ville de l’Espagne antique. Elle résista durant vingt ans, au IIème siècle avant notre ère, face à la puissante armée de conquête romaine.
Cette ville finit par tomber, grâce à des pratiques militaires peu honorables utilisées par le fameux général romain, nommé Maximilien. Il ordonna l’encerclement de Numance, sans laisser aucune possibilité d’approvisionnement en vivres pour ses habitants, pendant plusieurs mois. Nombreux d’entre eux décédèrent par inanition et le reste finit ainsi par se rendre. Avec honneur !
Le deuxième cas, beaucoup plus emblématique, est celui qui se rapporte à la Bataille des Thermopyles, en 480 av. J.-C. L’Empire perse sous Xerxès 1er s’est mis à cœur d’envahir la Grèce, c’est-à-dire les cités réunies d’Athènes et de Sparte. La bataille fut âpre entre dix mille soldats perses (appelés Immortels) contre trois cents combattants grecs, sous le commandement du roi Leonidas. L’enjeu de la bataille: le défilé des Thermopyles, un passage étroit, qui commandait l’accès à la Grèce centrale.
Les «Immortels» furent écrasés comme des mouches par la vaillance de trois cents hommes de Leonidas. La victoire était certaine pour les Grecs, s’il n’y avait eu cas de trahison. En fin de compte, les Perses l’emportèrent, mais sans gloire.
Dans l’histoire contemporaine, sous nos yeux, la puissante Amérique de Trump est en train de plier bagages en Afghanistan, la queue entre les pattes. Après vingt ans d’engagement militaire sans succès contre des groupuscules islamistes.
Ces exemples montrent, en général, que la victoire dans une guerre n’est liée ni au nombre, ni à la puissance des armes, et encore moins à l’intervention de la richesse d’un pays. A l’exclusion, bien sûr, de l’utilisation des armes nucléaires.
Kagame : figure tutélaire
La perspective de guerre entre la RD Congo et le Rwanda, du moins pour le moment et peut-être dans dix ans, entre dans ce cadre. Rien de comparable entre les deux grandeurs, en ce qui concerne leurs dimensions géographiques autant que leur importance démographique.
La RD Congo est, géographiquement, quatre-vingt-neuf fois plus grande que le Rwanda (2.345.000 km² contre 26.338 km²). Pareil pour la démographie dont le premier pays est huit fois plus grand que le second (presque cent millions d’habitants contre douze millions d’habitants).
Les critiques qu’on soulève contre le chef de l’Etat rwandais sur sa dérive autoritaire est indéniable, mais le reste n’est pas si négatif.
Cet ordre de grandeur s’inverse totalement lorsqu’il s’agit de mettre en balance la qualité de l’armée rwandaise et celle de la RD Congo. Pour le moment, le pays de Kagame possède une armée capable de rivaliser avec les armées tchadienne et angolaise. Les deux armées bien organisées et classées en ordre utile, en Afrique subsaharienne, en termes de qualité d’hommes et d’armement. A part l’Afrique du Sud.
Le soldat rwandais est aguerri. C’est quelqu’un qui connaît le chemin des combats, depuis la prise de Kigali en 1994. Ils sont en majorité de l’ethnie tutsie, déterminés à défendre leur droit d’être Rwandais et de vivre dans ce pays en tant que tels. Ils se reconnaissent tous en Kagame, leur figure tutélaire. Et ils sont prêts à mourir pour lui, et pour le Rwanda.
Les critiques qu’on soulève contre le chef de l’Etat rwandais sur sa dérive autoritaire est indéniable, mais le reste n’est pas si négatif. Le Rwanda est en train de se construire sur l’unité de tous les Rwandais, hutus, tutsis et twas.
Ainsi donc qu’il s’agisse d’aujourd’hui ou d’une période de dix ans après, en attendant que la RD Congo se réveille, la guerre contre le Rwanda serait un coup de poker. Aujourd’hui, les troupes rwandaises feraient une promenade de santé, de Goma à Kinshasa.
Dans dix ans, elles entreprendraient la même partie de plaisir, car, Kagame ou ses successeurs auront démultiplié, par dix, la force de frappe de l’APR (Armée patriotique rwandaise). A moins que…
Un effet placebo
Et, alors ? Était-t-il excessif d’utiliser le terme «broyer» dans notre titre ? Que nenni. Loin d’être un jugement de valeur (subjectif), la réflexion livrée ci-haut relève d’une preuve empirique acceptable.
On ne peut parler de réforme de l’armée sans envisager la reconstitution de l’Etat.
Pour le moment, le Rwanda est une puissance militaire en Afrique des Grands Lacs, alors que l’armée congolaise ressemble à une cohorte, couverte d’oripeaux puants, puisqu’uniquement guidée par les intérêts personnels. Sans référence morale.
En cas de guerre, personne n’acceptera de mourir pour Kabila. Ni pour personne d’autre, d’ailleurs, puisque l’Etat n’existe plus. L’Etat -s’il faut le nommer- dont le «sommet illusoire» constitue une caverne d’Ali Baba. Muzito l’a apparemment oublié. On ne peut parler de réforme de l’armée sans envisager la reconstitution de l’Etat.
Tout compte fait, l’adresse du leader de LAMUKA a eu le don de créer un effet placebo dans la conscience du peuple congolais, humilié depuis des lustres par le Rwanda. Par cette simple idée d’évoquer le mot «guerre» contre ce pays, plusieurs Congolais ont chantonné l’hymne national: «Debout Congolais». Thérapeutique !
Cependant, l’avertissement doit rester de mise: la guerre, c’est la guerre. On sait quand elle commence, on ne sait jamais quand elle se termine. Parler «d’annexer le Rwanda» était fort imprudent de la part du coordonnateur de LAMUKA, puisque si les rapports de force ne venaient à s’équilibrer, c’est plutôt le Rwanda qui annexerait le Grand Congo.
Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France
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/dans Afrique, Tribune Libre /par Mamadou Bhoye BAHEn Guinée, le président Alpha Condé, pourtant opposant de longue date aux dictatures, se laisse lui aussi tenter par ce troisième mandat. Au risque d’embraser les foules déterminées à faire respecter la Constitution pacifiquement.
Comment un Alpha Condé, opposant historique qui dénonçait avec tant de vigueur ses prédécesseurs, peut-il se rabaisser à ce point alors qu’il a plus de 80 ans?
Dans son discours du jeudi 19 décembre 2019 à la télévision nationale R.T.G, le président Alpha Condé a expliqué aux guinéens qu’il soumettra à referendum le projet d’une nouvelle Constitution.
En effet, le ministre de la justice a déjà supervisé la nouvelle version de la Constitution. Et le texte a déjà été envoyé au président de l’Assemblée Nationale, puis à la Cour Constitutionnelle, qui selon le ministre de la justice, a rendu un avis favorable.
Comment un Alpha Condé, opposant historique qui dénonçait avec tant de vigueur ses prédécesseurs, peut-il se rabaisser à ce point alors qu’il a plus de 80 ans?
Les conséquences d’un troisième mandat en Guinée aura un écho en Afrique
Si le troisième mandat présidentiel passe en Guinée, il est certain que la Côte d’Ivoire et le Sénégal emboiteront le pas, car ils ont déjà des velléités allant dans ce sens.
En Côte d’Ivoire, la déclaration d’Alassane Ouattara est claire: il veut se représenter en 2020.
De même, le mandat d’arrêt émis contre son opposant politique Guillaume Soro est un autre exemple.
Le Président Alpha Condé associe la mascarade déguisée sous le label de «consultation». Mais ce n’était qu’une manœuvre dilatoire (processus tendant à gagner du temps) destinée à servir d’alibi pour légitimer le coup d’Etat Constitutionnel en Guinée.
Au Sénégal, le fils de l’ancien Président Karim Wade est toujours en exil. Sans oublier l’emprisonnement des opposants politiques du Président sénégalais Macki Sall.
Aujourd’hui, même libre, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, reste inéligible au regard de la loi sénégalaise.
Libre Parole au journaliste M.B Bah
“Nous dénonçons une injustice, nous défendons les droits constitutionnels… Conséquence, nous sommes parmi les plus opprimés.
En Guinée, tous les massacres qui ont eu lieu au cours des dernières années, ainsi que la plupart des conflits sanglants sont liés à des situations politiques et/ou ethniques.
Les victimes sont les mêmes depuis toujours, tandis que les détenteurs de forces publics sont les bourreaux.
Depuis 2010, une centaine de jeunes a été assassinée sans qu’aucune enquête ne soit diligentée.
Je m’intéresse aux Droits de l’Homme et l’indignation est grande.
Je suis toujours ému en regardant les archives historiques qui montrent quarante années de lutte.”
Bah M.B, journaliste guinéen en exil
Alpha Condé associe la mascarade déguisée sous le label de «consultation». Mais ce n’était qu’une manœuvre dilatoire (processus tendant à gagner du temps) destinée à servir d’alibi pour légitimer le coup d’Etat Constitutionnel en Guinée.
Le FND (Front National pour la Défense de la constitution) organise une marche le lundi 6 janvier 2020 et une série de marches continue à partir du 13 janvier. L’objectif est de protester contre le projet d’une nouvelle Constitution ainsi qu’un troisième mandat pour Alpha Condé.
L’opposition annonce son intention de boycotter et d’empêcher la tenue de l’élection législative prévue pour février 2020. Elle exige par exemple la fin des communales et communautaires par l’installation de chefs de quartiers et de districts.
Pour éviter de nouvelles violences, en prélude aux marches pacifiques appelées par le FNDC, il est important de protéger le droit de manifester pacifiquement.
Selon le site visionguinée.info, Alpha Condé interdit toutes les manifestations dans les zones minières. «Toute manifestation qui sera faite subira la rigueur de la loi.»
Cette interdiction annonce un climat tendu entre pouvoir, opposition et FNDC. Pourtant, manifester pacifiquement est un droit fondamental en Guinée : article 10 de la Constitution.
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RD Congo: notre maison brûle, Kabila et Tshisekedi s’en moquent
/dans Afrique, Tribune Libre /par Jean-Jules Lema LanduC’était le jour fatal, au cours duquel Joseph Kabila, en plein jour, passait la torche de pyromanie à Félix Tshisekedi.
«Il y a une étrange satisfaction à toucher le fond du désespoir; l’excès du malheur procure une espèce de sécurité, havre de grâce pour l’âme naufragée qui n’ose plus croire.»
Julien Green
Une partie du peuple fanatisée, militants de l’UDPS (parti présidentiel), festoyait avec ses tripes. Ivre de la duperie dont elle était l’objet de la part de Kabila. L’autre partie, sans doute consciente de la dérive en cours, demeure à ce jour dans l’incompréhension.
Mais, depuis, on assiste à une division du peuple, en deux camps qui s’affrontent. Ils en sont aujourd’hui à l’usage du verbe et de quelques actions repréhensibles: injures, imprécations, brutalités de chiffonniers (jusqu’à brûler les effigies de Tshisekedi, par les kabilistes, et vice-versa).
Demain, que sait-on ?
Toutefois, l’hypothèse penche à y voir un engagement corps-à-corps, par paliers successifs, jusqu’à une guerre civile. La brèche est déjà largement ouverte, pour cette phase ultime.
C’est, il faut l’avouer, le plus grand fait d’arme, la plus grande œuvre d’intelligence machiavélique jamais réalisée par le «raïs» du Congo et ses affidés.
Contrairement au dictateur Mobutu, en dépit de tout, celui-ci effectua un chemin inverse: l’unité du peuple. Il faut lui en savoir grandement gré.
L’Afrique noire est-elle maudite?
Qui en douterait, alors que Kabila est le seul chef d’Etat africain -de la race de vipère-, à défier la logique triptyque de «trois E»: Emprisonnement, Exécution, Exil.
Tel n’est-il d’ailleurs pas l’héritage inaliénable des dictateurs?
L’année 2019 doit être considérée comme une année blanche. Presque sans gouvernement…
Mugabe du Zimbabwe l’a échappé belle, à cause sans doute de son passé glorieux, en qualité de père de l’indépendance de son pays. Tout comme, pour échapper à un des châtiments décrits ci-dessus, le «raïs» trouve encore son salut dans la division du peuple.
Certes, il existe l’autre versant de l’histoire, qui ne manque pas d’éclat. Il s’agit de ce que nous pourrions appeler le «Panthéon africain» -Mémorial imaginaire-, où resteront à jamais inscrits en lettres d’or les noms des héros, tels Nyerere (Tanzanie), Mandela (Afrique du Sud) ou Chissano (Mozambique)…
Y compris tous ces dignes fils du continent, fauchés à l’aube de leur vie politique qui promettait d’être magnifique, comme Lumumba (RD Congo), Cabral (Cap Vert) ou Sankara (Burkina Faso)…
De génération en génération ! Est-ce à cause de ce sang noble, versé innocemment par les méchants, que Serge Michailof et Alexis Bonnel ont pensé que le continent constituait de «dangereux chaudrons où bouillonnent misère et frustrations?»
Ils l’ont dit dans leur ouvrage intitulé «Notre maison brûle au sud».
Est-ce à cause de ce sang-là, encore une fois, que Moussa Konaté s’est résolu à écrire, sans fard, «L’Afrique noire est-elle maudite?»
Questions pertinentes s’il en est ! De fait, c’est comme s’il y avait malédiction quelque part.
Le cas de la RD Congo, à tout le moins, serait en train de l’illustrer. Avec un certain brio. Car, pendant que «leur maison est en train de brûler», les leaders politiques congolais, eux, se paient de mot et ne se préoccupent que de leur avenir pour les prochaines échéances électorales, prévues en 2023.
L’année 2019 doit être considérée comme une année blanche. Presque sans gouvernement… celui-ci n’ayant joué que le rôle de figurant depuis qu’il a été mis en place, du fait de la dualité toxique dont il est l’émanation: la coalition FCC-CACH.
C’est dans ce contexte désolant que nous voyons Tshisekedi sortir pour parler au peuple; Fayulu envisage son retour à Kinshasa, transporté triomphalement en chef coutumier, promettant d’annoncer une formule-panacée en cette fin décembre; Moïse Katumbi se voue à la création d’un parti prophétique susceptible d’amener la RD Congo en Terre promise, à l’instar de Moïse biblique…
Kabila dictera sa «réapparition», dans ses linceuls en haillons, obstiné à revivre coûte que coûte. Misérables!
Nouveau nerf sensible
Qu’a-t-il dit, Tshisekedi, vendredi 13 décembre? En réalité, rien de valable. Sous d’autres latitudes, le discours sur l’état de la Nation est un moment idyllique. C’est un moment de communion intense, où le chef communique à son peuple le «substrat» de la marche de la nation: ce qui a été fait, ce qui est en train de se faire et ce qui se fera. Concrètement. Pas en termes de campagne électorale.
Dans la situation singulière de la RD Congo, le peuple s’attendait à toucher du doigt un «nouveau nerf sensible» dans les propos du président de la République, propre à rompre avec le passé néfaste kabiliste et à impulser une nouvelle donne pour des lendemains meilleurs.
Les Congolais, en dépit du spectacle truculant dont on a voulu dédier à la circonstance, n’ont finalement eu droit qu’à une logorrhée, de presque trois heures. Une sorte de «marronnier», en langage journalistique, c’est-à-dire des choses simples, répétitives, que tout le monde connaît.
Où a-t-il jeté la question de Minembwe ?
Où a-t-il enfoui les pistes de la disparition des quinze millions de dollars, volés par son cabinet ?
Où a-t-il caché les restes du Tupolev et personnes qui s’y trouvaient ?
S’était-il justifié des accusations sur ses manigances avec Museveni, à propos de la dette que la RD Congo réclame à l’Ouganda, à titre de dommages sur le massacre que les troupes de ce dernier pays ont perpétré dans la ville de Kisangani ?
Avait-il oublié que les minerais dont il a longuement parlé sont entre les mains de Kabila ?
Voilà, la philosophie de malheur d’un président qui ne veut pas «fouiner»… Le peuple congolais n’est pas si bête qu’on le croit. Encore une fois, Tshisekedi a raté l’occasion de se disculper et, par ricochet, de redresser la barre. Il est dos au mur.
Les politiques congolais sont tous médiocres
Il en est de même de Fayulu, de Katumbi, de Bemba et compagnie. Ils n’ont d’yeux qu’à leurs propres intérêts. La bataille qu’ils engagent, pour les échéances qui se profilent en 2023, n’augure rien de bon, tant ils sont tous médiocres.
Nous sommes passés de l’image de la «maison qui brûle» à celle «du fond de l’eau».
Car, l’essentiel, pour le moment, était d’affaiblir Kabila et de neutraliser sa capacité de nuisance. Or, ce dernier, tel un phénix de la mythologie grecque, vient de renaître de ses cendres. Ce n’est point pour amuser la galerie. Il est en train de poursuivre un but: celui de récupérer son trône. A tout prix.
Nous ne cesserons de le répéter. Ceux qui voient la chose autrement se trompent. Alors, à quoi servent discours et mouvements de repositionnement auxquels nous assistons? Quelle est la part du peuple qui, aujourd’hui, a touché le fond, se trouvant au plus mal? Rien du tout.
Curieusement, il se tait. Tranquille. C’est comme s’il faut approuver cette pensée «terrible» de Julien Green qui dit: «Il y a une étrange satisfaction à toucher le fond du désespoir; l’excès du malheur procure une espèce de sécurité, havre de grâce pour l’âme naufragée qui n’ose plus croire.»
Nous sommes passés de l’image de la «maison qui brûle» à celle «du fond de l’eau». Sans solution apparente pour le peuple congolais. Dommage ! C’est, en parallèle, tout le sens d’un faux anniversaire, 24 décembre 2019, sur lequel nous avons volontairement mis un black-out. Puisqu’il n’en est pas un.
Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France
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