Afrique de l’Ouest : ces élections qui tuent l’espoir

Dans les pays développés, démocratiques, et dans la plupart de ceux qui aspirent à l’être, les urnes constituent une sorte de blanchisserie de la démocratie. Elles « nettoient » et accouchent, en principe, du propre pour donner des nouveaux habits à la République, un nouvel élan. C’est tout le contraire pour l’Afrique qu’elles habillent d’un accoutrement cachant contestations et violences meurtrières. En témoignent, singulièrement, les résultats de récentes élections au Niger, en Guinée Conakry et en Côte-d’Ivoire.

Pendant quasiment une semaine, Niamey, capitale du Niger, et plusieurs autres villes du pays flambaient de colère. On chahutait, on bousculait, on incendiait maisons de particuliers et bâtiments publics. Avec des morts à la clé. Et pour cause. Tout était parti, mardi 23 février, par la publication des résultats du deuxième tour de la présidentielle, remporté sans contexte par Mohamed Bazoum. Selon ces résultats, celui-ci avait récolté 55,75 % des voix, face à son rival de l’opposition, Mahamud Ousman, avec 44,25 % des suffrages.

Pourtant, le président sortant, Mahamadou Issoufou, avait écarté du chemin la pierre d’achoppement consistant à modifier la Constitution pour un « troisième mandat ». Astuce permettant aux présidents en place de se maintenir au pouvoir, mais ayant pour conséquences de générer des mouvements de protestations violents. Tout était donc fondé pour assister, cette fois, à des élections paisibles. On avait vite oublié que les désordres post-électoraux, en Afrique, étaient la règle et leur contraire l’exception.

Or, en novembre et en octobre derniers, il y a eu élection présidentielle, respectivement en Côte-d’Ivoire et en Guinée Conakry. Les présidents des deux pays ont procédé à une modification de Constitution pour un « troisième mandat » et se sont, de ce fait, maintenus à leur fauteuil. Mais, sur fond des crises pré et post-électorales, émaillées de brutalités : destructions de biens publics et bains de sang. L’opinion tant locale qu’internationale l’avait décrié à tue-tête, et on avait cru que cela était suffisant pour servir d’exemple au Niger. Bernique !

Manifestation contre la modification de la Constitution en Guinée, le 24 octobre à Conakry – Crédit : Aboubacarkhoraa

Les deux exemples laissent perplexe. En Côte-d’Ivoire, après avoir publiquement promis de quitter le pouvoir, le président Ouattara est spectaculairement revenu sur sa décision. Or, il est à classer parmi ce que l’Afrique a de meilleur, en termes d’élites intellectuelles. Il a renié la parole donnée, qui a valeur de serment. Sans scrupule. Il en est de même du président guinéen Alpha Condé, professeur des universités, y compris à la Sorbonne. Il s’accroche au pouvoir, à plus de quatre-vingts ans d’âge, après avoir lutté, lui-même, des décennies durant, contre l’aspérité des dictatures guinéennes.

Comment penser, dans ce contexte de proximité de temps (en l’espace de cinq mois) et de position géographique (le Niger est même voisin de la Côte-d’Ivoire) que ces attitudes de responsables politiques ivoiriens et guinéens, et des événements qui y sont liés, n’aient pas eu un impact sur le plan mental des Nigériens votants ? N’avaient-ils pas vu, instinctivement, une « main frauduleuse » dans les résultats d’élections organisées par un alter ego de l’Ivoirien Ouattara et du Guinéen Condé ?

Il y a, à cet égard, un problème fondamental de confiance, qui va continuer de se poser pendant longtemps encore entre les dirigeants africains et leurs peuples, dont la maturité politique ne cesse de croître.

Par Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France

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De Gouville : Le jour où j’ai rencontré Sankara

Figure révolutionnaire africaine, Thomas Sankara (1947-1987) est considéré comme le « père de la révolution » au Burkina Faso (ancienne république de Haute-Volta). Président du Conseil national révolutionnaire et chef de l’État de facto pendant quatre ans (1983 – 1987),  il est assassiné le 15 octobre 1987. A ce jour, plusieurs zones d’ombres persistent concernant sa mort ainsi que son personnage. 

Albéric De Gouville, rédacteur en chef de France 24 et vice-président de la Maison des journalistes, est l’un des derniers journalistes à avoir interviewé le “Che Guevara africain”. Retour sur cette rencontre dans une interview réalisée par Mamadou Bhoye Bah pour L’œil de la MDJ.

 

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GUINEE CONAKRY – La liberté de la presse attaquée

Pour avoir diffusé les opérations de dépouillement de vote en direct (dans un contexte de fraude massive), la Haute Autorité de la Communication a suspendu le site d’information Guinéematin.com pour un mois. C’est une décision lue dimanche soir sur les ondes des médias d’État. Le fondateur du site, dans une interview accordée à l’émission les grandes gueules ce matin de mardi 20 octobre, indique que la décision ne lui a même pas été notifiée !

C’est par les réseaux sociaux que j’ai appris la suspension de mon site alors que mes reporters étaient encore sur le terrain. J’ai demandé à Ahamed, un ami qui est commissaire de la HAC, quelle loi interdisait à mon média de diffuser sur notre page Facebook en direct le dépouillement des bulletins de vote ? Personne n’a su me donner la réponse ! Mon avocat m’indique que la loi n’interdit pas au site de diffuser en direct le dépouillement.” 

Plus grave, cette décision émane d’un ancien journaliste chevronné devenu président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo. Il est le fondateur de la radio horizon FM et il fut le président de l’urtelgui, l’union des radios et télévisions guinéenne. Puis il a bénéficié d’un décret présidentiel le nommant président de la HAC.

Et c’est un effet de mode qui se diffuse en Guinée Conakry. Avant 2020, ce poste de la HAC était un poste électif, donc soumis à un eélection. Dorénavant c’est un poste attribué par le pouvoir. Le pouvoir exécutif s’empare de toutes les instances électives en transformant les modes de désignations par décrets. Ce qui permet à l’exécutif de décider à la place du peuple.

Alors que la Guinée Conakry a reculé de trois points sur le baromètre de la liberté de la presse l’année dernière, passant de la la place 107 à 110, les médias privés continuent d’être la cible du pouvoir exécutif de Conakry. Aujourd’hui, c’est au tour du fondateur du site guinéemat.com de faire l’objet d’un acharnement de la part de l’État. Qui sera le prochain victime de l’injustice médiatique ?

Nous profitons de cette tribune pour saluer et encourager nos confrères de Guinée Matin. Informer les citoyens en ces lendemains d’élection contribuent à la démocratie.

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GUINEE CONAKRY – Au lendemain des élections présidentielles, le chaos

Ils avaient 13, 14 et 18 ans. Tués par balle alors qu’il fêtait la supposée victoire de leur candidat à la présidentielle, l’armée n’a pas fait dans la demi-mesure. Ces règlements de comptes ne sont pas isolés. Tout porte à croire que des fraudes ont eu lieu un peu partout en Guinée lors de cette élection qualifiée d’illégale, puisque le Président sortant a modifié la Constitution unilatéralement pour se présenter à un 3ème mandat. 

Le 18 octobre 2020, l’élection présidentielle a tourné à la fraude électorale à ciel ouvert. Des preuves vidéos confirment ces soupçons. 

Se faire élire par des armes, plutôt que par des urnes 

Dans les fiefs du parti au pouvoir, notamment à Kankan, des militants épaulés par les forces de sécurité ont fraudé sans vergogne pour espérer faire gagner l’élection. Une première vidéo montre un agent de sécurité prendre plusieurs bulletins de vote pour les remettre à une seule personne qui part s’isoler pour voter. Tout porte à croire que cet électeur y va pour ajouter illégalement des votes au candidat Président Alpha Condé dans son fief à Kankan. 

Une deuxième vidéo montre un membre du bureau de vote confortablement assis. Il coche plusieurs bulletins de vote désignant Alpha Condé. On entend des personnes autour du fraudeur lui dire de faire vite car un délégué arrive. L’ensemble se passe en langue malinké. Découvrez cette vidéo en cliquant sur ce lien

Autres méthodes utilisées pour faire gagner le candidat, enregistré un nombre de votant supérieur au nombre d’inscrits dans un bureau de vote, malgré la présence de la Cedeao (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de l’Union Africaine présentes pour surveiller le bon déroulement du scrutin. En lieu et place du terrain, les surveillants des élections préfèrent se prélasser dans le luxueux confort de leur hôtel. Ils dressent leurs oreilles afin d’écouter les déclarations fallacieuses des Présidents en place qui légitiment les dictatures en Afrique au détriment de l’intelligence des peuples africains qui restent dominés par l’illettrisme. Il s’agit de Cellou Dalein Diallo. 

Selon le site Tribune Ouest, bien introduit en Guinée, et qui a pu prendre connaissance des premières estimations à la sortie des urnes, Alpha Condé aurait perdu le vote des Malinkés en Haute-Guinée, son fief historique, ainsi que celui des Soussous en Basse-Guinée. 

Cedeao et Union africaine: des organisations qui ont pour but de conforter les dictateurs en place grâce aux fraudes lors des élections démocratiques 

Pour se maintenir au pouvoir, le Président en place et candidat Alpha Condé n’a d’autre choix que d’utiliser la fraude. Avec ses acolytes de la Cedeao, il sait que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) va valider les résultats. En Afrique, les immenses défaites stratégiques peuvent être sans conséquence. Par exemple, c’est bien la Cedeao et l’Union Africaine qui se pavanait au Mali, faisant croire que le Président élu était légitime, qu’il n’y avait pas eu aucune fraude. Quelques jours après ces élections, l’ampleur de la fraude ne faisait aucun doute. Le peuple malien décidant sans aide de renverser l’usurpateur avec l’aide de l’armée. 

Ces deux instances sont là pour légitimer aux yeux du monde les élections organisées par des dictatures. Elles permettent la mise en place des basses besognes du pouvoir qui se servent de la démocratie comme d’un jouet. Le mois prochain, ce sera au tour de la Côte d’Ivoire d’aller voter pour leur président. 

C’est à nouveau la Cedeo qui encadrera ces élections. Prenant goût aux jeux de pouvoir, ils n’hésitent pas à intervenir dans le processus des élections pour soutenir le dictateur en place ! Non seulement, la Cedeao condamne sans réserve l’opposition ivoirienne à bout de nerf et proche de la désobéissance civile depuis qu’ils ont appelé, ce qui est leur droit, au boycott de l’élection présidentielle. Fait aggravant, l’Union Africaine et la Cedeo ne se sont pas gênées par la violation constitutionnelle qui comme en Guinée Conakry a été transformé pour permettre un troisième mandat au dictateur en place, en l’occurrence Alssane Ouattara. 

En Guinée Conakry, on compte les morts 

En Guinée Conakry, l’opposant charismatique Cellou Dalein partant de son expérience, s’est auto-déclaré vainqueur de l’élection. Il s’est basé sur les procès-verbaux à la sortie des urnes. La liesse populaire s’est alors emparée de Conakry, les rues se sont remplies et la ferveur était à la hauteur de l’attente d’une fin de règne souhaité par la population. Ces scènes ont également eu lieu en Guinée forestière, en Moyenne et en Basse Guinée. 

À Conakry, les forces de sécurité à la botte du pouvoir, ont tué dans la soirée du 19 octobre 2020 trois jeunes élèves selon un communiqué du parti UFDG de Cellou Dalein Diallo. Il s’agit de Thierno Nassirou Sylla, 13 ans, Mamadou Saîdou Diallo, 14 ans et Abdoulaye Diombo Diallo, 18 ans. 

Que s’est passera-t-il dans les prochains jours en guinée ? La CENI confirmera-t-elle les résultats des urnes ? Ou cautionnera-t-elle les fraudes en proclamant le candidat du RPG illégal ? Le chaos menace la Guinée Conakry.

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GUINEE CONAKRY – L’élection présidentielle réveille la haine ethnique

Après une campagne électorale marquée par un regain de violences dans les fiefs de l’opposition et du parti au pouvoir, dont un mort à Conakry, environ cinq millions d’électeurs sont appelés à voter ce dimanche 18 octobre 2020. Les guinéens éliront à nouveau un homme ou une femme qui prendra les destinées des 12 à 13 millions d’habitants durant les cinq prochaines années. Plus exactement, ce sera cinq ou six ans. Cinq si l’on respecte la constitution légitime. Il faut en revanche ajouter une année supplméentaire selon la nouvelle constitution controversée adopté dans des conditions ubuesques.

En lice, 12 candidats (dont deux femmes) pour un seul fauteuil. Les projecteurs seront tournés vers le président sortant, candidat à sa propre succession. Candidature illégale puisque la Constitution de 2010 empêche l’exercice du troisième mandat. 


C’est dans ces violences que Mamadou Saïdou Diallo, 14 ans, élève en classe de 8ème année, a été tué.


Un challenger est également à surveiller: Cellou Dalen Diallo, ancien premier ministre de Lansana Conté. Le rififi a lieu principalement entre ces deux candidats. Rififi le mot est tendre, car leur chamaillerie tue des guinéens, en traumatisent d’autres et font bruler la flamme de la haine. 

Le parti au pouvoir chahuté par la foule

Mardi 29 septembre 2020 vers 15h30, une prétendue attaque attribuée aux militants du principal opposant Cellou Dalen Diallo a peut-être eu lieu après le meeting tenu par Ibrahima Kassory Fofana, premier ministre et directeur de campagne d’Alpha Condé (le Président en exercice).

Cette scène s’est déroulée au stade Elhadj Saîfoulaye à Labé, situé dans le quartier Konkolah. Alors que le premier ministre quittait les lieux, sa délégation a subi une attaque violente par plusieurs individus incontrôlés. Conséquence, sept véhicules ont été caillassés et l’une des voitures s’est encastrée contre un mur en cherchant à éviter les casseurs.

Voici la version officielle du gouvernement de Guinée Conakry: «Mardi, 29 septembre 2020 – C’est avec une grande amertume que le Gouvernement apprend l’attaque dont a été l’objet le cortège de son Excellence Ibrahima Kassory Fofana, Premier Ministre de la République de Guinée et Directeur de campagne du candidat du RPG Arc en ciel».

Cette version a été fortement nuancée par le représentant de l’Etat dans la région, le préfet de Labé, Elhadj Safioulaye Bah. Dans l’émission les GG sur les ondes Espace FM de Guinée Conakry, le préfet s’est très clairement exprimé:

«Le premier ministre n’était nullement ciblé. Depuis le matin, dès 8 heures, la population s’est rassemblée au stade. Une forte animation et beaucoup de personnes y étaient. L’événement s’est très bien passé, jusqu’au départ. C’est là que les jets de pierres ont eu lieu, uniquement à la fin du cortège. Je ne dirai même pas le mot «cortège» car il n’y avait quelques véhicules. Le véhicule de notre premier ministre n’a pas été atteint. A priori, il n’était pas visé. Il faudrait que cela se sache !»

Le préfet ose continuer: «Il y a des personnes qui sont incontrôlées, peut-être qu’ils ont eu des promesses qui n’ont pas été tenues et qu’ils ont réagi en fonction de cela. En tous les cas, s’il s’agissait d’un sabotage, dès le matin, ils auraient saboté cela. Nous avons ouvert une enquête pour essayer de trouver ceux qui sont auteurs des jets de pierres et les raisons qui les ont amenés à faire cela

Le parti d’opposition ethniquement pris à partie

Ce dimanche 11 octobre, c’est le cortège de l’opposant, leader de L’UFDG, Cellou Dalein Diallo qui a été attaqué à Kankan, fief du pouvoir traditionnel d’Alpha Condé.

L’accès à la ville a été bloqué dimanche par un groupe de militants «RPG ARC en Ciel». Ces jeunes ont barricadé l’entrée principale de Kankan par des troncs d’arbres entrecoupés et entreposés ça-et-là sur la chaussée.

Le cortège de Cellou Dalein Diallo a décidé finalement de rebrousser chemin pour éviter des affrontements. Mais cette fuite n’a pas suffi et ce qui s’en suit est anormal, surtout si l’on précise que toutes les violences dont nous allons vous parler ont eu lieu alors que le « Ministre de la défense nationale » et le « Ministre de l’administration du territoire et des affaires politiques » sont tous les deux présents à Kankan.

Mais leur présence n’a en rien dissuadé ou gêné les loubards. En effet, les jeunes du RPG ne se sont pas limités à bloquer le cortège du Président de l’UFDG. Ces racailles s’en sont pris (encore !) aux militants massivement mobilisés pour accueillir leur leader.

Beaucoup d’entre eux ont été bastonnés et blessés. Leurs motos ont été volées ou calcinées. Mais pas que. Les boutiques et magasins des commerçants issus de la même communauté ont été pillés et saccagés.

Pourquoi tant de violence ?

Au-delà des luttes de pouvoir, c’est la triste mais logique conséquence des discours à relent ethnique qui fleurissent dans les discours d’hommes politiques guinéens. Qui plus est, des types dangereux car extrémistes bénéficient des largesses du pouvoir. Parmi ces extrémistes, nous devons citer au moins ceux du mouvement RPG (auteur de ces violences) notamment Talibi Dabo de la coordination régionale du RPG, ainsi qu’Oumar Diakité lui-même maire RPG de Kankan, sans oublier Moussa Dian Condé du syndicat des transports. A eux trois, leur haine et leur rage rempliraient tous les fleuves de Guinée Conakry !

Cette haine basée sur l’ethnie est grave. Il faut être sérieux. Tant d’exemples nous montrent à quel point des personnes partageant un même territoire et une même langue, sont capables de rentrer dans une logique de génocide. Nous n’en sommes pas là. Mais la situation ne se limite pas à ces exemples dans les fiefs de chacun, elle s’étend à l’ensemble du territoire de Guinée Conakry.

Par exemple, à Conakry, la capitale guinéenne a été la scène de violents affrontements ce jeudi 8 octobre 2020 faisant un mort. Idem deux jorus plus tard, cette fois à Yattaya Fossidet, dans la commune de Ratoma.

Des accrochages ont éclaté entre des partisans du RPG Arc-en-ciel et de l’UFDG, entraînant un mort et des dégâts matériels, selon nos confrères de Guineematin.com. Plusieurs partisans de l’UFDG quittaient la T6 pour se rendre à Sonfonia, via Yattaya. A l’arrivée de leur cortège à cet endroit, où des partisans du RPG Arc-en-ciel battaient campagne, les choses ont très mal tournées.

Suite aux échanges peu amicaux, les deux camps se sont affrontés à l’aide de jets de pierre. Les opposants du président en place ont pris le dessus sur leurs adversaires. Ils ont saccagé le stand du RPG Arc-en-ciel, installé au niveau de ce rond-point, incendiant le groupe électrogène et les matériaux de sonorisation qui étaient sur les lieux. Après leur passage, certains militants du parti au pouvoir ont mené des représailles, en s’attaquant à des commerces situés dans les alentours et appartenant aux partisans de l’UFDG.

C’est dans ces violences que Mamadou Saïdou Diallo, 14 ans, élève en classe de 8ème année, a été tué.

Élections mis à part, ces violences sont avant tout une tragédie pour toute la Guinée Conakry. Chacun peut penser comme il veut pour analyser le présent, mais quelles seront les suites ? Qu’est-ce qu’il y a après ? Les responsables politiques ne semblent pas se rendre compte ni admettre leur responsabilité dans ce déferlement de haine. Dimanche, l’élection présidentielle aura lieu. En espérant qu’aucun guinéen, qu’il est 14 ans ou plus, ne sera à son tour victime des démons politiques guinéens.

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MADAGASCAR – Etat de la presse, les journalistes en danger

Abus des lois, menaces de mort, corruptions et salaires de misère, les journalistes malgaches peinent à faire leur métier dans de bonnes conditions malgré les interventions des ONG. Madagascar dispose d’un large éventail de médias, dont près de 250 stations de radio, une trentaine de chaînes de télévision, une vingtaine de quotidiens, une dizaine de magazines et une dizaine de sites web principaux et journaux en ligne.

Mais très peu de malgaches ont accès à la presse. Du a son faible taux d’alphabétisation et à sa précarité peu de malgache peuvent se permettre d’accéder à un journal papier ou télévisé. La radio reste la source d’information la plus accessible.

L’accès difficile à l’information

L’éloignement et le réseau de distribution qui dépendent du moyen de transport retardent d’un ou deux jours la livraison vers les kiosques des provinces.

Pour les villages les plus enclavés de la grande île, la livraison des journaux peut être retardée d’une semaine. Par exemple à Ambovombe, 24 journaux ne sont pas disponibles, d’après l’African Media Barometer (Le Baromètre des Médias Africains).

«Actuellement, nous basculons vers le système TNT (Télévision Numérique Terrestre) qui n’est pas encore à la portée de tous. Avec les opérateurs télécom, il y a des offres qui permettent d’avoir Facebook gratuit avec des coûts relativement moins chers. Et les journaux ne sont pas gratuits. La plupart des Malgaches préfèrent lire la Une dans la rue et partent sans en acheter» nous déclare Aina Bovel, journaliste radio au Studio Sifaka (radio fiancée par l’UNESCO).

La capitale Antananarivo est la ville la plus desservie en information et donc, la grande majorité des journalistes y travaillent.

Journaliste malgache, un métier mal payé

En 2010, selon RSF, le salaire d’un journaliste en presse écrite atteint environ 38 000 ariarys (soit 8,38 euros). Aujourd’hui, certains journalistes en radio sont payés moins de 150 000 ariarys (33 euros).

C’est un salaire de misère“, s’exclame Mialisoa Randriamampiana, journaliste d’investigation et rédactrice en chef au réseau Malina un réseau de journalistes d’investigation spécialisé sur la corruption, la plupart d’entre eux travaille vraiment dans des conditions déplorables, avec très peu de matériel.

Ils n’ont pas vraiment de protection. Beaucoup n’ont pas de contrat de travail.

Additionné à leur faible rémunération, ils sont poussés à la productivité. “Le journaliste doit produire tous les jours, avec une charge de travail qui est loin d’être équilibré comparé à leur salaire” ajoute la journaliste.

Beaucoup d’entre eux sont contraints de prendre un ou plusieurs emplois alimentaires pour subvenir à leur besoin. Cette précarité quasi-caractéristique de l’île, débouche sur des pratiques frauduleuses.

Mal payés donc corruptibles, des journalistes accrocs à la felaka

A Madagascar, la felaka est très popularisée au sein de la profession, voire quasi institutionnalisée. La felaka (qui signifie «gifle» en malgache) est une enveloppe de 10.000 à 15.000 ariares (l’équivalent de quatre à cinq euros) que reçoit un journaliste de la part d’une personnalité publique (politique, artiste, patron d’entreprise…) ou encore des ministères et des organisations.

Officiellement, il s’agit d’un dédommagement pour les frais de transport mais en réalité c’est une pratique pour «récompenser» et corrompre le journaliste afin d’offrir de la visibilité à sa campagne, son entreprise, son projet … Ils écrivent alors des articles dont le principal message n’est autre que la promotion l’événement.

Ces felakas, les journalistes les accumulent. Elles permettent d’arrondir les fins de mois et peuvent même doubler leur salaire. Certaines enveloppes sont même distribuées après la publication de leurs articles. Cette pratique est si ancrée que des journalistes acceptent cette enveloppe comme un acte banalisé. Ce qui est paradoxale, c’est que la plupart des journalistes qui prennent ces enveloppes, n’acceptent pas qu’il s’agit d’une corruption.

Si l’article plait aux «donneurs» de felakas, les journalistes peuvent espérer être réinvités et donc avoir l’opportunité d’être payés. Les directeurs de publications ou les rédacteurs en chef ferment les yeux sur cette pratique car, ils se partagent quelquefois les petits billets de l’enveloppe.

«Quand j’assiste à une conférence de presse et que je lis les journaux le lendemain. Je sais qu’il y a des exagérations et qu’il s’agit des conséquences de l’enveloppe» nous confie Mialisoa Randriamampiana.

Le problème avec la felaka c’est que le contenu est potentiellement biaisé ou alors les sujets ne sont pas d’intérêt public transformant alors leurs articles, en de la communication. On frôle la désinformation.

Une loi sur la cybercriminalité s’attaque à la liberté d’informer

La récente loi de cybercriminalité a soulevé aussi des désaccords de la part de la profession. La loi sur la Cybercriminalité modifiée par le nouveau code de la communication en 2016 (article 20).

Pour lutter contre la diffamation, catégorisée comme cybercriminalité, le ministère de la Communication et de la Culture (MCC) a décidé de mettre en place sa cellule de lutte contre la cybercriminalité (CLCC) au sein de son département.

Ce même ministère régie les journalistes. La diffamation dans cet article est surtout orientée pour protéger «les tribunaux», «les forces armées nationales ou de l’Etat» ou encore «les membres du gouvernement». Article 20 (nouveau).

Lutte contre la cybercriminalité – Article 20

L’injure ou la diffamation commise envers les Corps constitués, les Cours, les Tribunaux, les Forces Armées nationales ou d’un Etat, les Administrations publiques, les membres du Gouvernement ou de l’Assemblée parlementaire, les fonctionnaires publics, les dépositaires ou agents de l’autorité publique, (…) par les moyens de discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans les lieux ou réunions publics, (…)soit par le biais d’un support informatique ou électronique, sera punie d’une peine d’amende de 2.000.000 Ariary à 100.000.000 Ariary.

«Nous pouvons dire que c’est intimidant. Ce qui est difficile dans l’application de cet article, c’est l’interprétation ou l’appréciation de l’injure en question. Sur ce point, la loi ne le dit pas clairement» nous déclare Aina Bovel, journaliste pour la radio Studio Sifaka.

Deux journalistes malgaches attaquées par la justice de Madagascar

Depuis son adoption, la surveillance a été renforcée en particulier sur les réseaux sociaux. Pendant la crise sanitaire, deux journalistes en auront fait les frais. Le 4 avril 2020, Arphine Rahelisoa est emprisonnée en détention provisoire, le 4 avril 2020, dans la prison d’Antanimora. Elle est accusée d’incitation à la haine et diffamation contre le chef de l’État, Andry Rajoelina après la publication de la une du journal Valosoa (journal proche du principal candidat de l’opposition Marc Ravalomanana) sur Facebook dont le titre était «Covid-19, confinement, Andry Rajoelina, assassin».


La justice a rejeté les trois demandes de remise en liberté provisoire de la journaliste.


Le ministère de la Communication a insisté qu’il ne s’agissait pas d’une entrave à la liberté de la presse mais qu’il la poursuivait en tant qu’«administratrice de la page Facebook».

Arphine Rahelisoa s’est défendue en affirmant qu’elle n’était que la rédactrice en chef du journal. «Elle n’est pas l’administratrice de cette page Facebook», ont rétorqué ses avocats, précisant que cette page est gérée en France.

La justice a rejeté les trois demandes de remise en liberté provisoire de la journaliste.

La journaliste a rejoint la cellule d’une animatrice de télévision, Sabrina, qui a, elle, été attaqué en justice pour l’autre objet de hantise du gouvernement : la propagation de «fausses nouvelles» inscrit dans l’article 30 du code de la Communication.

Après la divulgation d’un de ces enregistrements vocaux annonçant l’existence de plusieurs cas de coronavirus dans le pays (alors que l’Etat en aurait annoncé aucun) a valu à Sabrina un avis de recherche à 5 millions d’ariary pour aider sa recherche puis sa détention provisoire à une des prisons les plus surpeuplées de Madagascar.

Code la communication – Article 30

–  La publication, la diffusion ou la production par quelque moyen que ce soit de fausses nouvelles, de pièces ou faits trafiqués, altérés, falsifiés ou mensongèrement attribués à des tiers et laquelle aura induit le public en erreur, troublé la paix publique ou aura été susceptible de la troubler, est punie d’une amende de 3.000.000 à 6.000.000 Ariary.

Un mois plus tard, lors d’une émission de télévision, Andry Rajoelina, n’a pas manqué la Journée mondiale de la liberté de la presse pour marquer un coup de communication après les nombreuses critiques de l’emprisonnement d’Arphine Rahelisoa.

Il a annoncé «des mesures pour la libération des journalistes qui sont en prison en ce moment».

Tous les journalistes ont été libérées après son annonce mais ils restent poursuivis. Le ministère de la Communication est censé préparer depuis 2019, une réforme du Code de la Communication à Madagascar. Cette réforme faisait partie des premières promesses de Lalatiana Rakotondrazafy, une ancienne journaliste, lorsqu’elle a pris les rênes du ministère au début de l’année.

Comme l’indique RSF, la pandémie «met en lumière et amplifie les crises multiples qui menacent le droit à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable.» Car la liberté de la presse à Madagascar a été menacée à de nombreuses reprises à cause de la susceptibilité du gouvernement.

Fah Andriamanarivo, journaliste d’investigation et rédacteur en chef à Ma-TV, ne peut s’empêcher de constater: «Ce qui est flagrant, c’est que les politiciens en profitent pour faire de l’ambigüité de la loi leur terrain de jeu dans leur stratagème politique.»

Est-il possible de faire du journalisme d’investigation à Madagascar ? 

En 2014, Fah Andriamanarivo s’est engagé dans le journalisme d’investigation, depuis il fait l’objet de nombreuses pressions et de menaces.

En 2016, Fah a été traduit en justice pour avoir touché la corde sensible d’une affaire de kidnapping de journalistes organisée par les membres d’une entreprise de bois de rose dans l’Est de l’Île.

Poursuivis pour diffamation et propagations de «fausses nouvelles», ses deux directeurs de publication et lui ont été acquitté pour la diffusion de «fausses nouvelles», mais il a été le seul a écopé d’un mois d’emprisonnement avec sursis pour diffamation par voie de presse.

Alors que la loi en vigueur stipule qu’en cas de citation devant le tribunal, le directeur de publication et le rédacteur en chef sont les premiers responsables. Ce verdict a été prononcé quelques mois après que l’Assemblée Nationale ait voté la dépénalisation et le non-emprisonnement des journalistes pour un délit de presse.

En plus de sa législation nocive, le gouvernement met des freins aux journalistes lors de la recherche de sources et de documentations.

Les secrets d’Etat sont appliqués à tort et à travers limitant drastiquement l’accès aux informations. Les secrets des affaires publiques privent les citoyens des informations d’intérêt public et compromettent leur droit à l’information. Les procédures alourdissent l’accessibilité à certaines informations détenues par les agents de l’Etat et constituent un véritable obstacle au bon déroulement de l’enquête journalistique.

Soit ces agents essaient d’éviter les journalistes en ajournant à plusieurs reprises le rendez-vous, soit ils refusent tout simplement de collaborer en évoquant leur soumission au droit de réserve et de la confidentialité.

«Généralement, les presses qui soutiennent le pouvoir en place arrivent toujours à obtenir ce qu’elles cherchent» nous confirme la journaliste Aina Bovel.

«Le journalisme qui veut se spécialiser contre la corruption n’est pas très développé. Surtout parce qu’on a un climat dans lequel les journalistes ne peuvent pas travailler librement et sortir les informations librement» dénonce la journaliste d’investigation Mialisoa Randriamampiana.

La grande majorité des organes de presse, tous types confondus, appartiennent ou, sont intimement liés, à des personnalités politiques, des hommes du pouvoir ou de patrons d’entreprise. La ligne éditoriale devient stricte et certains articles sont à bannir si le journaliste veut garder son poste. «On a une liberté de la presse. Mais cette liberté est limitée par la peur des représailles, la peur de perdre son emploi. A un moment les journalistes ont toujours un frein» déplore-t-elle.

Pour Mialisoa Randriamampiana, le financement du réseau Malina par l’UNESCO et la collaboration avec Transparency International est indispensable pour garder son indépendance et pouvoir publier des investigations que d’autres journalistes ne peuvent même pas se permettre de creuser.

Le développement des réseaux sociaux et l’émergence des médias financés par des ONG comme le magazine Tandraka est une aubaine pour les journalistes.

Malgré les menaces de mort et les pressions extérieurs qu’ils subissent, leurs articles sont publiés. Les initiatives se multiplient pour changer ce climat si hostile aux journalistes. De nombreuses conférences et ateliers naissent pour sensibiliser et enseigner aux nouveaux, comme aux anciens journalistes, à bien respecter une déontologie et défendre la liberté de la presse.

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CONGO – Démocrature et “Club de Brazzaville” sous fond de corruption

L’ordre émis par Isaïe (dans le plus grand best-seller) à dénoncer le mal trouve sa justification dans les clans régnant en Afrique. Ces clans prennent plaisir à piller les deniers du peuple qu’ils recyclent avec la complicité des Occidentaux, au grand dam de la population misérable. La transparence, les risques des pays (environnement réglementaire ou judiciaires garanties, climat des affaires ou économique propice, risques politiques et sociales), l’expertise, sont les piliers des investisseurs sauf, dans des «démocratures» tel le Congo où la «tricherie» est érigée en sport national.

Tenez! Pendant que toutes les agences de notation financières abaissent considérablement la note du Congo, un club dit de Brazzaville naît pour injecter 300 milliards de Fcfa dans les tuyaux: à défaut d’être un flou artistique, plus d’une personne pense que c’est «l’hôpital qui se moque de la charité».

Les textes, le siège, le capital et même un simple site internet de ce club sont introuvables. On ne sait pas si ce club s’occupe des créances commerciales ou publiques comme le font, respectivement, ceux de Londres et de Paris.

Il sied de relever que ces banques (Banque gabonaise, française et internationale -BGFI Bank-, Eco Banque, La Congolaise des Banque -LCB- la Banque Sino Congolaise pour l’Afrique -BSCA-) qui constituent le club de Brazzaville, a l’exception de la BSCA, sont plus ou moins performantes même quand celles-ci bénéficient d’un matelas solide, de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et des surliquidités des dépôts qui leur permettent de prêter.

Les dépôts ou l’épargne des clients ne peuvent constituer la taille d’une banque dans des pays instables ou, des troubles sont légions avec le risque de voir, des gens retirer leurs avoirs au même moment. C’est plutôt l’ensemble des produits vendus qui font la grandeur des banques. Or, les banques qui composent le club de Brazzaville ne vendent pratiquement rien pour obtenir assez des commissions.

Le club de Brazzaville interroge

S’il est vrai que ce club parle d’un financement destiné à soutenir les entreprises, cependant, plusieurs interrogations taraudent les esprits.

Pourquoi les contours de ce financement n’ont-ils pas été scrutés par les parlementaires?

Ce prêt, ne masque t-il pas un recyclage de fonds?

Qui ignore que, non seulement, la BGFI Bank est le prolongement de la Banque Française Intercontinentale (FIBA) de triste mémoire mais aussi, elle est au cœur des comptes de la société nationale des pétroles du Congo?

Qui ne sait pas que Paul Obambi qui refuse de céder la présidence de la chambre de commerce depuis des décennies, Henri Claude Oyimba et cohorte qui président ce club ont mauvaise presse?

La BSCA, malgré son capital social de cent millions de dollars n’est elle pas suspectée de blanchir l’argent depuis 2015?

Actuellement, elle serait chargée des adjudications des OAT. Pour un montant de 12 milliards qui sont souscrit à hauteur de 30 à 32 milliards, le coupant de 6% est détaché à l’émission et les OAT sont à échéance de 5 ans.

Plus d’une personne pense a une opération de blanchiment massive d’argent des dignitaires qui se passerait chaque mois. Ces dignitaires se retrouvent ainsi dans la position de créanciers privilégiés de l’État congolais.

Des inquiétudes sur ce club de Brazzaville et ses fonds

L’inquiétude qui gagne le commun des mortels n’est pas due au fait que ce club veuille relancer l’économie. Mais, c’est d’entrer dans un cycle vicieux des dettes qui vont continuer à hypothéquer l’avenir des générations futures.

Le français Serge Berrebi et Cie qui ont élu domicile dans les couloirs des institutions financières internationales de Bretton Woods, dès juillet 2019, avaient sévèrement critiqué notre avis émis à Washington qui stipulait: «pour éviter des risques d’explosion et d’asphyxie du peuple, le FMI avec certaines conditions, a l’obligation d’aider le Congo».

Serge Berrebi et 16 élus américains qui demandaient de couler les pays trop endettés avec la Chine dont le Congo, semblent avoir raison. Rien ne justifie aujourd’hui que le Congo s’endette au club de Brazzaville. En effet, le FMI en décaissant la première tranche d’aide (au titre de la facilité élargie de crédit) avait exigé de payer la dette intérieure et encourager les entreprises à relancer l’économie.

Mais la direction prise par cette bagatelle et celle de la Task Force n’est connue que par le président du Congo Brazzaville monsieur Sassou Denis et ses ministres Gilbert Ondongo et Calixte Ganongo. De là, il n’y a qu’un pas à franchir pour les accuser de détournements. Sans gène, Gilbert Ondongo, indexés par des médias occidentaux et services de polices dans des affaires de corruption est venu en France, a quémandé des fonds et autres. Peine perdue ! Aucun média de la place de Paris n’a mentionné ce tourisme.

Le climat d’affaires ne favorise pas les investissements au Congo sauf pour des commerçants préfabriqués par le système Sassou et des Libanais qui sortent la tête de l’eau. M. Sassou et son gouvernement ne respectent aucun engagement, ils aiment entretenir le désordre et sont spécialistes du dénie.

La preuve, il y en a tellement que l’on peut s’y noyer:

  • les enseignants vacataires et les étudiants n’ont pas leurs émoluments depuis des mois;
  • les budgets des ministères des enseignements posent toujours problèmes;
  • les ex-combattants ne sont intégrés dans l’armée moins encore;
  • le statut de leur chef Ntumi n’est effectif nonobstant;
  • les accords de cessation des hostilités sont bafoués dans le département du Pool malgré la signature entre les parties.

Sur le plan judiciaire, économique et autre, le constat est le même. Le droit des manifestations n’est pas respecté. Des policiers avec leurs engins, a défaut de les voir se positionner devant les établissements scolaires et universitaires, etc, matent constamment les manifestants. Conséquences, plusieurs partenaires du Congo et chefs d’État se lassent et zappent ce petit pays riche mais si mal géré.

Emmanuel Macron, malgré le forcing et l’invitation du pouvoir de Brazzaville, n’assistera pas aux festivités de la célébration du 140ème anniversaire de Brazzaville et autres.

Idem pour Total E&P Congo qui a satisfait partiellement les désires de M. Sassou qui exigeait d’eux des centaines des millions d’euros pour rempiler son contrat d’exploitation pétrolier du Terminal de Djéno qui prendra fin le 18 novembre 2020;

Tout récemment, l’AFD, l’UNESCO et la Banque Mondiale ont refusé de se présenter a la grande réunion AUF-UNICEF. Les responsables de l’UNICEF que nous venons de contacter ont décidé d’être plus regardant sur le Congo.

Tracfin (service français de renseignement placé sous l’autorité du Ministère de l’Action et des Comptes publics qui concourt au développement d’une économie saine en luttant contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme) se penche actuellement sur l’origine des transactions financières de la société de Makosso (différent de Makosso le ministre) et de 29 personnalités congolaises.

Que faire pour le Congo Brazzaville ?

«Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays», déclarait John Fitzgerald Kennedy.

Alpha Blondy dans «Journaliste en danger», rappelle aux peuples que la démocratie du plus fort est toujours la meilleure.

«Faire renaître le pays dans la liberté» nous conseille Abraham Lincoln dès novembre 1863.

Il n’est donc pas question de condamner l’activiste Faye Monama et autres qui prennent des initiatives face au déclin de la démocratie au Congo et devant des opposants qui bénéficient des présents de l’État.

Nombreux sont les congolais interrogés qui pensent qu’il est temps de se lever et de bâtir le Congo selon le modèle inspiré par Mahatma Gandhi, Jésus Christ et Martin Luther King pour le bien être et l’avenir harmonieux des générations futures.

Point n’est besoin de s’appuyer sur des opposants qui ne disent mot sur l’avenir des enfants, sur le bradage des mines et sur l’écocide que ce pays connaît.

Pour ces populations, participer à l’élection présidentielle de mars 2021 sans maîtriser les opérations électorales est synonyme d’être le cheval de Troie de Sassou Denis. 

Le groupe Total en signant avec le gouvournement congolais malgré le manque de transparence indique bel et bien que la FrançAfrique n’a pas encore disparu. Les intérêts des multinationales restent au-dessus de toute considération.

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