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Salaam, Shalom, l’impasse d’une pax dei sur la bande de Gaza

Une tribune libre du journaliste congolais Ghys Fortune Bemba Dombé, et ancien membre de la MDJ.

S’il est une guerre qui met à rude épreuve la foi religieuse, c’est bien celle qui ravage la bande de Gaza où des communautés, enfants de Yahweh et d’Allah, le Dieu unique, créateur du ciel et de la terre se détruisent mutuellement. La terre de Gaza est imbibée de sang. Sacrilège ! La bestialité qui caractérise les belligérants laisse pantois tout être humain doté de raison et épris de paix.

Si l’homme est fait à l’image de Dieu, pourquoi devrait-on porter outrage à l’Être Immanent en ôtant la vie à sa créature ? On en vient à se demander si Yahweh est différent d’Allah, si les yeux et les mains levés vers le ciel dans une synagogue n’ont pas le même objectif et le même sens que ceux exhibés dans une mosquée. La paix, Salaam, Shalom n’a aucune coloration religieuse; elle est une vertu que doit intégrer et entretenir toute créature de Dieu.

La guerre de Gaza est un conflit irraisonné et irrationnel. La mort et la désolation semées à tout vent ne peuvent conduire à une issue satisfaisante. Malheureusement, celles-ci sont soutenues et entretenues par des hommes politiques véreux et cruels qui tirent profit de cette guerre, une géopolitique de la cruauté et des intérêts mesquins. Tant que les lieux de prière seront construits avec des préjugés raciaux, tant que les instincts hégémoniques ne seront pas anéantis, l’homme demeurera un loup pour l’homme.

Il sied de dire que certaines personnes de bonne volonté avec un humanisme chevillé au corps accomplissent des actions en faveur de la paix et du vivre-ensemble dans le respect des croyances des uns et des autres. C’est ainsi que l’on voit s’élever côte à côte des temples, des mosquées et des synagogues.

Au Congo Brazzaville, sur les terres de Loango, un philanthrope, Alexis Vincent Gomez, a érigé côte à côte dans sa propriété trois majestueux lieux de prière, une mosquée fraternisant avec une synagogue et une église. Belle symbolique pour dire que tous les hommes reconnaissent être crées par Dieu à qui ils s’adressent.

Chrétiens, Musulmans, Juifs, Bouddhistes, tous sont en réalités des frères, des enfants d’un même ancêtre (Abraham) et d’un même Dieu le père, témoins, la pléiade de concordance des textes qui relient la Torah, la Bible et le Coran.

Parlant de la compassion ou d’amour exemple, la loi des Juifs de l’Antiquité stipule : « Ne hais point ton frère en ton cœur: reprends ton prochain, et tu n’assumeras pas de péché à cause de lui. Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l’Éternel [Jéhovah]. » (Lévitique 19:17, 18Rabbinat français).

A la Bible mentionne : « Mais je vous le dis, à vous qui écoutez : Continuez d’aimer vos ennemis, de faire du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maltraitent (…) et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et les méchants.» Luc 6 : 27-35. Sous le titre « L’Examinée », le Qurʼān émet un principe similaire (Sourate 60:7, RB): « Peut-être Allah établira-t-Il de l’amitié entre vous et ceux [des Infidèles] que vous traitez en ennemis. Allah est omnipotent. Allah est absoluteur et miséricordieux. » ; le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible constitue chez les Juifs, la base de Judaïsme, la Torah « doctrine », « Loi ».

De même, on retrouve l’ensemble de ses textes dans le Coran. Ces textes sont presque communs aux trois monothéistes ( Christianisme, Islam et Judaïsme). Vous conviendrez avec nous, que, seul, l’interprétation des extrémistes et des politiciens véreux sèment les graines de désolation.

Les voix de sorties de crise

Au-delà de la foi et des croyances religieuses qui ne sont pas des éléments anodins, la géopolitique, la vraie, doit être convoquée pour permettre de suggérer quelques pistes pouvant contribuer à la paix. Si l’on peut avant tout admettre que les belligérants sont des croyants, il faudra envisager constamment des rencontres des plus hautes autorités religieuses israéliennes et palestiniennes.

La paix sans la foi ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Personne ne peut exclure que les conflits au Proche-Orient ont plus ou moins un fondement religieux ou spirituel.

S’il est vrai, qu’une musique ségrégationniste commence à se faire entendre en Europe avec des nouvelles lois sur l’immigration et la monté du panafricanisme, cependant, il sied de reconnaître que, la France et l’Angleterre par des gouvernements successifs composés des ministres d’origine asiatique, africaine, indienne ayant de culture variée, donnent des bons signaux du vivre ensemble que des négociateurs ou les soutiens d’Israël peuvent s’inspirer.

Ensuite, il faut arriver à un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU en mettant en place une force de paix internationale ( force d’interposition) et non Tsahal qui doit contrôler Gaza comme le fait entendre Benyamin Nétanyahou qui s’oppose ces derniers jours à la « souveraineté palestinienne ».

Les parties en conflit doivent jeter du lest en procédant à la libération de tous les otages et prisonniers. On penserait à installer une personnalité reconnue à la tête d’un État palestinien parce qu’il faut bien que les parties comprennent que chaque communauté a besoin d’une entité administrative. La libération de Marwan Barghouti ne serait pas vaine, dans ce cas de figure.

L’État palestinien doit connaître une existence matérielle dans la frontière de 1967 quitte à en confier, le cas échéant, l’autorité à une administration temporaire internationale. Mais qu’en son sein, comme le suggère le professeur Vincent Lemire, “puissent demeurer les colons, qui le souhaitent.” Idem pour les quelques deux millions de Palestiniens vivant en Israël et pour les réfugiés palestiniens qui bénéficieraient d’un droit au retour.

Cette solution, dite (deux États une patrie) repose sur une forme confédérale qui peut sembler un peu baroque, mais l’Europe à montrer après des tragédies terribles qui l’était possible de la mettre en œuvre. Si vous êtes français et que vous vivez à Berlin, vous payez les impôts locaux et vous votez aux élections locales en Allemagne, aux élections présidentielles, en France, et aux élections européennes comme tous les ressortissants de l’Union.

De même, les deux États d’Israël et de Palestine pourraient s’articuler autour d’institutions locales, nationales et transnationales, avec des élections à différents niveaux et un passeport communaux Israéliens et aux Palestiniens comme le passeport européen ».

En définitive, si les rencontres des dirigeants religieuses et les soutiens occidentaux tels que les U.S.A qui fournissent nuit et jour des armes aux Israéliens, encouragent, la laïcité, mettent un peu de la volonté politique, cette guerre va s’arrêter.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

Quand les religieux se mêlent de la politique

[TRIBUNE LIBRE] Cette nouvelle loi est taillée sur mesure pour punir les faibles. En Mauritanie, le tissu social se dégrade de jour en jour face à l’impunité. Le raciste esclavagilise avec les discriminations et les détournements de ces personnes, il les emprisonnent dans l’insécurité… Ces pratiques sont contraires à l’Islam.

La diplomatie française à l’épreuve de la laïcité

[Par Clara LE QUELLEC]

L’affaire très récente du burkini en France a ravivé les interrogations autour du concept de laïcité. L’ONU s’est d’ailleurs exprimée sur la question en estimant que les arrêtés anti-burkini « favorisaient la stigmatisation des musulmans ». Le troisième débat de la journée du mardi 30 août lors de la semaine des ambassadeurs fut consacrée à la thématique « État laïque, fait religieux et diplomatie ». L’occasion de revenir sur les fondements de la laïcité, son application française, sa promotion sur la scène internationale et son influence dans les relations diplomatiques de la France avec des pays étrangers. Le débat a rassemblé Gérard Araud, ambassadeur aux États-Unis, Jean-François Girault, ambassadeur au Maroc, Philippe Zeller, ambassadeur au Saint-Siège, Jean-Christophe Peaucelle, conseiller pour les affaires religieuses et membre de l’Observatoire de la laïcité et Lilian Thuram, grand témoin de la semaine des ambassadeurs et président de la Fondation « Lilian Thuram-Éducation contre le racisme ». La discussion a été animée par Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef de La Croix.

Femme portant le burkini ( Source : huffingtonpost.fr)

Femme portant le burkini
( Source : huffingtonpost.fr)

« La laïcité n’est pas une opinion, c’est la possibilité d’en avoir une » rappelle Jean-Christophe Peaucelle. S’il est clair que le principe de laïcité repose sur trois fondements : la liberté de conscience et de culte, la séparation entre le politique et le religieux et l’égalité de tous devant la loi, son application pose à beaucoup certaines réserves, au sein même de la société française. La définition défendue par la France n’est pas non plus entièrement comprise autour du monde. Les sujets du débat s’intéressent principalement au rapport de la France entre État et religion, à la manière dont la laïcité est comprise dans les autres pays et aux moyens dont un État laïque mène sa diplomatie alors que la religion est très présente dans de nombreuses régions du monde. Autant de points qui ont permis d’apprécier les différences sociales, culturelles et politiques liées au fait religieux dans différents pays.

Jean-Christophe Peaucelle, conseiller pour les affaires religieuses et membre de l'observatoire de la laïcité (Source : gouvernement.fr)

Jean-Christophe Peaucelle
(Source : gouvernement.fr)

« Au Maroc – explique Jean-François Girault – la laïcité est comprise comme la liberté de croire ou de ne pas croire », précisant néanmoins que ce dernier aspect est le moins bien perçu. Pour les marocains, la religion fait donc partie de la vie et de l’identité et le Roi du Maroc y détient une forte légitimité à tous égards. L’ambassadeur mentionne notamment le travail du souverain dans la condamnation des obscurantismes.

Jean-François Girault, ambassadeur au Maroc (Source : ledesk.ma)

Jean-François Girault
(Source : ledesk.ma)

Au contraire, aux États-Unis où la devise américaine « In God we trust », adoptée en 1956 par le Congrès fait explicitement référence à la religion, le fait religieux est appréhendé de manière très libérale. « La laïcité américaine – commente Gérard Araud – se réfère au concept de religion neutre ». Alors qu’en France, cette dernière n’est pas valorisée, il est très courant dans les entreprises américaines d’afficher ses croyances au vu de tous et de célébrer « Dieu » dans l’absolu. Une promotion du communautarisme ? « Non – répond l’ambassadeur –  on assume tout simplement la diversité ». C’est ainsi que l’affaire du burkini a profondément choqué les Américains. Pour eux, la liberté individuelle des citoyens prime à tous égards. « Aux Etats-Unis, l’État est une menace pour les libertés, c’est l’individu qui doit décider ».

Gérard Araut, ambassadeur aux Etats-Unis (Source : innercitypress.com)

Gérard Araut
(Source : innercitypress.com)

Au sein du Vatican, si la loi française sur le mariage pour tous a heurté de plein fouet la doctrine de l’ Église, il n’est cependant pas question d’ingérence. Philippe Zeller, ambassadeur au Saint-Siège explique que ce dernier n’a « aucun problème avec la laïcité française ».

Philippe Zeller, ambassadeur au Saint-Siège (Source: france-vatican.org)

Philippe Zeller
(Source : france-vatican.org)

Le principe de laïcité en France reposant donc en partie sur la séparation du politique et du religieux, comment comprendre alors la protection de la diplomatie française envers les Chrétiens d’Orient ? Pour Jean-Christophe Peaucelle, interrogé sur ce point, il s’agit de ne pas nier le passé historique des relations et donc à la fois de ne pas abandonner « ses amis qui sont les siens depuis cinq siècles », de ne pas rester passif devant des actes inhumains « sous peine de perdre sa crédibilité » et de promouvoir ainsi « le pluralisme ethnique et religieux » qui constitue « l’avenir du Moyen-Orient ». « Pouvoir questionner sa religion » déclare Lilian Thuram, n’est-ce finalement pas cela qui constitue l’enjeu principal du débat ? Les récents événements terroristes en France mais également dans de grandes parties du monde perpétrés au nom de la religion musulmane ont par exemple révélé, à la différence du catholicisme, des interrogations sur l’absence d’autorité suprême dans l’islam. Dans les pays musulmans, « l’islam structure le politique, le social, l’espace, le temps » rappelle Jean-François Girault. L’ambassadeur note alors l’avancée du Maroc sur cet aspect avec la formation d’un Conseil des Oulémas (docteurs de la loi coranique) présidé par le Roi et l’accord signé entre la France et le Maroc pour la formation des imams qui reviendraient travailler dans l’Hexagone.

Lilian Thuram, président de la Fondation "Lilian Thuram-éducation contre le rascisme" (Source : leparisien.fr)

Lilian Thuram,
(Source : leparisien.fr)

Les relations entre la diplomatie et le fait religieux sous-tendent ainsi des rapports de force complexes. Jean-Christophe Peaucelle rappelle qu’une diplomatie ne doit en aucun cas « négliger le fait religieux » car celui-ci relève « d’une importance capitale dans de nombreuses sociétés » et constitue un facteur essentiel à prendre en compte dans les relations internationales. Ce que l’on peut retenir en tout point de ce débat est la difficulté toujours plus croissante de la libre appréciation d’un juste équilibre entre intérêt diplomatique, affirmation des valeurs de la Nation et mise en œuvre des principes d’égalité, de liberté de conscience et de religion.

 

Je ne suis pas un arabe

[Par Mourad HAMMAMI]

Je ne suis pas un arabe !

Mes respects pour les vrais arabes ! Pas question de laisser les « cerveaux » du chaos ériger l’islam en une identité. L’Islam est une religion et ne doit en aucun cas être une identité.

islam

Symboles de l’Islam (source: français.islammessage.com)

Dieu n’est pas arabe !

Dieu n’a pas ordonné d’appliquer un Etat islamique sur Terre !

Dieu n’a pas besoin de défenseurs zélés sournois, hypocrites et violents…

Dieu n’a pas besoin d’avoir des défenseurs zélés et ignorants recrutés parmi la pègre, les repris de justice, les trafiquants, les belliqueux et les sanguinaires.

Dieu a créé la diversité et ses adeptes zélés et hypocrites veulent instaurer le contraire en unifiant le monde en une seule culture, libertaire, violente, fasciste, raciste et dévastatrice.

Je n’accepterai jamais que l’Islam fasse de moi un arabe de fait.

C’est la pus grande arnaque au nom de Dieu et de l’Islam.

Une identité artificielle

Cette violence permanente allant du Maroc jusqu’au fin fond de l’Extrême-Orient s’explique en grande partie par la déperdition identitaire.

C’est sur les décombres des autres civilisations, des autres identités qu’on a greffé une identité artificielle. C’est en écrasant les identités des Berbères, des Kurdes, des Assyriens…que l’on a imposé une autre idéologie, une autre identité et ce par la force et la violence.

Ces peuples depuis l’effacement de leur identité sont comme des organes génétiquement modifiés (OGM). Ils sont dans l’égarement permanent. Cette perte de repères crée des dysfonctionnements et des perturbations psychologiques et sociologiques importantes qui aboutissent à des impasses et à des violences inouïes.

En Iran, qui est pourtant un Etat islamique, l’on enregistre moins de violence et d’égarement. Car tout simplement l’Iran a su comment conserver en partie son identité. On ne peut assimiler l’Islam à une identité… car, dans le sillage de l’Islam exporté, on glisse une culture venue de l’Arabie et de surcroît, une culture rétrograde, figée à 14 siècles en arrière. On ne peut imposer ou inculquer une culture de l’Arabie à des peuples situés à une dizaine de milliers de kms de là.

La Kabylie est connue pour son Islam modéré et équilibré. Car malgré des attaques, cette région a su comment constituer un système de défense pour ne pas céder à l’Islam idéologique, l’Islam dogmatique. Elle accepte l’Islam spirituel, l’Islam tout court.

Pour sauver l’Islam il faudra combattre frontalement l’islamisme

Il est clair que la priorité est à la lutte armée contre ces gens violents et barbares, mais au-delà, si l’on souhaite garantir l’avenir, il faudra bel et bien attaquer le mal dans ses racines. L’une de ses racines est cette dépravation, ce détournement des identités au nom de Dieu et de l’Islam.

Non je ne suis pas un arabe. Je suis musulman et j’assume bien mon islamité. Non jamais je ne considérerai que l’Islam est mon identité. Ni l’Islam ni aucune autre religion ne peuvent constituer une identité. Pour sauver l’Islam il faudra combattre frontalement l’islamisme.

A bon entendeur, salut.