
Une nouvelle attaque blesse gravement un journaliste afghan
L’Afghanistan ? Un cimetière pour journalistes. Détenant le record du nombre de journaliste tué en 2018, l’Afghanistan reste dans un rythme élevé avec déjà deux décès en 2019. Il s’agit d’une attaque le 5 février où les journalistes Rahmani Rahimullah et Arya Shafiq de la radio Hamseda ont été tués.
Cette fois, il s’agit de Nisar Ahmad Ahmadi, un autre journaliste afghan pris pour cible lors de l’explosion de sa voiture.

© Helmand Media office
Nisar Ahmad Ahmadi, un journaliste afghan attaqué parmi bien d’autres…
Nisar Ahmad Ahmadi était sur le chemin du bureau lorsque cet attaque s’est produite dans la ville d’Helmand, dans le sud de Lashkargah.
« Nisar Ahmad Ahmadi travaillait avec l’éditeur Sabawoon de Radio News et le journal News », a déclaré le bureau des médias du gouvernement provincial dans un communiqué.
Selon le communiqué, cette attaque est bien sur une atteinte à la liberté de la presse.
Heureusement Ahmadi n’est pas mort malgré les images impressionantes.
Il est dans un état stable et est actuellement sous traitement dans un hôpital de la ville de Lashkargah.
L’Afghanistan confirme donc son classement de pays parmi les plus meurtriers pour les journalistes depuis plusieurs années.

© Helmand Media office
Assassinat de journalistes : le gouvernement afghan n’est pas en cause
Le gouvernement afghan s’est toujours engagé à soutenir les journalistes et la liberté de la presse.
Cependant, des rapports montrent que les journalistes sont toujours confrontés à différents types de menaces.
Les statistiques du gouvernement montrent qu’il existe à Kaboul 96 chaînes de télévision, 65 stations de radio et 911 médias imprimés. Dans le pays, il n’y a pas moin de 107 chaînes de télévision, 284 stations de radio et 416 médias imprimés.
Il y a donc 1.879 médias actifs en Afghanistan. Depuis la chute des talibans il y a 18 ans, la pluralité des médias est considéré comme l’une des principales réalisations du pays.
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EN SAVOIR PLUS SUR CE THÈME
10 journalists and media workers killed in 2019 in Afghanistan
/dans English Version /par Riaz AhmadAt the same time, Reporters without Borders (RSF) in its annual report recognized Afghanistan the third dangerous country for journalists in 2019 in the world by killing of six journalists and media workers.
Taliban and Islamic State (ISIS) who involved in crimes against humanity are the most responsible for the attacks on Journalist and media staff in Afghanistan. they targeted the Journalist aimed at silence press freedom and fearless.
Who are the victims?
The first death of 2019 world wide
The first death of a journalist in 2019 word wide registered in Afghanistan. 27 years old Javid Noori was the first journalist killed by Taliban in 2019 in the world.
Name:Javid Noori
Job: citizen-journalist for Radio Neshat
Type of death: Murdered
By: Taliban
Location: Farah Province
Date: 5 January 2019
Name: Rahimullah Rahmani
Job: Presenter, Hamsada Radio
Type of death: Murdered
By: Unkown
Location: Taliqan, Takhar provine
Date: 5 Feb 2019
Name: Shafiq Aria
Job: reporter, Hamsada Radio
Type of death: Murdered
By: Unknown
Location: Taliqan, Takhar province
Date: 5 Feb 2019
Name: Sultan Mahmoud Khirkhwa
Job: Journalist, Zhman TV channel
Type of death: Murdered
By: ISIS
Location: Khost city
Date: 15 March 2019
Name: Meena Mangal
Job: former TV presenter at Lemar TV
Type of death: Murdered
By: unknown gunmen
Location: Kabul
Date: 11 May 2019
Name: Sakhi Baluch
Job: Technician, State TV
Type of death: Murdered
By: Unkown
Location: Trinkut, Zabul province
Date: 12 June 2019
Name: Abdul raouf Emalzai
Job: Security guard, Shamshad TV
Type of death: Murdered
By: Taliban
Location: Kabul
Date: 1 July 2019
Name: Nader shah Sahibzada
Job: Presenter/producer, Radio (Voice of Gardiz)
Type of death: Murdered
By: Unkown
Location: Gardiz, Paktia province
Date: 13 July 2019
Name: Abdul Hamid Hotaki
Job: presenter at Hewad Radio
Type of death: mine blast
By: Taliban
Location: Kandahar Province
Date: 25 September 2019
Name:Waheed Mujda
Job: writer and political analyst
Type of death: assassination
By: unknown gunmen
Location: Kabul city
Date: 20 November 2019
Articles d’Hafiz Ahmad Miakhel
Les graves dérives de la diplomatie américaine en Afghanistan
/dans Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Bahram RawshangarEchanges d’otages
Peut-il être possible d’obtenir un accord de paix sans le gouvernement afghan?
Militairement, aucun adversaire ne peut gagner cette guerre.
Les Etats-Unis affaiblissent le gouvernement afghan
Si les troupes américaines quittent l’Afghanistan, il y aurait un manque du pouvoir poussant le pays au bord du chaos et une guerre ethnique.
1) Une diplomatie unilatérale: l’approche récente de la diplomatie américaine a isolé le gouvernement, qui est pourtant le pouvoir légitime dans le pays. De ce point de vue, les négociateurs américains se rapprochent aux idées pakistanaises et celles des Talibans qui voudraient délégitimer l’autorité à Kaboul élue dans un processus démocratique.
Le gouvernement et les politiciens considèrent les Talibans comme un groupe armé qui doit s’intégrer dans le système démocratique construit après 2001, mais les responsables de Talibans ont réussi à convaincre les diplomates américains, notamment Khalilzad, de redéfinir la constitution et construire un gouvernement à nouveau en faveur d’un système qui limite la démocratie.
Khalilzad a aussi négocié le retrait de troupes américaines alors qu’il existe un accord stratégique signé en 2014 entre le gouvernement afghan et celui des Etats-Unis, par conséquent, c’est Kaboul qui décide légitiment sur la relation bilatérale en long ou en court terme avec Washington. Si les troupes américaines quittent l’Afghanistan, il y aurait un manque du pouvoir poussant le pays au bord du chaos et une guerre ethnique.
2) Le résultat rapide: l’agenda américain est désigné pour l’élection présidentielle de 2020 et Trump veut se montrer aux américains comme gagnant de la guerre en Afghanistan. Donc l’administration de Trump désire avoir un résultat à n’importe quel prix. Alors que cette stratégie semble fragiliser davantage la situation au long terme.
Les groupes d’Al-Qaeda sont présents dans la région et Daech est en recherche d’un territoire pour se renforcer et se stabiliser après une défaite en Syrie et en Iraq. Le retrait des troupes américaines créera un manque de pouvoir en faveur des groupes terroristes.
L’Afghanistan peut devenir un terrain de compétition entre ces différents groupes.
Les vrais combattants sont les Afghans qui payent le prix de cette guerre.
3) L’exclusion des acteurs internes: Khalilzad pense que la guerre en Afghanistan est un problème que seul les Etats-Unis peuvent résoudre. Donc la négociation avec les Talibans est un projet américain.
Les vrais combattants sont les Afghans qui payent le prix de cette guerre. Le gouvernement et les institutions non gouvernementales sont toujours exclus de négociation avec les Talibans. Le gouvernement, les partis politiques et la société civile, ce sont eux qui déterminent la direction et de leurs pays.
Une politique américaine en Afghanistan au détriment des droits de l’homme
Depuis les premières rencontres en octobre 2018, les afghans ne sont pas au courant de ce qui se passe entre Khalilzad et les Talibans. Les Talibans ne sont pas seulement ennemis de l’armée afghane mais aussi l’ennemi de la démocratie, de la liberté individuelle, des médias et de tous les principes qui fondent une société démocratique.
L’administration Trump sous-estime le rôle de tous ceux qui battent pour la démocratie, des droits de l’homme et le plus important, pour les victimes de guerre, dans les négociations qui déterminent le futur de leurs avenirs.
La voix des femmes, des jeunes et des militants des droits de l’homme et leurs visions sont absents de la doctrine américaine concernant la guerre en Afghanistan. La doctrine américaine pour l’Afghanistan semble unilatérale, exclusive et loin de la réalité de la société afghane. Elle ne prend pas en compte les rôles des acteurs principales – le gouvernement, la société civile et les dirigeants ethniques- dans le conflit actuel.
La divergence d’opinion entre le gouvernement afghan et les américains à propos de la guerre et de la paix rendent difficile la réalisation d’un accord qui représenterait équitablement les intérêts des Etats-Unis et d’Afghanistan.
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Within the first six months of 2019, Afghanistan has lost six of its journalists in separate incidents, the first death of a journalist was recorded
Les Talibans imposent toujours la terreur en Afghanistan
/dans Liberté d'informer, Moyen et Proche Orient /par Eliott AUBERTQuelles sont les divergences entre le gouvernement afghan et les talibans durant la médiation américaine?
Un processus de paix a débuté en septembre 2018 au Qatar à Doha. Durant ces pourparlers, les talibans maintiennent leurs positions : ils exigent le retrait total des troupes américaines du sol afghan et souhaitent établir un émirat islamique afin de remplacer la république islamique d’Afghanistan.
Ils disent se battre pour la liberté du pays et de sa population. Ils affirment que leur pays n’a pas besoin d’aide d’autres pays non-musulmans comme les Etats-Unis. Je pense que les talibans ne changeront jamais, c’est un groupe extrémiste. Ils ont été au pouvoir entre 1996 et 2001 et ce fut une très mauvaise expérience.
Les talibans reflètent un passé et un présent noirs pour l’Afghanistan. Ils continuent de tuer des soldats et des innocent, ils ne croient pas aux droits de l’Homme. Le peuple afghan ne veut plus des talibans au pouvoir. Au contraire, le gouvernement afghan se base sur les aides des organisations internationales. Il considère que l’Afghanistan a besoin de cette présence de troupes étrangères. Cela lui permet de se développer au niveau économique et politique. Le gouvernement croit en l’alliance avec les Etats-Unis.
Cependant, le processus de paix manque de cohérence, le gouvernement afghan est exclu.
Quelle a été la portée des élections présidentielles du 28 septembre?
Deux principaux candidats se sont présentés pour ces élections. L’actuel président afghan, Ashraf Ghani, et son chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah.
Les deux hommes politiques ont chacun leur tour annoncé leur victoire. La situation devrait donc se muer en un conflit entre les deux camps: lorsqu’un des deux candidats va gagner, l’autre rejettera les résultats. Il s’agit du même problème qu’en 2014. Les deux mêmes candidats revendiquaient la victoire. Les Etats-Unis sont donc intervenus. Ils ont partagé le pouvoir en deux.
Durant les cinq années suivante, il n’y a eu aucune coordination entre les deux et le système s’est bloqué. Depuis, la situation du pays ne fait qu’empirer.
En 2014, davantage de personnes ont participé aux élections qu’en 2019. Les situations économiques, sociales et politiques se sont, elles aussi, dégradées. Aujourd’hui, les deux parties rejettent l’idée de reproduire cette situation.
« Si ces pays se coordonnent et souhaitent réellement une paix durable en Afghanistan, nous y arriverons. »
Ce sont les quatrièmes élections présidentielles depuis la chute des talibans en 2001. Les élections du 28 septembre n’ont toujours pas rendu leur verdict.
La commission électorale d’Afghanistan annonce leur publication pour le 14 novembre. L’abstention est apparue comme la plus grande difficulté. Neuf millions de personnes sont inscrites, et seulement deux millions sont allées voter.
Cette situation découle de l’insécurité omniprésente en Afghanistan. Les talibans ont attaqué plusieurs bureaux de votes. L’insécurité perdure depuis 40 ans.
Selon l’ONU, plus de 20 groupes terroristes sont enregistrés et se battent contre le gouvernement afghan, tuent des civils, des personnes innocentes. Malgré un processus de paix, les combats continuent. D’après les Etats-Unis, l’Afghanistan est l’un des pays les plus meurtriers en 2018, devant la Syrie et le Yemen. C’est un réel problème pour la population.
Il y a aussi d’autres challenges. La fraude et la corruption amplifient la défiance de la population vis-à-vis de la classe politique. Il n’y a aucune transparence.
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Quel est l’impact de cette instabilité sur l’émigration?
Dans les quatre dernières décennies, des millions de gens ont quitté le pays à cause des violences.
Plus de 7 millions de réfugiés afghans sont demandeurs d’asile. 90 % d’entre eux vivent au Pakistan et en Iran.
Le gouvernement essaye donc de retenir cette jeune génération. C’est essentiel pour le bon développement du pays. De plus, leur situation est très mauvaise dans certains pays. Des millions d’afghans n’y sont pas enregistrés. Certains vivent dans des camps, n’ont pas accès à l’éducation, aux soins médicaux, aux besoins vitaux. Parfois, les relations sont tendues entres les réfugiés et les populations locales ainsi qu’avec la police.
Quel est pour vous, le meilleur chemin pour restaurer la paix ?
Je pense que la guerre prendra fin quand les deux camps (le gouvernement afghan et les talibans) négocieront ensemble, avec l’aide des Etats-Unis.
Le gouvernement afghan fait entièrement partie de cette guerre. Des centaines de milliers de civils et des milliers de soldats afghans ont été tués. Les talibans refusent les négociations avec le gouvernement afghan. Ils ne négocient qu’avec les Etats-Unis.
Par ailleurs, nous sommes en conflit depuis quatre décennies. Pour avoir un pays en paix dans le futur, il faut une coopération régionale et internationale. Certains pays ne sont pas honnêtes dans le combat contre les terroristes en Afghanistan. Tous ces pays ont des intérêts là-bas. La position du pays est très stratégique. Il y a une grande compétition entre les grandes puissances (Chine, Russie, Iran, Etats-Unis). Si ces pays se coordonnent et souhaitent réellement une paix durable en Afghanistan, nous y arriverons.
Articles d’Hafiz Ahmad Miakhel