Tribune libre : une libre expression
Les journalistes de la Maison Des Journalistes – MDJ – sont exilés car menacés dans leur pays d’origine. La MDJ est un refuge qui permet à ces femmes et à ces hommes de se reconstruire et d’être libre. En France, loin de leurs proches, la MDJ leur propose son aide au quotidien et un espace de libre expression.
Ni consigne, ni indications, ni censure… Cette tribune libre est ouverte à tous nos journalistes anciens et nouveaux résidents afin qu’ils reprennent le goût de l’écriture, de l’enquête, de la force des mots et des idées… En un mot : qu’ils continuent à exercer leur droit à la libre expression.
La présente tribune libre étant aussi un lieu d’échanges, elle est également ouverte à tout contributeur, même non-exilé, impliqué dans la défense des libertés fondamentales et dans la vie des médias.
Armés d’un stylo, épris de liberté, ces journalistes partagent leur point de vue selon le regard qu’ils portent sur le monde ici même, via “l’Oeil de la Maison Des Journalistes“.
Syrie. Du béton, de la guerre et de la reconstruction
/dans Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par RédactionJ’aimerais comprendre le rôle de cette dévastation par le béton contribue-t-elle à la désintégration sociale syrienne via ces bidonvilles ceinturant les grandes villes comme Damas et Alep ?
L’autorité syrienne a misé sur le béton et détruit la nature, parfois inconsciemment mais souvent avec préméditation. Le Corbusier ne disait-il pas qu’une maison est « une machine à habiter»? Une machine fonctionne, tombe en panne et s’arrête. Il fallait donc bien construire pour détruire, puis reconstruire aléatoirement, etc.
Chers amis, n’étant pas architecte, je connais pourtant, avec émotion, les matériaux, à savoir le béton et la terre. Après de nombreuses années de labeur, mes parents ont enfin achevé la construction de notre maison en Syrie, construite avec du ciment sur des terres rouges dans un village de la région de Hauran, au sud du pays. Débuté par un deux pièces, et avec le temps, le chantier s’est agrandi, incluant un grand salon et deux pièces supplémentaires. A la fin des travaux, une couche de béton, issue de restes de ciment, a recouvert une bonne partie de la terre rouge du jardin. Imaginez mon bonheur lorsque nous l’avons enlevée. Mais ce n’était pas suffisant. J’ai encore une envie pressante de déraciner toute la maison et d’en construire une autre à base de pierres de basalte caractéristiques de la région.
Ayant par la suite visité plusieurs villes et villages en Syrie, j’ai déploré l’occupation du béton sur l’ensemble du pays. La Syrie est devenue le site d’une pollution sans précédent, une scène de crime.
La guerre est arrivée
Les bombardements ont commencé, ciblant le ciment étendu comme un cancer, en ont résulté de gigantesques décombres dont on ne sait que faire. Ces quantités auraient suffi au remblai d’une partie de la méditerranée, comme l’avait fait l’ancien premier ministre libanais, Rafiq Hariri, après la destruction de Beyrouth dans la guerre civile du Liban (1978 à 1990).
Je me pose toujours la même question : la guerre étant une malédiction humaine permanente, que se passerait-il si nous construisions deux maisons, l’une en pierres, l’autre en béton, et que nous les bombardions, quelle serait alors la différence? Beaucoup.
Arrivé en France, j’avais toujours espéré trouver un jour une pincée de terre rouge et un peu de gravier de basalte de Hauran. Ce rêve s’est réalisé un jour. Ayant vu une parcelle de terre rouge près d’un champ de blé, je m’y suis jeté, roulé dedans. J’ai alors ressenti une paix immense.
Waed Almhana
Ingénieur et journaliste syrien
Spécialiste dans la protection du patrimoine syrien
waedalmhana@gmail.com
D’autres articles sur l’Iran
Portrait. Sharareh Mehboudi, journaliste et militante iranienne
Rencontre. En Iran, « la révolution contre l’apartheid des sexes » gronde
Table ronde. “Nous avons la liberté d’expression, mais pas la liberté d’après”
Woman, Life, Freedom : a misunderstood concept ?
Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale
IN IRAN, THE “JINA REVOLUTION” TO COMBAT ALL OPPRESSIONS
En Iran, la “Révolution Jina” pour combattre toutes les oppressions
IRAN. Élection présidentielle : Aggravation de la crise hégémonique et du contrôle politique
Dara (dessinateur iranien) : “Des jeunes vivent la liberté sans en avoir conscience”
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (1/3)
Une “étrange” sécurité règne au Kurdistan d’Iraq
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
IRAN – “Le tsnunami” du Covid19 continue ses ravages
IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !
Ammar Abd Rabbo : ambassadeur des journalistes exilés
/dans Journaliste MDJ, Tribune Libre /par Rédaction MDJC’est depuis Beyrouth (Liban), où il était en déplacement pour plusieurs projets professionnels, qu’il revient dans cette interview sur son lien avec la Maison des journalistes, son engagement en faveur des réfugiés et sa vision de l’accueil qui leur est réservé en France.
Avoir deux amours : leur pays et Paris
Décerner les cartes de citoyens aux résidents de la MDJ, est devenu une tradition annuelle unissant la Maison des journalistes à la Mairie de Paris. Au regard de Ammar, cet acte reflète une grande importance symbolique. “Je suis fier et ému que ma ville ouvre les bras à ces journalistes et leur rende hommage. C’est faire en sorte, comme dans la chanson [de Joséphine Baker], qu’ils aient deux amours : leur pays et Paris.”
Un lieu exceptionnel pour des journalistes exceptionnels
L’engagement d’Ammar vient en partie de ses voyages et séjours dans différents pays. “Ayant vécu en Syrie, en Afrique et ayant beaucoup voyagé, je sais ce que les journalistes doivent endurer”. Invité à rejoindre le comité des ambassadeurs de la MDJ, il n’a donc pas hésité longtemps. Toutefois, il ne cache pas sa surprise, avec une touche d’humour. “J’étais un peu vexé car c’est un signe de vieillesse. On ne demande pas cela à un jeune journaliste. Mais je suis revenu rapidement à la raison. J’étais fier et ému d’appartenir à la famille de la MDJ, car c’est en effet une famille. C’est très émouvant à chaque fois d’y aller car c’est un lieu unique et exceptionnel qui héberge des femmes et des hommes exceptionnels.”
Ammar accorde une grande valeur au mot “refuge”, même s’il estime qu’il a été un peu vidé de son sens. Une raison de plus pour lui de continuer à soutenir les journalistes en exil. “Ils ont dû quitter leur famille, leur pays, leurs amis, juste pour avoir dit un mot ou avoir écrit une ligne. C’est pourquoi nous devons les aider… Ce sont des héros, mes héros en tout cas.”
De nombreux projets au Liban
En déplacement permanent, comme tous les autres “ambassadeurs”, Ammar a dû travaillé d’arrache-pied pour terminer des projets au Liban, avant de rejoindre Paris spécialement pour l’occasion. C’est le cas par exemple de sa collaboration avec Daraj, un média en ligne indépendant et alternatif “qui n’est pas soumis aux pouvoirs de la région qui ne sont pas des amis de la liberté de la presse”. Mais avant tout, il a filmé l’effondrement économique du Liban et les difficultés de la vie quotidienne des Libanais et des réfugiés. Peu importe le lieu, la cause des réfugiés et des gens “ordinaires” ne le quitte jamais.
Crédit photo : Karzan Hameed (3 mai 2021)
Crédit photo : Karzan Hameed (3 mai 2021)
Crédit photo : Karzan Hameed (3 mai 2021)
Crédit photo : Karzan Hameed (3 mai 2021)
D’autres articles sur l’Iran
Portrait. Sharareh Mehboudi, journaliste et militante iranienne
Rencontre. En Iran, « la révolution contre l’apartheid des sexes » gronde
Table ronde. “Nous avons la liberté d’expression, mais pas la liberté d’après”
Woman, Life, Freedom : a misunderstood concept ?
Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale
IN IRAN, THE “JINA REVOLUTION” TO COMBAT ALL OPPRESSIONS
En Iran, la “Révolution Jina” pour combattre toutes les oppressions
IRAN. Élection présidentielle : Aggravation de la crise hégémonique et du contrôle politique
Dara (dessinateur iranien) : “Des jeunes vivent la liberté sans en avoir conscience”
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (1/3)
Une “étrange” sécurité règne au Kurdistan d’Iraq
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
IRAN – “Le tsnunami” du Covid19 continue ses ravages
IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !
1er mai : le regard du caricaturiste Ali Jamshidifar
/dans Droits de l'Homme, Tribune Libre /par Ali JamshidifarVous pouvez découvrir d’autres travaux de Jamshidifar sur son site officiel : www.jamshidifar.com
Contact : ali.jamshidifar@gmail.com
D’autres articles sur l’Iran
Portrait. Sharareh Mehboudi, journaliste et militante iranienne
Rencontre. En Iran, « la révolution contre l’apartheid des sexes » gronde
Table ronde. “Nous avons la liberté d’expression, mais pas la liberté d’après”
Woman, Life, Freedom : a misunderstood concept ?
Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale
IN IRAN, THE “JINA REVOLUTION” TO COMBAT ALL OPPRESSIONS
En Iran, la “Révolution Jina” pour combattre toutes les oppressions
IRAN. Élection présidentielle : Aggravation de la crise hégémonique et du contrôle politique
Dara (dessinateur iranien) : “Des jeunes vivent la liberté sans en avoir conscience”
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (1/3)
Une “étrange” sécurité règne au Kurdistan d’Iraq
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
IRAN – “Le tsnunami” du Covid19 continue ses ravages
IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
/dans Géopolitique, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Ahmed Hassan El YassiriA l’entrée de l’EI [Etat islamique] en Irak en 2014, les IRGC ont englouti toutes les factions irakiennes. Le rôle du VEVAK disparaît complètement et toutes les factions chiites s’associent aux Forces de mobilisation populaire (PMF), entièrement dirigées par Qassem Soleimani. Les Gardiens deviennent alors leur soutien direct en fournissant renforts, logistiques et armes. Grâce à ces factions, ils ont pu renverser le projet du VEVAK et contrôler tous les rouages de l’État en étendant l’influence des factions qui leur sont loyales sur des dossiers qui leur rapportent désormais de l’argent. Ainsi, le VEVAK a été vaincu parce qu’il a perdu la Syrie, l’Irak et le Liban. À l’origine, il n’avait d’ailleurs aucune influence au pays du Cèdre car Hassan Nasrallah avait un lien direct avec les Gardiens de la révolution et le duo Soleimani-Nasrallah est devenu dominant sur le dossier irakien, sur celui des factions et des groupes armés, sur les PMF et d’autres encore.
Tout au long de cette période, les négociations se sont poursuivies entre les IRGC et le politicien chiite qui penchait vers le VEVAK. Nouri al-Maliki, premier ministre sur le départ, coopérait avec eux tandis que le gouvernement de son successeur, Haider al-Abadi, essayait de les pousser à stopper le passage d’un avion iranien par l’aéroport de Bagdad pour aller soutenir le régime syrien, à la demande de l’administration américaine comme condition pour continuer à soutenir l’Irak dans la guerre contre l’EI.
Le VEVAK, en accord avec l’Agence nationale de Sécurité dirigée par Ali Shamkhani (d’origine arabe), prévoyait de briser l’emprise des Gardiens sur le dossier irakien et de le ramener dans le giron des renseignements, bénéficiant de l’opposition de la plus haute autorité religieuse chiite, l’Ayatollah Ali Sistani, aux actions des IRGC et des factions qui les suivent à cause de leur manque de respect pour les valeurs de l’État irakien, projetant le pays dans des conflits en dehors de ses frontières qui se sont pas basés sur ses intérêts nationaux. Le chef du mouvement sadriste, Moqtada al-Sadr, s’aligne alors sur la position du Marja, en essayant de punir les dissidents de son courant ayant fait défection et ralliés à l’axe des Gardiens de la révolution, notamment Asa’ib Ahl al-Haq.
Ces développements ont abouti à une scission au sein des Chiites en Irak et en Iran. La scène était déjà claire avant les manifestations de 2018 à Bassora. Maytham al-Zaidi, l’un des chefs des factions chiites fidèles au grand Ayatollah d’Irak Ali Sistani, a annoncé son opposition à Abou Mahdi al-Mouhandis en raison de la subordination des PMF aux directives de Qassem Soleimani plutôt que du Marja et du gouvernement.
Najaf a répliqué aux gardiens de la révolution en recevant le président réformiste iranien Hassan Rohani et son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. En revanche, il n’a pas reçu Soleimani ou encore Mahmoud Ahmadinejad, qui s’était rendu en Irak fin 2009. Le VEVAK était au courant de tout et savait qu’une frénésie populaire chiite sévissait à l’intérieur de l’Irak en raison du manque de services, de la misère, du chômage, de la sécurité délétère et de la corruption due à une classe politique protégée par les IRGC, jusqu’à ce que les manifestations d’octobre 2019 surviennent et représentent une occasion précieuse pour le VEVAK d’isoler les Gardiens.
Ces derniers peinent à trouver des solutions afin de faire face aux manifestations d’octobre, étendues à l’Iran. Leur fonction principale se limite en effet à autonomiser les groupes armés. Le VEVAK y a identifié l’opportunité de reprendre le contrôle sur le dossier irakien. Les États-Unis ont également exploité cette escalade en leur faveur en procédant, début janvier 2020, à l’élimination de Soleimani et d’al-Mouhandis pour profiter de la dispersion des factions armées et de l’élargissement du différend entre le VEVAK et les Gardiens, ceux-ci regardant celui-là comme s’il était impliqué dans le double-assassinat. Les renseignements iraniens commencent à reprendre le contrôle sur le dossier irakien à partir des manifestations de 2018, après que les Gardiens ont échoué à contrôler le mouvement dans le sud de l’Irak, en particulier à Bassora, où des manifestants chiites ont incendié le plus grand consulat d’Iran et brûlé les drapeaux et symboles de la République islamique, plongeant l’Iran dans l’embarras.
La première pression exercée par le VEVAK sur les Gardiens a été de céder le pouvoir à Adel Abdel Mahdi mais ce dernier n’a pas réussi à faire face aux Gardiens de la Révolution. Ils ont ensuite favorisé Moustafa al-Kazimi, l’actuel Premier ministre, en espérant qu’il puisse réaliser ce qu’a fait Nouri al-Maliki au cours de son premier mandat. La stratégie des Gardiens et de ses ailes irakiennes est de poursuivre la confrontation militaire avec les Américains en Irak, même si elle consiste en des activités civiles, éducatives et d’investissement, pour briser la volonté de leurs adversaires chez eux (VEVAK) et de respecter l’accord avec les alliés chinois et russe.
Les raisons du conflit d’intérêts entre le VEVAK et les Gardiens en Irak sont les suivantes :
Le soutien présent et passé que les Gardiens reçoivent des conservateurs a conduit à l’imposition de plus de sanctions économiques américaines contre le régime et à l’effondrement de la monnaie iranienne, avec, comme première victime, le citoyen iranien. De leur côté, les réformistes tentent de réduire le soutien aux Gardiens de la révolution au détriment d’un soutien croissant aux forces militaires iraniennes (l’armée). Les conservateurs interprètent l’opposition à la reprise du soutien aux Gardiens comme une tentative de leurs opposants réformistes visant à les isoler du contrôle du dossier externe iranien, en particulier dans les zones d’influence. Selon de nombreux observateurs, la mort du Guide suprême sera l’étape la plus difficile. Les deux partis (« conservateurs » et « réformistes ») envisagent d’acquérir le poste de nouveau guide de la République islamique.
Alors que se profile l’élection de juin, Le VEVAK estime que la popularité de son aile politique, le mouvement réformiste, a reculé à l’intérieur de l’Iran. Cela est lié aux sanctions américaines imposées à Téhéran en raison du dossier nucléaire et du rôle des Gardiens dans la région. Cela est aussi dû à l’élimination de l’ancien commandant en chef de l’unité al-Qods au sein des Gardiens, Qassem Soleimani, et du savant spécialiste du nucléaire (Mohsen Fakhrizadeh NDLR), les bras les plus importants de Khamenei et des conservateurs. Les Gardiens ont donc commencé à battre en retraite à l’intérieur de l’Irak et la confusion a commencé à se faire sentir au sein des factions et ailleurs.
Le VEVAK considère Moustafa al-Kazimi comme un allié qui a commencé à retirer le bras des Gardiens de l’État en empêchant les PMF de continuer à surveiller la « sécurité des communications », à « contrôler la banque d’informations » et en levant les pouvoirs des IRGC les plus importants, tel que ceux de Abou Ali al-Basri et des responsables de la sécurité.
L’État a commencé à s’effondrer, permettant au VEVAK de parvenir à un accord avec les Américains et avec Mustafa Al-Kazimi pour avoir la main dans la construction d’un dossier irakien libéré des factions et des IRGC. Si ces derniers perdaient les élections, les « réformistes » gagneraient alors l’hégémonie et un nouveau contrôle sur les dossiers de sécurité qui étaient auparavant contrôlés par les Gardiens de la Révolution.
Quoi qu’il en soit, relier la question irakienne à l’escalade américano-iranienne, rappelle ce qui s’est passé dans les années 90, à l’époque du blocus américain, quand les Irakiens vivaient dans l’illusion que la pauvreté et la misère avaient été causées par l’embargo et que, par conséquent, sa levée signifierait leur sauvetage. À la fin de l’année 2003, le blocus a pris fin mais les Irakiens sont toujours confrontés à la pauvreté et à la privation. Beaucoup d’entre eux souhaitent même aujourd’hui revenir à l’époque pour pouvoir réceptionner des denrées alimentaires qui étaient alors distribuées gratuitement. Entre ce triste passé et ce présent tragique, l’illusion revient, portée par l’espoir d’un accord américano-iranien.
Ahmed Hassan © Karzan Hameed. 2021.
Ahmed Hassan, journaliste irakien résident de la MDJ
Contact : ahm_198950@yahoo.com
D’autres articles sur l’Iran
Portrait. Sharareh Mehboudi, journaliste et militante iranienne
Rencontre. En Iran, « la révolution contre l’apartheid des sexes » gronde
Table ronde. “Nous avons la liberté d’expression, mais pas la liberté d’après”
Woman, Life, Freedom : a misunderstood concept ?
Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale
IN IRAN, THE “JINA REVOLUTION” TO COMBAT ALL OPPRESSIONS
En Iran, la “Révolution Jina” pour combattre toutes les oppressions
IRAN. Élection présidentielle : Aggravation de la crise hégémonique et du contrôle politique
Dara (dessinateur iranien) : “Des jeunes vivent la liberté sans en avoir conscience”
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (1/3)
Une “étrange” sécurité règne au Kurdistan d’Iraq
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
IRAN – “Le tsnunami” du Covid19 continue ses ravages
IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
/dans Géopolitique, Moyen et Proche Orient, Tribune Libre /par Ahmed Hassan El YassiriLa division entre le VEVAK et les Gardiens de la révolution en Irak
Le négociateur iranien était représenté par le Ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale (VEVAK – VEVAC). L’opposition irakienne en Iran était soumise au contrôle du VEVAK, tout comme l’opposition iranienne en Irak était soumise au contrôle du département du Renseignement. Feu l’ayatollah Mohammed Baqir al-Hakim, résidant en Iran, a pris part à la Conférence de l’opposition à Londres en 2002, en sa qualité de président du Conseil suprême islamique en Irak et de l’Organisation Badr, son aile militaire, et a déclaré son soutien à Washington et à ses alliés pour renverser le régime de Saddam. Par la suite, un conflit irano-américain est né au sujet de la nouvelle administration à mettre en place en Irak. L’administration américaine ne voulait pas donner le pouvoir au Conseil suprême islamique. La raison était que Washington pensait que le Conseil et ses forces militaires étaient sous la coupe du VEVAK.
L’administration du Président Bush fils, après la chute de Saddam Hussein, a ainsi été contrainte de tergiverser durant deux ans et demi afin de rechercher une alternative qui puisse satisfaire les deux parties, jusqu’à ce qu’elles s’accordent à remettre l’autorité élue, toute prête, au parti islamique Dawa, en dépit de la suprématie du Conseil suprême islamique irakien qui avait remporté les suffrages lors de la première élection le 30 janvier 2005, avec la liste 555.
Cette période coïncide avec une démarche iranienne parallèle de la Force al-Qods affiliée aux IRGC et dirigée alors par Qassem Soleimani pour mener à bien la mission de défense du projet du VEVAK, voulant faire de l’Irak un point central pour l’équilibre et la négociation entre les Iraniens d’un côté et les Américains et leurs alliés occidentaux de l’autre, considérant l’Irak comme un terrain fertile pour leur influence et en possédant plus de connaissances qu’au sujet de n’importe quelle région.
Depuis, la vision du VEVAK est en contradiction avec celle de son rival, les Gardiens de la révolution, selon laquelle la Chine et la Russie sont les seuls alliés et amis de la République islamique et le rôle de l’Iran étant de surveiller attentivement les mouvements des États-Unis dans la région et de garder les frontières orientales et occidentales de l’Asie.
Pour le VEVAK, la Russie et la Chine sont deux pays idéologiquement et politiquement hostiles à l’Islam et aux principes fondamentaux de la révolution tandis que les IRGC s’obstinent à vouloir consolider ces relations et à protéger l’Asie de l’expansion américaine et européenne par fidélité aux directives du Guide de la révolution, l’Ayatollah Khomeini, et de son successeur l’Ayatollah Ali Khamenei.
Ce dernier avait mis en garde il y a un an contre les plans de ceux qu’il appelle les « chiites anglais » qui auraient trompé de nombreux loyalistes à la République islamique, pointant un doigt accusateur contre les Marajis à Najaf, contre des dirigeants politiques chiites irakiens et ceux qui les soutiennent parmi les Iraniens, c’est à dire des dirigeants au sein du VEVAK ou encore des « réformistes », qui bénéficiaient auparavant de la protection de hauts dirigeants iraniens tels que Hachemi Rafsandjani (ancien président iranien mort en 2017), Ali Hossein Montazeri (haut dignitaire chiite iranien mort en 2009) ou encore Mohammad Khatami, opposants à l’autorité du Velayat-e faqih.
Après 2003, il y a eu une montée en puissance significative du mouvement réformiste détenant le pouvoir sous la direction du président Mohammad Khatami. Période correspondant à une forte baisse de la popularité du mouvement conservateur fondamentaliste fidèle aux Gardiens de la révolution, indicateur s’expliquant par la reprise de l’économie à travers les grandes entreprises iraniennes investissant en Irak – à la suite du plan élaboré par le VEVAK – et par la volonté de renforcer un courant politique chiite fidèle à son autorité.
À partir de là, les Gardiens de la Révolution et son courant politique – opposé à l’origine au renversement du régime de Saddam Hussein par les Américains – ont commencé à s’inquiéter à l’idée de perdre le contrôle de la République islamique.
La Force al-Qods, associée aux Gardiens de la Révolution et dirigée par feu Qassem Soleimani, s’est vue confier la tâche de contrer le projet du VEVAK en Irak et a commencé à soutenir la création de nouveaux groupes chiites opposés à l’autorité de Bagdad perçue comme « chiite – à la solde du VEVAK – américaine ». Ainsi, la mise en place de l’Armée du Mahdi, l’aile militaire du mouvement sadriste dirigé par Moqtada al-Sadr, leur a permis d’en profiter pour changer la donne.
Milicien de l’armée du Mahdi
Mais le retrait de Sadr de la poursuite de la guerre pourtant menée deux fois – avec l’aide des Iraniens – à Najaf contre les Américains et contre le gouvernement de Iyad Allaoui, a incité la force al-Qods et les IRGC à établir des groupes spéciaux au sein de l’Armée du Mahdi, conduits par Qais al-Khazali, leader de Asaïb Ahl al-Haq, et par Akram al-Kaabi, le chef de Harakat al-Noujaba aujourd’hui, puis à réactiver les capacités de combat du Hezbollah irakien, qui avait été établi dans les années 90 en Iran, et qui, plus tard, serait amené à faire la guerre en Syrie.
L’activité de la Force Qods ne s’est pas limitée aux chiites, mais a fourni un soutien militaire parallèle au mouvement sunnite lancé depuis Falloujah contre les Américains et dirigé par Harith Al-Dhari. Elle en est même arrivée à soutenir militairement des groupes sunnites qui précédemment s’étaient faits connaître pour leur association avec Al-Qaïda, car l’intérêt commun était de combattre les Américains. Selon des informations de sécurité irakiennes et américaines, à l’époque, les Américains considéraient que les Iraniens s’étaient retournés contre l’accord, ce qui les avait forcés à demander un retour aux consultations avec le VEVAK par l’intermédiaire de Nouri al-Maliki, alors Premier ministre, et du feu Abdel Aziz al-Hakim, leader du Conseil suprême islamique.
Le VEVAK a estimé que les attaques contre les Américains et les intérêts communs par des « groupes spéciaux » ne représentaient pas formellement l’État iranien. Téhéran comme Washington ont alors accepté de les combattre en soutenant le gouvernement al-Maliki. Des affrontements ont eu lieu entre des groupes liés à l’armée du Mahdi et des éléments du parti Dawa, de l’organisation Badr et du Conseil suprême, avec l’incendie de leurs quartiers généraux et l’attaque de leurs maisons. Et il n’y a pas si longtemps, le mois dernier, une station satellite française a publié une interview avec al-Maliki, dans laquelle il disait : « J’ai encerclé ces groupes à Bassora en 2008, les obligeant à fuir en Iran. J’ai informé les Iraniens (il voulait dire aux gardiens de la révolution NDLR ) de les reprendre ». Et il a confirmé dans l’interview que ces factions ne représentent pas formellement l’État iranien.
Après 2010, l’affaire s’est muée en conflit entre le VEVAK et les IRGC, alors que les Gardiens de la révolution faisaient pression sur le gouvernement de Bagdad en entraînant ceux qui fuyaient les batailles avec les Américains entre les frontières irakienne et iranienne. Ils ont ensuite été capables d’attirer de nombreux jeunes du centre et du sud dans leurs camps et ont formé de nombreuses factions avant de les renvoyer en Irak afin de s’impliquer dans le travail d’investissement d’entreprises régionales et internationales – notamment turques, syriennes, chinoises, allemandes et russes – alliées aux Gardiens.
Le discours sur la confrontation américano-iranienne en Irak a pris fin après le retrait de 2011, selon les accords et traités conclus entre le gouvernement de Nouri al-Maliki au cours de son deuxième mandat et avec le consentement du VEVAK.
À la fin de la même année, le VEVAK et les IRGC soutenaient Bachar al-Assad en tant qu’allié stratégique. Les deux parties se sont mises d’accord pour mobiliser toutes les factions armées fidèles irakiennes au sein de la brigade « Abou al-Fadl al-Abbas », ayant pris en charge le sauvetage de Damas de la chute après avoir mené des combats acharnés avec les forces de l’opposition syrienne et le front al-Nosra.
Un nouveau différend a éclaté fin 2012 entre le VEVAK et les Gardiens concernant la Syrie, et cela après les déclarations américaine et européenne concernant leur intention d’intervenir en Syrie. Cela a poussé les services à réviser leurs calculs concernant ce pays, en vue de protéger le front irakien comme ligne de défense principale. Pour leur part, les Gardiens ont refusé de limiter leur présence en Syrie, les aidant à dominer les brigades d’Abou al fadl al-Abbas qu’ils ont pu diviser en plusieurs factions, dont les plus importantes étaient le « Mouvement du Hezbollah », « Al -Nujaba » et « Kataëb Hezbollah ».
Après 2013, le VEVAK a renoncé au dossier irakien, condition posée par les Gardiens de la Révolution pour que les réformateurs, menés par Hassan Rohani, puissent prendre le pouvoir en Iran. Les gardiens ont depuis monopolisé la domination du dossier irakien pour continuer à protéger secrètement le régime de Bachar al-Assad, le Hezbollah au Liban, et le renforcement de toutes ses défenses dans la région, sous prétexte que la menace de l’État islamique atteignait les frontières iraniennes.
Ahmed Hassan © Karzan Hameed. 2021.
Ahmed Hassan, journaliste irakien résident de la MDJ
Contact : ahm_198950@yahoo.com
D’autres articles sur l’Iran
Portrait. Sharareh Mehboudi, journaliste et militante iranienne
Rencontre. En Iran, « la révolution contre l’apartheid des sexes » gronde
Table ronde. “Nous avons la liberté d’expression, mais pas la liberté d’après”
Woman, Life, Freedom : a misunderstood concept ?
Iran : les femmes, « l’avant-garde de la révolution » nationale
IN IRAN, THE “JINA REVOLUTION” TO COMBAT ALL OPPRESSIONS
En Iran, la “Révolution Jina” pour combattre toutes les oppressions
IRAN. Élection présidentielle : Aggravation de la crise hégémonique et du contrôle politique
Dara (dessinateur iranien) : “Des jeunes vivent la liberté sans en avoir conscience”
IRAK/IRAN- Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (3/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (2/3)
IRAK-IRAN. Les illusions de la levée du blocus et de l’accord sur le nucléaire (1/3)
Une “étrange” sécurité règne au Kurdistan d’Iraq
Gökkuş : “Je fais passer des sentiments et non des messages”
IRAN – Mort de Mohammad-Reza Shajarian, chanteur légendaire militant et engagé
IRAN – “Le tsnunami” du Covid19 continue ses ravages
IRAN – Téhéran aspire à la révolte, les mollahs songent à déplacer la capitale
IRAN – Le lutteur Navid Afkari exécuté malgré la mobilisation internationale
IRAN – Une vague d’exécutions pour maintenir le régime des Mollahs
IRAN – La machine d’exécution ne s’arrête pas
IRAN – Massoumeh Raouf: «Le régime n’a plus aucune base populaire»
IRAN – 32e anniversaire du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988
Covid19 – Iran – Rohani confirme: “25 millions de personnes ont été infectées et 35 millions le seront”
Covid19 – IRAN – “18 millions d’iraniens ont contracté la maladie”
COVID19 – IRAN – “50 % des Iraniens sont sur le point de contracter le coronavirus”
Iran – Le pouvoir judiciaire reconnaît l’arrestation d’étudiants d’élite
Iran – Un général des pasdaran nommé président du parlement
Iran – Coronavirus, la réalité des chiffres
Iran – Histoire de la résistance des femmes sous le régime des mollahs
Iran – 1000 morts liés au coronavirus et des journalistes interdits d’en parler
Iran – Les élections législatives ont été massivement boycottées
Iran – «Je vote le changement de régime» aux élections législatives
Iran – 40 ans de lutte contre la communauté internationale, 40 ans de terrorisme
Guinée : malgré la grève et plusieurs morts, le Président s’octroie par décret un 3ème mandat présidentiel
New balance from collapse of a weakened Iran
Nouveau rapport de force face à un Iran affaibli
Crash du Boeing: le peuple iranien révolté contre le régime
40 ans de tyrannie en Iran, Khamenei et le cauchemar de l’échec
Iran : la mort de Qassem Soleimani, un coup irréparable au régime des mollahs
Liban, un lieu de transit pour les journalistes en exil?
Les particularités encourageantes du mouvement populaire en Iran
Iran : une jeune femme kurde enceinte dans le couloir de la mort
UNESCO : préserver l’héritage culturel de l’artiste afghan Rumi
Le massacre des Koulbars, encore un secret honteux de l’Iran
Rebin Rahmani, la voix des Kurdes d’Iran
Iran : Grève de la faim de 27 prisonniers politiques kurdes à Orumieh
L’oeil de Reza Jafarian
Liberté : Le fruit défendu des iraniens
Situation de la liberté de presse en Iran : Discours de Rasoul Asghari, journaliste iranien
Tous les chemins mènent à la prison !