La Lybie, l’esclave Noir et le siècle présent

L’esclavage en Libye a l’air de déjà-vu. C’est un fait historique qui remonte à la nuit des temps. Il a émergé avec la Révolution agricole quand l’homme commença à lier exploitation de la terre et richesse. Il a traversé les siècles, jusqu’à nos jours. La Libye aujourd’hui n’est que la partie visible de l’iceberg. C’est l’histoire éternelle du faible face au puissant. Elle a plusieurs facettes.

Droits de l’Homme Migrant : Paris relève le défi

Les femmes et les hommes de Paris ont toujours défendu ardemment la liberté, la justice, l’égalité, des valeurs qui ont porté au plus haut la cause de Droits de l’Homme. J’exprime ma profonde gratitude et vous demande – s’adresse Ra’ad Al Hussein à l’auditorium – de prendre à nouveau le flambeau d’un des plus important combat de notre Histoire, celui qui vise à offrir à chaque être humain un monde plus juste, libre, digne. Car les Droits de l’Homme sont inaliénables et ne peuvent pas être retirés légitimement par aucun gouvernement ni acteur.

Dialogue entre Erri De Luca et Denis Robert sur les fake news et l’inefficacité de la vérité

J’ai longtemps pensé que le pouvoir était au bout de mon stylo.
Ce que m’a fait comprendre l’affaire Clearstream, c’est qu’il y a un pouvoir supérieur au stylo. Le vrai pouvoir est de réussir à étouffer ce qui a été dit. Vous pouvez écrire, crier la vérité. Si en face il y a des stratégies qui se mettent en place avec une complicité entre l’appareil judiciaire, politique et médiatique, vous n’y arriverez pas

La Maison des Journalistes lance un projet éditorial avec le Caffè dei giornalisti

Un nouveau projet éditorial entre le Caffè dei giornalisti de Turin et la Maison des Journalistes 

Le 19 octobre 2017, la Maison des Journalistes (MDJ) et  le Caffè dei giornalisti de Turin ont signé un accord qui rapproche plus encore les deux associations qui ont déjà travaillé ensemble par le passé pour faire entendre leur engagement commun pour la liberté de la presse.

Ce nouveau partenariat permettra une collaboration durable entre les journalistes, anciens et actuels résidents de la Maison des Journalistes, et la diffusion de leur travail sur le site du Caffè dei giornalisti. Les contributions des professionnels de médias de la Maison des Journalistes, autour du thème annuel de « la Syrie » mais pas uniquement, seront donc publiées parallèlement en italien mais aussi en version originale et enfin en français sur l’Œil de l’exilé.

“Cette collaboration avec le Caffè dei giornalisti a le mérite de faire porter davantage la voix journalistes exilés et consolider le principe de liberté d’expression qui nous est cher”, affirme Darline Cothière, directrice de la Maison des journalistes. 

Le Caffè dei giornalisti défend non seulement la liberté de la presse mais est aussi un observatoire de la géopolitique autour du bassin méditerranéen.

Pour Rosita Ferrato, présidente du Caffè dei giornalisti c’est donc une  occasion de partager “des histoires et des événements qui se rapportent à des thèmes chers à notre observatoire, avec l’avantage d’entendre la voix de ceux qui ont vécu ces événements au premier plan”.

Au-delà de ce projet éditorial, la Maison des Journalistes a rebaptisé l’une des pièces communes de la maison en “Caffè dei giornalisti”, une cafétéria vouée à devenir un nouvel espace permettant la rencontre et le travail des résidents.

PRESSE 19 : témoigner dans les universités

Ce nouveau projet éditorial vient s’ajouter au partenariat Voci Scomode / Presse 19 qui existe depuis 2014 entre les deux organisations. L’objectif de ce programme est de sensibilisé des étudiants aux problématiques qui touchent à la liberté d’expression grâce aux témoignages de professionnels des médias contraints à l’exil.

Le 28 novembre prochain, le Caffé dei giornalisti accueillera à Turin Darline COTHIERE, directrice de la Maison des Journalistes, ainsi que deux anciens résidents Zakaria ABDELKAFI et Raafat AL GHANEM. Découvrez le programme de cet événement sur Facebook.

Goncourt 2017

Du suspens, encore du suspens !

Qui de ces quatre écrivains, sélectionnés lors de la troisième sélection des Goncourt, gagnera le prix cette année ?  Les dix membres de l’académie réunis, le 30 octobre 2017 au restaurant Drouant à Paris, semblent un peu égarés dans leurs choix des quatre finalistes.

Les votes étaient serrés pour parvenir enfin à en extraire les ouvrages ultimes pour la prochaine finale qui a lieu ce lundi 6 novembre.

Le prix Goncourt sera annoncé à la presse, comme à l’accoutumée, entre midi et 14 heures, à partir des escaliers Ruhlmann de ce célèbre lieu, le Drouant.

Après un débat qui s’annonce, d’ores et déjà, houleux, au salon Goncourt, siège de cette académie depuis 1914, le jury, chapeauté par Bernard PIVOT, serait dans l’obligation d’en élire un seul des quatre livres qui ont marqué la rentrée littéraire 2017. Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel (Gallimard) ; Bakhita de Véronique OLMI (Albin Michel) ; L’Ordre du jour d’Eric VUILLARD (Actes Sud) et, enfin, L’Art de perdre d’Alice ZENITER (Flammarion) sont en compétition pour tenter de gagner l’un des prix littéraires  le plus convoité de la scène littéraire française

L’Art de perdre est déjà donné favori, selon des lecteurs bien avertis. À juste titre, ce roman traite de l’épineuse question des Harkis. Cette équation à plusieurs inconnus qui rappelle un passé douloureux partagé entre bon nombres d’algériens et de français. Zeniter voulait a travers cet ouvrage casser ce tabou qui renvoit les deux peuples précités, à une période  coloniale de l’histoire, qui n’était pas forcément glorieuse. À travers trois générations, Zeniter dont la famille est originaire de Kabylie en Algérie, questionne, retrace et bouscule l’ordre établi pour tenter de comprendre ce qui s’était réellement passé. Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, cette question demeure toujours d’actualité. Et l’actuel contexte politico-social de la France, interroge la troisième génération, représentée dans le livre par Naima, a se poser des questions par rapport à ses origines, à son identité et à une histoire familiale qu’on lui jamais expliqué ! Une interrogation qui suscite, parfois des rancœurs et des regrets. Un très beau livre qui mérite d’être couronné, ne serait-ce que pour le travail de mémoire qui a été effectué dans un style romanesque remarquable !

Véronique OLMI, est susceptible aussi de créer la surprise cette année. Dans un ouvrage intitulé BAKHITA, de nom d’une petite fille du Darfour du XIX e siècle enlevée par les criminels négriers pour la vendre dans un marché d’esclaves au Soudan, jusqu’au jour où elle s’est fait rachetée par le consul d’Italie qui la confie a des religieuses. Bakhita est baptisée puis devenue sœur pour échapper à des souvenirs d’enfance, garnis de souffrance et de calvaire. L’auteure a su décrire une grande tragédie en essayant de dissimuler le côté chaotique de l’histoire.

Les deux autres livres méritent également d’êtres primés, l’un qui parle du monde complexe du cinéma et l’autre des méandres de l’histoire nazie, ils ont fait et marqués la rentrée littéraire de cette année. Que le meilleur gagne !

Hamid BOUZID

TÉHÉRAN TABOU FAIT VALSER LA MORALE AU PAYS DES MOLLAHS 

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Film d’animation et premier long métrage du réalisateur germano-iranien, Ali Soozandeh, Téhéran Tabou livre une critique acerbe des faux-semblants de la morale islamique au sein de la société iranienne.  

Une séquence d’ouverture qui donne le ton. Dans une rue bruyante, un chauffeur de taxi en pleine affaire avec une prostituée aperçoit, fou de rage, sa fille sur le trottoir d’en face se promenant avec un jeune homme. Cette première scène plonge frontalement le spectateur au cœur de la dénonciation du climat schizophrénique de la société iranienne.  

 

Sexe, drogues et ayatollahs 

Le film part à la découverte du Téhéran underground, celui que la morale religieuse réprime. La ville est dépeinte en capitale du vice caché où les restrictions islamiques s’effacent peu à peu face à la réalité et aux petits arrangements du quotidien. Prostitution, corruption, avortements clandestins, adultère, consommation de drogues… les interdits juridiques et moraux sont au centre des destins croisés de plusieurs personnages. Tous tentent de survivre à l’oppression religieuse et patriarcale.  

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On y suit le parcours de cette prostituée souhaitant divorcer de son mari prisonnier et toxicomane. Elevant seule son enfant, elle sollicite l’aide du juge du tribunal islamique de la ville qui lui propose alors de devenir sa maîtresse… Une autre femme aspire à travailler mais se heurte au refus de son mari. Il y a aussi cette jeune fille cherchant à se refaire une virginité avant son mariage après avoir passé la nuit avec un jeune musicien. Ce dernier consommant de la drogue à ses heures perdues n’aspire lui qu’à une seule chose : fuir son pays afin de trouver la liberté de vivre.  

Ali Soozandeh signe ici une chronique sombre de son pays natal où le manque de liberté en particulier sur la sexualité pousse les individus à adopter une double morale.  

 

La rotoscopie : une esthétique visuelle au service d’un pamphlet politique  

Le film a été présenté au printemps dernier à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Si le cinéma iranien contemporain nous a habitué depuis plusieurs années à la dénonciation des paradoxes de la société persane, Téhéran Tabou est certainement le premier film du genre à attaquer les faux-semblants de manière aussi directe. Et le choix de l’animation n’y est pas étranger.  

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Ali Soozandeh, né à Shiraz en Iran et exilé en Allemagne depuis 22 ans a choisi de réaliser son film à partir du procédé de la rotoscopie. La méthode, aussi vieille que l’est le cinéma d’animation, consiste à filmer de vrais acteurs sur fond vert puis de les transformer en personnages et de les intégrer à des décors. Cette technique à l’esthétique ultra réaliste permet ici de mettre en scène des situations qui seraient impossibles à tourner dans l’Iran d’aujourd’hui. Une manière de plus pour Ali Soozandeh de porter au plus haut son désir de briser tous les tabous.  

 

Découvrez la bande annonce de Téhéran Tabou, actuellement en salle