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Presse au Maroc : de la censure à l’autocensure

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Hicham el Mansouri, journaliste indépendant marocain et chargé de projet auprès de l’AMJI (Association Marocaine du Journalisme d’Investigation) rapporte lors d’un entretien téléphonique avec la Maison des Journalistes, la vérité sur l’état de la liberté de la presse au Maroc. Son témoignage dévoile toute la subtilité de l’Etat marocain, qui, afin de préserver son image auprès de l’opinion internationale, n’attaque pas les journalistes sur la base de l’exercice de leur métier, mais met en place une série de fausses accusations concernant le  droit commun afin de les discréditer auprès de l’opinion publique.

Contrairement à l’image que le gouvernement marocain tente de promouvoir à l’étranger, la conquête de la liberté de la presse reste dans ce pays une bataille loin d’être gagnée. Une étude récente publiée dans l’Année du Maghreb (CNRS éditions) montre qu’il existe un fort décalage entre l’optimisme des autorités, qui affirment que le paysage médiatique marocain est libre et pluraliste, et les réalités observées sur le terrain par des organisations internationales telles que RSF, FH, Human Rights Watch ou Amnesty International.

Une Constitution moderne, non respectée

La Constitution marocaine, modifiée en 2011 à la suite des “printemps arabes”, est assez avancée en termes de droits de l’Homme et de liberté de la presse. L’article 28 stipule en fait que La liberté de presse est garantie et ne peut pas être limitée par aucune forme de censure préalable. Tous ont le droit de s’exprimer et de diffuser librement  et dans les seules limites expressément prévues par la loi, des informations, des idées, et des opinions”.

Si, sur le papier, le Maroc apparaîtrait comme un pays plutôt avancé en termes de liberté de presse et d’expression, les pratiques quotidiennes de la police et des forces gouvernementales révèlent une réalité très différente que le Pouvoir cherche à cacher à l’opinion publique internationale. Le cas du journaliste indépendant Hicham el Mansouri, arrêté avec six autres collègues en mars 2015, est significatif : le journaliste a été accusé d’adultère et d’encouragement à la prostitution. Lors d’un entretien téléphonique, Mansouri a raconté son expérience tragique pour la Maison des Journalistes.

Les fausses accusations contre Hicham al Mansouri

Chargé de projet auprès de l’Association marocaine du journalisme d’investigation (AMJI), Mansouri a créé, en 2014, une application mobile visant à former les journalistes d’investigation marocains sur les divers faits tels que la corruption, les affaires judiciaires, les affaires politiques, etc. … L’application s’appelle StoryMaker. Six autres journalistes ont collaboré au projet: Abdessamad Iach, Hicham Almiraat, Maati Monjib, Maria Moukrim, Mohamed Essabr et Rachid Tarik. Actuellement, tous ces journalistes sont en procès, avec des chefs d’accusation différents allant d’affaires de droit commun à «atteinte de la sécurité de l’Etat».

“Le 17 mars 2015, la police a fait irruption chez moi à Rabat, sans mandat d’arrêt. Ce jour-là, j’étais avec une amie. J’ai été forcé de me déshabiller et j’ai été battu. Plus tard, j’ai été arrêté avec les accusations d’adultère et de préparation d’un local de prostitution, bien que la femme avec qui j’étais était séparée et achevait une procédure de divorce “ raconte Mansouri pour la Maison des Journalistes. Dans les 24 heures qui ont suivi l’arrestation, Mansouri s’est vu refuser la possibilité de contacter sa famille et son avocat, une autre violation du code de procédure pénale marocain.

Hicham Mansouri a passé dix mois dans une section de la prison de Rabat appelée “Zebbala” (le mot arabe pour “la poubelle”); Hicham se trouve ainsi dans la cellule la plus dangereuse de la prison, qui contient 40 prisonniers agressifs de droit commun (cellule dont la capacité ne dépasse pas 24 personnes).  Ici, il est victime de tortures psychiques et physiques perpétrées par la police. “La première nuit, j’ai fait une tachycardie. Le gardien, Mustapha, m’a fait sortir, m’a insulté et m’a menacé avant de demander à un prisonnier de faire couler un seau d’eau froid sur moi, puis il m’a fait retourner dans la cellule” témoigne Hicham.

Au cours du procès, qui a débuté en novembre de la même année, les actes d’accusation contre Mansouri ont connu des modifications: si au début il s’agissait d’adultère, l’accusation est ensuite d’«atteinte à la sécurité de l’état “. “En fait, j’ai été arrêté à cause de mon travail de journaliste et de la création de l’application StoryMaker, qui selon la police, dérangeait l’ordre public” témoigne Mansouri.

Un procès sans fin, reporté dix fois jusqu’à aujourd’hui. “Le fait de reporter continuellement le procès sert à détourner l’attention des organisations internationales”, explique Mansouri au téléphone. En effet, RSF et Amnesty International ont toute suite pris position en faveur d’Hicham et de ses collègues accusés par le Tribunal de Rabat. Le procès a été défini comme “politique” par ces ONG.  “En outre, le procès est continuellement reporté car le dossier est vide. Il n’y a aucune preuve en faveur des allégations dont je suis l’objet”, poursuit Mansouri.

Vie d’exilé

Après dix mois de prison, caractérisés par une longue grève de la faim, Mansouri achète un billet aller-retour pour Tunis. “Ils voulaient m’empêcher de partir, mais je leur ai montré la date de retour, un jour avant le nouveau procès. Bien sûr, je n’avais aucune intention de revenir, car je savais que je risquais jusqu’à vingt cinq ans de prison à cause de l’accusation d’atteinte à la sécurité publique. Mais comme j’avais le billet de retour, les autorités ne pouvaient pas m’arrêter “.

Hicham raconte qu’il n’a pas été facile de quitter la Tunisie parce qu’il était soupçonné de vouloir rejoindre la Syrie pour des raisons de terrorisme. “L’accusation était complètement folle, puisque je ne suis même pas religieux ! Mais clairement, les autorités marocaines avaient signalé mon nom à l’ambassade de Tunis pour me faire arrêter”. Après un long interrogatoire, Hicham est finalement libéré et parvient à obtenir un visa pour la France, où il vit en tant que réfugié politique depuis le 24 avril 2016.

Interrogés par la Maison des journalistes, Hicham Mansouri et son collègue Abdessamad Aicha témoignent que ce type de persécution contre les journalistes est très répandu au Maroc.

“Le gouvernement marocain se soucie beaucoup de son image à l’étranger; donc, quand le travail d’un journaliste est mal vu, par exemple parce que indépendant comme dans le cas de l’application StoryMaker, on ne l’accuse jamais directement mais on cherche d’autres raisons pour l’arrêter. Il peut s’agir d’adultère, de détournement d’argent, d’atteinte à la sécurité publique … En général, les journalistes ne sont pas accusés d’affaires liées à leur profession, mais d’autres actes d’accusation sont choisis pour les discréditer face à l’opinion publique “ témoigne Mansouri. Ces accusations inventées seraient utilisées pour tenter de contenir les dénonciations de l’opinion internationale et des ONG.

Paysage médiatique au Maroc : pluralisme, oui, mais de façade

À première vue, le paysage médiatique marocain est très varié. Les kiosques grouillent de différents journaux en anglais, en français et en arabe. Il y a des journaux de droite et des journaux de gauche, des journaux islamistes, privés et publics. Cependant, le fait que la presse nationale propose autant de titres différents ne signifie pas nécessairement qu’il y a, au Maroc, une diversification idéologique authentique.

“Cette pluralité est fictive car c’est l’Etat qui l’a voulue et parce que dans cette pluralité de titres, de langues et d’orientations, le discours n’est pas pluraliste et ne présente pas les voix de toutes les tendances. En réalité, les voix critiques ne sont pas autorisées à s’exprimer librement. Le contrôle de l’État sur les médias passe avant tout par l’argent, c’est-à-dire par la publicité qui sert à financer les journaux. Au Maroc, il existe des listes de journaux “infréquentables” et qui ne reçoivent donc aucune publicité en raison de leurs positions critiques, par exemple en ce qui concerne le gouvernement, l’Islam ou la politique officielle au Sahara Occidental.  Le fait qu’un journal reçoive de la publicité implique qu’il soit aligné sur une certaine ligne éditoriale “, poursuit Mansouri.

Ce point de vue est corroboré, outre que par RSF, Human Rights Watch et Amnesty International, par le cousin de Mohammed VI, le prince Moulay Hicham. « On nous objectera que le Maroc d’aujourd’hui est témoin de la multiplication des médias, de l’apparition de nouveaux titres. Mais qui dit démultiplication ne dit pas forcément diversification. Le gouvernement contrôle les médias par une multitude de moyens allant de l’intimidation et de la censure au boycott publicitaire, aux amendes arbitraires et sans appel, à des campagnes de calomnie et de mise au pas d’une presse aux ordres »

Les sujets tabou au Maroc

Tous les interviewés ont rapporté qu’au Maroc il y a trois sujets essentiellement tabou: on ne peut pas parler en mal  de l’islam; on ne peut pas parler en mal du roi et de sa famille et, enfin, on ne peut pas critiquer la politique marocaine sur la question du Sahara occidental, une bande de terre bordant le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie reconnue comme territoire non autonome par l’ONU et sur laquelle le Maroc veut exercer son contrôle. Cependant, l’affaire Mansouri (également appelée Mansouri-Gate par la presse internationale) montre que les tabous au Maroc vont bien au-delà des frontières susmentionnées et impliquent le libre exercice du métier de journaliste.

Freedom Now-Maroc, nouvelle ONG particulièrement critique, considère que le champ de la liberté de presse et d’expression au Maroc est caractérisé par une logique de contrôle absolu, qu’il soit direct sur les médias publics ou indirect sur la presse privée.

“Quant aux médias privés (presse radio, écrite ou numérique), ils manquent de professionnalisme dans leur majorité. Leur dépendance à l’égard du pouvoir provient également des subventions directes, du contrôle public des sources de financement privé et de la publicité” (Freedom Now-Maroc, 2014). Cette ONG conclut son premier rapport en affirmant que les principales caractéristiques de la scène médiatique marocaine aujourd’hui sont : l’expansion de l’autocensure, l’apparition de nouvelles formes de violations de la liberté d’expression par le silence imposé aux voix dissidentes et par la célébration unanime du pouvoir en place. Si la censure à l’ancienne est dépassée, l’autocensure l’a très largement relayée.

“Un changement est possible seulement si la révolte part du bas”

Interrogé sur ses perspectives pour le futur du Maroc, Hicham Mansouri se dit pessimiste : “Je ne crois pas que les choses peuvent changer d’un jour au lendemain car la crise du journalisme marocain est inscrite dans une crise beaucoup plus vaste qui concerne le système politique et social en général. La crise atteint le système éducatif, l’économie et la vie politique. S’il doit y avoir un jour un changement dans le pays ça ne pourra que venir du bas, du peuple”.

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Maria Elena Gottarelli

Maria Elena Gottarelli est une journaliste en formation.

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