Théâtre : hommage à Anna Politkovskaïa et à la liberté d’informer

Le 7 octobre 2006, la journaliste russe d’investigation était assassinée à Moscou. Douze ans plus tard, le metteur en scène Robert Bensimon lui rend hommage au théâtre Déjazet dans une pièce intitulée : « 12 ans déjà, voulons-nous vraiment savoir ? »
Connue pour son combat politique, Anna Politkovskaïa se savait en danger de mort sans que cela n’influence son travail journalistique.
Une pièce de théâtre pour la liberté d’informer
Anna Politkovskaïa n’est qu’une apparition. Comme les fantômes de Shakespeare, les apparitions doivent bien-sûr ne faire que passer. Soudain l’un des personnages apostrophe la journaliste:
« J’aurais tellement voulu vous rencontrer. »
Et voilà qu’au lieu de disparaître, elle lui répond au présent:
« Faisons déjà tout ce qui est encore possible. Si ma vie n’a pas suffi, que ma mort s’y mette! Puisqu’ils n’ont pas craint la justice, c’est qu’elle est endormie. Réveillez-la! Français, reprenez votre rôle. »
Les combats d’Anna Politkovskaïa
Opposante au jeune président Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa était un symbole vivant de la liberté d’informer bien avant sa mort. Célèbre autant pour avoir couvert le conflit tchétchène et pour avoir traté des exactions de l’armée russe, que pour ses investigations sur le pouvoir en place, la corruption et les violences qui en découlent, Anna Politkovskaïa était particulièrement menacée.
Menacée mais reconnue médiatiquement pour son excellent travail, son aura médiatique laissait supposer une forme de protection pour elle. Car elle dépassait la seule sphère professionnelle des journalistes et intéressait le public : Anna Politkovskaïa était invitée sur des plateaux TV en prime time.
Dans un entretien à Télérama en 2003, elle assurait continuer ses enquêtes par conviction : « Je n’ai pas le droit de refuser, car si quelqu’un demande l’aide d’un journaliste, c’est qu’il a épuisé tous les recours. C’est aussi pour cela que cette guerre (la deuxième guerre de Tchétchénie de 1999 à 2000, ndlr) est devenue pour moi une affaire personnelle ».
Des menaces de mort répétées jusqu’à l’assassinat
Anna Politkovskaïa avait déjà été victime d’un enlèvement durant 48 heures, ainsi que de plusieurs arrestations et d’un empoisonnement. Plusieurs menaces de mort avaient aussi été proférées à son encontre.
Le 7 octobre 2006, tout bascule. Anna Politkovskaïa rentre à son appartement dans le nord-est de Moscou. À peine a-t-elle le temps de redescendre de sa voiture, que deux hommes qui l’attendaient discrètement dans le hall de son immeuble surgissent, une arme à la main. Ils lui tirent dessus, elle s’effondre.
Âgée de 48 ans, la reporter est retrouvée morte peu après. D’abord considéré comme le fait de malfaiteurs (comme il en existe dans la capitale moscovite), le meurtre fait grand bruit dans la presse.
Le rôle de Poutine dans l’assassinat d’Anna Politkovskaïa
Pour certains observateurs, il est difficile d’imaginer un meurtre à Moscou sans que les services russes ne soient au courant. Mais aucune preuve ne relie les accusés à un éventuel commanditaire.
En arrivant au Kremlin en 2000, Vladimir Poutine avait promis d’instaurer en Russie la « dictature de la loi ». Le président russe, ancien agent du KGB, s’engageait publiquement à mettre fin à la corruption, à offrir à chaque citoyen un niveau de vie décent…
« Mais s’il y a bel et bien une dictature en Russie, c’est celle exercée par un pouvoir impitoyable qui ne se soucie de la loi que lorsque cela l’arrange », expliquait Anna Politkovskaïa.
Six personnes ayant participé à l’exécution ont été condamnées à de lourdes peines de prison par la justice russe, sans que les commanditaires ne soient identifiés.
La Cour européenne des Droits de l’Homme a condamné la Russie pour manquements dans l’enquête.
La journaliste Anna Politkovskaïa demeure un symbole du journalisme d’investigation en Russie et dans le monde. A l’entrée de la Maison des journalistes, une plaque commémorative lui rend hommage.
EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
Arte dresse le portrait du journaliste Ibrahim Cheaib
/dans Géopolitique, Moyen et Proche Orient, Portraits /par Hicham MansouriIl s’agit cette fois du journaliste libanais Ibrahim Cheaib. Réfugié en France depuis plus d’un an, Ibrahim était présentateur télé au Liban avant d’être persécuté et contraint de fuir son pays (lire son portrait ici).
Dans le cadre de son projet “Profession : journaliste”, Arte Junior l’a suivi lors d’une rencontre “Renvoyé spécial” (programme de sensibilisation de la MDJ) avec des élèves de seconde d’un lycée de Poissy, avant de l’accompagner à la Maison des journalistes pour faire la rencontre de ses amis résidents Meiirbek Sailanbek (Chine), Hussein Chaker (Syrie) et Ahmed Hassan El Yassiri (Irak).
Ibrahim Cheaib, journaliste en exil (Arte), 3’53’’
https://www.arte.tv/fr/videos/102865-000-A/ibrahim-cheaib-journaliste-en-exil/
“De mois en mois la situation empire et, un jour, il est kidnappé par deux hommes armés”. Extrait
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« La plupart des français ne savent pas ce qu’il se passe au Yemen » – Presse 19 à Turin avec la Maison des journalistes
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Guillaume LuerA cette occasion, nous avons interviewé Ameen Al-Safa, pour lui poser quelques questions sur le Yemen et la liberté de la presse.
« Mon nom est Ameen Al-Safa, journaliste yemenite, titulaire d’une maitrise en journalisme. J’ai travaillé à l’agence nationale du Yemen Saba.
J’ai commencé en 2007 à la direction générale pour l’information nationale et internationale. En 2012, j’ai intégré un journal dans lequel j’ai été nommé secrétaire de rédaction en 2015.
J’écrivais sur des sujets politiques et sociaux. Et bien sûr, j’ai couvert la guerre.
J’ai donc observé les rebelles Houthis construirent leur hégémonie, de la prise de la ville de Sa’Dah jusqu’à celle de la capitale. Sanaa est tombé en 2014, ils ont ensuite renversé le gouvernement légitime. »
Comme journaliste, Ameen a donc suivi les différentes prises des rebelles. Aujourd’hui, ces rebelles contrôlent le pays et ont changé de capitale, la ville de Sanaa a perdu son statut au profit d’Aden.
Ameen, journaliste recherché, a donc dû fuir le pays. Il a depuis consacré beaucoup d’énergie pour permettre à sa femme et sa fille de le rejoindre en France.
Menacé par la guerre, l’angoisse d’Ameen pour sa famille était palpable durant de longs mois quand il habitait à la Maison des journalistes. Mais la MDJ n’est pas qu’un refuge pour journaliste exilé, c’est aussi une association qui promeut la liberté d’informer.
Ainsi, Ameen participe régulièrement à l’opération Renvoyé Spécial organisée conjointement avec le CLEMI, ce qui lui permet de présenter son parcours à des lycéens. Au coeur de son intervention, le Yemen.
« Je regarde de temps en temps les réseaux sociaux et les medias français, c’est plus simple quand ils parlent arabe comme France 24. Mais d’une manière générale, les journaux francais ne donnent pas d’importance à cette guerre.
Lorsque je rencontre des lycéens et des français, la plupart n’ont jamais entendu parler du Yemen. Ils disent « je ne sais rien de ce qui se passe au Yemen ». Ils ajoutent que ce n’est pas de leur faute, les medias français ne traitent pas le sujet du Yemen. »
Certes, les ventes d’armes françaises à l’Arabie Saoudite au profit des rebelles qui s’attaquent au Yemen ont défrayé la chronique. Cependant, le sujet traité n’était pas la guerre au Yemen, mais uniquement la vente d’armes françaises.
Le Yemen, un pays qui a connu l’essor d’une presse libre dans les années 90
Le Yemen a aussi connu un « printemps de la presse » dans les années 90 jusqu’aux années 2000. Ameen nous raconte l’histoire de quelques magazines avec émotion.
« Il y a eu beaucoup de journaux en anglais. Le premier fut publié dès 1960, Aden Chronicile fondé par Mamad Ali Loukman et le second The Recorder a été créé par Mamad Bachar Rail.
En 1991 le docteur Abdelaziz Sakaf, fondateur du journal Yemen Times, premier journal en anglais à paraitre au Yemen, permet aux citoyens de s’informer et de faire connaitre aux anglophones l’actualité du pays. Il publiait deux fois par semaine.
En 1996, Faris Saggaf fonde le journal Other Fa, publié trois fois par semaine.
S’en suit la création d’autres journaux comme Yemen Today et Yemen Post tous deux créés par Akhim Massmari. Tous leurs articles sont en anglais.
Depuis la guerre, il y a toujours des journaux qui sont publiés, mais dorénavant ils appartiennent tous au Président Hadi. »
Fresque de Murad Subay à Paris pour dénoncer la guerre au Yemen
La guerre a aussi détruit les médias yéménites
« Depuis le 21 septembre 2014, le mouvement houthiste controle la capitale Sanaa. Dès cet instant, ils ont commencé à détruire des médias, des chaines d’information et des bureaux de presse. Visés en priorité, les médias qui s’expriment en arabe (et qui sont donc plus accessibles pour la population).
Aujourd’hui, beaucoup de journalistes sont en prison, tout comme les écrivains, les activistes… Il n’y a aucun journal qui publie tous les jours au Yemen, sauf le journal intitulé 14 octobre qui est pro-gouvernemental. Il est uniquement publié dans la nouvelle capitale, Aden. Il glorifie les rebelles et les saoudiens au détriment du gouvernement légitime.
Je peux donc vous dire que la liberté de la presse est en deuil au Yemen, mais si nous revenons vers un régime plus républicain, les yéménites ont déjà gouté à cette liberté et ils en voudront encore. »
Pour lire le communiqué de presse en italien, cliquez ici.
Merci au journaliste tchadien Adam Mahamat qui nous a permis de traduire de l’arabe yéménite vers le français.
© Stefano LORUSSO
Qui est Ali Al-Muqri ?
Outre Ameen Al-Saffa, Ali Al-Muqri sera aussi présent lors de cette conférence. Ancien résident de la MDJ, son parcours journalistique et d’écrivain lui permettent d’avoir un regard aiguisé sur la liberté de la presse au Yemen.
Ali Al-Muqri est né dans le nord du Yémen en 1966. Dès la fin des années 80, Il collabore avec de nombreux journaux progressistes yéménites.
En 1997, il devient éditeur d’Al-Hikma, l’organe de presse de l’association des écrivains yéménites. Dix ans plus tard, il est élu directeur de la revue littéraire Ghaiman.
Acquérant la réputation d’homme de lettres engagé, il publie trois romans : « Goût Noir, Odeur Noire », « Le Beau Juif » et « La Femme Interdite » qui a reçu le prix Littérature arabe en 2015.
Il est également auteur d’un essai sur l’alcool et l’islam, livre qui lui a valu de nombreuses menaces et représailles. En 2015, il est contraint de partir du Yemen et vit depuis en France.
Ci-dessous, une vidéo du « Voci Scomode – Presse 19 » en 2018
Jesús Zúñiga était un combattant pour la liberté de la presse et pour la liberté tout court. Mais il était incompris car il avait osé s’attaquer à un régime communiste qui bénéficie encore de la sympathie de nombre de ses collègues journalistes et intellectuels à travers le monde, celui de la Cuba des frères Castro et de leurs épigones.
Poète ouïghour réfugié en France, Merdan Eheteli vient du Xinjiang où se déroulent actuellement des violences inouïes à l’encontre des Ouïghours qui peuplent la région. Résident de la Maison des journalistes, engagé dans la lutte pour l’indépendance du Turkestan Oriental, il explique en quoi les violences qui s’y déroulent ne sont pas le fruit de l’oppression d’une minorité ethnique mais de la volonté de Pékin d’achever le processus de colonisation d’un peuple et d’un territoire à l’identité bien distincte de la Chine.
“Le téléphone d’Hicham Mansouri a été infecté à une vingtaine de reprises via le logiciel
Des centaines de journalistes à travers le monde surveillés par leurs téléphones, des liens obscurs
Le regard du dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des
Il est environ dix heures, ce mercredi, lorsque Jean-Luc ROMERO-MICHEL fait son entrée à la Maison des Journalistes. L’adjoint à la Maire de Paris, également chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, est accompagné de son directeur de cabinet, Michel GELLY-PERBELLINI ainsi que de deux stagiaires.
Le dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar (ancien résident de la Maison des journalistes) rend hommage aux lycéennes tuées à Kaboul (Afganistan) suite à un attentat à la bombe. Bilan : plus de 50 morts.
A l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, le dessinateur de presse iranien Ali Jamshidifar
Réélu à la tête de la Guinée pour un troisième mandat (après avoir modifié la constitution, qui limitait le pouvoir à deux mandats), le président Alpha Condé accentue la répression à l’encontre de ses opposants. Bilan : plus de 200 personnes ont été tuées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) depuis 2010. Sébastien Nadot, député de la Haute Garonne et membre de la commission des affaires étrangères à l’assemblée nationale française, suit de près la situation en Guinée. Il a accepté notre invitation et a répondu aux questions de Mamadou Bah.
Nous avons l’habitude, dans les pays de la région, de voir des rues et des places publiques porter les noms de martyres, de guerres et même parfois d’occupants. Mais l’un de ceux choisis au Kurdistan d’Irak peut surprendre : celui de Danielle Mitterrand. Qui est donc cette farouche défenseuse des droits des opprimés et pourquoi est-elle adulée par les Kurdes?
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le dessinateur de presse iranien
Malgré la transformation démocratique qu’a connue l’Irak, depuis 2003, avec l’adoption d’un système parlementaire après
© TAKAT 2018, à l’arrivée dans l’aéroport d’un pays arabe [que je préfère ne pas
Ils avaient 13, 14 et 18 ans. Tués par balle alors qu’il fêtait la supposée
Il y a 32 ans s’ouvrait l’un des chapitres les plus douloureux et crucial de
«Je ne peux pas dormir, je ne peux plus penser, je me sens détruite» m’écrit la mère d’Hossam tard dans la nuit. La famille d’Hossam attend. Que se passe-t-il pour lui ? Le manque d’information dévore de l’intérieur. Certains jours, sa mère est pleine d’espoir. Quelques temps plus tard, elle désespère. Ce rythme s’impose au quotidien.
La nomination du général des pasdaran Mohammad Baqer Qalibaf à la tête du pouvoir législatif
Selon les estimations du « Comité national du coronavirus » en Iran: si nous n’appliquons pas la
L’Histoire écrite par les hommes passe sous silence les luttes menées par la Femme durant
«Je ne conseille à personne, si celle-ci a le choix, de partir de son pays»
Makaila Nguebla: un journaliste tchadien devant la justice française
/dans Afrique, France, Justice, Liberté d'informer /par Liso CAMPANADes publications remettant en cause Abbas Tolli et ses agissements, il en existe beaucoup. Mais c’est cet article, « Tchad : le décrété gouverneur Abbas Tolli », qui est dans la ligne de mire du neveu du président tchadien.
«On vous taxe de délinquant pour avoir publié un article»
En diffusant l’article sur son blog Makaila.fr, son rédacteur en chef, Makaila Nguebla, s’est attiré les foudres de l’homme d’affaires, lui valant ainsi une comparution devant la justice française le 17 septembre 2019.
Rédigée le 10 novembre 2017 par un anonyme, la publication incrimine Abbas Tolli d’avoir accumulé de l’argent, et d’avoir ainsi contribué au pillage de l’état tchadien. L’écrit dénonce également les pratiques de clientélisme du gouverneur de la banque des états de l’Afrique centrale qui «a déjà débarqué les DG (directeur général) de la Banque de l’Habitat pour mettre son cousin un certain Hassaballah et à la CBT pour mettre un certain Ali Timan» selon l’auteur.
Abbas Tolli aurait aussi fait du favoritisme en ayant pris «des Congolais et des centrafricains comme ses secrétaires». Pour Makaila, ces abus «devaient être révélés à l’opinion publique tchadienne».
Son blog étant l’un des sites les plus lus du Tchad, le journaliste «{se devait} de relayer l’information». Makaila pensait aussi que son statut de réfugié politique le protégerait d’une quelconque menace…
Malgré la diffusion d’un droit de réponse, demandé par l’entourage d’Abbas Tolli, Makaila reçoit le 20 décembre 2017 une mise en demeure de la part de l’avocat de Monsieur Tolli: Makaila a 48 heures pour retirer l’article de son blog. «Si je retire l’article, cela veut dire que je retire également le droit de réponse» rétorque le journaliste.
Bien que les deux écrits aient été retirés en temps et en heure, Makaila Nguebla est tout de même convoqué le 28 novembre 2018 à la Brigade de Répression de la Délinquance contre la personne. Le journaliste est entendu pour la première fois par un officier de la police: il est auditionné en «qualité de suspect» pour «diffamation publique envers particulier», et risque une amende.
La situation le dépasse: «On vous taxe de délinquant pour avoir publié un article».
Makaila Nguebla participe régulièrement à l’opérationRenvoyé Spécial en partenariat avec le CLEMI
L’affaire s’étend au-delà des murs de la Brigade de Répression de la Délinquance. Le 3 juin 2019, Makaila est entendu par un juge des instructions au Tribunal de grande instance de Paris. Aux accusations de «diffamation publique envers particulier» qui pesaient déjà contre lui, viennent s’ajouter des accusations «d’injure publique envers particuliers».
Mme Mylène Huguet, la Vice-présidente chargée de l’Instruction, ordonne le renvoi de l’affaire devant le tribunal correctionnel. Déterminé à rétablir la vérité des faits et à faire valoir ses droits de journaliste, Makaila a constitué sa défense. Pour plaider sa cause, il a fait appel à William Bourdon, avocat spécialisé, entre autres, dans le droit de la presse et de l’édition, et grand défenseur des droits de l’Homme.
Parallèlement, la Maison des journalistes soutient elle aussi le journaliste: à travers une attestation de témoignage, elle a fait état de la moralité de Makaila, de ses engagements journalistiques et a rappelé le contexte politique de son pays.
Si le journaliste tchadien semble «plutôt confiant» face à sa convocation devant le tribunal correctionnel, le 17 septembre prochain, l’ampleur que prend cette affaire suscite son incompréhension et lui laisse un goût amer: «Saisir la justice française pour attaquer en justice un journaliste réfugié politique, il y a de quoi s’interroger sur la motivation réelle de cette poursuite… Ca ressemble à de l’acharnement».
Jesús Zúñiga était un combattant pour la liberté de la presse et pour la liberté tout court. Mais il était incompris car il avait osé s’attaquer à un régime communiste qui bénéficie encore de la sympathie de nombre de ses collègues journalistes et intellectuels à travers le monde, celui de la Cuba des frères Castro et de leurs épigones.
Au Togo, les journalistes font face à une répression quotidienne malgré un semblant d’ouverture du
L’enquête de Forbidden Stories a mis au jour en juillet 2021 l’usage intensif du logiciel israélien Pegasus pour venir à bout de la presse indépendante au Maroc. Mais depuis des décennies, des journalistes marocains subissent surveillance et harcèlement, grâce notamment à des logiciels fournis par des sociétés italiennes et françaises.
“Le téléphone d’Hicham Mansouri a été infecté à une vingtaine de reprises via le logiciel
La disparition du président tchadien Idriss Deby va-t-elle influencer la politique de la France envers ce pays?
Dimanche, 28 mars, Marius Muhunga, annonçait avec une réelle émotion, la fin des émissions TV « Marius chez vous » sur les réseaux sociaux. Il en était, à la fois, le boss et l’animateur vedette. Ce média congolais émettait depuis Washington DC, capitale des Etats-Unis. Pour justifier cette cessation, le journaliste évoquait son embauche à « La Voix de l’Amérique ». Bonne affaire !
Malgré la transformation démocratique qu’a connue l’Irak, depuis 2003, avec l’adoption d’un système parlementaire après
Dans les pays développés, démocratiques, et dans la plupart de ceux qui aspirent à l’être, les urnes constituent une sorte de blanchisserie de la démocratie. Elles « nettoient » et accouchent, en principe, du propre pour donner des nouveaux habits à la République, un nouvel élan. C’est tout le contraire pour l’Afrique qu’elles habillent d’un accoutrement cachant contestations et violences meurtrières. En témoignent, singulièrement, les résultats de récentes élections au Niger, en Guinée Conakry et en Côte-d’Ivoire.
La loi « Sécurité Globale » est beaucoup critiquée par les défenseurs de la liberté
Abus des lois, menaces de mort, corruptions et salaires de misère, les journalistes malgaches peinent
Un article co-écrit par Eliott AUBERT et Alexandre GARNIER pour l’Oeil MDJ. Officiellement présente en
Les journalistes bangladais vivent une période mouvementée. Les atteintes à la liberté de la presse se multiplient. Quels sont alors les leviers utilisés par le gouvernement dirigé par la Première ministre Sheikh Hasina pour museler la presse au Bangladesh? Shariful Chowdhury, Shelu Akand, Mostafizur Rahman Suman, la liste d’attaques à l’encontre des journalistes s’amplifie chaque mois.
Dans un pays où la méthodologie de l’éducation nationale, la formation des professeurs et la corruption généralisée n’aident pas les élèves à trouver les chemins de l’école, le taux d’analphabétisme représente 75% de la population. A cela s’ajoute le manque de considération que subit les enseignants en Guinée Conakry. Les enjeux sont importants car l’impact dépasse les enjeux de l’instruction.
«Plus jamais dans le nouveau Soudan, un journaliste ne sera réprimé ou emprisonné.» Mercredi 25 septembre 2019, l’annonce du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, promet aux journalistes une liberté jamais acquise auparavant.
Selon le site Guineedirect, les députés guinéens fraichement élus ont adopté ce 3 juillet 2020,
C’est l’histoire d’une famille qui se bat pour communiquer avec Alaa Abd El Fattah, militant
Dans son reportage biannuel sur la détention en Egypte, le Detention Watch Project a compté 932 disparitions forcées, 638 détentions arbitraires, 320 meurtres équivoques dans la première moitié de l’année 2019. En décembre 2019, l’Institut International de la Presse a comptabilisé 61 journalistes emprisonnés dont 25 arrêtés entre octobre et décembre.
« Tout individu a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté
Le 11 mars dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé qualifie le COVID19 de pandémie. Les
Ce dimanche 22 mars 2020 s’est tenu le double scrutin organisé pour valider le 3ème
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
/dans France, Liberté d'informer, Liberté de la presse /par Veronica MerloSitué dans une région où la plupart des pays figurent en rouge ou en noir selon la carte du RSF World Press Freedom Index, le Liban apparaît comme un lieu sûr pour les journalistes qui cherchent un refuge proche pour continuer leur travail.
Pourtant, hors de ce contexte, la liberté d’expression au Liban a des limites majeures. De nombreux défis nuisent à l’exercice du journalisme de manière indépendante, libre et, surtout, en toute sécurité. Face à ce double scénario, de nombreux journalistes en exil arrivent au Liban mais leur séjour n’est que temporaire.
2019 RSF World Press Freedom Index
Des défis à plusieurs niveaux pour la liberté de la presse
Classé au 101e rang dans le World Press Freedom Index 2019 de Reporters Sans Frontières (RSF), le Liban est confronté à de nombreux défis, notamment en termes de politisation. Ce que le docteur Suad Joseph appelle dans ses recherches «La familiarisation politique au Liban» constitue un obstacle majeur au développement d’un paysage médiatique libre et indépendant.
Dans leur rapport intitulé “Lebanese Media – A Family Affair”, the Media Ownership Monitor lancé au Liban par RSF et la Fondation Samir Kassir expose en détail le contrôle des médias libanais par des groupes politiques clés et de riches clans de famille.
Les principales conclusions indiquent un paysage médiatique hautement politisé, ce qui joue un rôle crucial dans la formation de l’opinion publique. En outre, divers cas d’agressions de journalistes montrent la situation précaire de la liberté de la presse dans le pays.
Entre autres, le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) au Liban a dénoncé l’assaut par des soldats libanais de quatre journalistes couvrant une manifestation à Beyrouth le 23 décembre 2018. Le Centre Samir Kassir eyes (SKeyes) surveille constamment les difficultés des journalistes au Liban et dans la région.
“Chaque fois que vous êtes journaliste ici et que vous êtes victime d’une attaque, vous pouvez être sûr que personne ne tiendra pour responsable la personne qui vous a attaqué,” Ayman Mhanna, directeur exécutif de SKeyes déclare à MDJ.
L’impunité est prédominante et la législation en la matière est extrêmement élastique et arbitraire au Liban. « Nous sommes actuellement confrontés à une période de poursuites judiciaires très fréquentes à l’encontre de journalistes, sur la base de définitions très vagues« , ajoute Mhanna.
Le Liban a également une longue histoire d’assassinats de journalistes. L’assassinat de l’éminent journaliste libanais Samir Kassir le 2 juin 2005 montre bien les risques énormes auxquels les journalistes sont exposés, en particulier en période de profonde division politique. Depuis 1992, neuf journalistes ont été tués, quatre d’entre eux ont été ciblés pour meurtre et quatre autres ont été assassinés en toute impunité selon la CPJ au Liban.
La lutte pour promouvoir la liberté d’expression
En même temps, le Liban se démarque dans la région par certaines initiatives en faveur de la liberté d’expression.
La Fondation Samir Kassir et ses différents projets ont notamment pour objectif de renforcer la liberté de la presse dans le pays et dans la région.
Chaque année depuis 2006, le Prix Samir Kassir pour la Liberté de la Presse rend hommage aux journalistes de la région pour leur travail. Financé par l’Union européenne, il est devenu l’un des prix des médias les plus prestigieux dans les régions MENA et du Golfe. La MDJ s’est entretenue avec le lauréat du prix 2019 dans la catégorie des opinions, Roger Asfar.
Originaire de Syrie, Asfar analyse de manière critique dans son article « Captain Majed or the Father Commander » le concept de héros inculqué dans l’esprit des Syriens depuis leur enfance. Il suggère de rompre avec lui pour le développement d’une véritable société démocratique.
Basé à Beyrouth depuis 2008, Asfar concentre actuellement ses travaux sur les questions religieuses et sociales contemporaines, tout en continuant à écrire des articles sur la Syrie et les réfugiés syriens. « Le nom de Samir Kassir, qui porte ce prix, me donne fierté et motivation pour entreprendre un travail journalistique libre et indépendant » Asfar déclare.
« En outre, le sens de la reconnaissance de la part de l’Union européenne et de la Fondation Samir Kassir construit la bonne réputation du journaliste, renforce sa confiance en lui et l’encourage à faire face aux difficultés du travail journalistique« .
Le Liban, un refuge pour les journalistes en exil?
En raison de ce double scénario, où des initiatives courageuses en faveur de la liberté d’expression sont contrebalancées par des épisodes récurrents d’intimidation de reportages indépendants et libres, le Liban accueille de nombreux journalistes des pays environnants, mais seulement de manière temporaire.
Pour les journalistes exilés au Liban, leur sécurité est une préoccupation majeure. En particulier pour les Syriens, le risque perçu est très élevé. Peur constante et menaces « Je ne me sens pas en sécurité ici » déclare la journaliste syrienne Naama al-Alwani.
« Après avoir reçu trop de menaces sur les médias sociaux ou par téléphone, j’ai arrêté de publier. » Al-Alwani souhaite vivement quitter le Liban et poursuivre son travail dans un environnement plus sûr. « J‘étais en danger en Syrie et je ne veux plus être en danger « .
Ahmad Alqusair, un autre journaliste syrien poursuivant inexorablement son travail de journaliste indépendant au Liban, explique à MDJ certaines des raisons de cette peur constante. « La peur provient principalement du régime syrien et de son implication dans l’environnement libanais » déclare-t-il. « Le Hezbollah et les services de sécurité libanais constituent des menaces majeures pour les journalistes et les activistes syriens.«
En conséquence, la plupart des journalistes et des activistes syriens doivent quitter le Liban. La plupart d’entre eux sont maintenant partis vers d’autres pays. Bassel Tawil, ancien journaliste et activiste syrien basé à Paris, se souvient de son séjour au Liban comme une période extrêmement angoissante. « J’ai perdu mon portefeuille alors je suis entré dans le pays sans papiers. Tous les points de contrôle dans le pays pourraient me retenir et me renvoyer en Syrie, où je suis recherché par le régime syrien » explique-t-il.
« Il y a de nombreux cas de personnes renvoyées en Syrie par le gouvernement libanais ou après avoir été kidnappés par Hezbollah« . « Par exemple, je connais personnellement un groupe de Syriens qui souhaitaient se rendre en Turquie par voie maritime. Malheureusement, le capitaine était un membre du Hezbollah. Il les a donc plutôt conduits dans la ville portuaire syrienne de Lattaquié, où ils ont été remis à la Sécurité Syrienne. L’un d’eux était mon ami; il était pharmacien et militant. Sa famille a reçu son corps après seulement une semaine.”
Éviter les sujets sensibles
« Tristement, le paysage médiatique au Liban s’est dégradé« . Alqusair poursuit: « Ce pays n’est pas libre pour les Libanais, imaginez pour les Syriens…«
Quand ils arrivent au Liban, les journalistes exilés ne sont pas libres de couvrir un certain nombre de sujets sensibles, comme ceux liés à la politique, religion, prisonniers et enlèvements.
La Sûreté de l’Etat libanais, l’un des quatre principaux appareils de renseignement et de sécurité au Liban, a régulièrement menacé des journalistes qui osent couvrir ces sujets. C’est notamment le cas du journaliste syrien Abdelhafiz Al Houlani. Selon l’Association des Journalistes Syriens, il a été arrêté le 19 novembre 2018 après avoir signalé des cas d’avortements anormaux dans le camp de réfugiés d’Arsal au nord du Liban.
Au-delà des préoccupations de sécurité
La sécurité n’est pas la seule raison du phénomène actuel des journalistes exilés ne venant que temporairement au Liban. Ayman Mhanna, directeur exécutif de SKeyes, souligne notamment les problèmes juridiques liés à la résidence et au permis de travail. « Obtenir les papiers pour pouvoir travailler légalement dans le pays peut être assez coûteux et lent » explique-t-il.
Par exemple, le journaliste syrien Alqusair a déclaré qu’il n’avait obtenu son permis de séjour qu’après un an à compter de son arrivée. Par conséquent, de nombreux journalistes qui entrent légalement dans le pays finissent facilement par travailler sans documentation.
« Outre ces obsttacles juridiques » ajoute Mhanna, « il est indéniable que le discours officiel des autorités libanaises est très hostile aux réfugiés.«
La présence de ce climat anti-réfugiés constitue sans surprise une source supplémentaire de vulnérabilité des journalistes en exil au Liban. Parmi tous ces éléments, il convient tout aussi de mentionner la pression financière exercée sur les journalistes exilés au Liban. Dans un pays également confronté à une crise économique, les médias manquent souvent de fonds et ne peuvent pas payer beaucoup. S’installer au Liban ne garantit donc pas la stabilité financière des journalistes.
Explorer les nombreuses facettes en termes de liberté de la presse dans un pays traditionnellement perçu comme plus libéral par rapport à la région environnante conduit à nuancer ce point de vue. Malgré la présence d’initiatives distinguées soutenant la liberté d’expression, les défis restent nombreux.
Les journalistes libanais et exilés opèrent dans un paysage médiatique hautement politisé, où les sujets sensibles doivent être évités et les menaces d’attaques sont récurrentes. Les journalistes exilés sont confrontés à des défis supplémentaires.
Pour les Syriens en particulier, le risque perçu pour leur sécurité est très élevé. Plus généralement pour tous les journalistes exilés au Liban, leur statut juridique, leur indépendance financière et le climat de plus en plus anti-réfugiés représentent une préoccupation constante.
En conséquence, les journalistes en exil qui ont été forcés de quitter leur pays d’origine pour leur travail ne souhaitent pas s’installer ici. Le Liban représente plutôt une étape dans leur long voyage à la recherche d’un lieu où continuer de rechercher et de rapporter la vérité librement, indépendamment et en toute sécurité.
Journaliste depuis 20 ans, Karzan, 42 ans, est né au Kurdistan Irakien, région autonome rattachée
“Je suis Ahmad Muaddamani, je viens de Syrie. J’habite maintenant à Paris. En Syrie, j’ai travaillé en tant que photographe et designer graphique dans la ville qui s’appelle Daraya.” C’est par ces mots que le jeune journaliste de 28 ans se présente, en français, qu’il a appris en six mois seulement.
Des centaines de journalistes à travers le monde surveillés par leurs téléphones, des liens obscurs
Les services d’asile occidentaux interrogent les arrivants sur les menaces qui les poussent à quitter leurs pays d’origine en quête d’une nouvelle vie. Le demandeur d’asile a toujours deux histoires, une qu’il présente aux services de l’immigration et une autre qu’il ne peut révéler et qu’il garde pour lui. C’est une question complexe et épineuse que l’écrivain et cinéaste irakien Hassan Blasim résume bien dans son recueil de nouvelles Cadavre Expo (Seuil, 2017).
Journaliste spécialiste du monde arabe. Diplômé de l’École supérieure de journalisme de Lille et en
“Je suis Anas Mohamed Ali. Syrien, vivant en France depuis avril 2019, je viens de la Ghouta orientale près de Damas et j’ai 27 ans.” C’est ainsi, sur un ton mesuré, que se présente Anas. Ce qui frappe à la première rencontre avec lui, c’est le calme de son expression verbale, la douceur de ses gestes et la sérénité dans son regard, tout cela contraste avec la rudesse de son récit.
A quelques jours des élections présidentielles prévues en Iran le 18 juin, le Conseil des gardiens de la Constitution (un organe non élu opérant sous les auspices de Khamenei chef suprême du régime) a évincé, le 25 mai, tous les candidats rivaux crédibles d’Ebrahim Raïssi, candidat favori de Khamenei.
En collaboration L’Orient à l’envers, la Maison des journalistes vous présente Dara, caricaturiste iranien aujourd’hui réfugié en France. Via son parcours, il revient sur son métier, ses conditions de travail en Iran, son arrivée en France et les valeurs qu’il porte aujourd’hui.
Ibrahim Cheaib, journaliste Libanais et résident de la MDJ, était l’invité de Radio Notre Dame
Notre pays serait-il un champ d’expérimentations perpétuelles ? Le béton constitue-t-il LE matériau militaire à
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France 5 a diffusé sa série documentaire « Irak, destruction d’une nation», réalisée par le
Arte s’intéresse de nouveau à la Maison des journalistes (MDJ) et dresse le portrait de l’un de ses 14 résidents. Il s’agit cette fois du journaliste libanais Ibrahim Cheaib. Réfugié en France depuis plus d’un an, Ibrahim était présentateur télé au Liban avant d’être persécuté et contraint de fuir son pays.
Ahmed avait 13 ans lorsque la guerre d’Irak (2003) a éclaté. D’une voix à peine audible, il raconte cette période dramatique et traumatisante durant laquelle il a perdu plusieurs proches.
Jeunes élèves en primaire, nous avons vécu plusieurs visites d’inspection de la part de superviseurs pédagogiques venus du ministère de l’Éducation. Au moins une semaine avant chacune de ces visites, l’administration de l’école se mettait (enfin) au travail : réparations, nettoyages, peintures, décoration, etc. Administration, enseignants et élèves, tout le monde participait à ces chantiers. L’essentiel est que l’école apparaisse le “jour J” en bon état aux yeux du ministère; l’administration de l’école ne se souciant guère de ses élèves ni de ses enseignants.
Nous avons l’habitude, dans les pays de la région, de voir des rues et des places publiques porter les noms de martyres, de guerres et même parfois d’occupants. Mais l’un de ceux choisis au Kurdistan d’Irak peut surprendre : celui de Danielle Mitterrand. Qui est donc cette farouche défenseuse des droits des opprimés et pourquoi est-elle adulée par les Kurdes?
Malgré la transformation démocratique qu’a connue l’Irak, depuis 2003, avec l’adoption d’un système parlementaire après
Bien que la région du Kurdistan d’Irak soit bordée de plusieurs pays qui vivent un
Centrafrique : 2 journalistes violemment interpellés dans le cadre de leur activité professionnelle
/dans Afrique, Liberté d'informer /par Justine Lenormand« Avec Florent, nous tentons de partir (…). L’OCRB nous voit et semble furieux qu’on ait filmé la scène, ils foncent sur nous » a confié Charles Bouessel selon l’AFP. Flavien Mbata, ministre de la justice en Centrafrique a affirmé que les journalistes « ont été interpellés par la police, car ils étaient présents sur les lieux d’une manifestation interdite par la police« .
Retenus plus de six heures Ils ont déclaré, selon l’AFP, avoir été auditionnés trois fois et retenus plus de six heures par des membres de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB).
Ils [les journalistes de l’AFP] ont à leur tour tenté de partir lorsqu’ils ont « entendu des tirs à balles réelles ». L’OCRB a alors foncé sur eux car ils ont vu qu’ils filmaient la scène.
Récit de l’arrestation de ces deux journalistes
Charles Bouessel, confirmant la version de Florent Vergnes, a affirmé que tout se déroulait bien : les CRS (leur équivalent en Centrafrique) les laissaient filmer jusqu’à ce que les manifestants se dispersent. Ils ont à leur tour tenté de partir lorsqu’ils ont « entendu des tirs à balles réelles ». Mais l’OCRB a foncé sur eux lorsqu’ils ont vu qu’ils filmaient la scène.
« l’un d’eux attrape ma caméra et la fracasse par terre. » raconte Charles Bouessel. Il ajoute » je met les mains en l’air mais je me prend une première claque dans la tête. mon sac à dos où il y a mes papiers, passeport, carte bleue, accréditation presse, est arraché et jeté par terre. je demande à le prendre, ainsi que les débris de mon appareil mais je reçoit seulement des coups ».
Le journaliste est « ceinturé à la gorge »
Florent Vergnes affirme, toujours selon l’AFP, avoir « été ceinturé à la gorge » et s’être « pris des beignes, des coups de crosse de Kalachnikov dans le dos ».
Il ajoute « ils m’ont arraché mon sac, mon appareil photo et mon téléphone ».
Ils ont été arrêtés aux alentours de 15H00 (14H00 GMT) et ont été libérés à 20H48 sans papiers, argent, ni téléphone.
Dimanche matin, Florent Vergnes a consulté un médecin à Bangui pour faire constater les blessures dues à son interpellation. Selon le certificat médical, « ce jour, il présente un volumineux hématome temporal droit, un hématome sur l’omoplate droite, un hématome sur la base du nez et une douleur sur l’articulation temporo-mandibulaire gauche et un trouble de l’articulé dentaire ».
Reporters sans frontières (RSF) n’a pas attendu pour condamner cette agression. L’ONG a notamment réagit sur Twitter en affirmant que « ces mauvais traitements ne doivent pas rester impunis « .
Ces agressions s’ajoutent au triple assassinat de journalistes Russes en juillet dernier et à l’assassinat de Camille Lepage journaliste française tué en 2014, prouvant l’insécurité journalistique qui règne en Centrafrique depuis quelques années maintenant.
Situation en Centrafrique
Le Centrafrique n’arrive pas à sortir de la guerre civile et des violences qui en découlent.
Les attaques contre les médias, les destructions de radios sont permanentes. La situation des journalistes est donc précaire selon Reporters sans frontières (RSF). L’Etat ne contrôle plus la majorité du territoire et les autorité tolèrent de moins en moins la critique par la presse. La censure s’exerce notamment en presse écrite.
Camille Lepage, journaliste Française de 26 ans avait été tué en République centrafricaine le 12 mai 2014.
L’an dernier, au mois de juillet, 3 journalistes avaient été retrouvés tués.
L’insécurité pour les journalistes n’est pas récente. Il y a 5 ans, la Maison des journalistes accueillait un journaliste centrafricain victime de la répression : « Certains ont détruit ma maison et ont arrête mon petit frère afin d’obtenir des renseignements me concernant. Nous n’avons toujours pas de nouvelles de mon frère à l’heure qu’il est.«
Il faut noter que la République Centrafricaine a perdu 33 places au classement mondial de la liberté de la presse en 2019 et se positionne au 145 ème rang mondial sur 180.
Par Jean-Jules Lema Landu » La guerre en Ukraine place l’Afrique dans une position inconfortable. »
Jesús Zúñiga était un combattant pour la liberté de la presse et pour la liberté tout court. Mais il était incompris car il avait osé s’attaquer à un régime communiste qui bénéficie encore de la sympathie de nombre de ses collègues journalistes et intellectuels à travers le monde, celui de la Cuba des frères Castro et de leurs épigones.
Pendant sa tournée pour sensibiliser les médias et différentes institutions européennes sur la crise actuelle
La Maison des journalistes (MDJ) a pris part à deux événements médiatiques majeurs : les
Le titre est-il outré ? Rien de scandaleux quand on sait que la plupart des