Quand les religieux se mêlent de la politique

[TRIBUNE LIBRE] Cette nouvelle loi est taillée sur mesure pour punir les faibles. En Mauritanie, le tissu social se dégrade de jour en jour face à l’impunité. Le raciste esclavagilise avec les discriminations et les détournements de ces personnes, il les emprisonnent dans l’insécurité… Ces pratiques sont contraires à l’Islam.

En Mauritanie, Aziz berne le monde : la lutte contre le terrorisme excuse tout !

[TERRORISME] Le Président Aziz comme ses paires a demandé une importante aide financière pour maintenir les soldats dans ces zones à très fortes tensions. La communauté internationale est sous l’influence du Président de la Mauritanie puisque le monde est en guerre contre le terrorisme, ce qui excuse les formes d’autoritarisme que le pouvoir exerce.

La  justice sous l’emprise du régime militaire “Nul ne peut étouffer la liberté”

[MAURITANIE] Loin de leur famille et de leurs avocats, là où les conditions carcérales ne sont pas respectées, ces deux activistes n’ont fait que dire haut et fort la réalité. Ils ont dénoncé l’esclavage, qui est une réalité en Mauritanie, même si le pouvoir nie son existence. Pour preuve, l’Etat a créé des cours criminelles pour juger les pratiques esclavagistes.

Mauritanie : les militaires et l’épreuve du brevet

Le concours du brevet s’est déroulé du 4 au 7 juin sur toute l’étendue du territoire national. A Nouakchott, le concours s’est déroulé sous haute surveillance des forces de l’ordre et les centres d’examen sont devenus des lieux d’intimidations envers les candidats.

Un avenir inquiétant pour la jeunesse mauritanienne

Dès les premières heures d’ouverture des centres d’examen , les forces de l’ordre s’y sont rendus en grand nombre comme dans les moments de troubles.

Ainsi, les candidats commencent leur examen la peur au ventre avant même de rentrer dans les salles. Dans ces conditions difficiles, les élèves perdent toute leur concentration devant les épreuves et sont pressés de sortir afin d’éviter d’être pris comme cible !

Il faut ajouter que les «surveillants» en  tenue rentrent dans les salles d’examen alors qu’ils sont censés rester devant les entrées. Or, certains échanges ont été violents.

Des violences absurdes émaillent une journée d’examen

Ce qui s’est passé dans le centre de Sebkha en est une parfaite illustration. Un garde a battu un élève à mort devant les autorités compétentes.

Dans la même journée, le contraire s’est produit quand le fils d’un colonel a giflé un homme en tenue militaire. Sa mère est venue en gendarme pour gifler le président du jury. Elle l’a accusé d’avoir malmené son enfant qui devait se concentrer pour réussir son brevet par tous les moyens.

Un parent d’élève s’insurge : «Nous  sommes  confrontés à de  multiples problèmes. Ils empêchent nos élèves  de faire correctement leur examen. Ils font tout pour les décourager avec des tracasseries ça et là. C’est inadmissible dans  un pays ou le taux de  réussite est très faible. Ces fuites d’informations, des sujets connus à l’avance via WhatsApp, l’ensemble a entaché considérablement le bon déroulement des examens. Je dis honte aux responsables de l’éducation qui favorisent certains candidats au détriment d’autres, la discrimination atteint son paroxysme à tous les niveaux, nous sommes dans une anarchie totale.»

Si en 2015, l’Etat avait décrété “l’année de l’éducation” et malgré plusieurs reformes, on n’est pas encore parvenu à solutionner les problèmes qui gangrènent l’éducation, pilier essentiel  pour le développement.  Si rien n’est fait dans ce secteur l’avenir des enfants est déjà compromis.

Mauritanie : le retour des réfugiés est un enjeu national

L’Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal a fustigé l’absence de volonté politique de la part des autorités mauritaniennes. Les initiatives de l’Etat mauritanien ne résorbent pas le dossier du passif humanitaire, malgré plusieurs tentatives des ayants droits, les revendications sont au point mort.

Après 4 ans d’attente autour des promesses non tenues du Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, l’Union Nationale décide de sortir du silence afin d’alerter l’opinion nationale et internationale sur leur situation.

Un peu d’histoire

En 1989, la Mauritanie traverse la pire période de son histoire durant laquelle des milliers de citoyens noirs sont tués ou déportés au Mali et au Sénégal.

Trente ans après, ces  douloureux événements ont abouti aux accords pour le retour des réfugiés dans la vallée du fleuve, région la plus touchée par ces déportations.

Le retour des réfugiés : un enjeu national

Il y a eu deux types de retours : 35.000 personnes volontaires sont revenues par leur propre moyen. 24.000 personnes ont eu un retour organisé. En tout, 60.000 ont pu rentrer au bercail.

Pour leur intégration, l’Etat Mauritanien a crée une agence chargée d’accompagner les réfugiés. Aujourd’hui les problèmes sont très nombreux. Notamment, le logement, l’insertion dans la fonction publique, le foncier, les papiers d’Etat Civil…

Et pourtant le gouvernement Mauritanien a déjà enterré cette agence qui estime pour ce qui le concerne, ce dossier est déjà clos.

A ce jour, des milliers de réfugies regrettent leurs retours.

Malgré les quelques promesse tenues par le gouvernement comme la réintégration des fonctionnaires, ils estiment toujours que le plus important n’a pas encore été fait. Pire, l’avenir de leurs enfants est hypothéqué.

Selon  beaucoup d’observateurs, ce dossier est caractérisé par une absence de volonté politique. Malgré le temps passé, les jalons de l’unité nationale ont de la peine à refaire surface en Mauritanie.

Kabila, lâché par ses pairs africains?

Kabila fait partie de ces chefs d’Etats les plus maudits par leur peuple. Mais, comme un roseau qui plie, aucun vent n’a eu raison de l’autocrate. Depuis dix-sept ans, il défie la démocratie, chahute son peuple et snobe la communauté internationale. Mais, pour l’heure, c’est comme si ses pairs africains avaient décidé de le laisser sur le bord de la route.

Taiseux, jusqu’à le confondre, presque, avec un « timide pathologique », cet homme formé au maniement de kalachnikov – sans plus -, est pourtant un fin stratège politique. Sa force et ses astuces : élections cafouilleuses ; division de son opposition par la corruption ; répression massive à balles réelles contre son propre peuple… mais, aussi, sur le plan diplomatique, l’appui inconditionnel de ses pairs, au sein de l’Union africaine (UA), transformée en « syndicat des chefs d’Etat africains ».

Il incarne, au cœur de l’Afrique, le troisième protagoniste de l’histoire dramatique que tisse la « malédiction congolaise ». C’est un héritier d’une race de dictateurs, dont Mobutu et Laurent Kabila, son propre père. Mais, comble de malheur pour le peuple congolais, il n’a porté de cet héritage politique que les gènes de défauts de ses deux prédécesseurs, en excluant ceux liés aux rares qualités qu’ils possédaient.

Ainsi, de Mobutu et de Kabila père, le légataire Joseph Kabila s’est doté des « gènes dictatoriaux ». A outrance. Côté positif, il s’est débarrassé, par exemple, du sens élevé que manifestait Mobutu, pour un Congo unitaire, aussi bien que du nationalisme (au sens noble), dont se nourrissait Laurent Kabila.

«Bruit de vote et de bottes»

Tel est le portrait, croqué, de ce prince médiocre, qui voudrait continuer à garder le pouvoir pour le pouvoir. Au-delà de son mandat constitutionnel. Dans le bras de fer que son gouvernement a engagé avec l’Eglise catholique, le cardinal congolais Monsengwo a enfoncé le clou : « Que les médiocres dégagent », a-t-il martelé. Allusion faite, singulièrement, à l’endroit du chef. Qui ne connaît ni Socrate, ni Descartes, ni Einstein…

L’Union africaine, en passe de mutation de mentalité, a-t-elle entendu le cri d’alarme du prélat ? La présence en son sein de quelques présidents démocratiquement « bien élus » commence à empêcher – un tant soit peu -, l’exercice inconsidéré des « solidarités négatives ». C’est un fait majeur dans la conduite de cette institution appelée à amener l’Afrique vers le progrès.

C’est aussi une première que d’entendre, avec délectation, un président africain, démocrate, condamner sans fard un de ses pairs, autocrates.  Récemment, à Londres, le nouveau président botswanais (Botswana), Mokweetsi Masisi, a demandé à son homologue congolais de « partir ».

Mais, le lâchage spectaculaire, de ce point de vue, aura été celui mis en épingle par le président rwandais, Kagame. Lors du sommet africain organisé, fin avril, à Kigali (Rwanda), sous le thème « L’Union africaine est-elle nécessaire ? », l’opposant congolais Moïse Katumbi a eu droit à la parole, au même titre qu’un président africain. Or, le président rwandais assure, pour le moment, la présidence tournante de cette organisation.

Kabila, donc, est-il devenu « le poil à gratter », au sein de l’Union africaine ? Tant mieux. Cependant, tant qu’il continuera à s’imaginer inamovible, le bruit « de vote et de bottes » reste largement garanti. Aussi bien au Congo qu’en Afrique centrale. Déjà, partiellement embrasée.

Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France

L’aiguillon de la justice et la «chasse aux présidents»

Par les temps qui courent, c’est comme si la justice s’était passé le mot, un peu partout dans le monde, pour livrer la «chasse aux présidents» indélicats. Et autres sommités qui se mouillent dans les «affaires».

La justice a dardé son aiguillon en Corée du Sud, au Brésil, en France, en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Malawi… Sans oublier ce géant que sont les Etats-Unis, où Donald Trump ne manque pas d’être contredit par la justice. Laquelle va jusqu’à casser brillamment certaines de ses décisions politiques, jugées anti-démocratiques.

Il y eut, à travers les temps, des présidents accusés de corruption, de concussion ou d’autres délits. Et, de ce fait, jetés en prison. Mais ce furent des cas isolés. Sans forcément avoir eu à entraîner un effet prégnant. Nous citerons, à titre d’illustration, le cas du dictateur Marcos des Philippines (1965 -1986). Il aurait détourné des milliards de dollars ; et celui du président péruvien Fujimori (1990 – 2000), accusé de corruption et de crime contre l’humanité.

Aujourd’hui, tel n’est plus le cas. Tout le monde en prend crûment pour son grade : présidents en exercice, ex-présidents, des caciques en politique ou dans les affaires sont interpellés, mis en garde à vue ou en examen, ou placés derrière les barreaux. Au point de créer la division dans l’opinion.

En façade, satisfaits, les gens disent dans leur majorité : «Tout le monde est égal devant la loi» ; en arrière-plan, cependant, un quarteron de mécontents plaide pour qu’un traitement de faveur soit réservé aux présidents (élus démocratiquement), symbole de la démocratie et de l’autorité légale. Même si l’image de ce symbole, argumente-t-on, aura été partiellement écornée.

La corruption en tête de liste

Au-delà de ces prises de position, il y a des faits. Ici, on accuse pour détournement «direct» de fonds publics, là-bas, on fustige la corruption ou la fraude finement dissimulée. Ces comportements répréhensibles sont vieux comme le monde. Mais autres temps, autres mœurs. Aujourd’hui, la justice ne s’en laisse plus conter. En éveil, son dard pique. Sans distinction.

Le côté croustillant du phénomène, aujourd’hui, c’est la récurrence de ces faits dans le temps et l’espace. En Europe, en France, l’ex-président Sarkozy tient le haut du pavé. Il a déjà été mis en examen, à deux reprises, notamment, pour corruption ; Bolloré, un important homme d’affaires, vient d’en faire les frais, pour corruption. Laissons aux vestiaires «l’affaire Fillon», pour fraude.

En Asie, il s’agit du cas d’emprisonnement de Park Geun-hye, ex-présidente de la Corée du Sud, pour corruption ; et de celui de l’ex-président Lula, au Brésil, en Amérique latine, pour le même motif. Lula, dont le prédécesseur, Dilma Rousseff, la dame de fer brésilienne, a été débarquée de la présidence pour la même raison. En Afrique, arrêtons-nous, en attendant, sur l’ex-président sud-africain, Zuma. Crotté jusqu’au cou par la corruption, il encourt une lourde peine de prison.

Tel est le concentré de ce curieux feuilleton judiciaire, dont les protagonistes sont les juges, d’un côté, et les ex-présidents, de l’autre. Un record, en moins d’une décennie… qui laisse un goût d’inachevé. Car, la série est encore loin d’être bouclée. Surtout, en Afrique, où la corruption reste un fait quasi-normal. Dans ce cadre, Mme Joyce Banda du Malawi et Mugabe du Zimbabwe, tous deux ex-présidents, sont déjà dans le viseur de la justice. Pour corruption supposée.

Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France