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Afrique : où va le Sud-Soudan ?

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

Le 9 juillet 2011, le Sud-Soudan accédait à son indépendance. « C’est un véritable miracle », proclamait Mgr Paulino Lukudu Loro, archevêque de Juba, capitale du plus jeune Etat du mode. Aujourd’hui, cinq ans après, nous sommes déjà loin du miracle. Celui-ci s’est vite fondu en conflit inter-ethnique des plus sanglants.

Des civils fuient les affrontements dans le Nord-Est de la ville de Malakal au Soudan du Sud. Le 18 février 2016. © Justin Lynch/AFP/Getty Images

Des civils fuient les affrontements dans le Nord-Est de la ville de Malakal au Soudan du Sud. Le 18 février 2016. © Justin Lynch/AFP/Getty Images

Renouant avec le passé, marqué par des affrontements entre les Dinkas et les Nuers, les deux ethnies majoritaires, le pays s’engage sur un chemin chaotique. Semblable, au mieux, à celui qu’avait emprunté l’Angola, au pire, à celui suivi par le Rwanda.

Pourtant, malgré le « miracle » et l’atmosphère de fête, laquelle a couvert tout le pays, en ce jour grandiose, l’incertitude sur l’avenir n’avait pas caché son visage. Sur les tee-shirts portés par la plupart des Sud-Soudanais, on pouvait lire ce slogan : « Keep and Promote Peace ». Rappel lancé à l’endroit de la communauté internationale pour que celle-ci n’oublie pas, par la suite, de promouvoir la paix dans ce pays, vaste comme la moitié du Royaune-Uni, et peuplé de 9 millions d’habitants.

C’est que l’idée d’une guerre prochaine pour le pouvoir entre Dinkas et Nuers était présente dans tous les esprits. A l’exception notoire, un temps, de l’entente formelle scellée pour la lutte d’indépendance contre le Soudan d’Omar El Béchir (Soudan du Nord), les leaders de deux ethnies n’avaient jamais été en phase. Si, hier, les querelles résultaient, surtout, de la question liée à l’accès aux pâturages, la pomme de discorde repose, aujourd’hui, sur le contrôle du pouvoir et son corollaire : la jouissance de la manne pétrolière dont regorge le pays.

Avant l’indépendance, en 1991, alors que le Sud se battait pour arracher sa liberté, Riek Machar (vice-président du pays récemment limogé), un Nuer, tentait de renverser le chef dinka historique de la rébellion, John Garang. Le massacre des Dinkas, à cette occasion, fut d’une rare violence, si bien que les deux ethnies ont fini par se regarder en chiens de faïence. D’où un parcours émaillé d’incidents mineurs, couronnés par les épisodes sanglants de 2013 et de juillet dernier, qui ont jeté sur la route de l’exil près de deux millions de personnes. Dans les deux cas, Salva Kiir, un Dinka, président de la République, accuse Riek Machar et les Nuers de tentative de coup d’Etat.

Cinq ans après la proclamation de l’indépendance, la situation qui prévaut dans ce 54e Etat indépendant d’Afrique inquiète les plus optimistes et pousse à l’interrogation : où va donc le Sud-Soudan ?  Pour nombre d’analystes, le parcours suivi par l’Angola et/ou le Rwanda se présente à l’esprit. En Angola ce fut la lutte pour le pouvoir entre deux leaders, jusqu’à ce que l’un soit parvenu à supprimer physiquement l’autre, tandis qu’au Rwanda les raisons ethniques l’emportaient, jusqu’à la commission du génocide des Tutsis par les Hutus. Il y a comme le concentré des deux au Sud-Soudan.

Que fait la communauté internationale devant cette poudrière en sursis ? Elle est restée dans son schéma classique, à travers la présence des dizaines de milliers de Casques bleus « amorphes ». Au départ, 4 200 unités, ils sont aujourd’hui 16 500 soldats…fusils au pied. Tel est le cas, en RD Congo, où la situation demeure dramatique, depuis plus de vingt ans. Mais pour le Sud-Soudan, il faut une autre démarche, sous une « formule  prophylactique » contre un nouveau génocide, en Afrique.

Attentats de Nice : Daesh est-il plus fort que les bombes ?

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

Par ses séides, Daesh a encore frappé. Il vient de récidiver, alors que les plaies causées par ses œuvres meurtrières à Paris, l’année dernière, peinent à se cicatriser. Tant elles ont été béantes que profondes. Récidive à travers  une mue qui a pris tout le monde au pied levé : en désertant Paris pour Nice, en province ; en utilisant un véhicule (poids lourd), en lieu et place de kalachnikov, et en manipulant un pantin, une recrue de la dernière heure, loin des soupçons de la police. Lire la suite

Tuerie de Dallas, les faits et les médias français

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

Apprendre que les forces de l’ordre ont tué des citoyens américains, aux États-Unis, parfois pour une peccadille, n’est pas loin d’être rangé dans le rayon des faits divers lambdas. Chaque année, mille personnes tombent sous les balles de policiers, tandis que les médias rapportent  l’information chacun à leur manière. Les uns pour y apporter un antidote. Les autres pour en rajouter une couche de tension. Parfois, par mégarde.

Il en va ainsi du drame qui s’est déroulé, jeudi soir, 8 juillet, à Dallas, en marge d’une manifestation contre les bavures policières. Pour avoir bien fait attention au contenu des médias français, on a pu voir se dégager aisément cette ligne de démarcation.  D’un côté, on a enregistré l’emploi des termes généraux, dans un souci clair d’inviter à l’union des cœurs, de l’autre celui du ton de l’ « information brute », avec un relent d’altérité, dans le but de désunir.

(Source : SPENCER PLATT / AFP)

(Source : SPENCER PLATT / AFP)

« Ouest-France », par exemple, dans son édition du week end (9-10 juillet), a titré : « Dallas : le tireur voulait tuer des policiers ». Dans son introduction, le quotidien enchaînait : « Cinq agents ont été tués et neuf personnes blessées, jeudi soir, pendant un rassemblement pour protester contre la mort de deux hommes noirs tués par les forces de l’ordre ». Sans insinuation. A travers le texte, long de 70 lignes (colonnes journal), la même délicatesse dans le choix des mots a prévalu, car on n’y a relevé que deux fois le mot « noir » et trois fois le mot « blanc ».

Savamment dosés, les termes du journal parlent de « l’homme », tout court. Que cet homme soit   blanc ou noir. On y a collectionné, pour ce faire, trois exemples, à valeur pédagogique :  « un tireur » ; « la première victime » ; « un homme de 25 ans »…

Le quotidien « Le Monde » a fait la même preuve de professionnalisme, face à un sujet sensible concernant le vivre ensemble des sociétés multiraciales. C’est sur un ton neutre que le média a ficelé  son titre : « Cinq policiers tués à Dallas par des snipers ». On ne peut mieux dire. Le fond de l’article a épousé la même philosophie de mesure.

Sur l’autre versant, « France Info » et « France 24 », deux chaînes de radio et  de télévision, qu’on a également suivies, y sont allées autrement. Presque de la même façon, elles ont rendu l’information telle quelle, dans sa crudité terminologique : « À Dallas, un Noir armé a déclaré avoir l’intention de tuer des policiers blancs ». C’était brut, dur…

(Source : AFP)

(Source : AFP)

Était-ce une bonne manière  d’informer, en France, où existe une société multiraciale à forger ? Surtout, par ce temps, où les phénomènes des replis identitaires, nourris par la montée des extrémismes de droite, envahissent pratiquement tout le continent européen ?  La posture, à cet égard, de « Ouest-France » et de « Le Monde », a répondu à cette question. À nos yeux, elle est également un message, à la normande, pour dire que la France, dans cet angle, a aussi ses cactus. Comme l’ont démontré les événements dans les banlieues en 2005.

Notre intention n’est point celle de dispenser un cours de journalisme ou de morale, dont nous n’avons pas la moindre qualité, mais de montrer simplement –  s’il en est besoin –  que les temps sont mûrs, pour tous les pays qui ont choisi de vivre avec les immigrés, de déployer à leur avantage une vraie politique d’intégration. Car, la mondialisation ne doit pas se comprendre uniquement en termes économiques. Elle porte également le projet des sociétés multiculturelles, appelées à s’inscrire dans les règles du « village planétaire », dont le but final doit être l’« unité des cœurs ». Si la super puissance outre-Atlantique ne l’a pas encore compris, que la France le comprenne. Et presse le pas. Car, et pour paraphraser Mandela, la vraie puissance appartiendra, demain, “aux pays colorés”. Comme l’arc-en-ciel.

Rendez-vous manqué contre les violations sexuelles

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

Violences sexuelles et viol ! Un fléau dont on ne parle que mollement, alors que leur capacité de nuisance dans la société est redoutable. D’où la décision de l’Onu d’avoir décrété le 19 juin : « Journée mondiale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de guerre ». C’était en 2015. Mais dans un sens large, l’instance internationale a voulu faire de cette date référence à une « tragédie pour l’humanité ».

Des victimes de violence sexuelle à Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Photo ONU/Marie Frechon (archives)

Des victimes de violence sexuelle à Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Photo ONU/Marie Frechon (archives)

Nous en étions donc, le 19 juin 2016, à la première date anniversaire. Laquelle vient de passer quasiment inaperçue. Comme si les politiques et les médias s’étaient passé le mot pour laisser les soins aux ONG d’en faire l’écho. Dont la résonance est restée très faible. Pourtant, le mal est là. Et même, allant crescendo. Aussi bien dans les pays du Nord que ceux du Sud.

Aux Etats-Unis, la date n’a pas été célébrée, en fanfare. D’aucuns pensaient que la présence d’une femme à la présidentielle américaine, pour la première fois, allait aiguillonner davantage l’ « instinct féministe » pour la circonstance. Tel n’a pas été le cas. En Europe, où la condition de la femme fait, en général, l’objet de la préoccupation du législateur, la question est passée à la trappe. Sans parler de l’absence brillante à l’appel de l’Afrique et de l’Asie, pourtant, les deux grandes victimes du phénomène. Dans certains pays en conflit, comme en RD Congo, le viol a même pris du galon : il est utilisé comme « arme de guerre ».

C’est dire que le mal est toujours là. Semé aux quatre vents. Quand un journaliste belge le qualifie de « marquage au fer psychologique », et qu’un gynécologue congolais, Dénis Mukwege, en remette une couche, en pensant qu’ « une femme violée est une femme abîmée », il y a de quoi s’alarmer ! Et, il en sait un bon bout de rayon, ce médecin, qui a « réparé » plusieurs milliers de femmes violées, à l’est de la RD Congo. Ainsi, selon les deux regards, le viol atteint gravement sa victime.Tant au plan physique que moral.

Combien sont-elles ces « femmes abîmées », à travers le monde ? Abîmées par les viols et les mutilations ? Les chiffres, selon un rapport de l’Onu, publié en 2010, donnent froid dans le dos, car ils parlent de plusieurs centaines de millions de femmes et filles. Dans un angle global, il se commet 903 viols par jour, à travers le monde, soit 329 708 viols par an (déclarés). Dont 95 136 aux Etats-Unis, 75 000 en France et 52 425 en Afrique du Sud. En pole position. L’inde, qui occupe le 4e rang, a ceci de plus révoltant que les viols y sont publics. Quant aux mutilations, le rapport épingle l’Afrique et certains pays du Moyen-Orient, où 130 millions de filles ont subi cette déshumanisation, entre 2 000 et 2 010.

Sombre tableau ! Pourtant, devant une réalité têtue, l’attrait du sexe restant un mystère. Pour les sociétés modernes (un grand nombre de pays), le viol et d’autres formes de violences sexuelles constituent des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire. En France, le viol est un crime clairement défini par le code pénal, passible de 15 ans d’emprisonnement. Globalement, c’est, déjà, un grand pas contre le mal. A ne pas oublier l’éducation, en la matière. Car, l’ « éducation, c’est le pouvoir », dit-on. Elle est susceptible de contribuer à édifier un monde dans lequel les femmes seront en sécurité. L’Onu a appelé, en appui, à manifester notre désapprobation par tous les moyens.

 

 

 

Afrique : l’heure de la justice a-t-elle sonné ?

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

L’heure de la justice, en Afrique, contre les crimes impunis, a-t-elle sonné ? Les deux procès qui viennent de s’y dérouler semblent l’indiquer. Le 30 mai, à Dakar, au Sénégal, c’est Hissène Habré, l’ancien président du Tchad, qui était devant les juges, tandis que le 31 mai, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, ce fut le tour de Simone, l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo. Lui-même retenu à la Cour pénale internationale (CPI), à la Haye, aux Pays-Bas.
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L’ONU, l’humanitaire et la sécurité

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

Le monde, en dépit de l’absence de conflagration, depuis 1945, n’est pas un long fleuve tranquille. Un pavé, jeté dans son immense cours, peut créer un effet papillon, qui affecte toute l’humanité. Lire la suite

RD Congo : Kabila est-il maintenant sorti du bois ?

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

« Partira ou partira pas ? ». De type taiseux, par nature, le président congolais, Joseph Kabila, n’a jamais daigné répondre à cette question. A certains médias rompus à l’exercice des questions-pièges, il savait trouver des mots justes pour botter en touche. Place était laissée, alors, à toutes les spéculations, jusqu’au transfèrement impromptu, vendredi 20 mai 2016,  en Afrique du Sud, de son principal opposant Moïse Katumbi. Pour « raisons de santé », avance-t-on.

Joseph Kabila (source : REUTERS)

Joseph Kabila (source : REUTERS)

Au fil du temps, cette question devenait lancinante, la présidentielle, prévue en novembre, ne projetant aucune ombre à l’horizon. Or, son second et dernier mandat arrive à échéance, à la fin de l’année 2016. Dans six mois.

Pourtant, vaine était cette question, car, la réponse n’avait jamais été difficile à trouver. Dès lors que le président congolais, par le truchement de ses acolytes, cherchait à modifier la Constitution afin de rempiler pour un troisième mandat, la voie était ouverte pour permettre des déductions solides. Au fait, modifier le texte fondamental ne doit pas être dicté par un motif anodin…

La réponse était donc là, quand, pour des manœuvres électoralistes, il précipita l’application de la division territoriale, en juin 2015, à seule fin de découper la province du Katanga (sud-est) en trois. L’astuce était de mettre hors jeu Moïse Katumbi, ancien gouverneur et transfuge du parti présidentiel, dont la popularité, insolente, commençait à toucher la côte d’alerte pour la survie du régime Kabila.

Dans la peau du fascisme

La réponse était donc là, quand il procédera, ouvertement, à placer à tous les postes stratégiques, pour son soutien politique et militaire, les originaires de la province du Maniema (terres de sa mère). Pour l’illustrer, nous citerons les postes de Premier ministre, de ministre de la Justice, de président de la Cour Constitutionnelle et de commandant de l’Armée de terre. Ces hommes, tous du Maniema, constituent le socle du pouvoir de Kabila, à côté de la Police et des services de sécurité qui sont, eux, dirigés par les originaires de l’ex-province du Katanga, région natale de son père.

La réponse était donc là, quand le régime prenant la peau du fascisme, bâillonnait toute voix discordante et, au pis-aller, réprimait dans le sang toute manifestation populaire contre ses dérives staliniennes. Combien sont-ils aujourd’hui en prison, ces jeunes faisant partie de mouvements citoyens qui pensent, en s’appuyant par ailleurs sur la Constitution, que Kabila n’a plus le droit de se représenter aux élections ?

(Source : Le Congolais)

(Source : Le Congolais)

La réponse n’était-elle pas là, quand Kinshasa, s’étant rendu compte de la pirouette de l’opposant Tshisekedi (en convalescence, à Bruxelles), qui ne voulait plus de la tenue du « fameux dialogue  national», s’était échiné à corrompre son entourage ? Qu’aurait-il été, ce « dialogue national », sinon rien de moins qu’une manœuvre destinée à aider Kabila à se maintenir au pouvoir ? Comme vient, d’ailleurs, de le prouver la décision de la Cour constitutionnelle, le 11 mai, statuant sur « le maintien de Kabila à son fauteuil jusqu’à l’élection de son successeur ». Sans préciser le délai. Légitimant ainsi le « glissement » (propre au lexique politique congolais) dont tout le monde prévoyait…et redoutait. Car, du « glissement politique » au « glissement chaotique », il n’y a qu’un petit pas à franchir.

Les épisodes dans ce sens abondent. Mais revenons au « cas Moïse Katumbi », non seulement aujourd’hui à l’affiche de l’actualité, mais également révélateur, sans contredit, des intentions de Kabila de s’incruster au pouvoir. Le feuilleton commence quand l’ex-gouverneur du Katanga décide de claquer la porte du PPRD, le parti présidentiel, en septembre 2015. Dès cet instant, il était déjà dans le viseur de Kabila, et de ce fait, soumis à toute sorte de brimades : suspicions malencontreuses, interpellations à répétition, menaces téléphoniques de mort… La dernière pièce du drame se joue, au début du mois de mai, quand le ministère de la justice procède au tricotage d’une accusation (sans preuve) contre Katumbi, liée au « recrutement de mercenaires étrangers » pour renverser les « institutions démocratiques » de la République, alors que quelques temps auparavant celui-ci venait de se déclarer candidat à la présidentielle.

Attention, avis de tempête !

Là, c’était le bouquet ! Katumbi est traîné devant la justice, à Lubumbashi, capitale de l’ex-province du Katanga. Mais, plus les audiences se multipliaient, plus l’acte drainait des foules devant le Palais de justice. Au point de craindre des émeutes, susceptibles de faire tache d’huile, à travers le pays. D’où la nouvelle de la maladie du « recruteur de mercenaires » et de son transfèrement sans délai, en Afrique du Sud, pour des soins médicaux, assure-t-on. Quelle charité, à rebours, exprimée, du coup, par le même gouvernement accusateur ! En Afrique, on le sait, le mérite d’un adversaire politique, c’est sa mise à mort.

Moïse Katumbi Chapwe (source : AFP)

Moïse Katumbi Chapwe (source : AFP)

Ainsi, le « cas Katumbi » appelle-t-il trois hypothèses, à notre avis : 1. L’intéressé est réellement malade (il n’est pas un robuste, du point de vue de la santé, c’est vrai) ; 2. Il feint d’être malade pour éviter la gueule de loup (ce qui n’est pas plausible, car c’est un homme de caractère) ; 3. Kabila s’est arrangé pour éloigner un adversaire de poids, autrement dit une « relégation politique » qui ne dit pas son nom. Car, le candidat présidentiel sorti de l’ex-province du Katanga était le seul adversaire qui l’inquiétait, Tshisekedi, 83 ans, n’ayant pas de dauphin à l’aune de son gabarit, J.P. Bemba condamné à 25 ans de réclusion, par la Cour pénale internationale, tandis que le reste des opposants ne représentant que des menus fretins. Dignes, pour le président congolais, de n’en faire qu’une bouchée.

Alors, « partira ou partira pas ? ». Ce qui est sûr, pour tous ceux qui en doutaient encore, c’est que Kabila vient de sortir du bois. Tout est maintenant clair comme de l’eau de roche : « Il ne partira pas », dirait le philosophe. Les exemples du Burundi et du Congo-Brazzaville, juste à côté de Kinshasa, sont d’ailleurs là pour le stimuler à agir dans ce sens. Avec, toutefois, un avis de tempête, à l’horizon… comme au Burundi. Car la jeunesse congolaise, à l’instar de celle de toute l’Afrique, n’est-elle pas restée s’accrocher au vocable magique, forgé en Tunisie, de « UNTEL DEGAGE » ?