Entrées par Mamadou Bhoye BAH

Guinée Conakry – Les conseils extraordinaires du président Alpha Condé pour lutter contre le covid19

La Guinée Conakry a confirmé plus de 250 cas covid19 pour le moment, alors qu’aucun cas de décès na été communiqué par l’ANSS (agence nationale de sécurité sanitaire). Pendant ce temps, le président Alpha Condé improvise des médicaments contre le covid19 pour les guinéennes. Le président a conseillé un remède étonnant contre le Covid-19: se mettre du “mentholatum” dans les narines et “boire de l’eau chaude” !

C’est dans le célèbre quartier de Kaloum, abritant son palais présidentiel appellé Sékoutoureah, qu’Alpha Condé a fait une sortie médiatique le jeudi 9 Avril 2020 vers 16h. 

Devant une foule mobiliser à sa cause, le président se fait médecin à la place des professionnels de santé. Sur les images, on le voit dans les rues de Kaloum, masque sur la figure. C’est là que le chef de l’État prévient sa population du danger du coronavirus en prenant l’exemple de l’Italie. 

«Vous avez vu ce qui est en train de se passer dans le monde. Avez-vous vu ce qui se passe en Italie?» «Il faut se laver les mains plusieurs fois par jour, éviter les regroupements. Ceux qui peuvent acheter du mentholatum peuvent le faire et s’en mettre dans les narines. Ensuite boire souvent de l’eau chaude.»

Le président a donné sa recette miracle, qui n’est pourtant pas recommandée en priorité par les médecins. Aucune étude n’aurait prouvé l’efficacité de cette pommade mentholée, ni de la consommation fréquente d’eau chaude contre le Covid-19. Si c’est un vrai remède, ne pourrait-il pas soigner les 12 membres du personnel d’appui à la présidence testés positifs au coronavirus?

Pendant ce temps, la gestion de la pandémie par les médecins guinéens est vraisemblablement un théâtre ! Les faux positifs font douté sérieusement du nombre exact de porteurs du covid19 en Guinée Conakry.

Des faux positifs au covid 19 en Guinée

Les derniers cas de ping-pong son enregistrés au centre hospitalier Donka. Mademoiselle Keita a l’un de ses collègues testé positif au covid 19 et donc, par mesure de précaution, elle a fait son dépistage avant de se mettre en quatorzaine.

La quatorzaine terminée, mademoiselle Keita ne se plaignait d’aucune douleur mais, contre toute attente, elle reçoit un appel d’une équipe de l’ANSS l’informant que son test passé une semaine plus tôt, s’est révélé positif au covid 19. Elle sera dès le lendemain, admise à Donka au premier étage dans la salle numéro 7. Elle passera sa première nuit là-bas en compagnie d’autres malades du covid 19.

Le lendemain, elle prendra, au même titre que les autres malades, les molécules de traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine. Contrairement aux autres malades, l’organisme de mademoiselle KEITA réagira mal à ce traitement. Des maux de ventre et de fortes céphalées vont surgir. Après un jour de traitement, elle reçoit comme dans un rêve, un message de l’agence nationale de sécurité sanitaire (l’ANSS) l’informant finalement que son test au covid 19 est plutôt négatif.

Après quelque temps c’est le collègue de mademoiselle Keita qui reçoit un message de l’agence nationale de sécurité sanitaire (l’ANSS) l’informant finalement que son test a lui aussi est finalement négatif.

La presse guinéenne touché par le covid 19

Retenons que la presse guinéenne, est à son tour est frappée de plein fouet de coronavirus. Au moins 5 journalistes de différents médias privées et un du public, au total pour le moment 6, sont confirmées positifs. Ils sont entrain de suivre de traitement au centre hospitalier de Donka.

Parmi les journalistes hospitaliers, le bouillant Mohamed Mara connu par ses dénonciations sans réserve des violations des droits humains et de la corruption du pouvoir.

Madame Moussa Yéro Bah et Aboubacar Diallo sont tous trois du groupe Hadafo Média, chroniqueurs de l’émission la plus critique du pouvoir les grandes gueules.

Lamine Mognouma Cissé de la radio Djigui FM, Mamadou Oury Diallo du Groupe de presse Gangan, Mikini Moussa Camara, journaliste à la RTG.

Cette situation constitue une vraie menace pour les journalistes qui sont toujours sur tous les fronts à la recherche de l’information. Dans des conditions difficiles.


Personnel et hébergé de la maison des journalistes, souhaitons prompte rétablissement à toutes les malades de Cvod19, prions pour le repos des âmes de tous les disparus de cette pandémie à travers le monde.

Nos remerciements s’adressent particulièrement à tous les professionnels de santé au monde sans exception.

Respectons les consignes et restons chez nous pour nous sauver et sauver les autres.


 


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Guinée Conakry – Récit du referendum chaotique, entre répression et coronavirus

Ce dimanche 22 mars 2020 s’est tenu le double scrutin organisé pour valider le 3ème mandat du président Alpha Condé qui pour l’obtenir doit changer la Constitution. Même avant la pandémie de coronavirus, ce referendum a été décrié autant par les organisations internationales que par les régions guinéennes, les parties politiques, la société civile et une grande partie de la population. Le referendum avait d’ailleurs été repoussé une première fois. Conséquence prévisible : les élections ont été le théâtre de violents affrontements entre “pro” et “anti”  “3ème mandat” d’une part, et entre forces de l’ordre appuyer par l’armée contre la population civile mécontente.

Un premier bilan macabre du FNDC (opposant politique au président en place) dans une déclaration publiée ce lundi soir 23 mars, décompte au moins 10 morts et plusieurs blessés ainsi que des arrestations et quelques dégâts matériels. De sources médicales, on dénombre 6 morts.


De sources médicales, on dénombre 6 morts.


Du coté de pouvoir, après avoir voté, Alpha Condé minimise la présence du covid19 en Guinée car selon lui il n’y a que deux cas signalés. A cette occasion, il avait ajouté espérer que les élections se déroulent dans la paix et la tranquillité. Pari risqué ; Pari raté.

Le déroulement catastrophique de la journée à Conakry s’est étalé de l’ouverture des bureaux de vote jusqu’au dépouillement : plusieurs urnes ont été saccagées, des bureaux de vote et leur contenu calcinés par les anti 3ème mandat. Pour éviter un chaos généralisé, le bureau de vote du quartier de Gbessia-port avait fermé dès 16h30 au lieu de 18h comme prévu par le code électoral. Cette fermeture illégale a été constatée sur tout le territoire national.


La presse n’a pas le droit d’assister au dépouillement des votes dans la commune de Matam où tout le matériel électoral à été acheminé sous escorte par l’armée.


Le dépouillement ne se fait plus dans les lieux de vote selon l’URTELGUI Union des radios et télévisions guinéenne sous  synergie FM guinée 2020, les urnes sont envoyées sous escorte militaire dans les différentes communes de Conakry.

Malgré la pandémie du coronavirus, cette élection s’est déroulée sans kit sanitaire pour le lavage des mains, ni respect des consignes de distance de sécurité de minimum 1 mètre. Les bureaux de vote ont souvent utilisé des écoles primaires, comme à Matam.

La presse n’a pas le droit d’assister au dépouillement des votes dans la commune de Matam où tout le matériel électoral à été acheminé sous escorte par l’armée. À l’intérieur du pays, le dépouillement s’est fait dans les préfectures et les sous-préfectures des régions.

  • À Siguiri, fief du parti au pouvoir, le dépouillement a eu lieu dans les bureaux de vote.
  • À Dalaba, ce n’est ni dans les casernes, ni aux bureaux de vote que s’est organisée le dépouillement, c’est dans la résidence du préfet !
  • À Mamou, le bureau de vote a ouvert à 10h et fermé dès 15h, le dépouillement a  également eu lieu à la préfecture.
  • À Labé, seul le quartier Konkola avait accompli le devoir de vote sous une haute surveillance de l’armée.
  • À N’zerekoré, selon Faceli Konaté, journaliste à FM Guinée, par endroit il n’y a pas eu de vote, la journée a été d’ailleurs émaillée de violents affrontements.

Dans certains bureaux de vote, c’est seulement les bulletins “oui” au referendum qui sont imprimés.


Selon Abdoul Gadidé membre de l’OGDH (l’organisation guinéenne de droit de l’homme les droits humains), “les droits humains ont été violés“. Il déplore 9 morts dans la zone de Conakry. Sur le déroulement du vote, il indique que des mineurs ont voté à Kankan. De plus, dans certains bureaux de vote du pays, seulement les bulletins du “oui” ont été imprimés.

Il déplore également la tenue du double scrutin en cette période de covid19 avec 400 cas de contacts actuellement en Guinée (sans citer sa source d’information). Pour monsieur Diallo, l’Etat est entrain de camouflé les informations concernant la propagation du virus en Guinée.

En plus de deux cas de covid19 avant les élections, deux nouveaux cas de coronavirus viennent d’être testés positifs. Il s’agit d’un des conseillers du ministre du budget et de sa compagne. Le ministre du budget, monsieur Dioubaté, est très proche de son conseiller, il pourrait donc être malade à son tour.

Si le ministre du budget est contaminé alors qu’il a fait la campagne en première ligne, en serrant des mains à tout va au milieu de foules, on imagine les risques de propagation. Pour le moment, le ministre du budget nie les contacts directs avec son conseiller, mais on a peine à y croire.

Ce cas montre la suffisance et la cupidité de l’Etat vis a vis du danger sanitaire. L’Etat d’Alpha Condé risque de tuer fortement la population guinéenne par incompétence.

Qui aujourd’hui par le biais du refrendum a mis en danger la santé du peuple guinéen? Sachant que les structures sanitaire n’existent presque pas en Guinée.

La porosité du service sanitaire et l’incapacité de l’État qui ne compte pas sur les aides des institutions pour faire face au covid19 en Guinnée, risque fort de tuer plus qu’EBOLA.

Dans ce sinistre contexte, la Guinée risque fort d’être isolé par le reste du monde. En plus du non respect des règles démocratiques s’ajoute la violation continue des droits humains.

Selon Mamadou Kaaly de Baînette, en dehors des 9 morts de la capitale Conakry, il y a un mort à Mamou. Ce qui rejoint la déclaration du FNDC qui évoquait 10 morts par balle, dont une femme.

Il déplore également la présence des militaires qui terrorisent la population guinéenne.


“C’est de la comédie, Alpha [Condé – le président] dispose déjà des chiffres qu’il va balancer, mais les guinéens ne sont pas dupes, ni la communauté internationale.”


Selon docteur Faya Millimono d’un autre groupe politique, le BL bloc libéral, ce double scrutin est tout sauf une élection : “C’est de la comédie, Alpha dispose déjà des chiffres qu’il va balancer, mais les guinéens ne sont pas dupes, ni la communauté internationale. La Guinée sort diminuée de cet exercice et la paix ne sera pas sauvée.

Dans la suite logique de leur démarche, le FNDC (front national pour la défense de la constitution) appelle à intensifier les manifestations les 23 et 24 mars avec pour objectif ultime le départ du dictateur Alpha Condé devenu illégitime. Le FNDC invite les  citoyens à se mobiliser  massivement dans les carrefours et ronds-points de leurs quartiers d’où partiront les manifestations. Pour rappel, durant toute la journée électorale, l’accès a l’internet fut réduit, le pays coupé des réseaux sociaux, que ce soit Facebook, Twitter…

 

Après les élections, les violences continuent

Particulièrement à N’zerekoré où on a dénombré au moins 4 morts et 5 églises incendiées ! Information confirmée par Tamba Zahari Milimono de la radio Espace FM.

Et ce décomptage sanglant dérape parfois en conflit ethnique aux conséquences futures imprévisibles selon un membre du FNDC.

L’ethnie des Konianké et les ethnies de la forêt s’entendent bien. A l’inverse des Koniagui qui sont pro gouvernement.


Les Konianké disent à leur tour, qu’il faut venger les ethnies de la forêt.


Qu’est ce qui a provoqué et comment s’est déroulé ce conflit ethnique sanglant ?

Les Koniagui n’étaient pas contents du fait que les ethnies de la forêt aient refusé de participer à la mascarade électorale en accomplissant le vote, ils les ont donc attaqué: “nous allons brûler tout vos biens parce que vous avez refusé de voter“. Du coup, les Konianké disent à leur tour, qu’il faut venger les ethnies de la forêt. C’est après deux jours d’affrontement que les forces gouvernementales sont intervenues en instaurant un couvre feu à N’zerekore.

A Labé, deuxième ville de Guinée, lors de la nuit du 22 au 23 mars, les esprits s’enflamment autour de la mosquée de Tata qui a payé les frais de ces conflits internes. Les fidèles ont été empêchés d’accomplir leur devoir religieux. Des policiers sont venus gazer des fidèles musulmans en pleine prière. Puis ils ont mis le feu aux motos des musulmans stationnées devant la mosquée selon le média Guinéenews.

Dans la journée du 23 mars selon la radio Espace Foutah, un jeune a subi un tir dans la commune urbaine de la ville, il a été  admis à l’hôpital régional de Labé et se trouve dans un état très critique.

Oui le double referendum a eu lieu. Mais à quel prix ? Est-ce la démocratie ou le tour de passe-passe d’un dictateur ? Est-ce qu’un changement de Constitution par les urnes dans un climat de terreur signifie démocratie ? Et que dire du coronavirus en Guinée… L’inquiétude règne.


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Guinée Conakry – Entre élections et Goulag, interview de Thomas Dietrich, journaliste expulsé qui analyse la situation politique et sociale

Touché par le coronavirus, la Guinée Conakry maintient ses élections ce dimanche 22 mars 2020. Ce double scrutin devrait permettre à Alpha Condé de briguer un 3ème mandat présidentiel en modifiant la Constitution. Journaliste guinéen contraint à l’exil, Mamadou a rencontré un confrère du Media reporteur en Guinée, expulsé il y a quelques jours alors qu’il couvrait ces élections décriées.

Une rencontre, une interview.

C’est par Twitter que la rédaction de l’Oeil de la MDJ est rentré en contact avec Thomas Dietrich qui a tout de suite accepté de répondre aux questions de Mamadou. Loin de la censure guinéenne, il livre ses expériences et le traitement de son cas par les autorités lors de son expulsion.

Thomas Dietrich et Mamadou - Interview Guinée

Thomas Dietrich, journaliste pour Le Média

Diplômé de Science Po Paris, Thomas Dietrich a vécu et travaillé dans plusieurs pays africains.

Le continent noir (et en particulier la République Centrafricaine) est d’ailleurs le cadre de son premier roman, Là où la terre est rouge (Albin Michel, 2014), Prix Folire, finaliste du prix Emmanuel Roblès, du prix Senghor et du prix de la Vocation, sélectionné pour le prix Landerneau, le prix littéraire ENS Cachan, le prix du premier roman de Chambéry et le prix du jeune romancier.

En 2016, Thomas Dietrich est élu Président d’honneur de l’association des écrivains tchadiens.

Durant cette interview, plusieurs scandales sont traités. L’un d’eux attire particulièrement l’attention : l’existence d’un camp de déportation pour les opposants politiques dénoncées par Amnesty International.

Les méthodes du Président en exercice qui se sert du Coronavirus pour passer en force son referendum.

Par exemple, l’Organisation internationale de la Francophonie, qui accompagne le processus électoral en Guinée, a jugé “problématiques” près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes des doublons et des personnes décédées.

Les mots “déportation” et “Goulag” sont associés au scandale du camp de Soronkoni. “La situation des droits humains et des libertés fondamentales, leur protection ne semble plus être la préoccupation première de ceux qui ont la charge. Le barreau de Guinée reste profondément préoccupé par la rumeur persistante quand à l’existence d’un “Goulag” dit de Soronkoni” a déclaré Maitre Djibril Kouyaté le 17 mars 2020.

Sans oublier le cas du gouverneur de la ville de Labé, grande ville Guinéenne, dont l’inspecteur de l’Éducation Nationale avait menacé de mort notre journaliste Mamadou, contraint de quitter le pays après avoir reçu ses menaces.


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Grève – Au cœur d’une “Assemblée Générale” à l’université Paris 8

Parmi les étudiants de Paris 8, un journaliste réfugié politique guinéen hébergé à la MDJ fait partie des étudiants. Depuis quelques semaines, on discute de ses cours à la faculté. « J’y vais tous les jours, mais ma fac est en grève, et cela va durer jusqu’au 3 mars, au moins!» Après quelques conversations, il nous a proposé de rédiger un article. Plongée dans la grève d’une université française vue par un journaliste réfugié politique.

«Comme à l’accoutumée, l’Assemblée Générale de l’université Paris 8 s’est tenue ce mardi 4 mars dans l’amphi du bâtiment B.  Une AG hebdomadaire est organisé depuis le 20 janvier, date à laquelle les cours du second semestre devaient commencer.

A la place des cours, des rencontres alternatives, des ateliers, des rencontres et des réunions se tiennent régulièrement dans cette université, lieu de partage de connaissance.

Le motif de la grève et de toutes ses rencontres est de se mobiliser ensemble, dans le but de faire fléchir le pouvoir de monsieur Macron, afin qu’il renonce à ses projets de réformes contestées par une bonne partie des français et françaises.

Ainsi, par solidarité et pour favoriser “la convergence des luttes”, la SNCF et la RATP envoient régulièrement des délégations pour assister aux AG de Paris 8. La grève des transports fait partie des mouvements les plus ressentis par la population.

Lors de ces différentes AG, on discute, on vote, on s’adapte. On y prend les grandes décisions. Certaines actions sont décidées puis menées entre 2 AG. Il y a aussi des reconductions de grève.

Les quelques points de revendications portés par l’université Paris 8 Saint Denis sont diffusées avec tout le monde: étudiants, professeurs, chercheurs, personnels éducatif… Notre but est de consulter les avis des uns et les autres, afin de se mobiliser autour de revendications communes et rester uni.

Les questions autour des validations trimestrielles et des évaluations sont des questions récurrentes au sein des mobilisations étudiantes. «C’est pourquoi, nous, étudiant.e.s et précaires en sciences de l’éducation et en sociologie, proposons d’animer cet espace-temps pour réfléchir et approfondir collectivement ces questions.»

D’autres rendez-vous doivent permettre d’élargir la question à d’autres secteurs d’activité (hôpitaux, entreprises…) car les réformes de monsieur Macron semblent toucher toute la société française, partout, tout le temps.

En ce qui nous concerne, c’est avant tout l’épineuse question du programme pluriannuel de recherche qui cristallise toutes les tensions. (LPPR).

 

Exemple de mail

 Comment les informations sont diffusés pour se mobiliser? 

Demain, mardi 4 février, j’assurerai un cours alternatif auquel je vous prie d’assister. À cette occasion, je vous tiendrai informé-e-s des développements en cours, mais aussi j’exposerai des questions qui croisent le thème du cours et la mobilisation reconduite ce jour en AG d’UFR qui s’est déroulée en lieu et place du conseil d’UFR, comme je vous en ai tenu-e-s informé-e-s par un précédent message.

Pour votre information, voici attachée la motion adoptée au terme de deux jours d’une Coordination de la mobilisation nationale des universités et des laboratoires en lutte, tenue le samedi 1er et le dimanche 2 février. Et une annonce qui peut vous intéresser: 

  • Le master genre mobilisé organise un atelier le mardi 11 février à 15h en B237: “Précarité des étudiant.es étrangèr.es : que faire à P8?”, dans le cadre des ateliers de mobilisation.

Chaque personne intéressée pour coorganiser cet atelier peut venir le mardi 4 février à 15h en B237.”  

N’hésitez pas à partager et apporter les documents qui vous intéressent.

Motion voté lors du l’avant dernier AG tenue le 26 Février.

Aujourd’hui, la situation des réformes engagées par l’exécutif préoccupe à plus d’un titre.

Sachant que le premier ministre Edouard Philippe dit être dans l’obligation de faire usage de l’article 49 alinéa 3 qui permet au pouvoir exécutif de faire passer son projet, même si les députés votent contre.

Les universités sont inquiètes et se demandent à quelle sauce elles vont être mangées…


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Cinéma – Le film “Soumaya”, un mélange d’émotions et de revendications

Grâce aux rencontres alternatives organisées dans le cours «Politique linguistique à l’égard des migrants» assuré par la professeure Nancira Guénif du département Sciences de l’Éducation à l’université Paris 8 Saint Denis, j’ai pu vivre un moment exceptionnel ce mardi 4 mars 2020 : la projection du film «Soumaya», une histoire vraie, dont les suites judiciaires sont en cours, et pour lequel l’actrice principale est venue à notre rencontre.

Exceptionnelle, car ce moment s’est tenu loin de la sphère universitaire. D’habitude les étudiants et la professeure échangent autour de sujets scientifiques ou des formations professionnalisantes. L’université Paris 8 étant en grève, l’idée de prolonger l’enseignement en-dehors des cours est un moyen de respecter la grève tout en partageant des connaissances liés à notre sujet.  

Pour cette rencontre exceptionnelle, nous étions réunis dans un endroit cinématographique, un lieu conçu pour recevoir des spectateurs. Nous avons eu la chance d’aller au cinéma, au 30 rue Saint-André des arts, dans l’élégant 6ème arrondissement de Paris.

À 13h15, flanqué au fond du mur, un écran géant dans une salle ornée de chaises rouge s’impose à nous, d’ailleurs rien ne gêne la bonne vue des spectateurs. Les lumières sont éteintes, ce qui rend le lieu sombre, doux et calme.

C’est dans ces conditions apaisantes et silencieuses qu’un son nous interpelle, puis l’écran s’est mis à scintiller, à illuminer la salle, prenant toute notre attention. Le film commençait.

https://www.youtube.com/watch?v=yf5zkVG7YnY

Le personnage principal, Soumaya, est cadre dans une société aéroportuaire depuis une dizaine d’années. Elle travaille dans une ambiance chaleureuse, jusqu’au jour où elle apprend son éviction de l’entreprise, à la télévision.

Nous sommes dans la période des attentats, et le secteur aéronautique est particulièrement surveillé. Pour ses employeurs, le fait qu’elle porte le voile en-dehors de son travail est un fait aggravant. Elle fait aussi partie d’un groupe affilié à une mosquée qui aide à l’apprentissage coranique.

Pour ses comportements légaux liés à sa religion, Soumaya est virée pour faute lourde, donc sans indemnité.

Au moment où j’écris ces quelques lignes, Soumaya est en bataille judiciaire contre son ancien employeur.

Je vous invite bien sûr à voir le film « Soumaya ». Soraya Hachoumi, qui tient le rôle de Soumaya, est venue en personne nous présenter ce film. Nous avons pu échanger avec elle et prendre quelques photos.

Le film ne laissant aucune chance aux cœurs fragiles, j’ai moi aussi ressenti beaucoup d’émotions. Le film « Soumaya » est très émouvant. Il m’a tellement bouleversé que je suis vite rentré à la Maison des journalistes pour écrire cet article et rendre hommage à ce que j’ai vu et ressenti. Je n’ai même pas pris le temps de boire un verre d’eau !

Soumaya

Sortie, le 5 février 2020, le film Soumaya dure 103 minutes, réalisé par Waheed Khan et Ubaydah Abu-Usayd, avec comme acteurs principaux Soraya Hachoumi, Sarah Perriez, Khalid Berkouz, Karine Dogliani, Sonya Mellah, Islem Sehili, Majida Ghomari et Assia Ait Abdelmalek.

https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1108443841248428032


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Guinée – Comme à chaque campagne électorale, les journalistes sont menacés

La double campagne du référendum et élection législative a été lancé par le président Alpha Condé. Au programme des journalistes guinéens: menace de mort, arrestation arbitraire, assassinat, kidnapping, disparition, emprisonnement, attaque et saccage des médias ou au domicile des journalistes. Quelques-unes de ces affaires ont été retracées par notre journaliste.

C’est en plein automne, en octobre 2017, que le seul cas d’exaction dénoncé vis-à-vis d’un journaliste guinéen par RSF a eu lieu. Il s’agit d’Abdoubacar Camara, directeur de radio et télévision. Le week-end précédent, sa radio avait diffusé une musique funèbre suite au décès d’un de ses journalistes, crime imputé au président de la République Alpha Condé.

Depuis cet épisode, les arrestations arbitraires et les menaces de l’Etat se multiplient à l‘encontre des journalistes. En d’autres termes, la loi L002/22/ 06/2010, qui encadre la presse guinéenne et l’exercice du métier de journaliste en Guinée, est souillée sans scrupule.

Un premier journaliste sous la menace de l’Etat

Remontons au samedi 15 juin 2019. Ce jour-là, Elhadj Madifing Diané, ancien ministre de la sécurité et actuel gouverneur de la région administrative de Labé, a menacé de faire arrêter et emprisonner le correspondant de Guineematin.com et de l’Agence guinéenne de presse (AGP) à Labé. Il s’agit du journaliste Idrissa Sampiring Diallo.

Suite au meurtre de l’étudiant Amadou Boukariou Baldé, bastonné à mort par des agents de la sécurité, eux-mêmes envoyés à l’université de Labé sur ordre du gouverneur, le 31 mai 2019. L’étudiant est mort à l’hôpital régional de Labé.

Se contredisent alors la version des journalistes et celle du pouvoir. Les autorités locales ont fait croire que le jeune Amadou Boukariou Baldé a cessé de respirer au cours de son évacuation vers Conakry… à cause des manifestations qui auraient empêchées l’ambulance de circuler. Sans manifestant, il ne serait donc pas mort. Or, les médias locaux ont prouvé que le jeune est bien mort à l’hôpital et non dans l’ambulance.

Conséquence, malgré une loi adoptée en 2010 qui dépénalise les délits de presse, le journaliste a été entendu par le juge de Dixinn. En attente de son jugement, il pointe tous les mercredis et vendredis à 10 heures au TPI de Dixinn.

Fin 2019, répression contre des journalistes pour des motifs très futiles

Jeudi 31 octobre, une foule se rassemble pour accueillir le président Alpha Condé à Conakry. Mais le président ne s’arrête pas pour les saluer. Ce simple fait, évoqué par la presse, a provoqué une onde de choc répressive.

Le directeur général de la radio Lynx FM, Aboubakr Diallo a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour « diffusion de données de nature à troubler la sécurité publique par le biais d’un système informatique ». Il avait juste diffusé cette information sur sa radio.

3 jours plus tard, c’est le chef des reporters de l’influent Guinée Matin, Ibrahima Sory Diallo, qui est agressé au siège du parti au pouvoir, le RPG, situé au quartier Aviation de Conakry. Parti couvrir l’assemblée générale ordinaire du parti comme plusieurs autres journalistes, il a été violemment pris à partie par des militants, avant d’être bousculé et traîné dehors manu militari par les agents de sécurité.

Mohamed Mara, agressé par la police puis menacé de mort depuis plusieurs mois

Depuis mi-décembre 2019, notre confrère Mohamed Mara, animateur de l’émission Les Grandes Gueules fait l’objet de menace de mort. Mohamed Mara avait été violemment agressé le 16 novembre 2019 par des policiers de la CMIS, Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité à Conakry dans le quartier Cosa, dans la commune de Ratoma. Malgré une bataille qu’il a menée pour que justice soit rendue, les policiers identifiés comme auteurs de l’agression ont toujours bénéficié d’une impunité totale. Ils sont protégés par leur hiérarchie, plus exactement par le commandant Ansoumane Bafoé.

En 2020, des gens anonymes l’appellent pour le mettre en garde. «Il y a une sorte de contrat sur ta tête» avait lancé un inconnu. «Il y a une petite liste noire dans laquelle tu figures» martèle un autre.

Des appels et des messages téléphoniques se multiplient, des individus tapis dans l’ombre jurent de mettre fin à la vie de Mara, jugé trop critique sur les sujets concernant la violation des droits humain.

On pouvait lire dans le message que le journaliste a reçu le 30 Janvier 2020 notamment celui-ci: «Tu dois savoir que tu n’es pas le seul journaliste du pays, ou tu la fermes, ou on te la ferme pour toujours!».

Même les journalistes des médias français ne sont pas épargnés

Mercredi 12 février 2020, au marché de Coyah, Thomas Dietrich, journaliste presse pour «Le Media» s’est vu retirer son accréditation par un officier militaire, alors qu’il filmait des manifestations de rue.

Joint par mosaiqueguinee.com, à propos de la confiscation de son accréditation, le journaliste français Thomas Dietrich est revenu sur les faits.

« J’ai une accréditation en bonne et due forme, je travaille pour l’entreprise de presse française «Le Média ». Je filmais les manifestations à Coyah ce matin, et finalement un officier militaire est venu me dire que c’est interdit de filmer. Il m’a dit que c’est un lieu stratégique. Je lui ai répondu que je suis en train de travailler dans un quartier, ce n’est donc pas un camp militaire. L’officier militaire a voulu retirer les images que j’ai prises, j’ai refusé. Ensuite il a pris mon accréditation, en exigeant que je lui donne mes images. Il a donc confisqué mon accréditation, pour avoir filmé les manifestations. Je ne peux donc plus exercer mon travail»

2020, à l’approche des élections, la répression contre les journalistes s’intensifient

Mercredi 22 janvier 2020, à Kankan, le journaliste correspondant de la radio lynx FM, Abdoulaye N’Koya Sylla, a été mis aux arrêts par la police, détenu puis libéré au terme d’une audition. Joint par mosaiqueguinee.com quelques heures après sa libération, celui-ci est revenu sur les circonstances de son arrestation.

«Le matin, j’étais avec un confrère, on est venu pour couvrir une manifestation des élèves-maîtres de l’ENI, qui avaient érigé des barricades devant l’inspection régionale de l’enseignement technique et professionnel. C’était à 9 heures. Les agents de la CMIS ont investi les lieux pour disperser les manifestants. Les agents m’ont arrêté, puis ils m’ont embarqué avec certains élèves. J’avais mon badge et mes équipements. On m’a détenu au CMIS pendant 3 heures. J’ai été auditionné pour trouble à l’ordre public. Grâce à l’intervention de mes confrères, j’ai été libéré» a-t-il relaté à mosaiqueguinee.com. «Je suis déçu de la CMIS de Kankan, leur premier responsable m’a insulté père et mère».

Le 2 février 2020, le journaliste de la radio nostalgie FM Aunée, Thierno Madjou Bah,  l’animateur d’Africa 2015, l’émission politique phare de la radio Nostalgie, est menacé d’arrestation. Selon le journaliste, on lui reprocherait d’avoir tenu des propos malveillants et incitatifs à la violence dans son émission. En décembre 2018, la Haute Autorité de la Communication avait déjà suspendu Thierno Madjou et deux ses collègues pour une période d’un mois.

Cette menace d’arrestation a été lancée suite à une plainte du ministre de la communication Amara Somparé.

Même les enquêtes déconnectées des élections sont sujet à répression

Vendredi 21 février 2020, c’est au tour de Mamadou Aliou BM Diallo, journaliste reporter d’images arrêté par les services de la police routière d’Enco5. Selon nos informations, le journaliste était en train de filmer un scénario de corruption entre un policier et un conducteur de taxi.

«Nous avons vu un policier retirer de l’argent des mains d’un chauffeur de taxi et le journaliste s’est mis à filmer la scène. C’est ainsi qu’un autre policier est venu lui demander ce qu’il est en train de faire. Il a demandé à visionner le film et la discussion a commencé. Ils l’ont ensuite emmené au commissariat. Tout cela parce que les policiers rackettent les conducteurs de véhicules ou de motos. Et ils n’aiment pas que ces actes soient mis au grand jour» explique un témoin de la scène sous couvert d’anonymat.

Le matériel de travail du journaliste y compris son téléphone a été retiré. Le journaliste a été détenu au sein du commissariat d’Enco5 pendant 2 jours avant d’être libéré.

Le lendemain, samedi 22 février 2020, Alpha Ousmane Bah, journaliste reporter du site d’information Africaguinée.com et à la radio Espace Foutah et son collègue Mamadou Kossa Sow, ont été arrêté à Koundara. Foutah est une ville située à la frontière entre la Guinée et le Sénégal.

« Nos confrères étaient partis en reportage dans cette préfecture, sur la fermeture de la frontière aux camions transportant des marchandises dans des pays voisins. » déclare un journaliste de cette rédaction.

Ces quelques exemples ont été vérifiées par plusieurs sources mais ne reflètent que partiellement la dure répression que vit la liberté de la presse en Guinée. Notre journaliste, contraint à l’exil et dont voici l’histoire cf portrait, aurait pu étayer cet article par d’autres exemples. Mettre en lumière tous les journalistes guinéens menacés de mort pour avoir exercés leur métier de journaliste semble un travail titanesque. Bien qu’une aprtie de la répression soit liée à la campagne électorale et référendum qui aura lieu le 1er mars 2020, la liberté d’informer en Guinée est régulièrement et gravement remis en cause, y compris hors période électorale.


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Guinée – Kit de la répression avant les élections, par Alpha Condé

Pour briguer un troisième mandat présidentiel, le président guinéen en exercice Alpha Condé a lancé un référendum. Il aura lieu le 1er mars 2020, en même temps que les élections législatives. Une partie de la population est opposée au référendum.

En campagne pour la nouvelle constitution à Faranah, localité située dans la région de la Haute Guinée fief du parti au pouvoir, le président Alpha Condé a donné des «instructions» dit-on pour la «sécurisation des bureaux de vote».

Alpha Condé se préparer à l’affrontement pour faire passer son référendum

En lieu et place des forces de sécurité, le président demande à des jeunes gens de s’attaquer aux opposants. Cette campagne pour le référendum a déjà endeuillé le pays avec une trentaine de jeunes tués depuis octobre 2019.

«Le jour du vote, faîtes tout pour que chaque bureau de vote soit sécurisé par 10 jeunes. Quiconque veut saccager les urnes le jour de l’élection, frappez-le» a ordonné Alpha Condé il y a quelques jours, devant des milliers de partisans.

Alors que le président se doit d’assurer la sécurité de l’ensemble de la population, ces propos sont indignes.

2 jours plus tard à Kankan, il a réitéré ses menaces, «quiconque veut saccager un bureau de vote occupez-vous de lui». Alpha Condé multiplie ses propos incendiaires, de va-t’en guerre depuis belle lurette.

Le 22 mars 2019 au siège de son parti à Conakry, Alpha Condé avait déjà demandé à ses militants de se préparer à l’affrontement. Des propos qui risquent de plonger la Guinée dans le chaos et la guerre civile.

Comment rendre crédible ce référendum sans l’OIF et la COFEL ?

Pendant ce temps, l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) suspend sa participation au processus électoral contesté du 1er mars.

Qu’est-ce que l’OIF ?

300 millions de locuteurs, répartis sur les cinq continents, parlent français.

L’Organisation internationale de la francophonie dit OIF est un dispositif institutionnel voué à promouvoir le français et à mettre en œuvre une coopération politique, éducative, économique et culturelle au sein des 88 Etats et gouvernements qui ont signé la charte sur la francophonie de l’OIF.

Ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie, adoptée en 1997.

L’OIF a pour missions de :

  • Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique
  • Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme
  • Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche
  • Développer la coopération économique au service du développement durable

L’organisation internationale de la francophonie justifie sa suspension en évoquant la divergence  avec le pouvoir sur la question du fichier électoral.

«Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée, tant qu’un consensus sur le nombre d’électeurs ne sera pas négocié par toutes les parties prenantes nationales», a déclaré l’organisation dans un communiqué publié ce lundi matin. Source RFI.

En plus de l’OIF, la COFEL (Coalition des Femmes Leaders de Guinée), se retire aussi du dispositif d’observation des élections. Leur courrier a été adressé au NDI, ce mardi 25 février 2020 par la présidente de la COFEL, Fatou Baldé Yansané.

Qu’est ce que la COFEL ?

La Coalition des femmes leaders de Guinée est une ONG nationale qui a la volonté de donner aux femmes leur place en tant qu’acteurs de développement dans le monde, il s’avère important pour les femmes et les jeunes filles d’être solidaires entre elles afin de constituer une force incontournable en vue d’assurer leurs responsabilités et de participer pleinement au processus de développement.

C’est ainsi qu’un groupe de Jeunes Femmes Leaders se sont mises ensemble pour créer un réseau professionnel dynamique et innovateur favorisant l’esprit d’entraide et de solidarité, d’échange et de partage.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=0BtUF52NiGo&feature=emb_logo

Dans ce courrier, la COFEL a énuméré plusieurs raisons ayant motivé sa décision de retrait de ce dispositif d’observation des élections. 

https://twitter.com/machiabel/status/1229196433967996930

Couvre-feu et réquisition pour mieux préparer ce référendum

Dans le but d’imposer une nouvelle constitution aux guinéens, avec ou sans l’appui des organes internationales et nationales pouvant crédibiliser une élection, Alpha condé use de tous les moyens illégaux pour arriver à son projet de troisième mandat. Au menu des guinéens: couvre-feu et réquisition de l’armée pour sécuriser les élections du 1er mars.

Selon le site de nos confrères de La Guinée 224 le couvre-feu  sera instauré du 28 février au 3 mars 2020. Le communiqué de presse précise que toutes les unités de l’armée de terre resteront en alerte.

Ce couvre-feu est instauré pour sécuriser les élections selon la même source. D’autres instructions concernant le contrôle systématique et la fouille effective des véhicules et des passagers au niveau des frontières terrestres sont aussi à noter. Selon le site Guinematin.com (au moment où nous publions cet article le site est inaccessible), dans un communiqué publié ce mardi 25 février 2020, le chef d’État-major de l’Armée de Terre a confirmé que toutes les unités de l’armée de terre sont en alerte à partir de ce jour.

https://twitter.com/Sam_hanryon/status/1232983122934992897

Il a invité les 4 régions militaires de l’intérieur du pays à organiser des patrouilles nuit et jour, du 28 février au 3 mars prochain. Les militaires sont appelés également à être disponibles pour renforcer la sécurité des bureaux de vote le 1er mars 2020, au besoin. 

Ce mardi 24 février, le FNDC, porteur des aspirations démocratiques du Peuple de Guinée, décide de ne plus reconnaître Alpha Condé comme Président de la République de Guinée et demande son départ immédiat et sans conditions du pouvoir. Lisez plutôt sa déclaration ci dessous.

DÉCLARATION N°69 du FNDC

La Guinée entame une semaine cruciale de son Histoire. Monsieur Alpha Condé est en passe de perpétrer son coup d’Etat constitutionnel en dépit de la désapprobation du peuple de Guinée et des multiples interventions des autorités morales et religieuses, des leaders d’opinion et de la communauté internationale.

Ayant noté que tous les sacrifices consentis par le Peuple de Guinée (assassinats, emprisonnement, kidnapping) ainsi que toutes les démarches engagées pour convaincre Monsieur Alpha Condé d’abandonner son projet de troisième mandat, ont toutes échoué ;

  • Considérant le Coup d’Etat civil en cours depuis le 19 décembre 2019 et qui est maquillé sous le label de ‘’référendum’’ ; 
  • Considérant le parjure dont M. Alpha CONDÉ s’est rendu coupable en violant son serment de respecter et de faire respecter la Constitution ;
  • Considérant le refus de M. Alpha Condé de mettre en place la Haute Cour de justice qui aurait pu le juger pour haute trahison ;

Le FNDC, porteur des aspirations démocratiques du Peuple de Guinée, décide de ne plus reconnaître M. Alpha CONDÉ comme Président de la République de Guinée et demande son départ immédiat et sans conditions du pouvoir.

Par conséquent, le FNDC :

  • Appelle toutes les guinéennes et tous les guinéens à sortir massivement à partir de ce jeudi 27 février pour empêcher par tous les moyens légaux le putsch constitutionnel de M. Alpha CONDE;
  • Invite tous les citoyens à user de la légitime défense pour résister, conformément à l’article 21, alinéa 4 de la Constitution, aux milices que M. Alpha Condé tente de constituer pour perpétrer son coup d’Etat constitutionnel ;
  • Appelle tous les citoyens guinéens civils et militaires à se mobiliser pour déjouer le coup d’Etat constitutionnel en cours ;  
  • Exhorte ses antennes dans les préfectures, les sous-préfectures, les communes, les quartiers et districts ainsi que toutes ses organisations membres et leurs démembrements sur l’ensemble du territoire à redoubler d’engagement pour éviter le recul démocratique; 
  • Met en garde les représentants des institutions de la République et les administrateurs territoriaux quant aux conséquences de leur collaboration directe ou indirecte avec ceux qui ont trahi la Constitution, la République et la souveraineté nationale ;     
  • Appelle l’Armée nationale à demeurer républicaine et à cesser de protéger un seul Guinéen, M. Alpha Condé contre tout le Peuple de Guinée.

Par ailleurs, le FNDC :

  • Invite la CEDEAO et l’UA au respect de leurs propres principes sur la gouvernance démocratique, notamment en ce qui concerne les coups d’Etat, car qu’il soit militaire ou civil, un Coup d’Etat équivaut à un Coup d’Etat ;
  • Félicite et remercie les députés européens pour leur courageuse prise de position et demande à la Commission de l’UE de prendre des sanctions concrètes contre le régime dictatorial et sanguinaire de M. Alpha Condé ;
  • Appelle la CEDEAO, l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des sanctions collectives et individuelles contre les promoteurs du coup d’Etat constitutionnel ainsi que les auteurs et commanditaires des répressions sanglantes et crimes contre l’humanité en Guinée ;

La lutte de longue haleine entreprise par le Peuple souverain de Guinée épris de paix et de justice, ne s’arrêtera pas au 1er mars et continuera jusqu’au départ de M. Alpha Condé.

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !

Conakry, le 24 février 2020

Jeudi 27 février 2020, c’est au tour de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest,  dit aussi Cédéao, pilotée par plusieurs chefs d’État de l’organisation devait se rendre en Guinée ce vendredi. Selon deux sources haut placées, la Cédéao, présidée par le chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou, envisageait d’envoyer ce vendredi une délégation en Guinée, à quelques jours des élections législatives et du référendum pour une nouvelle Constitution. La mission de haut niveau aurait dû regrouper quatre présidents : le Nigérian Muhammadu Buhari, le Ghanéen Nana Akufo Ado, le Burkinabè Roch Christian Kaboré et le Nigérien et dirigeant en exercice de l’institution régionale, Mahamadou Issoufou. Selon les informations de RFI, le président guinéen Alpha Condé aurait été approché par la Cédéao, mais le chef d’État a opposé une fin de non recevoir à la délégation.

La mission a donc été avortée. Cela faisait plusieurs jours que la Cédéao menait de démarches pour tenter de résoudre la crise en Guinée. Une situation qui agace certains, et qui en inquiète beaucoup d’autres.

Le scrutin réunissant le référendum et les élections municipales en Guinée aura lieu le dimanche 1er mars 2020 et les résultats sont attendus vers le 3 mars. 


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