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République Démocratique du Congo: Kabila gagnant sur tous les tableaux ?

[Election en RDC] La désignation d’Emmanuel Shadary, comme dauphin, pour porter la candidature de la «majorité présidentielle», aux prochaines élections, a surpris tout le monde. Certes, un proche du président, et même un de ses hommes de confiance, Shadary n’est cependant pas cette étoile qui brille au firmament politique congolais.

A quand, en Afrique, l’avènement d’une véritable démocratie, apaisée ?

[DEMOCRATIE] Quand des élections se déroulent en Afrique, un mot émerge généralement à l’esprit : chienlit (désordre). Nous y sommes accoutumés. C’est, encore une fois le cas, aujourd’hui, au Mali et au Zimbabwe. On crie à la fraude ; on conteste le résultat dans la rue. Au Zimbabwe, l’armée tire dans la foule. Tuant le peuple pour lequel on se bat pour accéder au pouvoir. Sauf miracle, on assistera au même psychodrame en République Démocratique du Congo, lors des élections prévues en décembre prochain.

Gabon : lourde atmosphère de fin de règne

[Par Jean-Jules LEMA LANDU]

La situation qui prévaut au Gabon, après les premières heures d’orage, fait bégayer l’histoire post-électorale de l’Afrique. Certes, avec des nuances, qui font de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale une véritable pétaudière. Où se mêlent, avec drame, histoire de famille, alliances d’intérêt, soif inassouvie du pouvoir… Brouillant, pour l’heure, l’horizon immédiat du pays.

Des gabonnais expriment leur colère à Libreville le 1er septembre 2016 Source : rfi.fr

Des gabonnais expriment leur colère à Libreville le 1er septembre 2016
Source : rfi.fr

A la tête de l‘imbroglio, s’opposent deux individus jadis unis par alliance : Ali Bongo, dont la réélection est contestée, et Jean Ping, l’ex-compagnon de Pascaline, demi-sœur du premier. Ancien cacique du régime. Ils se vouent, paradoxalement, une haine tenace et se battent sans concession pour le pouvoir.

Derrière eux se forment deux camps adverses animés de la même malveillance : l’opposition portée par Ping et renflouée par les transfuges (pour la plupart des proches de la famille Bongo) et le Parti démocratique gabonais (PDG) au pourvoir, dépeuplé; au rang desquels le général Ngiri, propre cousin du chef de l’Etat. Sans oublier la place qu’occupe, en Afrique, le tropisme ethnique.

Un des éléments évoqués ci-dessus n’est pas classique dans la situation qui gangrène le continent. Il s’agit de voir les membres d’une famille s’engager, à ciel ouvert, dans une bataille homérique pour le pouvoir. A l’exception de la Centrafrique et de la Guinée équatoriale. Bokassa, pour le premier pays, et Nguema, pour le second, furent chassés du pouvoir par leurs neveux respectifs, au cours de l’année 1979. Loin de l’implication du grand public, ce qui a permis d’éviter la formation des partisans et des camps, prêts à en découdre.

Ali Bongo Source : rfi.fr

Ali Bongo
Source : rfi.fr

En Côte d’Ivoire, où la situation fut des plus tragiques, avec plusieurs milliers de morts, le combat n’avait pas mis face à face des membres d’une famille ; au contraire, il avait inclus des dimensions régionales, avec un brin de tonalité religieuse :  le nord à dominante musulmane contre le sud majoritairement chrétien.

Rien de tel, au Gabon. Le bras de fer engagé actuellement entre Ali Bongo et Jean Ping relève d’un drame familial à large spectre. C’est le cas d’un groupe, en désintégration, contre un autre groupe, tous portés par un arrivisme insatiable.  Autrement dit, c’est une espèce de guerre « des mêmes contre les mêmes », car ils sont tous issus de la même matrice, forgée par la main de feu du président Omar Bongo. Mais, avec, aujourd’hui, deux leaders connotés : Ali Bongo qualifié de « fils illégitime » et Jean Ping de « Chinois », car issu d’un père chinois. A brève échéance, ils seront tous deux perdants.

Ainsi, quel que soit le verdict de la Cour Constitutionnelle, dans quelques jours, à laquelle les deux belligérants viennent de déposer leurs recours, la « question gabonaise » restera-t-elle d’actualité. Demain plus aujourd’hui.

Jean Ping Source : lexpress.fr

Jean Ping
Source : lexpress.fr

Aujourd’hui, parce qu’étant aux ordres, les Cours Constitutionnelles africaines ne disent pas le droit, mais « lisent la volonté du pouvoir » en place. Quelle serait l’issue de l’affaire en cours ? Du désordre en perspective, si l’un ou l’autre camp perdait ! Et, demain ? Alors que dans l’opposition de nouvelles ambitions auront certainement vu le jour, la lutte pour le pouvoir sera plus âpre encore. Mais, sans les Bongo.

Nous disons : sans les Bongo. Car l’atmosphère est, déjà, celle de fin de règne. Et, d’ici-là, il n’y aura plus de régimes dynastiques, en Afrique. Les Kabila, en RD Congo et les Eyadema, au Togo, au pouvoir, seront déjà passés.

 

 

Liberté d’expression au Burundi : le bateau est-il à la dérive ?

[Par Diane HAKIZIMANA]

Le coup d’état déjoué du 13 mai dernier a-t- il accéléré les choses ? On ne saurait pas le dire. Mais les faits sont têtus et parlants, parfois. Depuis 2010, une certaine méfiance s’est installée entre le pouvoir de Pierre Nkurunziza et les médias privés indépendants. Une méfiance qui a grandi jusqu’au désamour. Un désamour qui s’est inéluctablement traduit par un divorce vu l’état actuel des radios indépendantes et le fait qu’il n’existait qu’une seule télé privée. Toutes ces stations ont été réduites au silence.

Manifestation contre le 3e mandat de Nkurunziza Source : ici.radio-canada.ca

Manifestation contre le 3e mandat de Nkurunziza
Source : ici.radio-canada.ca

Au Burundi, au cours de ces dernières années, la relation entre les médias indépendants et le pouvoir en place n’était pas au beau fixe. Il y a toujours eu une sorte de suspicion surtout après la dénonciation des résultats issus des élections de 2010 par une partie des opposants au régime de Nkurunziza. Les médias indépendants, qui jusque-là avaient pris le soin de couvrir les élections en synergie et en toute transparence, n’avaient jamais pris partie dans ce conflit entre le pouvoir donné vainqueur par le scrutin et les partis de l’opposition qui ont par la suite choisi de quitter la course électorale. Mais juste après ce scrutin, le pouvoir n’a cessé de taxer ces médias d’être à la solde de l’opposition surtout quand il s’agissait de dénoncer les pratiques de mauvaise gouvernance et de corruption, de violations graves des droits humains, etc.

Des menaces

Des journalistes ont eu droit à des menaces de mort au cours de ces dernières années, certains ont même connu la prison à l’instar du patron d’une radio privée très populaire au Burundi, la RPA, Radio Publique Africaine, pour avoir diffusé un reportage sur l’assassinat de sœurs italiennes, qui impliquait certaines personnalités proches du pouvoir, pour ne citer que celui-ci. Toutefois, personne ne pouvait prévoir que cet état des faits allait déboucher sur une destruction macabre des stations de quasi toutes les radios privées burundaises ainsi que de la seule télé privée du pays.

Les médias burundais pris entre deux feux

La volonté manifeste du président burundais Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat et les soulèvements populaires qui ont suivi n’ont pas facilité le travail des médias burundais. Avant les événements du 13 mai 2015 où quelques éléments militaires et policiers burundais, sous le commandement du général Godefroid Niyombare, annonçaient la destitution du président Pierre Nkurunziza, les radios privées ne pouvaient pas émettre à travers tout le pays. La fameuse RPA, elle, a eu droit à la fermeture. Dans la foulée, le coup de force du 13 mai a entraîné une liesse populaire, justifiée sûrement par le fait que ce coup de pouce militaro-policier allait mettre fin à des représailles policières que les manifestants subissent chaque jour. Ces derniers n’ont pas tardé à désenchanter. Mais entre-temps, des combats ont éclaté entre les pro-Nkurunziza et les putschistes.

Apparemment, ces deux camps ont vite compris que cette bataille ne devrait pas être seulement militaire, qu’il s’agit plutôt de contrôler aussi les outils d’information. Les putschistes vont jusqu’à utiliser les médias privés pour faire passer leur message à la nation car ils n’ont pas jusque-là accès à la Radio Télévision Nationale du Burundi « RTNB ». Le dernier combat déterminant se déroulera par ailleurs devant cette dernière (RTNB) car, il amènera les putschistes à reconnaître leur défaite moins de 48 heures plus tard.

Les événements du 13-15 mai, coup fatal pour les médias privés burundais

Les médias burundais indépendants sont réduits au silence total depuis l’échec du putsch contre le Président Nkurunziza, s’est indigné Alexandre Niyungeko, président de l’Union Burundaise des Journalistes sur les réseaux sociaux.

 Un manifestant exhortant le gouvernement à rouvrir la station locale de la Radio Publique Africaine (RPA), Bujumbura, la capitale, le 29 avril 2015 Source : ifex.org

Un manifestant exhortant le gouvernement à rouvrir la station locale de la Radio Publique Africaine (RPA), Bujumbura, la capitale, mai 2015
Source : ifex.org

Des éléments en tenue policière et les miliciens du parti au pouvoir ont attaqué à l’arme lourde toutes les stations des radios et télés indépendantes : la Radio Publique Africaine (RPA), Bonesha FM, Isanganiro et la Radio Télévision Renaissance, a-t-il raconté. Peu avant, la radio Rema FM, une radio du parti au pouvoir avait été saccagée et détruite par des manifestants contre la troisième candidature du Président Nkurunziza, juste après l’annonce du putsch, a-t-il poursuivi.

Maintenant, aucune radio privée ne fonctionne à part la radio télévision nationale que contrôle le pouvoir de Bujumbura. Les ruines des radios détruites sont gardées par des policiers lourdement armés, et ils sont prêts à en découdre avec le premier des journalistes qui s’y présenterait, a-t-il conclut. Du coup, plusieurs journalistes de ces radios vivent en clandestinité, surtout les directeurs de ces médias et du syndicat des journalistes, l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ).

Le déroulement de ces événements a accentué le désamour qui existait déjà entre les journalistes indépendants et le pouvoir de Nkurunziza. « Je crois que le gouvernement a développé une intolérance grave à l’encontre des voix critiques », a annoncé Bob Rugurika sur France 24, un des directeurs d’une radio privée contraint à l’exil. Il a qualifié ces attaques perpétrées contre ces médias d’« attaque grave envers la liberté de la presse ».  Aujourd’hui, le seul média en mesure d’émettre est la RTNB (Radio Télévision Nationale du Burundi) qui finalement a été gagnée par les forces loyalistes au président Pierre Nkurunziza et qui n’émet que des éloges du gouvernement. Il aura fallu seulement moins de 48 heures pour que le Burundi fasse un bond en arrière de plus de 15 ans, du temps où le pays était secoué par des conflits armés et où il n’existait qu’un seul média d’Etat pour donner sa version des faits.

 

Burundi: Tant qu’il y aura le tout puissant président Nkurunziza !

[Par Jean MATI]

Maître du jeu, le président sortant du Burundi, Pierre Nkurunziza est loin de lâcher prise. Malgré les contestations de la rue, l’homme fort du pays reste insensible face à l’émotion de tout un peuple. Cynisme, déni, mépris et autres stratégies mises en place pour demeurer au pouvoir, Pierre Nkurunziza se représente pour un troisième mandat en toute violation de la constitution.  

Le président Pierre Nkurunziza Source : notreafrik.com

Le président Pierre Nkurunziza
Source : notreafrik.com

N’eussent été les mouvements de contestations de la rue et le semblant « coup d’Etat » de ce dernier temps, peut-être beaucoup des gens et autres curieux n’auraient pas entendu parler du Burundi en boucle et de son fameux président Pierre Nkurunziza devenu sans doute une Super Star dans les médias. Burundi, pays d’Afrique de l’Est avec une superficie de 27.834 km2, était jusqu’alors, l’une des nations africaines, la moins agitée, malgré une politique dictatoriale du régime en place. Inutile de le rappeler, le Président de la République burundaise s’appelle : Pierre Nkurunziza. Comme un bon chef d’Etat africain, il est le père de la nation. Il est le garant. C’est celui qui détient les âmes et la vie de tous ses compatriotes. On le déteste parce qu’il est chef. Pourquoi ? « En Afrique, les présidents (les chefs)  sont toujours détestables parce qu’ils sont riches et voleurs. Mais aussi tueurs et criminels », accuse l’homme de la rue. « Parfois, leur fortune dépasse même les dettes de leurs pays. Toutefois, ils ont des sympathisants. Ceux qui les acclament ou  les vénèrent », ajoute-t-il. Le président Nkurunziza est-il différent des autres ?

Du condamné à mort au Chef de l’Etat

L’histoire de l’ascension du tout puissant Nkurunziza tente de ressembler aux  récits des personnages religieux ou prophétiques. Était-il l’homme de destin du pays ? Le messie, celui qui devait venir…  En tout cas, il y a trop de mystification là-dessus. On connait, par exemple, peu sur son enfance. Pas grand-chose n’a été dit sur l’enfant Nkurunziza. On retiendra tout de même que son père fut un ancien gouverneur des provinces de Kayanzi et de Ngozi. Le père de Nkurunziza est élu au parlement en 1965, à en croire les sources dignes de foi, avant d’être liquidé en 1972. Son fils Pierre n’avait que huit ans et demi et a vu le père assassiné… Point barre. Plus rien n’a été dit par la suite sur la vie du tout puissant Nkurunziza.

Il fallait attendre le début des années 90. Un vent nouveau souffle en Afrique avec la vague de démocratie. La fin des partis uniques. C’est aussi la nouvelle donne mondiale. La chute du mur de Berlin. La fin de la guerre froide. Comme dans un rêve, Pierre Nkurunziza réapparaît. Cette subite apparition n’est pas sans doute pour venger le père assassiné. Ça non et non ! Ici, on parle de futur « l’homme fort du Burundi » en termes d’un grand sportif. Un grand athlète qui aurait pu faire une belle carrière sportive si jamais la volonté du Très Haut ne lui avait pas guidé sur le terrain politique. Selon le site Internet de la Présidence, le tout puissant Nkurunziza est un sportif talentueux qui aime le football et la course à vélo. Il a même entraîné un club de la première division… (qui malheureusement n’a pas gagné de titres, ndlr). Il finit dans les auditoires de l’Université de Bujumbura comme professeur assistant. En 1993, des violences ethniques s’éclatent, deux des sept membres de la famille de Nkurunziza sont tués. Le professeur Pierre abandonne les salles de cours et rejoint les maquis pour tenir les armes et faire la guerre. Cette fois-ci, il est revanchard. Très revanchard même. L’ancien footballeur et cycliste devient terroriste. Il planifie des projets d’attentat comme celui de 1995 qui a coûté la vie à des dizaines de morts dans la capitale burundaise. Il est condamné à mort par la justice. Il s’exile discrètement dans des pays voisins avant de revenir au bled pour s’activer dans la rébellion.

Dans sa pérégrination, Pierre Nkurunziza songe à devenir « Chef de l’Etat ». Martin Luther King avait fait un rêve. Pourquoi pas lui ? Mais pour concrétiser ce destin acharné, il doit se convertir et chercher la rédemption. Pierre, pas encore « Tout puissant » à l’époque, devient pacifiste. Il signe les accords de paix d’Arusha de 2000 et  de 2003. Une démarche payante, car, sa peine de condamnation à mort est amnistiée… provisoirement !

En 2005, il est élu chef de l’Etat. Son arrivé au pouvoir est salué par les partenaires occidentaux. C’est un jeune président. Un bel avenir pour le Burundi ! Mais vite, ça sera la déception. L’homme est un vieux routier. On n’apprend pas à faire des grimaces à un vieux singe, dit un vieil adage africain. Nkurunziza est un dictateur né. Un despote. Un démagogue aussi. Il est vite désavoué par une majorité des Burundais. Même les gens de son ethnie ont fini par cracher sur sa mauvaise politique. En 2010, il est réélu maintenant comme un vrai dictateur avec un score fleuve de 91 % de voix. L’opposition crie à la fraude et en appelle même à la Communauté internationale. Le camp présidentiel ferme les oreilles à toutes les jérémiades des opposants burundais. Les années passent vite. Durant deux mandats, le président n’a pas fait grand-chose. Arrive l’an 2015, les élections sont prévues en ce mois de juin. Sauf que le tout puissant Nkurunziza n’a plus le droit de se représenter. Pourquoi l’empêcher ? C’est la Constitution. Foutez-nous tranquille avec vos constitutions  écrites à la main par les intellectuels noirs africains à l’aide des conseillers politiques blancs ! – imagine-t-on un tel scénario. Finalement, le pouvoir en place modifie la Constitution. Le président peut se représenter plusieurs fois (illimité) tant qu’il aura encore la force de servir son peuple grâce à la volonté divine du très Haut.

Le peuple burundais est tout sauf idiot. Les manifestants sont dans la rue. Certains bâtiments publics sont mis à sac. Les échauffourées dégénèrent entre les contestataires et les forces dites de l’ordre, en Afrique, sont généralement du « désordre ». Des tirs à balle réelle sont entendus dans les grandes artères de la capitale, certains tombent et d’autres s’échappent miraculeusement.

Des manifestants dispersés par la police au cours d’une manifestation contre un 3e mandat du président, vendredi 17 avril 2015 Source : voaafrique.com

Des manifestants dispersés par la police au cours d’une manifestation contre un 3e mandat du président, vendredi 17 avril 2015
Source : voaafrique.com

Le Tout puissant Nkurunziza en Tanzanie lors d’un déplacement apprend par les voies des médias, qu’il est déchu. Coup d’Etat ! C’est la jubilation à Bujumbura. Les femmes enlèvent leur pagne et dansent. Les manifestants scandent la victoire conquise de manière héroïque. Le nouvel homme fort, le général Godefroid Niyombare, lut un discours à la télé comme un enfant. Très rapidement, on remarque que l’officier n’a ni charisme, ni aura pour être « Quelqu’un de la situation ». Les loyalistes refusent d’obtempérer. Ça barde de nouveau. Les manifestants déchantent. Tout le monde est retranché dans sa maison. Attention ! Quand les militaires se battent – il faut éviter d’être une victime collatérale, on nous dit souvent au moment de la pagaille. Les hommes du Président déjouent le complot. Nkurunziza rentre tranquillement dans son palais présidentiel et reprend service. Les conspirateurs fuient comme des « chiens » la queue entre les pattes. Certains quittent le jour même le pays par craintes des représailles. D’autres comploteurs sont liquidés ou capturés, jetés dans des lugubres geôles. Le président Nkurunziza se bombe le torse. Il convoque ses services à la présidence. Les ministres, agents du renseignement et autres s’agrippent au chef. Ce dernier les tire aux oreilles comme des gamins turbulents. Ils répondent par : un oui «  Chef ».

Comme si de rien était, le lendemain, le président Nkurunziza poursuit sa tournée nationale dans le cadre de la campagne électorale à laquelle il est candidat, nous l’avions déjà dit, pour un troisième mandat. Cette arrogance inacceptable du tout puissant président a occasionné la montée en fièvre du  peuple burundais. Celui-ci est descendu encore dans la rue. Sans doute, les Burundais se sont sentis roulés dans la pâte à farine. En attendant la tenue des élections au Burundi, la question est de savoir : jusqu’où ira Pierre Nkurunziza ?