24 octobre : Journée mondiale de l’information sur le développement

[Par Sintius MALAIKAT et John CHITAMBO LOBE]

“Peut-on tout dire, tout écrire, tout montrer et tout informer en tant que journaliste?”
Les éditeurs et les journalistes disposent-ils d’une totale liberté à partir du moment où ils respectent strictement la loi? Alors informer, c’est quoi? Si la liberté d’informer ou de la presse fait l’objet dans les pays démocratiques d’une protection particulière, c’est parce que l’information constitue l’une des conditions essentielles du fonctionnement démocratique de la société humaine.

Les journaux devraient donc toujours s’adresser à la raison des lecteurs et leur fournir des informations, des analyses, des commentaires sérieux, avec le souci primordial de présenter et d’expliquer l’actualité afin de la rendre plus compréhensible. Or, un média est aussi une entreprise commerciale ; pour augmenter les ventes ou l’audience de la population, il est amené à susciter l’attention des lecteurs de journaux, de magazines, de livres, de téléspectateurs, des auditeurs de radio, par des informations sensationnelles ; il est amené à leur raconter des histoires, cruelles ou émouvantes, à s’adresser à leur sensibilité, à jouer de leurs émotions. Et parfois il va trop loin, beaucoup trop loin, car un article peut améliorer une situation comme il peut détruire une vie.

La liberté d’informer est-elle un droit absolu? En d’autres termes, la liberté de la presse a-t-elle des limites ? Si c’est le cas, qui les fixe? L’exercice de la liberté d’expression comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires au respect des droits, de la santé ou de la moralité publique dans un pays ; mais la conception de la moralité publique n’est bien sûr pas la même en France, en Iran, au Vietnam, en Zambie, aux Etats-Unis, au Rwanda, en Syrie et en Italie! Donc la liberté d’informer est encadrée par la loi respective de chaque pays. Alors, pourrons-nous parler, écrire, informer et imprimer librement sauf pour répondre aux abus de la liberté dans les cas déterminés par la loi ? Ainsi la liberté d’informer c’est comme le vin: à consommer avec modération pour ne pas s’attirer d’ennuis inutiles ; car la loi fixe les limites à ne pas franchir et les médias ne peuvent pas dire, écrire ou montrer n’importe quoi sous peine de mettre en danger l’ordre public ou la sécurité de la nation. Ils n’ont pas le droit d’agresser les individus, de violer leur vie privée, c’est la loi qui fixe les limites à ne pas franchir sous peine de sanctions ; il n’y a pas de liberté sans responsabilité.

Sans l’information pas de développement durable et pour bien s’informer, il faut une presse libre ; alors c’est pourquoi “La Journée d’information des Nations Unies (ONU) sur le développement dans le monde” a lieu chaque année le 24 octobre pour attirer l’attention de l’opinion publique mondiale sur les problèmes de développement dans le monde et sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour les résoudre. Mais la Journée mondiale de l’information sur le développement, en espagnol: “Día Mundial de Información sobre el Desarroll” et en Anglais: “World Development Information Day” est une célébration et non un jour férié.
En 1972, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement a proposé des mesures pour la diffusion libre de l’information et la mobilisation de l’opinion publique par rapport à des problèmes de commerce et de développement durable dans le monde avec la collaboration des médias.

Les technologies modernes actuelles de l’information et de la communication ont le potentiel d’apporter de nouvelles solutions aux défis du développement dans le monde. Il ne faut pas les utiliser pour des actes de terrorisme, des crimes organises ainsi que pour la dégradation morale des jeunes gens, mais s’en servir au profit de toute l’humanité ; et cela en particulier dans le contexte de la mondialisation, de la paix, de la démocratie, de la modernisation afin de favoriser l’industrialisation, la croissance économique, la compétitivité, l’accès à l’information libre, à l’éducation, à la connaissance, à l’éradication de la pauvreté , des maladies et de l’inclusion sociale.

Cette résolution appelle à l’introduction de la Journée mondiale du développement de l’information en vue d’attirer l’attention des gens à travers le monde sur les problèmes de développement à tous les niveaux de la vie humaine. Un autre objectif de l’événement est d’expliquer au grand public pourquoi il est nécessaire de renforcer la coopération internationale avec les autres pays afin de trouver des moyens de résoudre ces problèmes propres dans l’entraide mutuelle. L’Assemblée a également décidé que la journée devrait coïncider avec la Journée des Nations Unies pour souligner le rôle central du développement dans le travail de l’ONU dans le monde.
Les activités de la Journée d’information sur le développement mondial attirent tous les médias du monde, y compris les journalistes de la télévision, de la radio et de la presse écrite en tant que moteurs principaux de l’information publique. Partout dans le monde, il y a de nombreux événements médiatiques organisés pour attirer l’attention sur le travail qu’effectue l’ONU dans les pays en voie de développement, en collaboration avec les journalistes, en particulier en ce qui concerne les problèmes de commerce et de développement dans ces pays. Beaucoup d’entr’ eux sont destinés à des journalistes travaillant pour divers médias, y compris la télévision, la radio, les journaux, les magazines et les sites Internet.

source : automatesintelligents.com

source : automatesintelligents.com

Nous estimons que l’amélioration de la diffusion de l’information libre et la mobilisation de l’opinion publique dans le monde, en particulier chez les jeunes du monde de demain, conduirait à une plus grande prise de conscience des problèmes de développement dans le monde. Cela favoriserait ainsi les efforts de coopération internationale pour le développement pour tous et partout dans le monde.

Il y a cinquante-sept ans, la Journée mondiale d’information sur le développement a été créée. Le monde de cette époque diffère sensiblement de notre monde d’aujourd’hui. C’était encore le milieu de la guerre froide et ces événements entravaient sérieusement la coopération internationale dans beaucoup de pays. La circulation de l’information libre était également beaucoup plus limitée qu’elle ne l’est aujourd’hui à l’ère de l’Internet et autres moyens modernes et sophistiqués de communication pour faciliter les travaux des médias au service du peuple de ce monde. Cependant, malgré le travail acharné des Nations Unies et autres organisations internationales actives, le besoin d’information libre et de développement durable, reste extrêmement important et urgent dans beaucoup de pays aujourd’hui.

 

 

La Nouvelle écologie : les enjeux d’aujourd’hui et de demain

[Par Sékou Chérif DIALLO]

Dans le cadre des traditionnels Mardis de l’environnement consacrés à un débat sur un thème dédié à l’environnement et à la biodiversité, s’est tenu le mardi 7 octobre 2014 au siège de la Fondation d’entreprise Ricard à Paris, une rencontre d’échanges sur les bonnes pratiques de préservation de l’environnement afin disent-ils « sauver la planète ». Selon une statistique des Nations unies, en 2100 les terriens seront 11 milliards d’où l’urgence et la nécessité d’agir.

Source: rueil-92-coworking.com

Source: rueil-92-coworking.com

Patricia Ricard, source ouest-var.net

Patricia Ricard, source ouest-var.net

Animé par Patricia Ricard, cet espace de débat a connu la participation d’acteurs venus de plusieurs milieux socioprofessionnels. Pour ainsi rassurer ceux qui commencent à penser que l’écologie a disparu des radars, la “nouvelle écologie” est le concept choisi pour illustrer le passage selon Patricia Ricard d’un stade de “diffusion excessive” à un stade d’”infusion active” sur les questions écologiques.

Après une revue de l’actualité écologique marquée essentiellement par les débats autour du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte (qui vient d’ailleurs d’être adoptée par l’assemblée nationale le 14 octobre 2014 par 314 voix pour et 219 voix contre), le panel d’écologistes a réaffirmé l’impérieuse nécessité de préserver l’environnement au risque d’hypothéquer l’avenir de la planète. Comme l’a souligné d’ailleurs la ministre Ségolène Royal lors du vote de la loi “Tout citoyen a deux patries, la sienne et la planète. En votant cette loi vous servez l’une et l’autre”.

Livre d'Olivier le Naire, source politique-digital.fr

Livre d’Olivier le Naire

Pour Olivier le Naire, rédacteur en chef adjoint du service Sciences Environnement de l’Express et auteur de “Nos voies d’espérance” paru en octobre 2014 chez Actes Sud, d’autres modèles, plus efficaces, plus justes et plus vertueux sont possibles. En publiant dix entretiens menés auprès de dix personnalités de haut niveau afin qu’elles livrent leur diagnostic, proposent des remèdes pour guérir la société, Olivier le Naire a voulu à travers ce livre démontrer que les voies de l’espoir existent bel et bien. Pour reprendre son expression, les gens ont besoin d’« entendre des voix pour montrer la voie »

Stéphane RIOT source rencontres-et-debats-autrement.org

Stéphane RIOT source rencontres-et-debats-autrement.org

Quant à Stéphane Riot, fondateur de NoveTerra, écosystème d’experts et de chercheurs pour accompagner à la réinvention vers les nouveaux business modèles durables et auteur de “Vive la CoRévolution, pour une société collaborative”, le développement de l’économie de partage est une résultante heureuse de la crise car les gens se sont rendu compte d’une nécessité de collaboration. Cette prise de conscience du partage est aujourd’hui en train de transformer le model social en impactant sur les modes de vie, les manières d’entreprendre basées sur la collaboration.

Toujours dans cette dynamique d’économie solidaire, Cedric Pechard fondateur de UpCycle reviendra sur l’importance d’exploiter les opportunités à travers la conception ou l’innovation des nouveaux modèles de production basés sur la valorisation localement des ressources inutilisées où selon l’expression de UpCycle “les déchets des uns deviennent les ressources des autres”.

Il reviendra enfin à Philippe Girard, directeur de « Innovation en action » de mettre l’accent sur la coopération avec comme exemple le projet « Trophées de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises, ndlr) » qui récompense toutes les organisations du territoire PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) de 5 salariés et plus, qui ont à cœur de mettre l’homme, l’environnement, la territorialité et les parties prenantes au centre de leurs préoccupations et de façon transversale.

Rendez-vous le 2 décembre 2014 pour une autre rencontre de Mardi de l’environnement.

 

 

Kobané est sous la menace d’un genocide

[Par Rebin RAHMANI]

Photos de Maryam Ashrafi.

Manifestation du Collectif des étudiants et des activistes kurdes en face de l’ambassade des Etats Unis à Paris.

Photos de Maryam Ashrafi

Le 10 octobre, la Collectif des étudiants et des activistes kurde a manifesté pour protester contre la politique des pays occidentaux vis à vis des agissements de l’état islamique, et ainsi soutenir la résistance kurde à Kobané(*) devant l’ambassade des Etats Unis à Paris.

Les activistes se sont regroupés et ont marché vers l’ambassade en portant un cercueil symbolisant la mort de l’ <Humanité> et scandant « Kobané is under the danger of génocide », “Kobané est sous la menace de jenocide”.

Les étudiant(e)s et activistes voulaient offrir le cercueil à l’ambassade des Etats Unis comme cadeau, mais après quelques minutes, ils en ont été empêchés par la police.

Ils ont demandé à laisser un message à l’ambassade des Etats-Unis mais la police a refusé leur demande et les a refoulés vers un parc proche de l’ambassade.

(*) Kobané est une ville de Rojava (Kurdistan de la Syrie). Cela fait presqu’un mois que la ville est assiégée par les djihadistes.

Photos de Maryam Ashrafi

Photos de Maryam Ashrafi Photos de Maryam Ashrafi Photos de Maryam Ashrafi Photos de Maryam Ashrafi






 

11 octobre 2014, Quel avenir pour nos filles ?

[Par John CHITAMBO LOBE]

Cette Journée Internationale est réservée chaque année le 11 octobre, pour promouvoir les droits fondamentaux des jeunes filles dans le monde entier, en mettant en évidence les inégalités de genre ou de sexe qui subsistent entre jeunes filles et jeunes garçons dans beaucoup de pays du monde. Et cela à cause des cultures, des préjugés, des doctrines religieuses, des traditions, des injustices, surtout dans les pays en voie de développement comme dans les pays Africains et Asiatiques.

Source : www.unwomen.org

Source : www.unwomen.org

Il y va alors de la responsabilité de tout le monde, hommes et femmes, de combattre ces différentes formes de discrimination sociale, économique, physique, religieuse, éducative, professionnelle, légale et les abus sexuels et physiques dont souffrent les jeunes filles dans le monde entier en réalisant un des objectifs du Millénaire. L’autonomie des jeunes filles est essentielle pour la croissance économique dans le monde.

De façon plus générale, notre campagne, en tant que défenseurs des droits de l’homme est menée pour la réalisation des objectifs du Millénaire et son développement d’ici à 2015. La définition d’une perspective au-delà de cette date doit tenir compte des préoccupations et du potentiel des filles du monde entier. Elle a pour but de soutenir l’amélioration des perspectives d’avenir laissées aux jeunes filles et de sensibiliser l’opinion aux inégalités dont elles souffrent à travers le monde en raison de leur sexe. Ces inégalités concernent l’accès à l’éducation, la nutrition, les droits juridiques, les soins médicaux, la protection contre la discrimination, la violence et le mariage forcé.

Cette journée consacrée aux jeunes filles est le fruit de la collaboration de filles d’un peu partout dans le monde ; elle a pour but d’améliorer la vie des filles et des jeunes femmes à titre de citoyennes et grandes artisanes de changement au sein de leur famille, de leur collectivité et de leur pays. Comme on dit en Côte d’Ivoire : ” qui ne respecte pas les femmes ne respecte pas Dieu ” pour ceux qui sont croyants. En Zambie on dit traditionnellement que: ” les filles d’aujourd’hui sont les femmes de demain. ”

Il faut investir dans tout le potentiel des filles en les éduquant et en les mettant sur le même pied d’égalité que les garçons. Mais cela n’est pas toujours mis en pratique dans ces mêmes pays. Les jeunes filles et femmes sont abusées et discriminées chaque jour sous prétexte de la religion, de la culture, de la pauvreté et des traditions. Rendre autonomes les jeunes filles, garantir leurs droits fondamentaux et lutter contre toutes formes de discrimination et de violences auxquelles elles sont sujettes, voilà qui est essentiel pour que tous les membres de la famille humaine aillent de l’avant. L’un des meilleurs moyens d’atteindre l’ensemble de ces objectifs est de fournir aux filles l’éducation qu’elles méritent.

Photo by Kiran Reddy / Source : bloomingtonmn.gov

Photo by Kiran Reddy / Source : bloomingtonmn.gov

Dans un trop grand nombre de pays, trop de filles sont toutefois freinées dans leur élan du fait de leur sexe. Celles, dont les mères ont également été privées d’éducation, qui vivent dans une communauté pauvre ou qui sont handicapées, éprouvent encore plus de difficultés. Parmi les filles qui parviennent à fréquenter l’école, nombre d’entre elles doivent faire face à la discrimination et à la violence dans leurs écoles et universités.

Dans les pays en guerre, les jeunes filles n’ont même pas accès aux études et avec leurs mères elles souffrent beaucoup, elles sont violées, abusées sexuellement et physiquement, mariées par force et parfois obligées par la force également de prendre des armes et d’ aller faire la guerre comme c’est le cas en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi, là où les rebelles forcent les enfants, filles ou garçons à être enfants soldats ; dans les groupes rebelles à l’Est de la RDC: Le M23, Le FDLK, Le MayiMayi, Le Bakata au Katanga, dans les groupes islamiques, djihadistes, les jeunes filles et leurs mères sont vraiment abusées. Sans oublier non plus l’enlèvement des jeunes filles dans les écoles au Nigeria par le groupe islamiste Boko Haram pour les obliger à se marier de force.

Tous ces actes diaboliques contre les jeunes filles doivent prendre fin partout dans le monde. Il faut donner la chance aux jeunes filles de grandir et d’étudier afin de participer au développement de leur pays et de poursuivre leur développement personnel et de contribuer à un avenir commun.
En soit, l’ONU cherche à promouvoir les droits des filles et à faire prendre conscience aux individus d’horizons différents des réalités vécues par les filles à travers le monde et à combattre la discrimination et les inégalités entre les sexes; l’ONU invite instamment les gouvernements de tous les pays du monde, les familles, les responsables communautaires et religieux (Chrétiens, Musulmans, Hindou,…) à promouvoir les droits des filles pour que celles-ci puissent grandir et étudier et non pas être des épouses avant l’âge.

Pour cette raison, les agences des Nations Unies pour la protection des enfants ont décidé d’un commun accord avec différents Etats de mettre l’accent sur le mariage d’enfants dans le monde ; car cela constitue une violation des droits humains fondamentaux et perturbe tous les aspects de la vie d’une fille. À l’échelle mondiale, plus d’une jeune femme sur trois, âgée de 20 à 24 ans, a été mariée avant ses 18 ans. Un tiers de ces femmes ont été mariées avant leur 15ème anniversaire en Afrique et en Asie.

L’interdiction du mariage d’enfants dans tous les pays protégera les droits des filles et contribuera à réduire le risque qu’elles soient exposées à la violence, à la maternité précoce, à l’infection par le virus HIV, à la mortalité ou à l’invalidité maternelle partout dans le monde. Tout cela expose les filles aux grossesses précoces et aux accouchements non désirés, principales causes de décès chez les jeunes filles de 15 à 19 ans qui cherchent peut- être à avorter dans les pays en voie de développement. En Zambie, par exemple, l’avortement est illégal alors les jeunes filles sont obligées d’accoucher et de devenir fille-mère.
Le mariage d’une enfant est un obstacle à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour tous.

Kurdes-Etat Islamique : Protestations dans les rues de Paris

[Par Rebin RAHMANI]

1

Des milliers de manifestants ont marché à travers Paris le samedi 4 octobre demandant à la communauté internationale de soutenir la résistance Kurde contre les djihadistes de l’état islamique qui sont en train d’encercler la ville Kurde de Kobané dans la région kurde de Syrie, Rojava.

Les djihadistes de l’EI ont commencé leur attaque dans cette région du nord-est de la Syrie le 15 septembre et depuis ils ont ciblé la ville, laissant craindre encore un génocide contre les kurdes.
Les attaquants emploient actuellement des armes d’une puissance jusque-là inconnue sur ce terrain, comprenant des chars, des fusées à longue distance et de l’artillerie lourde.

1.400.000 réfugiés kurdes ont fui la ville et – dans un mouvement de désespoir – ont traversé la frontière pour essayer de se mettre à l’abri dans des communes kurdes en Turquie.
Les forces kurdes de l’armée YPG et le YPJ (protection des femmes) sont restées à Kobané afin de combattre les djihadistes et protéger leur ville.

Protestations dans les rues de Paris

4

Face à ces événements, les manifestants ont sillonné la capitale française de l’Assemblée Nationale jusqu’au Trocadéro. C’est la quatrième fois qu’une telle manifestation a lieu à Paris en faveur des résistants syriens kurdes.
La manifestation a également marqué la fin d’une grève de la faim de cinq jours menée par la communauté kurde devant le parlement français pour demander le soutien de la communauté internationale en faveur de la résistance kurde contre les attaques des djihadistes de l’E.I. à Kobané.

Chemin faisant de nombreuses personnes se sont jointes aux manifestants, chantant des slogans en faveur de la résistance. Au Trocadéro les représentants du PYD, leader des communautés kurdes en France, et le représentant du parti communiste français ont demandé un soutien international immédiat envers la résistance kurde contre les djihadistes.

De nombreux manifestants ont rappelé que les Kurdes de Syrie ont lutté contre l’EI et d’autres organisations comme Al-Qaïda lié au Front Al-Nusra pendant les deux dernières années alors que le monde entier ne considérait pas ces groupes comme un danger pour la paix dans le monde.

Un soutien sélectif

14

Au cours des deux derniers mois, la communauté internationale a condamné les attaques des djihadistes de l’ES contre la communauté kurde yézide en Irak et a fourni un aide militaire et humanitaire au gouvernement régional du Kurdistan (KRG) du Kurdistan irakien pour se battre contre les djihadistes de l’ES. Toutefois, une telle aide n’est pas fournie aux Kurdes en Syrie, même si les Kurdes Syriens ont été à l’avant-garde de la lutte contre les djihadistes est pour les deux dernières années.

Alors que certains manifestants s’interrogeaient sur les raisons du soutien de la communauté internationale aux Kurdes Irakiens, mais pas les Kurdes de Syrie, de nombreux autres expliquaient que la raison principale de cette situation réside dans les intérêts des pays occidentaux avec l’ARK du Kurdistan irakien et que la défense de ces intérêts a conduit les alliés à défendre le Kurdistan irakien des djihadistes de l’ES.

Beaucoup de pancartes tenues par les manifestants proclamaient qu’il faut condamner les djihadistes de l’ES et l’attitude de la communauté internationale.

Dans les deux dernières semaines, des officiers Kurdes Syriens ont plaidé à plusieurs reprises pour le soutien de la communauté internationale en vue de sauver Kobané et prévenir les massacres qui ont lieu contre des civils kurdes de Syrie aux mains des djihadistes IS.
Leur appel urgent pour une aide et un soutien international, à l’adresse du département d’Etat américain et de la communauté internationale, cependant, est jusqu’ici tombé dans l’oreille d’un sourd.

Abolition de la peine de mort : les criminels ont-ils le droit de vivre ?

[Par John CHITAMBO LOBE]

Nombreux sont les pays qui ont aboli la peine capitale. Retour sur une longue histoire et sur ses implications multiples alors que la Journée mondiale contre la peine de mort se déroule, comme chaque année, le 10 octobre.

Dessin de Kianoush Ramezani, Iran (Source : courrierinternational.com)

Dessin de Kianoush Ramezani, Iran (Source : courrierinternational.com)

« L’homme est naturellement bon mais c’est la société qui le rend mauvais » nous dit Jean-Jacques Rousseau. Avant 1791, il existait en France, suivant les époques, une multitude de modalités à exécuter avant l’application de la peine capitale, selon le crime et la condition du condamné et après le mouvement abolitionniste qui a été créé en 1757 à Paris, à la suite de la cruelle torture dont fut victime Robert-François Damiens avant son exécution pour l’agression contre Louis XV.
Plus près de nous, en 1975, Amnesty International a intégré la revendication de l’abolition de la peine de mort dans son mandat.
Alors que la Bible, pour sa part, nous dit en substance que personne n’est parfait. Tout le monde est imparfait d’une manière ou d’une autre et que personne n’a le droit de tuer son prochain. Chaque personne mérite un pardon pour les crimes commis. Mais malgré son influence grandissante, la religion chrétienne a eu très peu d’effet sur la peine de mort notamment dans la Rome antique, contrairement au Moyen-Age.
Suivant à la lettre le principe chrétien ” Tu ne tueras point “, l’Empire Byzantin marqua une tendance à la suppression de la peine de mort dans beaucoup de cas ainsi qu’une substitution à la peine de mort par la mutilation. Celle-ci déclassait le coupable et le condamnait à mener une vie misérable.

 

La lointaine origine de la peine capitale

Face avant de la stèle du Code de Hammurabi (Musée du Louvre)

Face avant de la stèle du Code de Hammurabi (Musée du Louvre)

La peine capitale est l’une des premières sanctions pénales qui soit apparue. Elle est présente dans les textes juridiques les plus anciens comme dans le code d’Hammourabi “Œil pour œil, dent pour dent !”. Elle représente la ” clef de voûte des systèmes répressifs jusqu’au 18ème siècle ” et reste une loi commune jusqu’au début 19ème siècle où le mouvement abolitionniste commence à prendre de l’ampleur.
Pour les Romains, la peine de mort, en plus de protéger la société, devait permettre de satisfaire la victime, ainsi que dans le cas des peines exemplaires, dissuader les criminels. Cet aspect de la philosophie romaine est issu du Grec Callistrate, qui écrivait dans Digeste que: ” les assassins de grand chemin subiraient la peine de la croix à l’endroit même où ils avaient commis leurs crimes, afin que, par ce spectacle terrifiant, les autres soient dissuadés de commettre de semblables forfaits, mais aussi que cette peine, infligée sur le lieu même de l’infraction, soit une consolation pour les parents et les proches des victimes “.

 

La Journée mondiale contre la peine de mort

Source : worldcoalition.org

Source : worldcoalition.org

La Journée mondiale contre la peine de mort est une initiative internationale ayant lieu chaque 10 octobre depuis 2003, pour lutter contre la peine de mort dans le monde.
Elle a été instituée par la Coalition mondiale contre la peine de mort et elle est officiellement soutenue par le Conseil de l’Europe et l’Union Européenne. À l’occasion de la 5ème Journée, le 10 octobre 2007, cinq millions de personnes ont pétitionné pour l’adoption d’un moratoire par l’Organisation des Nations Unies contre la peine de mort, ce qui fut fait le 15 novembre, la troisième commission de l’Assemblée générale ayant adopté une résolution non contraignante sur le sujet.

 

La question reste posée

Elle est prévue dans les textes de loi de 100 pays. Seuls 22 des 198 pays du globe ont procédé à des exécutions en 2013. Elle constitue une sanction reconnue bien que réprouvée par les institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies (ONU). Les États abolitionnistes sont aujourd’hui majoritaires, mais ils ne représentent encore qu’une minorité de la population mondiale.
La peine de mort, ou peine capitale, est une prévue par une loi consistant à exécuter une personne ayant été reconnue coupable d’une faute qualifiée de “crime capital”. La sentence est prononcée par l’institution judiciaire à l’issue d’un procès. En l’absence d’un procès, ou dans les cas où celui-ci n’est pas conduit par une institution reconnue, on parle d’exécution sommaire, d’acte de vengeance ou de justice privée. La peine de mort est diversement considérée selon les époques et les régions géographiques.

Patrice Lumumba

Patrice Lumumba

De ce fait, on se pose beaucoup des questions là où elle existe: pourquoi maintenir la peine des morts? Pourquoi l’abolir? Alors que depuis l’Antiquité cette peine a été instaurée pour mettre fin aux crimes considérés comme les plus graves, il reste à savoir aujourd’hui si la peine capitale a pu mettre fin aux crimes ou les limiter. Qu’est-ce que un criminel ? Qui sont ces criminels? N’ont -ils pas le droit de vivre parmi nous d’autant que la peine de mort peut être prononcée par erreur ou par choix politique. Un exemple : le Premier Ministre de la République Démocratique du Congo Patrice Lumumba a été exécuté pour des crimes qui n’ont pas été établis ! De même, de hommes et femmes innocents, défenseurs des droits humains, hommes politiques, journalistes, militaires… ont été mis à mort parce que ils étaient gênants aux yeux des gouvernements dans leurs pays respectifs.

 

Le point de vue des penseurs

Au regard de cette réalité, qu’en ont dit les penseurs ? Protagoras, évoqué par Platon, critique le principe de vengeance, car une fois que le mal est fait, il ne peut être annulé par aucune action. Ainsi, si la peine de mort doit être infligée par la société, c’est uniquement pour protéger cette dernière contre le criminel ou encore dans un but dissuasif : ” Le seul droit que Protagoras connaisse est donc le droit humain, lequel, établi par une collectivité souveraine, s’identifie au droit positif ou au droit en vigueur de la cité. De fait, il trouve sa garantie dans la peine de mort qui menace tous ceux qui ne le respecteraient pas”.

Hoplites massacrant un criminel condamné à mort (Source : blog.crdp-versailles.fr)

Hoplites massacrant un criminel condamné à mort (Source : blog.crdp-versailles.fr)

Platon, pour sa part, voit dans la peine de mort un moyen de purification, car les crimes sont une “souillure”. C’est ainsi que dans « Les Lois », il juge nécessaire l’exécution de l’animal ou la destruction de l’objet ayant causé la mort d’un Homme par accident. Pour les meurtriers, il considère que l’acte d’homicide n’est pas naturel et n’est pas pleinement consenti par le criminel. L’homicide est ainsi une maladie de l’âme, qu’il faut autant que possible rééduquer, et, en dernier ressort, condamner à mort, si aucune réhabilitation n’est possible.
Selon Aristote, pour qui le libre arbitre est le propre de l’Homme, le citoyen est responsable de ses actes. Si crime il y a eu, un juge doit définir la peine permettant d’annuler le crime en le compensant. C’est ainsi que des indemnités pécuniaires sont apparues pour les criminels les moins récalcitrants et dont la réhabilitation est jugée possible. Mais pour les autres, la peine de mort est nécessaire selon Aristote.
Le déterminisme humain est le fait de certains penseurs comme Julien Offray de La Mettrie et Denis Diderot. Ils considèrent que, puisque l’Homme n’est pas libre de ses actions qui lui sont dictées par son environnement, sa constitution physique ou encore ses sensations, le seul aspect qui prévaut dans la peine capitale est la protection de la société. À ce sujet, Diderot est plutôt clair : ” Le malfaisant est un Homme qu’il faut détruire et non punir “. Montesquieu quant à lui insiste sur la proportionnalité des peines.

 

L’idée d’un contrat social

La sentence de mort pour Saddam Hussein (Photo: Agence Reuters)

La sentence de mort pour Saddam Hussein (Photo: Reuters)

Thomas Hobbes considère que le contrat social existe pour assurer l’ordre dans la société, garantissant ainsi sa conservation dans le temps. En rompant ce contrat, le criminel menace la société. Cette dernière est donc en droit de se protéger en condamnant à mort le coupable. John Locke insiste sur l’aspect dissuasif en écrivant que “dans l’état de la nature tout Homme a le pouvoir de tuer un assassin afin de détourner les autres de causer un dommage semblable”.
En 2007, lors de sa première intervention officielle, Ban Ki-Moon n’avait pas condamné l’exécution de Saddam Hussein. Il estimait alors que la question de la peine capitale restait du ressort de chacun des États membres de l’ONU. Des propos qui avaient provoqué un début de polémique, les Nations Unies ayant toujours œuvré pour l’abolition de la peine de mort.

 

Le droit international est clair

Image tirée du film La Ligne verte (The Green Mile) de Frank Darabont (1999)

Image tirée du film La Ligne verte (The Green Mile) de Frank Darabont (1999)

D’après le droit international, un crime capital doit être établi en raison des “crimes les plus graves” et dans le cadre d’une procédure respectueuse du droit des accusés. L’ONU interprète ces dispositions de façon active. D’un côté, elle cherche à limiter la peine de mort au seul cas du meurtre. Elle cherche surtout à faire disparaître les causes les plus graves de crimes capitaux : trafic de drogue, fraude fiscale, appartenance religieuse et opinion politique, homosexualité. Cependant, certains pays refusent les recommandations de l’ONU.
Le fondement philosophique de l’abolitionnisme est que la peine de mort viole les Droits de l’Homme. Le droit à la vie est incontestablement le plus fondamental de tous et ne peut être violé d’une façon aussi ostensible. La peine de mort constitue en outre un traitement inhumain : le moment de l’exécution est une torture psychologique, et aussi l’attente entre la condamnation et l’exécution.

 

La situation africaine

En Afrique, 17 États sur 48 ont aboli la peine capitale et on observe une évolution positive ces dernières années. En 2009, le Togo et le Burundi ont rejoint les États abolitionnistes. Le Bénin a aboli la peine de mort en juin 2012 et la République Démocratique du Congo s’est exprimée en faveur d’un “moratoire irréversible” et d’une “abolition progressive” en mars 2012. A l’opposé de cette tendance, la Zambie mais le Botswana et la Gambie ont procédé à des exécutions en 2012.
La Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples a appelé à l’abolition de la peine de mort lors de sa 49ème session en 2011 un groupe de travail a été mis en place en 2005.

 

La situation sur le continent européen

La Biélorussie reste le seul état du continent européen à ne pas avoir aboli la peine capitale. Quatre personnes ont été exécutées depuis 2011, dont deux en mars 2012.

Dans ce contexte, la France continue à s’engager dans la campagne pour l’abolition universelle de la peine de mort par ce que cette peine est : “la négation absolue des droits humains. C’est un meurtre commis par l’état, avec préméditation et de sang-froid” ou encore un “acte de barbarie”.

Exécution d’Eugène Weidmann, en 1939, dernière exécution publique en France.

Exécution d’Eugène Weidmann, en 1939,
dernière exécution publique en France.

 

Des apatrides en Côte d’Ivoire : réalité ou fiction politique ?

[Par Armand IRE’]

La célèbre cantatrice Barbara Hendricks, revenue d’une mission en Côte d’Ivoire pour le compte du Haut Commissariat Réfugiés – HCR- dont elle est ambassadrice de bonne volonté, a brossé un tableau peu reluisant de la situation des apatrides dans ce pays.

Visite de Mme Barbara Hendricks, Ambassadrice de bonne volonté pour le HCR au bureau de Côte d'Ivoire Cote d'Ivoire  (source : http://data.unhcr.org/)

Visite de Mme Barbara Hendricks, Ambassadrice de bonne volonté pour le HCR au bureau de Côte d’Ivoire Cote d’Ivoire (source : http://data.unhcr.org/)

Selon la chanteuse et les nouvelles autorités ivoiriennes, ceux-ci sont au nombre de 700.000. Les « apatrides ivoiriens », sujet qui suscite bien des débats et qui a occupé une part non négligeable dans les causes de la crise ivoirienne. Retour sur un sujet brûlant, objet d’une communication lors de la conférence sur l’apatridie organisée le lundi 29 septembre 2014 à Paris par le HCR et le journal Le Monde diplomatique.
Dans un pays qui vit une vive tension politique découlant d’une crise armée qui a débuté en 2002, avec au centre la question de l’éligibilité d’un candidat qualifié d’étranger, il faut marcher sur des œufs lorsqu’il s’agit d’aborder l’épineuse question de l’apatridie. Lors des fameux accords de Linas-Marcoussis, accords signés dans le cadre de la résolution de la crise et difficilement appliqués par les partis en conflit, la question des apatrides avait été mise sur le tapis. Selon la table ronde initiée par le Président français d’alors Jacques Chirac, il fallait à tour de bras naturaliser des personnes, qui en disposition des articles 17 à 23 de la loi 61-415 abrogée par la 72-852, font des personnes nées en Côte d’Ivoire de parents étrangers, des Ivoiriens qui (dans le cadre du droit du sol qui a cédé la place ensuite au droit du sang) n’ont pas exercé leur droit à la nationalité ivoirienne mais sont devenus des Ivoiriens de facto. Le paradoxe ici, pour qui connaît ce pays de l’Afrique de l’ouest, c’est qu’il avait, avant la guerre, un bon état civil. Les personnes n’ayant pas pu bénéficier d’une déclaration de naissance pouvaient obtenir un jugement supplétif par voie de justice et cela d’une manière simplifiée. Des audiences foraines se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire, malgré quelques soubresauts et ce pour permettre à chaque Ivoirien d’avoir une identité. Alors, d’où viennent ces nombreux apatrides ? Il va sans dire que cette récurrente question des apatrides en terre ivoirienne répond à des visées électoralistes.

Désormais une simple déclaration suffit
Il fallait créer un « bétail » électoral acquis à la cause du chef de l’état ivoirien actuel dont la nationalité a toujours été sujette à caution car, pendant longtemps, il a bénéficié de la nationalité burkinabée et ce, jusque dans l’exercice de fonctions de prestige et à l’international lorsqu’il était le représentant de l’Afrique au FMI dans les années 80. Avoir le courage de dire qu’il faut naturaliser plus d’un million de burkinabés qui vivent en Côte d’Ivoire depuis des décennies et qui n’ont jamais manifesté le désir d’être Ivoiriens, comme le stipule le code de nationalité, est, comme on le dit à Abidjan « le vrai point » de cette campagne médiatique sur les apatrides. De toute façon, désormais en Côte d’Ivoire l’acquisition de la nationalité en dehors du droit du sang ne passe plus par la naturalisation mais par une simple déclaration et ce depuis le 23 août 2013. Résultat d’une loi votée par les députés et qui a entraîné une véritable colère de plusieurs élus de ce parlement monocolore et de l’opposition mais surtout de la population.
L’Apatridie est un fléau qui existe dans le monde et qui touche dix millions de personnes. En embouchant la trompette de la lutte contre ce fléau, le Haut Commissariat des Refugiés-HCR- et ses partenaires tel que l’OFPRA-Office Français de Protection des Refugiés et Apatrides- et des organisations des Droits de l’Homme entendent mettre fin au calvaire de millions de personnes qui n’ont pas d’existence officielle. Un exemple, celui de l’Ouzbèque Anastasia Trévogin qui parce que, née dans un avion entre Moscou et Tbilissi, n’a jamais pu avoir un pays à cause de la dislocation de l’URSS. Son histoire, qui cependant s’achève bien grâce à la France est celle, sans heureux dénouement, de dix millions d’apatrides dans le monde parmi lesquels l’on a parfois compté des personnalités célèbres comme Daniel Cohn-Bendit qui a recouvré sa nationalité allemande il y a seulement quelques années.

Daniel Cohn-Bendit  (source : commons.wikimedia.org)

Daniel Cohn-Bendit
(source : commons.wikimedia.org)